Mais je vous en prie... #Pv Jack

Pour le début des vacances, Friedrich Maiden habitait dans l’hôtel où il avait passé ses dernières vacances d’été. Un nouveau stage au ministère ? Non. Non non, cette fois, il patientait jusqu’à ce que Helena l’autorise à venir chez elle, pour le reste des vacances.
La journée, lorsqu’il n’y avait pas de repas, il avait le champ libre pour circuler dans Londres, et de temps en temps, il était accompagné par l’un des employés de l’hôtel, pour préparer au mieux son séjour chez sa petite amie. (on trouve de l’aide où on peut, et il se sentait très bien au sein de ce bâtiment, et les gens l’adoraient.)

Bref, il avait pensé pour Helena, à lui offrir tout un tas de choses, mais peu s’étaient révélées possible, avec ses moyens actuels. C’est qu’avec son grand cœur d’artichaut, il lui offrirait la lune, mais que souvent on le ramenait à la dure réalité avec des moyens un peu brutaux. Au final, il n’avait qu’un bracelet, et ça le déprimait un peu. Il voulait vraiment la remercier correctement pour lui permettre de passer un été entier avec elle.
Ce qui était sûr, c’est qu’ils n’allaient pas s’ennuyer. Déjà en temps de répression, comme ils avaient eu à Poudlard, elle était vive et énergique, drôle et attachante, là en totale liberté, ça allait donner. D’un coté, il était impatient de pouvoir vivre ça, d’un autre, ça l’effrayait un peu quand même. Ben ouais, on ne passe pas du statut de apathique à surexcité en deux nuits !

En se promenant sur le chemin de traverse, il avait réussi à ramasser en quelques jours toutes les nouvelles fournitures dont il avait besoin. Des livres, quelques plumes de rechange, de l’encre bien entendu, du parchemin en kilomètre, et peut-être aussi une robe de sorcier. C’est qu’il avait pris tous ses centimètres d’un coup cette année, et il n’avait pas eu le temps ni le matériel pour repriser ses tuniques.
C’est d’ailleurs le prochain achat qu’il fit, comme il passait devant la boutique, autant refaire son stock dans son nécessaire à couture, ça lui serait forcément utile un jour où l’autre. Il n’était pas très chiffon, le petit Maiden, mais avec ses revenus limités pour l’instant, il ne pouvait pas se permettre vraiment d’acheter la robe qui lui plaisait. Il se contenterait juste de quelque chose à se taille, pour cette année. Il broderait le reste tout seul dans l’année, avec le rab de fil qu’il venait de s’offrir.

En passant devant la librairie, il se rappela qu’il avait fini son livre la veille et qu’il avait besoin d’un autre bouquin pour s’occuper le soir. Peut-être que l’auteur avait écrit un autre livre? En fouillant un peu dans la librairie, il trouva un rayon consacré au genre de livre qu’écrivait l’auteur de son livre. Malheureusement, il ne semblait avoir écrit qu’un seul livre dans ce style. Mais après avoir discuté avec le libraire, il apprit qu’il s’était essayé à plusieurs styles. On lui indiqua donc un rayon qu’il n’avait jamais essayé de visiter auparavant, et trouva presque aussitôt le livre qu’il cherchait.

Seulement, en tendant la main pour l’attraper, il rencontra la main de quelqu’un d’autre, qui se dirigeait vers le même livre apparemment. Un jeune garçon, peut-être du même âge que lui, ou aux alentours, cheveux bruns, se tenait à coté de lui, figé dans la même posture, comme un miroir.
Après une seconde d’hésitation, Friedrich se remit à bouger, et détourna les yeux, ne sachant pas trop quoi faire. « Haem… euh… Vous allez certainement l’aimer, ce livre. L’auteur est très abordable et a un style particulièrement fluide. » C’était tout ce qui lui venait à l’esprit pour l’instant. Il n’avait pas de chance, lui qui pensait qu’il était seul à lire cet auteur, il fallait qu’il tombe sur une personne qui souhaitait le même livre que lui. Et bien entendu, c’est sans surprise que vous aurez deviné que notre Boucle d’Or internationale ne va pas s’imposer pour prendre le bouquin et l’emmener chez lui…

William: Laisse le donc grandir un peu! Il va devenir un homme, alors qu'il commence à s'habiller comme un homme. De plus, c'est lui qui le veut.
Mark: Il est influencé, ce n'est pas pareil! Tu l'as influencé et je suis contre ça!
William: Tout de suite les grands mots!!

Mark et William continuaient de se chamailler alors que Jack se tenait devant eux, les bras ouverts afin de laisser le tailleur prendre les mesures tranquilles. Près d'eux, se trouvait une table sur laquelle se trouvait des dizaines de vêtements aussi différents que variés. Il était rentré de France depuis seulement deux jours et voilà que son oncle avait fait irruption afin de l'emmener jusqu'au chemin de traverse avec, pour objectif, d'offrir des tas de choses à son neveu. De façon légal, bien sûr. Cela il l'avait promis à son frère, Mark. Ce dernier était d'ailleurs quelque peu nerveux. Tout comme William en y regardant bien. Les deux frères n'avaient pas passés autant de temps ensemble depuis fort longtemps et voilà qu'ils renouaient contact...à leur façon. Se prendre le bec était une façon pour eux de prouver leur amour fraternel. Cela se passait ainsi chez les Chandlers. Après tout, personne n'a jamais dit qu'ils étaient une famille comme toutes les autres, bien au contraire.

Après plusieurs minutes, Jack avait fini ses essayages et il en était heureux. Cela n'était pas déplaisant de refaire sa garde-robe, mais il ne voulait pas y passer sa journée. Il préférait faire autre chose. Ce fut ainsi qu'il décida de quitter la boutique sans que personne n'y fasse véritablement attention, son père et son oncle étaient bien trop absorbés dans leur conversation, quant au vendeur...tant qu'il restait quelqu'un qui payait la note cela lui convenait. Le jeune sorcier se retrouva donc dans l'immense allée du chemin de traverse. Il partait à l'aventure! Enfin, une petite aventure. Ce fut les mains dans les poches qu'il laissa ses pas le diriger vers une destination qui lui était encore inconnue. Sa veste était déboutonnée et laissait apparaître une chemise dont le col était grand ouvert. L'été était arrivé avec sa chaleur habituelle et cela se ressentait. Fort heureusement une légère vint lui caresser son visage souriant tout en faisant danser ses cheveux qui étaient légèrement plus long qu'avant. Qu'est-ce qu'il pouvait être heureux! Il avait envie de crier de joie! Pourquoi? Il ne savait pas vraiment. Peut-être que la fin du plus grand mage noir de ce siècle avait délivré une immense vague de joie dans le monde entier? Peut-être que cela était dû au fait qu'il était de retour sur sa terre natale et que Poudlard l'attendait avec tous ses amis? Ou bien était-ce la réconciliation de son père avec son oncle? Et si c'était tout cela à la fois? Qu'importe! Il était heureux!

Finalement, le jeune garçon s'était arrêté devant la libraire de Fleur & Bott. L'idée de se prendre un bouquin lui était passé par la tête. Alors qu'il pénétrait à l'intérieur de la boutique, il se souvenait de son dernier livre, un excellent bouquin dont le nom de l'auteur était imprononçable. D'ailleurs, il n'arrivait pas à se remémorer le titre de ce livre. Qu'est-ce qu'il pouvait détester les trous de mémoire. Néanmoins, il ne pouvait oublier le récit de ce sorcier, de sa jeunesse jusqu'à sa mort, de sa gloire jusqu'à sa chute. Une histoire véritablement intéressante et enrichissante. Alors qu'il se rappelait de certains passages, il se mit à marcher à travers les rayons tout en prenant le temps de s'arrêter par moment afin de regarder un bouquin qui lui semblait intéressant. Mais au final il n'y avait rien qui lui tapait à l'œil ou bien qui l'aurait motivé. Puis, soudainement, il remarqua un bouquin qui dépassait légèrement de l'étagère. Un livre assez gros dont la reliure était d'un cuir marron qui ne semblait pas être totalement neuve. Il se dirigea donc vers cet objet qui semblait l'appeler, il tendit la main puis...il s'arrêta. Sa main venait de heurter une autre main, celle d'un garçon de son âge environ, un an de plus ou de moins environ. Ils restèrent ainsi à se regarder durant une seconde qui sembla durer plus longtemps que cela et ce fut cet inconnu qui prit la parole en premier. A peine venait-il de finir qu'un sourire venait de naître sur les lèvres de son visage. Un sourire jovial et amical.

Jack: Je...merci. Merci beaucoup. Mais je vous en prie, prenez le donc. Je l'ai déjà lu et vous avez parfaitement raison au sujet de l'auteur, du moins je suis d'accord sur les points que vous venez de citer.

Jack venait de sortir le livre de l'étagère afin de le tendre vers ce jeune garçon aux cheveux dorés, son sourire toujours présent. Il avait menti. Pourquoi? Il ne savait pas trop, mais il préférait remettre ce livre à cet inconnu plutôt que de le prendre. Il ne connaissait pas l'histoire qu'abordait ce livre, ni son auteur. Alors autant faire plaisir à quelqu'un qui semblait beaucoup mieux s'y connaître. Peut-être était-ce un fan de l'auteur.

Ce n’était pas souvent qu’on rencontrait une personne aussi gentille. Chacun avait voulu prendre le livre, et finalement, les deux se renvoyaient la balle pour se donner mutuellement le livre sujet à leur débat.
D’abord Friedrich était soulagé que le garçon en face lui permettre de prendre le livre. Seulement, une chose tilta dans son cerveau. S’il avait voulu le prendre, alors qu’il l’avait déjà lu, pourquoi ? Est-ce qu’il avait une raison valable ou est-ce qu’il mentait ?
Il allait tendre la main pour prendre le livre, mais se ravisa tout de suite, et demanda, prudent. « Tu es sûr ? Je veux dire… » Ne trouvant pas ses mots (tient, ça faisait longtemps) il baissa les yeux et réfléchit un instant.

Est-ce que le brun en face de lui ne lui faisait pas une fleur pour lui laisser le livre, alors qu’il en aurait besoin. Peut-être avait-il perdu son exemplaire, ou qu’il cherchait à se le procurer après l’avoir lu chez un ami ? Ou alors il souhaitait le faire découvrir à quelqu’un qui serait susceptible d’aimer ? Non, déjà de par son éducation, l’allemand ne pouvait pas décemment accuser son camarade de mentir, il faudrait qu’il décline l’offre de manière polie et subtile.
Alors avec un mince sourire, il répondit « Je t’en prie, garde-le, je trouverai autre chose à lire. Après tout, il en a écrit d’autre… Je trouverai celui-ci ailleurs, un autre jour. » Et il fourra les mains dans ses poches.
Il ne pouvait décemment pas prendre le livre qu’un autre convoitait, sans ressentir de la culpabilité. Par contre, le lui laisser était l’idée première qui lui venait à l’esprit et ça sans aucun sentiment de sacrifice ou autre. C’était juste normal.
Par contre, continuer la conversation après était une autre paire de manches. Que le serdaigle ne maitrisait pas vraiment. Il avait maintenant l’idée de tourner les talons et de s’en aller comme ça, mais rencontrer aussi une personne qui semblait apprécier les mêmes lectures que lui, était quand même tentant.

Alors doucement, il retira sa main droite de sa poche, et la tendit à la personne en face de lui. « Je suis Friedrich Maiden. Enchanté de te rencontrer. » fit-il, gaiement. Il s’abstient de donner tout son patronyme, avec l’expérience, il avait appris que c’était plus répulsif qu’autre chose. Surtout vu les noms bizarres que ses parents lui avaient donnés. Alors juste le premier suffisait. Même si ça signifiait juste qu’il avait le nom de son père, mais ça, il n’y avait que lui pour le savoir et s'en soucier ainsi.

Jack devait l'admettre, il se sentait soudainement bête. Normalement, le jeune garçon ne devait pas lui refuser, mais bien au contraire accepter. Non, pas lui, il semblait différent, plus gentil. Peut-être trop gentil. Cela ne gênait pas Jack, bien loin de là, mais il savait que la gentillesse devait avoir ses limites, ne serait-ce que pour le bien de sa propre personne. Il pouvait néanmoins se tromper, on ne pouvait pas connaître une personne en moins de cinq minutes. Ce sorcier pouvait-être en vérité un véritable méchant garçon, un briseur de cœurs et un vaurien. D'ailleurs, Jack tentait de rester polie dans ses pensées. Mais quand on y regardait de plus près...comment ce visage pouvait-il faire le mal? Non, ce n'était pas possible. Enfin, après tout, l'habille ne faisait pas le moine.

Jack: Je...euh...sincèrement, prends-le. Je te l'ai dit, je l'ai déjà lu.

Malgré les remarques du jeune Jack, le blondinet ne semblait pas prêt à accepter le bouquin et préférait, avec un immense sourire, le laisser à une personne qui lui était complètement inconnue. Que restait-il donc à faire si ce n'était à accepter ce cadeau? Pas grand-chose. Il n'allait quand même pas balancer le bouquin en pleine poire de son interlocuteur.

Jack: Je ne sais quoi dire...merci.

Jack adressa un immense sourire. Devait-il lui faire un bisou pour le remercier ? Huumm...peut-être. Non, je déconne, Jack ne voulait pas lui faire de bisous !! Ni de câlins !! Même si c'était pour le remercier. Un simple sourire de satisfaction pouvait largement être suffisant dans cette situation quelque gênante. Alors que notre jeune ami continuait de rester perplexe face à tout cela, il remarqua la main tendue de son camarade qui se présentait désormais. L'inconnu n'en était plus un. Il s'appelait Friedrich Maiden, un nom de consonance germanique. Cela était intéressant. Néanmoins, Jack ne lui serra pas la main. Il avait vu là une grande occasion et il allait la saisir. Le blondinet avait à peine tendu la main qu'il déposa dans cette dernière le livre. Il connaissait assez bien les réflexes humains pour savoir que les doigts du sorcier allaient se resserrer dessus afin de ne pas le faire tomber. Il finit par poser sa main sur l'épaule du jeune garçon qu'il venait de surprendre.

Jack: Jack. Jack Chandlers. Je suis également très content de faire ta connaissance. Par contre, désolé pour ce petit coup rusé, mais je ne peux pas accepter. Je ne sais pas de quoi parle ce livre, je voulais y jeter un œil alors que toi tu désires le lire. Il te revient donc de ce fait et cela n'est pas discutable.

Un léger sourire aux lèvres, il n'hésita pas à faire un clin d'œil amical à Friedrich. Il en avait profité pour fourrer ses mains dans ses poches tel un homme ayant remporté une victoire et qui se sentait parfaitement à l'aise. Néanmoins, le plus dur restait à faire. Jack ne pouvait pas partir ainsi, non cela était impensable, il devait continuer la conversation qui venait de débuter, ne serait-ce que par politesse. Mais voilà, la conversation n'était pas un point fort chez lui. Il fallait réfléchir et au plus vite.

Jack: Euh...sans vouloir être trop discourtois, tu es également un élève de Poudlard ?

D'une certaine manière, il trouvait sa question idiote. Il était certain de connaître la réponse ou du moins quasi-certain. Non, il ne l'avait jamais rencontré auparavant. Plutôt, il ne se rappelait pas de son visage. Il avait croisé tellement de monde qu'il ne se rappelait pas de toutes les têtes. Mais malgré tout, cela paraissait logique. De plus, si c'était véritablement le cas, le nom de Chandlers allait peut-être lui dire quelque chose. Même après un an sans avoir mit les pieds à Poudlard, le meilleur attrapeur de Poufsouffle pouvait-il passer inaperçu? D'une certaine manière, il espérait que la réponse soit non. Il voulait que des gens se souviennent de lui, il avait envie d'avoir un certain prestige, il avait envie...Mince! Le comportement de son oncle commençait à déteindre sur lui!