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Le milieu de la mode… Keira était née en plein dedans. Une mère mannequin, un père acteur… Autant le dire tout de suite, la petite n’était pas passée inaperçu dans le monde moldu. Photos de bébé vendu à un prix qui ne sera pas annoncé ici (pour toute information privée, merci de contacter l’agence de la famille Williams, par lettre postale, les moldus évitent les hiboux, merci). La jeune lionne avait commencé par observé l’univers de la mode d’un regard assez désapprobateur, trouvant les mannequin inexpressifs, morts vivants, sans expression. Puis finalement sa mère avait réussi à l’embarquer dans le milieu et elle était à présent ‘enfant mannequin’. Déjà sous contrat, elle devait juste attendre un an (un peu moins à présent même) pour entrer vraiment dans le milieu de la mode. La petite avait déjà fait quelques affiches mais rien de très important comme ses homologues plus âgées.

La jeune lionne était dans une journée shopping, trois jours avant son départ pour l’Amérique, sa mère voulait encore lui prendre des tenues. La blondinette (qui effectivement n’était plus rousse depuis que le soleil puissant de l’été avait balayé ses longs cheveux ondulés) était donc dans une boutique moldue plutôt renommée (sa maman aimant que la jeune fille porte des marques). Elle avait déjà un nombre certain de robes et vêtements en tout genre mais cela ne suffisait de toute évidence pas à madame Williams.

Mère et fille entrèrent dans le magasin qui était peu occupé. De toute façon, dans ces magasins là, il y avait rarement du monde. Elles se dirigèrent vers le rayon femme, Keira ne manquant pas de préciser à sa mère qu’elles ne trouveraient sûrement rien qui lui aille puisqu’à présent, il lui fallait du sûr mesure. Mesurant un mètre soixante seize, pesant difficilement 46 kilos, la jeune fille était d’une maigreur effrayante et la taille 36 lui allait à peine au niveau de la taille… C’était d’ailleurs la taille qu’elle portait en ce moment même, mais au niveau d’une jupe, ça lui convenait, la jupe était juste plus courte que prévu sur elle.

C’est ainsi que la blonde fut malgré elle embarquée dans les allées de vêtements et se retrouva à essayer des robes qui ne lui allaient évidemment jamais. Agacée, la jeune fille sortit de la cabine, donnant la tenue à une vendeuse et vit que sa mère était en pleine discussion avec une autre vendeuse. Ce qu’elle entendit la fit grimacer. Une fois encore il fallait que sa mère soit abordée pour son ancienne carrière de top model. C’était plutôt plaisant au début d’avoir une maman et un papa célèbre, mais le problème c’est qu’au bout d’une certain nombre d’années les éloges devenaient une sorte de conversation quasi rituelle et rarement originale.

La blonde soupira et se promena dans quelques allées, vêtue de sa propre jupe multicolore à volants, lui arrivant au niveau des cuisses et d’un simple haut bleu turquoise avec des rayures d’un bleu plus pal. La blondinette était une fois encore chaussée de talons, sa mère aimant la voir en portée, soit disant que ça améliorerait son équilibre et sa prestance si elle en mettait assez régulièrement. La lionne se contentait de s’exécuter, sans trop y faire attention. Une chance qu’elle n’ait aucune complexe vis-à-vis de sa taille !

La jeune fille errant dans le magasin finit par se retrouver (allez savoir pourquoi) au niveau ‘hommes’. Elle poursuivit cependant sa route, la tête haute, évitant tant bien que mal les vendeuses un peu trop ‘collantes’. Keira avait d’ailleurs l’intime conviction que les vautours étaient plus faciles à éviter que ces femmes !

Apercevant une vendeuse (encore une O.O) elle changea de direction et s’embarqua dans une nouvelle allée de vêtement (combien de kilomètres carrés pouvait bien faire ce magasin O.O ?), c’est alors qu’elle se trouva nez à nez avec un jeune homme à peine plus vieux qu’elle. Elle ne le reconnu évidemment pas immédiatement puisqu’ils étaient tous deux dans un magasin moldu et que la jeune lionne ne pensait absolument pas à Poudlard en ce moment. Il était en train d’observer une tenue qui était plutôt élégante. Ne pouvant se retenir, la jeune fille dit à son intention, une fois arrivée à sa hauteur :

« Si j’étais une vendeuse, je vous dirais que cette tenue a été faîte pour vous et que devriez absolument l’essayer puisqu’il me paraît évident qu’elle vous irait à ravir. Heureusement, ce n’est pas le cas, je me contenterais donc de te tutoyer, et de dire que si elle t’intéresse ça veut dire que tu as de très bons goûts ce qui m’étonne un peu quand je voie les garçons que j’ai l’habitude de côtoyer. Ceci étant, je pense qu’un garçon sur vingt a le droit d’avoir des goûts plus raffinés que les autres et que tu fais peut-être parti de cet heureux lot qui forme, hélas un bien faible pourcentage de la population masculine. Je ne calculerais cependant pas le dit pourcentage puisque je n’ai jamais été forte en calcul… En fait je n’ai jamais été forte en quoique ce soit, mais là je commence à avoir le sentiment de parler pour ne rien dire, ce qui signifie qu’il est temps que je me taise… je me trompe ? »

Secouant sa crinière blonde d’un léger signe de tête elle posa son regard opalin sur le jeune homme qui se tenait devant elle. Il semblait être plus âgé qu’elle, mais la fillette était vraiment nulle pour donner des âges aux autres, elle-même faisait bien plus vielle que son âge, alors comment se baser pour des estimations ? Elle acheva enfin :

« A présent, tu peux partir en courrant en te disant que je suis complètement givrée, ce qui ne doit pas être loin de la réalité, mais ça reste entre nous hein ? Ou tu peux aussi me répondre et je me ferais une joie de poursuivre mon fabuleux discours qui commence à ressembler à un monologue. Tu en penses quoi ? »

Puis souriante, elle marqua la fin de son petit discours improvisé :

« Tu as aussi le droit de ne pas penser, je le fais assez souvent et ça marche pas mal… Sauf dans les situations où je parle sans m’arrêter, mais bon… »

Bonjour, je m’appelle Keira Williams et j’ai la langue trop pendue… Bonjour Keira !

Monsieur et Madame Fawcett étaient des gens aimables, et profondément aimants. Dans le genre parents attentionnés, on ne faisait pas mieux qu'eux. C'était pourquoi ils avaient proposé à leur fils le plus âgé de l'amener à Londres pour qu'il puisse s'amuser un peu sans avoir sa fratrie sur le dos. Et Craig, puisque c'était de lui qu'il s'agissait, avait accepté sans hésitation - certes, il y était allé quelques jours auparavant, mais ces parents n'étaient pas au courant -. Il ne voulait pas manquer une occasion de se balader dans sa ville préférée.
Ses parents l'avaient donc déposé près de Sainte Mangouste, où ils travaillaient. Ils étaient serviables, mais pas à son service, nuance. Le gryffondor savait qu'aucun magasin n'était encore ouvert, il s'était donc posé sur un banc, dans un parc municipal. De sa besace noire assortie à sa tenue du jour, il avait sorti son matériel de dessin, feuilles, crayon gras ou fins, gomme. Craig avait observé les gens autour de lui, admirant le nez droit, les yeux ou la bouche de tels ou tels passants. Finalement, il avait préféré dessiner Halwen, parce qu'aucun des gens présents là ne l'égalait en beauté, selon lui. Oui, il prêchait pour sa paroisse. Il réalisa plusieurs croquis d'elle, plus réalistes les uns que les autres, avant de ranger ses affaires et de se lever. Il était déjà dix heures, les boutiques avaient sûrement levés les rideaux de fer et laissé entrer les premiers clients.
Craig avait vagabondé dans les rues quelques minutes, avant de trouver le magasin qui l'intéressait. Il était immense et luxueux, probablement bien trop cher pour ses petits moyens, mais il venait plus pour s'inspirer que pour autre chose. En effet, le jeune homme aimait s'imaginer (et dessiner) de nouvelles tenues, des vêtements qui porterait sa propre marque. Malheureusement, c'était pour l'instant un rêve impossible à réaliser, par manque de contact dans le métier, d'expérience et de don spécial, d'après lui. Il se contentait donc de penser à ce que sa vie serait s'il était créateur et styliste de mode.
Il s'arrêta au rayon homme, après avoir parcouru des centaines d'étalages destinés aux femmes. Il sortit l'une des vestes, un peu plus originales et classes que les autres. Examinant l'emplacement des boutons et tous les petits détails qui faisaient son originalité, notant toutes ces informations dans sa tête, le gryffondor s'imagina portant ce blouson. Le résultat lui déplut, car il secoua négativement la tête en éclatant de rire. Oui, il était parfois bizarre. C'était ce qui faisait son charme, n'est ce pas ? Du moins, c'est ce qu'il s'était toujours amusé à croire.
Il était seulement en train d'examiner une septième tenue qui sortait un peu de l'ordinaire et du banal, et qui possédait le petit plus qui faisait tout, quand une jeune fille aux vêtements multicolores - mais bien accordés, un art qui se perdait de nos jours - vint l'aborder. Il resta d'abord interloqué devant le monologue de la gamine, puis éclata de dire. Elle était un peu folle et vachement énergique. Sans la connaître, il l'aimait déjà bien. Il lui semblait l'avoir déjà vu, mais il était impossible de se rappeler où... Au collège qu'il fréquentait, en l'occurence Poudlard ? Dans un magazine de mode ? Ce qui était possible parce qu'elle avait tout de la mannequin type, l'anorexie, entre autre. Apparemment, elle venait de finir son petit discours, ponctué de remuements de cheveux blonds, qu'elle arrivait à rendre gracieux, malgré le ridicule du geste.

« Ça doit faire environ 5 % de la population masculine. Pas beaucoup, hein ? S'exclama-t-il avec un grand sourire, après avoir effectué le bref calcul que la jeune fille se refusait à faire. Moi aussi, je déplore ce manque d'intérêt singulier que les garçon se sentent obligé d'éprouver pour la mode. J'avoue que j'ai du mal à les comprendre parfois. Et pourtant, j'en suis un... Tu sais, je ne pense pas que tu sois folle. Ou du moins, je le suis autant que toi ! »

Craig éclata de son rire d'homme, fort et décalé dans un magasin si luxueux. Lui aussi, il lui arrivait d'être complètement taré, d'après ses proches. Alors trouver quelqu'un sur la même longueur d'ondes que lui, ça lui faisait plaisir. Et puis, une personne qui aimait la mode ne pouvait pas être totalement une peste ou superficielle. Non ? Allez, chacun sait que la mode n'est pas qu'un tissu de consommation tendu sur les fils de la beauté (Quelle phrase philosophique xD)... Jugeant que ça ne lui couterait rien de se présenter et de faire connaissance avec la jeune femme, le rouge et or ajouta :

« Je m'appelle Craig Fawcett & toi ? Au fait, avant que tu n'arrives, je me demandais si le style de cette veste provenait simplement du léger décalage des boutons, demanda-t-il, ou des rayures ? Tu n'auras pas une idée ? »

Le rire du jeune homme éclata sans que Keira ne s’y attende et c’est avec une mine quelque peu surprise qu’elle le dévisagea un instant. Ca alors, elle venait de croiser un fou ? Comme elle ? Si tel était le cas elle se trouvait drôlement veinarde dans cette petite histoire. La jeune fille écouta le jeune homme calculer ce qu’elle n’avait voulu faire et l’observa avec une attention bien particulière. Il était intelligent !!!! Le seul mot qui traversa alors l’esprit (plutôt perturbé et très dérangé) de la jeune fille fut court et aisé à comprendre :

« Oouaou. »

Et voilà Bibi, débrouilles toi avec ça ! Le regard pétillant d’une énergie nouvelle, loin de sa décadence devenue pratiquement rituelle elle repoussa une mèche blonde de son visage pour mieux regarder le jeune homme brun qui lui faisait face. Portant ses mains à sa taille, elle examina avec attention l’esprit vif (si si pour faire pareil calcul il faut avoir un esprit drôlement bien développé !) qui se tenait devant elle et murmura à son intention :

« En plus t’es intelligent ! »

Puis elle lui adressa un large sourire de reconnaissance quand il lui affirma qu’il ne la trouvait pas folle. Très bien elle prenait parti de le croire, pas de problème ! Elle n’allait pas rechigner sur un micro compliment qu’on daignait lui accorder tout de même ! Pour une fois qu’on parlait de son esprit et pas de son physique, ça la changeait un peu.

Le rire du jeune homme éclata de nouveau et Keira calcula rapidement la probabilité que ce rire puisse faire venir une vendeuse. Croisant les doigts, elle compta jusqu’à trois, mais aucune femme ne vint vers eux. Fiou, elle avait eu chaud ! Ecoutant le jeune homme se présentait, elle du avouer que son nom lui était complètement inconnu. Elle-même ne connaissait pas grand monde de nom à Poudlard de toute façon. Dès qu’on sortait de son cercle, elle connaissait seulement Harry Potter, parce qu’il était super impressionnant et très ‘hot’ d’après elle. Puis Elea Mayan parce qu’elle avait tout de la perfection incarnée c’était tellement évident ! Ne faisant donc pas encore le rapprochement avec son école magique, elle répondit, radieuse :

« Keira Williams, enchantée ! »

Pas un moment elle ne songea à ne dire que son prénom histoire d’être sûre qu’il ne ferait pas le rapprochement entre elle et son célèbre papa Andrew Williams ou encore sa maman Isabella Williams… Il fallait aussi avouer que Keira songeait rarement à tout. Là était son plus grand défaut par ailleurs. M’enfin, il pouvait être sorcier et ne pas connaître les personnes célèbres chez les moldus, après tout les moldus ne connaissaient pas Harry Potter ni les Bizzar Sisters hein ?

La jeune fille tendit sa main squelettique vers le jeune homme pour serrer la sienne avec plus de force qu’elle n’y paraissait. C’était ça le problème de Keira. Elle cachait tellement bien sa maladie qu’on pouvait croire que tout allait très bien chez elle, ce qui était bien loin d’être le cas. Ce n’était pas pour rien qu’elle quittait l’Angleterre dans trois jours ! A son programme entrait évidemment en compte une nouvelle école, à savoir Salem, mais aussi tout un programme de lutte contre l’anorexie et les méfaits de quelques substances qu’elle avait un peu trop ingérer/inhaler dernièrement. Qui a di que Keira Williams était un an tombé du ciel ? Sa vie était plus dépravée que son environnement de l’avait jamais été depuis quelques mois. Evidemment de jour ça ne se ressentait guère mais la nuit, elle devenait méconnaissable.

La jeune fille observa la veste que lui montrait le jeune homme. Elle l’observa avec intérêt, notant déjà que la qualité du tissu était très bonne ce qui ne l’étonnait pas pour le magasin dans lequel ils se trouvaient.

« Je dirais que c’est plutôt du aux boutons… Ca reste discret mais immanquablement marquant. Avec ces détails là, seules les personnes s’y connaissant vraiment dans le milieu peuvent noter des choses pareilles… D’ailleurs, c’est plutôt intéressant, tu travailles dans le show bizness ? »

Ben il fallait avouer que ça l’étonnait un peu, ne l’ayant jamais croisé pendant son enfance ou son adolescence. Elle avait pourtant assister à un nombre certain de défilés, avait même parfois participé, en temps que fille de modèle. Et puis elle avait suivi toutes les dernières nouvelles de la mode depuis Poudlard, en temps que mannequin c’était plutôt obligatoire !

« Oouaou. » furent les seuls mots qui s'échappèrent de la bouche de la blonde, lorsqu'elle se rendit compte qu'il n'était toujours pas parti en courant, même après son monologue des plus étranges pour une personne normalement constituée. Il fallait croire que Keira et Craig étaient dérangés. Tandis qu'il pensait à cela, elle s'exclama qu'il était intelligent. Le gryffondor eut un sourire moqueur, qui se transforma peu à peu en gloussements étouffés derrière sa main. Manuel, créatif, il l'était, mais sûrement pas intellectuel. Dans cette catégorie, concouraient plutôt Sydney, Jérôme ou Johan. Enfin, c'était son point de vue personnel.

« Je n'suis pas un génie, tu sais... Articula-t-il clairement. Je suis même plutôt l'opposé. A Poudla... Dans mon collège, mes notes sont juste acceptables. Bien loin de la réussite de ma sœur... »

Ensuite, la jeune inconnue lui adressa un sourire que le batteur eut du mal à interpréter. Pourquoi lui était-elle reconnaissante ? Il n'avait rien de spécialement gentil, pourtant. Il ne lui avait décerné nuls Awards. Les filles étaient parfois difficile à interpréter, se rappela-t-il. Le mot 'fille' l'amena à penser à l'une d'elle, sa petite Poufsouffle à lui. Une image s'imposa dans son esprit, celle de leur rencontre inespérée dans le magasin d'accessoires de Quidditch. Il eut tout le mal du monde à se concentrer sur ce que lui indiquait l'anorexique. Il comprit au bout d'une demie-douzaine de secondes qu'elle venait de se présenter. Keira Williams.
Aussitôt, un déclic se fit dans l'esprit lent de notre Gryffondor. Il était certain, absolument certain qu'il avait déjà vu ce nom quelque part. Il y avait bien un couple célèbre composé d'un ex-mannequin et d'un acteur, dont la fille jouait aussi le modèle, mais Williams était un patronyme plutôt commun, en Angleterre et dans les pays anglophones. Quoique vu la beauté de cette fille, il n'y aurait rien eu d'étonnant à ce que Isabella Williams soit réellement sa mère et qu'elle pose pour des magazines célèbres. Cependant, il devina que s'entendre poser la question 'C'est ta mère ?' chaque fois que l'on donnait son nom de famille devait être assez chiant. Il préféra donc se taire à se sujet, serrant au passage la main de la jeune fille - poignée forte d'ailleurs -, et se contenta de répondre :

« Enchanté de même ! Dis, excuses-moi si cette question est indiscrète, mais je crois t'avoir déjà vue dans les pages modes d'une revue... Ou sur une pub ? Lancôme ? Diesel ? Quoique, maintenant, il me semble que c'était à un défilé pour MacDonald... Tu sais, le gallois qui a fait un tas de création toute plus sublimes les unes que les autres... »

Craig s'arrêta, un sourire d'excuse aux lèvres. Il était absolument intarissable quand il s'agissait de la mode. On lui aurait annoncé que Voldemort était en fait un poisson rouge surpuissant, qu'il n'aurait même pas réagi, s'il était en train de causer chiffons. De nature bavarde, les sujets qu'il aimait provoquait une frénésie des mots, chez lui. D'ailleurs, ses professeurs avaient toujours dit qu'il faudrait qu'il apprenne à maîtriser sa loquacité... Ce qu'il n'avait évidemment pas fait, écopant de retenues de certains enseignants plus acariâtres que les autres.
Les deux adolescents conversèrent ensuite sur le style du vêtement. Sans aucune hésitation, Keira trancha : c'était les boutons qui rendaient la veste si singulière. Satisfait de cette réponse, et d'avoir rencontré une demoiselle qui s'y connaissait, Craig lui dédia un sourire heureux. Il était rare qu'il puisse parler de mode, librement, sans que l'on le rembarre. Ses frères et sœurs n'étaient pas particulièrement intéressés par toutes les informations qu'il aurait pu leur transmettre, quant à ses camarades sorciers, autant dire que c'était le cadet de leur soucis, actuellement. Il était vrai que le monde Magique était sous tension, en ce moment, mais Craig ne parvenait pas à se faire à l'idée que l'on puisse refuser des conseils et infos sur les tendances vestimentaires actuelles. Après cette longue réflexion qui n'avait pas duré plus de deux secondes, dans le monde réel, le Gryffondor expliqua :

« Oui, c'est bien ce que je croyais. En réalité, j'adorerai faire partie du milieu... Mais ce n'est pas le cas ! Tu veux que je te confie un secret, demanda-t-il en laissant planer le suspense. J'ai toujours rêvé d'être dessinateur de mode ! »

Voila, c'était dit. C'était la première fois que Craig exprimait son envie d'être styliste. Il n'en revenait pas d'avoir confié un pareil secret à une presque inconnue. Remarque, c'était peut être cela qui rendait attrayante l'idée de lui confier son rêve. Savoir que la jeune femme ne connaissait pas son statut de sorcier, qu'elle ne le jugerait pas pour cette extravagance, et qu'elle pourrait le comprendre avait rassuré le brun. Maintenant, il restait à savoir si la jeune fille allait l'approuver ou lui confirmer que cette idée était à exclure totalement.

En plus d’être devenue un petit démon nocturne (‘Keira lâche la barre de streap tease !’) la lionne n’avait aucunement gagné en feeling (‘AIEEEE !!!’ ‘Ah, ça fait mal les fractures ?’ u_U). Côté relations humaines, elle avait le même niveau quand dans son enfance, à savoir… Nul (Beurk, j’aime pas les tâches de rousseurs. Oups, t’as des tâches de rousseur ? Ah ben je confirme, je n’aime toujours pas…). Oui bon d’accord, elle avait des amis (c’était d’ailleurs à se demander comment ils pouvaient la supporter à longueur de journée) mais elle ne comprenait jamais (ou trèèèèès rarement) les sous entendus. C’était comme ça on ne pouvait visiblement pas bien la changer de ce côté-là (comme sur bien d’autres plans encore…). Aussi la blonde ne cilla même pas lorsque le jeune homme qui lui faisait face commença à parler de Poudlard avant de s’interrompre. Ba quoi… Y’a tellement d’établissements ou d’objets qui commencent comme ça ! Comme… Poud… Poux de lards (comment ça les lards n’ont pas de poux ?) Ou… Plein de mots ! (oui yen a sans doute dans d’autres langues que je ne connais pas…). Bref, aucune raison de s’alarmer quoi. La blonde haussa donc les épaules :

« Ben c’est parce que t’es un établissement de surdoués que tu crois ça… Tu serais dans la même école que moi tu serais un des meilleurs élèves ! »

Puis, fronçant les sourcils, réfléchissant (si si ça lui arrive de temps en temps !) à ce qu’elle venait de dire, elle s’exclama :

« Eu… vas pas croire que ya que des imbéciles ou des allumés dans mon école hein ??? En fait je crois que la population d’allumés est très minoritaire même… Et j’ai des amis très intelligents ! »

Un large sourire fendit le visage de la jeune fille quand son homologue masculin lui indiqua qu’il était lui aussi enchanté de faire sa connaissance. Oui, il en fallait très peu pour la jeune Keira. Mais c’était tellement plus simple comme ça !

La jeune fille arqua légèrement un sourcil quand son aîné lui parla d’une pub ou d’un défilé. Elle sourit à l’évocation du styliste gallois. Evidemment qu’elle le connaissait ! (De toute façon niveau monde de la mode, Keira avait côtoyé pas mal de monde depuis son plus jeune âge). La blonde se contenta cependant d’acquiescer avec vigueur :

« Oh oui je le connais ! Il travaillait beaucoup avec mes parents, enfin surtout ma maman en fait… Mais je n’ai pas encore pu défiler… Mais dès l’an prochain j’espère bien en être ! C’est dur d’être petite… »

Oui enfin, il y avait petite et petite… Keira du haut de son mètre soixante seize (sans talons) était loin d’être petite dans le sens physique. Mais âgée de 15 ans, la plupart des activités de la mode lui étaient encore fermées. Moins d’un an à attendre encore… La jeune fille reprit cependant :

« Pour ce qui est de m’avoir déjà vu… c’est possible oui… Je viens de finir un premier travail avec Lancôme en effet, peut-être que quelques affiches sont sorties, j’avoue que je ne sais pas du tout ! »

Oui côté Williams, c’était la chère maman de la petite qui gérait absolument toutes les affaires de sa fille. Bon elle avait son agent aussi, mais l’ex mannequin qu’était Isabella suivait le tout avec une attention digne d’un rapace se focalisant sur sa première proie de la journée.

« Pour en revenir à MacDonald il est vrai que son travail est exemplaire. Personnellement j’ai adoré la collection de l’hiver dernier. Peut-être as-tu vu la jeune mannequin asiatique qui travaillait sur son dernier modèle. Je la trouve sublime ! »

Oui bon là Keira manquait inconditionnellement de réalisme, sachant que le mannequin en question était son amie d’enfance, Mayuko Hiwazaro. La jeune femme qui était de cinq ans son aînée était son modèle et sa tutrice en quelque sorte. Elle l’avait souvent gardé quand sa propre mère et Isabella avaient travaillé comme mannequin. Bref, les deux jeunes filles se connaissaient depuis leur plus jeune âge et Keira mimait volontiers chacun des gestes de son aînée.

Ce qui était aussi assez intéressant chez Keira, c’était que la jeune fille se mettait très rarement en avant. Elle était d’une modestie assez étonnante, se ridiculisant volontiers et refusant net les nombreuses éloges qu’on pouvait parfois lui accordait. La jeune lionne était musicienne mais affirmait que chacune des chansons qu’elle composait n’était belles que parce que c’était Andgy qui les chantait, quant aux instruments, elle riait volontiers de son don de batteuse, en affirmant qu’elle se contentait de taper sur diverses caisses à résonances différentes tandis que ses deux amies (Merryl et Andgy) fesaient ressortir de leurs propres instruments toute la beauté et la chaleur de la mélodie. Quant au métier de la mode, elle se contentait de dire que tout lui était tombé dessus sans qu’elle ne fasse rien (ce qui n’était pas totalement faux, puisque ses seuls efforts avaient été de rester mince et de se faire maigrir un peu l’an passé). Sa situation familiale était tellement aisée qu’elle estimait n’avoir aucune fierté à retirer de ses réussites.

La discussion sur la veste poussa la jeune demoiselle à s’intéresser au cas (si je puis me permettre l’expression) que représentait le jeune homme qui lui faisait face. Elle l’écouta avec grand intérêt et trépignât d’impatience au mot ‘secret’. Ouvrant grand les yeux de plaisir et d’admiration, elle hocha lentement la tête sans lâcher du regard le jeune homme :

« Ouaou ! Ca c’est un très beau rêve ! Surtout que je suis sûre qu’avec un peu d’aide, juste pour entrer dans le milieu, si tu es passionné tout se passera super bien après ! Tu me fais pensé à l’amie de l’amie d’un ami… Eu… je vais l’appeler par son prénom, ce sera plus facile ! Elle s’appelle Myrielle, elle dessine et crée elle-même certaines vêtement, c’est son rêve à elle aussi ! Et elle fait de très jolis modèles parait-il… »

La blonde observa avec attention son aîné, puis sans gène (puisqu’on l’aura compris, Keira est difficilement gênée), le questionna :

« Tu as quel âge ? Tu connais quelques personnes dans le milieu ? Tu as des croquis sur toi ? J’aimerais bien voir ce que tu sais faire… Tu suis des cours ? »

La conversation tournait à présent autour de leur école respective. Craig eut un sourire amusé quand elle s'exclama qu'il devait faire partie d'un corps de surdoué. Si elle savait, se disait-il. S'il était vrai que son école était particulière, comme elle l'insinuait, ce n'était pas pour l'intelligence de ses élèves, mais plutôt pour les étranges évènements qu'ils provoquaient autour d'eux, grâce à leur magie. Lorsqu'elle commença à lui parler de son propre collège - puisque vraisemblablement elle n'était pas encore au lycée -, le Gryffondor se demanda à quoi pouvait bien ressembler un enseignement moldu. Leurs matières devaient être franchement inutiles, puisque les sorciers parvenaient très bien à vivre sans...

« Un établissement de surdoués ? Laisse moi rire, dit-il avec un sourire jovial, sans lui donner de plus amples informations. Je me doute qu'il n'y a pas que des abrutis dans ton école... Toi, par exemple, tu n'es pas stupide.»

En effet, Craig le pensait. La jeune fille avait cette lueur dans les yeux qui vous informai qu'elle n'était pas seulement un mouton parmi tant d'autres, et que son esprit critique était suffisamment développé. Le jeune homme était sur de lui, quand il affirmait qu'elle était intelligente. Pourtant, et bien qu'il soit un gentil gars, ce n'était pas son style de lancer des fleurs aux gens tant qu'ils ne le méritaient pas. Il trouvait les hypocrites stupides, puisqu'on se rendait rapidement compte de leur supercherie et qu'on leur en voulait après cela. Pour lui, c'était être sincère ou se taire.
La blonde eut un sourire lorsqu'il évoquât MacDonald. Ainsi, elle le connaissait, ce qui prouvait qu'elle devait effectivement venir du milieu, et/ou être intéressée par le milieu, et/ou être la fille d'Isabella Williams. Elle confirma rapidement la première, la deuxième et la troisième hypothèse en une phrase seulement - c'est qu'elle est douée, la p'tite coquine xD -. Elle enchaîna ensuite sur un mini-discours que Craig n'interrompit pas, en garçon bien élevé et de bonne famille. Keira était super intéressante, et le sorcier avait du mal à comprendre comment on pouvait ne pas devenir chiante et parler tout le temps. Lui aussi était quelqu'un de bavard, mais il lui semblait des fois qu'il était barbant. Tandis que l'anorexique... Non.

« Oh, ça m'étonnerai qu'il te laisse sur la touche... J'avais lu des interviews de lui, ça a l'air d'être un homme bien, expliqua-t-il. J'adore sa collection Hiver, quoique, celle de cet été est géniale aussi. Une asiatique, tu dis ? Ça ne me dit rien, avoua le jeune homme, penaud. C'était une pub Lancôme, je me disais bien aussi ! Elles sont récentes, peut être trois ou quatre jours, non ? »

Toute enchaînée, cette tirade pouvait faire étrange, mais le brun devina que la jeune fille qui lui faisait face ne le jugerait pas pour cette syntaxe un peu longue, si elle y faisait attention. Craig avait remarqué que ce n'était pas le genre de Keira de prendre les gens de haut. En tous cas, s'il lui arrivait parfois de le faire, elle ne l'avait pas montré avec le lion. Il était pour l'instant persuadé qu'elle était une bonne petite, peut être un peu originale, sans tomber dans la marginalité non plus. Oui, selon Craig, la mannequin était quelqu'un d'équilibré - Oh, mon Dieu, s'il savait -...
Les deux fans de mode commencèrent à parler de la veste, et Craig confia son secret à la petite Gryffondor - façon de parler, puisqu'il n'avait qu'une tête de plus qu'elle - après que celle-ci ait acquiescé en le fixant droit dans les yeux. Sa nouvelle amie s'emballa aussitôt qu'il eut finit sa phrase. Elle parla d'aide pour entrer dans le milieu... Si ça avait été facile de trouver de l'aide et de devenir styliste, le jeune homme aurait sauter sur l'occasion les yeux fermés. Malheureusement, il ne voyait pas qui pourrait l'introduire dans la mode. Cela dit, songea-t-il, il se savait assez culotté pour aller voir un grand créateur et le demander de le former. Mais rien ne disait qu'il accepterait, et Craig n'aimait pas subir des refus (qui aime, remarque ?). Quand elle parla d'une certaine Myrielle, une petite ampoule apparut au dessus de sa tête, s'éclairant, comme dans les BD xD. Extrêmement étonné, il demanda, oubliant toute prudence :

« Attends ? Elle ne s'appellerait pas Myrielle Symphonie ? Alors, tu serais à Poudlard ? »

Il était complètement abasourdi. Le monde était vraiment petit, surtout quand il s'agissait de celui des sorciers... Si Keira était dans son école, cela justifierait peut être l'impression de déjà-vu qu'il avait ressenti en la rencontrant... Ce n'était vraiment pas possible, si ? Ça devait être une coïncidence, et il avait peut être évoqué le monde des sorciers devant une moldue. Il pria silencieusement pour que ça ne soit pas le cas, tandis que sa peut-être camarade le bombardait de questions. Il saisit son carnet de croquis de son sac en bandoulière, à la demande de la jeune fille.

« J’ai bientôt 17 ans. Dans six mois, je serai majeur… S’exclama-t-il, un sourire éblouissant scotché aux lèvres. Malheureusement, je ne connais personne de particulier dans le textile. Pour l’instant, je n’ai jamais cherché à rencontrer les créateurs ou leurs mannequins, je me suis juste contenté d’assister aux défilés, de dépenser tout mon argent en magazines spécialisés ou de faire quelques croquis… D’ailleurs, regarde ! »

Le Gryffondor ouvrit le précieux cahier qu’il tenait dans les mains, à la couverture couverte de photos de tenues des années 96 et 97. Oui, Craig adorait customiser ses affaires… C’était ce genre de personne qui aimait travailler de leur main. Bref, revenons à nos montons. Il tomba sur la dernière page crayonnée – le dessin de son Halwen – et un sourire tendre fleurit sur sa bouche. Cependant, ne désirant pas faire étalage de sa vie amoureuse devant Keira, il tourna les feuilles et trouva finalement une séquence de modèles dessinés récemment. Silencieusement, et sans confier à la jeune fille combien cela lui coûtait de montrer ses croquis, il lui posa le carnet dans les mains.

Un simple rire amusé et un tantinet hystérique franchit les lippes du jeune mannequin. Elle ? Pas stupide ? Il ne savait visiblement pas à qui il parlait ! Keira en était persuadée. Elle haussa les épaules avec désinvolture, le regardant sans trop le croire, puisqu’elle était plus que convaincue de ce qu’elle avançait à son sujet.

« Je sais ce que je dis… Tu es libre de t’imaginer ce que tu veux après, mais je ne m’en jugerais pas responsable ! »

Toujours souriante, elle étira son regard ensuite sur la multitude de vêtements qui s’étendaient sur les présentoirs. Reposant finalement son regard azuré sur le visage du jeune homme, elle l’écouta parler avec attention. Souriante, elle lui répondit par la suite avec naturel :

« J’espère que tu dis vrai, travailler avec Mayu serait encore mieux ! Mais ça ce sera encore plus dur… C’est dommage que tu ne l’aies pas vu, elle est vraiment fantastique. Si un jour tu l’aperçois dans un magazine ou un défilé, tu pourras penser à moi ! »

Elle lui adressa par la suite un clin d’œil complice. Vint ensuite le sujet de la Serpentarde la plus crainte de tout Poudlard (si si tout le monde a peur de Myrielle Symphonie (enfin les personnes un temps soit peu équilibrées)). Keira observa avec encore plus d’attention son aîné, étonnée qu’il connaisse sa Myrielle (enfin… sa… on se comprend !). Puis il parla de Poudlard et le regard de la jeune modèle se mit à étinceler. Un peu qu’elle était de Poudlard mon gars !

« Oui !!!!!! T’es extraglucide ? o.O Ah non… Suis-je bête… J’en déduis que tu y es toi aussi ! Tu es dans quelle maison ? Moi je suis à Gryffondor… Enfin, j’y étais, l’année prochaine je vais aller à Salem. C’est triste pour monsieur le directeur hein ? J’ai entendu des… choses à son sujet, mais je trouve ça vraiment trop étonnant… brrr »

La lionne l’écouta. Il avait 17 ans prochainement ? Mais alors… Ouvrant grand les yeux, elle s’écria :

« HIIIIIII T’es dans la classe de Harry ????? »

Passant alors sa main devant sa bouche, elle risqua un coup d’œil dans les environs… sauvée, pas de vendeuse à l’horizon. Fiou, elle avait eu super chaud sur ce coup là. Enfin, Keira avait toujours aduler Harry Potter, le suivant partout, l’observant de loin, des étoiles plein les yeux, elle l’admirait sans jamais lui parler. Il était tellement… ouaoua ! Elle avait pris plein de photo de lui d’ailleurs dans sa période ‘photographe’. Evidemment, il n’en savait rien, du moins l’espérait-elle…

Craig lui parla alors de lui et elle l’écouta avec attention… Oui forcément quand on n’avait aucun lien avec le milieu ça ne devait pas être facile… Elle se pinça les lèvres. Il semblait vraiment passionné ! Et lorsque le jeune homme (sorcier en l’occurrence) lui tendis son livre elle le prit avec soin et le regarda en faisant bien attention à ne rien abîmer. Ce travail était certainement très précieux, elle en avait conscience. La jeune fille tourna les pages en silence sans rien corner ou tacher, s’arrêtant parfois pour observer certains détails. Puis levant finalement son regard sur le jeune homme, elle souffla :

« Ouaou… c’est vraiment… Génial. On sent que tu as fait de la recherche… Enfin je ne suis pas experte en stylisme, moi je me contente de porter les tenues… mais bon j’arrive quand même à voir que tu n’as pas fait tout ça sur des coups de tête, c’est splendide ! »

La blonde referma le carnet pour le rendre au jeune homme puis souriante, murmura :

« Tu n’as qu’à venir après demain mon agence organise un défilé… Après je te présenterais à mon agent, il ne se contente pas de s’occuper des modèles, il a quelques photographes et styliste sous son aile… Avec un peu de chance il aimera ce que tu fais. »

La lionne lui sourit, puis ouvrit son sac, cherchant la carte de son agence et la tendit à Craig :

« Si tu préfères te débrouiller seul après… Tu as les coordonnées ici. Peut-être qu’un jour on pourra travailler ensemble tous les deux ! »

Spoiler:

Si un classement avait été effectué, Myrielle Symphonie aurait été l'une des heureuses gagnantes d'un trophée pour 'La Serpentard la plus crainte et admirée', en compagnie de ces amis Perfect. Par peur de se faire envoyer balader, Craig ne lui avait jamais adressé la parole, cependant, il avait entendu suffisamment de ragots sur elle pour pouvoir affirmer qu'il voyait bien qui s'était. Bien que le Gryffondor ne soit pas assez stupide pour les croire, ses médisances sur la jeune styliste l'avaient souvent intrigué. Était-ce elle qui lançait des rumeurs pareilles dans le but de se faire de la Pub, ou était-ce ses coups d'un soir qui la trahissaient ? Keira le coupa rapidement dans ses pensées, en lui avouant la vérité.

« Oui, oui, j'suis aussi à Poudlard. Et tu devineras jamais quoi ! Moi aussi, j'suis un Gryffondor ! Tape-là ! S'exclama-t-il en souriant et en levant sa main. C'est dommage que tu partes à Salem... Tu m'écriras pour me dire comment c'est ? »

La réflexion sur Dumbledore l'arrêta immédiatement dans son élan enthousiaste. Il n'était pas spécialement proche du directeur, lui ayant seulement parlé à deux reprises, contrairement à Harry qui multipliait les visites au fil des mois, mais sa disparition l'affectait particulièrement. Cet homme était particulièrement sage, et grâce à lui, Gryffondor réussissait toujours à gagner plus de points que les Serpentards - certes, pas à gagner la coupe des maisons, mais dépasser les Serpents, ça lui permettait de narguer Cath' pendant tout l'été qui suivait-. Il ne s'était d'ailleurs pas gêné pour l'embêter, ces vacances-ci. C'est les joies de l'amour fraternel, que voulez-vous ? Toujours est-il que Keira attendait très probablement une réponse à sa question et que Craig s'apprêtait à la lui donner. Une lueur sombre passa dans ses yeux tandis qu'il disait :

« Tu as lu l'article d'Elphias Doge à son propos ? Cette histoire me fait de la peine. Durant toute ma scolarité, je n'avais jamais envisagé que Dumbledore avait une famille, et une histoire avant d'être le directeur... Et puis la mort de sa mère et de sa sœur... Je me demande comment il réussissait à tenir bon. »

En effet, s'il avait été à la place de son Directeur, Craig n'en aurait pas mené large. La famille était tout ce qu'il aimait, tout ce qui le caractérisait. Vivre après la mort de deux de ses membres lui aurait été si douloureux qu'il ne préférait même pas l'imaginer, par peur de s'effondrer à terre, lui, le courageux Gryffondor. Sa nouvelle amie le sauva des griffes de l'angoisse en dérivant sur le sujet de Harry Potter. A la vue de son hystérie, le brun eut un sourire amusé... Il n'était pas rare que le 'Survivant' fasse cet effet là. Surtout aux filles plus jeunes que lui qui le connaissaient moins bien que les élèves de sa classe. Pour sa part, Craig savait que Harry n'avait pas que des qualités, et pas que des défauts. Il savait que c'était juste un adolescent, plus spécial que les autres, mais un ado quand même. Le batteur était donc objectif à son sujet et se contentait de l'apprécier.

« Je le vois tout les jours en cours depuis six ans, s'exclama-t-il à l'adresse de son interlocutrice. Et Ron est mon voisin, donc il n'est pas rare qu'on se croise aussi en été... »

Craig ne parla pas du fait que Harry n'était plus avec Ginny, parce qu'il craignait une réaction un peu 'exagérée' de la part de l'ex-Gryffondor. Du genre évanouissement, cris de joie, crise cardiaque... Bizarrement, il était certain que c'était exactement le genre de fille à faire ça. Ou à prendre des photos du survivant en cachette - tu parles, il les repérait en moins de deux -. Ou à le suivre partout. Même aux toilettes. Ce n'était méchant pour la jeune fille, mais il semblait qu'elle ait tendance à être excessive, dans ces relations avec les autres.
Ensuite, les deux apprentis sorciers - sans baguettes, sans robes magiques, sans chaudrons et sans fumée étrange autour d'eux - commencèrent à discuter des talents artistiques du brun. La mannequin contemplait le cahier avec une attention particulière, et le manipulait avec le soin de celle qui sait à quel point il est précieux pour son possesseur. Ce dernier fut d'ailleurs gêné des compliments de Keira quand à ses croquis et dessins. Certes, d'un côté, ça lui faisait extrêmement plaisir qu'elle lui dise cela, surtout qu'elle était du milieu. Mais de l'autre côté, le Sang-pur avait toujours l'impression qu'on se fichait de lui quand on le félicitait. Peut être était-ce son éducation qui le rendait comme ça ? Toujours est-il qu'il répondit, le rouge aux joues et le sourire aux lèvres :

« Merci. Tu ne pouvais pas me faire un plus beau cadeau. C'est dommage, mon anniversaire est dans six mois, t'as un peu d'avance ! »

La jeune femme lui rendit son précieux carnet, puis ajouta que le lendemain, elle défilait. Et les mots qu'elle prononça ensuite restèrent à jamais gravé dans la mémoire de Craig. Elle était si généreuse de lui proposer ça... Mais il ne pouvait accepter... Si ? S'il rencontrait son agent, rien ne prouverait qu'il apprécierait son travail, de toute façon. Et ça ne lui couterait rien d'essayer. Encore, faudrait-il que le batteur en parle à ses parents et à sa famille en général. Son rêve était encore son secret. Son amie fouilla dans son sac à la recherche d'un objet visiblement petit, vu le moment qu'elle mit à le chercher. Craig la laissait faire, sous le choc de l'opportunité qu'elle lui présentait. Un sourire jusqu'aux oreilles, il prit la carte de visite qu'elle lui tendait sans rechigner, et la regarda attentivement.

« Oh, Keira... Et moi qui pensait que tu m'avais déjà comblé pour Noël, plaisanta-t-il. Je viendrai demain, mais je ne pense pas que mon travail l'intéressera. Au moins, je te verrai à l'œuvre... »

Et au moment où tout deux avaient oublié où ils se trouvaient - c'est à dire dans une boutique de vêtements de moldus -, une jeune femme affichant un sourire commercial fatigué s'approcha d'eux. Craig s'aperçut avec horreur qu'elle portait un badge de vendeuse et fit mine de chercher une cachette dans les rayons - il n'en trouva aucune, malheureusement, et resta planté sur place -. La vendeuse devait probablement les observer depuis un moment, de loin, parce qu'elle leur demanda d'une voie mielleuse :

« Messieurs, dames, auriez-vous besoin d'aide pour vous décider ? »

[ 1o65 Mots ]

1083 BILL

La rousse sourit au jeune homme et tapa dans sa main en riant quand il lui expliqua être lui aussi de Gryffondor. Le monde était bien petit alors ! Elle lui sourit et acquiésça doucement :

« Je veux bien t’écrire, mais ce sera en poste moldue, j’aime pas beaucoup les hiboux… Je ne sais jamais comment m’y prendre avec eux, et j’ai peur que le courrier n’arrive pas… »

La jeune fille répondit à la négative à la question que lui posa le jeune homme. Non, elle ne lisait rien sur les sorciers.

« Je n’ai pas vu… Je n’ai pas trop la possibilité de m’informer, tu sais ? Ma famille est complètement moldue et Erwan ne me parle jamais de l’actualité des sorciers… Eu Erwan c’est un sang pur de Poufsouffle… On n’habite pas très loin lui et moi. Mais les passé tristes c’est horrible… il le cachait bien je trouve. Il avait l’air très gentil. »

La jeune fille ne savait pas trop ce qui lui était arrivé mais elle savait qu’elle avait déjà du mal à se gérer elle seule, alors si en plus, elle devait gérer la disparition des êtres qui lui étaient chers, elle ne savait pas trop comment elle réagirait. Mal, sans doute. Mais elle préférait ne pas trop y penser. Elle avait assez d’ennuis comme ça, mieux valait ne pas sombrer d’avantage.

Ouvrant ensuite grand les yeux, la rouquine ne pu retenir une exclamation :

« OH NON !!!! Tu as trop de chance ! Dis, je peux emménager chez toi ? »

Puis riant, elle lui donna une petite tape sur l’épaule :

« Je rigole. N’empêche que t’as quand même beaucoup de chances… Voir Harry tous els jours, et en été y compris ! Je vais finir par être jalouse… »

Puis, le garçon la remercia et elle se contenta de hausser les épaules. Keira était une fille sans souci. Elle donnait sans calculer, elle aimait voir les gens heureux, c’était ce qui lui permettait de ne pas toucher le fond. Elle vivait pour le bonheur des autres. Et si elle pouvait aider quelqu’un elle ne voyait pas pourquoi elle ne le ferait pas. Disons pour résumer que la petite (pas si petite que ça en réalité) vivait dans un monde utopique. Elle aimerait que d’autres agissent comme elle, mais savait que c’était trop demandé. A défaut de généralité, elle se contentait de persistait dans sa lancée.

« Oh, mais non, on va dire que je suis en retard pour celui de l’an dernier… 6 mois d’un côté ou de l’autre ça fait pareil au final… Sauf que du coup, t’en auras aussi un dans six mois, plutôt qu’attendre 18 mois. »

Riant, elle haussa ensuite les épaules :

« Bo je ne suis pas vraiment géniale comme mannequin… Tu verras il y en a des bien meilleures que moi. Mais ça marche pour demain ! Voici les coordonnées, l’heure et tout le blabla. »

Elle lui tendit alors un morceau de papier qui était en réalité une invitation. En temps que modèle, elle en avait eu deux, pour les personnes de son choix. Sauf que ses amis étaient invités sans avoir besoin d’invitation. Shiro étant le fils d’un styliste et le frère d’un mannequin de renommée international avait pour passe son nom de famille. Pour Erwan, c’était l’argent de son père et sa lignée aristocratique qui lui ouvrait toutes les portes. Qaunt à ses autres amies… Elle en avait parlé à Merryl, mais Andgy était en Amérique, aussi lui restait-il une invitation.

Tendant la carte au jeune homme, elle murmura :

« Attention, faut pas la perdre : »

Puis lui faisant un clin d’œil complice.

« Quant à ton travail. Si tu passes ton temps à te rabaisser comme ça tu n’iras pas loin. La mode est un métier qui demande beaucoup d’assurance et de confiance en soit. Alors si des spécialistes du milieu te disent que u fais du bon travail, c’est que tu fais du bon travail, voilà tout. »

Sauf que là, c’était une vendeuse qui répondit. La rousse gémit doucement pour poser son regard cristallin sur sa pire ennemie… la vendeuse. Oui, elle faisait son métier, mais qu’est ce que c’était détestable ! La rousse soupira et lui fit face :

« Non ça va. Ma mère doit déjà avoir décidé pour moi quelques allées plus loin… par contre, j’apprécierais que vous fassiez des modèles plus adaptés. A croire qu’il faut être obèse ou minuscule pour venir dans ce magasin. Vous devriez songé au sur mesure, peut-être augmenteriez-vous votre chiffre d’affaire comme ça… »

Puis la jeune fille, très sûre d’elle remit en place une mèche rousse et poursuivit ;

« Ce n’est évidemment que mon humble avis… »

Puis la mère de la jeune fille les rejoignit.

« Keira, chérie, je t’ai cherché partout ! Viens donc essayer ça. »

Grimaçant, elle se tourna vers Craig :

« Désolée, faut que j’y aille. A demain ! »

Elle l’embrassa sur la joue (étant d’un naturel sans complexe ni vraiment gênée). Puis lui fit un signe de la main tout en grimaçant, suivant sa mère jusqu’aux vestiaires… A tous les coups, le modèle serait trop large.

/Fin pour Keira/