Connaître sans connaître [PV]

Comme à son habitude, Myrielle lisait allongée sur le canapé de la salle commune. Parce qu’elle était à Serpentard et qu’elle était une sang pure, elle n’avait rencontré aucune difficulté particulière durant ces premiers jours de cours. Elle surveillait de loin qu’il en était de même pour ses proches mais elle se faisait discrète. Elle n’était pas encore totalement remise de ses blessures et elle ne voulait pas risquer un conflit ouvert, elle se connaissait… D’autre part, elle était bien plus efficace en restant une Serpentard docile qu’en jouant la rebelle insoumise car alors sa voix n’aurait plus aucune valeur, elle serait juste considérée comme une traître à son sang dans la même veine que les Weasley. Elle avait vaguement trafiqué son arbre généalogique pour y mettre Clara qui était d’origine moldue, elle ne savait pas encore si ça fonctionnerait ou non… elles verraient bien. Ses autres amis – sauf Wendy dont elle avait peu voir pas de nouvelles – avaient de la famille sorcière dans leur entourage, ils ne seraient donc pas les premiers visés par les nouvelles lois.

La jolie rousse pensait à son arbre refait tout en tournant entre ses doigts son poignard. Une fois n’est pas coutume, elle avait beau être dans un endroit publique, elle était seulement habillée d’une nuisette en soie courte rouge. Ses longs cheveux roux clairs étaient éparpillés sur le canapé et elle semblait songeuse. Elle l’était. Alexis lui manquait et les évènements de l’été passé tournait encore dans son esprit. Drago avait disparu, Nathan était momentanément hors course, quoi d’autre ? Elle ne savait pas encore de quoi demain serait fait mais elle avait accompli plusieurs bonnes actions. Peut-être que le Choixpeau s’était trompé et qu’elle n’avait pas sa place à Serpentard. Elle avait envie de parler à Dawn…

Au moment où cette idée la traversa, elle entendit un bruit. Elle se releva légèrement, pensant que peut-être c’était son amie, mais le regard qu’elle croisa, pour bleu qu’il était, n’appartenait pas à la russe. Il s’agissait de Quentin Montgomery… le seul serpentard assez bête pour sortir avec Bones. Plus sérieusement, Myrielle aimait bien Quentin si ce n’était qu’effectivement entre Susan et elle ce n’était pas précisément le grand amour. Aucune guerre ouverte n’était à déplorer mais Myrielle ne voyait vraiment pas ce que ses camarades – proche d’elle ou non – pouvait trouver à cette poufsouffle fadasse. Elle gardait cependant depuis longtemps cette pensée pour elle et elle comptait bien continuer.

« Bonsoir. » Dit-elle d’une voix neutre avant de se laisser retomber dans le canapé et de continuer à jouer avec son poignard. Les bleus avaient disparu de sa peau blanche presque entièrement découverte mais de nombreuses marques de poignards étaient encore visibles qu’elles datent du dernier combat ou de son enfance… Elle n’y prit cependant pas garde. Elle se moquait complètement du regard d’autrui et encore plus de celui de Quentin. Enfin… Il était le cousin de son petit ami, de son meilleur ennemi et l’un des amis de sa meilleure amie donc ce n’était pas non plus comme s’il n’avait pas de consistance aux yeux de la rousse comme c’était le cas pour la plupart de la population de cette école. Non, c’était plutôt qu’elle ne s’en sentait pas assez proche pour lui cacher ses cicatrices. De toute façon, il n’en avait rien à faire n’est ce pas ?

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La dernière année des plus anciens de Poudlard commençait, mais elle commençait mal. Si les sangs purs avaient été épargnés par les nouveaux décrets interdisant l'accès à Poudlard aux enfants de moldus, ce n'était pas le cas des dizaines et dizaines d'enfants qui devaient ou frauder ou fuir. C'est là qu'on se rend compte en fait, que Quentin n'a que – ou presque – des amis sangs pur, pas sang mélés attention, sang pur! Dawn, Raphaël, Myrielle, ainsi que tous ses proches ne craignaient rien cette année, du moins tant que leur comportement serait irréprochable.

Quentin avait passé une journée arrassante, il y avait plus de sang de bourbe à Serpentard qu'on ne l'aurait cru. En temps que sang pur, Quentin n'attachait d'ailleurs presque aucune importance au sang des élèves de Poudlard (sauf quand ça pouvait vous foutre une année en l'air), ainsi, il était l'un des rares Serpentard à parler à tous les élèves sans éprouver la moindre gène. Depuis que Quentin était préfet de sa maison il avait comme développé un instinct paternel envers les élèves plus jeunes que lui (tous pour ainsi dire) et ne pouvait s'empêcher de vouloir leur bien en toute circonstances, même quand ses petites teignes de 1ères années semblaient bien décidées à lui pourrir la vie.

Ainsi Quentin avait passé la journée à mettre en garde ses élèves des deux nouveaux professeurs de Poudlard, à savoir Alecto et Amycus Carrow, et à les obliger à se tenir à carreaux en cours. Le moindre faux pas, même pour les sangs purs (et en particulier pour les nés-moldus) pouvait être tragique, il en savait quelques choses. Plus que fatigué, le vert et argent prononça à voix haute le mot de passe de sa salle commune et se dirigea directement près du feu, dans un des fauteuils en cuir qui tronaient là. Il fut déçu de constater qu'il n'était pas seul. Passer quelques instant auprès du feu, seul, était pour lui d'un grand réconfort, il avait parfois aussi besoin d'un peu de solitude.

Le préfet fut néanmoins moins surpris de constater qu'il s'agissait de Myrielle, qu'il pouvait aisement classer dans la catégorie ami. Mais le coeur n'y était pas, à tel point que même s'il avait vu Dawn ou Raph' il aurait été contrarié de ne pas être seul, il répondit donc assez froidement. « Bonsoir. » Quentin aurait voulu être seul et avait même été surpris Aha t'as eu peur, avoue ! de la présence de quelqu'un, il n'en montra cependant rien en s'asseyant sur un fauteuil, juste en face de Myrielle.

Le préfet planta ses yeux sur la jeune fille, qui était pour l'occasion pas franchement très vétue. C'était Myrielle après tout, mais ça ne génait nullement Quentin, qui n'était pas ce qu'on pouvait apeller un voyeur. Il n'était non pas géné mais plutôt intrigué, intrigué de voir autant de blessures sur les jambes de la jeune fille (non non, il ne regarde pas). Ca ne le regardait pas après tout, et il ne se risquerait pas à aller lui poser la question. Non il n'était pas curieux et puis de toute manière, le Serpentard doutait que la réponse lui plaise. C'était Myrielle Symphonie après tout, et le peu qu'il savait d'elle, n'était pas franchement “courant”.

Qui était Quentin par rapport à Myrielle ? Sur l’échelle de ses nombreux amis… il était plutôt en bas de l’échelon. Ils se parlaient d’une manière cordiale mais toujours de tout et de rien, plutôt de rien d’ailleurs, et avait des rapports trop superficielles pour compter. En réalité, aux origines, si Myrielle avait accepté Quentin au sein du cercle des Serpentards « in » (on sait tous ce qu’elle fait à ceux qui sont hors du cercle, n’est ce pas Siegfried ?) c’était parce qu’il était le cousin d’Alexander – et oui, Myrielle connaît presque tout les arbres généalogiques des sangs purs, surtout celui de la famille qui a tué ses parents – et aussi parce que Dawn l’aimait bien. Après, il y a eu Alexis qui avait déjà du mal avec sa famille alors ce n’était pas dans l’intérêt de la rousse d’en ajouter une couche… Mais il était évident qu’entre Quentin et Myrielle, pour amicale que cela soit, il ne fallait jamais sortir des sentiers battus. En parlant de battre, Myrielle tenait toujours son poignard… Son regard bleu pâle, presque blanc, fixait un point au-dessus de la cheminée et sans crier gare, elle jeta son arme qui se ficha sur une araignée qui l’agaçait depuis quelques minutes. Sans dire un mot, elle se leva et alla récupérer son arme qu’elle essuya avec un mouchoir. D’où le sortait-elle vous demandez-vous ? Et bien même en nuisette courte, Myrielle porte toujours une gaine en cuir au niveau de la cuisse pour attacher son arme. Dans une pochette, elle mettait le mouchoir qui pouvait éventuellement servir à nettoyer le sang (de lapin ou d’oiseaux entendons nous bien) avant qu’il ne sèche et n’enlève de son tranchant à la lame. Après certains se demandent encore pourquoi Myrielle a pour réputation au bout de sept année d’être dangereuse.

Son opération de nettoyage effectuée, elle retourna à sa place dans le canapé d’un air nonchalant. Ce dernier quitta bien vite son visage pour être remplacé par une grimace car alors qu’elle faisait le geste de se coucher dans le canapé, une douleur la prit à nouveau. Elle n’émit aucun son et reprit lestement une expression neutre. Elle chercha des yeux son sac dans lequel se trouvait forcément son baume magique. Il était aux pieds du fauteuil de Quentin… Flemme quand tu nous tiens, elle n’avait pas le courage de se relever. Son unique geste consista à remettre son poignard dans sa gaine. Il n’était pas exclue qu’elle rejoue avec plus tard mais pour le moment elle n’en avait plus envie, ça ne l’amusait plus. La Symphonie est lunatique, c’est peut-être la première des choses à savoir.

« Peux-tu me passer le pot qui se trouve dans ce sac s’il te plaît ? » demanda-t-elle d’une voix calme à son camarade tout en étendant ses longues jambes et en scrutant d’un air inquisiteurs ses plaies. Pourquoi fallait-il toujours que Nathan vise les jambes ? A cette question silencieuse, elle obtint une réponse immédiate… viser les jambes fait perdre l’équilibre à l’adversaire et permet de prendre l’avantage… de même que viser l’avant bras fait lâcher l’arme ou la baguette et éloigne tout danger de contre-attaque. Elle était vraiment une bonne élève, elle avait bien retenu les leçons de son frère. Dommage que lui sache aussi bien les appliquer. Elle n’était pas guérit des cicatrices de son enfance mais avec les plaies de cet été, elle avait l’impression de ressembler à… Maugrey tiens ! En plus sexy évidemment. Voilà bien pourquoi elle ne pouvait pas se permettre de protéger activement ses camarades… Elle était encore trop faible et elle souffrait physiquement… mais Sainte Mangouste n’était pas vraiment son lieu de villégiature favori et l’araignée dont le cadavre brûlait en ce moment même dans les cendres de la cheminée pouvait témoigner que même blessée Myrielle restait plutôt douée dans son domaine de compétence…

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Quentin fut assez surpris de voir un poignard voler pour se planter – exactement – dans une araignée, qui trotait sur la cheminée. Tout le monde savait que Myrielle était plutôt adroite avec un poignard, le voir était bien plus impressionant. « Pas mal... » Fit-il ironiquement. Il était en réalité assez bluffé de constater à quel point elle était douée. Peu de personnes arrivaient planter un poignard pile sur une araignée à quelques mètres d'elle, et sans prendre la peine de viser, Quentin le premier. Le préfet resta de marbre et continua à regarder Myrielle dans les yeux.

En temps que préfet il aurait du confisquer son arme à la jeune fille, parce qu'elle pouvait très bien être dangeureuse pour d'autres élèves. Mais il connaissait assez Myrielle pour savoir qu'elle n'irait pas embrocher le premier 1ère année qui passerait, puis dans tous les cas, il n'avait pas envie de lui chercher des noises maintenant, il n'était pas d'humeur, et Myrielle n'avait pas l'air non plus. La belle rousse (Qui a dit que Quentin aimait les rousses ?) se leva pour aller récupérer son poignard, et l'essuyer dans un mouchoir. La jeune fille se rassit ensuite toujours en face de Quentin, en gratifiant son visage d'une légère grimace.

Elle avait mal apparement, et Quentin avait bien compris que la douleur venait de ses jambes. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire ? D'un côté ça ne le regardait pas, mais d'un autre c'était sacrément préoccupant de voir une amie, une camarade du moins, blessée ainsi. L'esprit du Serpentard partit ensuite dans de longues hypothèses assez sortides qu'il vallait mieux taire. L'explication devait être logique, mais elle ne devait certainement pas être courante, c'était certains. Myrielle lui demanda s'il pouvait lui passer un pot dans son sac, le jeune homme répondit naturellement en se baissant pour l'attraper. « Oui. » Il se saisit du pot de se leva pour l'apporter à la jeune fille.

Arrivant près d'elle, le préfet lui tendit ce qu'elle demandait, ne pouvant s'empêcher de tomber sur ses multiples blessures. C'était plus fort que lui, il ne pouvait pas se taire. « Tu devrais aller voir Mme Pomfresh pour ça... » La pauvre devrait souffrir assez férocement et Quentin ne pouvait s'empêcher d'admirer son courage. Dire qu'à la moindre égratignure certaines filles pleuraient pour sortir de cours et se diriger vers l'infirmerie, elle, pansait ses blessures seules, et sans rien dire.

Quand Myrielle eut attrapé son du, Quentin se redressa et recula légèrement, pour ne pas violer l'intimité de la jeune fille. En même temps, c'était elle qui était aussi peu vétue devant lui, elle ne devait pas avoir autant de complexes que ça. Si on connaissait bien Myrielle en fait, on savait qu'elle n'en avait presque aucun, ce qui n'était pas pour déplaire à quelques élèves. Quentin lui, avait toujours été focalisé sur ses études, et n'avait été attiré par les filles que trop tard, bien après que Myrielle connaisse son premier petit ami.

Mais là n'était pas la question, rien à voir avec du désir, c'était de la politesse, qu'elle le veuille ou non il n'avait pas à la regarder ainsi, surtout sachant qu'elle avait un petit ami qu'elle devait aimer. Quentin détourna donc le regard des jambes de la jeune fille pour le planter avec volonté dans ses yeux bleus. Son regard était dur, car inquiet. Bien que Myrielle ne soit pas une amie proche, ils avaient le même cercle d'amis et Quentin s'inquiétait de toute manière de la santée de ses amis, tout comme celle de ses camarades. Surement son statut de préfet...

Au « Pas mal » de Quentin, Myrielle n’avait bien entendu rien répondu, mais cela n’empêchait pas qu’elle avait eu un sourire entendu à l’intention de son préfet. La jolie rousse n’hésitait jamais à se servir de ses armes et pourtant aucun préfet ou professeur ne les lui avait jamais confisqué. Pourquoi ? Peut-être parce qu’elle savait toujours dosé ses actes. Elle n’avait jamais blessé sérieusement personne si ce n’est ce cher Alexander et officiellement ses petits poignards servaient à l’élevage de sa précieuse, sa belle Preciosa… son faucon bien aimé. Evidemment, lorsqu’elle s’en était prise publiquement à Siegfried, ça avait commencé à sentir le roussi, mais à l’époque Dawn était encore préfète et Siegfried l’avait ouvertement provoqué alors… Cette affaire était tombée dans les oubliettes. De toute façon, avant de réussir à les lui prendre, il faudrait goûter à leur lame et elle doutait que quiconque soit assez fou pour essayer.

Ensuite vint le moment où Myrielle eut besoin de son onguent pour soigner ses plaies. « Merci. » Répondit-elle simplement quand Quentin lui tendit le pot. Elle s’amusa ensuite de ce qu’il n’osait pas regarder. S’il savait le pauvre chéri… Mais bon, elle respectait sa pudeur hein, ça prouvait que c’était un brave garçon même si Myrielle n’en avait strictement rien à faire qu’on la mate. Au contraire, la provocation était l’un de ses passe temps. Heureusement qu’Alexis n’était pas du genre jaloux tiens…

En revanche, la seconde partie de ce que Quentin venait de dire la fit beaucoup moins rire. Il la prenait pour qui ? En plus ce n’était pas « Tu devrais peut-être » mais seulement « Tu devrais » ehoh, elle subissait ce genre de plaie avant qu’il sache lire ce grand dadais ! Elle savait encore ce qu’elle avait à faire ! Mais zen restons zen… Myrielle leva une jambe avec grâce et passa la main sur ses cicatrices avec un sourire malicieux. Evidemment, ce geste fit glisser sa nuisette mais puisqu’il ne regardait pas, ce n’était pas grave n’est ce pas ? Oui, Myrielle est une sulfureuse peste… On le sait déjà.

« Voyons, pourquoi devrais-je aller voir cette chère infirmière ? Je suis assez grande pour me soigner moi-même… » Elle laissa sa jambe retomber mollement sur les coussins des canapés et elle se releva pour regarder son camarade, son coude posé le haut du siège pour soutenir son visage. Elle resta silencieuse quelques secondes avant de lâcher non sans ironie « Je sors de Sainte Mangouste mon cher Quentin, l’infirmière ne pourra rien de plus qu’eux pour moi. Mais c'est gentil de t'en soucier. » Ce qui était à la fois vrai et faux (pour l'infirmière hein) car en réalité, sa crème miracle c’était l’infirmière de Poudlard qui la lui fournissait depuis sa quatrième année à Poudlard. Elle devait aller une fois par mois chez la vieille femme pour une visite de routine… et pour renouveler le sortilège qui diminuait ses cicatrices. Mais en ce moment, les nouvelles étaient trop fraîches, ça n’aurait aucun effet. Bref, de toute façon, elle avait envie d’ennuyer un peu Quentin, pas méchamment évidemment, mais juste de le taquiner gentiment. Elle ne l’avait jamais beaucoup fait mais ça le détournerait peut-être de ses histoires de blessures. « Tu sais, d’ici deux ans nous serons cousins par alliance. Tu ne trouves pas ça amusant ? » Et elle replongea son regard pâle dans celui de son préfet. C’était quand même dommage qu’Alexis ne soit plus là, elle lui aurait volontiers raconté cette tentative de discussion avec son cher cousin de la branche des tout-court. Bah, Myrielle Montgomery ça ne sonnait pas trop mal après tout ! Non ?

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Comme on pouvait s'y attendre (ou pas) Myrielle refusa d'aller voir l'infirmière et ce de manière très délicate. D'un côté Quentin ne pouvait cesser de l'admirer. Ou bien elle était totalement givrée et elle ne se rendait pas compte de l'état de ses blessures, ou bien elle était extrèmement courageuse et arrivait à surmonter cette difficulté seule, comme s'il s'agissait de sa croix. Ça l'était peut être après tout, Quentin n'avait jamais rien su de la vie de Myrielle, hormis ce que Dawn lui en disait. Puis de toute manière, il ne voulait pas en savoir d'avantage, partant du principe qu'ils n'étaient pas spécialement amis et que ça ne le regardait donc pas.

« Si tu le dis... » Répondit un Quentin résigné, pas motivé pour en dire plus. Mais ça c'était avant qu'elle ne lui apprenne qu'elle avait séjourné à Ste Mangouste pour ça. Il s'en étonnait ? Vu les blessures, il n'y avait en fait rien de moins logique, c'était même plutôt rassurant qu'elle soit déjà allée consulter. « Sainte Mangouste ? » Demanda t-il d'un air étonné. Il était en effet assez surpris de savoir que la Serpentard avait eut besoin durant ses vacances d'aller à Ste Mangouste, surtout pour ce genre de blessures.

Le préfet n'en rajouta pas plus, il offrait une occasion à Myrielle de lui expliquer si c'était aussi grave que ça en avait l'air, mais il pouvait toutefois concevoir qu'elle ne veuille en parler, ce que la question permettait aussi. La jeune fille leva ensuite sa jambe pour y étaler là aussi de la paumade. La nuisette de la jeune fille tomba mais Quentin ne la regarda pas, ses yeux étaient rivés sur ceux de la rousse, et n'y bougeant pas. Son petit air malicieux laissait tout de même croire qu'elle avait voulu jouer avec Quentin juste pour voir s'il était comme tous les autres garçons. Raté chérie, on est un gentleman ou un ne l'est pas !

Myrielle reprit ensuite la parole pour dire à Quentin que dans deux ans (Elle a déjà planifié son mariage !) ils seraient tous deux cousins par alliance. Quentin était loin d'oublier que Alexis, son cousin sortait avec Myrielle, mais en ça il n'avait pas fait le rapprochement qu'elle pourrait un jour être sa femme. « Si très... Vous comptez vous marier ? Toutes mes félicitations alors. » L'année était au mariage apparement, ne manquait plus qu'Elea et les perfects avaient toutes un avenir tracé. Dawn avec Isaac, Myrielle avec Alexis. Dans l'histoire Quentin se sentit légèrement en retard. Mais après tout, il ne comptait pas faire des promesses d'avenir à Susan avant d'en être vraiment sur, question de respect.

Quentin avait semblé surpris à sa mention de Sainte Mangouste… Il n’y avait pourtant pas de quoi, surtout en ce moment avec tout les mangemorts qui traînaient même dans les écoles. On pourrait bien entendu croire que Myrielle (sang pur, belle et forte) serait épargnée par la violence mais ce n’était guère le cas… D’ailleurs, sans ses influents amis, elle ne savait pas si aurait pu revenir à Poudlard. Plus que les Symphonies (dont elle était l’un des derniers spécimens vivants) c’était les Montgomery dont Quentin faisait parti ou les Kostovak qui faisait qu’on laissait Myrielle dans une relative tranquillité… C’est ça d’avoir des amis ou des amants haut placé. En parlant d’amant… ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu ce cher Damian en tête à tête (bien que le russe n’ait jamais réellement intéressé Myrielle qui préférait les blonds… point commun avec Alexander mais au masculin XD).

« J’ai eu un léger différent avec mon frère. Il sait lui aussi très bien manier l’arme blanche… j’ai donc passé le mois d’août à l’hôpital. Tu auras sans doute remarqué mon absence aux fiançailles de Dawn. » Non qu’elle tienne vraiment à voir son ex-petit ami mais par amitié pour Dawn elle y serait aller si ses jambes l’avait porté. De même qu’elle irait au mariage d’ailleurs… Elle avait déjà deux mariages de prévu cet été : celui de Dawn et celui d’Edward, le frère de Quentin. Ce serait chouette. Elle adorait les mariages et en plus, elle faisait les robes !

« On se mariera oui. Nous n’avons pas le choix… je suis une Symphonie. C’est appartenir à Alexis en tant que sa femme ou à Drago en tant qu’autre chose. Tu ne sembles pas très au courant de nos us et coutumes pour un sang pur. » remarqua-t-elle d’une voix qui ne contenait aucun reproche les sourcils froncés en signe d’interrogation. Il est vrai que les Montgomerys avaient une mère un peu particulière. Cela jouait probablement sur le fait que Quentin ne savait pas pourquoi la jolie rousse était quasiment obligé de pousser son petit ami à l’autel. Non que cela la gêna. Elle était plutôt ravie d’avoir trouver l’homme de sa vie et puis, ce n’était pas parce qu’ils se mariaient qu’ils devaient obligatoirement précipités les choses ou freiner leurs carrières. Tout ceci était très clair dans l’esprit de Myrielle. La seule urgence était de changer de nom de famille… et encore, elle avait temporisé ça à un an après sa sortie de Poudlard car Drago n’était pas encore décidé à la laisser lui échapper… Saleté de morveux blond va >.<

« De toute façon, je suis loin d’être la première à vouloir me marier. Ton frère épouse Maiden cet été non ? Je fais sa robe. Elle est assez jolie mais… un peu frappée… enfin peu importe. Edward fait ce qu’il veut après tout. » Et elle ponctua sa phrase d’un haussement d’épaule. Myrielle ne connaissait ni Roze, ni Edward personnellement et elle se fichait pas mal de ce qu’ils pouvaient faire ensemble du moment qu’Alexis lui approuvait… et bien elle suivait. Et puis, Alexander était ami avec l’allemande, ce qui était un bon point pour sa future cousine par alliance…

Si à chaque fois que Quentin avait eu un différent avec Victoria celle ci avait terminé à Ste Mangouste, on aurait quand même eu des soucis à se faire. Myrielle elle, ne semblait pas génée de sa “relation” avec son dit “frère” mais au fond, il y avait peu à parier qu'elle se confit entièrement sur le fond de ses relations fraternelles, ce que Quentin pouvait tout à fait comprendre. Quentin préféra ne pas dévoiler ce qu'il pensait véritablement de cette histoire, parce qu'il partait du principe que Myrielle avait seulement dit ça pour politesse, seulement pour s'expliquer, et qu'elle n'avait surement aucune envie d'entendre les pensées non-prononcées de son préfet. « Charmant ton frère... J'espère qu'il a été arrêté. » Là aussi, il y avait peu à parier que le dit criminel (car ça ne pouvait qu'en être un) était chez Détraq-land, pour la simple et bonne raison que le ministère lui-même était depuis trop longtemps corrompu.

Quand Myrielle lui laissa entendre que la raison de son absence au fiançailles de Dawn était celle ci, Quentin hocha la tête. Il avait bien évidemment remarqué (quand même!) que la meilleure amie de Dawn n'était pas présente à la journée, ce que Quentin avait mis sur le dos d'un empêchement personnel, et non d'une non-envie de participer aux festivités.

Quand Myrielle expliqua au préfet les raisons de son mariage, Quentin n'en fut pas surpris, non il savait que Myrielle appartenait toujours à cette vermine de Drago, et qu'un mariage était pour elle bien plus qu'une simple promesse d'amour. Il savait bien évidemment aussi qu'elle allait épouser Alexis, étant donné qu'elle venait juste même de lui donner approximativement la date du mariage. Ainsi quand la sulfureuse rousse mis en doute plus ou moins explicitement, les connaissances de Quentin et matière de généalogique et de pureté de sang, celui ne put s'empêcher de sourire. Avait-il donc l'air aussi niais qu'il ne l'était ? « C'était juste une question rhétorique... » Lança t-il pour seul argument, elle comprendrait la suite.

Comme si Myrielle voulait justifier son mariage (ce qui n'était pas nécessaire pour Quentin en fin de compte) elle ajouta qu'elle n'était pas la seule à vouloir se marier. Oui, le préfet des verts et argents avait eu vent de “quelques” célébrations d'ici les mois et les années à venir, à commencer par son frère, Edward. « Oui. » Se contenta t-il de répondre à la question de Myrielle. Il se gardait bien d'avoir lui, un avis tranché sur Roze. Elle était gentille, pas désagréable et sortait avec son frère, ça lui suffisait. Non pas que Quentin ne s'en interesse pas, mais il ne voulait pas faire passer la vie de son frère avant la sienne, mariage ou pas.

Quand Quentin entendit ensuite dire que Edward faisait ce qu'il pouvait, il était on ne peut plus d'accord, et ne voyait d'ailleurs pas en quoi Myrielle ou qui que ce soit avait son mot à dire. S'il y avait bien une chose dont Quentin avait horreur, c'était qu'on critique en mal les relations des autres, en particulier quand elles étaient amoureuse. Il en avait bien assez souffert les deux dernières années pour savoir ce que cela faisait. Tentant néanmoins de faire la conversation à Myrielle (histoire de pas passer pour l'intello barbant qu'il était quelques années plus tôt), le préfet ajouta d'un ton détaché. « Que penses-tu des Carrow ? » Pas la peine d'y mettre les formes, Quentin avait horreur de ça. Il voulait savoir ce qu'elle en pensait donc il demandait point final. Après tout lui, n'avait rien à cacher... ou presque.

Une nouvelle fois la jolie rousse haussa les épaules d’un air décontracté. Son frère n’avait pas été arrêté, pas cette fois. Cela étant, c’était mieux comme ça. Il fallait qu’ils règlent leurs problèmes en famille. Notons, au passage, que Myrielle riait toujours beaucoup quand Alexander ou Alexis lui racontait les affres de la famille Montgomery. Comme elle aimerait avoir ce genre de problèmes ! Mais elle avait trop de respect pour Quentin pour exprimer ouvertement ce qu’elle en pensait. Il n’était aucun des deux hommes de sa vie, il aurait été dans l’incapacité de comprendre son hilarité. « Arrêté ? Tu rigoles ? Il a eu plus mal que moi ! » Elle l’avait joué fine lors de ce duel. L’ego de Nathan n’était pas prêt de s’en remettre et ça mettait en joie la partie sadique de la jeune Symphonie. « Et puis en ce moment, on arrête pas les mangemorts. » Elle grimaça d’un air de dire qu’elle trouvait ça ridicule mais ne le formula pas à voix haute. On ne sait jamais, les murs ont peut-être des oreilles au sein de du château !

Au fait que sa question était purement rhétorique, elle ne répondit rien. Quentin était réputé pour être un monsieur je sais tout et Myrielle pensait sincèrement et sans arrière pensée qu’il ne pouvait pas comprendre ce que sous tendait les histoires de mariages dans sa vie. Elle était orpheline de père et de mère, son frère l’avait élevé dans la violence et le sang… quant à Drago, même si elle l’aimait bien, l’idée de lui appartenir à vie n’avait rien de plaisant pour Myrielle. Elle était une « sans famille », comme Rémi, le héros du roman d’Hector Malot. Sauf qu’il n’y aurait pas d’happy end pour elle, elle avait déjà tout perdu. Mais quelqu’un pourvu de six frères et sœurs et d’une ribambelle de cousins plus merveilleux les uns que les autres (total subjective la Myrielle) ne pouvait pas comprendre ce qu’on ressentait quand on était seul. Alors non, sa question n’avait rien eu de rhétorique. Du moins pas pour elle. Il n’y avait que Dawn dans cette école qui fut en mesure de la comprendre, et encore, pour elle tout était maintenant réglé au mieux.

Machinalement, Myrielle porta la main à son cou où pendait l’initial de son prénom en or que lui avait offert Dawn voilà deux ans (ou plus, elle n’avait pas la notion du temps). Il tombait délicatement dans son décolleté et, une fois de plus, le côté sadique de Myrielle fit surface tandis qu’une pensée fugitive traversait son esprit. Quel dommage que Quentin ne soit pas sensible à ses charmes. Elle adorait pouvoir jouer avec lui (innocemment s’entend) pour faire un peu enrager cette bique de Bones ! Cela aurait été de bonne guerre. Elle lui avait bien volé Alexander, elle ! Saleté de Poufsouffle à la noix >.<

Mais là encore, Myrielle en resta à la pensée. D’un geste las, elle se leva, quittant le canapé pour se diriger lentement mais avec grâce vers la cheminée. Elle réchauffa ses membres endolories aux flammes avant de répondre à Quentin sur le sujet des Carrow.

« Tant qu’ils ne font pas de mal à mes proches, je n’en pense rien. » Puis, sortant son poignard et quittant Quentin des yeux pour les poser sur la lame, elle continua d’une voix sourde. « Mais qu’ils touchent à un seul de leur cheveux et je veillerais à ce qu'ils subissent le même sort que l'araignée de tout à l'heure. » Et il ne fallait pas mettre sa parole en doute : elle le ferait si c’était nécessaire.

Quentin eut quelques instants plus tard qu’il ne fallait pas se frotter de trop près à Myrielle Symphonie. Son frère avait apparemment eut bien plus mal qu’elle, ce qui n’était pas franchement rassurant quand on connaissait la belle rousse et qu’on voyait son état (et encore là, elle était rabibochée, heureusement !). Puis son frère était un mangemort et il était vrai qu’avec les temps qui courraient, les mangemorts à Azkaban étaient plutôt rares. Quentin n’était pas très à l’aise sur le sujet (oui ses frères et sœurs lui, bien qu’agaçants par moment, étaient tous sains d’esprits) et ne répondit donc pas à la Serpentard.

Myrielle se leva et alla se placer devant la cheminée. Contrairement à ce qu’elle croyait, Myrielle était tout à fait le genre de fille de Quentin. Déjà elle était rousse (bon plan), puis elle était assez bien formée, quiconque pouvait vous le dire. Ainsi le préfet ne lutait pas contre une quelconque envie en étant en présence de la Serpentard, c’était juste qu’il ne se posait même pas la question de savoir si elle l’intéressait ou non du moment qu’il était avec Susan. Et qui disait Susan, disait fidélité ce qui rimait aussi assez bien avec « petite amie » plus généralement. Non Quentin ne luttait pas, mais fut un temps où le jeune se plaisait à admirer la belle rousse déambuler dans la salle commune, le visage caché derrière un livre de métamorphoses mais là, son cœur était pris par une autre rousse.

Quand Myrielle menaça les Carrow si jamais ils s’en prenaient à un de ses proches (surtout bien ta Scott alors, conseil d’ami), Quentin resta de marbre. Pas question qu’il lui dise le fin fond de ses pensées, ça, seule Susan les connaissait, et Raphaël à la limite, mais il ne se risquerait pas à mettre quelqu’un au parfum, même si celui-ci était digne de confiance (on n’est jamais trop prudent face à une petite gorgée de Véritasérum). De plus il s’agissait là de Myrielle, et même si elle n’était pas réputée pour sa bêtise (coucou Mayan ! Coucou !) elle n’était pas franchement réputée pour son intelligence hors du commun (sans vouloir être méchant).

Ainsi le préfet se décida tout de même à répondre, parce qu’au fond, il avait un jeu à jouer et ça n’allait pas se faire tout seul. « C’est très courageux de ta part... » On sentait bien que sa phrase n’était pas terminée, d’ailleurs, presque immédiatement, il rajouta : « Mais fais bien attention à toi, Rogue et les Carrow ne sont pas les plus dangereux… » Ca devait sonner comme une menace, alors qu’au fond ce n’était juste qu’un conseil visant à protéger Myrielle. Il ne voulait surtout pas prendre le risque de montrer qu’il était farouchement opposé aux Carrow, ça aurait été incroyablement stupide de sa part.

Quentin ne bougea pas et continua à fixer Myrielle. Pas question qu’elle croit (qu’elle sache) que son préfet n’était pas aussi fidèle à sa maison qu’il aurait du l’être, mais au fond, si être intelligent et rusé équivalait à détester tous ceux qui avaient le sang impur, mieux valait encore être stupide (ce que certains comme Crabbe et Goyle n’avaient pas bien assimilé, puisqu’ils étaient anti-enfants de moldus et à la fois profondément crétins). Cette petite discussion avec Myrielle s’était révélée assez intéressante, pour le moins surprenante certes (chacun sa famille hein…) et il était certain que Quentin à partir de cette discussion là ne verrait pas Myrielle comme une écervelée de première, qui agissait simplement sur un coup de cœur. Non en fait, elle avait bien plus de raison qu’elle ne le disait.