Blottie dans les bras des retrouvailles [Pv]

Daphné était redevenue en quelque sorte l'ombre d'elle-même. Une nouvelle qui venait de bouleverser le petit monde de la brunette. Cela faisait plusieurs mois maintenant que l'adolescente s'était recroquevillée dans un recoin de la Salle Commune des Serpentard et surtout dans son dortoir. Même Pansy Parkinson n'avait pas osé la déranger, connaissant bien évidemment la nouvelle. D'ailleurs en parlant de l'autre brune de Serpentard... comment cela se faisait-il qu'elle était si silencieuse ? Elle semblait assez inquiète mais dès que quelqu'un tentait de parler de Drago Malefoy, Pansy partait dans un monologue épuisant et interminable comme quoi « Drago va très bien ! Sinon il m’aurait dit ce qui se passe… » Était-ce un moyen de se protéger simplement ou de le protéger lui ? Daphné lui aurait bien rendu la monnaie de sa pièce, en l'aidant, mais elle n'était absolument pas d'humeur. Pourquoi fallait-il que tout s'effondre maintenant ? Que s'était-il passé pour qu'elle ne la remarque pas depuis le début ? Il semblait que personne n'ait fait le rapprochement entre Daphné et cette nouvelle qui lui tombait sur le bout du nez. Qu'allait-il lui arriver dès à présent ? Allait-on lui se moquer d'elle ou lui faire des problèmes ? Et son père la dedans... il ne s'était toujours pas manifesté... préparait-il un mauvais coup ? Après tout, il lui restait encore un an à attendre avant d'être enfin libre...

Regardant toujours dans le vide, la jeune fille eut l'image de Raphaël. Raphaël... cela faisait combien de jours qu'elle n'avait pas été le voir ? Combien de temps s'était-il écoulé depuis cette nouvelle ? Son regard se figea et Daphné détourna les yeux pour voir où elle se trouvait. Personne ne semblait présent dans la pièce. La jolie brune se releva et remarqua sur son lit, son chat dormant paisiblement. Elle sourit légèrement et en passant près de lui, elle l'effleura du bout des doigts pour ne pas le réveiller. Elle traversa la pièce puis se dirigea lentement vers la Salle Commune des Vert et Argent. Personne non plus. Son regard se détourna vers l'horloge qui indiquait l'heure où la populace de Poudlard se trouvait dans la Grande Salle pour diner. Diner. Avait-elle faim ? Il ne semblait pas que son ventre réclame quoi que ce soit. Elle soupira puis se détourna pour faire face à l'entrée des dortoirs des garçons. Elle ne savait pas trop quoi faire. Attendre ici, patiemment la venue de son cher petit ami ou alors... l'attendre là où personne ne pourrait s'en douter ? Elle se dirigea finalement vers la porte puis chercha rapidement la chambre de Raphaël. Après tout, c'était grâce à son chat qu'elle avait pu trouver cette chambre.

La Serpentard toqua rapidement pour être sûre que personne ne s'y trouver. Il manquait plus qu'elle tombe sur Goyle ou Crabbe ! Elle ouvrit la porte du dortoir puis se dirigea vers le lit de son petit ami. Son regard balaya un peu la pièce sombre, se rapprochant un peu plus de la table de nuit. Elle glissa ses doigts dessus mais ne pu faire plus que déjà des voix se faisaient entendre non loin de la porte de la chambre. Surprise de constater qu'ils étaient déjà de retour. Ne pouvant quitter la pièce, la jeune fille se décida à se cacher sur le lit de son beau brun. Elle attrapa les rideaux du lit à baldaquin et les tira vers le centre pour éviter d'être découverte. Se couchant dans les draps fins, Daphné ne cherchait pas à savoir qui était entré, ni même ce qu'ils pouvaient se raconter. Elle ferma quelques instants les yeux et déjà elle partait dans un autre monde. Elle avait vraiment envie de voir Raphaël mais ne lui fera-t-il pas la tête pour être restée dans son coin sans aller le voir une seule fois depuis... Daphné ne pouvait le dire. Tirant légèrement le drap sur elle, Daphné ne prêtait absolument plus à ce qui se passait autour, bien trop occupée à être dans les bras de Morphée.

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- Tu parles, elle n'y a même pas fait attention. Elle risque pas de remarquer un truc pareil! railla Raph à l'encontre de son voisin.

- T'es bien sûr de toi!? Qu'est-ce qui te fait penser que ça marchera? demanda son interlocuteur soupçonneux.

- Fais-moi confiance! J'ai de bonnes sources. Elle ne verra rien et ça marchera comme sur des roulettes,

Raphaël et Quentin, presque comme deux frères ces deux-là, étaient installés à la table des Serpentards entrain de dîner, dans une ambiance bonne enfant. La fin de l'année approchait et ils étaient bien content de ne pas avoir d'examens à préparer contrairement aux cinquièmes et septièmes années. Avec Quentin, ce qui était bien, c'est qu'on pouvait parler de tout sans installer de tabou. Et puis pouvoir compter sur quelqu'un, c'était important au final, même si son père lui répétait encore à travers certaines lettres hebdomadaire qu'il ne devait donner sa confiance à personne au risque de le regretter amèrement. A une époque, Raph' l'aurait sûrement écouté, mais il avait bien changé et il était hors de question qu'il suive les recommandations _qui ressemblaient plus à des ordres d'ailleurs_ absurdes de son père. Ce dernier n'avait pas à diriger sa vie, même s'il se croyait tout permis. Les vieux en général se croivent toujours tout permis de toute façon. Raphaël planta sa fourchette dans une pomme de terre avant de l'avaler en quelques secondes. Il avait de l'appétit ce soir. Le Vert et Argent but vite fait un verre d'eau avant de reprendre la parole.

- Au fait, faut qu'on se voit pendant les vacances. Hors de question de ne pas se voir pendant 2 mois. J't'invite! Tu passes quand tu veux...Sam sera content de te revoir en plus.

Raphaël marqua un temps d'arrêt, certain d'oublier quelque chose. La mémoire lui revint cependant très vite.

- Ah oui....excepté fin juillet, je ne serais sûrement pas là. Je pars en Russie passer du temps chez Jade. Une ou deux semaines, je sais pas trop encore. Même si nous sommes en désaccord sur son histoire avec Shinku, elle n'en reste pas moins ma cousine. En plus, Dawn m'a invité à venir lui rendre visite. Elle veut absolument me présenter son filleul. Tu sais en plus à quel point elle en est gaga, dit-il en finissant sa phrase par un léger rire amusé.

Le bruit dans la Grande Salle n'empêchait pas d'entendre la réponse de son meilleur ami. Certes, le brouhaha était à son comble ce soir, mais l'humeur était des plus joyeuses. Pour une fois, ça changeait de cette atmosphère morose, un peu trop annonciatrice de mauvaises choses. L'approche des vacances d'été y était sûrement pour quelque chose. Aller en Russie lui permettrait de faire une pierre deux coups. Vacances chez Jade et visite chez Dawn. Puis retour à Londres et vacances avec son Best. Certain qu'il ne resterait pas loin de ses amis. Quant à Daphné...il n'avait aucune idée de ce qu'il ferait. Viendrait, viendrait pas? Sam allait être très occupé durant les vacances. D'ailleurs, lui-même avait eu de la chance que son frère veuille bien de lui encore cet été, surtout avec ce qui s'était passé dernièrement dans sa vie et avait tout bouleversé. Néanmoins, Sam n'avait pas voulu que son cadet aille ailleurs que chez lui, ce qui, ne le cachons pas, avait grandement soulagé Raphaël. De plus, il était pressé de revoir Lily. Il avait appris la nouvelle, mais bien évidement, ne savait pas toute l'Ampleur de l'évènement. Raphaël allait sûrement prendre un coup de vieux très vite quand il allait voir enfin sa nièce et son neuveu. La nouvelle avait été surprenante car il ne s'y attendait pas du tout. Mais vraiment pas du tout. Mais le choc passé, il avait plutôt bien pris la nouvelle. Il se demandait juste comment réagissait le paternel, Julian Gibson. Il avait peut-être fait une attaque en apprenant que son fils aîné avait des enfants en-dehors du mariage avec une sang-mêlée. Cette simple idée le fit sourire. Bon, évidement, ça pouvait paraître comique, mais au fond, ça ne l'était pas du tout. Sam était le premier héritier des Gibson, et puis...surtout il était très célèbre, avec une notoriété internationale. Il fallait éviter le scandale, ce qui avait été le cas jusqu'à présent. Merlin soit loué! Il savait que son frère avait horreur des scandales. Sa vie privée était primordiale à ses yeux et Raphaël espérait juste que toute cette histoire un brin "bizarroïde", n'exploserait pas un jour à la face des Gibson. Quoi que de nos jours, avoir des enfants en dehors du mariage avec une femme de sang-mêlée et divorcée d'un mangemort, c'était tout à fait banal, n'est-ce pas?? *hum hum*

Le dessert englouti, une tarte aux noix de pécan *miam*, il resta assis un peu plus longtemps que d'habitude, discutant avec Quentin des prochains jours à venir. Dans peu de temps, ils auraient fini leur sixième année. Ils commencaient à aborder leur avenir professionnel. Raphaël avait déjà des idées. Des idées bien à lui, précises, mais il n'avait pas encore peut-être la force ou la matûrité d'assumer son choix. Après, il était prêt à en parler avec son Best, pour peu que ce dernier ne se foute pas de lui...ce qui était possible quand on savait le fond des choses. Avant, il voulait devenir Auror. Aujourd'hui, il voulait être Diplomate et travailler au Ministère, département de la Coopération Magique Internationale. Tout ça pour un jour finir Ambassadeur pour son pays dans un pays étrangé. A moins de dévier légèrement en cours de route et de se diriger vers le Département de la Justice Magique. Ca ne lui déplairait pas en tout cas. Sa mère à lui ne travaillait-elle pas en tant que Juge à la Cour de Justice Magique? Enfin bref! Tout cela n'était que la partie visible de l'iceberg. Quentin et lui quittèrent la table, se dirigeant déjà vers leur Salle Commune située dans les cachots. Ils parlèrent jusqu'à ce qu'ils soient arrivés dans leur dortoir.

- Tu comptes faire quoi ce soir? demanda Quentin en fouillant dans sa malle.

- Rien de spécial! Je vais m'ennuyer à mourir visiblement. Et toi?

- Je sors un peu, j'ai rendez-vous. Et pourquoi tu ne passerais pas ta soirée en compagnie de Dawn et Myrielle?

- Aaah oui, Susan! Passe-lui le bonjour pour moi. Quant aux filles, elles doivent avoir mieux à faire j'imagine. Non, ça m'ira très bien une soirée seul, tranquille. Pour une fois...

- Dis tout de suite que j'te gave! rétorqua-t-il faussement ironique.

- Si tu savais à quel point. Tu as vraiment besoin de voir Susan au lieu de passer tes soirées à me coller, répondit-il hilare.

Ils se souhaitèrent une bonne soirée et Quentin disparut du dortoir. Il n'était ni trop tôt, ni trop tard. Raphaël en profita donc pour aller se doucher. Quelques minutes après, il revenait vêtu d'un marcel noir et d'un pantalon de pyjama tout aussi noir. Tiens...il n'avait même pas remarqué que les rideaux de son lit à baldaquin était tiré. Essuyant ses cheveux avec une serviette d'une main, il ouvrit le rideau d'un coup sec de l'autre. Il resta interdit, pas du tout préparé à ça. Y a que dans les rêves que ce genre de choses se réalisent et *sbaff*. Rien! Plus sérieusement, il était surpris et perplexe. Il jetta un oeil dans le dortoir, sachant très bien qu'il n'y avait personne...mais on ne savait jamais. Les Serpentards sont si fourbes! Il sait de quoi il parle. Il se débarassa de la serviette et puis en faisant attention de ne pas faire de faux mouvements (pour pas l'écraser, sait-on jamais!?), il s'assit du côté libre. Bien...je fais quoi maintenant? Bah...tu la secoues comme un prunier banane et tu la vires! Gné? Euh...ça risquait d'être très vexant pour Daphné ça. Ce qui l'étonnait un peu aussi, c'est qu'elle soit là. Depuis quelques temps, elle semblait absente, evanescente et même lui n'y comprenait plus rien. Elle l'avait laissé dans le noir total, au risque de le laisser s'éloigner. Et maintenant, elle était dans son lit, endormie. Ca peut perturber n'importe qui! Il entreprit néanmoins de la réveiller...en douceur. Non, Daphné n'est pas un prunier! On ne la secoue pas comme un sac à patates.

- Daphné? murmura-t-il doucement (il ne va quand même pas jouer du clairon).

Mais pas de réaction. Il s'allongea donc à côté d'elle, sur le flanc, un bras soutenant sa tête, regardant sa petite amie dormir. Elle s'était mise sous les draps, il ne pouvait donc pas voir ce qu'elle portait sur elle. Cependant, elle avait les bras dénudés et Raph en profita pour passer lentement le bout de ses doigts sur sa peau douce et blanche. Il crut perçevoir un frisson, mais il n'était pas sûr pour autant. Il prit donc l'initiative de se pencher vers elle.

- Daphné? Il est l'heure de revenir sur Terre. Morphée n'a pas le droit de te retenir ainsi quand je suis là, chuchota-t-il d'un souffle, sa bouche frôlant l'oreille de la jeune fille.

Malgré la distance que sa petite amie avait mise, sans le vouloir peut-être, il ne lui en tenait pas rigueur. Certes, il pouvait être rancunier. Mais ce n'était pas systématique. Avec le temps et l'expérience, il apprenait à faire la part des choses. Il connaissait Daphné. Il savait qu'elle était différente des autres filles. Quand ça n'allait pas, elle se refermait sur elle-même et devenait presque un fantôme. Aujourd'hui, il voulait que ça change! Il voulait qu'elle lui fasse confiance, qu'elle se confie à lui, qu'elle n'hésite plus à venir le voir quand ça n'allait pas. A quoi servait-il sinon? Malgré ses doutes, malgré les soucis que Daphné lui avait causés, il était tout de même soulagé de voir qu'elle était venue le retrouver ce soir dans son dortoir.

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1657

Daphné ne s'était pas sentie partir aussi vite dans les bras de Morphée. Était-elle si fatiguée pour s'endormir aussi facilement dans un lit qui n'était pas le sien ? Bon, il était vrai que le lit en question était celui de son petit ami mais tout de même ! Ce n'était pas une raison pour être aussi insouciante dans le Dortoir des Garçons ! Le prénom de Daphné murmuré par le jeune Serpentard ne fit absolument pas réagir l'intéressée. Bien trop occupée à rêver de se retrouver enfin auprès de Raphaël, Daphné ne pu s'empêcher de frissonner sous les effleurements qu'il y avait sur son bras. Était-ce un courant d'air ? Quelqu'un aurait-il ouvert les rideaux, provoquant ses effleurements ? Quoi qu'il en soit, Daphné n'arrivait pas à s'éveiller pour autant. Plusieurs questions commençaient à la faire revenir à la réalité. Qui. Qui l'appelait ? Cette voix... cette voix, elle la connaissait si bien. Mais... Raphaël ? Était-ce bien lui ? L'effleurement du souffle chaud sur l'oreille de la jeune fille la fit revenir définitivement du rêve. Elle ouvrit les yeux un par un, pour les plonger directement sur le visage, proche, de son petit ami. « Raphaël… » murmura-t-elle d'une voix encore endormie.

Il était vrai que le Serpentard avait de quoi lui en vouloir après qu'elle soit restée aussi distante avec lui mais depuis le temps, n'avait-il pas compris qu'il y avait un problème ? Pourquoi n'avait-il pas, non plus, essayé de lui parler ? Il était vrai que Daphné devait apprendre à faire un peu plus confiance en Raphaël et pourtant... il était le seul en qui elle avait véritablement confiance. Alors pourquoi ? Pourquoi ne lui avait-elle pas avoué son problème ? Pourquoi refusait-elle simplement d'ouvrir la bouche et d'expliquer simplement les faits ? Daphné n'avait pas été éduquée ainsi... elle ne savait pas comment il fallait s'y prendre pour parler, même à Raphaël. Allait-il le comprendre ? Lui laisserait-il un peu de temps et lui montrer aussi dans quels moments on pouvait lui parler ou non et comment ? Elle plongea son regard éteint dans celui du sixième année et ne remarquait pas la moindre colère, haine ou rancœur. Les yeux ne mentaient jamais... mais Daphné, ne voulait-elle pas voir seulement ce qu'elle voulait bien voir ? Elle savait qu'il avait compris depuis bien longtemps qu'elle n'était pas comme les autres filles et malgré tout, il restait avec elle. Rien que pour ça, la Vert et Argent souhaitait sincèrement faire des efforts pour le garder à ses côtés.

Habituée à se renfermer sur elle-même lorsqu'il y avait le moindre problème, elle allait être obligée maintenant à dévoiler tout le mystère au jeune homme. Elle le savait et elle en avait très peur. Pourtant, elle avait choisi d'aller le voir et par conséquent, elle ne pouvait plus, à présent, reculer. Qu'allait-il se passer ? Allait-il comprendre ses craintes ? Car certes, lui dire les choses telles quelles allaient poser un sérieux dilemme aux garçon. D'un point de vu extérieur, on ne pouvait pas comprendre la menace qui pesait sur les épaules de la Serpentard. « Raphaël… je… je suis vraiment désolée pour tout ce qui a pu se passer… » elle se releva légèrement pour laisser de la place à son petit ami. Elle détourna son regard pour vérifier qu'ils étaient seuls. Elle avait peut être confiance en son ami mais pas en ce qui concernaient les autres garçons du dortoir. Elle savait que le meilleur ami de Raphaël faisait parti de ce dortoir mais elle ne le connaissait pas assez pour lui laisser encore la chance de la connaître. Personne en dehors de son petit ami, et de Pansy, qui pour sa part l'avait plus forcé qu'autre chose, ne la connaissait réellement. « Pardon d'être venue dans ton dortoir mais je voulais tellement te voir… »