D'une certaine manière, aux yeux de Billie Ziegler, le monde avait comme cessé de tourner lorsqu'elle avait perdu son frère. Ce n'était pas le genre de chose bien évidente mais dans le fond, s'agisait-il vraiment de sa faute hein ? Nan mais c'était vrai quoi après tout, il était tout de même assez effrayant de se dire qu'elle était là, comme absente alors qu'elle était là... Elle ne semblait pas respirer comme il le fallait, vivre comme il le fallait. Elle ne mangeai presque pas, ne dormait que très peu sans faire de cauchemar. Nan elle n'allait pas bien et si elle ne s'en rendait peut être pas compte, les autres eux, oui. En même temps, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait plus approché un mirroir, qu'elle n'avait plus vu son reflet, qu'elle ne se regardait plus parce que ça la dégoûtait. Elle lui ressemblait, elle lui ressemblait beaucoup trop... Et la dernière fois qu'elle s'était regardée, elle avait totalement explosé le miroir...
Lorsqu'elle avait appris la nouvelle, elle était totalement détruite, en larmes, elle était montée dans son dortoir et s'était dirigée vers son lit. Le dortoir était entièrement vide et elle s'en moquait parce qu'une seule chose comptait dans sa tête. Il n'était plus là... Et c'était bien assez pour lui faire mal. Bien assez pour qu'elle ait si mal que lorsqu'elle avait vu son reflet dans le miroir qui se trouvait juste en face de son lit, elle en aurait hurler de rage si un son avait pu alors, sortir de sa bouche mais tout était coincé, pas un son ne sortait... Elle avait mal... Vraiment mal et elle ne parvenait pas à se calmer tellement la douleur était abominable... Elle s'était contentée de se lever et de briser le miroir, de l'exploser en mille morceaux. Elle s'était alors effondrée, en larmes, et s'était même coupée avec les bouts de miroirs. Quand Helena était montée dans les dortoirs, elle l'avait trouvé là, elle n'avait même pas bougé de toute façon, elle n'en aurait probablement pas eu la force. La jeune blonde l'avait relevé, avait pansé ses plaies avec ce qu'elle possédait parce qu'elle avait reçu un refus catégorique pour l'infirmerie et qu'elle avait obtempéré.
Tous ils avaient peur pour elle, elle passait son temps seule, elle ne sortait que très rarement de son dortoir. Oui elle avait mal, oui elle souffrait et elle ne supportait pas cette douleur, oui, cela elle l'avait compris. Mais les autres, ils ne parvenaient pas à comprendre. La douleur, la perte. On avait du mal mais on s'en remettait un jour où l'autre non ? Le temps passait et la douleur restait. Billie s'effaçait et sa joie partait avec elle, tout son bonheur, tous ses sourires. De tout ça il ne restait plus que souvenir...
Il était l'heure d'aller manger pour beaucoup de monde. D'ailleurs, pour tout dire, toutes personnes normales étaient actuellement en direction de la Grande Salle. Billie, quant à elle se dirigeait vers le parc. Comme à son habitude, elle n'avait pas faim et elle n'avait envie que d'une seule et unique chose, prendre l'air. Seule comme à son habitude. Oui ça faisait mal mais dans le fond, elle ne voyait pas ce que les autres auraient pu lui apporter. De la pitié ? Merci mais non, ça ne l'intéressait pas du tout d'entendre des phrases du genre "j'suis désolée" ou pire, une phrase que ses amis lui ressortaient tout le temps en ce moment... "mange"...
Accueil 
