Une rentrée, une rencontre { Terminé }

C'était sa première rentrée. Elle avait attendu ce jour avec impatience et réticence. D'un côté, elle n'aurait pas à voir tous les Mangemorts d'amis de son père, et de l'autre elle avait peur de se sentir totalement seule. Elle avait préparé ses affaires plusieurs jours auparavant et n'avait eu aucun mal à trouver la voix 9 3/4. Elle ne s'était surtout pas attardée auprès de son père, trop heureuse de le quitter. Elle lui écrirait en arrivant à Poudlard.
Alice prit son chat sur son épaule, sa bourse soigneusement remplie et sa baguette et monta dans le train. Elle avança quelques instants, une boule dans le ventre, afin de trouver un compartiment libre. A priori, tous les compartiments étaient pleins. Elle avança jusqu'au dernier, qui, heureusement, était libre. Elle ouvrit la porte et s'installa sur la banquette rouge. Mais elle était seule. Remarque, Alice avait l'habitude. Elle n'avait jamais eu d'amis. Pourtant, là,elle aurait bien discuté avec quelqu'un, totalement différent à son univers, qui aurait pu l'aider à oublier les ténèbres d'ou elle venait. Mais elle était tellement désagréable quand elle parlait aux gens que n'importe qui ce serait enfui. Son chat ronronnait contre son ventre. Elle fit tournoyer sa bourse dans les airs, à l'aide d'un des rares sorts qu'elle avait daigné apprendre de son père, sur le chemin de la gare. Elle pensa à quoi pouvait ressembler Poudlard lorsque que quelqu'un rentra.

[ Désolée, manque d'inspi sur le coup ^^ Bon courage Emy]

[ Aucun problème ]

Emy avançait le long du train. Elle jetait des coups d’œil craintifs aux différents compartiments. Pleins, pleins et encore pleins. Pas qu’elle répugnait la présence d’autres personnes, mais elle se sentait trop timide, trop peureuse pour tenter de se faire une place dans un compartiment déjà remplit d’amis qui discutaient, jouaient, lisaient, et qui n’avaient certainement pas envie d’être dérangés par une petite première année sans aucun intérêt pour eux. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, elle avait peur de devoir se résoudre à pénétrer dans l’un de ces endroits qui ne lui inspiraient en aucun cas calme et sympathie.

Elle arrivait à la fin du train, ses derniers espoirs venaient de s’envoler quand, soudain, elle en un aperçu un où ne se trouvait qu‘une jeune fille. Elle inspira un bon coup et fit glisser la porte doucement, rentrant la tête par l’embouchure. Elle resta tout d’abord silencieuse, analysant l’endroit, puis dit, à la limite du chuchotement :

« Je … Je peux m’installer … »

Elle avala sa salive. La fille qui lui faisait face semblait avoir son âge. Elle était jolie et semblait accueillante, mais elle ne savait pas ce que celle-ci pensait d’elle. Peut-être ne voulait-elle pas que quelqu’un vienne la déranger ? Ou pire encore, peut-être attendait-elle d’autres personnes pour lesquelles les places seraient donc réservées ? Clignant des yeux, elle finit sa phrase rapidement :

«  Avec toi ? … »

Une jeune fille avait passé la tête par l'entre-ouverture de la porte.
Si la porte se refermait a cause d'un coup de vent, elle se coincerait la tête et s'étranglerait. Alice ricana, mais pas d'un rire moqueur. Un rire angoissé. Elle ne voulait pas que quelqu'un que vienne. Qu'allait-elle faire ? Elle semblait jeune, sûrement qu'elles avaient le même âge. Qu'allait-elle dire ? Elle inspira un grand cou, prête à poser une question mais l'autre commença:

« Je … Je peux m’installer … » « Avec toi ? … »

Elle ne semblait pas plus à l'aise qu'Alice. Elle avala difficilement sa salive et tourna au verdâtre. Alice hocha la tête et désigna la banquette qui lui faisait face. Les mots ne sortaient pas. Bien qu'elle aurait dû être normalement désagréable et arrogante, elle ne fit rien. Pourquoi elle ne voulait pas que cette fille la rejette, tout comme sa famille et les seules personnes qu'elle connaissait ? Elle, elle ne la connaissait pas. Mais elle avait vraiment besoin d'amies. Elle lui sourit faiblement et demanda, fournissant le plus gros effort de sa vie :

- Je m'appelle Alice O'Clery. J'entre en première année. Et toi ? Tu peux t'asseoir de toute façon je ne connais personne alors...

Elle s'étonna elle même. Pas une once de méchanceté dans la voix. Peut être allait-elle véritablement changer ? Elle regarda le quai ou les derniers retardataires se pressaient de monter dans le train. Alice pensa qu'elle ne devait pas être la seule dans son cas. Ce qui la rassura. Un peu. Elle aurait besoin d'aide cette année. L'idée que l'école soit envahie de mangemorts, même si elle les connaissait presque tous de part son père, la térrifiait. Bien sûr, les Carrow lui preterai moins d'attention à elle puisqu'elle serait forcément à Serpentard, mais elle, qui ne serait surement pas à Serpentard, qu'allait ils lui faire ? Serait-elle en danger ? Elle recouvra ses esprits et essaya d'oublier. Pas la peine de s'angoisser avant d'être partie !

Après un moment de silence pesant, la jeune fille du compartiment lui désigna une des banquettes sans un mot. Elle imagina donc que celle-ci acceptait qu’elle entre et lui tienne compagnie durant le voyage. Elle s’avança lentement vers le siège puis se détourna de nouveau vers elle. Elle semblait perdue dans ses propres pensées. Emy sourit, elle connaissait cela. Trop bien. Alors qu’elle hésitait encore à s’asseoir, la jeune fille prit la parole, lui annonçant son nom, lui confirmant qu’elle entrait bien en Première Année elle aussi, et la rassurant sur le fait qu’elle pouvait s’installer. Emy s’exécuta et se posa contre la banquette.

Elle soupira puis finit les présentations avec celle-ci :

« Oh … Enchantée Alice ! Moi c’est Emy, Emy Callwey. Pour moi aussi c’est ma première année à Poudlard, je me demande bien comment cela se sera … »

Elle ne finit pas ses paroles, les yeux plongés dans la contemplation du plafond, elle sembla durant un instant s’absenter. Son regard perdu, elle finit par reprendre conscience, et ajouta :

« En tout cas, je n’en ai entendu que du bien jusqu’à présent ! Bien sûr, avec les récents événements … »

Sa voix se perdit. Elle n’avait aucune envie de finir sa phrase. Elle savait ce qu’il se passait à Poudlard en ce moment, qui ne le savait pas ? Et c’était comme ça dans toute la Grande Bretagne. Que pouvait-elle y faire après tout ? Pas grand-chose, en considérant son âge et ses qualités pour le moment très peu développées dans le domaine de la magie. Elle soupira, soutenant sa tête de sa main, le coude contre la petite table, son regard se brouilla alors qu’elle regardait le quai, sans vraiment le voir.

« Oh … Enchantée Alice ! Moi c’est Emy, Emy
Callwey. Pour moi aussi c’est ma première année à Poudlard, je me
demande bien comment cela se sera … »

Alice se rassura. Emy lui sourit. Elle paraissait digne de confiance, elle... Elle fixait intensément le plafond. Alice regarda furtivement ce qu'elle regardait ainsi. Rien. Alice rigola et regarda de nouveau Emy qui la regardait déja.

« En tout cas, je n’en ai entendu que du bien jusqu’à présent ! Bien sûr, avec les récents événements … »

- Enchantée Emy. A Poudlard, c'est dangereux. Je crois qu'on est en danger en y allant cette année. J'ai trop l'habitude de tout ça. A ton avis, tu seras dans quelle maison ?

Elle imaginait les Carrow jeter des sorts a toutes les personnes qui ne respectaient pas les règles. Alice aurait tellement aimé pouvoir se rebeller. Mais elle était trop lâche. Et si elle était punie, ce serait sûrement par Lord Voldemort lui même. Son père ne ferait rien pour l'aider, de peur qu'il lui inflige la même chose. Elle ne ferait donc rien, pour l'instant. Si, jamais, ce qui était totalement probable, une guerre se déclanchait, elle ne serait pas forcément du côté qu'on pense. Pour l'instant elle allait continuer son rôle de Serpentard, orgeuilleuse, méchante et goïste afin que les Carrow la voit bien et qu'elle puisse retourner le couteau dans la plaie lorsque ça ferait bien mal.
Elle se souvint qu'elle n'était pas seule et se surprit à fixer, les sourcils froncés, Emy. Elle rougit et détourna les yeux, consciente de sa soudaine malpolitesse.

-Excuse moi, j'étais perdue dans mes pensées et je n'ai pas fait attention que je t'ai fixé comme ça, avec cet air...

Elle lui sourit pour la rassurer. Dans le couloir, la vieille passa vendre sa marchandise. Alice sortit sa bourse et acheta assez de bonbons pour deux. Elle en jeta la moitié sur le siège d'Emy et garda l'autre.

- Tu connais tout ça ? demanda t'elle, curieuse de savoir.

Emy frissonna. Apparemment, Alice était certaine que cette année allait être dangereuse à Poudlard. Emy s’en doutait, mais elle ne voulait vraiment se l’avouer, elle imaginait cela juste … moins agréable que les années précédentes. Mais, d’après son interlocutrice cela semblait bien pire … Elle se mordit la lèvre, se demandant si elle n’aurait pas mieux fait de rester chez elle … ses parents … Non, elle n’aurait pu supporter de rester encore avec eux tous les jours. Elle avait besoin de liberté, de confiance en elle, de responsabilités. Elle voulait agir, de quelques manières que ce soit. Hors de question de rester assise dans un maison bien chaude en attendant que les autres fassent le boulot à sa place.

« Quelle … maison … ? Oh ! À vrai dire, je ne sais pas du tout … Je dois avouer que je ne me connais pas vraiment, je suis un peu un mélange de tout j’imagine … »

Elle resta pensive. C’est vrai qu’elle n’y avait pas réellement pensé. Quelle maison elle préférerait ? Elle ne savait même pas …

« Je ne me suis pas vraiment penchée sur cette question en fait … On verra bien ce que le Choixpeau dira ! Je n’ai de préférence pour aucune, et je ne suis pas sûre que cela importe vraiment … Qu’est-ce que tu en penses ? »

Un bruit résonna peu de temps après dans le couloir. Emy fut surprise en voyant cette femme … ou plutôt ce chariot que poussait la femme. Il était remplit de bonbons de toutes sortes, de goûters, de boissons … Tout cela était vraiment alléchant !, mais à peine avait elle eut le temps de chercher son sac pour tenter de trouver sa bourse que Alice l’avait déjà devancée et acheté des sucreries pour toutes les deux. Elle fut tout d’abord surprise quand elle lui envoya sa part, puis la gratifia d’un sourire chaleureux avant d’ajouter :

« Merci beaucoup ! »

Elle prit le paquet entre ses doigts et alors qu’elle tentait de manger la première chocogrenouille, son interlocutrice lui demanda si elle connaissait ce qui se déroulait actuellement dans l’enceinte du château. Elle réfléchit un instant, mâchouillant avec plaisir le chocolat avant de répondre :

« Je ne sais pas si je suis au courant de tout … Je sais juste ce qu’il se raconte dessus dans les différentes revues de presse … Les Mangemorts, et tout ça … »

Elle pinça des lèvres avant de reprendre :

« Donc non, j’imagine que je ne sais pas tout. »

Elle plongea la main dans le sachet et en retira un petit bonbon couleur pomme qu’elle mangea silencieusement, pensive.

« Quelle … maison … ? Oh ! À vrai dire, je ne sais pas du tout … Je dois avouer que je ne me connais pas vraiment, je suis un peu un mélange de tout j’imagine … » « Je ne me suis pas vraiment penchée sur cette question en fait … On verra bien ce que le Choixpeau dira ! Je n’ai de préférence pour aucune, et je ne suis pas sûre que cela importe vraiment … Qu’est-ce que tu en penses ? »

Emy avait raison. Après tout, la maison n'était pas importante. Seulement, elle savait dans qu'elle maison elle irait, avant d'avoir consulté le Choixpeau.

- Moi, j'irai à Serpentard. J'en suis certaine. Je ne peux pas aller ailleurs de toute façon. Mais tu as raison, la maison n'est pas importante.

Elle regarda pensivement le sol quelques instants mais Emy lui parlait de nouveau. Elle reporta son attention sur elle.

« Je ne sais pas si je suis au courant de tout … Je sais juste ce qu’il se raconte dessus dans les différentes revues de presse … Les Mangemorts, et tout ça … »


Alice frissona lorsqu'elle prononça le mot Mangemort. Ce qu'elle même elle serait une fois sortie de Poudlard. Une tueuse, une mercenaire. Jusqu'à ce mmatin ça aurait pû lui plaire. Seulement là, sachant que des tas de gens comme Emy, qui ne la jugait pas pour ce qu'elle était, allait mourir ou être tourturées par sa faute la répugna. Elle retint un haut-le-coeur avec sa main et tourna au vert. Elle, qui avait d'habitude la peau si froide, bouillonait. Elle colla sa tête contre la viitre glacée du train. Dehors les paysages défilaient à toute vitesse. Elle n'avait plus faim et ne voulait plus toucher les friandises. Elle les mit dans sa valise pour plus tard.

- Les mangemorts, mon avenir, chuchota-elle plus pour elle même qu'Emy.

Pourtant, il aurait été difficile que cela échappe à sa collocataire de compartiment. Le train hurla, achevant de lui donner la migraine. Elle avait l'habitude des serviteurs qui faisaient tout pour elle mais à présent, dans l'endroit le plus dangereux qu'elle ait connu, elle serait seule. Et elle se battrait.

Le paysage défilait sous les yeux songeurs d’Emy. Ses doigts caressaient distraitement un bonbon sauvé de sa gourmandise. Elle baissa les yeux et remarqua que celui-ci était déjà le dernier du sachet. Elle l’attrapa soudainement et l’apporta à ses lèvres avant de le déguster, un large sourire de satisfaction éclairant son visage. Péché accompli ! Fière, elle s’enfonça dans son siège et reporta son attention sur son interlocutrice. Etrangement, elle semblait très troublée et totalement perdue dans ses pensées et réflexions les plus personnelles. La jeune fille aux cheveux rose tenta de mettre un frein à sa trop grande curiosité en faisant glisser son regard sur la vitre.

Le train avait quitté la gare King’s Cross depuis longtemps maintenant. Le paysage lui était devenu totalement inconnu et elle resta un bon moment à regarder défiler arbres, champs, quartiers de villes, de la verdure, encore de la verdure … Le ciel était triste et, durant un instant, elle crut apercevoir un Détraqueur planer dans l’immensité grisâtre, mais elle n’en fut pas sûre, l’image ayant été que très soudaine, et Emy n’ayant jamais réellement vu une de ces créatures en vrai.

Elle détourna de nouveau son regard sur Alice et son cœur fit un bond dans sa poitrine à la vision qu’elle eut de celle-ci. Le front contre la vitre froide, elle était pâle, d'une pâleur presque maladive. Elle paraissait toujours absente, mais il lui sembla qu’elle murmura quelque chose, cependant Emy ne put intercepter qu’un seul mot : Mangemort. Inquiète, elle essaya d’attraper sa main, lentement, doucement, sans la brusquer.

« Alice ? Tu te sens bien ? »

Elle intensifia son étreinte.

« Si il y a quelque chose, dis moi … Si je peux t’aider … C’est à cause de l’école ? De Tu-Sais-Qui ? N’ai pas peur … Je suis là ! »

L’autre fille avait quelque peu relevé le visage. Emy, encouragée, lui adressa un petit sourire. Elle était toujours là.

Dehors, il y eut un grondement sourd, et il commença à pleuvoir.