A l'encontre des règles (libre)

Comment la jeune fille c'était-elle retrouvée là déjà?

Là, oui, là, toute seule dans ce couloir, perdue et en panique totale. Elle regardait l'heure tourner, voyant bien que jamais, au grand dieu, jamais elle ne retrouverait d'endroit familier avant le couvre feu. Et qu'adviendrait-il si elle dépassait cette horaire, elle la petite Serdaigle qui n'avait jamais fait un pas de travers. La croirait-on si elle disait qu'elle s'était perdue. Elle était là depuis quelques moi à peine, après tout. Elle avait pu... que dis-je, elle avait le droit de se perdre après tout.

*Comment cela c'était-il passé déjà?*

Voilà ce qui passait en boucle dans sa tête. Son cerveau avait décidé de ne plus penser, de ne pas tenter de réfléchir correctement, tétanisé par la peur de se retrouver seule, dans un couloir, son livre de DCFM à la main, dans une partie du château dont elle ne connaissait même pas l'existence. Par Merlin, et si elle tombait sur... sur un professeur. Ou pire sur Rusard! Elle ne donnait pas cher de sa peau. Et passant devant une fenêtre, elle se rendit compte que le temps était passé, et que cette fois, elle allait à l'encontre des règles de l'école.

Se cognant contre une armure -qui se disloqua sous le choc dans un vacarme de tous les diables- elle reprit enfin ses esprits. Son coeur battait à cent à l'heure, bien plus vite même. Mais peu à peu il reprit un rythme normal alors que la jeune fille se tenait droite comme un piquet, la respiration haletante, debout aux côtés des morceaux éparpillés de l'armure. Elle tenait, serré contre sa poitrine, comme s'il s'agissait d'un trésor, son livre. Ses longs cheveux rouges tombant de chaque côté de son visage trop rond. Elle n'était pas en tord dans cette affaire, ce n'était pas sa faute. Enfin si... un peu... mais ce n'était pas grave non plus. Après tout, si elle retrouvait son calme, elle finirait sûrement par mettre la main sur quelque chose de familier. Et elle retrouverait sa salle commune sans s'attirer le moindre problème.

*Voilà, c'est bien. Calme toi. Respire. Et surtout ne pense pas aux conséquences. Suis une démarche logique. Reprends les choses, dans l'ordre... et peut être te souviendras tu du moment où tu n'as pas suivit le bon chemin.

Bien oui... d'accord.*

En premier lieu elle était sortie de la bibliothèque. Cette endroit elle le connaissait comme sa poche et ses jambes avaient tellement l'habitude d'arpenter les couloirs adjacents aux murs de la librairie qu'elle ne faisait plus attention. Elle se laissait porter, suivant toujours le même chemin, le connaissant comme sa poche. Elle aurait pu l'effectuer les yeux fermés. Enfin du moins c'est ce qu'elle croyait. Il semble que ce n'était pas vraiment le cas.

En chemin elle avait croisé le professeur Rogue. Haaaa, le professeur Rogue. Cet homme la mettait dans un de ces états. Et ce n'était pas le sentiment de peur et de panique, parfois proche de l'hystérie certains élèves ressentaient n'ayant pas la chance d'être Serpentard. Non, lorsqu'elle le voyait, lui, le grand blafard aux cheveux gras, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une admiration débordante pour cet homme. Il savait tellement de choses, sur tellement de sujet, était un professeur excellent et maîtrisait sa baguette avec une telle aisance qu'elle ne pouvait que fondre devant lui.

Ainsi donc, oui, elle avait croisé le professeur de DCFDM, et, inévitablement, ses pensées s'étaient mises à vagabonder... oubliant totalement qu'elle se rendait à sa salle commune pour y relire ses cours de la journée. C'est fou comme, même à onze ans, l'imagination d'une jeune fille peut être fertile... et lorsqu'elle retrouva ses esprits, elle était perdue, dans un couloir... les joues rouges et un sourire stupide aux lèvres. Sourire qui s'évanouit aussitôt.

*Bien, maintenant essaye de réfléchir où as tu commençais à divaguer..."

Ses réflexions furent interrompues par un bruit qu'elle identifia comme des pas. Son coeur bondit dans sa poitrine et elle fouilla du regard le couloir à la recherche d'une éventuelle cachette, recherche qui furent vaines.

Jane courrait dans les couloirs, pour retourner à la Salle Commune des Poufsouffle le plus vite possible. Elle était partie beaucoup trop tard de la bibliothèque, estimant mal le temps dont elle aurait besoin pour retourner à sa Salle Commune avant le couvre-feu.
*Oh non ! pensa la jeune Poufsouffle, paniquée. Si un professeur m'attrappe dans les couloirs dans quelques minutes, je suis morte*
Comme tous les autres élèves, la jeune fille savait pertinamment qu'elle n'avait pas le droit d'être dans les corridors ou dans toute autre pièce du château que sa Salle Commune après le couvre-feu indiqué par les professeurs et les membres du personnel de Poudlard.

Nerveuse à l'idée d'être attrappée par un professeur (qui s'avérerait d'ailleurs peut-être aussi sympathique que les Carrow), la Poufsouffle regarda autour d'elle, comme si elle espérait pouvoir trouver rapidement un racourcis qui la conduirait rapidement à la Salle Commune des Poufsouffle. Mais elle savait d'avance ses efforts vains car peu de gens connaissaient les quelques passages secrets qui existaient à Poudlard.

C'est alors qu'elle aperçut une élève de première année à Serdaigle, qu'elle avait déjà croisée auparavant à Poudlard, à la bibliothèque.

Ethele soupira bruyamment lorsqu'elle vit une élève de Poufsouffle faire son apparition, ralentissant le pas en l'apercevant. Un sentiment intense d'allégresse détendit l'ensemble de ses muscles et elle se laissa aller contre un mur, soulagée au plus haut point de ne pas voir arriver son arrêt de mort. Il sourit d'autant plus lorsqu'elle reconnu enfin la jeune fille qui pressait le pas, c'était Jane. Elles avaient déjà discutée toutes les deux dans la bibliothèque.

Chose amusante donc, à chaque fois qu'elles se croisaient, les deux jeunes filles se voyaient obligées de discuter à voix basse. Bien que cette fois cette obligation s'avérait assez vitale et de l'ordre de la survie. Ethele se décolla du mur, enjamba les restes d'armure -qui n'avait donc attiré aucune mauvaise personne- et elle se déplaça sur la pointe des pieds, indiquant à sa camarade qu'elle devrait ralentir le pas, ses talons claquant bruyamment sur le sol.

"Toi aussi t'es perdue?"

Souffla t-elle lorsqu'elle se trouva à quelques pas de son interlocutrice.

"J'arrive pas à savoir où nous sommes... Faut dire, tous ces couloirs se ressemblent..."

Elle jeta un regard autour d'elle, ses sens aux abois. Si jamais quelqu'un arrivait et les voyait, penchée l'une vers l'autre, dans le couloir désert, après le couvre feu... il aurait eu vite fait de penser qu'elles complotaient quelque chose, d'autant plus que le cadavre d'armure présentait déjà une infraction notoire.

Jane comprenait comment la jeune Serdaigle devait se sentir en ce moment-même. La Poufsouffle, elle aussi, s'était perdue à de nombreuses reprises au début de sa première année à Poudlard. Mais maintenant, la jeune Poufsouffle connaissait bien l'endroit. Enfin ... Le jour. La nuit, lorsque les couloirs sombres n'étaient éclairés que par une faible lumière, c'était une autre histoire. En ce moment, Jane aussi se demndait où elles pouvaient bien être. Et il était très difficile de le savoir, en raison, encore une fois, de la faible lumière qui éclairait l'endroit.
"Je ne croyais pas m'être perdue, en fait, répondit la jeune fille. Je suis seulement partie de la bibliothèque un peu trop tard."
La fillette serait bientôt forcée d'admettre qu'elle était maintenant bel et bien perdue. Elle chercha quelque chose, un indice, qui lui permetterait de reconnaître l'endroit mais ne vit rien.
"Et je crois que je me suis perdue en chemin vers ma Salle Commune ..." ajouta la Poufsouffle.
Contrairement à Ann et Kelly-Jane, ses cousines, Jane, elle, ne détestait pas devoir admettre ses fautes. Elle n'avait jamais été très orgueilleuse, et préférait toujours dire la vérité, plutôt que de nier ses erreurs.

Elles étaient bien avancée les deux jeunes filles. Les deux n'avaient pas la moindre idée de l'endroit où elles se trouvaient. Et de toutes manières, elles n'étaient pas prête de se sortir de là si elle ne bougeaient pas. Le problème c'est que la Serdaigle ne servait pas trop où aller. L'une comme l'autre elle arrivait d'un bout du couloir ce qui n'aidait pas la jeune fille à s'orienter vers la bibliothèque.

Haaaa, si seulement les belles fesses du professeur Rogue n'étaient pas passées à côté d'elle dans ce couloir! Jamais elle ne se serait retrouvée dans cette situation! C'était entièrement la faute du professeur! Mais le moment était bien mal choisit pour tenter de trouver un responsable et la jeune fille fini par poser ses poings sur ses hanches, un air déterminé sur le visage. Après tout, elle finirait bien par retrouver son chemin, il suffisait d'appliquer une méthode logique!

"Écoutes, il suffit de réfléchir. Déjà, il faudrait essayer de déterminer à quelle distance de la bibliothèque nous nous trouvons. Le plus simple pour cela est de comparer nos heures de départ et notre vitesse de déplacement. Grâce à cela, on pourra estimer la distance qui nous sépare de celle ci, mais aussi le chemin le plus court pour si rendre. Le calcul n'est pas bien compliqué il suffit d'utiliser la formule..."

Alors que la gamine allait se lancer dans une explication complexe à grand renfort de formules mathématiques et d'une logique plus que bancale, des pas se firent entendre venant d'un couloir adjacent. Une voix d'homme se fit entendre et la jeune Serdaigle ne prit même pas le temps de réfléchir, elle empoigna Jane et se mit à courir, n'ayant plus qu'une seule idée en tête: mettre le plus de distance possible entre elles et l'intrus.

Elle bondit au dessus de la carcasse, espérant de toute son être que la poufsouffle aurait le même réflexe et tourna violemment sur la droite, ses pieds dérapant sur le sol en marbre du couloir. Elle ne se retourna même pas pour vérifier qu'on ne les avait pas vu, terrorisait à l'idée de se faire prendre et de recevoir une punition.

Ce que la jeune Serdaigle racontait à Jane paraissait comme si c’était du chinois pour cette dernière, qui n’avait jamais eu un grand talent pour les mathématiques. Mais avant que la jeune Poufsouffle n’ait le temps d’interrompre son interlocutrice pour l’aviser qu’elle ne comprenait en fait pas grand chose de ce qu’elle racontait, les deux fillettes purent entendre une voix d’homme qui raisonna dans le couloir vide. Jane n’en était pas certaine mais elle aurait juré qu’il s’agissait de la voix du professeur Rogue, une des dernières personnes que la Poufsouffle souhaitait croiser dans les couloirs à cette heure-ci (dépassé le couvre-feu). Sans qu’elle n’ait le temps de faire quoique ce soit, la Serdaigle lui empoigna l’avant-bras et se mit à courir. Contrainte de suivre cette dernière, Jane se mit elle aussi à courir.
« Dis-moi, commença Jane, à voix basse, il n’y aurait pas un professeur qui été déjà au courant de ta présence dans les couloirs, par hasard ? »
La jeune fille espéra que sa question d’allait pas vexer l’élève de Serdaigle. Après tout, elle posait cette question sans pour autant vouloir blâmer son interlocutrice.

La jeune fille ne répondit pas tout de suite à la question, bien trop concentrée sur sa course. Ses neurones tournaient à toute vitesse pour trouver une solution. Courir ne servait à rien, c'était une évidence et le claquement de leurs talons -stupides chaussures- ne faisait qu'accroître le risque de se faire repérer par un éventuel gêneur. Soudain, à sa droite, elle remarqua une porte entrouverte. C'était mieux que rien. Elle bifurqua dans la salle de classe abandonnée et ferma la porte le plus doucement du monde, s'assurant que sa camarade l'avait bien suivit.

Haletante et en sueur, la jeune fille s'appuya contre un mur et se laissa glisser contre celui-ci. Elle reprit difficilement un rythme de respiration normal. Une fois la tempête corporelle passée, son point de côté envolé et ses jambes n'ayant plus une consistance proche du coton elle se redressa, une main sur le coeur et considéra la question qu'on lui avait posé lors de la fuite.

Un professeur aurait-il pu être au courant?

Non, bien sur que non. Elle n'avait croisé personne dans les couloirs. Peut-être quelques autres élèves traînards, courant vers leurs salles communes. Mais voilà tout. Aucun adulte... A moins que... Si, elle avait bien croisé le professeur Rogue, qui été à l'origine de ce désastre. Bien que, oui, certes, en vrai il n'y été pour rien et la jeune Ethele était la seule à blâmer. Mais lorsqu'elle avait croisé le professeur le couvre-feu était loin -enfin, il lui restait une bonnes vingtaines de minutes pour rejoindre sa chambre- et donc il n'y avait aucune raison pour que l'homme ai pu soupçonner qu'elle allait se perdre dans les couloirs. Et de toute manière pour qu'il fasse cette démarche, il aurait fallu qu'il remarque la petite Serdaigle.

Non, c'était impossible. Pourquoi aurait-il accordé de l'importance à la petite première année. Oui, bien sur, elle se débrouillait comme un chef lorsqu'elle était en classe. Bien que par moment son esprit s'envolait à mille lieux de la salle de cours. Mais là n'était pas le propos. Le professeur Rogue ne pouvait pas l'avoir vu.

Hooo, mais s'il lui avait accordé un regard?

La jeune fille rougit passablement et un sourire stupide passa l'espace d'un instant sur son visage. Il lui fallu bien des efforts pour se rappeler qu'elle se trouver actuellement dans une situation des plus dramatiques. Bien, elle réfléchit quelques instants encore et fini par donner une réponse -certes vague- mais des plus honnête.

"J'ai bien croisé le professeur Rogue dans les couloirs. Mais le couvre feu n'était pas dépassé et, connaissant le professeur, je serais très étonnée qu'il m'ait remarqué. Mais c'est une option à envisager. Néanmoins si c'est le cas, comment aurait-il pu savoir que j'allais..."

Mais oui! Voilà! C'était à ce moment là qu'elle c'était trompé de route! Quand elle avait croisé le professeur Rogue. L'évidence lui avait claqué au visage. Comment avait-elle fait pour ne pas la voir jusque là. Lorsqu'elle avait croisé le professeur de DCFDM elle avait tourné à droite au bout du couloir et non à gauche! C'était donc logique qu'elle se soit retrouvé à l'opposé de sa destination d'origine.

Ha l'imbécile!

"Je..."

Repris t-elle avec difficulté.

"Je veux dire, je ne vois pas comment il aurait pu... savoir que j'allais me perdre."

Oui le professeur Rogue était étrange et doué en magie. Mais il n'était pas devin. Il n'avait aucun don pour voir ce qui allait arriver. Du moins elle l'espérait. Un frisson glacée lui parcouru le dos et elle rit nerveusement.

Ethele semblait très embarrassée. Cette dernière avait bredouillé quelques phrases plus ou moins claires pour répondre à la question de Jane. Cependant, cette réponse n’aida guère la jeune Poufsouffle à comprendre ce que la Serdaigle avait pu faire comme gaffe pour que toutes deux aient le professeur Rogue à leurs trousses.
« Heu … Quoi ? » demanda la jeune fille, d’un ton incertain.
Cette dernière n'avait pas trop saisit ce que la Serdaigle voulait lui dire. Mais même avant d’avoir une réponse claire de la part de son interlocutrice, Jane savait qu’elles de trouvaient en ce moment dans une situation plutôt délicate. Si un professeur ou un membre du personnel de Poudlard les croisaient dans les corridors à cette heure-là, elles risquaient fort d’écoper d’une retenue en plus de faire perdre plusieurs points à leurs Maisons.

Il semblait que la panique avait pris le pas sur la cohérence et Ethele se rendit compte qu'elle n'avait pas été très claire, trop de chose filant dans son crâne. Il fallait non seulement qu'elle réfléchisse à un plan, mais qu'elle tende l'oreille pour entendre le moindre son pouvant provenir du couloir. Ainsi, elle prit une grande respiration et se calma aussi bien qu'elle put.

"Je disais: j'ai bien croisé le professeur Rogue, mais c'était avant de me perdre. Si c'est lui qui se trouve actuellement sur nos talons, ce doit être une coïncidence."

Elle se pencha soudain et entreprit de délasser ses chaussures, attitude étrange qui aurait pu en étonner plus d'un. Elle retira ses foutues talons qui claquaient sur le marbre des couloirs, fit un noeud avec les lacés et les enfila autours de son cou. Elle se rebaissa une seconde fois pour retirer ses chaussettes, qu'elle rangea soigneusement dans ses chaussures. Ainsi, non seulement, elle pouvait courir en toute liberté, sure de ne pas glisser et elle ne ferait plus ce bruit horripilant lors d'une future fuite éventuelle. Enfin, du moment qu'elle courrait sur la pointe des pieds.

"Pour le bruit"

Expliqua t-elle simplement en faisant claquer ses talons l'un contre l'autre en se tournant vers Jane.

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