De jolies Lys pour la demoiselle.... [PV]

Quand Fredericke entendit son nom de famille et surtout qu’elle vit le visage du cousin de Vincent, elle soupira et fit signe à ses amies d’avancer sans elle. Repoussant ses longs cheveux blonds derrière ses épaules, elle s’approcha et prit les fleurs d’un geste vif. C’est vrai, les lys étaient ses fleurs préférés, mais les hommes la fatiguaient sincèrement là… Entre Tobias et Oliver, elle en avait plein le chou. C’était devenu un sport national de rendre jaloux Vincent ? Nan mais parce qu’elle aimerait être au courant ! Elle n’était effectivement pas dupe du jeu d’Oliver qui était encore moins subtil que celui de Tobias. Elle avait beau être naïve, c’était quand même super étrange quand un garçon détestant ouvertement son meilleur ami la draguait alors qe la jalousie de Vincent était connu dans toute l’école. Enfin jalousie, possessivité plutôt… vu que ça s’impliquait dans une moindre mesure aux filles aussi. Elle aurait préféré que ce soit de la jalousie tiens… mais ne nous éloignons pas du sujet.

« Vallo. » Répondit-elle en croisant les bras, le bouquet au bout de l’un d’eux, pendant misérablement. Les lys étaient vraiment beaux mais elle serait plutôt passé à la question chez les Carrow que de l’avouer. Ce type serait capable d’aller se vanter auprès de Vince de mieux connaître ses goûts que lui et ce serait reparti pour une séance catastrophe.

« Les fleurs me plaisent mieux quand elles sont offertes par des personnes que j’apprécie. » Argh et puis cette manière de l’appeler « ma belle ». Elle n’était pas une vache qu’on doit engraisser ! Ni même tout autre animal ! Elle avait un prénom purée ! En plus franchement, que ce minus sans cervelle ose même lui adresser la parole… ça la sidérait. Il n’avait même pas de titre ! Ok Vincent non plus, mais c’était son meilleur ami, ça autorisait quelques passes droits qui ne s’étendaient pas à toutes la famille !

« Il me semblait t’avoir déjà dit que je ne voulais pas te voir, ni te parler. Tu tiens vraiment à ce que Vincent t’en foute une c’est ça ? Parce que si ça suffit pour que tu me laisses tranquille, je peux te faire la grâce de lui demander. » Le bouquet l’embarrassait et elle n’avait pas vraiment envie de l’abîmer alors elle posa sa besace par terre, contre le mur, et mit le bouquet dessus avant de s’intéresser à nouveau à Oliver. Enfin si on veut x_x Elle trouvait qu’avoir un cousin aussi lourd n’était pas à la gloire de Vince’. Triturant sa précieuse gourmette, elle posait un regard peu amène sur Oliver. Ces dernières semaines, elle avait un peu maigri et elle était plus pâle que d’habitude, elle qui n’était naturellement pas mat déjà d’origine. Elle était assez malade mais ça ne l’empêchait pas d’être combative, surtout que Vincent ne savait rien de sa maladie (en fait si, mais Fred l’ignorait XD).

« Qu’est-ce que tu imagines Dummkopf ! Qu’il suffit d’offrir des fleurs pour qu’une fille se pâme devant toi ? Et si tu crois que Vincent va être jaloux pour ça, c’est que tu es encore plus crétin que tu le laisses paraître ! » Les poings sur les hanches et droite comme un « i » pour accentuer sa taille (elle faisait seulement quelques centimètres de moins). Vêtue de sa tenue de danse (pantalon de jogging blanc et débardeur à bretelle fine rouge), elle ne semblait pas du tout sensible aux paroles d’Oliver, en fait, elle en était même carrément agacé. Quand cesserait-elle d’être le prix du concours du type le plus imbuvable de l’école ? De toute façon, elle avait déjà Vincent, ça lui suffisait amplement, merci >.< Les garçons sont vraiment tous des cons x_x Plus elle les fréquentait, plus Fred en était persuadée. Pourquoi avait-elle une majorité d’amis masculin ? Bah, parce que les filles sont des pestes, l’un dans l’autre, mieux vaut la bêtise franche que méchante… Dans le cas d’Oliver, elle se demandait quand même si c’était pas les deux !

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Non mais il se prenait pour qui ce gringalet pour parler comme ça de SON Vincent ? Déjà d’où est-ce qu’il débarquait pour ne pas réaliser qu’en dehors de son caractère soupe au lait, Vince était absolument parfait et qu’en plus, il adorait Fredericke >.< C’est pas comme s’ils en faisaient un secret d’état. En fait, c’était plutôt le contraire. Ils étaient ensemble presque tout le temps et ils mangeaient même très souvent ensemble bien qu’ils ne soient pas dans la même maison ! D’ailleurs, à cause de ça, ils avaient eu très souvent à démentir des rumeurs. Les gens sont bêtes, ils voient le mal partout x_x [si, si, le mal c’est l’amour XD].

« Je ne te permets pas de parler de Vincent comme ça ! » Elle serra les poings, le regard plein d’une rage nouvelle. Elle ne laisserait personne se moquer de son meilleur ami, pas même son cousin ! D’ailleurs, c’était totalement stupide d’agir ainsi ! Qu’est-ce que Vincent lui avait fait ? Mince à la fin !

« D’abord, qu’est-ce que tu sais de nous ? Rien ! Sinon tu ne dirais pas que Vincent me met dans le même sac que les autres ! Jamais il ne lèverait la main sur moi ! » Qu’il ose d’ailleurs O_o Fredericke n’hésiterait pas une seule seconde à répliquer. Vincent le savait parfaitement et puis, il était plus du genre à l’étouffer à force de la surveiller (et de lui faire porter des col roulés alors qu’elle détestait ça – ça gratte -) qu’à la frapper. Il imaginait Fredericke comme une petite chose fragile… enfin une petite chose fragile hyper hargneuse quand même.

« Je ne lui cours pas après, je suis sa meilleure amie ! Et le crétin c’est toi idiot ! Tu déformes la réalité comme ça t’arrange juste parce que tu ne l’aimes pas ! Mais vous me fatiguez ! » Si, si, les deux la fatiguait. Oliver qui essayait d’atteindre Vincent au travers d’elle et Vince qui arrivait pas à laisser les gens indifférents. Il avait plus d’ennemis que d’amis et ils avaient tous choisis de venir l’embêter elle parce qu’elle semblait une proie facile avec son jolie minois et son petit gabarit ! Bon, ok, c’était aussi parce qu’elle était réputée pour être une oie blanche innocente et naïve qui gobait n’importe quoi. Elle savait pourtant avec certitude qu’Oliver mentait ! Il n’avait rien d’un gentil garçon et… et… c’était un SERPENTARD ! Elle détestait cette maison x_x L’objet de toute son affection y était peut-être mais ça changeait rien au problème. Déjà que cette maison avait des spécimens comme Marie alors…

« C’est vrai ? Tu ne veux pas rendre Vincent jaloux. Chouette alors. Je peux partir donc ? » Elle avait envie de l’éclater contre un mur mais vu son état de santé, elle arriverait à peine lui griffer le visage comme un petit chat en colère… pas la peine de se ridiculiser… mais s’il continuait, elle allait être tellement en pétard qu’elle en parlerait à Vincent et son meilleur ami ne laisserait pas passer ça. Il avait assez de mal à persuader Fred qu’il tenait à elle, s’il venait à savoir que son cousin tentait (sans réussite) à briser tout ses efforts, Fred espérait que le dit cousin passerait un sale quart d’heure. Mince alors quoi… Vince et elle n’avaient pas besoin de ça pour mal se comprendre ! Ils savaient se compliquer la vie seuls, comme des grands !

« Et pour l’information, Vincent n’est pas le centre DU monde mais il est bien celui de MON monde et c’est amplement suffisant. D’ailleurs, si tu n’es pas venu perdre ton temps pour les raisons suscités, tu peux me dire ce que tu fiches là ? J’ai pas tout l’après-midi à t’accorder ! » Grr, si seulement elle était un garçon x_x elle lui irait déjà fichu un coup de poing ! Bah oui, il n’y avait pas que Vincent à être naturellement porté sur la violence, Fredericke était dans le même genre… ils faisaient la paire comme on dit. C’était bien pour ça qu’elle ne quittait jamais sa précieuse gourmette… instinctivement, elle avait d’ailleurs porté la main sur le poignet où se trouvait le précieux bijou. Il fallait qu’elle reste zen. Si elle retombait malade à cause de son idiot de cousin, Vincent culpabiliserait (après avoir réglé ses comptes ?). Cela ne devait pas arriver. Respire, expire… C’est bien, Fred, tu tiens le bon bout ! *sors les pompoms*

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Les poings sur les hanches, Fredericke continuait à foudroyer du regard le jeune garçon d’un air peu avenant. Malheureusement pour elle (façon de parler), elle restait toujours aussi mignonne. Le problème avec Fred’ c’est que son aspect physique cassait complètement sa crédibilité quand elle était en colère. Avec ses grands yeux bleus et sa longue chevelure blonde ondulée, elle avait plus l’air d’une jolie poupée de porcelaine que d’un danger potentiel. Dieu seul sait combien sa rage pouvait être destructrice pourtant ! Mais elle n’avait pas assez de force pour le moment. Elle était malade après tout… Et si elle tombait dans les pommes pour avoir trop forcer, non seulement s’en était terminé de Vallo [parce que oui, il n’y avait pas que Vincent dans l’entourage de Fred’, faut pas croire], mais en plus, ça allait encore être abominablement stressant pour ses amis.

« Je me fiche bien de ce que tu penses de Vincent mais je te prierais de ne pas exprimer de telles pensées devant moi parce que lui manquer de respect, c’est m’en manquer à moi. » Désignant les fleurs, elle opta pour une autre stratégie. Prenant une respiration intense pour retrouver son calme, elle sourit à Oliver de son air le plus charmant de petite princesse. « Ce n’est pas ce que tu veux pas vrai ? » Non, ce qu’il voulait c’est provoquer Vincent par son intermédiaire. T’inquiète pas garçon, ça allait marcher. En réalité, il n’en fallait pas beaucoup pour ça, Vincent était très possessif et Fredericke trop tête en l’air pour penser à le ménager.

Cela étant, Fred n’aurait jamais affirmé que Vincent était un ange. Houla ! Non, pas du tout ! Ce serait même le plus éhonté des mensonges ! Depuis le premier jour où elle l’avait vu, elle savait qu’il était totalement imbu de lui-même, têtu et capricieux. L’amour ne rendait pas non plus totalement aveugle Fredericke, peut-être parce que c’était évolutif et qu’elle avait appris pas mal de choses sur Vincent au fur et à mesure du temps.

Prenant une contenance nouvelle, elle changea très légèrement de position ce qui donnait tout de suite une autre image d’elle. Repoussant de nouveau d’un geste gracieux ses cheveux derrière ses épaules, elle continuait à sourire comme si de rien n’était. Fredericke avait été éduquée pour être une duchesse. Certes, elle ne se fatiguait pas à faire des efforts à Poudlard parce qu’elle trouvait ça d’un ridicule consommé mais si Oliver voulait jouer à ce petit jeu, ils pouvaient être deux. Ce serait d’ailleurs nettement moins fatiguant de garder un vernis de politesse et de distinction que de lui hurler dessus… D’autant qu’il n’avait pas l’air de prendre en grande considération ce qu’elle lui disait. Elle respirait maintenant la noblesse, de son sourire discret mais gracieux jusqu’à la manière dont elle avait croisé les mains devant elle… Qu’est-ce qu’il croyait ce dragueur de bas étage ? Elle en avait vu d’autres… et puis, elle était fiancée >.< Même si ça n’avait pas grand chose à voir là dedans mais bon, la pensée de Franz l’effleura quand même.

« Mais bien entendu. Rien ne l’interdit… mais en ce cas, je trouve étrange qui tu ne commences par moi, une Gryffondor. » Il était tout proche mais elle ne cillait pas, continuant à sourire comme si de rien n’était. C’était la grosse différence entre Vincent et Fred. Là où l’un fonçait et ne voyait qu’une seule solution à un problème, l’autre savait changer d’attitude pour s’adapter… mais il est vrai qu’elle avait un caractère moins entier que Vincent. Fredericke était à la fois très féminine tout en étant un vrai garçon manqué, elle était sincèrement joyeuse mais cachait une autre personnalité beaucoup plus sombre… elle n’avait rien d’un bloc entier qu’on pouvait deviner au premier coup d’œil. Devant lui, Oliver n’avait pas la Fredericke de Vincent, celle de Poudlard, mais bien Fredericke, Andromaque, Liza, Maiden, duchesse d’Hamburg. La différence était subtile et pour quelqu’un qui la connaissait très bien, elle n’était pas si visible que ça… parce qu’au bout d’un moment, dans l’intimité, les deux facettes de Fred ne faisaient plus qu’une. Mais Oliver ne la connaissait pas comme Ophélia ou Vincent, il ne savait rien d’elle ou de sa vie. Il devait tout juste savoir qu’elle n’était pas anglaise…

S’approchant à son tour de lui sans pour autant aller jusqu’à le frôler, elle pencha légèrement la tête sur le côté pour regarder le visage d’Oliver où – comble du malheur – elle reconnaissait effectivement quelques traits de son meilleur ami… « Maintenant que tu me les as offerte, considère que je t’en remercie et mettons fin à cet entretien, veux-tu ? » demanda-t-elle avec un petit sourire sûre d’elle avant de se détourner pour s’approcher d’une fenêtre ouverte et regarder dehors. Une légère brise fit s’envoler quelques mèches blondes qu’elle replaça derrière son oreille sans plus prêter attention à Oliver. Qu’il continue… elle, elle n’était déjà plus vraiment là.

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