Premier cour [Tous les élèves]

La mine renfrognée de Susan (qui n'allait pas tarder à fonder un club avec Neily, si elle persévérait dans cette voie), en disait long sur ce qu'elle pensait du petit discours introductif de Kurt Reeves. S'il y avait bien une chose qu'elle détestait au moins autant que les professeurs adeptes de la punition excessive, c'était bien les enseignants qui voulaient à tout prix faire croire que "Yo mes frères, on va bien s'éclater, tous ensemble, vous allez voir !" , bref, ceux qui se croyaient les meilleurs amis de leurs élèves et surtout "Si vous avez un problème n'hésitez surtout pas à venir m'en parler. Je suis votre grand-père, votre grand frère, votre papa, votre chien aimant et je jure solennellement que jamais je n'irai répéter ce que vous me dites en conseil de classe. Ou alors ce sera pour votre bien !"
Certes, Reeves n'avait pas exactement formulé les choses en ces termes, mais on sentait néanmoins qu'il n'en était pas loin. La rouquine contint d'extrême justesse un soupir agacé et roula des yeux de manière plus que significative. Toute cette mascarade était franchement ridicule !

*Runes Antiques ? Non mais vraiment ! Qu'est-ce que c'est que cette question ? Une manière déguisée de mener une petite interrogation surprise ? En tout cas, ce n'est pas très subtil !* songea-t-elle en haussant les sourcils. Kurt Reeves avait dû être Gryffondor Serpentard dans sa folle jeunesse.

Son statut de préfète doublé d'un droit d'aînesse indéniable sur le reste de la classe (mon Dieu ! Elle regrettait véritablement Hermione, maintenant ! Elle avait beau être extrêmement stressant, à connaître toutes les réponses sans arrêt, elle avait au moins le mérite d'être dans la même année qu'elle !) lui commandait d'ouvrir le bal, selon la formule consacrée de Reeves. Malheureusement pour la dignité préfectorale, la jeune fille n'avait pas du tout, mais alors pas du tout envie de se lancer dans un monologue inintéressant sur sa petite personne. En réalité, elle avait de plus en plus l'impression d'être entrée par hasard chez les Francs Maçons (qui, comme d'aucuns le savent, ont vraiment des rites bizarres, incluant des gants blancs, un salut particulier et une robe de cérémonie assez laide). Si les choses continuaient dans cette voie, Reeves n'allait pas tarder à leur demander le mot de passe d'une voix de stentor (auquel cal il se rendrait vite compte qu'elle était ici en imposture et alors de deux choses l'une : ou bien il l'éjectait aussi sec, ou bien il refusait de la laisser partir vivante de la salle). Ah oui, vraiment, c'était d'un gai !

Notre plus grande peur ? Tsss ! Non mais vraiment ! Comme si nous avions la moindre envie de le lui dire ! C'est parfaitement indiscret, comme question ! Et plutôt louche !* poursuivit-elle en son for intérieur, tout en coulant un oeil torve en direction de son "professeur" *Ma plus grande peur, ce sont les professeurs mielleux, tiens !* estima-t-elle en envoyant un paquet d'ondes négatives vers Reeves.

Ouais, ouais, et en plus, il allait essayer de leur faire gober sa non appartenance au club des Carrow ! Tu parles ! Comme si l'administration actuelle était du genre à embaucher de gentils professeurs dénués de toute pulsion mangemorte ! Ah ! Il les prenait vraiment pour des poires !
Susan croisa résolument les bras sur la poitrine et ne pipa mot. Franchement, cet enseignant était trop étrange pour qu'elle lui fasse confiance (comment ça Flitwick aussi ? Même, ce n'était pas pareil ! Fifi, il avait la bonté au fond des yeux ! Et il lui en fallait, pour supporter Irma Pince, soit dit en passant !)

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Souaffle

Ho, comme Ethele aurait voulu se lever et parler la première. N'y avait-il par meilleur moyen de ce faire connaître. Accaparer son auditoire avec aisance, droite comme un I, fière comme un paon. C'est qu'elle en avait le talent, le cran, la possibilité. L'éducation que sa mère lui avait donné faisait d'elle une très bonne oratrice. Les formules elle les connaissait, l'intonation elle l'avait. Ho, elle pouvait être une merveilleuse oratrice si elle le voulait! Le problème principale c'était l'impression que tous ces yeux braqués sur elle étaient autant de juges qui se moquaient silencieusement. Si bien qu'au lieu de bomber le torse, elle baissait la tête et disparaissait aussi rapidement que cela lui était possible.

Le rouge pivoine qui n'avait pas quitté son visage depuis son entré dans la pièce disparu pour laisser place à un blanc maladif. C'était honteux de lui infliger une telle épreuve! Elle jeta un regard mauvais vers le professeur Reeves mais voyant l'homme elle fit une moue mi figue, mi raisin. Au fond, il voulait simplement que le groupe qui se trouvait dans son cours soit sympathique. Un peu comme une bande d'amis. C'était un bonne action de son point de vu. Mais de celui de la Serdaigle, c'était une erreur monumentale! Elles ne venaient pas en cours pour se faire des amis -d'ailleurs maintenant qu'elle avait Bailee... elle avait encore plus tendance à fuir les autres- mais pour étudier et pour apprendre. Si bien que...

Mais d'un autre côté...

Et au fond...

Elle pesait le pour et le contre depuis un moment. Et, à contre coeur, elle du admettre que ce n'était pas une mauvaise initiative. Au fond c'était plus agréable de se trouver dans une classe où la bonne entente régnait qu'au milieu d'une pièce où seuls fusaient les regards noirs. Mais les a-priori de la jeune fille étaient assez fortement encrés dans ses croyances et elle avait le préjugé facile. De plus la Pouffy de septième année l'exaspérait comme jamais à faire sa mauvaise tête. Elle avait envi de la secouer en l'attrapant par les épaules et de lui hurler dessus "Mais bon sang! Tu vas montrer un peu de respect à Monsieur Reeves!" Non mais. On ne se comportait pas ainsi en face d'un adulte. Que l'on ai 11 ans ou 17 ans on se devait de respecter ses aînés.

Enfin sauf exception. Du genre oeil pour oeil, dent pour dent... Serdaigle pour Bibliothécaire.

D'ailleurs... Jetant un nouveau regard vers l'enseignant, Ethele décida de faire un effort. Elle respira un bon coup. Très bien Thelou. On va faire comme ça. Tu es en cours, le professeur vient de te poser une question des plus bateaux. Tu connais la réponse, mais sur le bout des doigts. Aucune raison de paniquer. Tu réponds, tu te rassois. Comme d'habitude quoi. Pas la peine d'en faire des tonnes, juste l'essentiel. Elle poussa sa chaise derrière elle, ses cheveux tombant devant son visage comme s'ils avaient décidé de cacher leur propriétaire du regard des autres. En premier lieu, elle resta bloquée. Puis, d'une voix tremblante, semblant disparaître sur elle même elle souffla quelque chose, inaudible. Elle se racla la gorge -Bon sang, j'ai rarement sentit ma gorge aussi nouée...- et d'une voix tremblante, forçant, elle émit enfin des sons.

"Ethele Val."

Elle venait de lancer ça comme si elle répondait à "Citer l'un des trois sortilèges interdits?".

"Ma plus grande peur... hé bien, je dirais... Certainement mon agoraphobie, la peur de la foule et des gens. Enfin, ce n'est peut être pas ma plus grande peur, mais c'est de loin la plus handicapante. En même temps je fais pas tout pour m'en débarrasser."

La dernière phrase avait été marmonner à voix basse, comme si elle se l'adressait à elle même. Elle ne su dire si les autres l'avaient entendu. Venait la troisième et dernière interrogation, peut être la plus simple. Du moins aux yeux de la petit Val. Néanmoins, elle resta un bon moment debout sans dire mot, ses mains dans son dos, ses yeux balayant sa table. Elle était partagé entre deux idées. Bien sur, elle connaissait la définition exact du mot "Runes antiques" ce n'était pas bien sorcier. Elle figurait en bonne place dans l'introduction de tous livres portant sur cette matière. Mais ces mots n'étaient pas les siens et -de plus- ils ne collaient pas du tout avec sa vision des choses. La question était donc là. Devait elle réciter un mot à mot impersonnel -certes- mais exact ou donner son propre ressentit? Un simple regard vers le professeur Reeves lui fit mettre de côté la première proposition, il était plus homme de sentiment que d'exactitude. Du moins à première vu. Et ce fut, inconsciemment, la musicienne qui s'exprima.

"Quand je pense aux mots "Runes antiques" je vois tout de suite des symboles de feu, frappés au marteau et au burin dans une pierre brute. Je ne sais pas pourquoi... mais pour moi ce n'est pas tellement des lettres et des mots mais plus comme si on avait voulu retranscrire la magie... Comment dire. C'est pas tellement une écriture c'est plus fort que ça, plus symbolique... C'est heu... Les runes antiques sont à sorcellerie ce que la partition est à la musique.... Je dirais."

Et elle se laissa glisser sous sa table.

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Souaffle

Bien, apparemment, le monologue de Kurt n'avait pas endormis les nouveaux élèves. Au contraire, cela les avait incité à prendre la parole, et c'est ce qu'il voulait avant tout. Le professeur avait peur que son discours avait un peu rendu les élèves un peu récitents à son mode de communication et sa méthode d'enseigner aux autres. En même temps, il n'avait pas demandé la Lune, mais il était persuadé qu'aucun des autres professeurs présents dans l'école des sorciers n'avait jamais prit une journée pour faire connaissance avec ses élèves.

La première personne à avoir prit la parole était la fille qui respirait la joie de vivre -tout en ironie, biensûr. Comme s'y attendait Kurt, elle n'allait pas lui tenir le crachoire pendant des heures et des heures, mais c'était déjà un bon début qu'elle se décide à prendre la parole en premier. Le professeur apprit donc que la jeune femme s'appelait Neily Meckvell, qu'elle était à Serpentard, et qu'elle n'avait pas de peurs.

*C'est ça... Elle doit se faire dessus quand elle doit faire face à quelque chose qui l'effraie...*

Cette pensée fit sourire Kurt en même qu'elle eut finie d'expliquer ce qu'était pour elle le terme "runes antiques". Cette définition était intelligente, bien construite. C'était pas mal. De plus, c'était une définition plutôt exacte.

Le professeur n'eût le temps d'en placer une, qu'une autre jeune fille prit la parole. L'élève, elle, s'appelait Ethele Val, était à Serdaigle et venait d'arriver à Poudlard en première année. Kurt se rappela que c'était la fille qui avait prononcé une chose incompréhensive lorsqu'elle était entrée dans la classe. Ce qui frappa le plus l'homme, c'était la capacité à s'ouvrire aux autres de la jeune petite première année. En effet, elle exposa avec une facilité d'éconcertante sa peur des gens, de son agoraphobie. Même si cela était assez inquiétant pour elle, elle arrivait à en faire part aux autres, alors qu'elle ne connaissait -très certainement- personne qui était dans la pièce. Le professeur acquiessa de la tête lors de son discours sur sa peur d'un air très satisfait de sa mise à nue.

*Il faudra que je discute avec elle de cette peur, ça m'intrigue...*

Puis fit preuve d'une émotion profonde lorsqu'elle parla de sa signification du terme "runes antiques". La jeune petite première année ne se contenta pas de donner une définition litéraire aux mots, mais plus une définition historique, philosophique et qui résonnait comme une certaine mélodie à l'oreille. Cette définition était à la hauteur, voir plus, des espérances de Kurt. Le professeur ne pu s'empêcher de dire "Très bien" lorsque la fille eût fini son monologue. Ensuite, le premier arrivant dans la salle de cours prit la parole. Enfin, il fut tiré de son sommeil par le magnifique lanssé de craie et par les coups de coude de son camarade d'à côté. Le garçon-manga s'appelait alors Teophile -celui qui couche avec les Teo- Mandrake, était à Gryffondor et affirma qu'il était vaniteux. Plus ou moins. Il n'avait pas de peurs, le bonhomme, excepté le fait de perdre son charisme -il en a? Le jeune garçon ne prononça pas ce que lui inspirait le terme "runes antiques". Preuve qu'il était très attentif à ce que lui disait Kurt. Le professeur eût l'air pensif quelques secondes et se demanda au garçon-manga:

"Es-tu sûr d'être aussi magnifique et aussi charismatique que tu ne le prétends?"

Puis, l'adulte se leva et se dirigea au-devant de son bureau et s'appuya contre ce dernier:

"Donne-moi des preuves."

Kurt avait envie de mettre au défi le jeune garçon, et de lui faire un peu honte, aussi.

[Hrp: Désolé si vous trouvez le post pourri, mais l'énergie et le moral ne sont pas au beau fixe. Merci de votre compréhension ]