Kiss Me Sweet [PV]

Tobias rôdait près de la maison des Gryffondors pour tenter de voir Fredericke sans son garde du corps (comprenez Vincent). Il avait prévu de faire ça discrètement mais il s’était déjà fait repérer deux ou trois fois depuis qu’il était là. En même temps vous en connaissez beaucoup vous des Serpentards qui attendent des Gryffondors ? Et bah justement non ! Ceci dit, c’était bien deux Serpentards qui étaient au cœur du combat auquel était mêlé Fred’ contre son gré. En réalité, elle n’était qu’un prétexte… Car Tobias se moquait éperdument d’elle, il voulait seulement énerver Vincent toujours un peu plus pour que ce dernier face un faux pas. C’était de la mesquinerie pure et dure.

Finalement, la jeune Gryffondor ne tarda plus à faire son apparition vêtue de son uniforme impeccable et ses cheveux attachés avec élégance en un chignon lâche. Il remarqua qu’elle portait des nouvelles boucles d’oreilles (il avait l’œil pour ce genre de détail) et il s’approcha doucement d’elle.

« Salut duchesse, tu as du temps à m’accorder ? » Fredericke pinça les lèvres et répondit sèchement, ceci dit, il ne s’attendait pas à ce qu’elle l’accueille bien, il avait eu vent de sa récente dispute puis réconciliation tacite avec Vincent… pour cause inconnu d’ailleurs. « Comtesse crétin, la Duchesse c’est ma cousine. Qu’est ce que tu me veux ? » Il lui prit la main et il l’attira au loin non sans saluer au passage quelques filles d’un sourire. Tobias était canon et il en jouait, c’était évident… Et encore, ce serait bien pire quand il serait plus vieux. Une fois dans un coin tranquille où personne ne pouvait les voir, Tobias coinça Fredericke contre le mur ce qui sembla provoquer une profonde gêne chez elle. Tant mieux c’était le but.

« La dernière fois, je me suis fait un peu jeter violemment mais tu devrais peut-être revoir ta position, non ? Je suis quand même beaucoup mieux que ce cancrelat de Fayr. » Fredericke ne répondit pas mais essaya – vainement – de se dégager. Voyant qu’elle n’y arriverait pas sans filer un bon coup de pied à Tobias, elle temporisa. « Je ne vois pas où est le problème avec Vincent, déjà c’est Vincent pas Fayr, c’est super impoli d’utiliser son nom de famille ! » Tobias haussa les épaules, il l’appelait bien Sandeau lui. Enfin, il n’était pas là pour épiloguer sur qui avait raison et qui avait tord entre lui et l’autre idiot.

« Ok, Comtesse comme tu veux, de toute façon, c’est pas de lui dont il s’agit mais de toi. Alors, pourquoi ? Juste parce que Vincent ne m’aime pas ? Tu sais, j’ai plein de qualités. Je suis beau, gentil, attentionné… Je peux même être sportif. » Fred’ tenta une nouvelle fois de partir sans violence mais Tobias la plaqua contre le mur et l’embrassa sur les lèvres ce qui provoqua cette fois un rejet complet de Fred’ qui lui envoya un coup de pied. Peut-être qu’il y allait un tout petit peu franchement… C’est possible oui !

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XXX

Il l’avait embrassé ! Ce salaud avait osé ! Fredericke était tellement choquée que dans un premier temps, elle fut incapable de dire quoi que ce soit. Ce n’était pas possible que les garçons soient idiots à ce point, si ??? En fait, sa journée n’avait pas trop mal commencé avant ça. Elle s’était habillée, elle avait papoter à droite et à gauche avec ses camarades de tout et de rien, elle avait croisé les garçons de Sterne et ils avaient discutés de la représentation… Bref… Rien que de très normal, voir même agréable. Mais là, il venait de lui gâcher sa journée et peut-être même celles à venir ! En plus, il tombait vraiment mal. Avec Vincent, l’équilibre était précaire. Ils étaient toujours amis mais il y avait cette petite ombre au tableau, cette soirée au saule… Alors Tobias et ses facéties débiles tombaient au mauvais moment. Fredericke n’avait pas saisi toutes les subtilités de cet affrontement entre Sandeau et Fayr mais une chose était certaine, si Vincent apprenait ce qui venait de se passer, Tobias était mort !

« Espèce de.. Klugsheisser !!! On embrasse pas les filles sans permission ! En plus je suis une noble moi ! »

Elle fit les cents pas, incapable de partir sans déverser sa colère mais incapable de rester en place non plus. Finalement, plus que le geste (c’était un baiser foiré de toute façon) c’était la réaction de Vincent s’il l’apprenait qui la gênait le plus. Non que son meilleur ami soit vraiment dangereux, non qu’il s’en prenne à elle mais… Il pouvait être si imprévisible parfois, si Serpentard aussi !

« Oh ça va, c’était mon premier baiser aussi tu sais, y’a pas de quoi en faire tout un fromage. » Là, Fred’ tiqua. « Qui te dit que c’est mon premier baiser sombre crétin ? » Bah, oui, qui ? Elle pourrait très bien avoir déjà embrassé un garçon, n’importe lequel, par accident ou quand elle était en Allemagne. « Personne mais on sent que t’es qu’une gamine. » Elle rougit jusqu’aux oreilles et se dit qu’elle devrait lui fiche un deuxième coup de pied pour la peine mais Tobias n’en avait pas encore terminé, il semblait un peu vexé de sa réaction… Normal, à force de se croire irrésistible, la chute est rude ! « D’ailleurs, qui aurais tu voulu embrasser en premier ? Ton fiancé Allemand ? A moins que ce ne soit Fayr… » Là, elle lui envoya un direct du droit très bien envoyé. Non mais quand même… Il y a des limites.

« Je n’avais envie d’embrasser personne en particulier mais une chose est sûre, j’avais pas envie que ce soit un Serpentard dans ton genre ! » Elle lui envoya un nouveau coup de poing mais cette fois Tobias la stoppa. Elle avait un sacré caractère mais elle n’avait aucune force et elle était tellement mince qu’elle lui donnait l’impression d’agiter du vent. C’était un peu ça mais Fred’ n’avait pas dit son dernier mot… Le problème c’est que Tobias non plus…

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XXX

Tobias avait évité de justesse un coup de poing de la jeune allemande. C’est qu’elle était hargneuse… Mais il ne parvenait pas à croire qu’elle puisse dire la vérité. Il y avait forcément quelque chose de louche dans son comportement. On ne pouvait pas faire tant d’histoire pour un simple petit baiser. Il savait que certaines filles étaient un peu prudes et innocentes mais on ne pouvait pas dire que cela correspondait vraiment à l’image que lui renvoyait cette chère Fredericke… au tempérament explosif.

« Je te l’ai déjà dit que tu devrais cesser de voir Vincent, il a une très mauvaise influence sur toi. Tu deviens aussi violente que lui. » Il lui tenait le bras, un sourire moqueur sur ses lèvres fines. Au fond, que c’était mignon… Elle était pleine de fougue et de jeunesse, pleine de vie… Elle était aussi très courageuse et hargneuse. Il aimait bien ça, c’était un peu comme un défi. Mais avouons le, ce qu’il aimait le plus chez elle, c’était qu’elle soit inaccessible… et ce, du moins dans l’esprit de Toby, à cause de son meilleur ami. Au fond, il était bien loin de la vérité. Vincent ne parlait que rarement de son camarade même si, il est vrai, que quand il lui arrivait de le faire, c’était en mal.

« Allons, sors avec moi. Tu ne le regretteras pas, je te le promets. » Promesse de Serpentard, aussi peu fiable que celles des autres… bien qu’au fond, personne ne fasse jamais ce genre de promesse à la jolie blonde. Elle avait d’autres chats à fouetter voyez vous que d’écouter les palabres des jeunes garçons sur sa beauté et son intelligence (pour peu qu’intelligence il y ait). « Jamais de ma vie je ne sortirai avec un crétin dans ton genre qui manque absolument de sensibilité et de cœur ! » Voilà qui était une affirmation bien présomptueuse car, au fond, n’avons-nous pas toutes un jour succombées au sourire charmeur mais résolument menteur d’un joli garçon ? Peut-être, certainement même, mais Fredericke se croyait au dessus de ça du haut de ses douze ans et demi. Les garçons en règle générale l’intéressaient très peu dans le domaine du sentimental et surtout, l’amour n’était pour elle qu’une vaste comédie destinée à des jeunes filles perturbées.

« Parce que tu crois vraiment que ton meilleur ami adoré a plus de sensibilité que moi ? C’est un Serpentard lui aussi, il est programmé pour être ambitieux et manipulateur. Il t’utilise, rien de plus. Lorsqu’il en aura fini avec toi, il te laissera sur le carreau ! » Les paroles de Tobias visaient juste et tombaient fort à propos quelques jours après seulement de leur réconciliation. Peut-être que Vincent était comme ça, en tout cas, avec les autres personnes que Fredericke, il l’était et ne s’en cachait pas. Tobias ne croyait pas à la soi-disant bonté de Vincent ou à sa gentillesse. Il ne valait pas mieux que lui, le fait est qu’il savait juste mieux que lui manipuler l’allemande. Si seulement Fredericke pouvait ouvrir les yeux…

Alors, ça, c’est vraiment pas gagné mon grand !

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XXX

« Va te faire foutre ! Vincent n’est pas comme ça ! » Et, furieuse, elle se dégagea enfin pour s’éloigner de lui. « Tu vas le payer Tobias, je te le jure, tu vas le payer ! » Et elle partit à grand pas sans que Tobias n’essaie de la suivre, il avait déjà été assez loin comme ça pour aujourd’hui. Les paroles qu’il avait prononcé avaient vraiment fait mal à la jeune allemande mais elle n’en montrait rien, se contentant de se diriger à grand pas jusqu’à la grande salle où, normalement, Vincent l’attendait. Elle le vit aussitôt, elle hésita. Que lui dire ? Et si Tobias avait raison ? Non, ce n’était pas vrai. Peut-être que Vincent était différent avec elle d’avec les autres, mais c’était parce qu’il tenait à elle, parce qu’elle avait une place différente. L’amitié c’est d’abord de la confiance et elle avait confiance en lui. Elle allait même le prouver immédiatement.

Une grande respiration plus tard, elle s’installa à côté de Vincent en repoussant ses voisins d’un regard haineux. Elle fuit le regard de son meilleur ami mais prit presque immédiatement la parole. « Je suis une fille. Je n’ai pas réussi à me défendre, est-ce que tu peux taper quelqu’un pour moi ? » Et suite à ça, elle dit enfin l’horrible vérité, celle qui la perturbait parce qu’elle était bien plus pure que tout ce qu’on pouvait imaginer… « Tobias m’a embrassé de force. » Et c’est tout ce qu’elle eut le temps de dire car elle eu la vague impression qu’après ça le cerveau de Vincent avait totalement décroché. En tout cas, il partit presque immédiatement et elle lui faisait confiance pour la suite. Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Elle savait bien qu’elle pouvait compter sur Vincent, s’il se moquait vraiment d’elle, il ne serait pas parti comme ça. Voilà donc un problème de réglé. Elle pouvait maintenant se sentir un peu plus légère. Tobias ne faisait pas le poids face à Vincent, c’était évident.

[Terminé]