Un duo bien étrange [PV avec Stanley]

Il existait dans cette école un zone qu'Ethele appelait sa zone de sûreté. Un ensemble de salles et de couloirs, réduit au strict minimum qui étaient les seuls dans lesquels elle osait s'engager. Au début de l'année, quand elle avait mis les pieds pour la première fois dans le hall, elle avait défini cette zone ainsi: La bibliothèque, les salles de classes et la salle commune n'empruntant que les chemins directs qui les reliaient. Au fur et à mesure de l'année c'était ajoutés d'autres endroits et notamment la salle sur demande. La découverte de cet endroit l'avait mené à apprendre à ce déplacer dans la château et ceux en ne suivant pas obligatoirement un chemin rapide, l'obligeant parfois à traverser la foule. Si bien qu'aujourd'hui sa zone de sûreté était devenue gigantesque afin de pouvoir se rendre dans leur QG des détectives par le biais de -attendez, je compte- 15 chemins différents.

En plus de cela deux ou trois couloirs supplémentaires vinrent se rajouter à l'ensemble. Et cette fois ce ne fut pas son amour des études ou du détective anglais qui l'avait poussée à arpenter ces endroits mais... deux hommes. Le premier était son enseignant d'étude des runes, le beau professeur Reeves. Un homme intelligent, sexy, gentil et qui lui avait porté un peu d'intérêt. Autant dire qu'Ethele était sous son charme... et pas qu'un peu. Elle rodait donc par moment non loin de la classe de cet enseignant, flânant et espérant le rencontrer. Et lorsqu'il venait à apparaître dans son champs de vision elle faisait l'étonnée du genre "Ho! On se croise encore!" et parfois elle arrivait à lui décrocher un sourire, voir une parole.

Le second homme était beaucoup moins sympathique. Car en effet elle aimait aussi croiser le puissant directeur. C'était peut-être le méchant dans l'histoire mais par Merlin ce qu'il avait de la classe! Avec ces beaux yeux noirs et cet air d'homme sur de lui. Quand il passait devant elle sans lui jeter le moindre regard elle ne pouvait s'empêcher de soupirait d'aise. Le côté obscure de Poudlard avait quelque chose de fascinant. Il paraissait plus fort, plus intelligent que tous les autres. En bref, peut-être qu'être mauvais en fin de compte était la bonne solution. Si au moins elle avait pu croiser Sherlock Holmes pour de vrai elle aurait su si les gentils, les vrais, les grands avaient autant de charisme.

En parlant de Sherlock Holmes lorsque le nom du beau détective lui venait à l'esprit elle l'associait presque directement au troisième garçon qui hantait son esprit: Troisième année. Elle ne connaissait pas son nom, avait parlé avec lui quelques minutes à peine mais elle était sure d'avoir eu affaire à un garçon à l'intelligence particulière. L'espace d'un instant elle avait cru être amoureuse... chose qui l'avait embêté. Mais non, au bout du compte.. ce n'était rien de plus que l'admiration.

Alors que la demoiselle marchait dans un ces nombreux couloirs de sa zone de sûreté en réfléchissant à tout cela -mais après tout je suis amoureuse de Holmes... Alors pourquoi pas de lui?- un bruit de pas lui fit lever la tête. On approchait. Rien de bien étrange: dehors il pleuvait comme vache qui pisse et les cours étaient finis depuis un petit moment. Un camarade rentrait sûrement vers sa salle commune. Oui, oui, un camarade, aucun doute. Le pas ne pouvait pas le trahir. Dans le château les demoiselles avaient les talons qui claquaient "clac clac clac clac", bruit ridicule qu'Ethele avait du mal à oublier. Il se dirigeait vers elle, les bruits se faisaient de plus en plus fort.

Reeves, Rogue ou Troisième année? Lequel de ses loups allait montrer le bout de son nez?

Il passait la plupart de sa vie dans une bibliothèque. Mais ce n'était pas là un problème. Même si l'aigle avait l'impression que sa tête allait explosé dans les mois à suivre à force de réfléchir et d'apprendre. D'un coté, dans les mois à suivre, Enry ne serait plus là. Il se souvenait de ce fameux dimanche où son oncle devrait venir le chercher. C'était bien la dernière chose dont il avait envi, pourtant, avait-il le choix ? Son oncle lui avait bien faire comprendre qu'il n'avait pas le choix. Toutefois, il pouvait très bien faire comme si il avait oublié la date et l'heure ? Cela semblait être une bonne solution. Mais, l'aigle n'était pas stupide. Il savait que son oncle se risquerait à rentrer dans le château pour venir le chercher. Et, Enry n'avait pas vraiment envi qu'Elyo se fasse capturer par les mangemorts, surtout que d'après ce qu'il avait pu comprendre (avec le peu de chose que cet homme lui avait dit sur lui), il faisait partis des personnages recherché par les mangemorts. Auror ? Né-Moldu ? Les deux ? L'aigle était sur de misé juste. Il était persuadé qu'il avait rarement tord, surtout lorsqu'il s'agissait de détailler et de comprendre les gens. Enry poussa un profond soupire en songeant à la fin d'année qu'il allait passé : chez lui. Dans sa maison en Irlande : son pays natale.

Il n'en avait pas envi, mais il n'avait pas trop le choix que d'aller rejoindre ses parents qui l'accueillerait sûrement avec un grand sourire alors que leur fils tirerait la gueule pendant des semaines et des mois sans qu'ils ne comprennent pourquoi. Enry avait réellement envi de rester à Poudlard, ce serait vraiment dommage de partir alors qu'il ne lui restait que quelques mois d'études. Comment allait-il passer son année sans étudier ? Il pouvait très bien aller voler des livres à la bibliothèque et les ramener chez lui. Sauf que Madame Pince.

Finalement, il préférait abandonner cette idée et se tournait vers les pauvres cours de moldus. Car de toute manière, lorsqu'il serait là-bas, il n'aurait pas d'autres choix que de reprendre l'école moldu. L'avantage, c'est que sa soeur pourrait l'aider pour certaines matières, le désavantage était qu'il n'allait pas du tout être intéresser. Et donc, il risquerait d'apprendre de travers ces matières qui ne l'intéressaient pas. L'adolescent avait été trop habituer au monde magique, et il aimait trop ses mystères pour devoir les quitter.

Pourtant... Il avait déjà dû baisser les bras. Il devait suivre son oncle, un point c'est tout. Enry passa sa main dans ses cheveux en poussant un profond soupire puis se leva brusquement faisant crisser sa chaise, et énervant de nombreux élèves présents. L'aigle se fichait pas mal des regards glacials de ces élèves, il remballa ses affaires puis hissa son sac sur ses épaules. D'un pas un peu trop rapide au goût de Madame Pince, il sortit en fermant soigneusement la porte. Il ne voulait pas vraiment se faire sermonner par l'affreuses bibliothécaire maintenant, il était bien trop énervé. Et, Enry calma ses nerfs dans les couloirs. Il s'adossa contre l'un des murs, glissant contre celui-ci, inspirant puis expirant. Il resta ainsi pendant quelques minutes avant de se lever pour poursuivre son chemin.

Son esprit était encore un peu embrouiller. Mais, il allait déjà beaucoup mieux. D'ailleurs, alors qu'il levait les yeux, il croisa un regard fixe... Qu'est-ce que la Première Année avait à le fixer comme ça ? Pour se souvenir d'elle, il s'en souvenait. Il avait beaucoup apprécié sa répartis et sa manière de converser, mais, il n'avait pas apprécier du tout le fait qu'elle le traîne presque jusqu'à l'école. Il ne se souvenait d'ailleurs plus de son prénom. Première Année lui collait quand même bien...

" Qu'est-ce qu'il y a ... ? "

Si elle l'avait regardé autrement, peut être aurait-il pensé à la saluer. Mais là, c'était impossible. Elle semblait attendre quelqu'un. Ce n'était certainement pas lui. Il ne se souvenait pas de lui avoir donner un rendez-vous...

Il se passe que je pensais justement à toi. Pensa la demoiselle, camouflant un sourire lorsque le garçon apparut nettement dans son champs de vision. Si la petite Val savait une chose sur elle à cette époque si jeune de sa vie c'est que plus tard elle épouserait un homme bien plus âgé qu'elle. Enfin, si elle épousait quelqu'un un jour. Ce n'était pas vraiment sa préoccupation première. Elle se questionnait plutôt sur son métier, ce genre de chose. L'amour n'était pas vraiment en première ligne pour elle. Elle avait pensé à devenir Auror... mais professeur lui plaisait aussi... après tout elle n'avait que 11 ans, elle avait tout le temps de réfléchir à cela. Mais pour le moment elle devait surtout répondre à Troisième année.

La chose ne paraît peut-être pas complexe à première vue, certes. Elle pouvait simplement lui dire bonjour et continuer son chemin. Engager une conversation banale dont le jeune homme voudrait vite s'extirper. Lui lancer qu'elle était pressée ou quelque chose dans le genre. Mais aucune de ses réponses ne collaient vraiment avec ses pensés. Ethele était du genre à remarquer les plus petites choses en un simple coup d'oeil... si bien qu'elle n'eut aucun mal à remarquer que son camarade ne semblait pas vraiment exulter de joie. Troisième année ne lui avait pas semblait être un personne pleine de vie et de bonne humeur lorsqu'elle l'avait rencontré la première fois. Un être mélancolique.

Mais tout de même.

A le voir comme ça on aurait pu penser que toute la misère du monde pesait sur ses épaules. Comme le disait si bien madame ~~Trel... Trelo...~~ la prof de divination quoi "un grand malheur c'est abattu sur cette personne". Elle laissa sa tête pencher légèrement sur le côté, observant Troisième année sans un mot. Il revenait de la bibliothèque -une affirmation facile à établir connaissant le caractère studieux des Serdaigles et la direction d'arrivé du garçon- il devait donc commencer à ce faire tard et le petite demoiselle aux cheveux rouges se demandait maintenant si elle devait prendre le temps de s'intéresser au malheur de son camarade... Et surtout si elle devait se permettre de fourrer son nez dans ses affaires.

Mais après tout elle était détective, alors les affaires des autres pouvaient bien devenir les siennes si elle le voulait. Non?

"Il ne se passe pas grand chose je dois avouer. Je me balade dans les couloirs en traînant du pied, rien de bien palpitant."

Lança t-elle enfin après ces quelques minutes de silence durant lesquels elle avait réfléchi.

"Mais, arrête moi si je me trompe, toi tu as de quoi occuper ton esprit. Un problème peut-être? Je suppose que tu ne vas rien me dire et que tu vas certainement m'envoyer me faire voir chez les grecques -avec la classe qui te caractérise certes mais tout de même- mais que veux tu. La curiosité est un vilain défaut -mais le premier pas vers la connaissance-. Je pourrais te servir tout un couplet sur le fait que je veux t'aider et que j'ai une grande âme. Mais je ne te connais pas assez pour ça."

Elle croisa les bras sur son buste. C'était quoi ça ce petit couplet? Voilà qu'elle se la jouait distante? Bien sur que si elle voulait l'aider. Elle était du genre à s'intéresser au sort de ceux qu'elle apprécier et dieu sait qu'elle appréciait énormément ce garçon. Peut-être un peu trop. Si bien que son jugement était peut-être altéré. Elle commençait à comprendre pourquoi Holmes était toujours distant avec la gent féminine, cela compliquait bien moins les choses.

602 Voltiflor

Sérieusement, il n'avait pas envi de discuter avec quelqu'un. Et même s'il avait essayé de chasser de son esprit ce que lui avait dit son oncle quelques jours plus tôt, c'était presqu'impossible. C'était encore bien trop frais dans son esprit pour qu'il se mette à oublier. D'ailleurs, son expression en disait long sur ce qu'il ressentait, puisque la demoiselle l'avait remarqué. Impressionnant. Non mais...

Comme s'il allait lui dire ce qu'il avait sur le coeur, de plus, il ne pouvait en aucun cas divulguer cette information ici. Si par malheur, un mangemort l'entendait, s'en était finis de lui et de sa petite famille. Enry ne voulait en aucun cas les mettre en danger parce qu'il aurait eu la langue bien pendu pendant un instant. Il voulait les protéger de ce problème, il voulait qu'ils soient en sûreté. L'adolescent se pencha légèrement en avant, puis se redressa pour s'approcher de la jeune Première année qui avait l'air bien décidé à lui faire comprendre qu'elle était une personne de confiance. Puis, d'une voix impartiale, il lui dit en baissant légèrement la tête, se grattant l'arrière de la nuque :

" Je n'en doute pas, tu n'as pas l'air d'être une fouineuse avide de tout savoir pour aller tout divulguer au mage noir... "

Surtout que la demoiselle était une née moldu, tout comme lui, il était peu probable qu'elle aille dire ça au mage noir pour protéger sa famille. Enfin c'était quand même fort possible. On était jamais sûr de rien. De toute manière, les pires dans cette école, c'était quand même une bonne poignée de serpentard. Bien sur, il n'avait jamais eu l'intention de mettre Heaven dans le lot, il savait qu'elle serait complètement incapable d'aller donner de tels informations au mage noire. Enry leva finalement les yeux vers Ethele. Il n'avait pas spécialement envi de parler avec quelqu'un, mais il n'avait pas envi de rester de nouveau seul non plus.

Depuis quelques temps, il avait appris que la solitude pouvait ronger les gens de l'intérieur, surtout lorsque beaucoup de chose vous tracasser l'esprit. Ce qui était le cas en ce moment. Sans vraiment lui demander quoique ce soit, il avait agrippé la jeune fille par le poignet, la tirant dans le couloir. Pour quel raison ? Parce qu'il avait entendu des bruits. Il l'avait tiré dans un couloir un peu moins éclairé que les autres, à cause du manque de fenêtre, puis c'était adossé contre le mur (à nouveau) et avait glissé sur le sol. Puis, il lui dit :

" Je n'ai pas spécialement le droit de le dire. Même à toi, même si tu peux être une personne de confiance. "

Un faible sourire apparut sur les lippes du garçon. Il leva les yeux vers Ethele, cela faisait bizarre de se retrouver à dire cela. Il ne la connaissait qu'à peine, et il était en train de se dévoiler à moitié. Hors de question tout de même qu'elle comprenne son état d'esprit. Il n'avait pas envi de quitter Poudlard, même si de nombreux danger allaient se présenter à lui.

Il aimait bien cet endroit, même si l'atmosphère le rendait complètement fou. Il n'avait pas envi de quitter ses quelques amis, de les laisser de coté à cause d'un caprice de sa mère. Enry était conscient qu'elle s'inquiétait pour son fils, que les temps étaient extrêmement dur en ce moment. Et le statut d'Enry, en temps qu'élève moldu, ne risquait pas de l'aider s'il avait quelques problèmes avec les mangemorts. Et puis, il était parvenu à être discret tout au long du début d'année, pourquoi n'y parviendrait-il pas jusqu'à la fin ?

Enry secoua nerveusement la tête.
Il préférait largement parler d'autre chose.

" Parfois les murs ont des oreilles. Je t'en parlerais peut être une autre fois. Mais sinon, depuis le temps, comment va la Première année ? "

Durant toute la conversation, les moindres mots, la plus petite intonation, même un simple battement de cil avaient été analysé par la jeune Serdaigle. C'était fou. Dans ce genre de moment, quand elle décidait de vraiment se concentrer, de faire corps avec les méthodes qui lui étaient si cheres, la petite avait le sentiment que son cerveau tournait plus vite encore qu'à son habitude. Elle déduisait des choses, les rejetait, les rangeait dans un coin pour les étudier plus tard. Formant peu à peu une toile complexe d'éléments reliaient entre eux par de fragiles fils. Un simple parole pouvait tout changer, faire basculer le raisonnement dans un tout autre sens. Et bien que ce sentiment de deviner peu à peu les choses sans que la personne ne le sache avait quelque chose de grisant il lui semblait aussi que c'était mal. Les secrets des autres ne lui restait pas souvent inconnu. C'était comme violer leur intimité, sans vraiment le vouloir.

Car avec les années c'était devenu un automatisme.

" Je n'en doute pas, tu n'as pas l'air d'être une fouineuse avide de tout savoir pour aller tout divulguer au mage noir... "

Bien déjà soulignons le compliment. Le gamine eut un sourire pâle, flattée. La fille qui se trouvait en elle -et qui ressortait toujours quand un beau garçon était dans le coin- était prête à se pavaner. Il venait, en quelque sorte, de lui dire qu'il la considérait comme quelqu'un de bien, comme une personne en qui l'on pouvait éventuellement avoir confiance. Si l'autre partie de son âme n'avait pas l'instant même brillait de tous ses feus elle aurait surement gloussé stupidement et aurait répondu une chose stupide comme "Très bien Firmin" ou "Dans le mille Émile". Mais -et heureusement!- à l'heure actuelle son attention se portait sur trois petits mots qui voulaient tout dire: Au mage noir. Pourquoi avoir stipulé ces personnes mauvaises en particulier? Il aurait très bien pu dire: un adulte ou bien simplement, un professeur. Mais non.

Ainsi l'on pouvait déjà tirer quelques conclusions. Attives! Mais il fallait bien un point de départ à toutes choses. On pouvait donc déjà affirmer sans avoir trop peur de ce tromper que...

Des pas. Ethele fut coupée dans ses tergiversions par un bruit de chaussures sur le sol. Un homme. Par réflex elle tourna la tête dans la direction d'où provenait le bruit. C'était un geste étrange que celui ci: celui d'un chasseur guettant sa proie. Mais lorsque la main de Troisième année se referma sur son poignet -huuuu contact physique- et qu'il la tira dans un autre couloir -Hé! Si c'était Reeves je vais rater une bonne occasion de le regarder s'éloigner de dos dans le couloir!!- elle comprit que pour le garçon les proies c'étaient eux. Cela lui donnait quelques indications supplémentaires sur son état d'esprit actuel. Il se retrouvèrent ainsi dans un couloir, loin des pas qu'elle avait attribué sans problème à un adulte -le pas est souvent plus lourd, plus sur que pour celui d'un élève-. Alors que son camarade glissait au sol, la petite aux cheveux rouges observait la direction d'où ils venaient. Elle aurait bien voulu savoir qui elle venait de rater.

"Je n'ai pas spécialement le droit de le dire. Même à toi, même si tu peux être une personne de confiance. "

Elle tourna de nouveau la tête vers son camarade. Cette fois c'est la fille qui poussa le détective dans un coin sombre de son inconscient. Il venait de le dire: elle était une personne de confiance. C'était important pour elle qu'on lui fasse confiance. Car elle même avait beaucoup de mal à accorder cette chose aux autres. C'était une marque de respect, quelque chose de grandiose au fond. Elle sourit, réellement cette fois, restant plantée devant son camarade. Elle ne savait pas vraiment quoi dire et ce contenta d'emmètre un petit sifflement avec son nez en haussant les épaules. C'était une façon comme une autre de dire "c'est pas grave."

" Parfois les murs ont des oreilles. Je t'en parlerais peut être une autre fois. Mais sinon, depuis le temps, comment va la Première année ? "

Cette fois il lui donnait vraiment trop d'informations pour qu'elle ne les relève pas. Aurait-il porté un panneau avec marqué "je protège quelqu'un." que cela n'aurait pas fait grande différence. Mais qui? Les réponses étaient évidentes: sa famille ou bien ses amis. Pourquoi pas les deux? De quoi? Des mages noirs. Et plus précisément de ceux présent dans l'école. Il l'avait dit "les murs ont des oreilles". Néanmoins Ethele coupa court ses investigations. Elle frappa le sol du bout de sa chaussure en croisant les mains dans le dos. C'était fou ce que l'atmosphère pouvait être lourde ce soir. Et si elle voulait remonter le moral de Troisième année, il fallait qu'elle chasse de son esprit ce qui pouvait bien le tracasser.

Sa famille.

Il paraissait évident qu'il ne pouvait protéger que sa famille. Troisième année avait lui même avoué ne pas être vraiment lié aux gens. Alors s'il devait vraiment protéger quelqu'un ce ne pouvait être que sa famille. Ce sont des conclusions tirés par les cheveux! Tu ne le connais pas assez pour affirmer ça! Si c'est un ami fidèle il protégera ses -certes peu nombreux mais bien présent- camarades! Pourtant ça ne colle pas. Je te... Répond à sa question maintenant!

Elle se rendit alors compte qu'elle regardait le plafond, l'air profondément concentrée. Elle tourna rapidement la tête vers le garçon, ses yeux noirs se plantant quelques secondes dans les siens. Elle se mit ensuite à fixer le mur, rougissant légèrement.

"Ho, elle va bien. Elle s'ennuie."

Conclu t-elle, un geste las de la main accompagnant ses paroles.

"Sa meilleure amie ne donne plus signe de vie. Et comme elle ne connaît personne d'autre, elle s'occupe comme elle peut."

En effet Bailee avait disparu de la circulation depuis quelques temps. Elle ne venait plus à la salle sur demande, ne répondait plus à ses messages. Elle ne la croisait même plus en cours... Cela l'inquiétait légèrement, mais l'attristait surtout. L'espace d'un instant son visage se ferma et elle tourna la tête sur le côté. Vraiment, ça lui faisait mal au cœur de se retrouver à nouveau seule. D'autant plus qu'elle avait vraiment misé tous ses espoirs sur leur petit projet de club de détective. Elle avait vraiment l'impression de ce retrouver abandonnée. Elle serra les dents, dégluti difficilement et reprit, voulant se donner l'air détaché.

"Mais bon, je suppose que c'est la vie."

Elle rit difficilement. Hé bien... ils étaient bien partit pour se remonter le moral l'un l'autre ces deux là...

Si Enry disait qu'il avait confiance en quelqu'un, cela ne pouvait pas être un mensonge. Certes, il ne connaissait que très peu son interlocutrice, mais il sentait qu'elle n'était pas le genre de personne à divulguer tout et n'importe quoi. De plus, si on ajoutait le fait qu'elle était elle aussi une né-moldue. Du moins, il lui semblait qu'elle l'était, en y réfléchissant plus maintenant, il en doutait. Après tout, l'aigle ne lui avait jamais demandé clairement. De plus, hors de question de lui poser la question cette année, avec les mangemorts qui rôdaient, c'était excessivement dangereux. Même si ces êtres tout droit sortis de l'asile étaient déjà au courant de tout, pas la peine de leur donner envi de vous torturer si vous criez haut et fort que vous aviez deux parents moldus... Ce serait du suicide. Ainsi Enry préféra garder cette question pour lui, son visage évoquant la noirceur de son état d'esprit du moment. Lui qu'il ne montrait rien de ses émotions à l'origine était en train de se piéger tout seul... Il plongea sa tête dans ses mains en poussant un profond soupire, puis son visage redevint un masque impassible.

L'aigle n'aurait peut être pas dû réagir avec autant de précipitation lorsqu'il avait entendu ces bruits de pas. Même si c'était un adulte, cela aurait très bien pu être un bon professeur qui leur aurait demandé ce qu'ils faisaient ici, tout simplement. Il était si apeuré que cela ? Son corps le prouvait bien, il agissait presque de lui même, ne laissant même plus à Enry le loisir de choisir. Sa main avait rapidement agrippé le poignet fin de la jeune première année, et il l'avait emporté dans un autre couloir sans lui demander son avis. Là non plus, son esprit n'avait pas été connecté à son corps. Ce dernier avait agis de lui même. La conscience d'Enry aurait réagis autrement. Il serait partis seul dans un couloir adjacent, il l'aurait laissé là avec le mince espoir qu'elle ne serait pas aussi bête pour le suivre... Le meilleur moyen d'éveiller les soupçons.

Pourtant, la scène s'était produit tout à fait différemment. Devait-il se le reprocher ? Il n'en savait rien, et il n'était pas apte à réfléchir sur ce sujet. Bien d'autres choses préoccupaient son esprit. Il aurait largement préféré que son oncle lui envoie une lettre au lieu de venir lui parler en face à face. Premièrement parce qu'il avait été choquer lorsqu'il avait appris qu'il n'était pas le seul sorcier de la famille (choquer mais ravis), deuxièmement, il avait été surpris de recevoir des ordres d'une personne totalement inconnue (oui parce que son père ne lui avait jamais vraiment parler de son oncle), et en dernière lieu, Enry rejetait complètement l'idée de quitter Poudlard. Même de force ! Le choix, on ne lui donnait pas. Et sa mère serait tout à fait capable de venir ici pour le chercher. Elle s'exposerait donc à la mort, et Enry ne le souhaitait pas. Beaucoup de questions sans réponses, beaucoup d'impasse incontournable. Il n'avait pas le choix, il devait retourner chez lui, mais en gardant la tête haute. Enry avait finalement décidé de détourner la conversation vers un tout autre sujet. Les habituels : est-ce que tu vas bien ? Sauf reformulé à la Enry Stanley. L'aigle se rendit bien vite compte qu'il n'aurait peut être pas dû poser cette question, le visage de son interlocutrice fut un masque de mélancolie pendant quelques minutes. Il la contempla, silencieusement, l'écoutant jurer intérieurement.

La vie. La vie est compliquée, mais pas pour les chanceux malheureusement. Eux ont la vie belle. L'adolescent finit par lever ses prunelles azurs vers la jeune fille aux cheveux de feu pour lui dire :

" Elle devrait penser à se faire d'autres amis, je suis sur qu'elle pourrait en avoir plusieurs si elle ne se limitait pas à une camarade. "

Dans ces propos, on pouvait y trouver des mots gentils et des mots moins gentils... Enry ne se gênait pas pour dire ce qu'il pensait, même si parfois, il se retenait de divulguer ses idées en publics. Depuis cette année, les événements avaient fait qu'il valait mieux se taire pour éviter de se retrouver en salle de torture. Enry soutint pendant de longues secondes le regard de la jeune fille puis baissa ses yeux vers le sol en poussant un profond soupire. Il ne pouvait pas faire celui qui éprouvait de la compassion pour ce qu'elle était en train de vivre, après tout, combien de gens dans l'école quittaient cette dernière sans donner aucune nouvelle ? Lui allait devoir faire de même. Certains de ses camarades se poseraient des questions. La seule qui voulait à tout prix mettre au courant, c'était Heaven. Enry posa délicatement sa tête contre le mur, ses prunelles fixaient maintenant le plafond tandis qu'il poursuivait d'une voix monotone :

" Elle reviendra ton amie. Si tout se termine un jour... Comme beaucoup d'élèves, ses parents ont jugés bon qu'elle revienne à la maison... "

Enry poussa un profond soupire. Finalement, sur certains points, il était comme tous les autres. Sa famille voulait qu'il rentre pour éviter qu'il soit blesser. Généralement, les gens voulaient à tout prix fuir le danger, lui avait une folle envie de rester ici. Peu importe ce qu'il pourrait encourir. Il s'en fichait... Enfin, il s'en fichait à moitié. Il n'avait certainement pas envi de mourir.

Le plus dur à avouer, c'était que la première année le réconfortait par sa simple présence. Était-ce une nouvelle forme d'amitié qui était en train de naître ? Pourtant, leur dernière conversation s'était terminé d'une manière bien étrange. Chacun cherchait à défier l'autre par les mots, et aucun n'arrivait à avoir le dessus. Cette fois, la situation était complètement différente. Chacun cherchait un appuie moral chez l'autre. Enry sentait qu'elle n'allait pas rester que la Première année sans importance. C'était comme avec Juliet. Leur première rencontre avait été des plus particulières, et les fois suivantes où ils s'étaient vu, leur relation était extrêmement étrange. Des liens qu'on ne parvenait pas toujours à expliquer. Les cheveux noirs du jeune Stanley tombèrent devant son visage lorsqu'il pencha la tête vers l'avant laissant un nouveau soupire s'échapper de sa gorge...

" Elle devrait penser à se faire d'autres amis, je suis sur qu'elle pourrait en avoir plusieurs si elle ne se limitait pas à une camarade. "

Pfa. Elle rejeta l'idée d'un mouvement de main qui passa inaperçu aux yeux de son camarade Serdaigle. D'autres amis, plusieurs amis. N'importe quoi. Des amis elle en avait trois. Enfin non, maintenant elle n'en avait plus que deux. Et les deux autres n'avaient pas pu l'accompagner ici. Hohoho! N'allait pas croire qu'au manoir la petite Val avait des amis de son âge non, non. Depuis toujours ses deux meilleurs connaissances étaient les domestiques de la maison Trudy et Paul. Comprenez donc pourquoi elle se dirige instinctivement vers les adultes. Mais bref.

Plus d'amis? Non. La qualité et pas la quantité. C'est peut-être une idée stupide hein, de s'accrocher comme ça à si peu de personnes. Car lorsque que comme ça ils vous laissaient... ça vous détruisait de l'intérieur comme une blessure faite au métal brulant. Surtout quand jamais, jamais avant vous n'aviez eut de meilleur amie. Mais non, l'idée de se retrouver au milieu d'un groupe ne lui plaisait pas vraiment. Les gens sont enclin à vous trahir. Moins on s'approche du monde, moins l'on risque de choses. C'était logique. Mais parfois... Parfois dans le tas on trouvait des personnes sympathiques, franches et prête à vous sourire.

Troisième année était de ces personnes là.

Au fond d'elle Ethele espérait qu'elle allait réussir à devenir quelqu'un pour Troisième année -car celui ci était déjà quelqu'un pour elle, qui? Elle ne savait pas vraiment.- Ne pas être de ces personnes à qui l'on disait simplement bonjour dans les couloirs. Ne pas rester une connaissance, peut-être un peu honteuse. "Non les gars, je la connais pas. Elle est juste un peu amoureuse de moi, ignorez là, elle finira par partir". Elle avait beau se dire que ce garçon n'était pas comme ça, que s'il l'avait tiré dans ce couloir c'est qu'il lui avait collé une autre étiquette que "la petite demoiselle étrange du parc" ou bien "l'autre grosse aux cheveux rouges" -des Serpentards l'avaient surnommée ainsi bien qu'elle ne se trouve pas si grosse que ça.- lorsqu'il s'agissait de comprendre en profondeur les autres, elle se trompait encore souvent. Les garçons peuvent être vraiment méchants lorsqu'ils ne veulent pas avoir honte devant leurs amis.

Mais maintenant que Bailee avait disparue -et Ethele sentait qu'elle n'allait plus revenir- elle devait se résoudre à se lier à d'autres personnes. Autant se lier à Troisième année... il était... c'était. Enfin bref elle voulait bien...

" Elle reviendra ton amie. Si tout se termine un jour... Comme beaucoup d'élèves, ses parents ont jugés bon qu'elle revienne à la maison... "

Alors que quelques instant avant cette phrase le visage de la jeune demoiselle était triste un tout nouveau sentiment se peint sur son visage: l'affliction. Alors là... Elle sentit comme un coup de poignard dans son ventre et elle serra les poings en enfonçant ses ongles de sa pomme de main. -enfin le peu d'ongles qui lui restait puisqu'elle se les rongeait-. Puis après ce moment de tristesse intense un autre masque fit son apparition. Elle fronça les sourcils en colère. Alors comme ça...

"Parce que tu vas aussi partir!"

S'exclama t-elle, peut-être un peu trop fort alors que son camarade semblait vouloir rester discret. Elle n'avait pas pu retenir les mots qui étaient sortit comme ça, comme une véritable explosion. Elle savait que Troisième année avait des ennuis, avec sa famille, qu'il voulait la protéger, de mages noirs dans l'école... Et voilà qu'il parlait de personne rapatriées en urgence par sa famille avec la tête d'un mort vivant. Et il pensait vraiment qu'une fille comme Ethele, ayant un sens de la déduction développé depuis quel avait l'âge de lire n'aurait pas fait le lien entre ses informations?! Mais il la prenait pour une imbécile avec ça?!

Mais ce qui la mettait aussi en colère c'est que si elle ne l'avait déduit -car elle ne devinait rien!- il ne lui aurait même pas dit! En même temps pourquoi lui aurait-il dit, elle n'était rien, rien pour lui. Juste la petite première année sympa qu'il a croisé un jour dans le parc, puis dans un couloir. Voilà tout. Pas la peine de ce monter le bourrichon avec des idées comme "il se tisse un lien entre nous" ou bien "il est sur que de grandes choses nous attendent parce que nos routes étaient faites pour nous croiser.". Elle était surtout en colère contre elle même.

Tu sais bien, Ethele, toi, la misanthrope, que tu n'es pas fait pour être avec les autres! Tu dois, oui, tu es obligé pour ta survie, pour ton bien mental, de les fuir et de partir quand il t'approche!

Plutôt que de leur crier dessus après t'être pris les pieds dans une racine.

Pour qu'il retourne ensuite chez lui.

Sans rien te dire.

Ne trouvant plus ses mots Ethele se contenta de souffler entre ses dents en croisant les bras devant son torse. Au vu du visage de son camarade il n'avait pas tellement envi de partir d'ici et de laisser ses amis -ses vrais pas elle- derrière lui. Le visage de la gamine se radoucit donc et elle sentit sa gorge se déserrer un peu et elle retrouva lentement ses capacités mentales et cognitives. Elle fini par se masser les tempes en se laissant tomber aux côtés du garçon.

"Ne me dis pas que non, je ne suis pas stupide et je peux même te dire pourquoi tu pars et où tu vas. Il me manque certainement des éléments pour tout comprendre mais..."

Elle laissa sa voix s'éteindre et laissa sa tête tomber en arrière.

"Bien dieu, c'est pas avec une annonce pareil que mon moral va remonter. Mais c'est pas moi qui dois... pfouip, disparaître. Rassure moi, je te reverrai hein? Parce que bon, j't'aime bien moi."

Enry se demandait parfois s'il n'était pas malade, surtout en ce moment, surtout cette année. Il venait de dire à cette fille que sa copine allait sûrement revenir, appuyant bien assez sur les mots avec conviction, alors qu'au fond, il était fort possible que l'amie de son interlocutrice ne revienne jamais. Ce trait de caractère était bien propre au Serdaigle, être trop sur de quelque chose, être persuadé de dire la vérité alors que cela peu devenir un mensonge, peu souvent rendre les gens déçus. Le jeune aigle secoua intérieurement la tête, voilà maintenant qu'il s'occupait l'esprit avec d'autres stupidités. La Première année devait bien vite oublier ce qu'il lui avait dit, ce serait d'ailleurs mieux qu'elle efface toute cette histoire de son esprit. Mais aussi, qu'elle oublie ce qui venait de se produire. Espérer, c'était bien beau, surtout lorsqu'on savait qu'il était impossible d'effacer certains souvenirs. Quand soudain, la rage s'empara de la jeune fille, une phrase qu'elle avait prononcé sur un ton sec, une question oratoire tout simplement qui le fit brusquement terre.

Pendant de longue minutes, Enry la regardait, les yeux écarquillaient comme deux soucoupes. La jeune Première année méritait la palme d'or pour être parvenu à surprendre notre jeune Stanley. En toute honnêteté, il avait la forte impression de ne rien comprendre à la situation. Comme si tout à coup, elle lui échappait. Et surtout, il cherchait à comprendre comment elle pouvait savoir qu'il allait faire partie de ceux qui allait devoir quitter l'école. Avait-il laissé débordé ses sentiments ? Tout simplement ? Un simple tic du visage l'aurait-il trahis lorsqu'il lui avait dit que certains parents souhaitaient que leurs enfants soient en sécurité ? Par ailleurs, l'expression du visage de sa camarade avait également changer, comme si le fait qu'il s'en aille là dérange...

Hein ? Enry haussa un sourcil, l'incompréhension prenait peu à peu place dans son esprit. Comment pouvait-on être triste que quelqu'un d'inconnu parte ? L'art de s'attacher trop vite à quelqu'un... L'aigle l'appréciait, c'était clair et net. Il appréciait la manière d'être de la jeune fille... Mais de là à se mettre en colère parce qu'il ne penserait jamais la revoir... Si on prenait en compte le fait que le jeune Stanley était persuadé de revenir à Poudlard.

Il n'avait prononcé aucun mot lorsque la voix de la jeune fille s'était adoucie, et même lorsqu'elle s'était installée près de lui. Mais, il la toisa de ses yeux azurs pendant de longues minutes, attendant patiemment qu'elle termine. Enfin... Il ne put s'empêcher de glisser une petite réplique :

" Il te manque sûrement beaucoup d'éléments pour savoir où je vais... "

Plus question de garder tout dans le secret, du moins, il ne pouvait plus essayer de cacher le fait qu'il s'en aille, tout simplement. Le jeune homme pencha la tête en avant, détaillant ses chaussures ~ comme si il ne les avait jamais vu tiens... ~. Mais, dans la voix de la jeune fille, on avait l'impression qu'elle le suppliait. Enry plissa le front, il était quand même pas son seul ami tout de même ? Quelques minutes plus tôt, elle avait parler d'une autre amie. Mais, il était fort probable qu'elle en ait d'autres. Même lui, Enry Stanley, le solitaire de service, avait quelques amis. Et, Ethele avait plus le potentiel - si on peut dire ça comme ça - pour se faire facilement des amis... Enfin, il pensait qu'elle avait beaucoup plus de facilité, lui qui n'aimait pas spécialement parler. Néanmoins, on ne pouvait nier que sa misanthropie commençait peu à peu à disparaître.

Ah parce que passer de 0 ami à cinq amis en trois années, cela méritait d'être applaudis. Après, l'aigle ne parlait pas vraiment des connaissances. Un petit sourire s'étira sur son visage après ce que la jeune fille venait de dire. Je t'aime bien... L'aigle baissa d'avantage la tête en avant, laissant ses cheveux noirs cacher ce fameux sourire.

" Tu n'as peut être pas beaucoup d'ami, mais tu ne t'attaches pas un peu vite ? "

Le jeune homme et ses propos cassants. Cassants mais vrai, toujours vrai... Enry releva la tête, puis posa de nouveau son regard sur la jeune fille. Sa voix s'était peu à peu éteinte, comme si elle lui faisait un aveu secret. Et cette situation le mettait extrêmement mal à l'aise, mais cela ne l'obligeait pas à partir. Il n'avait pas envi de partir. De toute manière, ou irait-il ? Comme chaque fois, il se mettrait à voguer à travers les couloirs, seul avec lui même. Parfois, comme maintenant, il rencontrait quelqu'un. Parfois, il restait seul. Mais, même s'il aimait beaucoup moins la solitude qu'avant, il l'appréciait encore... Enry n'avait pas quitter la jeune fille des yeux, la transperçant de son regard, puis il lui dit de sa voix toujours aussi impartial :

" Est-ce qu'en te promettant de revenir, ton morale remontera ? Parce que je n'ai pas l'intention de rester éternellement loin de Poudlard... C'est ma maison ici. Ma vraie maison... "

S'attacher trop rapidement. Ce n'était pas dans les habitudes de la jeune demoiselle. Enfin avant, lorsqu'elle était au manoir. Ici, à Poudlard, les règles du jeu n'étaient pas les mêmes. C'était comme multiplier la difficulté par douze dans un jeu vidéo. Les pièges étaient alors cent fois plus nombreux, les situations bien plus difficiles à comprendre et le nombre de joueurs bien trop élevé. La petite Serdaigle avait foutu les pieds dans la vie active du jour au lendemain sans jamais avoir apprit le sens des mots "vivre en société.". Ce qui était un problème majeur pour savoir ce qui pouvait faire mal ou non. Alors qu'elle vivait au manoir, elle s'était souvent imaginée qu'elle n'en sortirait jamais. Qu'elle vivrait en ermite entre les murs, écrivant des livres, seule source de revenu. Elle n'aurait alors qu'à compter sur ses domestiques, seuls amis fidèles à ses yeux.

Mais non, elle s'était retrouvée entre quatre murs inconnus. Au milieu d'une foule. C'est fou ce que l'on peut se sentir seule une fois entourée de gens. Et cette solitude, lorsque l'on entend mille et un rires autours de nous, pouvait vous peser lourd sur le poitrine. Même Holmes, le mysanthrope, ne pouvait vivre sans un Watson. Même Robinson Crusoé seul, sur son île dite déserte, avait Vendredi! Jamais l'on avait réussi à écrire une histoire avec un personnage seule, vivant seul, au milieu de nul part. Ou alors se fut une sacré histoire de mauvais hantée.

Alors oui, peut être, s'attachait-elle trop rapidement, par nécessité.

Elle le sentait qu'elle était mieux à côté de quelqu'un. Qu'elle s'amusait plus lorsqu'elle rencontrait une personne qui osait lui parler. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire en repensant au cours de potion au côté de Mez-machin, a la salle sur demande avec Bailee... en repensant à Troisième Année tout simplement. C'était comme une étoile dans le nuit ces petits moments, c'était le début de sa propre histoire, elle qui n'en avait jamais lu que dans des livres. Alors peut-être s'attachait-elle trop rapidement, mais c'était aussi peut-être parce que elle voulait vivre tout un tas de chose rapidement aussi.

Au risque d'en avoir le coeur brisé.

"Je suis capable de savoir beaucoup de chose au sujet des gens qui m'entourent. S'ils jouent d'un instrument, pratiquent un sport, aiment si ou cela. Je peux aussi, et ça, comme tout le monde, savoir assez rapidement si j'apprécie une personne ou non en l'espace de cinq minutes. Ce délai dépassé il est dur de changer d'avis, on en a vu assez de l'autre. Je ne suis capable de te dire si l'année prochaine on se dira bonjour ou bien si l'on fera semblant de ne pas se connaître, je ne lis pas dans l'avenir. Mais je peux te dire, avec certitude, que oui, je m'attache certainement trop vite à toi. Mais que veux-tu, je ne peux rien faire contre le sentiment de sympathie que tu m'inspires."

Elle se tourna vers le garçon en souriant.

"Si tu pars, tu me manqueras certainement. Mais je ne serais pas celle à qui tu manqueras le plus, c'est sur. Je m'en remettrais, sans aucun doute. Il me faudra un jour, une semaine, un mois peut-être, mais je m'en remettrais. Je me remémorais surement des brides de conversation en traversant se couloir. Mais voilà tout."

Elle passa sa main sous son nez et marqua une pose. Elle avait l'espace d'un instant un peu peur que Troisième année lui jette un de ces regards signifiant "tu ne te prends pas un peu trop au sérieux pour ton âge? Tu n'as que onze ans. Que sais-tu de la vie?!". Certainement pas grand chose. Et toutes ses phrases pseudo matures devaient surement être aussi fausse que 2 + 2 = 8. Mais qu'importe à ce moment précis, elle y croyait. Et puis...

"Et puis de toute manière, tu vas revenir. On revient toujours chez soi. Home sweet home."

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