Les colombes se cachent pour pleurer [Pv]

Ca faisait déjà quelques semaines que Christian et Maera n’étaient plus ensemble. Ils ne s’étaient pas croisés, et du côté de la blonde, elle évitait soigneusement les endroits où il pouvait bien trainer, tout en faisant comme si c’était normal. Aucune envie de répéter ou d’avouer qu’elle avait pleuré plusieurs jours, qu’elle avait écrit à Lavande et qu’en plus elle avait eut l’idée de l’attendre à l’entrée de Poudlard pour qu’ils s’expliquent. Ca avait commencé comme un jeu, ça s’était terminé avc une tricherie, alors le jeu n’avait plus lieu d’être. Point. La jumelle s’était répété cette phrase inlassablement toutes les nuits pour finir par s’en convaincre. D’ailleurs, maintenant qu’elle y repensait, elle espérait que la lettre à Lavande se soit perdue… Aucune envie finalement qu’elle puisse faire paraitre ce texte hautement pathétique dans le hibou bavard !

Mais malgré les apparences qu’elle souhaitait montrer et surtout sauvegarder, Maera était bien entendu encore en morceau, moralement parlant. De temps en temps depuis quelques temps, elle s’échappait des conversations entre fille, pour aller se remaquiller aux toilettes, sous les yeux protecteurs de sa sœur jumelle, et ne revenait qu’un bon quart d’heure plus tard. Elle prétendait que c’était une blessure au poignet, qui l’empêchait de manier ses pinceaux et ses cotons aussi bien qu’avant, mais personne n’était dupe parmi ses amies. Mais tout le monde prenait soin de la croire. Etait-ce parce que Maera leur avait fendu le cœur, une fois qu’ils avaient entendu la rumeur, ou bien parce que Megara leur jetait des regards noirs lorsqu’ils essayaient d’aborder le sujet ? Aucune idée.

Bref, on était en plein dans un moment comme celui-ci. La jeune femme avait écouté parlé ses amies, et à un moment, elle avait serré la main de sa sœur, à coté de qui elle était collé assise. Et enfin n’y tenant plus, elle s’était levée, avec son sac, et avait prétexté une envie pressante. Comme la plupart du temps. Elle embrassa chacune des filles, en dernier à Megara, qu’elle lâcha à grand peine. Elle rentra alors dans le château, à la recherche de la salle d’eau la plus proche. Mais en fait, sans trop savoir pourquoi, elle s’arrêta en chemin. En plein milieu du couloir, elle pila, comme un automate à qui on avait retiré les piles. Elle avait l’air d’avoir vu un fantôme, les yeux un peu écarquillés, la bouche entre ouverte. Comme un arrêt sur image. Elle tenait bien sur ses deux jambes, une main tenant sa bandoulière comme d’habitude, l’autre le long du corps. Elle semblait ailleurs.

En effet, à l’intérieur, Maera voyageait vite. Très vite. Trop vite. De loin, elle avait aperçu une silhouette qui lui était familière, celle qu’elle aurait aimé déchirer et récupérer en même temps. Et en un rien de temps, elle se remémora tous les bons moments qu’elle avait pu avoir avec Christian. Le premier bal de Noël, leur première danse, l’année dernière. Puis leur premier rendez-vous dans le froid, les insinuations, chacun qui cherchait à pousser l’autre à la faute, et les cadeaux, les chocolats de la saint-Valentin, la superbe robe qu’elle avait reçue de lui. Les vacances dans son manoir, les piques que lui lançait Victoria, le baptême de la dernière petite cousine, le jus de citrouille trafiqué, la rentré, leur manière de fêter leur première anniversaire de couple à tous les deux, le bal de Noël et puis… Et puis… La lettre…

Une larme roula sur la joue rose de la jeune fille, qui ne sembla pourtant pas l’avoir sentie. Elle fixait l’air vide devant elle, comme si la foudre l’avait frappé. Peut-être que ça lui aurait fait moins mal après tout…

Stat : 607
Pour Raphael :p

XXX

Raphaël venait de redescendre de la volière. Comme Gaïa, son Grand Duc n'avait pas eu l'obligeance de rentrer ce matin, il avait du monter dans cet espèce de nid gigantesque _nid puant au passage_ pour envoyer sa réponse à Stones en passant par un hibou de l'école. Pour être sincère, ça ne l'avait guère enchanté. Il trouvait que ce n'était pas prudent de faire confiance à ces volatiles. Pour son courrier privé, Raph' ne faisait confiance qu'à Gaïa. Son Grand Duc avait des recommandations très précises qu'il exécutait à merveille. Une seule fois ce dernier lui était revenu avec une aile cassée parce que son courrier avait été intercepté par des Mangemorts. Ca, bien évidement, le cadet des Gibson ne l'avait jamais su à l'inverse de Samuel qui avait rapidement appris la nouvelle, nouvelle peu plaisante, ça va de soi. Depuis peu de temps, il entretenait une correspondance écrite avec Aelita Stones, ancienne élève de Poudlard et nouvellement étudiante à Beauxbâtons en France. Il n'avait jamais gardé de contact avec cette fille jusqu'à ce qu'il reçoive un beau matin une lettre de sa part. Imaginez son étonnement...surtout quand elle avait précisé qu'il était son seul espoir et qu'elle lui faisait confiance. Personnellement, il trouvait qu'elle prenait des risques. Lui faire confiance à lui? Il se disait lui-même que c'était une mauvaise idée. Pourquoi? Parce qu'il risquait un jour ou l'autre, sans le vouloir en plus, de ne pas être digne d'une telle confiance. Il avait trouvé ça saugrenue au départ, puis flatteur par la suite. Sauf qu'aujourd'hui, cette confiance qu'il n'avait pas mérité le mettait mal à l'aise.

- Je ne crois pas que ça soit la meilleure solution, lança un gamin un peu plus loin.

- Mais si, mais si! Tu vas voir, ça va être marrant, s'enthousiasma le second.

Raphaël jeta un oeil dans la direction des voix qui se chamallaient en chuchotant. Il croisa alors le regard des perturbateurs de son bien-être (quel prétention!) et constata qu'il s'agissait des jumeaux, les Andersen. Il grommela un truc dans sa barbe _barbe naissante au passage_ et comptait les ignorer...mais...c'était sans compter sans la hardiesse et surtout l'inconscience de ces gamins. Ils voulaient mourir, n'est-ce pas? Il n'agressait jamais personne en règle générale, sauf quand on le cherchait. Bizarrement, alors que ces derniers ne s'attaquaient jamais à lui, aujourd'hui ils avaient eu la brillante idée de chercher des noises à Gibson. C'était comme il voulait! Après tout, c'était pas comme s'ils ne les avaient pas prévenu. Alors que Zack _ou Cody, peu importe_ allait lancer en sa direction un ballon remplie d'une eau malodorante, Raphaël réagit au quart de tour. Réfléchi, il l'était, mais il était aussi rapide qu'impulsif. Et voilà...en deux temps trois mouvements, il avait sorti sa baguette et l'avait pointé sur la ballon glonflable qui se mit à augmenter de volume sous les yeux étonnés des jumeaux Andersen et de leur exploser au visage. Très comique! Un sourire satisfait s'étira sur les lèvres du Vert et Argent. C'était vraiment amusant! Ils voulaient se jouer de lui? D'accord, mais ça ne restait pas sans conséquence.

Il comptait prendre le Grand Escalier, c'était plus rapide, mais comme les Andersen étaient justement entrain de bloquer le passage, il se détourna, optant pour les couloirs et leurs étages. Ca serait p'têt un peu plus long, mais il avait tout son temps. De plus, passez à proximité de ces deux-là était risqué vu à quel point ils empestaient. De vraies bouches d'égoûts. Ecoeurant! Il fit demi-tour en moins de deux et descendait déjà les autres escaliers situés à l'autre bout du Grand Escalier sans se soucier plus longtemps de ces microbes. Il était arrivé rapidement deux étages plus bas, rencontrant sur son passage son meilleur ami qui montait travailler à la Bibliothèque. Après quelques minutes de discussion, ils se séparèrent, se donnant rendez-vous pour déjeuner (ou dîner, ça dépend si c'est le matin ou l'aprèm'). Aujourd'hui, il n'était pas pressé, contrairement à son habitude où on avait toujours la très nette impression qu'il passait son temps à courir après le temps. Temps si court et pourtant si rapide qu'il vous filait entre les doigts. Alors il faisait tout pour le rattraper, quitte à passer des nuits blanches. Les journées ne devraient pas durées 24h. Il avait toujours dit que 48h seraient un bon compromis. Evidement, ça ne plaisait guère à grand monde. Le commun des mortels se fatiguait bien trop vite, contrairement à lui. C'était en songeant à cette question Ô combien existencielle qu'il se rendit compte qu'il avait tourné à droite au lieu d'aller tout droit. Il connaissait ce Château comme sa poche, mais il lui arrivait de se tromper de chemin en étant perdu dans ses pensées. Il ronchonna alors, revenant sur ses pas. Il avait fait à peine quelques mètres qu'il releva la tête, préférant regarder là où il allait. Malheureusement, il ne fit pas attention et n'eut pas le temps de s'arrêter au bon moment qu'il percuta légèrement la personne qui croisait son chemin.

Qu'on ne s'y méprenne pas, il ne lui était pas rentré dedans de plein fouet. Il n'avait pas eu le temps de s'arrêter certes, mais il ne lui avait pas foncé dedans non plus. L'impact avait été bref et court, mais pas violent. Enfin...ça c'est ce qu'il croyait avant de croiser le regard de celle qu'il avait percuté. Ohoh...il ne s'était pas attendu à ça. Une larme coulait sur la joue de la jeune fille...jeune fille un tout petit peu plus âgée que lui. Evidement, il ne pouvait pas savoir que Maera (même s'il ne connaît pas son prénom) pleurait pour tout autre chose. S'il se souvenait bien et si sa mémoire ne le trahissait pas, il s'agissait d'une des jumelles Montgomery. Une Gryffondor de 7ème année... Il avait beau savoir qu'ils étaient nombreux, il ne s'y faisait pas. Même son meilleur ami était un Montgomery! Bande d'envahisseurs!!!!! Lui qui pensait que le choc avait été minime, il se trompait visiblement. Mince alors, c'était sa vaine. En temps normal, quand il bousculait quelqu'un, que se soit volontaire ou pas, il ne prêtait pas attention, s'en foutant royalement. Sauf quand il s'agissait des filles. Un principe d'éducation certes, mais surtout sa vision à lui de voir les choses. Il se méfiait des femmes pour leur fourberie, leur jalousie maladive et leur ténacité parfois fatale et irraisonnable. Cependant, il les aimait aussi pour leur douceur, leur force mentale et leur passion. Il était à ses yeux impardonnable qu'on puisse toucher à une femme ou qu'on puisse la faire pleurer. Malheureusement, pour le coup, il n'avait pas très bien fait les choses.

- Excusez-moi, je n'ai pas fait attention où j'allais! Vous...T'ai-je fait mal? demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Oui...il tentait depuis quelques temps de ne pas vouvoyer tout le monde. C'était pas évident pour lui, mais il faisait des efforts. De plus, Gibson ne s'excusait jamais! Mais vraiment, jamais! Il avait trop d'ego pour ça apparement... Sauf envers les femmes et seulement quand elle le méritait. Mais gentleman oblige, il s'excusait par principe. Cependant, ici, il savait qu'il avait de quoi s'excuser. Il n'avait pas été très vigilant. A cause de son manque d'attention, il faisait pleurer une fille. Surtout que ce n'était pas son genre. Ca n'avait pas l'air derrière ses airs de fier Serpentard, mais avec la gente féminine, il était plutôt du genre attentionné, prévenant et peut-être un peu protecteur.

1.275 mots XXX

Elle avait tellement de bons souvenirs en tête, gâchés par un seul geste malheureux… En apparence, elle avait surmonté tout ça, en apparence, tout allait bien, et à l’intérieur, c’était le désordre monumental. Elle avait souvent la tête ailleurs, elle répondait à coté de la plaque. Elle riait un peu moins qu’il y avait peu, elle était un peu plus passive et plus que jamais collée à sa jumelle.

Et là, elle était seule dans un couloir, et il lui avait semblé voir Christian au loin. Elle n’avait pas su quoi faire, soit courir vers lui comme si rien ne s’était passé, ou courir vers l’autre coté, pour le fuir… Ne sachant vraiment pas, elle s’était plantée à sa place, partagée entre aller de l’avant ou retourner en arrière (dans tous les sens du terme !)
Et puis quelqu’un l’avait bousculé. Un truc tout léger, rien de grave, mais le jeune homme semblait persuadé avoir heurté la jeune fille trop fort. Elle le regarda d’abord sans trop comprendre « Hein ? » Puis en reprenant ses esprits, elle pencha la tête un peu sur le côté, effaça la larme qui n’avait rien à faire ici (sacré poussières ! Ce château est décidément trop vieux !) Ne comprenant pas vraiment ce qui l’alarmait autant, elle s’empressa de reprendre contenance « Quoi ? Non mais ça va, je ne suis pas en sucre, pas de panique. » Lui répliqua-t-elle sans trop comprendre. « Tu t’es pris pour Rambo, ou quoi ? » Rigola-t-elle, en lui lançant une pichenette sur l’épaule. On n’aurait pas dit qu’elle venait de se faire royalement jeter il y a de ça quelques semaines. Si on se fiait à son sourire charmant, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Aucun mal à parler aux gens comme si elle les connaissait depuis longtemps, la blonde et sa jumelle étaient du genre à se sentir chez elles, où qu’elles mettent les pieds. Un peu plus extravertie que sa jumelle, elle était aussi en général celle qui riait le plus. Mais en ce moment, malgré tous les efforts qu’elle pouvait faire, ça se voyait que quelque chose avait changé. Surtout pour ceux qui la connaissaient.
« Tu vas où ? Je peux t’accompagner ? » Demanda-t-elle curieuse. [/b]« Oh, désolée. Je suis Maera. »[/b] Indiqua-t-elle. A force, elle avait l’habitude de préciser quelle jumelle elle était, mais depuis une année au moins, elle ne jouait plus à prétendre qu’elle était sa sœur. Ca, c’étaient les souvenirs d’enfance qu’elle avait rangés dans une boite, planquée dans un tiroir.
Elle avait tendu sa main libre vers lui, pour serrer la sienne, si jamais il s’en sentait l’envie. Et puis, la jeune fille était bien du genre à ne pas retenir les noms. « Je suis désolée, je ne me souviens pas qu’on se soit croisés, alors on n’a qu’à recommencer au début, d’accord ? » Lui demanda-t-elle avec un petit sourire, tout ce qu’il y a de plus mignon. On aurait été en période faste, il aurait eu droit à une superbe démonstration made in Montgomery-White, mais la période était à la diète, il allait falloir se contenter de ça !

Stat : 524

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