Notre dernière année [Pv]

[ Pv Susan ]

Une nouvelle année commençait à Poudlard et on ne pouvait pas franchement dire qu'elle commençait bien. Non, si on était un minimum intelligent (ce qui n'était hélas pas le cas de tout le monde), 1/7ème des élèves de l'école avaient pris conscience – à deux/trois exceptions près – que cette année serait désespéremment la dernière. Bon certes certains n'étaient pas aussi attachés à l'école que l'était Quentin Montgomery, mais tout de même, ils devaient fatalement ressentir une pointe de nostalgie en repensant aux 6 années déjà passées. Le préfet des Serpentard (qui avait accessoirement changé de binome, on n'arrête pas le progrès tiens), lui – on l'aura compris – était assez nostalgique de passer sa dernière année au chateau.

Le Poudlard Express venait d'arriver à Pré-au-Lard et les préfets étaient chargés d'aider les 1ères années -comme chaque année- à se diriger en direction du garde-chasse. Avec tout son travail, Quentin n'avait toujours pas vu Susan, et la chercha donc tout naturellement des yeux. Il trouva la préfète des Poufsouffle en compagnie de son coéquipier, Alexander Shinku (lui aussi préfet pour l'occasion), eux-même en compagnie d'élèves et s'approcha donc de la belle rousse. Ses premières années pas du tout possessif le gars livrés dans les barques, le vert et argent arriva au niveau de la Poufsouffle et fut soulagé de constater (au moins il n'aurait pas à le saluer Yes !) que le préfet jaune et noir s'en allait.

Susan le vit arriver, et un mince sourire de dessina tout naturellement sur les lèvres de Quentin. Arrivé devant elle, le jeune homme déposa un simple baiser sur les lèvres de sa petite amie et articula : « Salut beauté, tu sais qu'tu m'as manquée toi ? » Il avait vu Susan durant les vacances, mais quand même, c'était toujours dur d'être séparé de sa petite amie une si longue période quand on pouvait la voir tous les jours en étant à Poudlard. Ça aussi ça allait lui manquer tiens... Quentin glissa sa main dans celle de la préfète pour l'ammener à lui. Tous les 1ères années étaient à présent sur le lac noir, et les 8 préfets avaient donc fait leur travail, du moins jusqu'au prochain. Avançant à l'unisson, le couple se tenait toujours la main, et se fut Quentin qui commença en premier en parler.

« Alors, tu m'as langui ? J'avoue que la fin des vacances était particulièrement longue sans toi... Les cris de Line sont de plus en plus insupportables, mais tu t'en es rendue compte de toute manière... » Susan avait passé quelques jours chez les Montgomery, et avaient constaté avec plaisir les joies de la vie dans une grande famille, en particulièrement quand la grande famille comptait un enfant encore plus bruyant qu'Edward bébé, ce qui n'était pas peu dire (mais ça, ça reste à vérifier, Victoria n'a jamais été une science exacte). Depuis le début du mois d'août, Quentin s'était occupé comme il pouvait, en voyant ses amis, ses amies, et surtout sa famille, même si ce dernier point était encore et toujours contre sa volonté.

Quentin et Susan marchaient tranquillement en direction du chemin de terre qui menait au diligences. Ils figuraient parmi les derniers étant donné que tout le monde s'était précipité dans les calèches pour pouvoir choisir ses places dans la grande salle. Quentin savait que Raphaël lui gardait une place, il ne se faisait donc pas de soucis pour ça, et puis bon il préférait largement revoir Susan à choisir une place “cool” pour le premier repas de l'année. Il était même prêt à supporter Vincent Crabbe, c'est dire ! Assez content de pouvoir admirer sa petite amie (et oui, ça va bientôt faire deux ans les amis...), Quentin serra machinalement plus fort la main de la préfète, parce que oui il ne se lassait pas de sa présence et parce que cette année encore il pouvait le faire sans se cacher et ça, c'est beau.

Susan lui répondit tout naturellement, Quentin était d'ailleurs assez fier de la tournure qu'avait pris leur relation. Il se sentait assez privilégié de voir comment Susan était avec lui, en comparaison de comment elle était au tout début. Lui n'avait pas changé, si ce n'était qu'il était encore plus taquin qu'avant. Il l'aimait -ça elle le savait- et cela se traduisait donc par une bonne humeur du préfet à toute épreuve. Ajoutez à celà une petite pointe d'humour et vous obteniez le jeune homme le plus heureux du monde (et c'est vrai !). « Je suis content de te voir... » Il déposa un baiser sur la joue de la jeune (plus si jeune que ça en fait!) Poufsouffle, avant de la regarder dans les yeux. L'avantage avec Quentin, c'est qu'on savait toujours très précisemment (dans le cas de Susan), ce qu'il ressentait. Autant ll pouvait paraitre froid et distant avec des inconnus, autant avec sa petite amie il était aussi transparent que de l'eau de roche. Ce n'était pourtant pas faute de vouloir le contraire !

Quand Quentin (Kankantin ? Kesaco ?) aborda Susan, celle ci fit mine de se retourner pour chercher l'éventuelle cible de la question. Elle savait bien évidemment que c'était elle mais c'était du Susan tout craché de toute manière, Quentin y avait prit goût avec plaisir depuis deux ans. Prenant la main de la jeune fille, Quentin se contenta de sourire à sa question et n'y répondit pas. Ils commencèrent tous deux à marcher en regardant le peu de monde qu'il restait sur les quais, ils étaient dans les derniers.

Quentin demanda à Susan si il lui avait manqué et étrangement, elle se contenta de sourire sans répondre. Soit elle ne voulait pas lui répondre la vérité, à savoir que non, elle ne le languissait pas du tout, ou bien la réponse affirmative était tellement logique qu'elle ne voulait pas s'abaisser à y répondre. Dans tous les cas, Quentin lui, savait que sa copine lui avait pas mal manqué. Quand il en venait à penser chaque jour à elle, c'était que là il y avait bel et bien amour. Il n'avait d'ailleurs jamais remit ses sentiments en question envers Susan, ils avaient toujours étaient très clairs.

Le couple se dirigea main dans la main en direction des diligences, qui étaient encore assez loin d'eux puisqu'ils n'étaient pas encore arrivés sur le chemin de terre. Susan demanda à Quentin s'il était au courant qu'Isaac avait été remplacé par Zabini. Bien qu'il n'ait pas assisté à l'habituelle réunion des préfet ( Ayaaa !), le Serpentard savait bien avant la rentrée que Irving avait remit son insigne et que ça serait Blaise Zabini qui le remplacerait cette année.

« Oui, Dawn me l'avait dit... Tu penses que c'est un bon choix ? » Bon, le terme “bon” était assez subjectif, surtout quand on voyait que Quentin avait été nommé préfet et que ça n'avait pas fait l'unanimité, mais il voulait avoir l'avis de Susan – en temps qu'externe à Serpentard – sur la question. Puis en temps que petite amie aussi, ça pouvait toujours servir. “Oui mais s'il est plus actif qu'Irving, tu feras moins de ronde, et je pourrai te voir plus” Quentin porta son regard sur la belle rousse et attendit sa réponse.

Susan était au courant que Quentin était allé en Russie voir Dawn. La version officielle était qu'elle voulait lui apprendre pour ses fiançailles, l'officieuse était qu'elle voulait aussi lui montrer ses dons d'animagie. Son ami avait reçu l'interdiction d'en parler à quelqu'un, ainsi il n'en parlerait à personne, même pas Susan. Il doutait d'ailleurs fortement que la vie métamorphe de la russe interesse la préfète des Poufsouffle, vu l'amour qu'elles se portaient.

En parlant de ça, il y avait eu du progrès, puisque Dawn semblait résolue à devenir moins abominable avec Susan. Ce n'était certes pas ses termes exacts, mais au final ça équivalait bien à ça. Parce qu'au fond Quentin connaissait aussi bien Dawn que Susan, et il savait que ce n'était pas le genre de sa petite amie - à l'inverse de d'autre – d'aller dire ce qu'elle pensait (en négatif tant qu'à y être) à quelqu'un qu'elle n'aimait pas, et ce sans raison particulière. Dawn elle, ne manquait pas de faire savoir à Quentin et Susan dès qu'elle le pouvait qu'elle ne portait pas Susan dans son coeur. Cette situation énervait d'ailleurs passablement le préfet.

« En parlant de Dawn, elle m'a laissé entendre en Russie qu'elle comptait faire des efforts envers toi. Je sais qu'elle peut être cruelle quand elle le veut, mais elle a bon fond tu sais... » Quentin doutait que ses paroles réconfortent Susan, surtout après l'histoire du bal, il décida donc de s'en tenir là avec le sujet Dawn, qui avait hélas occupé pas mal de ses vacances. En effet entre son voyage en Russie, et les fiançailles de la jeune fille, il avait plus à raconter sur sa meilleure amie que de sa propre famille. Quentin voulait que Susan et Dawn s'entendent bien, parce que si la situation s'envenimait encore, il lui serait dur de faire un choix entre les deux. Ô certes, il savait déjà qui il choisirait, mais il lui serait dur de dire au revoir à l'autre.

Voyant qu'il en savait peu des vacances de sa copine depuis la dernière fois où ils s'étaient vus, Quentin se décida à lui demander si les siennes s'étaient au moins bien passées. Il en doutait vu les actuels évènements, mais mieux vallait avoir une confirmation orale de ce qu'il pensait plutôt que d'une simple idée non justifiée. « Et toi ? Tes vacances ? » Lui demanda t-il calmement en accompagnant la main de la jeune fille à son visage. Il déposa un simple baiser, tout naturellement, sur le dos de sa main tout en l'écoutant parler.

C'était devenu naturel pour lui d'embrasser Susan. Il s'était approprié ce droit légitimement en jugeant qu'une relation de deux années était une relation sérieuse. Puis il aimait être démonstratif envers la fille qu'il aimait, de peur qu'on lui reproche de ne pas l'être assez justement, comme on lui avait fait la remarque par le passé. Pas au plan sentimental non, mais de manière général, on avait souvent qualifié Quentin de froid et innexpressif à une époque. Isabelle par exemple, sa soeur triplée, avait souffert de ce comportement, et le lui avait longtemps reproché. Mais le préfet avait bien changé depuis, il était beaucoup plus ouvert à ses proches, plus souriant, mais n'en demeurait pas pour autant coulant avec les autres élèves. Non il était préfet et il lui fallait un minimum d'autorité.

Ça en revanche, il n'avait pas eu besoin de le changer, ni de se forcer, être froid et sec n'était pas difficile pour lui, Quentin ayant toujours été très attaché à l'image qu'il renvoyait. Le Serpentard avait d'ailleurs compris par expérience qu'une attitude froide avec ses amis en revanche, comme la pratiquait si bien Damian, ne plaisait pas à tous, c'était ainsi qu'il était devenu beaucoup plus rieur, souriant et charmant avec les années. Susan n'avait naturellement pas dû remarquer ses changements, puisque malgré les cours communs, il était resté pour elle “un Serpentard” et elle pour lui “une Poufsouffle”, rien de plus. C'était assez étrange en y repensant, de constater que leur coup de foudre – qui n'en était pas un - s'était déroulé bien plus tard que leur première année. C'était peut être une question d'âge, ou bien de maison, qui sait... Quoiqu'il en était, il était à présent certains que les sentiments de Quentin envers Susan était sincères et dureraient très longtemps, à défaut d'avoir commencés tôt.

Tout comme Quentin, Susan ne se faisait aucune idée sur Blaise. Il n'avait pas l'air particulièrement stupide et semblait sérieux, espérons que ça suffirait. Puis de toute manière, personne ne pouvait dire à l'avance comment il agirait avec son insigne. Quentin était très différent avant d'être préfet puis cette année semblait très particulière. Il y avait fort à parier que cette année serait très différente des autres et que les préfets n'auraient pas le même rôle que d'habitude. Quentin hocha donc affirmativement la tête pour passer à un sujet suivant.

Déjà Susan n'avait fait aucune mauvaise remarque sur Dawn (Pour l'instant) et Quentin en fut assez content. Elle prit tout de même ensuite la parole pour dire ce qu'elle en pensait. Quentin l'écouta sans broncher et appris quelques petites choses au passage avec des mots qui lui restaient en tête : abcès, janvier, centaine d'années, Serpentard. Ah ! On touche un sujet sensible là. Quentin se stoppa net et stoppa Susan avec lui, leurs deux bras tendus joints, Susan ayant avancé plus que lui.

Le préfet la tira vers lui et la pris par la taille, lui infligeant un regard des plus menaçants. Il aurait presque put faire peur, s'il ne l'avait pas tenu par la taille mais Quentin étant ce qu'il était, on ne pouvait pas être effrayé bien longtemps. « Tu as quelques choses contre les Serpentard ? » Ses yeux bleus étaient presque menaçant mais c'était joué, donc pas tellement crédible, étant donné qu'il la gratifiait du même type de regard quand il lui demandait quelques choses voulait la séduire.

Leurs corps étant collés l'un à l'autre il était difficile pour Susan de s'en aller. Et au cas ou elle aurait voulu crier au monstre, Quentin plaqua ses lèvres sur les siennes dans un baiser passionné. Celà faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas échangé pareil baiser, seuls surtout, et le jeune homme ne pouvait que se féliciter de partager ce moment avec Susan. Oui en même temps il ne l'avait pas partagé avec grand monde, mais passons. Mettant fin à ce baiser particulièrement rechauffant, Quentin planta à nouveau ses yeux bleus dans ceux noisettes de la jeune fille. Il était sur qu'après ça elle ne verrait plus les Serpentard comme avant...

Relachant sa proie petite amie, le couple se remit en marche, toujours main dans la main. Susan répondit à la question de Quentin et le préfet en déduisit qu'elle avait raison de poser ce problème là dès la rentrée, étant donné que rien de tout ça n'allait s'arranger. « Rogue directeur n'est pas la pire nouvelle, loin de là. On dit que deux nouveaux professeurs sont des mangemorts et l'un deux occupe – bizzarement – le poste d'Etudes des Moldus. Ca te rapelle rien ? » Leur ancienne professeur d'Etudes des moldus avait été portée disparue durant les vacances, il y avait bien sur fort à parier que sa disparition et son remplacement soudain n'étaient pas une coÏncidence...

Quand Susan lui dit qu'elle espérait qu'ils s'en sortiraient, Quentin serra la main de sa petite amie plus fort. Il n'aimait pas la savoir soucieuse, surtout qu'elle était particulièrement intelligente et que si elle avait peur, c'était que ses craintes étaient fondées. « On s'en sortira... Fais moi confiance... » Il n'avait pas dit ça pour parler de lui, mais de manière générale, ils étaient tout deux sang pur, et Il ne pouvait en théorie rien leur arriver. Sauf que déjà Susan était mal vue de par ses parents adeptes de feu Dumbledore mais Quentin prennait lui aussi un risque en sortant avec Susan. C'était drôle comme il s'en fichait éperdumment...

Si Quentin n'avait presque ou pas d'amis de sang mélés et de bourbe, il n'entrait pas pour autant dans la catégorie des Serpentard à cheval sur le statut du sang. Certains pronnaient la richesse, tandis que d'autres pronnaient le sang pur, la maison, ou même la popularité. Le préfet des verts et argents avait lui plutôt toujours été tourné vers l'intelligence, la vraie, une valeur qui selon lui prouvait la vraie nature des individus, à l'inverse de la richesse ou de la constitution sanguine. Il fallait arrêter ces histoires de supériorité du sang pur par rapport au sang impur, car tout ceci n'était que pure stupidité, on ne pouvait décemment pas juger une personne par son arbre généalogique, il n'y avait rien de plus irrationnel. Quand vous voyiez des crétins d'élèves tels que Grégory Goyle, qui n'avait que pour eux un sang dit “pur”, et que d'autres comme Hermione Granger se prédestinaient à une carrière ministérielle digne des plus grands, on se demandait bien ce que venait faire le sang dans l'histoire.

Relevait d'ailleurs du pur hasard que Susan soit une sang pur, car loin de Quentin était l'idée de choisir son aimée à travers des critères aussi peu logiques que ceux là. On avait donc compris que le préfet des Serpentard n'était pas “tout à fait” dans le point de vue des actuels Carrow et des valeurs qu'ils pronnaient. Néanmoins, il était assez intelligent pour ne pas le crier sur tous les toits, et en parfait Serpentard qu'il était, comptait bien se montrer irréprochable avec ses supérieurs. Bien entendu, il ferait tout pour faire partie des “Serpentard à pouvoir”, un peu à la manière de ceux qui avaient infiltré la brigade inquisitorale, parce qu'on ne pouvait pas être meilleur que quand on pouvait tout maitriser. Quentin savait quelle attitude adopter durant l'année, et il se fichait en fait bien de ce que pourrait penser ceux qui le connaissait mal, comme par exemple les amis de Susan.

Oui, caresser dans le sens du poil était bien plus futé que s'obstiner à résister. Ainsi, Quentin savait que comme ça qu'il aurait plus de privilèges et qu'il serait donc beaucoup plus utile pour défendre les valeurs qu'il défendait. Traitre ? Peut être, mais il n'y a pas écrit Poufsouffle sur son front. Il faut savoir reconnaitre plus fort que soit quand on l'a en face, et ne pas s'entêter à vouloir toujours avoir le dernier mort. Quentin préférait tout de même informer sa petite amie de son futur comportement, parce qu'il doutait qu'elle le reconnaisse quand il adopterait son attitude “pro sang-pur”, surtout après la discution qu'ils avaient eu cet été à propos de ce sujet là. « Inutile de dire que les plus futés seront ceux qui sauront retourner leur veste au bon moment. Je ne compte pas m'opposer à l'autorité, ce serait bien trop dangereux vu les méthodes pratiquées. Non, je préfère adopter la bonne attitude, celle qui plait et celle qui rapporte des points... » L'air pensif, il tourna son visage vers Susan, pour ajouter: « Je me vois bien pronnant les valeurs des sangs purs, pas toi ? “Ne vous mélez pas à la sous-populasse, choisissez le bon sang, le pur, le vrai ! Regardez, même ma petite amie en est une, comme quoi, on peut réussir tout en étant à Poufsouffle!” »

Quentin rigola et perdit la voix grave qu'il venait de prendre tout en regardant la belle rousse. Il reporta ensuite son regard sur le chemin, étant donné qu'ils venaient de reprendre la route pour ne pas arriver en retard au banquet. Quentin apperçut enfin les carosses, et vit qu'il n'en restait qu'un. « Note avec cette méthode, même Bullsrode a des chances de se trouver un mari. » Quentin rigola pour laisser monter Susan dans la diligence, puisqu'ils venaient d'arriver. Il la suivit et vint s'asseoir à côté d'elle. C'était vrai quoi, pourquoi la quasi-totalité des sangs pur se plaisaient à rester dans cette tradition là ? Le sang pur dans les faits c'était quoi ? Simplement un appriori sur les gens, rien de plus. Passant son bras sur les épaules de Susan, Quentin se rapprocha plus près de sa petite amie pour lui dire : « Surtout soit prudente cette année. Tout sera différent. » Il connaissait Susan, et savait qu'elle n'était pas du style à rester les bras croisés si elle était face à une injustice. Pour ça Quentin devait admettre qu'elle était assez irréfléchie. Lui dans pareille situation se contentait de rester spectateur et au mieux de sanctionner lui même, histoire de se faire bien voir de l'autorité, et surtout histoire d'éviter au coupable une souffrance qui aurait été décuplée sans l'intervention de quelqu'un. Il pris machinalement la main de la jeune fille, tout en regardant devant eux, l'avant-dernier carosse qui avançait au même rythme qu'eux.

Cela faisait à présent deux ans que Quentin sortait avec Susan et non pas l'inverse vous remarquerez et à présent 6 qu'il la connaissait. En deux ans, il avait plus appris d'elle que de quiconque et c'est tout naturellement qu'avec le temps, la jeune fille n'eut plus de secret pour lui. Il la savait juste et honnête, c'était d'ailleurs pour celà qu'elle avait été repartie chez les blaireaux, mais en plus d'avoir des convictions plus que tranchées sur bon nombre de sujets, Quentin savait surtout qu'elle était prête à se battre pour défendre ses idées. Bien évidemment, elle était souvent aveuglée par sa volonté d'aider autrui pour se rendre compte qu'il n'y avait rien à faire. Le courage inconscient des Gryffondor semblait par moment se refléter en elle, et plus d'une fois Quentin remarqua que ce comportement pourrait lui jouer des tours. Elle ne savait pas garder ses pensées pour elle, et était un peu trop farouchement opposée à chaque injustice, à tel point qu'elle était prête à foncer pour la combattre.

C'était du moins ce que pensait Quentin à propos de sa petite amie. Il n'était là pour le coup pas franchement surpris de la voir partir au quart de tour à l'annonce de sa déclaration il était vrai pas franchement claire. Susan avait tout simplement cru que son Serpentard de petit ami était prêt à se ranger dans le camp des forces du mal juste pour préserver sa petite santé. Bien évidemment, rien n'était plus faux. Quentin était du genre à se battre pour défendre ses idées, mais surement pas à la manière stupide d'un Gryffondor. Non, lui n'était pas un Potterien qui résistait ouvertement à l'autorité. Puéril et innefficace, agir ainsi prouvait au mieux un manque cruel de cervelle, au pire une envie désespérée de se faire remarquer. Certes Quentin était on ne peut plus contre les manières de Dolores Ombrage, certes aussi il croyait lui aussi au retour de Lord Voldemort, mais il n'en était pas pour autant réduit à crier au grand jour ce qu'il pensait. A quoi bon ? Ce n'était certainement pas les sorciers de Poudlard qui allaient avoir un quelconque poids dans une éventuelle guerre contre le Seigneur des Tenebres, non, il fallait voir plus grand, et dans tous les cas réfléchir avant d'agir, pas se mettre une multitude d'ennemis à dos sans en avoir conscience.

« Je vois que nous sommes d'accord... » Conscient d'avoir piquée la curiosité de la belle rousse, Quentin sourit et planta ses yeux bleus glacés dans ceux de Susan (noisettes eux pour le coup). Bien évidemment elle ne comprennait pas, puisqu'il fallait dire que Quentin avait gardé une part de suspense dans ses précédentes paroles, involontairement surtout. Il n'avait rien à cacher à Susan de toute manière. D'un ton détaché et clair, il ajouta tout en tenant toujours Susan par les épaules. « Tu te rends bien compte que si j'affiche haut et fort ma position en arrivant à Poudlard, je serais directement classé dans les traitres à leur sang, ce qui ne serait pas très profitable pour défendre mes élèves. Non, je veux avoir la confiance de Rogue dès le début, pour avoir une certaine liberté d'action et pouvoir ainsi défendre mes élèves au mieux. Tu n'as pas l'air de te rendre compte que je tiens à mes élèves tout autant que tu tiens aux tiens. Et pour ça, il faut que je garde ma crédibilité dans mon rôle de préfet, sinon je serais directement mis sur la touche par des gens comme Malefoy et compagnie. »

Quentin savait que certains n'attendaient que le règne des sang purs pour se dévoiler et clamer haut et fort leur allégeance à celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Et c'était eux qui prendraient le pouvoir à Poudlard avec un Rogue aussi mangemort qu'on peut l'être. Il y avait fort à parier que des mangemorts se glisseraient dans le chateau pour “juger” les nés-moldus définitivement. Les faire disparaitre aurait en fait été plus juste. Oui parce que tout le monde savait que ceux qui n'avaient pas le sang pur étaient partout dans le monde magique en danger, le ministère n'était plus aussi blanc qu'avant, c'était certains.

Quentin comptait retourner sa veste au bon moment et prouver qu'il n'était pas aussi lache qu'il le montrait quand la situation l'exigeait. Il ne comptait sûrement pas laisser ses élèves au sang-mélé ou de bourbe à la merci de ces odieux mangemorts qui n'avaient pour unique pensée que celle de servir leur maitre tout puissant. Voldemort n'était rien sans les crétins qui s'obstinaient à le craindre et à le servir, Quentin en était persuadé. Ainsi quand Susan annonça qu'il faudrait choisir son camp pour cette année à venir, Quentin resta silencieux. Il n'avait jamais été particulièrement impliqué dans les guerres de sang, mais depuis qu'il était préfet, son envie d'aider ses élèves était plus forte. En temps que préfet il ne pouvait les laisser, qu'ils soient sang pur ou autre. Non, il avait été chargé d'une mission, il la remplirait jusqu'au boût. Quitte à “trahir” son sang et sa maison, il ne trahirait sûrement pas ses convictions.

Tout comme sa petite amie, le préfet des Serpentard était anxieux. Cette année ne serait pas de tout repos, loin de là, et Quentin était près à parier qu'elle serait très dure émotionnellement. Il aurait bien voulu rester là, aissi et tranquille, toute l'année avec Susan, mais là pour le coup, sachant que tout le monde était à Poudlard, tout ça aurait bien été lâche. Ce qu'il voulait encore moins que d'aller à Poudlard en cet instant pour faire face au danger, c'était de faire courir un autre danger à sa petite amie. Et pourtant, ils n'avaient pas le choix. Tout en déponsant un baiser sur la joue de Susan, Quentin prit la main de Susan pour la serrer dans les siennes. Tout cela allait être dangereux, c'était certains et il faudrait bien plus qu'un statut de préfet pour arriver à en sortir sans peine. Il faudrait user de beaucoup de malice, d'intelligence, mais surtout de prudence, parce qu'avec la nomination de Rogue directeur, il y avait fort à parier que tout serait beaucoup moins tranquille que durant le règne de Dumbledore..