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 Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]

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Ξ Sujet: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyMer 11 Mar - 10:45

Cela faisait près d'une heure qu'il la suivait ; non pour s'assurer qu'elle allait bien, qu'elle ne courrait aucun danger, mais plutôt pour être sûr qu'il pouvait désormais faire confiance à cette jeune personne. Elle l'avait contacté récemment et avait exprimé le désir de rejoindre l'Ordre -ce à quoi Apophis n'avait opposé aucune résistance, bien au contraire... Ses rangs grossissaient. Et même s'ils ne lui donnaient pas l'entière satisfaction d'exécuter ses ordres, au moins étaient-ils fidèle à leur cause...

La jeune fille bifurqua et atterrit dans une autre rue de moins en moins passante, quittant les boutiques de ce Londres moldu qui commençaient progressivement à fermer. L'ancien Auror poursuivit cependant sa progression, s'évertuant à feutrer ses pas le plus possible afin de ne pas être repéré. Il ne fallait guère oublier qu'ils avaient exercé la même profession tous deux et qu'ainsi il était d'autant plus repérable.

Un mouvement suspect attira cependant son attention. Il n'eut que le temps de se cacher derrière le recoin d'une bâtisse pour apercevoir un groupe de trois personnes encapuchonnées de noir. Ces dernières venaient juste d'apparaître au détour d'une ruelle croisant avec la rue et se trouvaient à bonne distance afin de pister Meredith. Ce qu'elles firent d'ailleurs. Désormais, il devrait redoubler de vigilance...
Il les suivit encore sur une bonne centaine de mètres jusqu'à ce que l'une de ces mystérieuses silhouettes ne dépasse les deux autres à la rencontre de la jeune Auror. Droit devant eux, la rue tournait encore, ce que ses assaillants semblaient très bien savoir et d'où leur empressement.


Ils finirent par se regrouper et par marcher vers elle. L'un d'eux se mit à courir puis finit par lui bloquer la voie tandis que les deux autres tâchaient de former un cercle afin de lui couper toute autre retraite. A présent, ils tournaient autour d'elle, baguettes tendues, prêts à en découdre.
Apophis se cala derrière le mur d'un immeuble à l'opposé de leur trottoir. Il sortit sa propre baguette et mit en joug un premier assaillant qui, sans crier gare, s'était jeté sur Meredith et l'avait attrapée par le poignet.
Le sang de l'Auror déchu ne fit qu'un tour tandis que l'autre tirait la pauvre demoiselle par le bras. Avec tant d'agitation, il peinait à viser juste !


"Avada kedavra...", finit-il par souffler tout en priant pour que son rayon atteigne bien l'homme qui lui voulait du mal.

L'éclair vert fila à travers sa baguette et frappa l'homme de plein fouet -à croire que sa bonne étoile l'avait écouté pour une fois. L'autre retomba sur le sol comme une poupée de chiffon à la stupeur de ses deux comparses dont l'agitation faisait désormais place à la panique. L'un d'entre eux voulut se jeter sur la jeune femme mais fut bien vite intercepté par une masse de volutes blancs et vaporeux qui se rua sur lui. Cette dernière pressa ses deux mains contre sa tête qu'elle tourna subitement de côté. S'ensuivit un craquement puis un cri aigu avant que l'homme ne repose sur le sol tout comme son collègue. Le troisième eut plus de chance et plus de réflexe et lança un expulso qui repoussa l'étrange créature quelques mètres plus loin. Son corps redevint consistant tandis qu'il s'efforçait de se relever de ce mauvais coup.

"Sale charogne !! Je te jure, par Merlin, que tu vas en baver !!", hurla le survivant tout en se jetant sur lui.

Il découvrit la capuche qui masquait le visage de son agresseur et rencontra ainsi le regard fou et glacial d'Apophis Sykes. Il pointa sa baguette sous son menton.

"Traitre... j'vais te crever et apporter ta tête sur un plateau au Lord ! Toi et les tiens, vous finirez tous par brûler en Enfer".

Sa victime éclata d'un rire gutural et puissant. Lentement sa main tira sur la capuche qui cachait le visage de l'homme au-dessus de lui, dévoilant ainsi les traits d'une personne que Meredith et lui connaissaient pour être un de leurs anciens collègues. Son ris s'enrailla soudain mais il conserva un sourire :

"Pete Wislow. Ravi de te voir par ce charmant soir de printemps...".

"Ferme ta gueule, Sykes...".

Il resserra sa prise sur lui puis, tout en jetant un regard par-delà son épaule, s'adressa à la jeune femme :

"Meredith, viens m'aider ! Viens m'aider à le crever !!
Je t'assure ! Tu fais une énorme erreur en voulant quitter le Ministère ! Ta carrière était sur le point de décoller, je t'en prie !".


"Ne... ne l'écoutez pas, Meredith ! Il est des leurs ! Il n'y a... garghh... plus rien à sau-sauver...".

"Viens m'aider à l'achever, Meredith ! Fulminait le gamin dont les yeux s'allumaient d'une étrange lueur, c'est LUI le traitre ! LUI le meurtrier ! LUI qui nous a abandonné ! LUI qui a toujours été des leurs... un Mangemort !".

A mesure qu'il disait ses mots, sa colère serrait comme un étau la gorge d'Apophis, prêt à tout rompre. Il cria à l'attention de la jeune femme :

"TU POURRAIS ETRE DES NOTRES, MEREDITH !!!".

"Sec-sectum se... sempra...".

Il en revint à l'Auror blond.


"Il... il va mourir, chouinait-il de joie, il va... il va... je... je vais tuer Sykes ! Le... le défenseur de l'Ordre ! Le... le traitre à... p-puis ensuite je... je tuerai Ha-Harry Potter !".


"Sec-sectum se... sempra...".

Un fluide bleu et glacial parcourut alors le corps du jeune Pete Wislow, trop occupé par sa capture pour vraiment se rendre compte de ce qui lui arrivait désormais.
Des larmes roulaient sur ses joues en feu tandis qu'il levait vers Meredith, comme l'implorant, des mains tremblantes d'extases. Des crevasses rouges s'ouvrirent le long de son visage, trempant ses vêtements d'un sang gluant et poisseux, ouvrant ses mains offertes à la demoiselle.


"Ai-aide-moi, Me... Meredith...", finit-il sur un sourire, rempant jusqu'à elle.

Et Sykes d'hurler :

"COURREZ MERRY !!! C'EST UNE EMBUSCADE !! COURREZ !!!".

... tandis que les toits des maisons s'obscurcissaient d'ombres humaines.
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyMer 11 Mar - 19:52




Le vent rugissait entre les moindres parois, les moindres fissures, les moindres interstices des murs poisseux que formaient les ruelles de Moorgate, à la manière d'un monstre à l'agonie. Les quelques lueurs des lampadaires qui limitaient le mince trottoir conféraient au lieu un côté lugubre, sinistre que l'absence de passants renforçait.
Et, le regard fixé sur les pavés de plus en plus glissants à mesure qu'elle s'engouffrait entre les brèches gorgées d'humidité, Meredith avançait sans un mot vers des passages trop sombres pour être visités.
Une main dans sa poche, elle serrait avec un peu trop de vigueur un morceau de papier. Ce dernier étant la cause directe de sa venue et de son manque de prudence. Et, elle avait beau faire des efforts considérables pour surveiller ses arrières, il lui semblait qu'une chape lourde obscurcissait tout de sa logique, de sa sécurité, de son expérience..

Le souffle de la rafale s'atténua et Meredith , les sourcils froncés, massa sa nuque d'un air second tandis qu'elle s'engageait dans une voie large et déserte. Ses bottes lourdes claquèrent avec légèreté contre le sol, masquait le bruit de sa cape virevoltant , comme soupesée par un atmosphère grandissant ; et , après quelques secondes , Meredith sortit de sa poche le petit parchemin , qu'elle déroula , comme pour s'assurer que les phrases étaient belles et bien là, que les mots ne furent pas un effet de son imagination passée. Elle ne s'arrêta pas pour autant..

"Besoin urgent de vous contacter. Cela concerne vos origines. Vous devez connaître la vérité. Rendez-vous 14em rue, Moorgate."


C'était tout. Il n'y avait aucune signature, il n'y s'y trouvait guère d'autres informations. Par les temps qui couraient, ne pas prendre compte de ce genre de message aurait été la meilleure chose à faire. Pourtant, Meredith était bien là. Elle se savait une fille particulièrement peu vigilante. Maintes fois depuis, ses décisions de dernière minute se furent mutées en situations peu envieuses. L'exemple le plus flagrant étant -bien entendu- sa démission au poste d'Auror du ministère de la magie. Meredith ne regrettait en rien son choix, mais le confort de sa maison -bien que ne prenant aucune place sentimentale dans le coeur de Meredith car depuis longtemps un lieu de souvenirs cuisants - restait une chose qu'elle affectionnait , et que, bien à son compte, elle avait du abandonner depuis qu'elle s'était promise à un bataillon assidu envers toute forme d'injustice.
Voilà pourquoi elle aurait du faire attention.

Cependant, à cet instant précis , elle avait l'étrange pressentiment que le chemin qu'elle suivait lui fut tracé dans un but bénéficiaire. Si elle n'en était pas sûre, du moins s'en persuadait-elle..

En ayant l'impression d'avoir quelque chose de particulièrement gênant coincé dans sa gorge, elle nicha le papier dans sa veste . Le nombre treize défila devant ses yeux, ces derniers posés sur une pancarte moldue donnant le nom de la rue. Elle y était presque..encore quelques mètres tout au plus.
Elle tourna encore et son excitation prit le dessus sur son raisonnement. Au loin , elle vit une plaque argenté que surplombait le nombre quatorze. Elle s'apprêta à accélérer le pas mais soudain, s'arrêta net.

Une haute silhouette encapuchonnée l'avait devancée. Elle pointait une longue baguette magique en direction de la poitrine de Meredith, tandis que deux de ses compères la détaillaient de côté, l'encerclant en tout point.


"Bonsoir Meredith" souffla l'homme en face d'elle d'une voix suave, si doucement qu'on eut peine à l'entendre.

Le coeur au bord des lèvres, Meredith cilla lorsqu'elle se rendit compte que , de chaque côté de son corps, les trois individus tout vêtus de noir lui tournaient autour à la manière de vautours, riant en silence. Elle jeta un regard imperceptible à sa poche, où se trouvait sa baguette et..sa lettre. Et subitement, un goût amer dévala dans sa bouche, lui donnant une irrémédiable envie de vomir.


"-La lettre..c'est vous." murmura Meredith, fixant à tour de rôle chacune des personnes. Les rires des malfaiteurs se mutèrent en silence, un silence suspendu, comme pris au dépourvu.

"-Lettre ?" Demanda l'un d'entre-eux.

Il devança alors ses congénères d'un pas et attrapa Meredith par son poignet. Le sourire voilé sous sa capuche, tirant et raffermissant sa prise avec une force telle que Meredith crut qu'il allait la briser, il se mit à nouveau à ricaner.


"-Qu'est-ce que tu.."

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase car alors une lumière , d'un vert si éclatant qu'il paraissait blanc dans la ruelle noire, vola littéralement jusqu'à lui avant de le frapper de plein fouet. Comme une scène au ralenti, sa poigne inerte permis à Meredith de se dégager de son étreinte et le bruit d'une baguette au sol précéda celui de la carcasse écroulée, qui s'affaissa, déjà morte avant de toucher terre.

Meredith ne prit pas le temps de réfléchir. Elle tira de sa poche sa baguette et se retourna. Mais l'un des autres hommes se rua sur elle avec une rapidité déconcertante, dans un grognement sourd.


"-Espèce de trainée!" gronda-t-il. Il s'apprêta à lui tomber dessus, mais seule Meredith , dos à l'agresseur, put voir qu'une forme argentée aussi vive qu'un Patronus fonça telle un boulet de canon directement sur l'homme. Elle encercla de sa poigne indécise le visage de sa victime avant qu'un ignoble craquement ne retentisse..

"-EXPULSO!" beugla le dernier homme, sur l'étrange silhouette qui valdingua quelques mètres plus loin, perdant son aspect incongru, avant de lui soutenir le menton du bout de sa baguette magique et d'ôter ce qui lui servait de capuche. Apophis Syrkes, les traits marbrés par ce coup en traite, sa capuche gisant dorénavant sur ses épaules frêles, affichait un mauvais rictus d'ironie. D'un geste inflexible il tira sur la longue veste de son ennemi qui , à son tour, vit son identité dévoilé.

Meredith était toujours immobile, sur le fait accomplie, trop altérée par ces deux visages pour donner à son cerveau l'ordre de bouger. Alors que les deux hommes restaient là, Apophis luttant pour sauver sa peau et celle de Meredith, cette dernière ne pipa mot, ne faisait pas le moindre mouvements ; elle était comme figée..



"Meredith, viens m'aider ! Viens m'aider à le crever !!
Je t'assure ! Tu fais une énorme erreur en voulant quitter le Ministère ! Ta carrière était sur le point de décoller, je t'en prie !".




L'angoisse de la situation s'insinua en elle comme un mauvais poison que venait corrompre ses réflexions. Elle l'écouta, mais fixait toujours Apophis, le visage insondable.


"Ne... ne l'écoutez pas, Meredith ! Il est des leurs ! Il n'y a... garghh... plus rien à sau-sauver...". Le peu de couleurs quitta le visage de Syrkes tandis que Wislow s'acharnait sur lui.

"Viens m'aider à l'achever, Meredith ! c'est LUI le traitre ! LUI le meurtrier ! LUI qui nous a abandonné ! LUI qui a toujours été des leurs... un Mangemort !TU POURRAIS ETRE DES NOTRES, MEREDITH !!!"

Le jeune homme semblait perdre la raison. Il jetait des regards furtifs à Meredith, qui ne bougeait toujours pas, avant de reporter son attention sur sa victime, qui continuait de balbutier ses incantations.





"Sec-sectum se... sempra...".

Une couleur pourpre agressa les yeux de Meredith.



"Il... il va mourir.. il va... il va... je... je vais tuer Sykes ! Le... le défenseur de l'Ordre ! Le... le traitre à... p-puis ensuite je... je tuerai Ha-Harry Potter !". les yeux embués de larmes, il hoquetait.

"Sec-sectum se... sempra...".

Une grosse tâche rouge se dessina à l'arrière du crâne de Wislow, avant de se graver sur tout son corps. Et, comme des milliers d'horribles sévices, les entailles béantes vomissaient leur fluide, d'où le liquide lymphatique se mêlait au sang. Chair à vif, ses mains cadavériques quittèrent le cou de Syrkes pour se tendre vers Meredith.
Elle le regarda se traîner au sol avec difficulté, un sourire au lèvre, et fut assenée d'un haut-le-coeur.


"Ai-aide-moi, Me... Meredith..."

Meredith hocha la tête. Sa respiration sifflante forçait les barrages de sa poitrine et la vue de ce corps gisant à ses pieds, plus mort que vivant, lui faisait perdre tous ses moyens.

"COURREZ MERRY !!! C'EST UNE EMBUSCADE !! COURREZ !!!". vociféra Syrkes, les yeux exorbités.

Mais Meredith continuait de fixer Wislow, incapable de se détacher de ses prunelles ensanglantées. Il lui semblait entendre encore Apophis qui criait, lorsque Wislow attrapa de ses doigts tailladés le pan de sa robe .
Il tira dessus et la força à se courber. Sans réaction, le souffle coupé, Meredith se vit accroupie face à l'homme.
Autour d'elle, elle sentait plus qu'elle ne le voyait des silhouettes s'amasser , s'approcher de leur point de chute.



"-Meredith..pitié"
articula-t-il avec difficulté.

Un filet de sang coula de sa bouche ouverte en une râle silencieuse alors qu'il essayait d'ajouter quelque chose.


"-Non.." murmura Meredith. Elle essaya de se dégager de son étreinte, mais il ne la lâcha pas.

"-..Tu es ..des notres.. tu fais par-tie..part..tie" balbutia-t-il. Et sa prise se fut plus pesante.

De sa main tremblante Meredith pointa sa baguette magique vers Wislow ; qui regarda cette dernière comme stupéfait..

"-Non..Non..Meredith"

Un éclair de stupefaxion passa à quelques centimètres de l'oreille droite de Meredith.

"-Lâche..lâche-moi.Lâche... "

"-Je t'en ..supplie."

Meredith serra sa baguette avec force et sous la litanie atroce du suppliant , elle ferma les yeux avant de souffler.

"-Avada Kedavra."

Une légère bourrasque fit tournoyer les quelques mèches de ses cheveux , qui s'éparpillèrent contre son visage. Et Wislow s'étala au sol en un bruit mat.
Un moment déboussolée, Meredith s'arracha une grimace lorsqu'elle ordonna à ses jambes flageolantes de la supporter et , après s'être assurée un équilibre précaire, se redressa avec une vitesse affolante, le coeur battant la chamade.


"-Apophis..Apophis.." murmura-t-elle avec angoisse lorsqu'elle se retourna.

Après quelques secondes, elle le trouva, baguette levée vers quelque chose qu'elle distinguait mal. Il lui jeta un coup d'oeil. Et , loin devant, une personne s'attelait à le viser tandis que d'autres ombres, se rapprochaient, menant large le combat. Nombre de sortilèges commençaient à pleuvoir, mais aucun ne les touchait , car encore trop lointains pour les atteindre convenablement.

Elle courut vers lui à en perdre haleine, dérapa légèrement contre les pavés salis du sang des victimes et tendit sa main pour lui attraper le bras. Elle s'apprêtait à prendre le risque de transplaner ici-même, pour extraire de ce cocon d'enfer Apophys et ne pas se laisser à courir, dos à Syrkes. Elle s'apprêtait à se recevoir des sortilèges qui l'en empêcheraient ; de la part des affreux songes remplis de réalité qui se regroupaient et les entouraient. Mais elle ne s'attendait pas à ce que le plus proche des individus, qui était à une proximité telle qu'elle en devenait affolante, s'en prendrait directement à Apophys.


"-PROTEGO" cria Meredith au moment même où l'homme prononça son sortilège. Le filet rouge fusa vers Apophis avant de s'écraser contre l'invisible bouclier. Satisfaite, un sourire se dessina sur les lèvres sèches de Meredith. Elle s'apprêta à riposter, pour se donner le temps de transplaner sans risque, de fuir la masse grouillante qui commençaient à descendre, courir, se précipiter. Mais dans le même quart de temps, alors qu'elle visait l'homme à ses devants responsable de l'attaque précédente, elle perçut une voix lointaine qui prononça un sortilège de toute la force de ses poumons, ses deux mots se répercutant en échos..

"-LOTUS NOCTIS "

Le sourire de Meredith qui avait osé fleurir sur sa bouche, se délia progressivement. D'étranges pics se logèrent dans son dos, criblèrent sa colonne vertébrale à la manière de poignards à la lame tranchante et se figèrent dans sa peau d'une manière si brutale qu'elle se courba, le souffle coupé. Sous l'effet de la vive douleur qui parcourait son corps, elle se surprit à attraper du mieux possible l'épaule d'Apophis, pour éviter de s'écrouler. Elle entrouvrit sa bouche, consternée, l'échine voûtée , et laissa échapper un gémissement qui implosa dans la ruelle , dévoré par les monstres vivants qui s'attelaient à faire avancer leur procession morbide, baguette à la main. Juste avant que le feu du poison n'enflamme ses nerfs, et que son corps ne se mette à trembler.
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyLun 16 Mar - 9:10

{ Under a raining fire sky...

Apophis tournait la tête de tous côtés. Il lui semblait que sa dernière heure était enfin arrivée, qu'il pourrait dûment se reposer après toutes ces années de service, qu'il aurait enfin la chance d'embrasser la Mort à pleine bouche et courir droit vers l'Oubli sans jamais se retourner...
La Fin, digne Fin, noble Fin, était peut être préférable à ce qui suivrait le reste des années à venir... Mourir pour mieux s'endormir, renoncer à résister pour le simple plaisir de se laisser guider sur des flots calmes et cléments.

Mais, à nouveau, la Destinée en avait décidé autrement avec lui. Les traits qui fusèrent ne l'atteignirent pas. La Faucheuse, qui semblait tant vouloir le ravir, en avait été empêchée par la main d'une jeune femme virtueuse mais aussi très habile -son protego ayant fait en sorte de neutraliser toute menace.
Sykes se sentit tiré en avant, pris par la manche. Ses membres étaient tellement encroutés et lourds qu'il lui semblait avancer au ralenti... Il n'avait pas le temps de crier, même pas de respirer. Il n'avait que celui de progresser, le regard hagard et la bouche entrouverte sur un cri qui ne sortait pas. Son bras passait par-dessus la taille de Meredith et la serrait fort afin qu'elle non plus ne tombe pas. Certaines combattantes méritent cette distinction...

Soudain, il la sentit ployer sous le poids d'une brutalité soudaine -et la voix qui avait lancé le sort se répercuta brutalement en un splendide écho dans ses oreilles. Son coeur rata un battement et il trébucha légèrement juste avant de se rattraper à la surface du mur d'un immeuble. Il laissa retomber, dans cette maladresse, la jeune femme à l'épine dorsale hérissée de piques rentrant profondément dans sa chair.

Le souffle coupé, le visage tendu de stupeur et la gorge huileuse de sueur, il poussa alors son premier cri...


{ Time's stopping here and right now ...

Il se pencha doucement sur Meredith et posa la main sur son front, relevant alors son visage vers le sien tout en fronçant les sourcils sous la concentration.
Il leva alors sa baguette et prononça à son attention un sort qu'il espérait suffisamment puissant et utile pour la soulager :


"Episkey", murmura-t-il. Puis, tandis qu'une douce lueur lumineuse et or s'échappait de sa baguette, Sykes la saisit dans ses bras, la plaçant derrière lui et la protégeant d'un bras. De l'autre, il pointait à nouveau sa baguette... mais sur ses assaillants désormais.

Le regard fixe, les yeux hallucinés, le visage de marbre, il ne tremblait que très peu... juste de quoi alimenter sa fureur en peur. Son expression se brisa et il fut bientôt envahi par une extraordinaire poussée d'émotion s'emparant de tout son corps, coupant son souffle, soulevant sa poitrine et faisant briller ses yeux. Il ferma les paupières et souffla :


"Ombras devorantis".

Sa tête bascula légèrement en arrière alors que le sort fusait de sa baguette en une fumée couleur bleu nuit. A présent que les Mangemorts n'étaient plus qu'à deux pas, baguettes tendues et prêts à répliquer d'autres ombres encore plus inquiétantes que les leurs se mirent alors en mouvement.
Elles venaient des lampadaires, des immeubles, des voitures ou encore des poubelles et des bancs que venaient éclairer la lune. Elles s'animaient, se détachaient de ce qui les reliaient éternellement à ces surfaces immobiles pour enfin prendre vie. Leurs longs bras se tendaient et leurs longues mains crochues se pliaient et se dépliaient avidemment sur des proies encore imaginaires... mais qui ne tarderaient pas à devenir réelles.

L'un des Mangemorts, le plus proches des deux Mages Blancs, jeta un regard à droite à gauche tandis que ses autres comparses ne bougeaient plus d'un iota. Laissant échapper un faible ricanement, il fit un pas de plus, prononça un sort à demi mot juste avant d'être happé par une ombre passant juste sous ses pieds. Cette dernière se saisit de lui, le ravissant aux autres pour mieux qu'il s'engouffre à jamais dans les profondeurs de la nuit. Ses compagnons, dans la panique que venait de susciter un tel retournement de situation, commençèrent à s'affoler, tâchant d'effectuer un repli stratégique.

Ils étaient une bonne quinzaine autour d'eux. Une bonne quinzaine dont la plupart, désormais, tombaient sous les attaques des ombres générées par le sort de Sykes. Certains s'évertuaient à riposter, sans autres succès que de voir ricocher leurs offensives sur les murs des maisons ou les pavés du trottoir...
Seul l'un d'entre eux était parvenu à ses fins... et, tandis qu'un éclair rouge filait droit sur eux, Apophis hurla un "proteg"o qui n'eut pas lieux hélas.
Sa main compressant sa baguette était tombée net sur le sol alors que son propriétaire ne brandissait plus qu'un moignon sur ses assaillants.
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyMer 25 Mar - 21:11



On aurait dit que le temps avait cessé son cours, qu'il avait éteint sa lumière -emmenant avec lui l'horlogerie d'une journée et d'une nuit. Que le flot répétitif qui transportait les âmes s'était mis à couler trop loin vers un lieu inaccessible pour de simples mortels ; et que , le seul moyen d'aller à sa rencontre aurait été de mourir.
Là , dans ce vortex, il n'y avait dorénavant plus que les abysses que venaient nourrir des silhouettes encapuchonnées, d'où deux personnes au milieu de la masse grouillante ne ressemblaient pas tant à des combattants qu'à des martyres.

Au centre de l'agitation fébrile de la ruelle, Meredith commença progressivement à ployer. La bouche entrouverte et silencieuse, elle agrippait de ses doigts glacés la cape de Sykes comme si sa vie en dépendant et se concentrait sur les pans de sa robe pour tâcher d'oublier sa douleur, pour enfin réussir à rester droite, bien qu'en réalité son dos ne cessait de se courber.

Soudain, Apophis buta, trébucha et lâcha prise sur Meredith. Cette dernière , tous ses efforts réduits en néant sous le peu de force qui l'habitaient, se vit basculer en avant..irrémédiablement entrainée dans une chute qui lui sembla sans fin. Incapable de crier tant sa gorge était rêche, incapable de bouger tant l'enfer s'emparait de ses membres, elle ne put que baisser les paupières en attendant le coup fatal...

Avec violence, son front percuta les dalles humides du trottoir qui donnaient face au mur -mur où Syrkes se retint par deux fois- et la bile lui monta à la bouche. Dans une horrible grimace elle ouvrit ses yeux aveugles et fut prise d'une violente quinte de toux qui vida ses poumons du peu d'oxygène restant.
Un goût de fer noya sa bouche et lui monta jusqu'au nez. La douleur s'amplifia et , étrangement, son coeur qui aurait du pulser ses derniers battements avec une vitesse affolante, se mit à battre normalement, pour finalement ralentir la cadence..toujours un peu plus. Comme un tambour, l'organe qui la maintenait en vit répéta son instable litanie qui se répercuta dans le crâne douloureux de Meredith. Et cette dernière, totalement sourde et aveugle à la réalité, marbra sur ses lèvres sèches un vague sourire fiévreux, dément.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


La voûte que formait le ciel tirait de ses nuages une couleur pourpre, sanguinaire. Les quelques rayons du soleil couchant criblaient une dernière fois la côte.

Meredith baissa sa tête pour se protéger de la bruine , qui égrainait ses gouttes sur les sentiers glissants. Elle inspira avec force tandis que deux hommes , baguette à la main, la suivaient de bon train dans la lourde atmosphère, une atmosphère usée par les souffrances. Par trois fois Meredith trébucha contre les quelques cailloux rêches, et par trois fois ses accompagnateurs sursautèrent , baguette pointé et regard farouche, avant de s'apercevoir qu'il ne s'agissait là que d'une fausse alerte.

Meredith plongea ses prunelles pâles, si ternes qu'elles semblaient dépourvues de vie, sur l'édifice qui leur faisait face. Elle frissonna de dégout et s'arrêta alors. Les deux hommes en firent de même. A leur pied, les vagues discrètes de la mer léchaient leurs chaussures.


"Où est-elle ?" murmura l'un des compères, ses sourcils froncés lui donnant l'impression d'être un de ces vautours en colère qui n'aurait pas trouvé de charogne.

"Là" désigna Meredith d'un geste las de la main, pointant son doigt sur un objet qui flottait sur l'eau.

"Accio barque !" siffla le second. Cette dernière fila droit vers eux avant de s'immobiliser à l'abord de la rive, à quelques centimètres de leur cape fraichi.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


Un spasme nerveux agita le corps de Meredith. Des doigts glacés se posèrent tout contre son front et autour de sa nuque, forçant sa tête douloureuse à se redresser. Ce simple geste lui coûta - arrachant à sa carcasse écroulée un frisson de malaise. Agitée de soubresauts, elle sentit un souffle contre son visage..

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


Ils s'installèrent dans l'embarcation précaire. Le visage impavide, Meredith ne quitta pas des yeux l'horizon. L'un de ses voisins chuchota quelque chose à l'attention de la barque et les rames se mirent en mouvement.

Le trajet se déroula dans un silence des plus complets. Silence dominé par le bruit de la houle se fracassant avec une force inouïe dans ses propres rouleaux , et celui du sifflement du vent .

Après plusieurs minutes, le plus grand des hommes -qui jusque là s'était redressé pour apercevoir la forteresse du mieux possible- se tassa sur la barque. L'autre porta machinalement sa main à sa baguette, avant de risquer un regard vers Meredith. Cette dernière était aussi pâle qu'un cadavre.


"Vous allez bien, Meredith ?" demanda-t-il , soucieux.

Elle sursauta et le fixa intensivement -si bien que l'homme se sentit soudain mal à l'aise-. Un sourire moqueur dessina le pourtour de ses lèvres.


" Je suis en pleine forme !" railla-t-elle d'une voix morne.

Harvey sembla hésiter puis, d'un geste qu'il voulait compatissant, il posa avec douceur sa main sur l'épaule voûtée de Meredith. Elle le regarda pendant un instant, recroquevillée dans la cale de bois et recouverte de sa longue cape qu'elle serrait un peu trop fort. Et, interceptant alors la lueur d'inquiétude qui miroitait dans les prunelles d'Harvey ; elle se dégagea de son étreinte en un coup d'épaule.



"Tout va bien , Harvey". répéta-t-elle, gênée.

"Dîtes les tourtereaux, j'voudrais pas vous déranger mais.." hala le gaillard voisin. Meredith se retourna lentement et, de ce fait, croisa le regard d'une grande prison tout de noir vêtue.

"On est arrivé, bienvenue à Askaban." ajouta-t-il sans une once de joie dans sa voix.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -



La vision, simple chimère dans la nuit froide, se déchira.
Un murmure, pareil au froissement d'un papier consumé, baragouina à ses oreilles. Elle ne vit rien, n'en comprit pas d'avantage et seule la peur lui donnait raison de prier en silence.
Dans le lieu sans vie qui composait sa folie, il lui semblait que quelque chose de bien plus terrifiant qu'une nuée de Mangermorts essayait , avec ses efforts de bête avide, de l'étouffer. Elle chercha désespérément à s'emparer du col de son prétendu bourreau mais, avant même d'avoir pu essayer, elle fut soulevée telle une vulgaire brindille et placée dans un équilibre précaire, campée sur ses jambes aussi flasques que des guimauves.
Le coeur bondissant dans sa poitrine, elle hoqueta lorsque le peu de conscience lui revint en mémoire. La lettre..les mangemorts..un piège..Apophis Syrkes.. luttant seul..

Une décharge parcourra son épine dorsale et l'électrisa toute entière. Non sans une certaine difficulté elle se redressa, tout en veillant à ne pas abandonner le bras qui formait un mince rempart entre elle et le reste du danger. Et , comme conscient de son réveil, le poison pulsa d'avantage dans son corps maladif à la manière des ailes d'un oiseau blessé qui se sentirait en péril.

Meredith fouilla instinctivement dans sa poche à la recherche de sa baguette magique, non sans effort tant sa main tremblait. Une baguette qu'elle trouva finalement -ce qui la surprit car elle n'avait pas le souvenir de l'avoir remis dans sa robe-. Ses yeux papillonnèrent sous l'effet de la discrète lueur des lampadaires.

Le temps de retrouver sa vue fut suffisant pour que la situation lui retourne l'estomac. Les Mangemorts , que Meredith trouva être plus nombreux qu'auparavant, formaient une vague étendue , franchissant les limites de leur survie précaire. Elle réprima une grimace au moment de tourner sa tête et de jeter un regard vers Apophis.

Il n'était pas en meilleur état qu'elle , avec son visage de forcené aussi blanc et peu reluisant qu'un cadavre. Du moins sa main ne tremblait-elle pas autant, alors qu'il brandissait sa baguette magique comme s'il s'agissait d'une épée émoussée. Voué de corps et d'âme par sa concentration -ou par son début de démence- il ne la remarqua pas.

Il se contenta de raffermir sa poigne sur le fin bâton de bois, seule muraille de protection face aux nombreux assaillants, avant de prononcer un sortilège dans la sordide nuit.


"Ombras devorantis",

Meredith ne se donna pas la peine d'attendre pour comprendre. La respiration sifflante, elle raffermit son pied à terre tandis qu'un premier assaillant tomba sous l'influence du sort généré. Par la suite ce fut un tourbillon de capes noires qui virevolta en tout sens pour ne pas se confondre avec les ombres.
Meredith regarda l'horrible spectacle, ne sachant s'il fallait porter atteinte de sa baguette magique à des corps déjà en danger.
Elle recula avec précaution pour se dégager de Syrkes et de sa protection, et se retourna. Un mangemort en proie à la panique passa non loin d'elle, fuyant l'ombre qui la poursuivait.

Meredith cilla sous l'effet du poison qui ne cessait de continuer son parcours. Elle essaya d'oublier la douleur qui lui tenaillait le ventre et se concentra sur l'homme qui courrait en tout sens. Un moment silencieuse, elle pointa soudain sa baguette vers l'énergumène et murmura le seul sort susceptible d'arracher son âme sans avaler son corps. La lumière verte jailli de sa baguette et frappa de plein fouet le mangemort qui s'écroula. L'ombre à ses trousses se désintéressa alors de lui pour s'étirer vers le mur d'en face. Dans le même temps, Syrkes hurla un "protego" qui fit tourner la tête de Meredith.

Un choc s'empara d'elle.Spectatrice à quelques mètres de Syrkes , son sang ne fit qu'un tour.


"NON!" beugla-t-elle en courant vers lui , passant outre la souffrance de ses membres. Elle lança des sorts tant de protection qu'offensif à la volée, certains visant juste tandis que d'autres ricochèrent dans les abysses. Elle le vit serrer de sa main valide son moignon sanglant, d'où une effluve rougeoyante cascadait le long de son bras. Derrière-elle, elle crut entendre une explosion sourde mais n'y porta guère attention.
Le coeur au bord des lèvres, Meredith se mit à murmurer des incantations tant fastidieuses qu'inutiles. Car, la main palpitante de Sykes gisait toujours au sol, et ce qui la rattachait de chair ne mettait en évidence qu'un os caché par le miroitement d'un flux poisseux d'hémoglobine.

Tremblante des pieds à la tête, Meredith ravala un haut le coeur. Une chape d'angoisse obscurcissait son raisonnement et, comme si tant d'évènements ne suffisait guère...



"Destructum !"
intima une voix. Bien malgré elle Meredith se détourna d'Apophis , le gorge en feux de trop garder ses hurlements de détresse. Autour d'eux, toutes les ombres s'évaporèrent comme de vulgaires flammes de bougies oscillantes faces à un coup de vent. Par le même biais, l'étincelle d'espoir au fond de Meredith lâcha sa dernière étincelle ; ne laissant qu'un profond vide sclérosé. Si l'espoir avait capitulé, la haine était toujours là. Revigorée, cent fois multipliée et nourrie par l'hécatombe qu'avait fait le sortilège d'Apophis.

A la place de la vingtaine d'ennemis présents, il ne restait dorénavant qu'une masse regroupée de cinq ou six assaillants. Ce qui extirpa un sourire de fou de la part de Meredith, lorsque celui responsable de la dernière attaque ricana faiblement, car essoufflé.


"Idiote ! Tu as.. eu tord , tord Meredith ! Vois où cela te mène maintenant...d'être au côté d'un.. estropié !"

Souriant de plus belle, il adressa un clin d'oeil mutin à Apophis. Un Apophis en bien piètre état que Meredith ne pouvait pas voir.

Sa petite euphorie se transforma alors en un rire goguenard. Il s'avança d'un pas et pointa sa baguette sur Meredith et Apophis tandis que les autres calquaient leurs pas sur le sien. Réfléchissant à toute vitesse, Meredith n'osa pas se retourner.

Soudain, le mangemort à la tête du groupe murmura quelque chose d'inaudible. Un filet argenté sortit alors de sa baguette , fonça vers Meredith à vive allure et s'écrasa contre elle de toute la force de sa puissance. Le responsable de l'attaque cria de triomphe; un cri qui s'étrangla lorsque Meredith se trouva toujours debout, nullement affectée.


"Que..?" réussit-il à dire avant d'ouvrir ses grands yeux à la manière d'un hibou jubilaire.

"Oh oh ! Un sortilège de contre-attaque inarticulé !" s'exclama-t-il en gloussant.

Très doucement, Meredith passa une de ses mains vers l'arrière et tata dans le vide pendant plusieurs secondes, avant d'enfin réussir à toucher Sykes.


"J'ai toujours été plus douée pour les sorts de protection, je laisse l'attaque en..dernier recours ." dit-elle d'une voix secondaire, espérant par ce fait gagner du temps.

Mais ses assaillants ne lui laissèrent aucun répit et, alors qu'elle essayait de pousser Apophis vers l'arrière, pour qu'il comprenne qu'à la moindre occasion qui se présentait ils devraient être prêts à fuir ; ce fut la ribambelle de Mangemorts qui éclatèrent de leur rire maladif.


"OUouuuu, la grande protectrice des âmes en peine." minauda un des leurs tandis qu'à côté, son voisin hochait la tête , répugné par cette seule phrase.

"Tout n'est pas si beau ma jolie ! Cesse tes enfantillages ! Vois cette vie, regarde-là bien ! Semée de souffrances, de morts et de corruption. Tires-en avantage et tu seras puissante ! Le seigneur des ténèbres l'a compris."

"Ce n'est pas ce que je pense." affirma-t-elle avant de tousser avec difficulté. Intérieurement, elle espérait qu'Apophis ait toujours assez de force pour prendre ses jambes à son cou..le temps de pouvoir transplaner.

"Tu crois être du bon côté Mery-la-protectrice ?" chuchota son interlocuteur.

Subitement, ses yeux miroitant entre sa cagoule ne devinrent plus que deux fentes mauvaises.


"Mais Apophis est pire que nous..et pourtant.. tu te trouves avec lui, à l'instant" ajouta-t-il.

Pendant l'espace d'un instant, ses rouages se bloquèrent et elle buta sur ces mots. Derrière-elle, elle crut voir un pan de la robe à Sykes bouger.


"Je..C'est faux." répondit-elle maladroitement. Imperceptiblement, elle attrapa le bras valide d'Apophis qui tremblotait comme une feuille décharnée.

Les mangemorts n'étaient plus qu'à deux ou trois mètres dorénavant..


"Tu es niaise Mery, bien trop niaise. Que connais-tu de celui qui se proclame le leader d'un Ordre dissout ?! Il est corrompu , autant que nous , il va te mener à ta per..."

"INCENDIO !" lança Meredith, étant l'unique sort qui lui vint en tête alors que les mangemorts avait franchi la limite des un mètre restant. Sa baguette cracha un nuage de feu qui s'attaqua directement aux visages couverts de ses ennemis. Des hurlements retentirent d'entre les flammes rougeoyantes.

Sans lâcher Apophis, elle se retourna pour l'entraîner dans sa course..



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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyJeu 26 Mar - 9:50

Apophis avait contemplé la situation sans vraiment comprendre -bien trop occupé qu'il était à maintenir son bras endolori afin que son sang ne s'en échappe pas davantage. Ceci n'était pas une mince affaire, pour ne pas dire que cela ne servait à rien. Malgré le pan de sa cape qu'il avait enroulé autour de son moignon, l'hémoglobine coulait à flot comme un trop mauvais vin, poissant l'étoffe, mouillant ses doigts... Ainsi à l'affût du moindre geste, le regard hagard et perdu, il observait Meredith converser avec les derniers survivants -se demandant bien en quoi elle pouvait tant les intéresser.

Désormais, ses yeux n'étaient plus fixés que sur elle, sur ce qu'elle faisait, le courage et la rage dont elle faisait preuve. Elle était toute empreinte d'une divine sensation qu'il ne connaissait que trop bien... et cela la magnifiait, oui, la rendait superbe ! Eclat de lumière et de désordre dans un monde bientôt frémissant et vascillant. On eut dit qu'elle était au bord du vide, dépassant la terre ferme, les orteils battant gaiment dans le vent, contemplant le gouffre de son propre univers avant de tomber... tomber... tomber. L'extase d'un infini ennivrant et meurtrier se lisait en ses traits, se devinait en ses paroles. C'était là quelqu'un qui n'avait plus rien à perdre et que le dégoût de la vie rangeait à ses côtés.

Sykes sourit de son plus horrible sourire, rictus tranchant comme la lame d'un raseoir, déchirant cette nuit trop enveloppante et rassurante. Quelque chose venait de basculer dans son esprit pour la seconde fois... et cela lui procurait un bien fou à défaut de lui nuire cette fois-ci.
La sensation qu'enfin il n'était plus seul...
Il fit quelques pas vers elle, souriant comme un ahuri...

Le soir où j'ai tué mon père pour ainsi me venger de toute mon existence, j'y mettais enfin un terme...


"Tu crois être du bon côté Mery-la-protectrice ?

Mais Apophis est pire que nous..et pourtant.. tu te trouves avec lui, à l'instant".

J'enterrais à jamais un passé encore trop lourd et insupportable, trop sombre et entravant pour me laisser continuer...

Je ne savais pas alors que je me mentais à moi-même... et que, cela aurait pu être mon père où le Ministre de la Magie en personne, cela n'aurait fait aucune différence.

J'ai levé la main sur lui car cela me plaisait...


Au moment où il commençait à s'approcher de Mery cette dernière recula et le repoussa un peu plus vers le mur. Apophis lui jeta un regard intrigué puis comprit alors qu'elle essayait de gagner du temps en paroles... Belle idée car les autres marchaient à cent à l'heure. Le Blond leur jeta un regard goguenard une fois que ces derniers l'eussent prévenus de son tempérament quelque peu... changeant. Ce à quoi il avait eu envie d'ajouter : "mais, elle le sait déjà, mes agneaux".

Le coup d'envoi fut donné lorsque Meredith lança son dernier sort, faisant s'ouvrir le sol sur les flammes de l'Enfer, dévorantes et brûlantes, léchant et mordant à présent la chair de leurs derniers assaillants. Apophis se saisit de justesse de sa main avant qu'elle ne passe aussi sur le grill et n'eut pas le temps de dire "ouf" que déjà la jeune femme l'entraînait avec elle, s'élançant à travers les rues. Il courut à perdre haleine afin d'être bien sûr de ne pas la perdre.

La raison ? Vous voulez une raison à mon geste ?

Mais il n'y en a aucune...


Au détour d'une maison, Apophis s'arrêta brusquement, songeant qu'à présent ils avaient laissé assez de distance entre eux deux et le massacre. Il prit le temps d'observer l'endroit dans lequel ils avaient atterri afin d'évaluer le risque d'une éventuelle menace et comprit alors qu'ils étaient relativement couverts et en sureté. La ruelle finissait en impasse et les immeubles étaient assez hauts pour qu'ils puissent profiter ainsi de leurs ombres protectrices. Il leva le nez vers le ciel, humant, respirant les vertus des parfums du soir. Il sourit, hébété, fiévreux et s'attarda sur Meredith.


"Mery la Protectrice ?" Grimaça-t-il juste avant que la douleur ne le coupe après coup. Son dos alla cotoyer le revêtement rêche et poisseux d'un mur défraîchi.

Il était livide, tremblait de froid, ses lèvres bleutées et chevrotantes peinant à maintenir son étrange rictus. Sa tête dodelinait de droite à gauche et ne put se rattacher à la vision de son moignon compressé dans l'étoffe tandis que son autre main gardait renfermée celle qui venait d'être nettement tranchée. Il cala sa tête contre le mur, déglutissant avec difficulté...


"Mery... je vous défends de m'emmener à Sainte-Mangouste, reprit-il d'un ton laconique, ils m'enverraient à Azkaban juste après m'avoir soigné".

Il gloussa.

"Oui... ces hommes n'étant pas inhumains, ils me retaperaient juste avant de m'envoyer me faire exécuter comme prévu. Ne sont-ils pas charmants ?

Je préfère encore essayer de me rafistoler tout seul. Mais, pour cela, j'ai...".


Il ne put finir sa phrase que, déjà, une violente quinte de toux ébranlait son être, le courbant en deux presque au ras du sol. Il cracha, renacla, s'étrangla presque jusqu'à ce qu'enfin ses yeux brouillés et avides n'en reviennent à elle sur un sourire horriblement stupide.

"... j'ai... j'ai besoin qu'on me ramène au S-Square Grimmaurd -il renifla-. A... Alors on va...".

Il tenta de se redresser... Sa longue et grande masse s'approcha d'elle et se passa son bras valide autour de ses épaules, confrontant ainsi sa jolie petite frimousse à sa main tranchée et suintante. Lui tendant un regard biaiseux, ses lèvres s'étirant davantage, il reprit :

"Allez, Auror ! On rentre à la maison et... et au trop. J'aimerais pas qu'il nous en revienne d'ici à ce que l'on crève...".

Puis, jetant un regard par-delà son épaule, il siffla d'appréciation :

"Eh bien ! Ravi de constater que vous vous en êtes prise une aussi, Mery... Ca nous fait un point commun en même pas deux heures d'existence mutuelle. Qu'en dites-vous ?".

Le visage enjoué et lumineux, ses pupilles vrillées d'un éclat déjanté, il s'arrêta sur elle pour ne paraître que plus bouleversé. Il revint à des intentions plus calmes, plus douces, admiratif. Oui. Simplement admiratif.

"Me... Meredith. Faites-nous donc transplaner".

Et il la resserra contre lui en signe de soutien.
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptySam 28 Mar - 18:41



Meredith cavalait dans la sombre ruelle à une vitesse vertigineuse. Elle serrait le bras d'Apophis avec tant de force, tant de détermination que des crampes parcouraient le long de ses doigts gelés. Derrière retissaient toujours les cris d'agonie des mangemorts que le crépitement d'un feu -que Meredith n'aurait jamais cru si puissant- s'évertuait à faire taire.
Une vision passagère l'informa que Sykes accélérait l'allure du mieux possible pour la suivre, elle et ses jambes engagées dans une course effrénée.
Soudain, après un temps trop flou, Apophis s'arrêta net. Pour Meredith, qui n'arrivait pas à faire la part des choses entre la fugue et ce qui pourrait la précéder, ce fut comme foncer droit dans un mur de pierre.

Ses jambes se raidirent et, la situation fut telle qu'elle se crut finalement morte. Non pas à cause de la souffrance, des vertiges et de cette inexplicable chaleur qui parcourait son échine ; mais car dorénavant l'impasse sombre, calme et sans bruit ne laissait en rien présager ce qui venait de se passer.. Seuls leurs souffles saccadés étaient la preuve formelle des nombreuses attaques..sans oublier le moignon sanguinolent de Sykes.. Une sorte d'ex-croissance qui menaçait à tout moment de faire faillir le corps auquel il était rattaché.
Totalement dépourvue du moindre sens de l'orientation -n'étant pas douée à l'origine pour cela il ne fallait pas espérer qu'en de telles circonstances elle saurait se situer- ses prunelles alertes se posèrent sur celles de son voisin.

Apophis se convulsait , essayant du mieux possible de réfréner les agitations involontaires de son pauvre corps. Il levait les yeux au ciel , tenant de son unique main un bras qui en était dépourvu tel un grotesque pantin désarticulé baigné par la fièvre.


"Mery la Protectrice ?" lâcha-t-il soudain en croisant le regard de Meredith. Cette simple phrase lui couta de toute évidence, car il trouva préférable de prendre appui contre le mur rugeux de l'impasse.

Alertée par le timbre de sa voix, Meredith s'approcha de lui.


"Sykes, ne parlez pas..ne parlez pas..." souffla-t-elle en voyant avec horreur une nouvelle rivière de sang couler et gouter sur le sol sale et humide. Mais il semblait que ce dernier était trop affecté par son état pour l'entendre convenablement. Hochant lentement de la tête, il raffermit sa prise sur sa pauvre blessure.

"Mery... je vous défends de m'emmener à Sainte-Mangouste, reprit-il d'un ton laconique, ils m'enverraient à Azkaban juste après m'avoir soigné".

Meredith pointa sa baguette vers sa propre cape.

"Je le sais Sykes..il y a des affiches, partout...Diffindo"

Un bruit de déchirure se fit entendre et un long morceau d'étoffe appartenant à sa cape tomba à terre. Meredith le ramassa d'une main tremblante.

"Oui... ces hommes n'étant pas inhumains, ils me retaperaient juste avant de m'envoyer me faire exécuter comme prévu. Ne sont-ils pas charmants ?

Je préfère encore essayer de me rafistoler tout seul. Mais, pour cela, j'ai...".
Subitement il se courba sous l'effet d'un accès violent d'une toux grasse et persistante. Meredith tenta de faire abstraction de ses propres sentiments d'inquiétude, de douleur, et pria pour ne pas perdre le contrôle de ses nerfs.
Elle s'accroupit pour arriver en face de l'avant-bras meurtri d'Apophis.


"Vous n'êtes pas seul." dit-elle à demi-mot, plus pour elle que pour l'intéressé- qui était sûrement trop halluciné pour comprendre ses gestes et paroles. Elle essaya de se concentrer pour noyer son angoisse qui remontait dangereusement à la surface et, déchirant de ses dents le tissu, -ce qui laissait penser qu'elle avait fait cela mainte fois depuis- le plia d'une main experte.

Les sourcils froncés, elle tira sur le vêtement ample et dorénavant poisseux qu'Apophis avait bobiné autour de son moignon. Elle appliqua sans sourciller la nouvelle étoffe, avec le plus de rapidité possible pour espérer lui éviter des souffrances tant douloureuses qu'inutiles.. Avec un calme qui arrivait à tenir la distances entre sa perception visuelle et mentale des choses , elle serra et noua le tout. Juste avant de se relever du mieux possible, la force commençant à manquer à ses muscles étrangement piqués au vif.


"... j'ai... j'ai besoin qu'on me ramène au S-Square Grimmaurd. A... Alors on va...".

Apophis se redressa -ou du moins tenta de le faire. Sa tête émacié , couverte de sueur, il fixa de ses yeux tant enfoncés dans leurs orbites -vestiges de mauvais traitements comme de souvenirs cuisants- ceux bilieux de Meredith. Comme un appel à l'aide, sa carcasse s'approcha de Meredith et, fébrile, envahi par une lourde démence, il se tint à sa mince silhouette de son bras le moins atteint, mais non pas le moins tremblant..


"Allez, Auror ! On rentre à la maison et... et au trop. J'aimerais pas qu'il nous en revienne d'ici à ce que l'on crève...".

Muette, elle le regarda dans les yeux..et cilla. Son coeur douloureux, qui battait dès lors à une vitesse qui en devenait douloureuse, accéléra soudain la cadence lorsqu'Apophis mit en évidence un point qu'elle n'avait eu de cesse de redouter. Rentrer, transplaner ..en aurait-elle seulement la force ? Si un morceau de cape valait mieux qu'un sortilège, il n'était pas plus sûr qu'un transplanage soit quelque chose de tentant pour sa conscience épuisée. Ni laissant rien paraître, elle se força à sourire -sourire qui ressemblait d'avantage à une grimace de douleur.



"Eh bien ! Ravi de constater que vous vous en êtes prise une aussi, Mery... Ca nous fait un point commun en même pas deux heures d'existence mutuelle. Qu'en dites-vous ?".


"De..?" chuchota-elle, ailleurs l'espace d'un instant, avant de suivre le regard de Sykes. Il lui sembla alors qu'un glaçon glissa jusqu'au fin fond de son oesophage, ankylosant l'intérieure de son corps.

"Oh, ça." se risqua-t-elle à dire entre ses dents sérrées. Elle se permit une pause, pour contenir sa souffrance, oublier tant le poison que la brûlure mordant sa colonne vertébrale "Rien de bien grave.." finit-elle par déclarer, en frémissant à peine, comme si le temps lui avait ravi un frisson de froid.

Alors qu'elle cherchait une lueur de courage dans les yeux de son voisin, elle y décéla -à sa propre surprise- une émotion bien différence. Un miroitement lucide malgré l'insolence de sa folie, qui ne vacillait que peu, rappelant de près l'admiration. Elle tenta d'en ignorer la présence , certaine que Sykes devenait de plus en plus cinglé au fil des minutes.



"Me... Meredith. Faites-nous donc transplaner". notifia Apophis en un simple chuchotis douloureux.

Après être asservie d'un nouveau vertige, cette fois-ci plus persistant que les autres, Meredith inspira, espérant de ce fait transcender dans son souffle ce qui pouvait lui rester de courage. Mais incapable d'être assez sûre de ce que lui réserverait l'avenir d'un tel voyage, elle profita qu'Apophis resserre son étreinte sur elle, pour chuchoter au creux de son oreille.


"Je vais vous en demander beaucoup Apophis..mais..-elle se tut quelques secondes, certaine que les tremblements de sa voix la trahiraient d'avantage- "il va falloir m'aider ..si je m'écarte du chemin."

Elle passa ses mains sur le dos de Syrkes, de peur qu'il ne glisse -ou pire, ne s'écroule.

"Juste un peu.." souligna-t-elle.

Au loin retentit soudain des bruits de pas, qui passèrent à quelque mètres de leur lieu de gîte.
Meredith baissa ses paupières devenues trop lourdes. Elle décala sa jambe vers l'arrière, et tout aussi subitement, tourna légèrement sur elle-même sans lâcher le corps souffreteux de Sykes.
La sensation familière de compression réconforta son crâne endolori tandis qu'une brume gelée envahit son cerveau qui ne cessait de se répéter les mêmes mots , le même lieu..Elle serra d'avantage Apophis , filant à vive allure dans un vortex incongru.

Soudain, les nuages lourds et l'étau renfermant sa tête laissèrent place à une vision nette de maisons lugubres et insalubres. Apophis lui porta un semblant d'énergie qui permis à ses intentions de les guider, tout deux, jusqu'au numéro 10 de la place vide donnant sur les bâtiments défraichis. Enfin, comme par la plus simple des magies, Meredith atterrit en douceur sur le trottoir raboteux. Le poids de Sykes entre ses bras s'ajouta à son lot de charge et , au prix d'efforts surhumains pour sa frêle silhouette, elle souleva du mieux possible l'Auror à la respiration de plus en plus inégale.

Le son d'un poste de télévision filtrait à travers la porte 10 du Square Grimmaurd, créant un absurde décalage que venait nourrir l'éclairage doux et rassurant des lampadaires. Inquiète, Meredith entreprit de traîner Apophis vers une demeure invisible à ses yeux ; mais la douleur lancinante de son échine et les vertiges toujours plus pesants la poussèrent bien vite à se rendre à l'évidence.
Machinalement, elle passa une main sur le front brûlant et moite d'Apophis ; le regardant droit dans ses yeux devenus insipides.


"...Je...je ne peux... pas voir l'entrée." lui rappela-t-elle tout en abaissant sa main, le souffle sifflant et entrecoupé. Elle grimaça , incapable de réfréner l'avancée fulgurante que suivaient les toxines responsable de son mal. Et , courageusement, fit quelques pas pour se situer -approximativement- vers l'entrée du numéro 12.

"Vous le pouvez Sykes, allez..y et..et.. je vous suivrais." dit-elle , en veillant à paraître la plus sûre d'elle possible. Doucement, progressivement, avec un calme olympien, elle commença à desserrer son étreinte sur lui.
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyMar 31 Mar - 8:33

Sykes souffrait le martyr. Peu à peu c'était comme si sa vie s'échappait de son corps, symbolisée en ces litres de sang qui goudaient de son bras à chaque minute, chaque seconde... Il voyait trouble, ses pas tanguaient, sa raison ne se raccrochait plus qu'à lui par pitié et nécessité tandis que son coeur lui battait la chamade, pompant ce qu'il restait à pomper. Il observa Meredith encore tremblant, les lèvres molles et bleues, les yeux hagards. Elle déchirait à son attention une partie de sa cape afin d'envelopper son moignon le mieux possible pour en entraver le flot continuel d'hémoglobine.

Il hocha la tête pour tout remerciement, la gratifiant d'un mince et maladroit sourire lorsqu'il entendit qu'elle savait très bien pourquoi il ne désirait pas être amené à Azkaban. Il songea alors en lui-même que Meredith avait du courage à revendre mais qu'en plus elle avait été loyal à son égard... Sans pour autant baisser sa garde -il faut dire que, depuis qu'il était fugitif, il se méfiait de tout même de son ombre- il se sentait déjà plus serein.

Au même instant, alors qu'il s'était apprêté lui-même à lui demander de les conduire en lieux sûrs, il avait entendu une phrase qui martelait son esprit depuis lors. Elle l'avait dit, en mots bien distincts, toute proche de lui :


"Vous n'êtes pas seul."

Et cela revenait à présent dans son esprit comme un écho, sorte de vieux tourne-dique rayé s'emballant dans son esprit et jouant toujorus la même note de musique. Elle tournait, tournait, tournait, tournait comme s'il y pensait pour se la rendre véritable.
Même le souffle du transplanage ne put en dissiper les effets et jusqu'alors c'était bien la seule chose qui le tenait encore sur ses deux jambes. Allez savoir pourquoi...

Ils parvinrent finalement exactement dans la rue où se trouvait leur QG, le problème étant que Meredith n'y était encore jamais allée. Elle le lui fit signifier et Sykes, dans un dernier effort, rassembla ses forces pour lever le sort de protection qui leur cachait la maison. Sous leurs yeux, les bâtisses se déplaçaient comme si elle s'écartait pour laisser assez de place à l'une des leur -horrible excroissance dans la façade de l'une d'entre elle. La demeure des Black leur apparut immense, sombre et sinistre, vide de toute vie. Car Apophis n'osait lui-même se l'admettre... beaucoup ne lui faisait pas confiance donc beaucoup le fuyait. Seul Potter et les Weasleys réussissaient encore à bâtir une armée solide.

L'ancien Auror soupira un bon coup, se reposant davantage sur Mery sans pour autant s'y attarder. Il avait peur qu'elle ne faillisse à son tour et curieusement il n'en avait pas envie. Relevant le nez et plissant le regard il avança de lui-même vers la porte, baguette tendue au moindre mouvement suspect, tirant la jeune femme de toutes ses forces. Ainsi chacun pouvait trouver en l'autre un allié commun.

La porte s'ouvrit en grinçant sous leurs pas et révéla une entrée somptueuse et luxueuse, d'un froid lugubre, hantée par cette absence qui donnait à l'endroit un arrière-goût de renfermé. Les tableaux s'animèrent à leur arrivée et nombre d'entre eux écarquillèrent les yeux en les voyant se trainer péniblement jusqu'au salon. Sykes bifurqua à gauche, ouvrit la porte du pied, les menant vers une immense pièce faite de lambris et d'un parquet grinçant sous leurs pas. Une longue tapisserie énonçait avec attention les différents membres d'une même famille... un coin avait d'ailleurs était brûlé à un endroit stratégique mais cela n'était pas récent.

Sykes trébucha au milieu de la pièce. Ces dernières forces venaient de le quitter. Son propre sang avait tracé un chemin de la porte d'entrée jusqu'ici et maintenant il gisait dedans -les bras écartés sous l'impact de sa chute.
Il releva une tête livide sur un regard abasourdi vers Meredith, du sang perlant à la commissure de ses lèvres alors qu'il essayait de se redresser pour mieux la voir. Il se tourna de côté, se recroquevillant sur lui-même, rongé par la honte de se montrer si faible face à une personne de sa trempe ! Une personne dont le courage manquait cruellement en ces temps d'égoïsme et de repli sur soi ! Il lui faisait dos.


"L-la tr-trousse de... s-soin, fit-il d'une voix tremblante de froid, elle e-est dans la cu... cuisine, p-porte d'en f-face...
C-c'est dans une gr... grande armoire d'apo... d'apothicaire... v-vous trouverez... vous trouverez...".


Son coeur se serra et il fut pris d'un brusque frisson ébranlant son être. Il se recroquevilla davantage sur lui-même, resserrant ses genoux contre son torse dans une position foetus, songeant alors dans un dernier éclair qu'il naîtrait ainsi pour mieux mourir ainsi.

"V-vous trouverez de... de quoi nous... nous sortir de là...".

Sa vue se mourut dans sa gorge. Désormais il était incapble de parler tant celle-ci était enrayée, sèche, rugueuse sous les coups redoublés d'une toux persistante. Il cacha sa tête dans ses bras, refusant de montrer sa faiblesse, refusant à s'accepter tel qu'il était à présent ! Un monstre sacré devenu rachitique et pathétique ! Un homme qui faisait tous ses efforts pour reconquérir la confiance de ses pairs et qui finissait là, comme une larve immonde, sur le sol d'un plancher défraîchi dans une maison en ruine.

Si Mery n'avait pas été là, il serait mort là-bas... ou pire encore. D'ailleurs, maintenant qu'il y songeait : s'il lui était arrivé quelque chose de grave dans cette immense bâtisse, personne ne serait venu le secourir. Il serait ainsi mort seul au milieu des rats dévorant son cadavre. L'on aurait retrouvé, car l'odeur se serait faite insupportable au bout d'un moment, ses restes pourissants sur le sol après des mois d'investigation pour retrouver ce foutu repaire !
Il serait mort en vain, dans la honte, la déchéance et l'oubli le plus total ! Même sa propre famille ne l'aurait jamais réclamé...


"Où est-il ? Gémit-il, où est-il ?... Où ?... Où est-il ?...
Il est l-loin de moi. On... on me l'a en-enlevé...

Où... où est-il ? Où... où l'avez-vous emmené ?".


Son regard fou, torturé, fixait une ombre dans le vide -celle des branches des arbres dansant sous le vent et cognant à sa vitre, la lune produisant un fin rai de lumière. La fenêtre était agrandie par ce stratagème, dessinant une longue croix noire sur son dos. Il sentait peu à peu que son corps pesait plus lourd mais qu'il était étrangement plus léger. Il cligna des paupières et une brusque lumière envahit sa retine.

Il voyait un homme flanquée d'une longue cape noire se saisir de lui et l'abreuver de paroles incompréhensibles... Il sentit les courbes froides d'une femme qu'il ne connaissait que trop bien sous le plat de sa main... il se vit ranger des affaires, plier des vêtements, fermer des valises... tandis que des hommes le malmenaient et le bousculaient, jetant à son visage leurs moqueries habituelles et blessantes -aussi douloureuses qu'avaient été les siennes...

Une grande forme noire cassa cette frise comme une bande de film qui vient d'être déchirée, ravissant à jamais le flot de ses images... pour les remplacer par d'autres, plus douloureuses, plus gênantes...

Sa main gauche trembla de plus en plus fort tandis qu'il serrait le poings. Seul l'anulaire, qui était manquant, ne faisait pas corps avec le reste de ses doigts.

Il laissa ainsi glisser comme le reste de son sang une larme salée le long de sa joue, fixant un horizon qu'il était le seul à contempler, au-delà de ses rêves... Il souriait. Malgré un visage crispé d'angoisse, il souriait.

Et son esprit de se remettre en branle tandis qu'il comprenait que sa place n'était pas encore ici...
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyDim 5 Avr - 21:40






C'est avec beaucoup de difficulté que Meredith avait desserré son étreinte sur le corps éteint d'Apophis. Les mains de part et d'autres de la silhouette malingre de l'homme, elle se forçait d'avantage à ne pas les poser à nouveau. Tenir Apophis avait été une façon comme une autre de se raccrocher à l'espoir, à la possibilité que tout n'était pas perdu..pas encore du moins.
Mais dorénavant, tandis que ses doigts gelés ne soupesaient plus aucune masse, n'apportaient plus leur aide et semblaient tant inutiles..comment résister à l'envie d'abdiquer au sol dans l'unique but de ne plus ressentir ; ni angoisse, ni questions, ni promesses.
C'en était d'autant plus enviable qu'elle se forçait à ne rien envisager ; juste rester en arrière, assez proche pour lui venir en aide, assez loin pour ne plus le soutenir ; et ne pas réfléchir..
Ne pas réfléchir...si seulement il s'agissait d'une tâche facile. Mais, habitée par l'instinct peu ou prou grandissant qui n'avait eu de cesse de la suivre - elle ne quitta pas des yeux Apophis, et encore moins l'étoffe enroulée à son moignon, d'où le sang prenait le dessus sur la matière douce.

Finalement , Apophis rompit le charme de la demeure. Meredith regarda l'effet du sortilège se dissiper - drôle de volute sans consistance dans le manteau de la nuit- pour laisser apparaître un numéro de plus, une porte de plus et une façade grise enhardie de se montrer aux yeux de deux seules personnes. Un léger frisson grimpa jusqu'à sa nuque -rigide de trop s'être retenue à ne pas écrouler la tête qu'elle supportait...
Désorientée à la vue de l'édifice; elle baissa lentement ses mains, les ramenant petit à petit vers son propre corps : et fut prête à se laisser tomber au sol si Apophis n'avait pas subitement pris appui sur sa silhouette en un soupir tant douloureux que harassé. Mue par une pulsion salvatrice, elle ne broncha pas.
Sa poigne se posa à nouveau sur lui ; vain espoir de le retenir lors d'une éventuelle chute..
Et ce dernier quitta alors le support précaire de Meredith, sans s'en dégager pour autant. Il tint sa baguette en avant, semblant se protéger de quelques démons tenaces, et avança sans se départir de son masque de concentration , un masque qui néanmoins -Meredith le constatait- commençait progressivement à se fissurer.

Sans un mot, presque décontenancée par la soudaine vigueur d'Apophis, elle fut tirée en avant jusqu'à la porte d'entrée...qui s'ouvrit dans un sinistre grincement..
Meredith plissa ses yeux, mal à l'aise, tandis que la pâle lumière du dehors s'évertuait à éclairer la vieille sale endormie. Lorsqu'elle suivit Apophis dans le hall d'entrée, un poids imaginaire s'affaissa sur toute la largeur de ses épaules..
Cette maison offrait l'impression récurrente de vomir des flots de préjugés si denses, cachés par les tissus malodorants et le mobilier poussiéreux, que Meredith aurait voulu s'enfuir, tourner dos à cet endroit mortuaire pour ne plus jamais y revenir.
Accrochés aux murs, de nombreux tableaux s'animèrent telles des araignées géantes enfermées dans leur cages ; et une lueur brilla dans l'un des cadres lorsqu'un portait -un vieil homme au regard sévère et à la moustache avantageuse- ajusta le socle de ses lunettes sur l'arête de son nez pour mieux regarder les deux énergumènes qui venaient d'entrer. Mal à l'aise, la peur ne réussit cependant pas à la dominer tant l'énorme tourment sur l'état d'Apophis annihilait le reste de ses émotions, de ses sensations.

A la manière d'un fantôme, elle s'arracha aux regards des peintures et suivit Apophis dont le comportement était de plus en plus imprécis, incertain. Leurs pas se répercutaient en échos sourd sur le sol poudreux, masquant à peine les battements de coeur bruyants de Meredith et la respiration sifflante d'Apophis. Et, après seulement quelques secondes, Apohis l'entraina à sa suite à l'intérieure d'une large pièce aussi sinistre et maladive que l'avait été celle précédente -délogeant de ses gonds la porte-.
Abasourdie par la décoration funèbre des lieux, Meredith eut un geste machinal de recul ; comme pour préserver son regard face à ce qui semblait être la demeure d'un mangemort.
Le soufflant coupé, troublée par le lieu, elle jeta un coup d'oeil interrogatif à d'Apophis...juste avant de pâlir.


"Apophis!" lâcha-t-elle à demi-mot. Incapable de noyer l'angoisse qui se déversa dans son esprit, elle s'apprêta à lui porter main forte, et ce malgré l'inexplicable nuage qui flottait dans sa conscience amoindrie. Mais il se dégagea à sa vue d'une manière si soudaine qu'elle resta figée, pantoise.

Le sang goutta d'avantage au sol, bruit humide et dérangeant dans la grande pièce..prenant sa source dans le bras tremblant de l'Auror. Meredith, elle, ne bougeait plus ; arquée dans une grotesque posture car trop surprise pour oser réagir. Muette, elle le regarda un moment, tandis qu'il se repliait sur lui-même..créant un cocon qui ne laissait de place que sa douleur et son mépris pour soit-même. Qui n'attendait personne, qui maudissait sa propre existence..

Meredith se sentit mal, désorientée. A titre de ne pas l'aider, elle recula soudain jusqu'à une armoire salie..s'y agrippa légèrement. Un déséquilibre la fit vaciller. Elle inspira d'une manière exagérée..crut devenir folle mais fut repêchée inextremiste de sa propre démence par la voix d'Apophis.
Une voix hachée, grave et rauque qui lui donna irrémédiablement envie de vomir, de cracher ce qui obstruait sa gorge.


"L-la tr-trousse de... s-soin.. dit-il en claquant des dents. Elle leva sa tête avec une rapidité déconcertante, les sourcils froncés, le front moite.

"elle e-est dans la cu... cuisine, p-porte d'en f-face...


"...porte d'en face, dans la cuisine.." répéta-t-elle machinalement, ses yeux rivés sur lui sans réellement le voir.

"C-c'est dans une gr... grande armoire d'apo... d'apothicaire... v-vous trouverez... vous trouverez...".Il se mit à tousser, s'évertuant à continuer sa phrase.

Mais déjà Meredith avait quitté le support du meuble. Elle se répéta la même phrase, instable litanie dans son cerveau embrumé, pour oublier la vue du sang, de la souffrance, de la mort qui menaçait à tout moment de prendre le dessus sur l'infime souffle d'Apophis.
Elle se tint à la porte voisine, exhuma les derniers morceaux de sa frayeur et l'ouvrit à la volet. Derrière son dos, elle entendit Sykes une dernière fois ; juste avant que le battant ne se ferme à nouveau..la laissant seule.

A son entrée dans la cuisine désuète ; le bruit d'un tic tac, significatif de la présence d'une vieil horloge bruyante, vrilla à ses tympans sensibles. Mais elle était telle, dans un état second et totalement dépourvue de discernement, que cela aurait bien pu n'être que son imagination désabusée. D'autant plus angoissée que le bruit du pendule semblait gagner en volume, Meredith tourna sa tête dans tous les sens, ses lèvres s'agitant en un murmure :


"Une armoire...une armoire.." -se mordant la lèvre, elle priait en silence- "dans la cuisine une...une..Ah" le souffle coupé, elle laissa échapper une exclamation sourde.

Ses yeux se fixèrent sur le mobilier d'apothicaire rongé par des termites fugaces ; et, tremblante des pieds à la tête, ragaillardie par cette simple vision, elle courut littéralement.

Sa témérité fut telle que des objets , sous le choc enduré lorsqu'elle ouvrit les portes de l'armoire, tombèrent et s'éparpillèrent au sol. Et subitement, sans la moindre prévention, un flux acide remonta jusqu'à sa gorge devenu feu, des étoiles dansèrent devant ses yeux..sa vision se troubla. Elle porta une main à sa bouche pour s'éviter de vomir, se retenant de l'autre au battant de bois pour ne pas tomber..
Le coeur au bord des lèvres, elle baissa alors les paupières..fit le vide dans une vaine entreprise de se croire encore assez forte.


"Ce n'est pas le moment..pas maintenant" s'intima-t-elle.

Elle passa une main transie sur son visage sans couleur et resta un moment immobile ; avant d'enfin rouvrir les yeux. Et, finalement, se mit à chercher entre les divers flacons d'apparence douteuse. Elle farfouillait avec rapidité, lâchait certains produits , en envoyaient valdinguer d'autres qui roulèrent dans la cuisine en un bruit de vieux cristaux..
Pour finalement -après quelques minutes fébriles- la trouver. Ses doigts s'agrippèrent sur la seule trousse de couleur terne, qui avait été rangée sur le côté bien à l'abri entre de lourds flocons crasseux.

Meredith aurait tant voulu courir, à défaut de ne pouvoir transplaner ; mais cette simple éventualité causait à ses pensées d'horribles souffrances qui s'ajoutèrent à sa démence. Elle renchérit sa prise sur la trousse et , tanguant comme si elle se trouvait à l'intérieure d'un bateau en pleine tempête- elle avança ; ignorant le mouron qui lui tenaillait l'estomac à l'idée de, peut être, rejoindre une pièce et voir un homme tombé à terre pour ne plus jamais se relever...

Une fois arrivée face à la porte, elle hésita un instant, sa main approchant la poignet de quelques centimètres...Et , aussi livide que pouvait l'être un cadavre, l'ouvrit finalement.
La première chose qui frappa sa vision fut ce sang.. Sur la porte, au sol, finissant son trajet parsemé sous le corps abattu de Sykes. Elle s'approcha de lui avec une lenteur exagérée, bouleversée.


"Apophis..Apo' vous...vous m'entendez ?" elle s'accroupit et lui prit la main pour tâter son pouls. Totalement recourbé, il avait les yeux fixés vers la fenêtre, ses lèvres s'agitant sans qu'aucun son n'en sorte . Lorsqu'elle murmura ces mots, il ne réagit pas.

Sans en attendre d'avantage de sa part, elle ouvrit la sacoche grise. Dedans se trouvait d'étranges bouteilles de verre qui scintillaient en des clins d'oeil rassurants, de drôles de billes à la texture molles, ainsi que divers ingrédients que Meredith ne se rappelait pas avoir jamais vu dans le passé. Avec une précaution toute particulière, Meredith sortit une à une les fioles, et les porta à son visage pour en lire les mots qui y étaient gravés.
Elle chuchota les noms, imprima leur sélection dans sa mémoire -adjurant pour ne pas faire fausse route- avant de reporter son attention vers Sykes.


"Ap.." mais elle ne finit pas sa phrase. Eberluée, elle fixa la joue d'Apophis. Une larme solitaire glissa d'avantage par dessus les traits crispés d'Apophis, ce dernier affichant un drôle de sourire, second et totalement à l'abandon. Ebranlée, avec l'impression qu'elle n'arrivait jamais à s'extraire du mal constant , tant visible qu'invisible, Meredith posa ses deux mains froides sur le visage fiévreux d'Apophis. Elle exerça une infime pression contre les joues brûlantes de Sykes et se rapprocha de lui, les sourcils froncés.

"A..Apo', vous devez rester.. avec moi. Vous..vous m'entendez ?" -elle s'approcha d'avantage de lui , presque furieuse de le découvrir ainsi.- "Vous le devez.. Vous le devez.." répéta-t-elle entre ses dents, inlassablement. Elle baissa alors une de ses mains vers les fioles cristallines..

"Je...Je vais.." Elle déglutit au moment même de se saisir d'un des flacons. A peine son geste amorcé, que déjà sa vue devint floue, étirant la réalité à volonté, falsifiant les formes et les couleurs. Un moment immobile -d'où seule sa respiration et celle de Sykes s'évertuaient à donner un écho suffisant dans la pièce- elle porta la main qui soutenait le visage de Sykes à ses propres paupières, et les frotta avec vigueur...avant d'inspirer du mieux possible.

Puis..


"Ca.." désigna-t-elle soudain d'une main tremblante, en tendant vers le visage halluciné d'Apophis une bouteille transparente au liquide bleuâtre "C'est... un anti-douleur n'est-ce pas ?". Elle n'attendait en rien l'approbation de Sykes, qui était trop affaibli pour jouer le rôle de professeur ; mais cette manière grotesque de lui parler extrayait de sa conscience un peu de son angoisse, un peu de sa frayeur et l'encourageait à avancer.

"Ce n'est pas grand chose, ça risque de vous pousser à dormir mais.." -elle grimaça et jugea bon de ne pas finir sa phrase.

Lentement, avec précaution, elle posa ses doigts glacés contre la nuque d'Apophis pour tenir son visage du mieux possible. Puis, de sa main libre elle ôta le bouchon de la bouteille et versa la solution dans la bouche d'Apophis, cette dernière entrouverte en une râle inaudible. Juste avant de reposer le flacon et d'attendre ; ses doigts agrippés aux quelques mèches de cheveux qui parsemaient la nuque d'Apophis, sous le joug de la douleur.
Elle s'apprêta à sortir sa baguette magique et à prendre un autre flacon, mais c'est alors qu'elle se rendit compte -avec un choc aussi soudain qu'imprévisible-que ses articulations refusèrent net de répondre à sa demande..

Son coeur n'eut pas l'occasion de se sentir surpris tant cela l'avait pris de court. Tout était arrivé si vite qu'elle ne sentit pas d'avantage de vertige. Ce fut juste l'impression de couler dans une eau lourde sans qu'elle ne sache nager, ce fut comme s'endormir, et ce, malgré la douleur..sans qu'elle n'arrive à s'extraire des songes, horribles chimères menaçant de la dévorer..
Terrifiée à l'idée de sombrer ici, maintenant, alors qu'Apophis avait besoin de son aide, elle tenta de resserrer son étreinte sur le cou de ce dernier, dans un espoir vain de se sentir encore vivante..encore présente.


"Apophis..je..il me faudrait un..anti-poison" balbutia-t-elle enfin, sa voix hachée car s'évertuant à ne pas laisser échapper les cris de douleur qui menaçaient de sortir. Accroupie, ses genoux touchèrent soudain terre; ne menant pas large dans la bataille qui opposait sa volonté et son état. Elle sentit ses yeux bruler, son cerveau ne plus ordonner à son corps d'ordres, sa faiblesse tâter le terrain..elle n'y arrivait pas..elle n'y arrivait plus.

"Je n'ai pas....--sa voix perdit de sa superbe un instant- "pas le droit...pas..de vous laisser" lâcha-t-elle en un souffle. Elle sentit la fièvre l'envahir, et crut distinguer comme des fils de fer emprisonnant sa vision, pestant contre sa volonté de rester vivante. Le 'ploc ploc' , longue oraison due à la rivière de sang qui gouttait au sol, était pareil au tic tac incessant qui avait pris sa source dans la cuisine... martelant son crâne , rappelant le temps et ses nombreux grains de sable qui chutaient au fin fond d'un trop petit sablier..faisant lâcher la prise qu'avait Meredith à l'encolure d'Apophis..

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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyMer 8 Avr - 20:08


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Ses jambes faillirent... ses bras retombèrent... ses mains déjà ne le tenaient plus... elle était là, face à lui, la pâleur de son visage pour seul repaire dans ce monde qui s'épaississait de flou. Elle tanguait tout comme les traits défaillants de cet univers duquel ils s'éloignaient tous deux progressivement, à la dérive, sur un bâteau ivre...
Apophis sentit la tension de sa main se relâcher peu à peu, le libérant lui aussi, le laissant aller et voguer sur cette mer calme et d'huile. Il voguait plus loin, plus doucement, loin de tout.

Il voulut fermer les yeux lorsqu'une brusque sensation de réalité lui éclata en plein visage. Il entendait encore son coeur battre même faiblement tandis que le voile opaque de la douleur se levait tranquillement, l'élevant des bras des morts qui s'acharnaient à le tirer vers les limbes. Il tressaillit, ranimé d'une nouvelle flamme, lueur vascillante de vie dans ce corps d'humain mourant, les yeux écarquillés et le souffle revenant par bouffées. Des larmes en coulèrent, sinueuses sur ses joues de craie, il s'arrêta sur Meredith comme pour avoir un repère... Cette dernière devenait aussi livide qu'un linceul, luttant et tanguant contre une force invisible qui pourtant essayait de l'embarquer avec elle, de l'emporter... Il crut qu'elle allait tomber, la rattrapa -comme quoi certains élans humains ne vous redonnent que plus de chaleur. Son bras valide la serra contre lui, faisant doucement basculer sa tête contre son épaule à présent qu'il se tenait assis -le plat de sa main encore chevrottante palpitant contre sa nuque. Son regard se fit fixe et dur. Il respirait avec elle.

Les yeux fixant toujours... toujours... toujours... comme pour se persuader que le décor ne ployait pas devant lui. Comme pour se dire que les silhouettes qui s'y déployaient tout autour n'étaient pas réelles mais bien le fait de son imagination aux portes de la mort. Il sentit une force étrangère et brusque agripper son bras tranché tandis qu'une autre faisait lentement saillir de ce moignon de chair les morceaux d'os brisés, reconstituant lentement le squelette de la main sous couvert d'une douleur pénétrante. Le cri de Sykes fut étouffé au plus profond de lui-même, incapable de sortir pour mieux se libérer tant ce qui se produisait en lui était contre-nature. Il avait l'impression qu'on le retournait comme un gant alors que les échos d'un mauvais rêve se projetaient dans son esprit : renaissance malsaine faite de chair et de sang en un amas visqueux et bouillonnant.

Soudain, le charme le quitta, abandonnant son corps qu'il avait plié en deux. On le laissait respirer, reprendre possession de ses moyens s'habituer à ce que la souffrance et l'emprise de la Mort le laissent en paix... Ses yeux clairs révulsés dans leurs orbites, cherchant à tomber sur le sol pour rouler... Il prononça d'une voix convulsive et glacée :


"O... occupez-vous d'elle".

L'une des ombres se faufila à leur hauteur et passa sa main glacée sous le menton de Meredith -redressant ainsi ce visage blaffard aux reflets pourris par la Fin. On la força à entrouvrir ses lèvres curieusement colorées par l'acide du poison et l'on y versa une fiole entière d'un liquide de même couleur... Sa gorge saillait, droite, blanche, comme une biche qu'on égorge. Et la main salvatrice de masser l'oesophage afin que tout y passe... On relâcha Mery tout contre le corps d'Apophis qui continuait de la tenir, mais d'une main plus ferme cette fois.

"Capitule Apophis, lança une voix de femme limpide, calme et voilée, c'est la meilleure chose que tu puisses faire...".

"Les tiens sont en train de perdre de toute manière, reprit une voix masculine en écho, tu ne peux plus rien contre nous...

Capitule définitivement. Tu ne peux rien seul".


L'Auror déchu releva les yeux vers eux doucement puis en revint à sa jeune coéquipière -sa bouche fondant dans la soie de ses cheveux, juste au creux de son oreille.

"Tout ira bien, Meredith. Ne tentez rien, ne faites rien...
Ce sont des Mangemorts".


Et l'éclat de ses iris bleues de se poser sur Sidney Sr, Lucius, Narcissa et Honoria.

"Des serviteurs d'une cause perdue tout comme la nôtre...".

"Que pourrions-nous faire sinon nous entredéchirer désormais ? Reprit Lucius, les hommes ne sont plus que des chiens à l'heure qu'il est...".

"Les Ténèbres ont laissé place à une ère encore plus sombre et dévorante : l'anarchie".

"Pour nous plonger un peu plus dans la folie d'un sorcier qui en est dévoré", termina Narcissa le coeur en peine.

Un heureux silence, puis :

"J'ai grand crainte pour l'avenir, poursuivit Avery Sr, il nous faudrait assurer nos arrières pour enfin nous permettre d'asseoir les bases de notre autorité et influence...".

"Un jeune couple comme vous, mon chéri, serait un parfait exemple de réussite".

Et la Mangemorte longue, fine et d'une froideur séduisante de s'approcher d'eux se déplaçant comme dans un rêve pour se placer à leur hauteur. Les yeux d'Honoria Sykes of Woodbury se posèrent sur son fils et la jeune femme qu'il tenait encore dans ses bras.

"Oui, sourit-elle, peut-être pourrions-nous faire quelque chose pour eux...".

Offert à eux comme un agneau saigné sur un autel... Dévoué à ces dieux qui désormais avaient toute emprise sur Meredith et lui-même...
Il la resserra contre lui pour mieux la soutenir, ses yeux d'ange martyr levés vers eux, tout plein de cette hardiesse juvénile qui le caractérisait tant. Lucius et Narcissa eurent un sourire entendu alors qu'ils les observaient tous deux de concert.


"Comment vous appelez-vous, jeune fille ?", finit par hasarder Lady Malfoy.
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] EmptyVen 24 Avr - 22:46

Etait-ce bel et bien fini ? N'était-ce pas à nouveau un cauchemar de plus, où la mort n'était qu'un leurre approuvé par la lancinante souffrance ?
Meredith s'était crue assez forte pour ne pas écouter l'appel , un appel tel qu'il faudrait qu'elle s'en aille, enfin.. Elle avait été assez naïve pour croire à la simple éventualité que son courage suffirait à les sauver tout deux. Mais la seule chose qu'elle avait réussi à faire, c'était de verser dans la bouche d'Apophis une potion destinée à le laisser dépérir à petit feu ; incapable de s'évanouir sous le coup de la douleur car dès lors insensible ou peu à la souffrance de son corps..
Il fallait qu'elle se rende à l'évidence ; depuis toutes ses années jamais elle n'avait réussi à bien ce que son moral lui imposait. Fragile, elle l'était tant ..et elle aurait tout fait pour gagner l'esprit d'une personne plus sûre d'elle, enhardie par la force et la vitalité qui lui manquait tant..
Il n'y avait de place que pour les conquérants, et quelques vermines censées inverser la balance. Et c'était tout. Et c'était sûrement mieux ainsi..

Son coeur, qui palpitait avec une faiblesse telle qu'elle faisait peine à sentir , se serra sous un coup de froid intense... L'idée d'abandonner une personne en détresse déclencha dans son cerveau ralenti un spasme. Suivi d'émotions étranges, tant incompréhensibles que nombreuses..qui la renvoyèrent à la suite d'une scène si ancrée dans sa mémoire qu'elle semblait recracher les derniers fragments de pensées avant d'expirer.
Tel un vieux film qui estompait la réalité, les lieux, les présences, elle fut extradée de son abîme de souffrance.. Son âme chavira, abandonnée aux images qui s'imposaient..ne laissant plus de place pour comprendre, croire ou réfléchir à autre chose.

Et subitement, elle tomba tête la première dans son souvenir d'épouvante..projection qu'elle croyait avoir arrachée de sa vie depuis longtemps..
Elle tressaillit. Son regard se fixa sur une cellule sombre, semblable parmi tant d'autres. A ses côtés se trouvait une Meredith tout à fait semblable à l'originale, qui contemplait la geôle de son regard vide..à la différence notable, toutefois, qu'elle n'était pas en si mauvais état.


"Tu as de la visite.." lâcha alors la Meredith de son souvenir d'une voix éteinte.

Dans l'ombre de la cage rouillée, une silhouette immobile et quasi-invisible sembla sursauter. Dos au mur, elle se dandina sur une sorte de matelas piteux. A cette vision, Meredith s'assit à même le sol, regardant tantôt son imitation, tantôt l'étrange personne dans l'ombre..


"De la visite..oh..voyez...voyez-vous ça ! Qui se soucie de voir la..la bête entourée de ferrailles ?!!" minauda la voix lourde qui appartenait au prisonnier.

Il était face au mur, et caressaient les pierres froides qui le composaient avec une attention toute particulière.


"Journaliste à la botte des derniers magazines de soupe popu..pulaire ? Ou..ou un membre du ministère ? Wouuuh, quelles piètres propositions suis-je en train de ..de donner! C'est sûrement ces salopards de.."

"Meredith, c'est Meredith." coupa la réplique de cette dernière.

L'homme se crispa soudain. Il abaissa ses bras et ; muet comme une tombe, tourna lentement sa tête pour jeter un coup d'oeil à la Meredith du souvenir. Son visage crasseux s'illumina alors. Il ouvrit la bouche, la referma, incapable d'agencer des mots cohérents.
Et soudain, avec une vigueur toute renouvelée, il se leva en bondissant, criant pendant l'espace d'un instant, à s'en déchirer les tympans
Puis..


"Meredith ! ........
.....
....Alors...
...alors CA ! "
s'étrangla-t-il. Il porta ses mains à son ventre, se plia en deux et éclata d'un rire tonitruant. Son euphorie se répercuta dans toute la salle, lézardant les barreaux, rebondissant sur les murs.. un écho néanmoins bien moins puissant qu'il ne l'avait été en réalité, il y avait de cela déjà un an.

"MA FILLE ! C'EST MA FILLE !" beugla-t-il. Il tourna sa tête à gauche, à droite à une vitesse affolante -les quelques mèches de ses cheveux noirs et gras tombant sur ses yeux sombres- "Vous vous rendez compte ! MA FILLE !" embraya-t-il de suite, parlant à des interlocuteurs invisibles. Et alors, avec la force du désespoir, il courut vers les barreaux , se saisissant de ces deniers de ses mains cadavériques aux os saillants.

"Celle qui m'a envoyé dans ce trou pour le restant de ma vie..Ma propre fille, ma chair, mon sang...." susurra-t-il amoureusement, décochant un sourire comme s'il partageait une blague que seul lui pouvait comprendre. Il pointa un index entre l'interstice des échelons métalliques et l'agita pour intimer Meredith à s'avancer.

"Approche, approche..! Que je vois à quel point tu as bien grandi ..."
Mais cette dernière se contenta d'hocher sa tête avec une lenteur exagérée, reculant pour instaurer un rempart invisible que même les barreaux ne pouvaient créer.. jusqu'à heurter le mur sombre, face à la cellule, dans un bruit mat.
L'homme ne sembla pas s'éprendre de son attitude.


"Oh ! Tu n'as pas changé ! Fragile hein? n'est-ce pas Mere' ? Comme..c'est..c'est pathétique ! Tout de ta foutue mère et tu ne me ressembles même pas! Pouaa , qui voudrait ressembler à quelqu'un comme moi de toute façon ? - (il colla son visage contre les barreaux) - "qui , hein ? pas toi ; surtout pas toi Ohoh oh !" sa voix se perdit dans sa propre euphorie : il rigolait tant que des larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux , et -d'un geste machinal de sa main fragile- il les essuya en un revers de manche.

Finalement, il recula vers le fond de sa grotesque chambre grise et se posa en douceur de manière bancale, sur la seule assise qui lui était octroyée, un sourire ravi sur le visage. Il pianota d'un air secondaire contre le bord du matelas, ne cessant de contempler Meredith.

"Pourquoi es-tu ici ? Simple visite de zoo..ou..ou bien t'aurais-je manqué?" Il lui jeta un sourire cinglant, dodelinant sa tête de gauche à droite à la manière d'un malade habité par quelques démons de son imagination. Avant de lever sa main bien haut et de laisser échapper une exclamation, drôle hululement de hibou dans la prison.

"Wouuuuuh !! Surtout ferme-là ! Comme s'il ne les avait jamais quittés, il regagna les barreaux rigides en plus de temps qu'il n'en fallait pour le comprendre. Le nez collé contre le métal, il ricana faiblement.

"L'héritage , tu es ..au courant ! Dis-moi que tu es au courant!" Il se mordait la lèvre pour retenir un nouveau fou rire. Sous le silence prolongé de sa fille, il eut tôt fait de comprendre. "OH ohohoh ! bien sûr que oui!! Tu..tu sais TOUT de ma petite manigance! Alors ? Alors ? Ca te fait quel effet de constater..que..que ton salopard de père a réussi à te duper ..et ce, même emprisonné ???!! "

Sa fille quitta le mur avec prudence et s'approcha de la cellule, le visage aussi blanc que les murs de la prison étaient noirs. Elle posa sa main tremblante contre les barres de ferraille que composaient la cage du prétendu monstre, comme pour se redonner soit-même un peu de ce courage qui lui manquait. Elle n'osa cependant toujours pas croiser son regard..

"Ma mère. C'était à ma mère. Tu n'avais aucun droit pour faire ça." chuchota-elle enfin, lâchant courageusement dans cette simple phrase toute la rancoeur qui habitait son corps.

"Il y a beaucoup de choses que je n'ai pas eu le droit de faire ! Une étant..de crever ta pauvre mère, cette idiote ! Pourtant.. m'en suis-je privé ?.. - son horrible figure s'appuya d'avantage contre la grille aux fils de fer géants- "et si j'en avais eu l'occasion..tu sais ce que j'aurais fait aussi ? Hein ? Tu le sais ?" Sa bouche craquelée se tordit en un affreux sourire, défigurant son visage émacié par des années de folies, de souffrances, de haine..

"J'aurais oublié ma baguette pendant l'espace d'un court instant.. J'aurais posé mes deux mains sur ta silhouette grotesque..et..et j'aurais serré ton corps avec tant de force...avec tant de... - il laissa échapper un souffle rauque, vibrant à l'évocation de ses explications- Mere , ma chérie, s'il m'était permis de te rendre toutes les horreurs que...que - et il baissa sa voix d'une demi-octave- que ces Détraqueurs me font vivre au quotidien."

Son regard de fou s'attarda un moment sur la main posée de la Meredith du passé. Il murmura de drôles de choses, agita ses doigts trop fins puis soudain, plus vif que l'éclair, il se saisit du poignet de sa fille. Et ne le lâcha plus..
Mue par un instinct, la vraie Meredith attrapa son propre bras, comme si elle se souvenait encore de l'horrible sensation. Et ne le déserra qu'après avoir assimilée qu'elle était loin d'être dans cette prison, et que peut être plus jamais n'y reviendrait-elle.


"Tu te débats..et je te jure que je te brise les doigts .." murmura-t-il avec un calme déconcertant.
Paroles tout à fait inutile car la Meredith prisonnière n'avait pas bougé d'un pouce, tant elle semblait se liquéfier sur place. Elle ne faisait que le regarder, ses prunelles vacillantes comme la lumière de la pièce longitudinale..tandis que la vraie Meredith, espèce de fantôme spectateur, n'eut d'autre choix que de rappeler encore et encore..ce qu'elle aurait préféré oublier. Ses mains de part et d'autre de son visage factice, elle vouait des efforts pour arrêter ce flot continue d'images, de sensations...de peur. Elle espérait pouvoir mourir maintenant et ne plus souvenir, ne devenir qu'âme sans réflexion au milieu du ciel.. Mais sa souffrance semblait avoir d'autres projets pour elle et, quoique fut sa volonté pour passer outre les horribles chimères de son passé ; tout se profilait dans sa tête, échos désagréables tant ils semblaient réels.


"Tu veux savoir pourquoi j'ai modifié le testament de ta mère ? minauda alors son père. Il enserra sa prise sur le poignet de sa fille, qui se retenait de ne pas hurler.
" J'ai fait ça..ça dans l'unique but de ne rien te laisser..tu n'auras rien, ni de moi, ni d'elle. N'oublie pas Mere'..n'oublie pas ! Elle était ma femme, me femme avant d'être ta mère ! Et si j'avais pu, je t'aurais interdit l'accès à la maison.. Mais.. -il inclina sa tête, comme s'il s'avouait vaincu- ce n'était pas de mon ressort..Il..il faut dire que ta très chère mère fut ingénieuse sur ce coup."

La vraie Meredith releva doucement sa tête, abaissa ses mains..et chercha enfin à l'écouter. Auparavant trop épouvantée pour comprendre ces paroles, elle ne se rendit compte qu'à l'instant des propos de son père ; des propos doubles de sens pour sa mémoire troublée. Elle le regardait, le souffle court, les sourcils froncés ; espérant de ce fait qu'il continue sur sa lancée, qu'il avoue quelque chose qu'elle aurait omis de notifier à cette époque révolue. Mais, le front moite, sa lippe décharnée tremblotante, il semblait perdre petit à petit sa lucidité pour retomber dans ses crises de démence..

"D'ailleurs..tu n'as pas à te plaindre, c'est un bon parti que tu as eu là!" ajouta-t-il en gloussant, sa voix à moitié étouffée par des toussotements de plus en plus hystériques.

"Mais..sache que .." Et la fin de la phrase devint inaudible..
Dans son propre songe, la Meredith réelle se releva d'un coup, l'illusion de sa propre respiration coupée dans son élan. Une pression appuya sur sa poitrine, comme pour forcer son coeur à exploser et elle crut voir une onde se propager; prenant pour épicentre son corps. Devant, l'image de son père devenait incertaine, plus floue.

" Sache qu'un jour.. ou l'autre..je reprendrais..ce qui m'est du..." l'entendit-elle dire. Elle tangua alors sur ses pieds, étouffa un gémissement. Les barreaux de la cellule se tordaient comme de vulgaires brindilles sous le joug du vent. La projection de son ancienne silhouette, dans cette prison macabre, s'estompa en des vagues sans couleur.. Elle tomba alors à même le sol, et ce choc lui sembla d'avantage être un poignard qui s'enfoncerait dans sa chair.
Elle n'avait plus la force de hurler, de se croire enfin morte..et de l'espérer.


"Capitule... meilleure... puisses faire..."

Meredith aurait voulu porter ses mains à ses oreilles, et ne plus rien entendre..Son cerveau semblait marcher au ralenti..

"...sont ...de perdre de...tu ne peux plus... contre nous...

Elle inspira d'une traite, la douleur lancinante de son crâne criant son manque d'oxygène.. Tout contre son oreille et son visage plaqué, le bruit des battements frénétiques d'un coeur se distinguait..

Capitule...itivement. Tu...peux rien seul"

Subitement, un souffle lui chatouilla la nuque.. Elle entendit la voix d'Apophis au creux de son oreille, étouffa de ce fait un cri du stupeur.

"Tout ira bien, Meredith. Ne tentez rien, ne faites rien...
Ce sont des Mangemorts".


Il lui fallut un temps considérable pour réussir à comprendre ce à quoi Apophis faisait allusion. Mais une fois le voile de sa décontenance envolée ; ce fut comme avouer la venue du loup dans la bergerie. Elle eut l'impression d'avaler de l'acide au goulot..

"Des serviteurs d'une cause perdue tout comme la nôtre..."

Apophis la tenait calée contre son épaule, avec tant de vigueur qu'elle se crut une grotesque bouée de sauvetage. Elle avait du mal à cerner ses propos et à se concentrer sur les mots qui suivirent ...

"Que pourrions-nous faire sinon nous entredéchirer désormais ? les hommes ne sont plus que des chiens à l'heure qu'il est..." avoua une voix d'homme vaguement familière..

"Les Ténèbres ont laissé place à une ère encore plus sombre et dévorante : l'anarchie." dit une autre voix masculine. Meredith fronça des sourcils et papillonna des yeux...avant de lever ses paupières lourdes sur un trop plein de lumière ; sa rétine chauffée à vif s'accomodant du lieu d'où une odeur de fer en réchappait.
Avec un haut le coeur, elle tourna lentement -et non sans une certaine difficulté- sa tête vers les voix qui l'encerclaient ; oubliant pendant un instant de précarité la présence d'Apophis.
Elle entrevit alors une chevelure blonde, appartenant à une grande femme mince aux traits flous, qui fixait son regard grave sur celui d'Apophis.


"Pour nous plonger un peu plus dans la folie d'un sorcier qui en est dévoré" dit-elle de sa voix déconfite.
L'homme à ses côtés, aux cheveux noir de jais et à la carrure frêle, prit alors la parole.


"J'ai grand crainte pour l'avenir, il nous faudrait assurer nos arrières pour enfin nous permettre d'asseoir les bases de notre autorité et influence..."

Le discours de chaque personne présente se répercutait dans le crâne de Meredith, prenant sa source dans la situation étrange, revenant à la charge à tour de rôle, drôle de manège aux multiples facettes qui semblaient irréalistes. Leurs phrases, leurs mots, sonnaient faux à ses oreilles ..elle ne comprenait pas.

"Un jeune couple comme vous, mon chéri, serait un parfait exemple de réussite."
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