Twist & Shout /PV/

Un certain temps que Wendy n’était pas ressortie du château. A part pour encourager son équipe de sport, mais c’était purement professionnel, pour qu’on ne la critique pas à son poste. Elle était capitaine, sponsor, manager, et pompom-girl en fait. Elle passait beaucoup de temps à aider ses recrues de tous poils, et elle avait encore beaucoup d’activités annexes. Comme le journal récemment, qui lui permettait d’enfin assouvir ses besoins de recherches en tout genre. Elle espérait que Jack ne lui en voudrait pas trop d’avoir rédigé un article pareil. Il n’était pas méchant, Jack, mais la dernière fois, lorsqu’ils avaient parlé du Père Noel, ça n’avait pas été aussi fun que l’aurait pensé la jeune fille. Parce que Jack, lui, ne croyait plus aux mythes. Alors que Wendy, elle, croyait en vivre un tous les jours. Evidemment, la demoiselle savaient qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais Jack Chandlers n’était pas tout le monde ! C’était un très bon ami à elle et son avis était très important pour l’indienne.

Néanmoins, en écrivant dans le journal, Wendy avait enfin trouvé un moyen de se rapprocher un peu de son frère de cœur. Sean Barnaby et elle avaient eu un différent plusieurs mois plus tôt, et il ne s’était résorbé que parce que la date limite de péremption des querelles était passée depuis. En plus, c’était l’occasion de demander au garçon comment se portaient ses sœurs Peggy et Liz et sa cousine Ninon, ainsi que ses parents, tant qu’à y être ! Elle pourrait lui en donner de sa famille à elle. Charles et elle avaient trouvé un moyen de ne pas se servir des hiboux pour correspondre, mais les lettres mettaient ainsi plusieurs semaines à arriver. Et le risque qu’elles soient perdues était énorme.

Bref, elle ne se doutait pas de rencontrer le susnommé Sean dans le parc, et encore moins de voir Merryl, une autre rédactrice au journal, qu’elle avait rencontré lors de la rédaction du dernier numéro. Sean était très classe, comme à son habitude, et Merryl, et bien… Elle dansait. « Tu danses trop bien ! T’écoutes quoi ? » Avait crié Wendy, les bras grand ouverts (et la bouche aussi) en parcourant rapidement la distance qui la séparait de sa camarade. Elle ne put se stopper qu’en embrassant généreusement la Poufsouffle. Heureusement, Wendy n’était pas trop lourde (malgré les blagues vaseuses de Sean) et elle réussi à ne pas faire tomber tout le monde à son atterrissage.

« Comment vous allez ? Quoi de neuf ? » demanda-t-elle avant même que les deux se soient dit bonjour. « Ho ! Je ne pensais pas vous trouver tous les deux, enfin je veux dire, qu’on se rencontre tous les trois, ça me fait tellement plaisir ! » dit-elle avec une petite pointe aigüe dans la voix. Elle embrassa chacun sur les deux joues, avec un gros hug comme si ça faisait des mois qu’elle n’avait vu aucun des deux. « Oh ! Sean ! Tu sais quoi, j’ai vu Ninon récemment, je ne pensais pas qu’elle avait grandi ! Mais j’ai pas vu Liz encore cette année ! Elle me fuit ? » Et si, Wendy, les gens grandissent… C’est dommage, mais c’est la vie ! Et ils s’occupent d’ailleurs, tant mieux ! Finalement, comme à chaque fois, ses questions n’attendant pas forcément de réponses, Wendy revint à son sujet initial : « Alors, vous faites quoi de beau en ce moment ? Pas trop de stress ? Tout va bien dans la famille ? »

L’Amour est partout. Puissance infernale de notre monde, il vit en chacun de nous. Il surgit à chaque instant, à l’affut de la moindre douceur soudaine, du moindre regard expressif… L’Amour vit, l’Amour s’exprime, l’Amour berce, l’Amour inspire, l’Amour crée, l’Amour déchire, l’Amour détr…

« N’importe quoi… Quelle nullité ce truc ! C’est bien la dernière fois que je lis ces chroniques! »

Sean envoya balader un parchemin à l’autre bout de la pièce dans laquelle il était assis. Il avait essayé de lire les chroniques d’un journaliste inconnu, histoire d’enrichir ses habitudes journalistiques, mais la connotation amplement romantique ne lui plaisait vraiment pas. L’Amour ne lui était vraiment pas familier. Quel sentiment médiocre et insipide ! Pour le moment, Sean n’aimait pas. Quelle était l’utilité d’éprouver ce sentiment traître et incertain ? A quoi bon perdre ses sens pour aimer une personne, lorsqu’on ne vivait que de manière éphémère ? C’était inutile, impossible… incompréhensible. Sean ne voulait pas aimer. Certes, il aimait ses sœurs, son père, sa mère, Wendy, il aimait ses amies et ses amis, mais c’était bien suffisant. Fonder une famille, pour lui moment, lui était aussi important que de se faire bien voir par Rogue (autrement dit, d’une inutilité inconcevable).

Il attrapa un bloc-notes, un crayon à papier, qu’il se mit derrière l’oreille droite, et sortit de la salle commune des Serdaigle. Il décida d’aller au Parc, histoire de déceler les derniers Potins du mois, bien qu’ils n’en récolte jamais assez pour faire un article, Megan, la rédactrice en chef, étant toujours plus à la page que lui. Il tomba sur des Serpentard, leur lança un sourire narquois, puis, se cacha lorsque le professeur Rogue passa dans le couloir, son habituelle odeur austère derrière lui. Il avait failli pondre un article polémique sur lui dans le précédent journal, mais il l’avait retiré au dernier moment, se rendant compte qu’il risquait gros s’il le publiait.

Il s’en souvenait encore de cet article, comme si c’était hier…

Citation :

Les 20 secrets du Professeur Rogue.

Aujourd’hui, pour vous, j’ai pris d’immenses risques en enquêtant sur le professeur le plus mystérieux de Poudlard : le professeur Rogue. Rien ne vous est caché, tout vous est dévoilé pour votre plaisir. Profitez de cet article, car il s’agit sûrement de mon dernier texte… Mon espérance de vie vient d’en prendre un coup. Profitez-en.

1. Le Professeur Rogue déteste les framboises.
2. Le Professeur Rogue n’aime pas les histoires romantiques. Dans sa poubelle, on peut trouver, à côté de la lotion antipelliculaire toute neuve, les cinq dernières pages du roman à la mode de Marc Lévy.
3. Le Professeur Rogue est allé aux Seychelles cet été. Son maillot de bain est encore dans sa valise…
4. Le Professeur Rogue a pris dix kilos pendant les vacances de Noël.
5. Le Professeur Rogue ne se lave que lorsque Mrs Pince, la Bibliothécaire, lui demande s’il n’a pas des problèmes de canalisations dans son bureau.
6. Le Professeur Rogue corrige ses copies en écoutant du Celestina Moldubec. Cela explique peut-être le fait qu’il ait tant d’entrain à mettre des mauvaises notes… cherchez le jeu de mot.
7. Le Professeur Rogue ne juge pas utile de ranger son bureau. Le désordre, c’est toute sa vie.
8. Le Professeur Rogue a trente-et-une dent. La trente-deuxième, c’est la petite souris du château qui la lui a volée, lorsqu’elle est tombée…
9. Le Professeur Rogue a commencé à l’âge de vingt ans à faire une collection des mouchoirs dans lesquels il se mouchait. Un passe-temps qui réclame savoir-faire, aptitude intellectuelle, et, surtout, beaucoup de nez.
10. Le Professeur Rogue n’aime pas les animaux. Sauf la chauve-souris. Cherchez l’erreur…
11. Le Professeur Rogue a oublié de fermer sa braguette au Bal de Noël. Mais ça, ça n’est plus vraiment un secret pour personne…
12. Le Professeur Rogue a donné 5673 retenues depuis son premier jour d’enseignement. La personne qui détient le record du plus grand nombre de retenues est sans aucun doute Harry Potter, avec à son actif 32 retenues données par le professeur Rogue depuis le début de sa scolarité.
13. Le Professeur Rogue a cinq tics.
14. Le premier tic du Professeur Rogue : il se gratte la tête à chaque fois que c’est au tour d’un Serpentard de faire ses travaux pratiques devant la classe. Sûrement les poux qui font une « Serpy party ».
15. Le second tic du Professeur Rogue : A table, pendant les repas, il se met un doigt dans la narine droite lorsque le professeur Slughorn entre dans la Grande Salle, pour rejoindre la table des professeurs. On prétend même qu’avec ce même doigt, il s’essuie sur le verre du Professeur de Potions…
16. Le troisième tic du Professeur Rogue : il se débrouille toujours pour échanger ses couverts avec ceux du professeur McGonagall, après avoir mangé avec, évidemment.
17. Le quatrième tic du Professeur Rogue : lorsqu’il passe devant un miroir, il ne peut s’empêcher de sursauter. Visiblement, même son reflet a du mal à tenir debout…
18. Le cinquième tic du Professeur Rogue : lorsqu’il corrige ses copies, il compte les points avec ses doigts. Il faut reconnaître qu’il est tellement généreux sur ce terrain là, que faire le total n’est pas difficile…
19. Selon l’une de mes sources, les Epouvantards se transforment en bonnet de douche devant le Professeur Rogue…
20. Le Professeur Rogue ne sort jamais sans son manteau noir. Elégant, aux couleurs sobres et sympathiques, rien de mieux pour séduire, n’est-ce pas ?

Je garantis l’authenticité et l’exactitude de ces révélations, et j’espèce qu’après la publication de ces révélations, mon avenir au sein du journal n’est pas compromis…En tous cas, soyez gentils, évitez de donner ce journal au Professeur Rogue… Je vous en serai infiniment reconnaissant.

L’entrée du Parc était déjà accessible. Sean passa devant le Saule Cogneur, sans y prêter attention, puis, il longea le lac, avant de trouver finalement, au loin, une forme familière qui semblait en proie à une véritable crise musicale. Il accéléra la cadence.

« Hé, Merryl ! HE, MERRYL ! »

Mais il était encore trop loin, et celle-ci ne pouvait ni le voir, ni l’entendre, vu qu’elle était de dos et qu’elle semblait avoir aux oreilles un baladeur magique. Finalement, Sean l’atteignit, et allait lui taper l’épaule, lorsqu’une autre forme familière se présenta à ses côtés.

« Merryl! Dydy ! Ahhhhh, comment vous allez ? »

Il fit un clein d'oeil à Merryl qui s'était retournée pour les saluer, tapota l’épaule sans ménagement de Wendy, avant de lui faire un sourire « D ». Merryl continua de faire des moulinets que Sean ne pouvait nommer.

« Bwarf, ça roule comme ça peut ! Et vous deux ? »

« Ah, cette chère Ninon ! C’est fou comme je suis solitaire, en ce moment, je ne vois personne de connu… Oh, tu sais, Lizouille…La pauvre, je me demande si elle se rend compte qu’elle a une famille, des fois ! Ne t’en fais pas, si elle te fuyait, je le saurais…»

Il avait dit ça sur un ton dégagé. Lui non plus ne voyait pas souvent sa petite sœur…

« Ce que je fais en ce moment ? Je me demande ce qu’écoute Merryl pour se déhancher de manière aussi démente ! Quant à ma famille… Hum… J’ai cru pendant un bon moment que ma sœur de cœur avait épousé le calmar géant ! Je ne t’ai pas vu depuis une paye, dis donc, soeurette ! »

Il éclata de rire tout seul, satisfait de son jeu de mot, qui était plus un pied de la lettre du présent qu’employait Wendy qu’un jeu de mot pur. Il ne l’avait pas vue depuis très longtemps, ainsi que Merryl d’ailleurs, et ça lui faisait très bizarre de voir deux personnes qu’il appréciait côte à côte. Ah, la la !

« Tu rigoles ? J’adoooore ! » Avait tout de suite lancé Wendy lorsque Merryl s’était excusée pour sa danse. En même temps, Wendy déteste peu de chose, pas faux. Ce qui pourtant ne l’empêchait pas d’être sincère à chaque fois.
Par cotre, dès qu’il fut question du calmar géant qui tranait dans les eaux du lac, Wendy rougit violement. Un ton boudeur et gêné s’en suivit « Beuh non, je suis pas marié à un poisson. Je suis tombée dans le lac, c’est tout ! »[/color] Et voila la trop gentille indienne qui venait de vendre la mèche toute seule. Elle s’en rendit compte comme une grande d’ailleurs, car aussitôt, comme un réflexe, elle avait eut les yeux ronds, et ses mains s’étaient portées à sa bouche, comme si les deux avaient eu un cerveau chacune, et souhaitaient l’empêcher de gaffer encore plus. Quoiqu’à la réflexion on se demande qui gaffe le plus entre Wendy ou ses mains.

Elle s’empressa donc de changer de sujet, avec sa cadence de mitraillette habituelle. « Rooh ! C’est vrai ? Vous avez trouvé un producteur ? Mais attend, je ne savais pas que tu faisais de la musique, tu joues quel instrument ? Tu pourras m’en jouer un morceau, dis ? » Avait-elle demandé à Merryl, sans même lui laisser le temps de répondre à la première question.

Puis aussitôt elle s’était tournée vers Sean, et lui avait saisi la manche « Oh, oh ! Est-ce que Ninon a déjà toutes ses affaires pour rentrer à l’école ? Je me souviens que y’a trop de trucs à acheter, et… Et en fait, surtout à voir, déjà. Elle a jamais vu le chemin de traverse, pas vrai ? » Pour Wendy non seulement c’était excitant, un rien l’était avec elle, mais en plus, elle se faisait une fierté de pouvoir guider la jeune cousine de Sean à travers les échoppes de la rue sorcière. Elle-même avait été soufflée lorsque son précepteur l’y avait emmenée.

Puis elle revint sur les articles. Et oui, parce que non seulement l’indienne mitraillait de question, mais en plus, elle avait la mémoire de tous les sujets abordés. Impossible de lui échapper ! Pas étonnant qu’elle soit l’une des meilleures en histoire de la magie et autres matière nécessitant de la mémoire. Les sortilèges et la métamorphose au contraire, nécessitant de la pratique étaient son point faible, et ce depuis le début de sa scolarité à Poudlard. Mais revenons-en à ses questions… Ou pas. « Oh, ben tu sais, j’ai presque écrit tous les articles de la rubrique qu’on m’a accordée. Ca fait depuis ma première année que je travaille dessus, alors j’n’ai pas trop de mérite ! Je pense qu’en plus je vais tous les donner d’un bloc à Megan, comme ça, elle mettra ceux qui l’intéressent, avec les bonnes époques de parution et tout ça. » Avait-elle répondu, un peu honteuse.
Après tout, Jack, lui, ne croyait pas aux Cloches de Pâques ni au Père Noël, alors… Elle pouvait bien passer pour une illuminée auprès de tout Poudlard, mais ça la soulageait quand même un peu que ses amis ne lui en tiennent pas rigueur et ne se moquent pas d’elle à ce propos. Sauf peut-être Sean, il avait une dérogation spéciale. Mais en repensant à Jack, elle avait un petit pincement au cœur qu’il soit si terre à terre ! Durant un court laps de temps, elle avait comme perdu son sourire, le temps que la pensée sur l’attrapeur de son équipe lui passe devant les yeux, et la seconde d’après, elle souriait en remerciant Merryl pour sa remarque. « J’ai beaucoup aimé les portraits moi. On en apprend toujours beaucoup, dans les portraits ! Par contre, j’ai pas réussi à trouver les jeux. Je suis trop nulle à ça ! Oh, et vous saviez que mon horoscope dit que je suis du même signe que Heaven Clarks ! C’est trop la classe non ? » bien sûr bien sûr… Quand on est un Poufsouffle profond, on ne doute de rien ! « En plus, c’était extra-positif, alors j’ai la chance avec moi en ce moment ! » Rigola la petite demoiselle. Oui en effet, la seule fille de l’école à croire dur comme fer que les horoscopes sont une science exacte et qui ne peut que se réaliser, elle avait au moins l’avantage d’avoir l’esprit extra-optimiste en prime !