A la recherche des précieux petits flacons... [pv]

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Ernie venait tout juste de terminer les cours de la journée et il était grand temps pour lui de s'occuper de sa plus grande beauté (et pourtant Bérénice Merlin seul savait à quel point il était beau. En tout objectivité, bien entendu. D'ailleurs c'était maman qui le disait !), j'ai nommé sa blonde, opulente et soyeuse chevelure dont les magnifiques ondulations avaient de quoi rendre jaloux plus d'un Drago Malefoy et folles d'amour plus d'une Daphné Greengrass Raphaël tes jours sont comptés.
Un sourire ultra-bright d'une classe indicible accroché aux lèvres Ernie gravit d'un pas athlétique les quelques marches qui menaient à son dortoir et ouvrit la porte en chantonnant un air guilleret à la mode aussi bien que n'importe quel ténor digne de ce nom.

- Toréaaaaador en ga-a-a-ar-de (jet de cheveux à droite), toréaaaaaaador (jet de cheveux à gauche), torédaaaaador... (jet de cheveux en arrière)Mais so-o-o-o-on-ge bien oui so-o-o-o-o-on-ge en combattaaaaant... (jet de cheveux en avant) Qu'un oeil noiiiiiiir te regaaaaaarde... (jet de cheveux à 360 degrés) Eeeeeeet que... Ah ben mince, qui a ouvert mon armoire ?

Coupé net dans son élan à la vue de son intimité ignominieusement violée armoire ouverte, Ernie plissa les yeux d'un air suspicieux et tira doucement sa baguette de sa poche avant de s'approcher en mode sioux crabe des lieux du crime. Le lit à baldaquin de Justin lui dissimulait en effet Ophélia.
Aha ! On l'espionnait ! On cherchait à découvrir son plan de campagne électorale ultra secret ou pire : à lui voler son peigne ! Décidément, les Carrow ne reculaient devant rien pour brimer la démocratie ! Parce que oui, le peigne est un accessoire démocratique !
A pas de loup, le blondinet se coula entre le lit de Zacharias et celui de Justin, bien décidé à prendre le voleur la main dans le sac avant qu'il ne pille sa précieuse trousse de toilette (un délit qui méritait l'expulsion voire l'emprisonnement à Azkaban !). Hinhinhin, il était cuit !
Dans un cri guerrier très, très viril qu'il avait appris à l'Armée de Dumbledore, Ernie se jeta sur le lit de Justin (qui risquait d'être ravi de retrouver ses couvertures toutes bouchonnées) envoyant valser au passage son ours en peluche qui faisait "pouêt" et arracha les rideaux d'un geste sec extrêmement professionnel :

- Yaaaaaaah ! Je te tiens espèce de vil... Ophélia ?!

Surpris et même au bord de l'arrêt cardiaque Ernie en oublia de maintenir son équilibre et tomba, la tête la première, au pied de son armoire. Jamais, jamais il n'aurait soupçonné sa propre soeur de travailler pour les Carrow ! La malheureuse était probablement sous l'emprise de l'imperio !
Resserrant sa prise sur sa baguette, Ernie se releva vivement, les joues un peu roses et s'empressa de remettre ses cheveux en place avant de gratifier Ophy d'un coup d'oeil perçant :

- Oh Merlin, Ophy ! Dis-moi vite ! Quelle est ma confiture favorite ! Vite, vite !

De toute évidence, Ernie confondait la méthode pour découvrir l'espion ayant bu du polynectar et l'innocente enfant victime de l'imperio. Ceci étant, il avait de quoi être choqué : sa propre soeur, aux mains de l'adversité ! Comment allait-il pouvoir cacher ça à son électorat ? C'était une catastrophe ! Il allait être obligé de la séquestrer dans une tour sombre en lui mettant un masque de fer sur la figure ! Ce qui serait dommage pour ses magnifiques cheveux.
Tout ému face à ce terrible événement (oser s'en prendre à Ophélia, tout de même ! C'était certainement un coup de Gibson !), Ernie eut un petit tremblement du menton so chic avant de reprendre en tapotant l'épaule de sa soeur d'un geste fraternel :

- Ne t'en fais pas Ophélia ! On va te sortir de là !

Et d'écarquiller subitement les yeux en lâchant précipitamment Ophélia pour lancer un soupçonneux :

- A moins que tu ne sois Drago Malefoy déguisé en Ophélia ?

(660 mots moins des pommes... Blanche-Neige !)

Ophélia se trouvait là, au pieds de l'armoire d'Ernie, tellement recroquevillée sur elle-même qu'il était impossible de la voir à mois d'un mètre. Tant mieux. Au moins, comme ça, si quelqu'un arrivait, elle n'aurait pas à se justifier sur sa présence.

Elle farfouillait, farfouillait et farfouillait encore, mais malheureusement ne trouvait rien ! Alors elle avança un peu plus, de sorte que sa petite tête blonde soit un peu plus dans l'armoire, et qu'elle parvienne à farfouiller, farfouiller et farfouiller encore dans les diverses petites boites qui se trouvaient dans le fond du meuble. Elle soulevait d'ailleurs les petits couvercles un à un et regardait minutieusement à l'intérieur pour voir si, elle ne trouvait pas le moindre indice quant à la livraison de produits MacMillan qu'Ernie avait très certainement reçu, sans en parler à sa chère soeur, au bord du malaise à cause de tous les chocs auxquels Miss MacMillan avait du faire face depuis le début de la journée. Vous ne vous rendez pas compte ! Par deux fois Ophélia avait trouvé des flacons de produits capillaires presque vides ou totalement vide, dont l'un d'entre eux avait été scandaleusement déposé sur une table de nuit, en proie à la honte et au déshonneur !

Mais ravalez vos sanglots et ne vous en faites point, Ophélia était là pour venger ce forfait ! Sitôt qu'elle aurait trouvé les produits capillaires de Mum et qu'elle aurait eu une importante discussion avec Ernie sur « Mais enfin pourquoi laisse-tu traîner les produits MacMillan au fin fond d'une armoire ? Tu as pensé à leur quinze minutes de soleil hebdomadaire, pour conserver toutes les vitamines essentielles des produits ? », elle trouverait l'explication d'un tel délit ! C'est pourquoi plus vite elle trouverait ces petits ( mais Ô combien utiles ) flacons, plus vite elle pourrait sermoner son frère découvrir le pourquoi du comment ( ou le comment du pourquoi, selon la vision que vous avez de la situation... ) !

* Voyons voir, voyons voir... Non, ce n'est pas ça, non... non plus... non... Oh ! Une paire de chaussettes rose ! ... Non... Livre de Potions appliquées Buses + 9... non, je ne pense pas que ce soit là... Mais pourquoi Ernie a un livre de Potions appliquées ? Oh ! Pour sa campagne ! « Toujours toucher le public le plus large possible » ! Voyons voir le reste... *

C'est à cet instant précis qu'Ophélia entendit un horrible et effrayant cri semblable à celui de Rogue après un shampoing retentir dans toute la pièce. Relevant sa tête en vitesse sous l'effet de la surprise, elle oublia qu'au dessus d'elle se trouvait une planche de bois où reposaient de nombreuses autres choses. Et là, la tête d'Ophélia cogna contre ladite planche de bois. Elle ne pu retenir un cris de souris à moitié étouffé ( cette fois-ci à cause de la surprise du choc ), et se recula un peu avant de s'asseoir sur le sol. Elle se massa le crâne avec sa main.

C'est alors que, surprise et encore un peu sonnée, Ophélia entendit son prénom. Oh, non ! Elle était découverte ! Ouvrait un premier oeil, puis un second, et vit une silhoute qu'elle connaissait bien, et qu'elle aurait reconnue entre mille. Ernie? De la confiture ? Il n'y avait que deux solutions possibles : Soit Ophy s'était cogné la tête vraiment très très fort, soit Ernie avait de la fièvre.

- Ta confiture préférée ? Heu... La confiture de mûre de Gran'MacMillan, voyons ! Mais enfin Ernie, quelle question !

Lançant un regard à demi outré ( parce que l'autre partie du regard outrée n'était pas présente à cause des deux surprises qu'elle avait eu ) à son frère, Ophélia fut d'autant plus stupéfaite lorsqu'il lui demanda si elle n'était pas Drago Malefoy version longs cheveux, petite taille et jet de cheveux à 360°, senteur pomme verte un matin de printemps. Oh ! Les soupçons d'Ophélia étaient donc fondés ! Les flacons vides, les hallucinations, les questions étranges... Tout s'explique !

Se mettant debout sur ses petites jambes, Ophélia plaqua l'une de ses mains sur le front d'Ernie.

- Oh lalalala ! Mais enfin, Ernie, qu'as-tu attrapé comme virus ? La grippe sorcière ? Oh lalalala ! Ca expliquerait pourquoi tu n'as pas de fièvre ! Oh lalalala ! Mais c'est pas grave, Ernie, tant que tu parviendras à faire un jet de cheveux convenable, tout espoir ne sera pas perdu !

Versant presque une larme de tristesse et d'abattement sur le coup de l'émotion, Ophélia serra son frère dans ses bras, tout autant pour le réconforter que pour se donner du courage.

[ 731 mots ]

Une main tremblante posée sur son petit coeur palpitant d'angoisse ("Qu'as-tu fait d'Ophélia ? Tu vas parler ? Ordure ! Pour qui travailles-tu ? Pourquoi cherches-tu à faire capoter mon élection ?"), les ailes du nez frémissantes et le cheveu rebelle bien en place (toujours !), Ernie écarquilla les yeux d'un air outré définitivement classe et pas du tout femmelette. Mûre ? Mûres ? Oh, oh ! La preuve était faite que cette... personne qui avait honteusement pris les traits d'Ophélia n'était autre qu'un vil espion ! Ah ! Brave, brave petite Ophy ! Elle avait probablement voulu laisser un indice à l'intention de son frère avant de mourir courageusement sous le joug mangemort ! Elle avait dit à son imposteur qu'il aimait plus que tout la confiture de mûre. Quelle intelligence chez cette enfant ! Elle avait même deviné que la conversation, quelle qu'elle soit, mènerait à la confiture. Trelawney aurait été fière d'elle.
Il darda un oeil glacial sur "Ophélia" (aha, ne me faites pas rire, j'ai les côtes fêlées !) et se redressa sensiblement. L'effet aurait probablement été tout à fait saisissant s'il n'avait pas la cravate de travers, une jambe de pantalon remontée et un bout de baldaquin accroché au soulier suite à sa mauvaise chute. Il garda la pose quelques secondes des fois qu'il y aurait des paparazzis dans le coin avant de gonfler les joues, de prendre une profonde inspiration et de lâcher d'un ton victorieux :

- Je suis enfin ministre de la magie à la place du ministre de la magie ! Aha ! Et tu oses prétendre que tu ais Ophélia ? C'est honteux ! Honteux ! Mais je vois clair dans ton petit jeu ! J'ai percé à jour tes sombres manigances ! Ophélia saurait bien, elle, que ma confiture préférée c'est mûre ex-æquo avec la myrtille !

Il se tut un court instant, juste le temps de savourer son triomphe sur cet espion à la manque qui devait commencer à se sentir tout déconfit (aha) d'être ainsi découvert et il avait bien raison. Ernie allait le torturer jusqu'à ce qu'il avoue où était caché le corps d'Ophy !, et reprit avec hauteur :

- D'ailleurs, Ophélia aurait certainement précisé qu'à Poudlard, je ne mange pas de confiture au petit-déjeuner. Je prends du porridge ! Sauf lorsque Gran' MacMillan nous envoie des pots de gelée !

Vlan ! Coup de grâce ! Devant un tribunal, la défense de cette misérable créature ne tiendrait pas plus de deux secondes (et encore, il était généreux) face à une telle accumulation de preuves ! Qu'on l'emmène directement à Azkaban (la prétendue Ophy, pas Ernie j'entends !) ! Mais à part ça il sera un ministre démocratique, hein !
Le blondinet sursauta violemment lorsque la petite lui posa la main sur le front ("Aaah ! On veut me tuer ! A moi ! A l'assassin ! Ou alors elle veut lire dans mes pensées... A moi ! Au viol spirituel !") et s'empêtra un peu plus dans le rideau qui se trouvait à ses pieds (oui, décidément, Justin allait être très content en découvrant l'état de sa paillasse son lit !). Courroucé qu'elle ose encore prétendre être sa petite soeur aimante et dévouée mais pas tant que ça puisqu'elle se prépare de folles aventures avec Roman Jones ("Bas les pattes, tu vas graisser mes jolis cheveux avec tes mains pleines de poussière !"), Ernie se dégagea de son étreinte mortelle dans un magnifique jet de cheveux :

- Ah bon ? Tu crois ? Tu... Tu penses que je devrais aller voir Madame Pomfresh ? C'est que j'ai un examen de potions demain et...

Et qu'est-ce qu'il racontait à la fin ? Il n'allait tout de même pas se laisser embobiner par une ruse aussi grossière ? Pour qui le prenait-on, enfin ?!
Il se passa une main désinvolte dans les cheveux et, gratifiant Ophélia d'un regard perçant, conclut avec une magnanimité royale tout à fait MacMillan :

- Je te laisse encore une chance... Fais moi un jet de cheveux, pour voir ?

Car le jet de cheveux était inné, chez les MacMillan. Un signe de reconnaissance plus certain que toutes les confiotes du monde ! Un espion, même après des heures d'entraînement avec une perruque, ne parviendrait certainement jamais à reproduire à l'identique les splendides ondulations de la chevelure d'Ophélia lorsque celle-ci rejetait ses cheveux en arrière, à gauche, à droite, en avant, à 360 degrés, dans la figure de son voisin avec un cri de self défense top glamour : "Iiiiiiiaaaaaaaa !".

(763 mots, à quelques myrtilles près)

Ophélia fut grandement surprise par les paroles d'Ernie, quoi qu'en fait, maintenant qu'elle avait conscience de la gravité de la situation, elle savait pertinemment qu'il ne fallait plus qu'elle en veuille à son frère, puisqu'il n'était très certainement plus tout à fait dans son état normal. La grippe sorcière était quelque chose d'horrible qui, depuis des générations, décimait les peuples de sorciers à travers le monde, et qui avait ainsi déjà fait des milliers et des milliers de morts. Mais maintenant

- Mais je le sais, Ernie ! Et si j'ai dis ça c'est parce que Gran'MacMillan nous en a envoyé plein, et que j'ai tout reçu par hibou aujourd'hui ! Je d'ailleurs les bocaux dans mon dortoir et moi, au moins, je te le dis lorsque je reçois un paquet pour nous deux !... et puis aussi parce que j'ai un peu mal à la tête... Tu devrais quand même demander à avoir des armoires en mousse... ce serait bien plus pratique et ça préserverait l'état des cheveux aussi... Et maintenant, si j'ai un traumatisme crânien ce sera ta faute !

D'ailleurs, Ophélia ne préférait même pas imaginer combien de millilitres de de produits capillaires MacMillan elle devrait utiliser pour aider ses cheveux à contrer les terribles effets secondaires de abominable choc que ses précieux cheveux venaient d'essuyer...

- Et si je n'ai pas parlé de la confiture de myrthilles de Gran'MacMillan, c'était parce que la dernière fois que tu en as mangé, tes cheveux n'ont pas tenus le coup... Tu ne te souviens pas de la quantité de shampoing qu'il t'a fallu ? Je t'avais même donné tout mon shampoing !

Notre jeune Jaune et Noir savait qu'il ne restait plus grand chose à faire si ce n'est attendre que la fièvre commence à monter ( car la grippe sorcière ne laisse pas apparaître la fièvre tout de suite ), et à partir de ce moment-là, Ernie pourrait suivre les traitements avisés de Madame Pomfresh. Mais en attendant, qu'adviendrait-il de l'aîné des MacMillan ? Tentant vainement de ravaler ses larmes de tristesse et d'inquiétude, Ophélia espérait qu'en lui rappelant certains détails de sa vie, Ernie ne perdrait pas l'esprit ( pas tout de suite, en tout cas ), mais il ne lui restait que cela pour espérer, surtout vu ce que son frère venait de répondre à notre pauvre petite blondinette qui affichait à présent une mine des plus déconfites.

- Mais... Mais... Mais tu crois que ce n'est pas moi ? Tu crois que je ne suis pas ta petite soeur ? Mais... Mais... Mais pourquoi tu penses ça, Ernie ? Mais c'est bien moi !

Sa lèvre inférieure commençant à trembloter à cause de la tristesse, Ophélia regarda Ernie avec des yeux pleins d'affliction, tout autant pour le fait qu'il ne la reconnaisse pas que par la culpabilité qui l'accablait à présent. Peut-être que si elle avait fait plus attention, Ernie n'aurait pas attrapé ce vilain virus, ou alors elle aurait peut-être vu les symptomes plutôt...
A cet instant, Ernie demanda à Ophélia de lui faire un jet de cheveux. Notre petite blonde sourit alors, car elle pu ainsi être certaine qu'il n'avait pas tout oublié !

- Un jet de cheveux ? Mais tout de suite, Ernie !

Après un petit raclement de gorge très très classe ( parce que oui, on se racle la gorge avant un jet de cheveux ! ), Ophélia exécuta un magnifique et parfait jet de cheveux senteur « Pomme verte fraichement cueillie un petit matin de printemps » à 360°, et viouvioutant, je vous prie !
Ophy devait garder espoir ! Il en était de son devoir ! Mais soudain, elle ne pu s'empêcher de penser à ce qu'elle ferait si Ernie tombait vraiment très malade... Oh ! Elle arrêterait immédiatement Poudlard et elle resterait nuit et jour à son chevet jusqu'à ce qu'une entière guérison s'en suive, et ce quand bien même devrait-elle y passer des mois ! Parce que la grippe sorcière n'était pas plus tenace qu'une MacMillan ! D'ailleurs, il faudrait qu'elle en parle le plus tôt possible à Susan Bones, pour qu'elle puisse l'aider, au cas où Ophélia en aurait besoin, mais surtout pour qu'elle ne s'inquiète pas si Ernie ne se montrait plus pendant quelques temps...


[ 680 ]

Ernie se passa une main désinvolte dans les cheveux avant de se laisser tomber (avec une grande classe, of course !) sur le lit de Justin qui émit un craquement sonore en signe de protestation. Décidément, cet espion était têtu ! Il avait été bien dressé ! D'ici peu, il parviendrait certainement à avaler la petite capsule de cyanure qu'il gardait au fond d'une molaire creuse et mourait dans d'atroces spasmes de douleur aux pieds du jeune garçon qui se retrouverait avec un cadavre sur les bras sans avoir révélé ce qu'il avait fait d'Ophélia.
Non ! Il fallait à tout prix éviter cette situation ! Ernie n'avait aucune envie de cacher le corps roide de l'espion sous le lit de Justin ou dans l'armoire de Zackarias ! Quoique... ça pouvait être amusant. Imaginez : Zack, à dix heures du soir, qui veut prendre un truc dans son placard et là, paaaaaf, le cadavre lui tombe dessus. Ahaha, la partie de rigolade ! "Hé ! Zack ! On dirait bien qu'il y a un squelette dans ton placard, warfwarf ! T'as compris la blague ? Un squelette dans ton placard, warfwarf !" Gagner du temps ! Surtout gagner du temps ! Quelqu'un finirait bien par entrer dans ce dortoir et alors il aiderait Ernie à neutraliser ce dangereux criminel. Pardon ? Le neutraliser tout seul ? Si, bien sûr que si, il en était capable ! Seulement il ne voulait pas encore être le seul à profiter de la gloire ! Il était généreux dans l'âme, ce garçon ! La preuve ? Il laissait tout le monde croire que c'était Potter qui avait neutralisé Vous-Savez-Qui en première, seconde, quatrième et cinquième année. Alors qu'en réalité, qui s'était farci tout le sale boulot ? Ronald Weasley, farpaitement !
Le blondinet gratifia "Ophélia" d'un coup d'oeil perçant. Il avait beau savoir qu'une abjecte créature sans foi ni loi se dissimulait sous les traits (so MacMillan ) de sa soeur, il n'en restait pas moins sensible à l'idée que le pauvre corps d'Ophélia puisse souffrir ! Aussi s'entendit-il proposer d'un ton inquiet digne d'un Ministre de la Magie soucieux du bien être de ses concitoyens :

- Tu veux que j'examine cette bosse ? Je dois avoir un fond de shampooing apaisant, quelque part...

Il se releva brusquement ("Couiiiiiiiine" fit le buzzer lit) et, attrapant Ophélia par les épaules, plissa les yeux pour scruter le sommet de son crâne. Holàlà ! Effectivement, une grosse bosse était en train d'éclore au sommet de sa tête, repoussant ça et là de magnifiques mèches de cheveux blonds. Tsss ! Cette saleté d'espion abîmait le corps de sa petite soeur ! Pouvait pas faire un peu attention, non ?
Ernie recula de quelques pas et hocha gravement la tête avant de déclarer, d'une voix vibrante de douleur :

- Il va falloir être forte. Tu as une affreuse bosse violette qui a élu domicile là-haut... Attends...

Contournant l'espion, Ernie entreprit à son tour de fouiller dans son armoire (à ce détail près que lui avait parfaitement le droit d'y fouiner !) à la recherche du préciiiiieux. Rhô ! L'espion Ophélia avait foutu un bordel innommable dans ses affaires si bien organisées ! Une chatte n'y retrouverait pas ses petits ! Qu'est-ce que c'était que ça ? Comment est-ce que ses chaussettes Babar le gentil éléphant avaient pu atterrir au milieu de ses livres sur la structure sociale des pingouins à dents de sabre ? Non ! Vraiment ! Aucun sens de la discrétion, cet espion !

- Tu aurais pu faire attention au rangement ! grogna-t-il en lançant un coup d'oeil mauvais, par dessus son épaule, à Ophélia, je vais rajouter ça aux charges qui pèsent déjà contre toi ! rajouta-t-il en replongeant la tête dans l'armoire.

Quelques grommellements plus tard, il en extirpait victorieusement une petite fiole de shampooing à la violette sauvage et à la camomille, connues pour leurs propriétés apaisantes. Voilàààà ! Avec ça, la bosse d'Ophélia n'aurait plus qu'à déménager ! Vision d'une bosse qui prend ses petites pattes à son cou pour filer chez quelqu'un d'autre. Beuh !
Le jeune garçon brandit fièrement le flacon au-dessus de sa tête Ernie 1, Bordel 0 et ne put contenir un sourire ultra-bright... Qui s'effaça bien vite lorsque Ophélia lui rappela le terrible épisode de la folie capillaire ! Ouais, ouais, ouais ! Il avait parfaitement saisi l'idée ! Elle cherchait à se faire passer pour Ophélia en casant subrepticement des morceaux de souvenirs dans la conversation ! Mais il était un garçon intelligent ! Il avait tout de suite compris que la malheureuse enfant avait été obligée de livrer ses souvenirs aux vilains mangemorts ! Comme s'il allait se laisser prendre par une ruse aussi grossière !

- C'est totalement faux ! corrigea-t-il néanmoins, ce n'est pas la myrtille qui m'a fait venir tous ses vilains épis incoiffables même si ce mot n’existe pas mais les haricots blancs ! J'ai toujours été affreusement sensible aux haricots blancs !

Ernie réprima un frisson d'horreur : brrrr ! Il avait bien pensé qu'on allait devoir lui raser la tête ce jour là ! Lui raser la tête ! Jamais il ne se serait remis d'une telle humiliation ! Merci Merlin, deux heures sous la douche à épuiser des litres de shampooing avaient eu raison de la rébellion du cheveu !
Il tendit d'un geste sec la petite bouteille de shampooing à Ophélia :

- Tiens, c'est pour la bosse... Tu pourras l'utiliser... A Azkaban ! conclut-il avec un sourire en coin.

Ils ont des douches à Azkaban ? Si ça se trouve Sirius est resté treize ans sans se laver ! Pouah, pouah, pouah !
L'oeil vif et les sourcils froncés, tel le jury de patinage artistique avant la triple boucle arrière, Ernie observa bien Ophélia tandis qu'elle effectuait un jet de cheveux impeccable. Il sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine tandis qu'une petite larme d'émotion lui venait. Oh Merlin ! Que c'était beau, que c'était beau ! Plus de doute à avoir ! Personne d'autre qu'un MacMillan pur et dur ne pouvait réussir un jet de cheveux avec un succès !
Extrêmement soulagé, Ernie se précipita sur Ophélia et, la soulevant de terre, la serra très fort dans ses bras et paf les côtes en s'exclamant d'une voix étouffée :

- Ooooh ! Ophéliiiiiiaaaaa ! C'est bien toi ! J'ai cru ne plus jamais te revoir ! Alors que je viens d'acheter ton cadeau de Noël ! Avoue que ça aurait été dommage ! Je ne sais pas si le magasin accepte de reprendre les objets vendus !

Il reposa sa soeur à terre et effectua un jet de cheveux soulagé ultra classe avant de reprendre d'un ton plus sérieux :

- N'empêche ! Je voudrais bien savoir ce que tu faisais dans mon armoire !

(1140 mots environ)

Une... Une affreuse bosse au sommet de son crâne, venait-il de dire ? Non, c'était impossible, impossible ! Mais comment allait-elle faire ? Sa magnifique chevelure en serait dénaturée et perdrait de sa beauté ! Et avouez qu'un jet de cheveux avec une bosse au sommet de la tête, ça fait tout de suite moins classe ! C'était terrible, terriiiiiible, vous dis-je ! Bon, rien ne servait de paniquer... même si Ernie commençait à perdre l'esprit à cause de la grippe sorcière, il était tout de même assez conscient pour prendre soin de la chevelure de sa petite soeur unique et bien aimée. Aucun doute n'était possible sur le sujet !

Portant tout de même une main tremblotante jusqu'à son pauvre petit coeur rudement secoué par tant d'effroi, et dont les battements s'étaient accélérés depuis la prise de conscience de cette terrible nouvelle, elle regarda, avec ses grands yeux pleins de candeurs, son frère marcher jusqu'à son armoire. Sceptique, elle scruta le moindre de ses faits et gestes, et s'aperçut alors qu'il commençait à farfouiller dans... ah ! Peut-être qu'Ophélia verrait les petits flacons, comme cela ? Oui, c'était même certain ! Ainsi, Ernie chercha quelques instants, avec un air qui n'était absolument pas des plus accueillants, et lui dit qu'elle aurait pu faire attention au rangement. Certes, elle aurait tout à fait pu faire attention, mais elle n'avait point fini de farfouiller ! Et elle aurait tout remis en place si Ernie n'était pas si vite arrivé. Enfin... si elle y était parvenue...

Des charges ? Mais pourquoi parlait-il de charges ? Oh ! La maladie était à un stade si avancé qu'il ne savait plus ce qu'il disait ! Oh ! Pauvre, pauvre, pauvre Ernie ! Ophélia lui lança alors un regard plein de tristesse et de compassion. Maintenant, il fallait qu'elle réfléchisse, et vite ! D'ici une semaine son grand frère devrait très certainement quitter Poudlard, et direction Sainte Mangouste ! Et y rester pendant des mois ! Ophélia quitterait immédiatement l'école de magie elle aussi, pour prendre soin de son grand frère et l'aider, après, dans sa convalescence... Ophélia serait forte ! Ophélia résisterait à ce coup dur du destin ! Ophélia veillerait nuit et jour sur son frère ! Ophélia lui coifferait même les cheveux tous les matins ! Et Ophélia savait qu'au bout du compte, Ernie guérirait ! Ernie aurait raison de ce sombre virus ! Ernie reprendrait très rapidement des forces ! Parce qu'Ernie, c'était le meilleur des meilleurs !

Vint ensuite le douleureux sujet de la confiture de myrtille. Ah ! Ce jour-là, Ophélia avait bien cru que c'était la fin des haricots c'est le cas de le dire pour Ernie ! Comment ? Sa perte de brillance et de soyeux n'avait pas été due à la confiture de myrtille ? Mais bien au contraire aux haricots ? Ah non, non, non ! Ophélia était catégorique ! Cela n'avait absolument aucun lien avec ces pauvres petits flageolets ! Non, en plus que cela était survenu bien après qu'Ernie en ait mangé ! Mais dans un élan de compassion, Ophélia préféra ne rien dire, pour que son frère ne soit pas plus perdu qu'il ne l'était déjà. Elle attendit alors un peu, pour voir comment il pensait s'y prendre pour soigner sa bosse. Il lui tendit alors un petit flacon, semblable à tous les autres flacons MacMillan, et Ophélia lui fit alors un magnifique sourire... jusqu'à ce qu'il lui dise qu'elle pourrait l'utiliser à Azkaban.

- A.. à Azka... Azka quoi ? Mais enfin, Ernie ! Tu n'es pas sérieux ! Tu parles d'Azka Azkaban ? Non parce que si c'est le cas... et Azka Azkaban, c'est pas pareil qu'Azka Alaska ! Heu... tu sais que Azka Azkaban c'est... heu... en fait, je sais pas tout à fait ce que c'est... je sais juste que c'est là où on envoie les méchants sorciers... Mais je suis pas une méchante sorcière, Ernie ! Non, non, non !

Plus aucun doute n'était possible. Ernie était perdu. Il prenait Ophélia pour une méchante sorcière, maintenant... Alors certes, elle avait peut-être envoyé involontairement un ou deux Cognards sur l'équipe de Gryffondor pendant le dernier match de Quidditch, mais est-ce que cela faisait d'elle une délinquante ? Et si c'était le cas, elle pourrait se rassurer de connaître au moins Susan Bones à Azkaban ! Avec un peu de chance, elles se retrouveraient peut-être voisines de cellules, non ?

Ernie demanda ensuite à Ophélia ( très certainement dans un éclair de lucidité inattendu ), d'exécuter un jet de cheveux, lui laissant ainsi une dernière chance. La petite Poufsouffle exécuta alors un parfait jet de cheveux made in MacMillan Land, et bien évidemment personne n'en avait douté ! C'est à cet instant précis qu'Ernie, se précipitant vers elle, prit sa petite soeur dans ses bras et la serra contre lui. Ce qui surpris le plus la petite blondinette, ce fut lorsque celui-ci lui avoua avoir cru qu'il ne la reverrait plus jamais. Mais vu sa réaction, tout n'était peut-être pas perdu ?

- Mais bien sûr, que c'est moi ! Tu pensais que j'étais qui ?

Ophélia était très heureuse que son grand frère la prenne dans ses bras, mais ce n'était pas pour autant que Miss MacMillan allait oublier la gravité de la situation ! Aussi, dès qu'il la reposa au sol, elle ne pu s'empêcher de repenser à ce méchant virus.

- Ernie, il va falloir que l'on fasse vite ! Le temps nous est compté à présent ! Dépêche-toi ! Coiffe-toi un peu et je t'emmène chez Madame Pomfresh ! Tu ne te souviens pas de l'histoire que Mum nous avait raconté, un jour ? Tu sais, celle de notre arrière-arrière-arrière-arrière grand père, celui qui a failli perdre tous ses cheveux blonds à cause de la grippe sorcière ? Imagine qu'il se produise la même chose pour toi ! Et où as-tu pu attrapé pareil virus ? Tu ne mets donc pas la belle écharpe que Gran'MacMillan t'as tricotée ? La même que la mienne ?

Oh et puis de toute façon, maintenant, le plus important n'était pas de savoir s'il mettait l'écharpe de Gran'MacMillan ou non, mais d'aller à l'infirmerie... Cependant, Ernie ajouta qu'il aimerait bien avoir connaissance de ce qu'elle faisait dans son armoire, ce à quoi Ophélia répondit d'un air parfaitement innocent et détaché ce qui n'était absolument pas suspect.

- Ce que je faisais dans ton armoire ? Oh... Heu... Rien ! Rien du tout, enfin !

Et ce fut avec un jet de cheveux senteur pomme verte un petit matin de printemps qu'Ophélia tourna la tête vers l'armoire d'Ernie, et qu'elle repensa au petit flacon qu'il lui avait donné tout à l'heure. Elle partit alors en direction de ladite armoire, et commença à (re)farfouiller.

- Ah ah ! J'en étais sûre !

Ophélia s'exclama donc ainsi, et repris, entre deux paires de chaussettes Winnie l'Ourson.

- Je le savais ! Je le savais !Tu as reçu les nouveaux produits capillaires de Mum et tu ne m'en as même pas parlé ? A moi, ta petite soeur ?

[ 1126 mots ]

Souaffle [TOUT]