[PV] Un petit présent

Journée très pluvieuse, aujourd'hui. Personne n'osait s'aventurer dehors, sous peine d'être trempé jusqu'aux os. Marc n'avait jamais vu un tel déluge s'abattre sur Poudlard. La semaine précédente, il avait reçu de ses parents une bouteille d'hydromel et un autre objet. C'était lui qui leur avait demandé pour les donner en cadeaux au professeur de potion. Non, l'hydromel n'était pas pour lui, malheureusement. Cela était quand même dommage, car mine de rien, le jeune Marc aimait bien les soirées familiales arrosées, et il en profitait pour boire quelques verres, à la fin du repas, quand tout le monde était bien saoul.

Il était assis sur son lit, regardant derrière les carreaux la pluie s'écraser sur ceux-ci. Il tenait dans ses mains le livre Potions magiques. Avec cette pluie et le boucan qu'elle faisait, il n'arrivait pas à se concentrer. Pourtant, ils avaient un devoir à faire. Il soupira, regardant toujours les carreaux. Il se souvint alors qu'il devait aller voir le professeur Horace Slughorn. Il repensait à tout ce qu'il s'était passé au début de l'année, la prise du ministère, l'ascension de Voldemort, et tous ces gens disparus ou tués... Le seul problème, c'est qu'ils ne savaient pas quoi faire pour arrêter ça. Il savait que c'était en fusionnant leurs forces qu'ils y arriveraient...

Après cette pensée morbide et glauque, il passa ses fines jambes hors de son lit et se leva. Il n'était pas encore quinze heures, mais il était déjà fatigué. Il passa un pull, puis sa robe de sorcier, et prit dans son sac la bouteille et l'objet. Il mit son sac sur le dos et descendit les escaliers pour se rendre à la salle commune. Le jeune Fawcett se hâta ensuite de sortir, car l'atmosphère y était confiné. En effet, tous les élèves y étaient, ce qui créait un brouhaha incessant et désagréable. Il ne savait pas non plus pourquoi, mais depuis un certain temps, il s'était rendu compte que cet attroupement créait des odeurs de transpiration très fortes...

Il passa ensuite dans le trou, puis sortit dans le couloir. Il faisait très frais, et il ne sait pas ce que c'était. Il marcha en direction du grand bureau du professeur. Il aimait bien discuter avec lui, et étant membre du club du Slug, il était très apprécié du personnage. Malgré ses allures extravagantes, il était sympathique et assez réfléchi. Une fois arrivé devant son bureau, il frappa trois coups à la porte massive. Il attendit qu'on lui ouvre quand il entendit quelqu'un parler derrière. C'était un serpentard, qui insinuait que Marc avait reçu une retenue en cours de potion.

« Tu sais ce qu'il te dis, le petit Fawcett à sa maman? »

Il accentua la fin de sa phrase, car il répété ce qu'il venait de lui dire. Il connaissait très bien ce bougre d'infâme lourdeau, il voulait d'ailleurs 'casser la figure de Marc'. Il lui promettait depuis le début de l'année, mais Marc l'attendait toujours. D'un coup, il entendit du bruit derrière la porte. Il passa alors sa main dans ses cheveux pour les remettre en ordre et se redressa un peu.

"Les chatiments corporels seront pratiqués principalement par les Carrow qui seront à Poudlard afin d'y imposer le Sang Pur et d'éliminer tous ceux qui ne sont pas dignes d'étudier la magie..."

C'était ce genre de phrase que Horace avait trouvé dans une énième lettre destinée aux enseignants. D'habitude Horace ne prenait guère le temps de les lire mais Flitwick lui avait annoncé quelques jours auparavant que les Carrow avaient décidés de durcir le règime encore plus.

Pourquoi tant de haine, dans un monde ou tous les humains, sorciers ou moldus pourraient vivre en paix ?
Slughorn avait bien essayé au début d'année d'écrire des messages à des amis très haut placés mais le résultat était toujours le même : ils ne pouvaient rien faire puisque le ministère était tombé dans les mains des mangemorts.
Chaque jour la bataille semblait de plus en plus proche et jamais les couloirs de Poudlard n'avaient été aussi sombres. Slughorn essayait cependant de continuer sa triste vie d'enseignant, songeant fortement à prendre sa retraite définitive l'année suivante.

A présent l'imposant enseignant était attablé à son bureau et lisait le compte rendu d'un sommet d'alchimiste qui s'était déroulé quelques semaines auparavant lorsqu'il entendit trois coups resonner contre sa lourde porte. Le professeur fut si effrayé qu'il sursauta et du mettre sa main sur son coeur pour se calmer. Il fallait dire que ses nerfs étaient vraiment à vif en ce moment.

Lentement mais surement Horace saisit donc sa baguette magique et s'avança avec précaution vers la porte au moment où la voix menaçante d'un serpentard que Slughorn connaissait bien retentit et menaça Fawcett... Fawcett ?! Mais c'était un des membres du très prestigieux club de Slugh !

Le professeur de potions ouvrit alors la porte à la volée.

- Veux-tu t'en aller toi, ouste !

Puis il posa ses yeux sur le jeune gryffondor.

- Marc mon garçon, entrez donc je vous en pris mais ne restons pas sur le pas de la porte, les couloirs ne sont plus sûrs ces temps-ci.

Il se poussa et referma la porte une fois que Marc fut entrer dans le bureau ou ronronnait un feu chaleureux.

- Vous ne devriez pas vous promener seul dans les couloirs jeune homme...

Il avait perdu ses airs enjoués qui l'avait suivit dans toute son ancienne carrière et l'année précédente. A présent Slughorn semblait inquiet, fatigué et marqué par la mort de Albus Dumbledore.

Mais c'est qu'il reste ce vaut-rien de Serpentard! Décidément, il n'aimait pas cette maison, mais alors pas du tout! Il resté là, planté, avec ses yeux en forme globuleux. Il ressemblait un peu à un elfe de maison, avec ses oreilles. Cette pensée fit sourire et presque rire Marc. Il était occupé à l'imaginer en haillons que tout à coup la porte s'ouvrit à la volée. Tout de suite après, le gros professeur poussa un cri. Marc sursauta tellement fort qu'il perdit l'équilibre et faillit tomber. Décidément, ce prof' était fou... Même s'il faisait des cours intéressants, qu'il expliquait bien, il était quand même un peu cinglé. Il disait à l'elfe (mouhahaha) de déguerpir, et Marc ne pouvait qu'être d'accord. Puis Slughorn le regarda, vers ses petits yeux et ses sourcils grisonnants. Il était obligé de se baisser, et Marc de lever la tête. Il l'invita à entrer. Ce n'était que la seconde fois qu'il avait l'occasion d'entrer dans le bureau, mais l'endroit était assez sinistre. Il y avait quelques bocaux, remplis d'étranges substances de toutes les couleurs. Il levait la tête pour regarder le funeste décor dont été pourvu la pièce, mais il préférait ne rien dire.

Toujours en train de regarder les étagères, Marc écoutait les conseils du vieil homme, si on pouvait appeler ça des conseils. Puis il quitta un instant les toiles d'araignées des yeux, et les posa sur Horace. Il lui adressa un petit sourire et acquiesça de la tête. Décidément, ce professeur était gentil. Faisait-il ça avec tous les élèves? Ou juste avec ses chouchous? Ou peut être ceux de son club? Il ne le savait pas. Peut être que c'était pour les beaux yeux de Marc? Non, ça, ça ne se pouvait pas. Horace n'avait pas l'air comme ça. Mais avant qu'il lui demande l'objet de sa visite, il décida de lui annoncer.

« Monsieur, je suis venu vous apporter quelque chose »

Il ne savait pas trop comment s'y prendre, et paraissait un peu gêné. Il baissa un peu la tête, et se gratta la nuque. Maintenant, il ne pouvait plus reculer, mais comment faire? Il décida alors de faire comme s'il était avec un ami. Après tout, être le favoris d'un prof n'est pas donné à tout le monde. Il prit alors le sac de son dos, et le posa par terre. Tout en faisant semblant de chercher quelque chose, il parla d'une voix douce, sur le ton de la conversation.

« Ce n'est pas grand chose, vous savez, mais ce sont mes parents, ils y tenaient... »

Il esquissa un sourire et sortit une bouteille d'hydromel de son sac. Il la posa sur le bureau tout proche, en faisant un pas, puis revint vers le sac. Il en sortit un bocal d'un étrange substance. Et là, le drame... Son père lui avait adressé une lettre pour lui expliqué ce que c'était, mais il ne s'en souvenait plus. Il savait qu'avant de partir, il fallait qu'il vérifie quelque chose. Comment faire? Il réfléchit très vite, puis les mots sortirent de sa bouche seuls, comme si ce n'était pas lui qui les avaient prononcés.

« C'est de l'hydromel, et ceci, c'est du... du sang de Troll des Montagnes, il me semble que c'est assez utile pour les potions... »

Ouf! Il s'en est souvenu! Du sang de troll, oui, c'est bien cela, il n'y a aucun doute. Merci mon dieu! Maintenant, il ne restait plus qu'à savoir comment allait réagir Horace face à ces cadeaux...

[Attention Marc je te rappelle que Rogue ayant gardé l'année précédente son bureau dans les cachots Horace occupe celui du professeur de défense contre les forces du mal au troisième étage et que l'on peut lire dès la première réunion du club de Slugh que le professeur l'a aggrandit magiquement et que c'est un décor magnifique et chaleureux ]

Slughorn posa son regard sur le jeune homme. Alors comme ça il était venu lui apporter quelque chose. Malgré tous les dangers présents en ce moment il avait bravé les risques pour offrir des présents à son professeur de potions.

Soudain impatient Slughorn se mit à observer le sac d'un air avide et un sourire ravis apparut sur les lèvres du professeur lorsqu'il découvrit une bouteille d'hydromel et un bocal de sang de troll des montagnes ; un sang très rare...

- Mon cher Marc ! s'exclama-t-il en levant les bras vers le cieil.

- Vous me gatez beaucoup trop :dieu: Une délicieuse bouteille d'hydromel et... ohohoh du sang de troll... Un sang très rare à trouver et qui peut avoir des effets désastreux lorsqu'on ne sait pas le préparer. La première fois que je m'en suis servit j'avais seize ans et j'ai bien faillis perdre un oeil. Mais bon ne parlons pas de ça voulez vous.

L'imposant professeur se dirigea d'une démarche chaloupée vers Marc et lui serra la main avec vigueur.

- Merci mon cher, et vous remercierez également vos parents pour moi ! Et maintenant vous boirez bien quelque chose ? :champ:

Il saisit sa bouteille d'hydromel et son bocal de sang de troll et les rangea dans un tiroir de son bureau qu'il referma en donnant un coup de baguette magique.

Il se dirigea ensuite vers un petit bar et, toujours à l'aide de sa baguette magique fit apparaitre deux verres en cristal.

- Qu'est ce que je vous sers ?

Marc était amusé de voir le professeur si impatient. Il avait envi de rire, mais il le cacha derrière un petit sourire. Il regarda son œil... Il n'avait pas l'air en si mauvais état... Mais cela devait être amusant de voir Horace plein de sang de troll, très amusant... En tout cas, son œil allait surement mieux que sa main. Il cachait derrière un sourire qu'il avait une folle envie d'hurler à la mort. Il était tellement content qu'il lui pétrifiait la main en la serrant. S'il allait remercier ses parents? Bien sur que non! Ca va pas! C'est lui qui a eu cette idée, ses parents étaient même réticents quant à envoyer des cadeaux à ses profs... Mais après trois allés et retours de hiboux, c'était bon, ils avaient acceptés.

« Je n'y manquerai pas, professeur. Oui, je veux bien, s'il vous plait... »

Il vit mettre la bouteille et le bocal en sécurité. Il avait envi de rire tellement la scène était comique. Un gros monsieur qui marchait dans son bureau, évitant de faire tomber de justesses quelques bibelots à chaque pas... Mais là, c'est le drame... Que prendre pour boire? Il ne le savait pas... de l'alcool, pour lui faire plaisir? Si c'était pour vomir dans la minute qui suivait, ce n'était pas la peine... Seulement, l'alcool faisait bonne figure... De la menthe s'il vous plait... non, il ne pouvait dire ça. Et pourtant, il se voyait obligé...

« Oh, ce que vous avez, un verre de jus de citrouille me conviendra à merveille »

Le but principal, là, c'était de rester courtois. Toutes les bonnes manières étaient à déballer. La petite hésitation, les mots 'ce que vous avez' qui sont très importants, et puis ce que l'on désire à la fin. Il avait travaillé ces phrases pendant longtemps, et il les disait à merveille. Attendant qu'il le serve, il rajouta une couche de flagornerie.

« A quand la prochaine soirée du club, professeur? J'ai cru entendre que ce cher directeur ne souhaitait pas faire de bals cette année, cela serait dommage, ne croyez-vous pas? »

Il lui semblait que Slughorn n'aimait pas Rogue, comme tout le monde ici. C'est pour cela qu'il s'était permis cette petite plaisanterie. Il ne détestait pas forcément les soirées du club, non, mais il n'en raffolait pas. Il trouvait qu'une tous les mois suffisait amplement, et quand elles étaient bien espacées, il les appréciait.

- Du jus de citrouille ? s'exclama Horace en ouvrant de grands yeux.

Il observa un moment le garçon présent en face de lui et se rappela qu'il n'était pas encore assez grand pour consommer de l'alcool. Horace se calma donc légèrement, jetant de temps à autre des regards nerveux en direction de la porte de son bureau.

Il servit donc le jus de citrouille au jeune gryffondor et se versa pour lui-même un fond de whisky qu'il avala cul sec d'une main légèrement tremblante. Il s'en reversa ensuite une généreuse dose mais la garda cette fois-ci dans sa main.

- Arf ne me parlez pas de Rogue...

Il se rappelait de la rumeur ; Harry Potter avait répété que c'était Rogue en personne qui aurait assassiné Dumbledore du haut de la tour d'astronomie. Malheureusement c'était sa parole contre la sienne et le ministère, déjà corrompu n'avait pas suivit cette piste. Slughorn sera donc les dents et avala le contenu de son verre brutalement.

- Il n'y aura en effet aucun bal de Noël cette année et au final je n'en suis pas fâché. Je me vois mal faire la fête aux côtés des Carrow ou de Rogue...

D'après l'air présent sur le visage du vieil homme il ne portait pas ces trois personnes dans son coeur.

- La réunion ? Oh oui elle aura bientôt lieu mais finit les festivités et les soirées mondaines. Nous allons nous consacrer à l'anarchie, nous devons renverser le régime de Rogue ou je ne m'appelle plus Horace Slughorn !

Soudain prit d'un accès de colère il se leva une nouvelle fois dans un grincement de fauteuil et alla se resservir un verre de whisky.

- Asseyez vous donc ne restez pas debout !!

Alors comme ça, le professeur Slughorn n'aimait pas ce cher et bourru directeur... En même temps, qui l'aime? A part ces espèce de rapaces de Carrow, et ces espèce de mécréants de serpentard... Il ne comprenait pas pourquoi, à Poudlard, il n'y avait pas une révolte. Une révolte pour écraser cette maison et ces trois infâmes personnages... Ils était des centaines à pouvoir et à vouloir se battre, alors pourquoi ne pas le faire? Peut être, se disait-il, les professeurs attendaient un moment en particulier... Le professeur lui servit un bon jus de citrouille, malgré son air sceptique. Lui se servait quelques verres d'alcool pendant que Marc sirotait le sien. Il était en train de boire une gorgée quand il faillit tout recracher. L'expression du visage de son professeur était devenue furieuse, et il s'était même levé. Marc n'en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles. Le professeur d'habitude si calme, si jovial, s'était transformé en un vieux chien ayant la rage. Il aimait bien voir Horace comme ça, ça changeait, trouvait-il. Après tout, on troquait des soirées un peu barbantes contre de l'action dans Poudlard, ça ne pouvait qu'être bien! Il l'invita ensuite à s'assoir. Il ne pouvait que refuser, vu que les couloirs n'étaient pas très surs.

Il avait surtout peur que les Carrow arrivent. Quand il voyait un professeur les punir, ils enchainaient les élèves et serraient très fort. Marc n'avait jamais connu ça, et il était content. Certaines rumeurs disaient que les professeurs étaient soumis au sortilège Doloris quand ils ne respectaient pas les règles. Alors, si Alecto ou son frère arrivaient, ça irait mal pour Marc et pour Slughorn. D'une part parce qu'il ne pourrait pas justifier la présence de Marc dans le bureau, mais d'une autre part parce qu'il les trouvait un peu sado, et à la moindre petite chose qui n'allait pas, ils en profitaient pour taper.

« Oh, merci bien, Professeur, mais je ne peux pas. Vous savez comment sont les couloirs, en ce moment, et si quelqu'un nous voyait... »

Il lui adressa un petit sourire, mi-gêné mi-craintif. Il s'inclina en signe de respect puis se dirigea vers la porte. Il le remercia encore pour le jus de citrouille et entrouvrit la porte. L'important maintenant était de ne pas se faire prendre. Il passa sa tête dans le couloir froid, puis, il s'avança prudemment. Il jeta un dernier coup d'œil à droite puis à gauche, et quand il remarqua qu'il n'y avait personne...

« Au revoir professeur, bonne journée. »

Il sortit à toute hâte, forma la porte à la volée, puis se dirigea vers la tour de Gryffondor. Il courait à en perdre les jambes. Il ne voulait être vu par personne. Un groupe de serpentard était là, mais il les poussa pour se frayer un passage. Il ne s'arrêta pas, et en fit tomber un. Pas grave, il se relèvera... Ce sera pour tous les élève qu'il aura persécuté... Il courait, courait, puis il arriva enfin à la tour. Il soupira de soulagement, puis entra dans le trou.

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Fin pour moi, je te laisse clore =)