A new toy [PV]

Que faire lorsqu’on s’ennuie ? Cette journée de printemps semblait s’étirer à l’infini et à cause du régime actuel, elle ne pouvait rien faire pour se divertir. Bon, si elle avait été un brin plus méchante, elle aurait pu faire ami-ami avec les Carrow et mettre en pratique sa connaissance des méthodes de torture mais ce n’était pas franchement son style. Elle, elle était plutôt gentille et douce une fois passée sur sa réputation de psychopathe et allumeuse sans scrupule. Non, ce n’est pas incompatible, la preuve.

Traînant sa grande taille (1m75 pour une fille c’est plutôt grand) jusqu’à un fauteuil, elle sauta par dessus pour s’y installer avec souplesse sauf qu’il était déjà occupé ce qui fit qu’elle se retrouva sur les genoux d’un jeune garçon avachit sur SON fauteuil. Non mais y’a plus de jeunesse… Aucun respect pour les habitudes des plus âgées.

Se redressant, elle plongea son regard d’acier dans celui du morveux avec un sourire carnassier. « On dirait que ce fauteuil était occupé. » Vous savez ce qui est pire qu’une Perfect en colère ? Une Perfect qui s’ennuie… et il était très probable que Nathanael allait pâtir du manque d’occupation flagrant de la plus dangereuse fille de l’école. Sans aucune gêne, elle s’installa plus confortablement sur les genoux du jeune garçon, croisant ses longues jambes nues [uniforme retouché oblige] et repoussant sa longue chevelure rousse d’un geste vif derrière ses épaules.

Elle ne savait pas du tout qui était ce garçon et elle s’en fichait, elle ne comptait absolument pas le quitter. Bien entendu, il pouvait essayer de la déloger de force, ce serait encore plus drôle. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas été violente ou volontairement provocatrice. Oui, bon, elle continuait à se balader avec presque rien dans toute l’école mais ça pour elle ce n’était pas de la provocation, c’était sa manière d’être. Passant un doigt sur le contour de la mâchoire du jeune garçon, elle sourit à nouveau. Ce n’était pas pour rien que Myrielle avait été élu il y a quelques mois de ça l’une des filles les plus sexy de l’école. A une époque, elle avait gagné un sondage sur la beauté aussi… et plus récemment, celui sur la personne la plus dangereuse. Elle était tout ça. Ses cheveux roux tombaient délicatement autour de son visage. Sa peau était très pâle, comme si elle fuyait le soleil (c’était presque ça) et ses lèvres était d’un rouge carmin captivant. Mais ce n’était pas ce qui frappait le plus. Quand on regardait Myrielle d'aussi près que le jeune garçon pouvait le faire actuellement, ce qui frappait le plus c'était le regard bleu clair, tellement pâle qu’il en paraissait blanc. Autant les lèvres de Myrielle exprimait toujours une émotion par des moues ou des sourires autant le regard de la jolie rousse n’était qu’un miroir dans lequel l’autre se reflétait sans rien révéler de la jeune fille. Il était glacé contrairement à tout le reste de l’apparence de la sulfureuse rousse qu’Elea surnommait avec raison « Flamme ».

« Je m’ennuie… » Murmura-t-elle en affichant une mine triste sans cesser de tracer d’un ongle rouge sang les contours du visage du jeune garçon en passe de tomber entre ses griffes. Elle se pencha doucement sur lui et lui souffla à l’oreille. « Tu joues avec moi ? » Ne vous faites pas d’idée, Myrielle ne faisait que s’amuser à sa manière. Nous vous l’avons dit, il n’y a pas pire qu’une Perfect en mal de sensation forte…

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Rappelons en guise de préambule que Myrielle avait un petit ami… mais depuis qu’elle était assez mature pour comprendre ce qui clochait chez elle, elle savait que tant qu’elle n’aurait pas prêté serment devant un prêtre, ça n’aurait de valeur que dans une certaine mesure… A savoir que pour Myrielle par exemple, certains gestes n’ont aucune valeur alors que d’autres en ont beaucoup. Par exemple, elle laissera n’importe quel garçon (ou fille d’ailleurs, soyons fou !) l’embrasser sur les lèvres pour peu que ça se passe sans heurt tandis que le premier qui oserait toucher à ses poignards sans son accord y goûterait d’une manière bien différente… Alexis savait tout ça, d’ailleurs, il s’était adapté aux lubies de sa chère et tendre. Ce qu’il ne voyait pas ne lui faisait pas de mal, il faut le préciser aussi. Mais Myrielle n’en était pas à son premier dérapage… et elle s’ennuyait vraiment ! [Comme si ça justifiait quoi que ce soit O_o]

Qu’il connaisse son nom ne la fit pas réagir outre mesure. Elle était plutôt connue dans l’école. Comme elle ne connaissais pas celui de son nouveau jouet, elle répondit sans lâcher son regard. « Tu n’as pas froid aux yeux… c’est bien. » Non mais parce qu’elle n’avait pas encore précisé à quoi elle voulait jouer hein « Comment se nomme mon nouveau coussin ? » Elle aurait pu dire le terme exact d’objet ou de jouet mais elle avait peur qu’il le prenne mal [un regain de délicatesse, attention !].

Se décidant enfin à quitter son immobilité partielle, elle changea légèrement de position et passa une main fraîche sur la nuque du jeune garçon. Qu’ils étaient mignon à cet âge là ! Quoi qu’elle n’avait jamais été à proprement parlé mignonne elle. Elle avait toujours été dangereuse et puis on lui avait ajouté l’adjectif sexy puis sulfureuse mais jamais on n’avait prétendu qu’elle était mignonne… ou alors juste ses proches, ceux qui avaient un peu vu ce que ça pouvait donner quand on mettait Myrielle avec un môme en bas âge : totalement gâteuse… Mais ne nous éloignons pas du sujet.

Croisant et décroisant ses longues jambes étendu sur l’accoudoir du fauteuil, elle fit mine de réfléchir intensément. « Je me demande à quoi on va bien pouvoir jouer… » Les quelques personnes restantes dans la salle commune avait flairé le danger et ils s’étaient carapatés dans leurs dortoirs. Ils n’étaient pas assez fou pour oser prendre le risque de s’ajouter à la liste des trompe ennuis de Myrielle… quoique certains auraient pu se laisser tenter s’ils avaient été sûrs de la teneur du jeu ! Sauf que Myrielle agissait par impulsion alors elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire… mais marquer l’esprit du jeunot ça c’était arrêté.

Sa jupe glissa un peu plus et la gaine retenant son poignard devint clairement visible avec la lame qui allait avec mais elle n’avait visiblement aucune intention de s’en servir… Une idée lumineuse (ou pas) plus tard, elle bougea à nouveau pour cette fois se mettre à califourchon sur Toy (le surnom du gamin) et lui demander d’une voix suave « Dis moi donc, tu aimes les jolies filles ? » C’était une entrée en matière comme une autre…

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Tigresse ? Peut-être pas… Même si elle était féline par nature, elle tenait plus de l’oiseau de proie. Son regard glacé était perçant et elle fondait sur ses victimes avant qu’ils aient le temps de comprendre ce qui leur arrivaient… Pour ce qui était d’Alexis, il ne dérangeait effectivement pas Myrielle. Elle l’aimait, il lui manquait, mais son tempérament la poussait à jouer avec les limites de la décence et de la morale, elle qui n’avait déjà aucune pudeur. Il fallait supposer que son petit ami l’aimait aussi pour cet aspect de sa personnalité… mais comme Alexis était amoureux de Myrielle depuis plusieurs années avant qu’elle ne daigne poser un regard sur lui, il devait aussi considérer qu’il avait de la chance qu’elle l’aime… non ? Question d’habitude aussi. De toute façon, Myrielle ne comptait pas faire grand chose avec le petit Nathanael, juste lui donner un avant-goût, histoire qu’il n’oublie pas cette rencontre fortuite…

Pour ce qui était des poignards, ils ne les quittaient jamais ses petits chéris. L’emblème des Symphonie était une rose noire enlacé autour d’un poignard et Myrielle avait cette marque tatouée sur sa nuque à vie… elle avait été élevée pour devenir un assassin qui userait autant de magie que de méthodes plus conventionnels et donc plus à même de passer inaperçu auprès du ministère de la magie… Maintenant, elle ne comptait plus exercer le métier de ses défunts parents, mais elle trouvait plus sécurisant d’avoir toujours ses armes à porter de main… et puis, ça lui donnait un petit côté très sexy non ? Cela ajoutait au danger de la rouquine qui maintenant s’amusait beaucoup avec son nouveau jouet. Se penchant sur lui, elle lui murmura « Je suppose que tu n’ignores pas que je suis l’une des plus belles… » Elle le laissa poser ses mains sur ses hanches, elle était elle-même plutôt du genre tactile et elle considérait que ça faisait parti du jeu – dans une certaine limite bien entendu -.

S’éloignant suffisamment pour accrocher à nouveau son regard. « Je vais te faire une fleur. Nous allons jouer et je serais le prix. » Mais bon, elle s’était déjà mise plusieurs fois en jeu comme prix de différents tournoi… sauf que d’habitude, c’était pour détourner l’attention de Drago et elle s’arrangeait pour qu’Alexander gagne, histoire de ne pas avoir à embrasser de crapaud (Goyle, toi ici !). « Je vais te poser des questions, à chaque bonne réponse, tu auras le droit de me demander d’enlever un vêtement ou de réclamer une récompense équivalente… » Un bisou chaste ou quelque chose de ce genre, elle n’avait pas trop d’idée de ce qu’un garçon considérait équivalent à voir une aussi belle fille qu’elle sans vêtements. Une chose était sûre, s’il allait trop loin, elle avait les moyens de le stopper. Même pas peur XD

Se penchant à nouveau, elle posa sa première question… « Qui sont mes meilleures amies ? » Elle commençait facile parce que enlever sa veste n’apportait pas grand chose à son jouet. Ce qu’elle était magnanime…

Bien première bonne réponse. En même temps c’était une question très facile… Elle le laissa faire glisser sa veste sur ses épaules dénudés par le port unique du corset… Myrielle avait toujours eu une manière bien à elle de porter l’uniforme. A la place de la chemise réglementaire, elle portait un corset des plus esthétique… et en hiver aussi même si alors, elle mettait la chemise dessus ou dessous (selon le corset). Comme son Jouet la complimentait, elle approcha son visage du sien et sourit. « La perfection ne peut qu’être superbe mon cher monsieur McGowan… » Elle s’éloigna ensuite à nouveau, se redressant, passant les mains sur le décolleté de son corset – sous lequel elle n’avait rien précisons le – et posa sa deuxième question. « Plus difficile maintenant… Je suis tatouée, dis moi où ? » C’était plus difficile car ce n’était pas connu de tous, toutefois, contrairement à quand elle était plus jeune, elle ne s’en cachait plus et il arrivait fréquemment qu’elle attache ses cheveux en chignon haut qui permettait de voir son tatouage sur la nuque. Un poignard et une rose noire enlacés… le symbole de la famille Symphonie. Alors, Nathanael était-il observateur ? Ou en avait-il entendu parler ?

En tout cas, Myrielle s’amusait bien maintenant. Elle n’avait jamais eu aucun complexe – enfin, pas au point de devenir pudique en tout cas – et montrer son corps ne la dérangeait pas. Son orgueil aimait à provoquer le désir des jeunes garçons de Serpentard… tout ceci d’autant plus qu’elle était inaccessible car déjà prise. Elle n’avait eu qu’une courte période de célibat durant sa quatrième année. Myrielle était plutôt du genre à se poser et à rester avec un même garçon… c’était le seul moyen pour elle de limiter ses frasques à des jeux innocents. Qui sait ? S’il n’y avait pas Alexis, elle aurait peut-être bien plus souvent usé de ses charmes pour se désennuyer… Mais il était dans sa vie, calme et solide comme un roc. Elle pouvait appuyer ses peines, son chagrin et ses peurs sur lui… Il était toujours là pour l’empêcher de chavirer, de plonger dans la haine. Elle savait pourtant que son caractère impétueux était là sous la surface et qu’il pouvait resurgir n’importe quand… Là, elle ne faisait que s’amuser un peu, mais que se passerait-il si par un concours de circonstance, la tueuse en elle refaisait surface ? Elle préférait ne pas y penser et être simplement Myrielle, l’une des filles les plus belles de l’école plutôt que l’héritière Symphonie, graine de meurtrière.

D’ici quelques semaines, elle quitterait définitivement Poudlard en compagnie de la plupart de ses amies. Elle espérait qu’elle manquerait un peu à son Jouet ici présent car après tout… personne ne savait aussi bien mettre de l’ambiance dans une salle commune ennuyeuse qu’elle, pas vrai ?

Hou, encore une bonne réponse… mais c’est qu’il était malin ce petit. Bien, il méritait donc sa récompense mais il semblait qu’il espérait plus qu’un simple strip tease… tant que ce n’était qu’un seul et unique baiser, pourquoi pas ? Mais c’était comme se faire mordre par un serpent, le venin montait jusqu’au cœur. Etait-il vraiment capable de jouer au même niveau que Myrielle ? Il était bien jeune pour ça. « Bien entendu, un marché est un marché. » Mais qu’il ne pense pas en prendre l’initiative, ce n’était pas comme ça que cela fonctionnait. Elle se pencha et déposa un baiser enflammé sur les lèvres de son petit jouet. Elle ne le désirait pas, elle s’amusait c’est tout, mais en revanche, elle comptait bien enflammer ses sens et elle y mit beaucoup du sien. C’est alors qu’une voix retentit du haut des escaliers du dortoir. « Myriiiiiielle ! Preciosa pour toi à la fenêtre ! ! ! ! » C’était la voix de la petite Jenny, la cousine d’Elea et Dawn. Myrielle soupira et se dégagea de Nathanael en passant un doigt sur ses lèvres. « J’arrive Jenny ! » Elle prit sa veste et la passa avec une lenteur calculée, parfaitement consciente du regard du jeune garçon sur elle. Enfin, elle aurait bien joué encore un peu mais c’était peut-être mieux comme ça. Elle ne savait jamais jusqu’où son caractère explosif pouvait l’entraîner.

Une fois rhabillée, elle s’approcha à nouveau du Serpentard et déposa une bise sur sa joue. « Dors bien petit McGowan. » avant de lui faire un clin d’œil et de disparaître dans le couloir en montant les escaliers quatre à quatre. Elle était de bien meilleure humeur maintenant qu’elle s’était amusée. Rien ne valait une victime de ses charmes pour la remettre dans le droit chemin… Enfin, droit pour elle, elle avait certes des notions de morale assez étrange mais ce qui comptait dans la vie c’était avant tout d’être épanoui non ?

Gageons que ce cher Nathanael ne regrette sûrement pas cette petite aventure bien qu’il l’ait vécu différemment que Myrielle pour qui c’était déjà oublié vu que Preciosa réclamait toute son attention. Enfin, en voilà un qui pourra se vanter pendant longtemps d’être entré dans la liste des rares garçons à avoir senti les lèvres de la dangereuse Myrielle sur les siennes… Encore un Serpentard qui va prendre la grosse tête ? Allons, il n’a pas besoin de ça et puis, la prochaine fois qu’il verrait Myrielle serait sûrement encore plus drôle !

[Terminé pour Myrielle]