Consultation d'ordre professionnel [PV'Maera]

Chemin de Traverse, Londres
Allée des embrumes
Jeudi 7 Mai 1998 - 1:00 am
Température globale de 3°C
Temps orageux

La lune pleine était haute dans le ciel. Aucune lumière quelle qu'elle soit n'éclairait la sinistre Allée des embrumes. Cette rue était connue pour être mal famée et regorgeant de gens dérangés, d'adeptes de magie noire, d'humains à moitié inferi sans oublier les lectrices de "Sorcière Hebdo". Cette dernière catégorie était directement imaginée par le sorcier beaucoup trop honnête se trouvant dans cette allée sombre. L'homme était grand, les cheveux mi-grisés, mi-sombre, les yeux bleus, la bouche d'un air menaçant et autoritaire et portant une grande cape noire, un pantalon également noir et un T-shirt dont au dos était imprimé un M en couleur jaune vive symbolisant le Ministère de la Magie. En effet, le dénommé Gawain Robards était auror depuis plus d'une trentaine d'année de loyaux services. Il se trouvait très bien dans son métier jusqu'à ce fameux jour : le Lundi 17 Octobre 1997. Il fut dégradé du rang de directeur du bureau des aurors, qu'il avait obtenu en Juin 1996, succédant à Rufus Scrimgeour, par le Ministre de la Magie, Pius Thicknesse. Il avait été auto-proclamé ministre après la mystérieuse disparition de Scrimgeour, ce qui pour l'auror était un simple meurtre caché par la presse. Mais Gawain en était arrivé là. Plus de grand bureau avec du café à profusion mais un box avec une chaise miteuse. Toutes ces années de services pour le Ministère et il n'y avait pas un seul bureau pour Gawain. Après tout, c'était l'auror le plus âgé avec l'ex-auror Alastor Maugrey, surnommé Fol Œil. Ce Fol Œil d'ailleurs était mort depuis peu. Gawain était là car il faisait parti de l'ordre du phénix, société secrète fondée par Albus Dumbledore pour protéger le monde du terrible Seigneur des Ténèbres Voldemort, qui avait prit le contrôle du monde magique et donc du Ministère qui explique cette attitude. Mais pour Gawain, ce n'était pas le moment pour se rappeler le bon temps. Non, l'agent du Ministère devait interroger un type plutôt douteux se nommant Elliot MacGregor. Un écossais sans aucun doute.

*Bref, ce soir, il y aura de l'action*, se disait Gawain.

Arrivé devant une maison miteuse, il attacha son badge d'auror à sa ceinture, sortit sa baguette, se plaça à côté de la porte pour ne pas être vu par un judas et tapa à la porte en disant :

- Gawain Robards, j'aimerais vous parler Elliot.

Aucune réaction. Soudain, de l'extérieur de la maison, Gawain entendu un bruit de plancher craqué. Le criminel prenait la fuite par l'arrière de sa maison. Sans crier garde, Gawain pointa sa baguette sur le premier mur qu'il trouva devant lui et cria :

- Bombarda Maxima!

Le mur s'écroula et il ne restait plus que des ruines de la maison. Encore heureux qu'il n'y eut aucun étage. Pénétrant dans la maison encore fumante, Gawain se fraya un passage parmi la poussière et les débris des objets ménagers miteux qui avaient explosé. Après avoir lancé un "Lumos!", il plaça sa baguette devant lui, aux aguets. Tout à coup, il observa une ombre qui courait dans le chemin de traverse et qui pénétra par l'intermédiaire du mur dans le piteux café nommé "Le chaudron baveur". Cet imbécile allait passer du côté du monde moldu. Gawain prit son courage à demaine et lança de toutes ses forces :

- Impedimenta! Expelliarmus! Stupéfix!

Les trois sortilèges heurtèrent le petit homme fuyant et il tomba après avoir fait tomber sa baguette et avancé de quelques centimètres grâce au maléfice d'entrave. Il avançait toujours prudamment, sa baguette devant lui. Il la pointa sur le cou du fugitif et après l'avoir déstupéfixé d'un "Enervatum!", lui demanda d'un ton sec et dur :

- Vous êtes bien Elliot MacGregor ?

L'homme, haletant esquissa un sourire narquois et se mit à ricaner, entre folie et fatigue. Il se mit à rire plus fort en disant :

- Vous vous êtes fait piégé. Ironique non ?

Gawain se retourna brusquement et vit un autre homme s'échapper. L'auror s'était fait berner. Il courut après lui et tenta de lui lancer un sortilège mais il fut désarmé instantanément, se retourna et il vit seulement un éclair rouge lui transpercer le bras. Les deux hommes s'enfuyèrent. Le sang coulait du fossé de chair profond qu'avait dessiné le malfrat dans le bras de Gawain. Gawain, prit de fatigue cogna de son poing la vitre de la papeterie, s'introduit dans la boutique fermée, qui ne le resta plus très longtemps, et prit une plume de l'encre et du parchemin. Il alla casser l'autre vitre du bureau de poste et emprunta un hibou gris. Il commença à écrire :



- Vole, hibou, vole!, dit Gawain dans un souffle.

Il se précipita et saisit un vieux tonneau et pointa sa baguette dessus :

- Portus!

L'objet ne changea pas de forme ni de couleur, mais Gawain posa son doigt sur le tonneau et soudain, il disparut dans un tourbillon jusqu'à arriver dans une rue déserte de Londres.

Hôpital Ste Mangouste, Londres
Rez-de-chaussée - accidents matériels
Vendredi 8 Mai 1998 - 1:13 am
Température globale de 16°C
Temps nuageux

Il se précipita devant une vieille boutique en pierre rouge dont le nom était "Purge & Pionce Ltd" et en dessous "Fermé pour rénovation". Il parla au visage d'une mannequin de la vitrine :

- Je suis l'agent Robards et je dois voir un médicomage d'urgence.

La tête fit un signe positif et Gawain marcha et traversa la vitre. Arrivé dans le hall de l'hôpital, il s'engouffra dans une salle d'attente et le souffle court, appela une infirmière qui passait :

- Mademoiselle, j'ai besoin de soins, mon bras est gravement entaillé. S'il vous plaît...

Et il tomba dans les pommes devant la jeune infirmière.

[= 1051 mots]

Cela faisait quelques jours seulement que Maera avait été mordue. Megara avait été presque la première personne à qui la jumelle avait révélé son secret. Presque, parce que la nouvelle vampire comptait la jeune brune qu’elle avait agressée comme la première personne. D’ailleurs, elle culpabilisait dans son coin, et n’osait pas aller lui rendre visite dans son chambre d’hôpital.
Heureusement, un autre vampire, Jasper, était passé par là, et avait évité un drame. Sydney était donc soignée comme il le fallait.
Mais l’infirmière doutait fortement de ses capacités à se retenir si jamais elle tombait sur une plaie ouverte. Déjà par dégout, elle refusait d’approcher, même de loin, la banque du sang. Et elle s’arrangeait toujours pour se faire attribuer des travaux où l’hémoglobine ne risquait pas de gicler à tout va.
Aujourd’hui, on l’avait envoyée dans le service des empoisonnements par des potions, la jeune fille avait réussi à survivre aux visites des chambres et des patients sans provoquer de malheur, il avait juste fallu prétendre être malade lorsque les gens en étaient à vomir leurs tripes et leur sang justement.

Bref, tout allait à peu près bien, et l’infirmière était redescendue pour donner son rapport de visite à l’infirmière en chef. Et à ce moment-là, ce fut le début de la fin pour Maera.
Elle revenait avec pour ordre d’aller visiter les patients jeunes, leur faire faire des activités et passer la journée. Ca encore elle savait faire, puis ils n’étaient pas encore trop braillards. Puis ça collait bien avec ce qu’elle pouvait faire au moins pour l’hôpital. Mais c’est là qu’un homme surgit de nulle part pour presque, et s’effondra sur elle. Il saignait sur sa blouse et réclama des soins avant de s’évanouir. Troublée par cette intervention mais surtout par la blessure sanguinolente du bras de l’Auror, la vampire resta un instant coite. Puis l’instant animal prit le dessus et elle caressa la blessure avec ses doigts. Voir le rouge recouvrir sa main avait quelque chose d’hypnotisant. C’était fascinant comme le liquide était si intense et si parfumé. Rapprochant doucement sa main de ses lèvres, elle lécha ses phalanges en goutant chaque goutte qu’elle pouvait recueillir. Comme c’était bon ! Comme c’était soulageant ! Comme elle en voulait plus !

Heureusement pour le blessé, malheureusement pour Maera, plusieurs personnes arrivèrent et les séparèrent. L’infirmière en chef avait pris sa subordonnée à part et la secoua dans tous les sens, en la sermonnant. Une infirmière n’a pas à avoir peur du sang et jouer les vampires devant les patients ! C’est uniquement au mot ‘vampire’ que la blonde comprit ce qu’elle venait de faire. Elle s’était laissée emportée par sa nouvelle nature. Elle était trop jeune et faible pour survivre ici. Pas si elle souhaitait rester saine d’esprit. Pourtant elle n’osa pas avouer son secret à sa supérieure, qui lui indiqua férocement qu’elle serait en charge du blessé. Déglutissant à grand peine, Maera prit les renseignements sur la chambre où on l’avait transporté, et s’y rendit.

Il était encore évanoui, alors elle prit l’unique chaise de la chambre pour s’assoir. Elle devait le coller comme un chewing-gum, c’est ce qu’elle lui avait dit. Mais le sang avait un parfum si tenace, malgré qu’elle se soit lavé les mains, malgré le bandage serré et épais qu’on avait fait à l’homme. La vampire avait la tête qui lui tournait. Elle eut l’idée d’ouvrir la fenêtre pour faire passer sa nausée. Au moins le temps que le blessé se réveille.