Le possédé et le possesseur

Une grande demeure luxueuse, dans la campagne du nord de l’Angleterre, c’était ici que résidait William Chandlers. Evan ne pouvait pas s’empêcher de comparer cette maison à celle qu’il avait possédée avant qu’il ne soit déchu et pourchassé par ses pairs. Aujourd’hui, beaucoup de choses avaient changé. Il avait retrouvé le corps de sa jeunesse, avec toute sa force et sa vigueur. Mais il n’était pas question que ses anciens alliés mangemorts soient au courant de son état. Les aurores non plus d’ailleurs. Des lors, pour avoir accès a quoi que ce soit de spécial, il devait avoir accès à des réseaux détournés. Par chance, Siegfried n’avait pas pu s’empêcher de se lié d’amitié avec ce poufsoufle, Jack, et donc a faire connaissance avec son escroc d’oncle.

Ainsi, Il se présenta à la porte de William Chandlers en affichant son sourire le plus attendrissant possible. Ce fut la domestique qui vint lui ouvrir lorsqu’il sonna a la porte. A cette époque de l’année les enfants de son âge devaient s trouver a Poudlard, mais elle ne manifesta pas de surprise.

Domestique : « Oui, que puis je pour toi mon petit ? »
Evan : « bonjours madame, je voudrais rencontrer Sir Chandlers, je suis une connaissance. »
Domestique : « Bien sure, qui dois je annoncer ? »
Evan : « Dites lui… Que Siegfried est la, et qu’il a retrouvé Evan. »

La domestique ne posa pas d’autres questions. Elle escorta Evan jusqu'à un salon privée où il attendit plusieurs minutes en contemplant la bibliothèque de son hôte, les meubles raffinés, les photos de famille… Lorsque la porte s’ouvrir enfin, il cessa de faire l’enfant. Son visage redevint aussi dure que de la pierre, et comme pour se réchauffer, il alluma une cigarette, et en pris une longue bouffée nonchalamment.

Evan : « Vous avez vraiment une belle maison Sir Chandlers, Heritage familiale ou résultat de gains illégaux ? »

William était dans son bureau personnel à écouter sa musique sur son tourne-disque tout en fumant un cigare quand sa domestique, une cracmol du nom d’Alani Grimson. Cela avait surprit le gentleman qui ne s’attendait pas à voir la jeune femme débarquer dans son bureau. Son doigt éteignit la machine alors qu’il déposait délicatement son cigare dans le cendrier.

Alani : Un jeune garçon est venu pour vous. Un certain Siegfried. Il attend actuellement dans le salon.
William : Jeune garçon ? Siegfried ? Siegfried Léthé ! Mais...mon neveu est là également?
Alani : Non, monsieur. Il a également dit qu’il a retrouvé Evan. Je ne sais pas ce qu’il a voulus dire par là. Peut-être que vous comprenez.
William : Oui…

L’homme regardait la jeune femme avec un air quelque peu inquiet avant de faire un immense sourire. Il reprit son cigare puis se leva de sa chaise.

William : Je vous remercie Alani. Et si vous alliez au village pour nous prendre quelques petites choses pour le dîner de ce soir.
Alani : Bien, monsieur.

La jeune femme fit un hochement de tête avant de quitter la pièce sous le regard souriant de William. Ce dernier prit sa baguette magique et quitta à son tour le bureau après quelques secondes. Il se dirigea rapidement jusqu’au salon avant de se retrouver face à un jeune garçon. Siegfred Léthé. Mais ce n’était pas lui.

William : Héritage familiale…je suis quelqu’un de respectable après tout.

Son cirage dans une main, sa baguette magique dans l’autre, William toisait du regard la personne en face de lui et qui ressemblait à un jeune garçon. Il se rappelait des lettres de son neveu et ce fut ensemble qu’ils émirent une hypothèse. Jack était intelligent pour son âge…quand il le voulait bien. Mais ce qui n’avait été qu’une simple hypothèse se révélait être vrai.

William : Evan Hardlex, je ne me trompe pas je pense ? J’hésite à vous offrir un verre, vous êtes un peu jeune pour boire de l’alcool. Je suppose également que personne n’est au courant, sauf votre bien aimé…Proudness, Chatiel Proudness. Oui, je suis assez bien renseigné.

Jack l’avait bien renseigné surtout. Il lui avait raconté pour la petite escapade jusqu’au repère de la folle dingue. Oui, il en savait pas mal, y comprit que McDoyle était son tuteur et maintenant il comprenait mieux pourquoi. L’histoire de l’auror n’était pas inconnue dans le milieu du ministère.

William : Dites moi, Monsieur Hardlex, que puis-je pour vous ? Je ne pense pas que vous soyez venu ici avec une mauvaise intention, cela aurait été idiot de votre part. Avec votre anonymat, je dirais que vous êtes là pour avoir un coup de main. Je suis tout ouïe.

Evan sourit largement, mais sans pour autant se défaire de son aspect malsain. Il avait hésité un moment sur la façon d’entrer dans le vif du sujet, mais maintenant, ca ne faisait pas un pli, il pourrait se passer d’entrée en matière.

Evan : « C’est agréable, c’est vraiment agréable d’avoir à parler avec quelqu’un d’intelligeant. Depuis quand aviez-vous un doute sur ma vraie nature ? Oh, peut importe. L’important, c’est que tout le monde ait cru que mon amnésie était définitive. Bien sur, Mc Doyle a flairé le coup fourré depuis le début, mais qui voudrais entendre les spéculations d’un vieil aurore au seuil de la retraite ? »

Il ne fit preuve d’aucune véhémence en se voyant traité comme un gosse par William, mais il tira une bouffé de plus sur sa cigarette en signe de défit.

Evan : « je n’ai certainement pas besoin de vous expliquer combien il a été difficile de rassembler toutes ces ressources pour créer cette potion qui rend la jeunesse. Nombre d’éléments sont classé « magie noir », voir même interdits. J’ai dépensé beaucoup de temps, et d’argent pour arriver à mes fins. J’ai aussi beaucoup tué, et je me suis lié aux mangemorts. Seulement, je suis comme vous, je n’ai de loyauté pour personne. »

Pour illustrer son propos, il découvrit la brulure qu’il portait toujours sur l’avant bras, là, il y a longtemps, s’était trouvée la marque des ténèbres. Mais on ne se défait pas ainsi de tom Jedusor.

Evan : « Bref, je ne vous ai pas contacté pour compter fleurette. Voila ma situation. Pour le moment, je suis plus ou moins libre, mais bientôt, les Aurores seront avertis de ce qui s’est passé dans ma tête, et ils seront après moi, si ce n’est déjà fait. Et comme le ministère est infesté de mangemorts, mes anciens collègues se mettront aussi en chasse puisque Lord Voldemort n’aime pas les traitres. J’ai donc besoin de vos services pour obtenir certains matériaux interdits. La rapidité, est le facteur principal. Je ne compte pas rester dans ce pays après avoir fait ce que je désir faire. »

Le choix s’était porté sur William parce que lorsqu’il avait été question d’avoir accès au coffre fort l’an dernier, william avait fait preuve d’une coopération sans faille, et d’un désintérêt total. L’excitation du défi était sa seul motivation. Une qualité bien utile a Evan.

Evan : « Ma question est donc la suivante, êtes vous capable de me procurer ce genre d’éléments dans les plus brefs délais ? »

William avait écouté le jeune garçon face sans sourciller, son cigare à la bouche. Il se montrait moins menaçant qu’à son arrivée dans la pièce, mais il restait toujours sur ces gardes. La situation était plutôt particulière pour lui. Il avait un enfant face à lui ou plutôt un corps d’enfant avec un esprit d’adulte. Tout cela était si délicat. Malgré l’apparence du jeune âge, peut-être que Evan était toujours aussi fort qu’avant. Cela n’était pas effrayant, loin de là, ça ne faisait que renforcer l’intensité de l’entretien. En tout cas, la raison de la venue d’Evan ne surprit pas le sorcier. Après tout, pour quelle autre raison aurait-il pu venir jusqu’ici ? Aucune. Face à la question qu’on venait de lui poser, William eut un immense sourire. Voilà qu’il faisait de nouveau un de ses numéros de présentation dans lequel il mettait ses compétences en avant.

Il avait laissé un silence entre la fin de la question et sa réponse, il voulait faire planer un certain suspense avant de prendre de nouveau la parole. Il en profitait pour tirer une dernière bouffée de son fameux cigare avec un certain dédain envers son interlocuteur. Comme si ce dernier n’existait plus et qu’il ne restait rien d’autre que ce fabuleux cigare à la saveur si exquise. Il finit par l’écarter de la bouche pour laisser la fumée s’échapper de cette dernière. Tout cela n’était rien d’autre qu’une simple mise en scène pour se faire plaisir, une sorte de blague. Après tout, la vie n’était qu’une immense blague.

William : Sachez déjà que je peux me procurer les objets en question, qu’importe où qu’ils soient. Concernant les délais, cela dépend de plusieurs paramètres. La localisation et de l’objet en lui-même déjà. Il y a également le nombre. Il est plus simple de voler un objet que d’en voler une vingtaine. Mais malgré tout cela, je peux le faire rapidement.

Le voleur remettait son cigare à la bouche alors qu’il prit la direction d’un fauteuil pour s’y mettre à l’aise. D’un geste de la main, il proposa d’en faire autant à son invité.

William : Par contre, c’est à mon tour de poser des questions et j’en ai déjà deux. La première est la plus simple. Quels sont donc ces objets que vous désirez tant ? J’espère que vous m’avez concocté une petite liste bien sympathique. La deuxième est toute bête, mais toujours intéressante. Qu’est-ce que j’y gagne ? Après tout, il faut bien que je gagne ma vie et si je n’ai rien dit la dernière fois ce fut pour Jack.

Evan avait espéré sans trop y croire que William se montrerait désintéressé comme la dernière fois, mais évidement, la situation n’était pas la même. William était de ces personnages imprévisibles, et surtout impossibles à prévoir. Plus que tout, il se montrait curieux quand à la nature des produits qu’il lui réclamait. Si seulement il avait pu accepter d’agir sans poser de question.

Evan : « Evidement que je vous ai fait un liste. »

Il lui fit glisser un papier sur lequel étaient inscrits des noms exotiques aux consonances tout à fait imprononçables. Evan comptait sur l’ignorance de William en matière de produits réglementés pour ne pas avoir à trop de justifier, mais était il vraiment ignorant de ces choses ?

Evan : « Ne vous occupez pas trop de savoir prononcer le nom de toutes ces choses, l’important, c’est que je sache où les trouver. Dans divers magasins de magie noire mais sous contrôle gouvernemental, dans des remises de matières contrôlées, dans des musés, et enfin, dans les bureaux de la section de contrôles des objets magiques du ministère. »

Autrefois, Evan avait pu se procurer toutes ces choses aisément grâce à ses anciens alliés, mais maintenant, il fallait agir autrement. L’agitation provoquée par les troubles actuels lui donnait espoir de pouvoir arriver à ses fins sans trop de problème.

Evan : « J’ai besoin de toutes ces choses pour recréer la potion qui m’a permis d’obtenir ce corps. Comme vous l’imaginez bien, le rajeunissement du corps et de l’esprit, n’est pas aisé. Il reste cependant possible, la preuve est là, juste devant vous. Et d’ailleurs, en parlant de jeunesse, j’aimerais que vous évitiez de parler de Jack comme si je m’en souciais. Ce petit garçon ce poufsoufle, ca n’est pas avec moi qu’il était ami. »

Evan voulait trancher définitivement les derniers liens qui le reliaient à la période où il n’était pas maitre de son corps, c’était aussi une façon de recentrer le dialogue, et de bien faire comprendre a William qu’il était sérieux. Il tira une longue bouffée de sa cigarette, il n’avait pas encore parlé de la contre partie.

Evan : « En ce qui concerne votre paiement … Allez vous vous contenter d’une somme en espèce ? Non, je crans que non… Dans ce cas… Je me demandais… La jeunesse éternelle, ca vous dirais ? »