Je t'invite à mon mariage ! [PV]

Roze se mariait dans neuf mois avec son âme sœur… Edward Montgomery. D’aucun diront qu’ils avaient un peu de temps pour les préparatifs mais voilà, Roze ne l’entendait pas de cette oreille car elle pensait qu’il fallait qu’elle se mette dès maintenant à tout planifier si elle ne voulait pas avoir de mauvaises surprises en juin et se retrouver à devoir tout préparer en même temps que ses examens de dernières années. Elle n’avait pas encore trouvé sa robe mais ce n’était pas ce qui la préoccupait le plus. Non, ce qui lui causait réellement du soucie, c’était la liste des invités. Elle n’avait presque pas d’amis alors elle ne savait même pas qui choisir comme témoin ! Elle avait pensé à demander à Michael mais elle préférait attendre sa réponse à sa lettre avant de lui demander plus qu’une simple présence.

Une autre personne que Roze tenait absolument à avoir à son mariage était Juliet Knightley, sa préfète. Certes, elle était bien plus jeune qu’elle, mais elles s’entendaient plutôt bien. Roze pensait inviter aussi Clara. Ce n’était pas comme si elle avait beaucoup d’amis de toute façon, donc elle pouvait tous les inviter, même ceux qui n’étaient pas trop proche. Toujours est-il qu’en premier lieu, Roze comptait aller inviter de vive voix son amie pour peu qu’elle arrive à la trouver. Les septièmes années se mêlaient peu avec le reste de l’école et cette année en particulier n’était pas vraiment propice aux échanges… Mais Roze était plutôt têtue dans son genre quand elle s’y mettait, aussi au bout de deux jours de recherche, finit-elle par trouver celle qu’elle cherchait si ardemment.

« Juliet ! » Lança-t-elle d’une voix chantante en trouvant enfin sa camarade dans son dortoir. C’est fou ce que le château peut être grand quand on essaie d’y trouver quelqu’un. « Comme tu as grandis ! Tu me dépasses maintenant ! » ajouta la petite blonde avec un sourire. Non que ce soit très dur de la dépasser en taille puisqu’elle mesurait un mètre quarante cinq sans ses talons, un mètre cinquante avec.

Comme Roze n’était pas vraiment venue ici pour bavasser de choses et d’autres (encore que, si Juliet avait le temps, elle n’était pas contre), elle entra dans le vif du sujet. « J’espère que je ne te dérange pas. Je tenais à te voir pour t’inviter à mon mariage avec Edward ! » Et dans un geste un peu fier, elle lui montra sa bague qu’elle portait à la main gauche. Même si l’ambiance au château était sombre, Roze avait l’impression de n’avoir jamais été aussi heureuse de toute sa vie. Elle allait se marier avec l’homme qu’elle aimait après tout et c’était vraiment ce qui comptait le plus dans sa vie. « Il aura lieu en juillet prochain, j’espère vraiment que tu pourras venir. » Le regard azuré de Roze brillait d’un éclat intense. Elle était bien différente de la jeune fille que Juliet avait rencontré la première fois il y a un an et demi. Il est vrai qu’à cette époque, Suu venait d’être détruite… maintenant, Roze avait fait son deuil et puis, elle avait réussi à reporter toute son affection sur Edward qui – disons le – ne semblait pas s’en plaindre. « Tu viendras hein ? » peut-être qu’elle pourrait te répondre si tu la laissait en placer une Roze !

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Peut-être qu’une personne normale ce serait agacée de ce que son amie lui réponde à ce point à côté de la plaque, mais pas Roze, non, parce qu’elle était toujours pleine de bonne volonté et puis qu’elle-même était très souvent perdue dans ses pensées au point de répondre complètement à côté quand on lui adressait la parole. Elle se contenta donc de répondre à Juliet en lui prenant les mains, les yeux toujours pétillants.

« Mais non ! C’est moi qui me marie ! Avec Edward ! Je vais me marier Juliet ! Et je t’invite ! » Puis réfléchissant cinq minutes à ce qu’avait dit la jeune préfète juste avant, elle prit un air perplexe et conclut. « D’ailleurs, je ne crois pas que Dumbledore se soit jamais marié… Mais c’est une question à creuser… plus tard ! Parce que tu dois d’abord me dire si tu viendras au mien ! C’est très important tu sais ! En plus, j’ai des elfes de maison maintenant ! Et tu sais quoi ? Mon pouvoir ne marche pas du tout sur eux ! » Oui parce que la dernière fois, Roze et Juliet avaient essayé de faire venir un elfe de la même façon que Roze faisait venir les oiseaux : en chantant. En effet, la petite blonde avait l’étrange don d’attirer les animaux. En réalité, elle n’avait même pas besoin de chanter pour ça, mais quand elle le faisait dans l’intention de faire venir tel ou tel espèce, cela fonctionnait toujours. Mais tout bien compté, les elfes de maisons étaient des êtres semi-humain, on ne pouvait pas les considérer comme des animaux.

Bref, Roze ne voulait pas avoir l’air d’insister mais il allait falloir qu’elle sorte son amie de sa rêverie parce qu’un mariage ça ne s’organisait pas à la dernière minute, en plus, Roze voulait que la jeune fille fasse partie de ses demoiselles d’honneur ! Elle comptait lui en parler aussi mais il fallait d’abord qu’elle soit sûre qu’elles se comprenaient bien sur le sujet principal. Notez que la petite fleur était toute prête à s’intéresser aux histoires qui préoccupaient son amie sur Dumbledore mais elle était un peu obnubilée par ses fiançailles donc elle faisait par étape, d’abord elle, ensuite Juliet… De toute manière, Roze a toujours été un peu égoïste, ce n’était pas comme si c’était une grande nouvelle. C’était peut-être aussi pour ça que dans tout Poudlard elle était l’une de ceux qui prenait le mieux la mort de Dumbledore et tout ce que cela avait entraîné. Elle ne se sentait fondamentalement pas concernée par le problème… Ce qui ne l’empêchait pas de se faire beaucoup de soucies pour Edward. Il avait le courage des fous et ça la préoccupait… peut-être que c’était pour ça qu’elle se noyait dans des pensées de futur joyeux car, après tout, chacun gère ses inquiétudes à sa manière et Roze est une pro pour faire semblant que tout va bien au point de s’en persuader elle-même…

Roze pencha légèrement la tête sur le côté, le regard fixé sur Juliet d’un air interrogateur. Elle ne comprenait pas où elle voulait en venir, elle se contenta donc dans un premier temps de reprendre la parole pour répondre à la question de sa préfète d’une voix posée. Il n’y avait aucun doute dans l’esprit de Roze sur le pourquoi du comment elle voulait se marier, c’était une évidence. « Et bien… je veux me marier pour pouvoir passer le restant de mes jours auprès d’Edward. Je sais que nous sommes un peu jeune mais il me semble que quand on aime, il n’y a pas d’âge n’est-ce pas ? » Et le visage de poupée de la jolie blonde s’étira en un sourire. Mais quand Juliet lui dit – enfin – qu’elle viendrait bien à son mariage, quelque chose se rassembla dans l’esprit de Roze qui comprit que non seulement Juliet n’était toujours pas en phase avec elle (mais ça encore…) mais qu’en plus, elle ne voyait même pas que Roze était heureuse. C’était peut-être le fond du problème… En même temps, qui – en dehors de l’allemande – pouvait être heureuse et insouciante dans le climat actuel ? Il était assez normal de se poser des questions.

C’était la conclusion de la petite fleur qui reprit les mains de son amie et les pressa gentiment d’un air tranquille. Elle avait tout son temps, Juliet finirait par comprendre. Elle avait déjà promis de venir, c’était déjà pas mal. A la base, elle était venue pour ça, le reste n’était que détail. « La guerre actuelle n’a rien à voir là-dedans Juliet. Je veux me marier, c’est ma volonté. Je veux vivre en Angleterre avec Edward et être la mère de ses enfants. » Elle détachait bien chacun de ses mots pour être sûre d’être comprise mais elle était aussi tout à fait prête à se répéter le nombre de fois qu’il faudrait pour que Juliet se fasse à l’idée. Elle n’était pas si saugrenue que ça dans le monde des sang purs où Roze avait grandi mais peut-être que dans celui de son amie, le mariage était quelque chose de plus complexe et de plus tardif… c’était tout le problème d’avoir passé les 13 premières années de sa vie dans sa bulle, elle n’avait aucune notion de ce qu’était le monde en dehors du château Maiden et de Poudlard.

« Cela étant posé, Edward veut se battre pour la justice alors le mariage n’aura lieu que si son courage ne se transforme pas en stupidité. Mais j’ai confiance en lui. » un léger froncement de sourcil vint perturber l’équilibre parfait de son expression. C’était son unique préoccupation en tant que fiancée… qu’Edward s’en sorte vivant. Mais elle ne comptait pas non plus s’interposer parce qu’elle respectait chacun de ses choix comme lui respectait les siens. C’est ce qui faisait d’eux un couple aussi harmonieux et rien ne pourrait pousser Roze à tenter de briser les convictions de son amant, pas même le fait que les siennes soient en complète contradiction…

Ouf ! Juliet avait enfin compris ! Ce problème réglé, la conversation dévia légèrement. Dommage, pensa Roze, elle ne pourrait pas lui dire tout de suite qu’elle était demoiselle d’honneur et comment serait sa robe. Bon, cela attendrait. Rien ne pressait au fond, elles avaient plusieurs mois devant elles. Roze avait vraiment hâte de se marier, de devenir anglaise, d’être toujours auprès de son âme sœur pour le meilleur comme pour le pire. Sans Edward, il était probable que Roze aurait émigré à Durmstrang dès le début des conflits. Elle y aurait retrouvé Romuald, son ex-fiancé, et se serait bien moins souvent sentit exclue. Dans cette école, ils ne la comprenaient pas… et cela faisait bien longtemps maintenant qu’elle n’avait plus besoin de Suu pour communiquer (heureusement vu que la poupée était morte). Elle aurait pu retourner dans l’école auquel on la destinait enfant. Elle l’avait toujours refusé pour ne pas être séparé d’Edward.

« Je ne sais pas trop. » Son petit nez se fronça d’un air perplexe. « Je crois qu’il veut agir avec prudence. Il est très intelligent bien qu’il soit à Gryffondor. » Elle repoussa ses cheveux blonds d’un air dédaigneux. Ce n’était pas, mais alors pas du tout, qu’elle n’aimait pas les autres maisons… mais il était évident pour elle qu’elle était bien plus intelligente qu’eux tous réunis. Roze savait être modeste mais pas quand on parlait de ceux qui la brimait depuis sa première année. Contrairement à ce que l’on pouvait imaginer, la majorité de ses tortionnaires étaient des Gryffondors. Les Serpentards respectaient trop la noblesse du sang de Roze pour lui faire du mal ouvertement. Depuis qu’Edward était préfet, les brimades s’étaient calmés. Roze paraissait aussi beaucoup moins malade, ce qui y participa, et chacun était trop préoccupé par les conflits avec les mangemorts pour s’occuper d’ennuyer une camarade. Les problèmes rassemblent les gens derrière un étendard commun… sauf quand on s’appelle Roze Maiden, duchesse d’Hamburg.

« Non. Je ne compte pas le suivre. » Elle tourna son regard azuré légèrement flou sur Juliet (à cause de sa maladie, son regard était perpétuellement perdue dans un monde qu’elle seule pouvait atteindre), puis, elle lui sourit. « Pour Edward, la justice c’est de défendre le bien collectif, je suis trop égoïste pour ça. Jamais je ne pourrais me battre pour des gens qui m’ont fait du mal… et Dieu seul sait combien ils sont nombreux dans cette école. » Son sourire se crispa au souvenir de la bave de crapaud dans les cheveux et de ses robes taillées en pièce dans le dortoir. « Je soutiens Edward. S’il me demande mon aide, je la lui donnerais sans condition. Seulement il ne le fera pas. Il connaît mes sentiments et il les respecte autant que moi je respecte les siens. » Elle tourna alors la tête de l’autre côté et sifflota jusqu’à ce qu’un oiseau vienne se percher sur le rebord de la fenêtre. Toujours sans regarder Juliet, elle conclut. « Mais je vais prier à chaque instant pour qu’il me revienne intact. »

Et parce que son esprit était encore plus lointain que d’ordinaire, elle semblait irréelle et féerique. La lumière du soleil d’automne se reflétait dans ses boucles blondes et son visage pâle était figée dans une immobilité rêveuse…

Oui, elle était Roze Maiden et elle le resterait quoi que l’on tente d’y faire.

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La question de Juliet perturba quelques secondes Roze. Elle était plus jeune mais elle était préfète, elle devait sûrement être au courant de tout ce qui se passait dans l’école, non ? Mais comme Roze n’appréciait pas qu’on ne réponde pas à ses propres questions, elle réfléchit au « qui » de manière à donner des noms. Ce n’était pas si facile car ils étaient quand même plutôt nombreux !

« Et bien… Beaucoup de monde en faire. Padma Patil a découpé la dentelle d’une de mes robes préférés une fois, Milicent a versé de la bave de crapaud sur mes cheveux en plein milieu du repas parce que je ne voulais pas lâcher Sue… Dean Thomas m’a volé mon cahier pour y écrire folle dans toutes les langues – que veux-tu, il était jeune à l’époque -, Gloria a mouillé mon lit pour faire croire que j’étais incontinente…. La plupart des anciens amis de Edward ont essayé de le persuader que je n’étais pas faites pour lui et qu’il devrait me quitter… Et je ne te parle même pas de ceux qui me bousculent dans les couloirs et me traitent de naine. » Oui parce qu’elle ne se souvenait quand même pas des noms de tout le monde, non que ça ait une importance quelconque au fond. Elle n’était pas assez rancunière (quand même !) pour leur vouloir du mal en cette période sombre, elle refusait seulement tout net de les aider. Chacun pour soi et Dieu pour tous !

En parlant de Dieu, voilà que Juliet lui demandait comment on faisait pour prier. Perplexe, Roze croisa les jambes et enroula une mèche blonde autour de son index.

« Eh bien… Pour prier, il faut déjà croire en quelque chose. Est-ce que tu crois en quelque chose ? Que ce soit une pensée abstraite ou un Dieu quelconque. » Parce que pour prier, il fallait Croire, c’était le plus important. Roze croyait en beaucoup de chose mais pas en Dieu, par contre elle pensait sincèrement que la nature agissait comme elle le faisait pour une bonne raison, elle avait aussi pour principe premier le respect… bref, quand elle priait, c’était pour prier la Nature avec un grand N. D’ailleurs, elle se souvenait avec bonheur que ça avait été le sujet de sa première conversation avec Edward. Pour elle, la Nature n’en voulait pas aux hommes de la détruire parce qu’elle aimait tout ses enfants sans condition. Les êtres humains étaient sa création, elle ne protestait pas d’être détruite sous leur coup. C’était injuste de dire qu’elle provoquait des tremblements de terre ou des éruptions de volcan pour se venger. Non, jamais… jamais elle n’agirait ainsi. Seuls les hommes étaient assez mesquin pour penser ainsi ! Les catastrophes naturels étaient leur fait, ils usaient et abusaient de leur maîtrise au point de détruire l’équilibre mais la Terre n’y était pour rien elle. Avait-elle le choix ? Elle ne contrôlait pas ses créations… pas plus les hommes que les minéraux !

C’était donc cette dame nature totalement abstraite que Roze priait. Personne d’autre… Mais le sujet n’était pas tant de savoir qui elle priait elle que de savoir qui voulait prier Juliet.

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