Yes, yes, we'll spend a good time... Erf {{ Freddyyyy

- " Je suis pas un Né-Moldu, j'vous dis! J'suis un Sang-Mêlé, SANG-MELE, j'vais pas vous l'épeler, merde!"

Aaron tenait depuis 5 minutes à bout de bras le papier stipulant de source sûre qu'il y avait des sorciers dans ses ancêtres, mais rien à faire, ce débile ne voulait pas le laisser passer. Deux autres gorilles derrière lui l'empêcher de rentrer dans l'ascenseur, et plus loin, il voyait sourire Ombrage d'un air très satisfait, ce qui lui donna immédiatement envie de vomir. Le Ministère se barrait vraiment en cacahuètes avec cette tarée... Hier déjà, un Auror s'était fait arrêter pour des motifs obscurs et on disait qu'il avait été jeté à Azkaban, et Aaron avait peur de subir le même traitement. Après tout, un Sang-Mêlé, ce n'était guère mieux qu'un vulgaire Moldu pour ces dégénérés en manque de massacre ("au bûcher les non-sorciers!"), et visiblement, il l'avait dans le pif aujourd'hui.

Aaron se passa très lentement une main sur le visage pour tenter de l'apaiser, et déplia d'un geste rageur la lettre officielle.

- " Lààààà, c'est marqué làààààà! Vous voyez? Vous l'avez signé vous-même, bande de débiles!"

L'homme lui jeta un coup d'oeil menaçant qui signifiait très clairement que ce serait là la dernière insulte d'Aaron s'il tenait à la vie, avant de reporter son attention sur le manuscrit. Il finit par secouer la tête en faisant la moue.

- " C'est un faux."

Un petit rire de peste retentit derrière lui et Aaron se retourna d'un bloc vers Dolorès Ombrage qui affichait une mine narquoise et satisfaite, qui détaillait sans gêne sa tenue négligée et son port avachi en retroussant le nez. Un tic nerveux agitant son oeil, Aaron murmura du ton le plus calme qu'il put:

- " Ce n'est pas un faux, il a été signé..."

Mais on l'interrompit. Une voix grave et profonde, qui l'avait simplement hêlé, venait de surgir des ascenseurs, et soudain Kingsley s'avança vers eux. A sa vue, le gorille devant Aaron grimaça et replia la lettre en la chiffonnant.

- " Cet homme est un Auror, vous feriez mieux de le laisser faire son travail. Il n'est pas plus Né-Moldu que vous, messieurs... Dame." rectifia poliment le grand Auror avec un léger sourire sarcastique. "Je suis prêt à me porter garant de son statut de sang... De plus, un stagiaire l'attend dans son bureau et il serait dommage de faire attendre son apprentissage..."

Malgré la profonde gratitude qu'il ressentait pour Kingsley, Aaron se contenta de lui adresser un regard noir et d'arracher le papier des mains du casse-bonbons officiel. Ce dernier, d'ailleurs, semblait craindre étrangement son collègue, et après une grimace, il pointa simplement Aaron du doigt en grognant:

- " Vous, on en reparlera..."

Mais Aaron ne l'écoutait plus. Sans remercier personne, il avait fourré le parchemin dans une poche intérieure de sa veste et s'était engouffré dans l'ascenseur. La dernière image qu'il vit lorsque les portes en ferraille se refermèrent fut le visage gras et repoussant de Dolorès Ombrage qui l'observait en souriant sereinement.

Ah, le stagiaire. Aaron l'avait presque oublié (presque). On ne lui avait pas trop donné le choix sur cette affaire, finalement, ce qui était d'autant plus frustrant. Ses supérieurs semblaient vouloir l'écarter des affaires urgentes et importantes, comme, oh, il ne savait pas, attraper les vilains Mangemorts et faire la chasse à Vous-Savez-Qui. Mettre ça en addition avec cette rixe dans l'Atrium et l'ambiance fasciste générale qui règnait au Ministère lui donnait la curieuse impression qu'il ne ferait plus long feu dans ce job. Enfin, en attendant, il lui fallait former les nouvelles recrues à devenir de bons petits soldats, youpiii...

Les portes se rouvrirent sur le Q.G des Aurors et Aaron quitta l'ascenseur avec une autre sorcière à l'allure pressée. Il lui jeta un petit coup d'oeil alors qu'elle tournait vers le couloir de la brigade magique, et les mains fourrées dans ses poches, prit lui-même la direction de son box. Celui du fond, à droite, avec la lumière tamisée car sinon ça lui faisait mal aux yeux, et qui sentait une drôle d'odeur de vinasse pas très fraîche lorsque l'on ouvrait les tiroirs... Le rendez-vous avec ce... hum, comment déjà? Freddy quelque chose, avait été pris il y avait déjà une demi-heure. Le pauvre petit devait l'attendre comme un poireau devant son bureau et jouer avec sa chaise roulante en consultant les dossiers interdits et en matant sa photo de mariage... Keurf.

C'était justement ce "keurf" qui sortit de sa gorge lorsqu'Aaron l'aperçut. Sans retirer les mains de sa poche, il attendit d'être tout près du garçon pour lâcher d'une voix sépulcrale:

- " Fred...? Je suis l'Auror qui va s'occuper de toi..."

Rajoutez "youpi tralala" à sa phrase, mettez lui un bonnet de père noël, un nez de clown et une perruque violette, et Aaron ne réussirait même pas à paraître un tant soit peu joyeux. Pauvre, pauvre petit Freddy...

Boucle d'or était impatient d'aller à son stage. Ses parents lui avaient trouvé une place au Ministère de la magie, en utilisant leurs relations, bien sûr, pour que leur petit mouton frisé de fils trouve enfin ce qu'il voudrait faire plus tard.
Sa fiancée d'office, Ute VonHeimberg, avait fortement appuyé l'initiative des parents Maiden, félicitant d'avance le pauvre garçon, sûre qu'il siègerait à la droite du Ministre. Si elle savait, pauvre sotte!

Bref, c'est avec un coeur un peu lourd de ne pouvoir revoir sa patrie durant tout l'été en plus des deux année scolaires (et oui, rendez-vous compte, ça va faire près de deux ans, sans voir une seule fois sa maman! Pauvre petite chose!) mais en même temps soulagé de ne pas à voir Ute ni sa famille (parce que bon, elle est bien gentille, mais de loin... Même la naïveté et l'optimisme de Fried en avaient pris un coup et préféraient l'éviter un maximum)

Bref, ce matin-là, le Petit Lord s'était éveillé un peu dans le pâté. Allons bon, la journée n'avait pas commencée, et elle allait être longue, et il commençait déjà dans le brouillard!
Bien entendu, toujours couvé par ses parents, le petit d'homme s'était vu offrir une chambre d'hôtel pour tout l'été (oui, maman était sûre que sans elle, il ne survivrait pas deux jours dans la jungle londonienne. Hum...)

Bref, le téléphone avait sonné, avec à l'autre bout du fil, l'aimable voix du standardiste à l'accueil « Bonjour, Monsieur Maiden. Vous avez demandé à être réveillé à 7h00 pile. Avez-vous bien dormi? » on aurait pu croire qu'il avait répété sa citation pour son prochain rôle à l'opéra, sa voix chantonnait comme s'il venait d'avoir reçu la meilleure nouvelle qu'on puisse avoir. Un peu éberlué, Friedrich lui répondit, un peu dans le vague « Euh, oui.... oui, oui, merci. » et raccrocha sans autre forme de procès. Il resta assis sur son lit quelques minutes encore avant de se souvenir vaguement de ce qu'il avait à faire.

Il se leva, tel un automate et se dirigea vers la salle de bain pour se laver la figure, et il allait pour descendre dans la grande salle pour prendre son petit déjeuner, lorsqu'il se souvint qu'il devait faire comme tous les moldus. Arf, mince, Poudlard était bien loin! Sortir en robe de chambre n'allait pas aider à établir sa virilité dans l'établissement!
Bon... il allait falloir s'habiller avant de déjeuner. Bien! Où était l'armoire déjà? Les yeux mi-clos, Fried se dirigea vers les portes face à son lit. Il ouvrit grand les portes et se retrouva devant toute sa garde-robe sorcière ET moldue, que sa chère maman avait dû venir exprès ranger, vu comme chaque chemise était pliée. Il se sentit bien honteux, comme ça, même seul dans sa chambre, et se prit à rougir violemment, évitant avec soin de se regarder dans une glace.

Une fois la chemise boutonné, le pantlon zippé et le petit déjeuner (copieux et sans note... Les parents devaient tout régler à distance) le petit bonhomme s'en alla avec sa carte de Londres dans les mains, et un petit sac sur le dos, contenant sa lunch-box. Dedans, comme Madame Maiden l'avait ordonné, on avait préparé un en-cas pour le 10h, une salade pour le repas, avec un fruit et un autre en-cas pour 16h. Il ne serait pas à l'heure du thé à l'hotel, alors ils avaient mis une bonne dose de speculoos en rab dans son paquet.
Encore une fois, il rougit violemment, se sentant le petit mec le plus honteux d'avoir des parents si (trop?) prévoyants et protecteurs envers lui. Il avait pris la boite et était parti presque en courant dans la rue.

Il mit un certain temps avant de trouver l'entrée du ministère. On lui avait expliqué comment venir, bien entendu, mais on ne lui avait donné qu'une carte moldue avec une grosse croix dessus! Allez comprendre vous, qu'après il faut penser à se glisser dans une cabine téléphonique moldue pour entrer dans le ministère!

Bref, après avoir espionné quelques personnes faire, Mister Bouclette avait tenté sa chance. On lui avait alors craché son badge de visiteur à la figure, avant de le téléporter à l'accueil. Tout sonné de son voyage interdimensionnel (ou ce qui y resemblait) il avait demandé à la grosse dame à l'accueil qu'on lui indique le bureau de l'Auror.. euh... Ben de son tuteur! Il avait déjà oublié son nom, nom d'un haricot, ça continuait fort!
Confus, il fut reconnaissant à la dame un peu forte de prendre le renseignement ailleurs que sur son visage. Après quelques coups de fils, elle lui redonna le nom de la personne concernée « Vous devez aller voir l'auror Aaron Millers. Bonne chance, petit, tu vas en avoir besoin. » lui avait-elle dit, avec une voix qui semblait triste pour lui.

Un peu perdu, mais avec les bonnes infos, Fried monta jusq'a l'étage des bureaux des aurors, et trouva sans mal celui avec marqué 'Millers, Aaron' sur sa porte. Il entra et s'assit.
La chaise était bien grande, et le bureau bien petit. En même temps, pour ce qu'il savait des aurors, c'était un peu comme des justiciers de la nuit, qui poursuivaient les méchants dans une cape volante et... euh non, ça c'était la B.D. Qu'il avait lue avant de s'endormir (oui, il lit des comics!)
Bref, ils avaient peu de temps à passer derrière un bureau. Ils avaient plus la connotation d'être des inspecteurs, des enquêteurs. Fried pensait avoir un peu le profil, il savait réfléchir et mettre en place des énigmes, il avait réussi son livre de jeu de rôle, l'année dernière, il pouvait bien réussir à suivre un auror, non? Même s'il avait oublié ses dés et si la fiche de personnage n'était pas vraiment d'actualité.

Il attendit un certain temps et un temps certain avant que quelqu'un n'ouvre la porte. Millers sûrement, entra et se présenta d'une voix effrayante. Fried avait sauté de son siège, trop surpris qu'on ait ouvert la porte ainsi, il se tenait au garde à vous devant sa chaise, pour un peu, il aurait mis sa main sur son front, comme un gentil soldat.
« Euh... bon... Bonjour, m'sieur..; Euh, je m'appelle Friedrich Maiden, et... euh... Fred, c'est ma soeur... » l'informa-t-il d'une toute petite voix timide. Pas sûr qu'il ait entendu. Il semblait bourru et plein d'expérience, l'auror qui se tenait face à lui. Il était peut-être en plein filature, près à aller appréhender un méchant? (C'était peut-être pas sa B.D. Après tout!)
« Je-je suis enchanté de faire votre connaissance, Monsieur. Euh... Je suis désolé si mon anglais est mauvais, j'apprends encore... Mais je comprend très bien! » essaya-t-il de se persuader, en même temps qu'il informait l'adulte. « Je suis ravi de faire mon stage avec vous! » il avait dit ça avec un charmant sourire innocent. Le pauvre, on est pas là pour peigner la girafe...
Puis à en juger par l'attitude, c'était clair que le garçonnet était à des années-lumière de s'imaginer ce qu'il pourrait endurer avec l'homme de métier. « Hum... Je suis désolé de vous demander ça, mais, qu'allons-nous faire aujourd'hui? » Oui, bien, enchainer avec le programme du jour, ça élimine les silences gênants et ça permet d'embrayer direct sur le vif du sujet!

Alors Aaron, le programme du jour?


[HJ : Sorry pour le délai! >.< puis pour la longueur, je me suis laissée emportée Oo J'espère que ça t'iras quand même ]

Aaron se laissa tomber sur sa chaise avec un grognement satisfait. Les idiots qui l'avaient retenus dans l'Atrium n'avaient pas pensé qu'à son âge, on a besoin d'être assis, hein... Très à l'aise, ou plutôt, voulant absolument paraître confiant face à ce petit freluquet, Aaron croisa les mains sur son ventre et déposa ses pieds sur son bureau, sans le quitter des yeux. Il semblait le jauger, son regard pesant faisait l'examen complet du jeune homme. Blondinet frisé, à l'air timide, prépubère... Ca allait à Poudlard, ça? Hum, certainement. Il n'avait vraiment pas l'air solide, comme une pauvre fleur qu'on a fait grandir dans le noir, et Aaron eut la soudaine pensée que ce petit gard là devait se faire martyriser par les Serpentards. Sans doute un Poufsouffle, pensa-t-il avec un cynisme amusé.

Il l'écouta très attentivement, bien que son visage n'ait même pas tresseilli pendant toute sa petite présentation. Il ne retint pas son vrai prénom, de toute manière, il ne pourrait plus rectifier à présent: ce serait Freddy, point barre. 'N'allait pas commencer à le faire suer, hein! Il était encore dans son bureau, il faisait ce qu'il voulait...

Calmant sa poussée de hargne pour le pauvre petit père, Aaron lui offrit un sourire sinistre qui découvrait des dents bien plantées. Alors même que Freddy avait fermé la bouche et ne disait plus rien, l'Auror garda le silence, une idée un peu stupide mais au fort potentiel comique germant dans son cerveau. Il avait du mal avec l'anglais, hein... Hinhin. Ca promettait d'être drôle, et ce serait un détail qu'Aaron n'oubliera pas de sitôt.

Il hocha lentement la tête, comme s'il absorbait tout juste les mots de Freddy, puis il poussa un profond soupir. La vivacité du blondinet, il le sentait, allait très vite lui taper sur le système; Aaron lui-même n'était pas très rapide et préférait prendre bieeeen son temps. Ca aussi, il l'apprendrait. Ca venait vite, généralement, ses collègues ne lui posaient même plus de questions à ce sujet.

Aaron se pencha quelque peu vers son stagiare.

- " Bien, bien, bien... Bon, je sais pas si on t'a dit qui j'étais exactement, donc... Je suis Aaron Millers... Heeeeu... Bah voila, fin de la présentation. Ah, je suis Auror depuis... Depuis... Ben, depuis bien avant ta naissance déjà..."

Aaron écarquilla un peu les yeux, saisi par cette effrayante prise de conscience. Brr, voila qui ne le rajeunissait pas. Bientôt la retraite, ARGH.

De toute façon, cette brève prise de parole lui avait déjà coûté. Aaron n'aimait pas parler de lui, ne serait-ce que de décliner son idendité - surtout en ce moment - alors il préféra s'arrêter là. Freddy devait bien s'en moquer, au final, alors il n'allait pas se fatiguer à vouloir installer entre eux une fausse relation amicale, sachant que les seules intéractions qu'ils auraient ensemble seraient "écoute, obéis, tais-toi".

Il s'étira légèrement, sans retirer les pieds de son bureau, qui froissaient certains des dossiers les plus importants de ses rapports. Il se retint de bailler juste au moment où il reprenait d'une voix rocailleuse:

- " Alors, le programme du jour... Ce matin, y'a pas grand chose, je crois qu'on doit remplir quelques rapports... Mouais, j'te ferais visiter le Ministère, à la place." assura Aaron d'un ton léger, avec un vague geste de sa grosse paluche. "Tu sais comment fonctionne le système des étages?"

Il n'avait pas demandé ça de l'air affable de l'instructeur qui veut enseigner quelque chose à son pupille, plutôt du ton désinvolte et un brin dédaigneux de Julien Leperse qui pose la question final au premier candidat, qui sue de peur et d'excitation. Il voulait juste le tester, voir s'il arrivait ici en véritable touriste ou s'il connaissait tout de même quelque chose.

Aaron se frotta légèrement les tempes. Il ne se souvenait plus de ce qu'on lui avait donné à faire cet après midi. Ca arrivait de plus en plus souvent... Ces petites pertes de mémoire, ces oublis passagers de choses pourtant sues et révisées. Agacé, Aaron ne mit pas longtemps à s'en rappeler, mais la gêne qu'il avait ressenti alors à devoir garder le silence sur une chose aussi simple perdura.

- " Et après le repas, on va passer en sale de duel se préparer juste avant d'aller à la mission. Tu n'as pas peur, c'est bon? Parce que ça va démarrer fort. J'espère que tu sais te servir de ta baguette, tu ne seras pas là en tant que simple observateur!"

L'Auror voulait simplement effrayer un peu Freddy, car à ses souvenirs timides, la mission de la journée consistait surtout en de la prévention. Mais ils allaient tout de même aller en direction de l'allée des embrumes, ce n'était pas rien... Evidemment, cela, Aaron ne le précisa pas. Il repensa à ce que lui avait dit son stagiaire concernant ses difficultés en anglais et se dit que c'était le meilleur moment d'en rire un peu. Il toussota.

- " On ira peigner des girafes." fit-il d'un ton très sérieux.

Il l'observa attentivement, son visage n'exprimant rien de plus qu'une sorte de lassitude habituée, et en durcissant légèrement son regard. Freddy n'était pas totalement stupide et il avait dit qu'il COMPRENAIT très bien... Mais oserait-il dire quelque chose face à cet Auror si bourru qui semblait ne pas être vraiment très content d'être associé à lui pendant la durée du stage? Aurait-il un doute quant à la signification de cette étrange phrase? Hinhin, oui, finalement, ça allait être plutôt marrant...

- " Alors, mon petit Freddy, tu te sens d'attaque, c'est bon?"