Les bonnes vieilles méthodes éducatives[PV Irma, Ann, Laura]

Rusard était fou de joie, il en sautillait presque en trainant derrière lui d'une main de fer la petite gamine qu'il avait prise la main dans le sac, ou plutôt en train de se promener dans les couloirs la nuit. Alors que c'est FORMELLEMENT interdit. Gniak, gniak, gniak. Il allait pouvoir satisfaire ses instincts sadique en essayant toutes sortes de tortures qui n'avaient plus cours à Poudlard depuis longtemps.

Le concierge attacha gaiement le poignet d'Ann à un anneau fixé au mur de pierre. Puis, il alla fouiller dans un de ses tiroirs, ou se trouvait tout un enchevêtrement d'outils plus ou moins rouillés. Voyons, les pinces? Les clous? Le fer brûlant? Hin, hin, hin. Il ricanait compulsivement et lança un regard joyeux à Irma, qui s'était assise pour assister dignement à la punition de l'élève.

Le sourire d'Argus se figea. Irma avait l'air agacée, et agitait le pied pour se débarrasser de Miss Teigne qui était dans ses jambes.
"Ah, on ne bouscule pas ma chatte !", s'exclama-t'il, en colère. Non mais! C'est pas parce qu'elle était séduisante, que la bibliothécaire pouvait tout se permettre, et Rusard tenait à Miss Teigne comme à la prunelle de ses yeux.

Oubliant qu'il s'adressait à la femme dont il était amoureux, il se redressa, le torse en avant tel un vieux coq, l'air menaçant. Miss Teigne avait la première place dans son vieux coeur rabougris et tout sec.

Ann, accrochée par le poignet à l'anneau dans le mur, était impuissante et obligée d'assister à la dispute des deux employés de Poudlard... en attendant qu'ils s'occupent de son cas.

Ann observa les outils de Rusard avec horreur, comme si elle n'avait jamais rien vu de tel. Torturait-il vraiment les élèves ou était-ce simplement pour leur faire peur ? La fillette espérait de tout coeur que ce n'était que pour faire une frousse aux élèves qui se trouvaient en retenue.
"Il est complètement cinglé !" pensa-t-elle.

Ann agita le poignet, comme pour essayer de se libérer, bien qu'elle eut sut que c'était déjà une cause perdue. Combien de temps allait-elle encore rester accrochée par le poignet à ce mur ? La fillette n'en savait trop rien. En fait, elle croyait que Rusard trouverait très drôle de la laisser accrochée là toute la nuit à lui torturer l'esprit. En voyant les outils qui se trouvaient dans le bureau de Rusard, Ann avait comprit pourquoi les élèves le fuyaient.

Le bureau de Rusard rappelait de très mauvais souvenirs à Ann, car celle-ci croyait que si son père eut possédé ce que le concierge avait, il se serait fait un immense plaisir de la torturer. Une fois, alors que son père, ses frères et elle étaient en visite chez la famille Iverson, son père avait tirée Ann par les cheveux jusqu'à ce qu'elle s'excuse auprès de sa cousine, qu'elle avait insultée à plusieurs reprises. Cette fois, Ann avait eu énormémment honte. Et c'était sans compter les autres supplices que son père lui avait fait endurer. Vraiment, Ann croyait que son père se serait très bien entendu avec Rusard.

La jeune fille repensa au moment où Rusard l'avait piégée en train de se promener dans les couloirs.
"Cette sale Gryffondor ! pensa-t-elle. Je ne me serais pas faite prendre si ce n'avait été de elle ! Je la déteste ! Maintenant, je comprends pourquoi tous les Serpentard détestent les Gryffondor !"
La fillette repensa au critère de "courage" dont on définissait souvent les Gryffondor. C'était vraiment n'importe quoi ! Sinon, pourquoi cette Gryffondor se serait cachée derrière la bibliothécaire ? Non, mais ! Il fallait vraiment être lâche ! Ann se sentait frustrée. Jusqu'à maintenant, lorsqu'elle se promenait dans les couloirs la nuit, elle ne s'était jamais faite prendre ni par le concierge ni par la bibliothécaire, ni par aucun autre professeur, d'ailleurs.

Elle haussa les épaules en soupirant. Après tout, une retenue de plus ou de moins, ça ne changerait pas grand chose à sa vie, à condition, bien sûr, que Rusard la laisse sortir vivante (et en un seul et unique morceau !) de son bureau.

Ann regarda tout autour d'elle, pour essayer d'ignorer Rusard et Mme Pince qui s'obstinaient. Mme Pince avait osé repousser Miss Teigne, ce que Rusard ne semblait pas avoir tout à fait digérer.
Après plusieurs minutes à écouter leur dispute, la jeune Serpentard commençait à en avoir sérieusement mare.
*Ce n'est qu'un chat*, ne put s'empêcher de commenter Ann.
Elle savait que ces paroles metteraient Rusard dans une colère terrible, ce qui ne serait en rien à son avantage. Rusard tenait tellement à Miss Teigne qu'il ne supportait pas qu'on parle d'elle autrement que comme si c'était un être humain. Sans même le regarder, la fillette sentit déjà le regard glacial et menaçant de Rusard se poser sur elle.

Dans cet endroit sombre et terrifiant qu'était le bureau de Rusard, Ann se sentait terriblement seule. Et la présence de Mme Pince ne la rassurait guère car celle-ci ne semblait pas vouloir contredire les méthodes sadiques de Rusard.

Ann craignait beaucoup ce que Rusard allait lui faire subir, surtout à la vue de ses instruments de torture. La fillette frisonna en imaginant Rusard la brûler avec son fer brûlant. Plusieurs Gryffondor disaient des Serpentard qu'ils n'avaient pas de coeur mais à côté de Rusard, ce n'était rien ! Et puis de toute façon, Ann ne se soucait guère des insultes lancées entre Gryffondor et Serpentard.

La jeune Serpentard repensa à ce qu'elle venait de dire à propos de Miss Teigne. Sentant que la réponse de Rusard n'allait pas tarder, Ann savait que ses paroles lui coûteraient probablement très cher.

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