Something's wrong, but what ? [PV Mae]

Ashaiah était en ce moment plus stressée que jamais, suit à ce qu’elle faisait dans le dos de Christian. Oh, ne nous trompons pas, elle n’allait pas voir quelqu’un d’autre, loin de son esprit cette possibilité, Christian était complètement parfait ! En plus de cela, il l’avait acceptée telle qu’elle était, ou plutôt, telle qu’elle avait été, lorsqu’elle était plus jeune, avec tous ses problèmes d’adolescente déprimée, qui ne trouve pas le remède pour s’en sortir. Aujourd’hui elle en était devenue quelqu’un d’autre, ou du moins, elle avait beaucoup changé, en bien, et cela plaisait à tout le monde. Certes, elle avait toujours ses répliques cinglantes et blessantes pour ceux qui la cherchaient un peu de trop, ou encore ceux qui pensaient que la draguer ouvertement, pensant pouvoir passer une nuit dans ses bras. Après tout, on ne change pas quelqu’un qui à été chez les Serpentard pendant sept ans ! Elle avait, au fils des années, prit pleinement le mental d’une parfaite Serpentard, et cela avait fait des ravages, mais aujourd’hui elle se calmait… Enfin, en ce moment même, elle n’y arrivait pas, mais ça, c’est autre chose encore…

L’allemande se trouvait donc devant l’hôpital Sainte Mangouste, l’hôpital pour sorciers, à triturer ses doigts, se questionnant intérieurement sur le fait d’entrer ou non. Les deux réponses se succédaient rapidement dans sa tête, mais il fallait bien qu’elle finisse par faire un choix, car après tout, elle était obligée de savoir, et elle préférait nettement que les résultats n’arrivent pas par lettre chez elle, ou même au manoir Montgomery, car si jamais Christian tombait dessus, par mégarde ou par un hasard total, il allait probablement s’inquiété, et elle n’avait pas tellement envie qu’il le fasse… Encore cinq minutes de questionnement intérieur furent nécessaires à la blonde, pour qu’elle se persuade d’entrer. Une fois à l’intérieur, elle n’aurait plus le choix. Elle commença donc à avancer, doucement, sait-on jamais, que l’envie de prendre ses jambes à son cou lui prenne subitement, et finit par passé la porte d’entrée, se retrouvant dans le hall d’accueil. Des médecins passaient, des clients apparaissaient comme par magie (c’est le cas de le dire), des blessés se promenaient, ou parlaient avec leurs familles…

Le mannequin se rapprocha lentement de l’accueil, veillant à ne bousculer personne, cela arrivait si vite parfois, et une fois en face de la secrétaire, elle resta cependant muette. De toute façon, l’autre là, était plongée dans un registre qui devait probablement faire trois tonnes.

« Mademoiselle, vous désirez quelque chose ? »
« Euh… Oui, oui… Ashaiah Dunkel, je… Je viens chercher les résultats de ma prise de sang… »
« Très bien, rendez-vous en salle deux, s’il vous plait, un médicomage viendra vous annoncer vos résultats. »

Ashaiah hocha positivement la tête, murmurant un « merci » à peine audible pour la secrétaire, qui replongeait déjà dans son registre. Salle deux… Ashaiah détestait ces salles, peut-être parce qu’elle détestait les piqures, et que quand vous en voyez l’étalage, cela n’aidait en rien… Quoi que, lorsqu’elle se droguait, ça ne l’avait pas dérangée plus que ça… Devant ladite salle, Ashaiah prit une grande bouffée d’air, et ouvrit la porte, la refermant ensuite derrière elle, et s’installant sur le fauteuil prévu pour les patients. Elle ne pouvait plu reculer maintenant…

De garde cette nuit, Maera avait déjà effectué un certain nombre de petits travaux pour faciliter la vie des médicomages. Elle avait aussi eu la chance de pouvoir créer la potion qui permettrait de guérir un malade, malheureusement, elle avait versé une goutte de trop, et le pauvre homme, au lieu d’être guéri, avait dû retourner en soins pour empoisonnement. Confuse et totalement dépassée, la jeune fille avait refusé tout le reste de la nuit de préparer quoique ce soit d’autre que des vulgaires pansements, laissant aux autres apprentis la chance de pouvoir s’exercer à louper leurs concoctions.

Elle avait eu le droit de se reposer quelques heures à peine dans une salle sombre, histoire de tenir encore jusqu’à la fin de journée. Mais même juste ces quelques heures avaient réussi à remettre d’aplomb la ténacité et la verve de la demoiselle. Repartie aussi fraiche que si elle venait de débarquer dans l’hôpital, notre blonde se rendit au bureau de dossiers, pour qu’on lui donne quelque chose à faire.
Elle reçu alors celui d’une jeune fille qui attendait dans l’une des salles d’examen. La belle attendait en effet un heureux événement, et attendait ce résultat, suite à la prise de sang qu’elle avait fait à sa dernière visite.

C’était pour Maera, la première fois qu’elle annonçait une aussi bonne nouvelle. Enfin, bonne, peut-être que la jeune fille ne voulait pas que cela se fût produit. La jumelle essaya de se passer en tête tous les scénarios possibles, avec ses réactions éventuelles. Il ne fallait pas brusquer la nouvelle maman, et rester la plus détachée possible tout en se montrant compréhensive.

Elle pouvait entrer avec un joyeux sourire, et plaisanter avec elle. Mais peut-être que la patiente n’aurait pas le même humour, alors il faudrait couper court… Non, Maera n’aimait pas cette possibilité. Elle chercha alors un autre scénario. Peut-être que cette jeune fille était déjà en larme dans la salle ? Dans ce cas, notre soigneuse, encore un peu trop émotive, devrait lutter contre ses propres larmes tout en réconfortant la demoiselle. Misère ! Pourtant une grossesse c’est censé être une bonne nouvelle !

Repassant dans son esprit toutes les possibilités, elle choisit d’arriver avec un sourire, pour détendre l’atmosphère, et puis ensuite elle verrait bien la réaction de la patiente. Elle aviserait ensuite, après tout, c’était le quotidien, d’improviser !

Posant sa main sur la poignée de la porte, elle inspira un grand coup et tenta de calmer ses nerfs. Elle poussa afin d’entrer dans la pièce, et avec son grand sourire charmant, se présenta à la patiente. « Bonjour, Dr. Montgomery-White, Mademoiselle, j’ai vos résultats et… »

Et là, le grand blanc.

Ce n’était pas une patiente ordinaire qui se tenait dans cette pièce. « J’ai dû me tromper de pièce… » Son sourire s’était effacé en un clin d’œil, et son ton pourtant enjoué avait perdu sa tinte agréable. A présent crispée et tendue comme jamais, Maera parcouru à nouveau rapidement le dossier qu’elle avait entre les mains.

Elle se mordit la lèvre en découvrant qu’elle avait omis de vérifier le nom de la patiente. Ashaiah Dunkel était enceinte ! Et c’était à elle, celle qui avait été souillée, de le lui annoncer.

Pleine de rancœur, la future médicomage décida que si cette nouvelle devait être bonne, elle s’arrangerait pour qu’elle soit pleine d’épines !
Levant ses yeux encore plein de haine et de colère contre cette chipie et son ex petit ami, Maera commença par ne pas révéler le contenu de la nouvelle. « De tous les hôpitaux du monde, ou même pas, d’Angleterre… De Londres ! Il a fallut que tu viennes ici. Ne me fait pas croire que tu n’as pas fait exprès !... » Elle avait voulu rajouter ‘espèce de peste’ ‘sale voleuse’ ou des trucs du genre, mais s’était retenue de justesse. Si c’était elle qui attaquait, Ash’ pourrait porter plainte, et elle aurait un blâme… Autant éviter les ennuis trop prononcés pour son avenir. Pour ce qui est du coté personnel, ce n’était pas elle qui demandait à ce qu’on continue à la titiller sur les sujets sensibles !

Ashaiah se serait bien gardée de venir si elle avait su que la personne qui allait lui donner –ou pas- ses résultats n’était personne d’autre que Maera Montgomery… White, précisons le quand même… La poisse ! Mais la poisse ! En plus, à peine entrée dans la salle d’examens que cette folle donnait déjà tous les torts à la blonde ! Non mais elle était franchement sans gêne celle là ! Elle allait entendre parler du pays si elle continuait !

« Et de tous les médecins de cet hôpital, il fallait que ce soit toi qui vienne ? ! Tu l’as sûrement fait bien plus exprès que moi, je ne savais même pas que tu étais là, sinon je me serais bien gardée de venir pour te taper la discu’ Maera ! »

Non, Ashaiah avait eu beau tout faire pour tenter de se calmer lorsqu’elle avait vu qui était là, ses paroles avaient fait que la blonde ne se laisserait pas faire aussi facilement. Oh, bien sûr, elle ne lui dirait pas que Christian était intimement lié à tout ce qu’il se passait ici, mieux valait pour la pseudo doctoresse qu’elle se triture un peu les méninges pour savoir quel homme était derrière ce test de grossesse que l’allemande avait fait. En parlant de tests, Maera avait lu le dossier, vu qu’elle l’avait entre les mains, elle avait les résultats ! Raison de plus pour ne rien moufter ! Car si Ashaiah n’était pas enceinte, elle aurait vendue la mèche de sa liaison avec Christian plus tôt que prévu… Mieux valait que la nouvelle fasse aussi mal que possible à la blondasse qui était en face d’Ashaiah.

« Tu veux bien, néanmoins, faire ton boulot correctement –si cela t’es possible- et me donner mes résultats ? Comme ça, je ne m’éterniserais pas ici et ton visage me sortira de la tête avant que je ne puisse avoir le temps d’en faire des cauchemars… »

Ashaiah avait quitté son siège pour se retrouver face à Maera. Si cette dernière ne se dépêchait pas de lui donner ses résultats, Ashaiah allait sûrement la claquer contre le mur, et on le sait, Ashaiah n’est pas du tout –mais du tout- violente ! Non voyons… Maera risquerait juste d’avoir du sang qui coulerait de son crâne, mais après tout, elle était dans un hôpital, elle ne risquait pas grand-chose, n’est-ce pas ? En tout cas, à part être sonnée, elle n’aurait rien de grave… Espérons-le du moins…

L’allemande tendit donc une main vers Maera, pour recevoir ses résultats. Plus vite elle les aurait, plus vite elle pourrait partir d’ici et oublier cette idiote blonde qui lui en voulait à mort. Bon, d’accord, elle avait une raison de la haïr, à cause d’elle, Christian l’avait trompée, lâchée et maintenant il était avec Ashaiah, mais ça, elle n’en savait rien la pseudo doctoresse ! Mais bon, si Maera voulait faire chier son monde, qu’elle le fasse ! Ashaiah avait touuut son temps, et elle pouvait retenir ses nerfs assez longtemps, donc si la blonde voulait l’emmerder, qu’elle essaie !

« Ce sont mes répliques, ça, Dunkel ! Et j’avais prévu depuis très, très longtemps de commencer à travailler ici, tout le monde était au courant. Sauf peut-être toi, vraisemblablement. » Elle était tellement exaspérée, que finalement elle n’avait même pas envie de discuter plus avant. « Oh et puis, comme tu semble déjà avoir jugé que je fais mal mon job, vas-y je t’en prie, prends tes résultats et lis-les toute seule. » lui dit-elle, en posant sans ménagement les papiers sur les genoux de la fausse rousse à présent blonde… Ou pas. Bref, prendre aussi peu soin de ses cheveux et se déguiser en autre chose n’étaient pas un passe-temps que Maera appréciait outre mesure. Et puis avec tous ces chiffres et ces mots bizarres sur toutes les pages, il y avait une chance que Ash ne sache même pas lire les résultats.

« Et dépêche-toi, j’ai d’autres patients plus intéressants que toi à voir. » Lança-t-elle, en s’asseyant sur une chaise, dans un coin. Elle posa les coudes sur les accoudoirs et admira sa superbe manucure pas encore endommagée par sa matinée de travail. Elle devenait chaque fois meilleure, dites donc !
Mais décidément elle lui sortait par les yeux. Cette fille avait non seulement le culot de lui voler la vie de couple qu’elle avait réussi à se monter, mais en plus elle débarquait ici, la bouche en cœur et jouait les pestes. Bah, de toute façon, Ash était une peste depuis le début, pourquoi changerait-elle ?

« Et tu serais gentille d’arrêter de me juger, tu veux ? Est-ce que je t’ai insultée moi, hein ? Est-ce que je t’ai fait… je ne sais pas… Un bleu pendant que t’étais môme et tu m’en veux encore ? A ce que je sache, ça serait à moi de t’en vouloir au point de vouloir t’arracher les yeux avec juste un p’tit doigt. » Mince alors, la victime dans le lot c’était elle, bon sang !

Un brin mélancolique, Mae jeta un regard par la fenêtre, et soupira en silence, ses doigts sur ses lèvres. « Bon tu te dépêches ? J’aimerai voir d’autres patients, genre certains qui valent le coup, eux. » demanda-t-elle, lassée. En plus elle se fichait carrément de résultat qu’elle allait découvrir dans son dossier. Pire, elle ne voulait même pas savoir. Le moins elle aurait à faire avec le couple, le mieux elle se porterait. Par contre, il faudrait qu’elle trouve un instant pour aller pleurer un coup sur l’épaule de Meg, parce que franchement, c’était pas le coup à lui faire, l’amener à voir cette fille, faire sa vie avec celui qu’elle avait aimé, et qu’elle détestait à présent.
« C’est à toi de sortir de la pièce » lui indiquant la porte, elle l’invitait à effectivement l’utiliser au plus vite « Moi je suis bloquée ici pour jusqu’à la fin de journée. Et je n’ai pas de pari en cours avec les autres savoir combien de patients j’expédie durant mon service. Alors à toi de voir si tu restes ou si tu pars. Après tout, tu as réussis à trouver le chemin pour venir, alors tu sauras le trouver pour sortir après la porte. Je ne te raccompagnerai pas. » Faux mais plutôt mentir qu’avouer qu’elle était en fait bizutée.
Et puis après tout, pourquoi ce serait à Mae de perdre encore une fois du terrain ? Après tout on était dans son nouveau royaume, sur son territoire à elle. En aucune manière et à aucun moment, il n’était question de perdre à nouveau quoique ce soit à cette vipère sournoise. Ne jamais plus.

La réaction de la White faisait rire Ashaiah. Elle était tellement pathétique à vouloir se mettre au même niveau que l’allemande que cela en était hilarant. Bien entendu, la blonde ne rit pas à gorge déployée, non, elle pouffa légèrement de rire, avec toujours son sourire carnassier accroché à ses lèvres. Elle était nulle cette fille ! Et puis en plus, vive le boulot qu’elle avait choisit… Exactement le même que sa frangine… Aucune personnalité, ces jumelles Montgomery-White… Pas fichue de garder Christian, et pas fichue d’avoir sa propre personnalité, devant toujours rester collée à sa sœur… Elles auraient du être siamoises, cela aurait facilité les choses…

« Tu sais quoi, Montgomery-White ? » et Ashaiah insista lourdement sur le White, qui était trèèès important, ne l’oublions surtout pas. « Si t’es pas foutue de garder ton mec, ce n’est pas ma faute… Après, je te l’accorde, peu savent me résister… Et quand on sait la relation que vous aviez… Frustrant pour un homme de dix-neuf ans, tu ne crois pas ? »

Esquissant un sourire mauvais, la blonde planta son regard d’émeraude dans celui de la pseudo-doctoresse. Et paf, prends toi ça dans les dents sale peste ! De toute manière, tout ce que venait de dire Ashaiah n’était que la vérité. Si elle ne pouvait satisfaire Christian, ça n’avait pas été de sa faute, à l’allemande ! Et si Ashaiah, elle, le pouvait, ceci expliquant cela, on comprenait pourquoi Christian avait lâché la blondasse écervelée qui était devant Ashaiah. Enfin, même si cela n’était qu’une partie de la chose qui avait fait que le brun avait tout laisser tomber avec sa cousine, remanier d’une certaine façon, cela pouvait blesser, et dieu sait qu’Ashaiah était un as dans la catégorie « je blesse les gens et je m’en tape, car je suis la meilleure »… Une véritable peste, je vous l’accord…

Mais si Ashaiah réagissait aussi mal, c’est aussi parce qu’elle n’était que trop gentille ces derniers temps. Il fallait donc bien qu’un jour ou l’autre, toute sa méchanceté ressorte, manque de bol pour Maera Montgomery-White, la vague de haine allait être pour elle… Pauvre fille… Franchement, il fallait être fou pour provoquer la blonde, et il fallait croire que Maera était folle… Tu sais quoi chérie ? Je prie pour toi ! Paix à ton âme ! Car la vipère a énormément de venin en réserve… Et elle semble être toute prête à t’injecter la plus grosse dose possible…

« D’autres patients ? Tu serais plus capable de leur ôter la vie que de la leur préserver… Je me demande à quoi ils ont bien pu penser lorsqu’ils ont dévidé de t’embaucher… Enfin, au moins tu seras sur place au moment où il faudra t’interner, vois cela d’un côté positif… »

Oui, Ashaiah pouvait être extrêmement méchante, mais que voulez-vous, elle était née comme cela, avec grandit avec cela, et maintenant, même si la plupart du temps –quand elle était avec Christian surtout- elle avait l’air d’un ange, elle savait également revenir parfaitement à son ancien caractère insupportable.

Piquée au vif et carrément furieuse, Maera avait un peu de mal à contenir les tremblements de ses mains, tellement elle était nerveuse. « Ha ! Tu fais bien de préciser. Je n’ai qu’une moitié de sang en commun avec toute cette famille. Et je m’en porte pas si mal que ça. Je ne veux plus en entendre parler. Dès que tu sors d’ici… » Elle pinça les lèvres à deux doigts d’exploser. Elle respira calmement et reprit avec une voix plus posée et moins hystérique. « Non, même dès que Christian a eu la bonne idée de rompre avec moi, pour…Toi… » Elle étudia des pieds à la tête la mannequin, et grimaça pour signifier son dégout vis-à-vis d’elle. D’ailleurs son ton avait déjà fait tout le travail. « La frontière qui séparait nos familles s’est transformée en fossé, infranchissable qui plus est. Et je compte bien qu’il le reste. »
Pour ce qui est des insinuations de la peste, la Gryffondor l’encaissa très mal. Les joues rosissantes un instant, elle reprit contenance très rapidement, et un claquement de langue l’aida à rire jaune. « Attends… Attends une minute… Frustrant ? Tu trouves… frustrant... De quoi frustrant, d'ailleurs? Désolée, mais là, on n’est carrément pas sur la même longueur d’onde, ma grande. Et d’ailleurs, je crois que je vais te faire un petit laïus sur les protections, tu en as bien besoin, à priori, puisque tu viens de foirer en beauté… Pourtant j’imagine qu’avec tous les mecs que tu as pu embobiner, tu aurais eu plus de jugeote…Maman ! » Oups ? Et voila, lâché la bombe. Mais enfin, elle venait pour ça, en soit non ? « Alors, je commence par la pilule ou le préservatif ? Parce que ça marche très bien, quand on sait s’en servir ! » Soupira-t-elle, en se demandant si Ash ne serait pas le type de mère à abandonner son rejeton dès l’accouchement… Peut-être bien que le rejeton aurait la chance infinie d'avoir un père, sait-on jamais... La patiente avait tellement une mauvaise image pour la jumelle, qu'elle ne pouvait pas la croire fidèle à qui que ce soit. Elle venait de foutre en l'air sa vie avec une bêtise d'un soir, ahah! Et dans deux minutes elle demanderait comment on fait pour avorter... Hey, Mae est infirmière, pas gynéco! Mais stoppons-là les films et continuons les joyeux échanges...

« Ah… tu perds ton venin, serpent… Les hormones, le bébé tout ça...» Constata-t-elle, avec un petit sourire. « Tes vannes sont toutes plates, et même pas drôles en plus. » Elle avait dit ça d’un ton triste, comme si ça la peinait qu’Ashaiah soit moins combative… « Il va falloir que tu te reposes, parce que tu vas avoir énooooormément besoin d’énergie, rien que pour les neufs prochains mois. Ou peut-être moins, si tu as de la chance, il sera prématuré… ou pire. » Et vlan, dans les dents. Bon les risques étaient minimes, Mae’ le savait bien, mais c’était plus fort qu’elle de les présenter avant de poser les bonnes choses. Surtout avec cette fille qui se prenait pour n’importe quoi sauf ce qu’elle était réellement. Incroyable comme la vanité vous faisait croire des choses surnaturelles et vous aveuglait.

Mais dès qu’elle sortirait de cette pièce, Maera démolirait tout dedans et pleurait tout ce qu’elle savait. Qu’avait-elle mérité pour que le sort s’acharne sur elle ainsi ? Elle n’avait pourtant pas fait de mauvaise choses, ou si jamais, pas mauvaises à ce point pour que tout tourne ainsi ! Ou alors, son prochain prince charmant serait tellement charmant qu’il compenserait tout ces malheurs qui s'enchainaient! Oui, le karma était une chose immuable… Bonne idée le bouddhisme… bonne idée… Respire et fait ton job !

« Mes autres patients, je les aime bien, eux. Toi je te déteste. La nuance est là. Et encore une fois, arrête de me juger, tu ne me connais pas. Tu ne sais rien de moi. Comme je te dis, tes vannes sont plates, parce que tout ce que tu sais faire, c’est insulter gratuitement. En fait, c’est pas que je ne t’aime pas, mais tu me fais tellement pitié… » Limite elle aurait versé une larme pour elle. Elle secoua la tête, comme si le reste allait de soi. Après tout, elle n’avait plus rien à faire ici, elle s’en irait dans une seconde.

« Bon, tu as eu ta réponse. Ou alors, tu attends que je te fasse effectivement un laïus ? » Manière polie de la mettre à la porte. Et puis c’était vrai d’abord, elle avait eu la nouvelle qu’elle voulait, alors elle pouvait aller voir ailleurs si elle y était, et aller se faire cuire un œuf en même temps. Et bon débarras !

Maera avait l’air de s’énerver de plus en plus au fur et à mesure que la conversation (si on peut appeler cela comme ça) avançait… Mais oui, énerve toi, de toute manière, Ashaiah n’en a rien à faire de toi ! En plus elle comprenait tout à l’envers… Bah dis donc, l’odeur des désinfectants et autres formols ça lui était monté à la tête ou quoi ? Enfin, peu importe, la blonde finit par reprendre la parole, bien plus tranquille que l’infirmière en face d’elle.

« Et toi, pauvre lionne, tu tentes tant bien que mal de me faire culpabiliser, ou je ne sais quoi, avec cette histoire de bébé… Relève un peu la tête, et cesse de ne penser qu’à ta propre petite personne, si ta sœur n’était pas là, tu ne serais même pas foutue de sortir du trou dans lequel tu t’es volontairement jetée lorsque Christian t’as plaqué… »

Car après tout, cela était l’entière vérité. Maera, suite à la rupture de Christian, s’était délibérément mise en dépression (ou du moins dans un état proche de cette dernière) et avait bien du mal à s’en sortir. La preuve, elle ne pouvait même pas donner tranquillement ses résultats à Ash’, alors que rien n’assurait à l’infirmière qu’Ashaiah était toujours avec son ancien petit-copain, et cousin par la même occasion… Si elle réfléchissait un peu, elle pourrait se consoler en se disant que finalement, Ashaiah n’était qu’une passade, et qu’elle pourrait, grâce à moult et moult subterfuges récupérer son homme, mais bon… Enfin, c’est beau de rêver, pas vrai ? Et Ash’ ne doutait pas une seule seconde que Maera avait déjà pensé et rêver de la chose, au moins des dizaines de centaines de fois…

« Et ne t’en fais pas, je suis sûre qu’il sera en pleine forme… Ah, et pour te rassurer, son père en sera probablement ravi… »

Un sourire aux lèvres, Ashaiah laissa la blonde parler. Si elle voulait tellement montrer que ce qu’elle pouvait était aussi pathétique que ce qu’elle était devenue, l’allemande n’allait pas la priver de cela ! Après tout, ashaiah était magnanime ! Même si elle était mannequin, sacrément plus belle, et vachement plus connue que l’infirmière qui voulait se la péter en faisant semblant de savoir comment blesser par des mots… Hélas ma belle, ceci est une aptitude qu’on possède dès la naissance. Toi, tu ne l’as pas eu, tu ne l’auras jamais. Regarde et apprendre ma pauvre petite…

Quand Maera eut finit de parler, Ashaiah la regarda une dernière fois. Elle était tellement pathétique, et tellement laide avec son uniforme d’infirmière… Tss du gâchis, du gâchis !

« Bien… Ce n’est pas pour te faire plaisir, mais plutôt pour m’éviter d’avoir à faire des cauchemars avec ta tête… Je m’en vais… Déprimes bien, on se reverra tôt ou tard de toute manière… »

Tournant les talons et lui adressant un vague signe de la main, Ashaiah sortit de la pièce, la feuille de ses résultats dans son sac. Elle devait maintenant voir la personne la plus apte à lui venir en aide et en réconfort… Sa mère.

[Fini pour Ash, mais tu peux répondre !
I love you ma Blondasse XD]