Bibidibobidi...BOUH! [PV: Béré-BOUH]

Morgan ne put s'empecher de rire lorsqu'elle fit allusion au fait que le Gryffondors soient des boute-en-trains. Il ne répondit rien cependant. Il n'avait pas d'hostilité particulière envers les Gryffondors, il évitait juste de les contoyer et s'empoyait à faire comme s'ils n'existaient pas. Mais ce n'était pas qu'eux, il en était de meme pour les Serdaigles et les Poufsouffles. Cette jeune Bérénice étant une exception étrange. Les gens ne la trouveraient probablement pas très drole, voire meme plutot renfermée, mais lui la voyait d'un autre oeil. Il la voyait comme un petit bouton de rose qui essayait de s'épannouir, et qui dans ses efforts étaient bien maladroite. Une maladresse qui était tellement charmante, tellement spontannée qu'elle ne pouvait que vous faire sourire.

Il pensait réellement que cette robe la mettait en valeur. C'était comme le vase, un vase étant une chose très importante pour une fleur. Elle n'était pas trop voyante, pourquoi? Pour la bonne et simple raison que la simplicité de sa façon d'etre se mariait à merveille avec le coté plus "extravaguant" de la robe. L'un atténuait l'autre et vice-versa, Bérénice rayonnait d'une étrange beauté, une beauté innatendue et plus on la regardait plus elle devennait plaisante. Non il n'y avait aucun doute elle devait porter cette robe pour le bal. Sa mère avait raison. Mère...ce mot résonnait d'une étrange manière dans sa tete. Sa mère était une personne bonne, une personne juste qui avait tout fait pour ses enfants. Et lui n'avait jamais verser une larme pour elle. Que pensait-elle de lui? L'avait-il un jour écouté? Une seule fois, comme Bérénice le faisait avec la sienne. Jamais. Il n'avait jamais pensé à quelqu'un d'autre que lieu, il n'avait jamais rien fait pour elle, alors qu'elle le méritait. Une onde de tristesse s'était emparée de lui. Il plongeait dans son passé à corps perdu, comme une carcasse sur un océan déchainé. Bérénice était si loin, La boutique de Madame Guipure tremblait devant ses yeux. Il ouvrit la bouche et pronnonça ces quelques mots.

"Qu'aurait-elle voulu que je porte?"

Il tomba sur le sol sans prévennir, ses jambes ne le tenaient plus. Son poids l'entraina de force vers la moquette. Sa tete tomba la dernière et un choc sourd résonna dans son crane. Il sentait son corps se balancer, comme s'il était posé sur de l'eau. Tout était floue, où était-il? Plus rien n'avait d'importance, il se sentait bien, ses problèmes semblaient s'envoler de son esprit déjà trop plein. C'était demain matin. Demain matin qu'il devrait affronter ses peurs. En aurait-il la force?

Bérénice trouva la phrase du Serpentard assez énigmatique mais elle n’eut pas le temps de se poser de questions car déjà il tournait de l’œil. Instinctivement, elle le rattrapa et tomba en arrière. Ouch ! Cela ne faisait pas du bien au dos ! Mais Bérénice avait beau être une grande trouillarde, elle n’était pas douillette et elle avait un minimum de bon sens. « Appelez un médecin ! » Intima-t-elle sans même regarder autour. Il ne fallait surtout pas qu’elle les regarde sinon elle se souviendrait d’où elle était. Elle ne pouvait pas se permettre de paniquer, elle devait garder son sang froid.

D’un geste vif, elle défi le chouchou attaché à son poignet et le passa dans ses cheveux en une queue de cheval très mal faites mais qui lui permettait de mieux voir le visage de Morgan. Elle Se releva et tenta de l’installer un peu mieux, posant la tête du jeune garçon sur ses genoux sans même penser qu’ainsi elle froissait le tissu de sa belle robe. Elle ne pensait plus à grand chose car une fois lancée dans une tâche, Bérénice était à 100% dedans. Elle ne laissait aucune place à la demi-mesure, c’était ainsi qu’elle voyait sa ligne de conduite. Oh bien sûr, parfois… elle en souffrait. Mais si elle ne vivait pas les choses avec passion, à fond, elle aurait des regrets ! Alors adieu sa timidité légendaire… elle n’y pensait pas, les autres n’étaient plus que des ombres flous allant et venant en paniquant parce qu'un James s'était évanoui chez eux.

Lui tapotant les joues d’un air anxieux, elle répétait « Eh ! Morgan ! Réveille-toi ! C’est vraiment pas le moment de dormir… ». Quelqu’un lui amena un verre d’eau et elle le prit sans même réfléchir, intimant du geste l’ordre à cette personne de s’en aller chose qu’elle n’aurait jamais fait en temps normal (elle se serait plutôt excusée 100 fois d’avoir dérangée la dites personne…). « Allez… ouvre les yeux quoi ! » Murmura-t-elle anxieuse, son verre d’eau à la main. Elle le lui ferait bien boire – il souffrait peut-être de déshydratation ? – mais ce n’était pas évident de faire boire quoi que ce soit à quelqu’un qui était inconscient… De fait, elle mis ses doigts dans le verre d’eau et mit délicatement quelques gouttes fraîches sur le front de son camarade.

« Tout va bien Morgan, je suis là… ouvre les yeux s’il te plaît, allez, fais un petit effort… tu dormiras chez toi… » Bon, et qu’est ce qu’il foutait ce médecin ? Agacée, elle posa le verre d’eau à côté d’elle mais elle maîtrisa son énervement (elle avait des années d’expérience en matière de dissimulation) et continua à lisser délicatement les cheveux du Serpentard en lui parlant. Elle avait toujours entendu dire que le cerveau enregistrait tout même quand une personne était inconsciente… Et de toute façon, que pouvait-elle faire d’autre elle, la petite Poufsouffle de pas encore 14 ans hein ?

Morgan était quelque peu chamboulé ces derniers temps. Sa santé en avait prit un sacré coup par la meme occasion, ce n'était pas la première fois qu'il s'évanouissait comme ça sans raison. Comme si par ce moyen il pouvait échapper au monde réel et à tous les problèmes qui l'entouraient et qu'il ne voulait pas voir. Il se sentait tanguer comme à chaque fois que cela lui arrivait, puis soudain son corps se mit à couler. S'enfonçant dans les eaux profondes sur lesquelles il flottait jusqu'à présent. Il ne se débattait pas, il ne pouvait plus bouger, il ne sentait plus son corps, il pouvait juste subir les choses. L'eau dans laquelle il se trouvait devennait de plus en plus sombre, il ne pouvait plus penser à rien. Il ne cherchait pas respirer, il ne voulait pas remonter à la surface. Une lumière étrange apparut alors dans l'obscurité. Cette lumière parlait, il pouvait entendre ce qu'elle disait mais il n'en saisissait pas le sens. Il avait déjà entendu cette voix, elle lui était familière. D'où venait-elle, comment était-elle arrivée avec lui ici. Il observa la lumière, elle était apaisante, une lumière chaleureuse, il était persuadé qu'elle lui voulait du bien. Une chose froide se posa sur son front et ce fut comme si toutes ses sensations qui s'étaient envolées venaient de reprendre possession de son corps. Il comprennait maintenant ce que la voix disait : « Tout va bien Morgan, je suis là… ouvre les yeux s’il te plaît, allez, fais un petit effort… tu dormiras chez toi… ». Bérénice, c'était la voix de la jeune Poufsouffle il en était sur. Mince, le magasin, les essayages. Que s'était-il passé, un trou noir avait envahit son esprit. Il se concentra et ouvrit les yeux comme Bérénice lui demandait.

Son crane était lourd comme une enclume. Une migraine atroce battait contre ses tampes. Il plissa son visage sous la douleur. Il regarda alors le visage de Bérénice penché sur lui, il était encore floue, la lumière si vive de la boutique lui brulait les yeux. Quelques larmes coulèrent sur ses joues et il put enfin observer la piève dans son entierté. Que s'était-il passé? Comment ce faisait-il qu'il était allongé par terre la tete posé sur les genoux de Bérénice. C'était totalement anormal. Il se redressa tant bien que mal et il regarda la jeune Poufsouffle. Sa migraine le lançait encore mais il arrivait tout de meme à parler et à lui sourire.

"Que s'est-il passé?"

Il se sentait tellement ridicule, la plupart des gens de la boutique avaient leur regard tourné vers lui. Il avait l'habitude d'etre regardé mais pas de cette façon et pas dans des moments pareils. Une des vendeuses vint vers lui pour s'assurer que tout allait bien et il lui fit un petit signe de tete pour lui dire que oui. Il se releva et tendit la main à Bérénice pour l'aider à se relever. Il lui chuchota alors.

"Si ça ne te dérange pas, j'aimerais qu'on parte d'ici. On paye et tu m'expliqueras tout dehors."

Il fit signe à la vendeuse qui accourut directement. Il lui demander d'emballer sa robe et celle de Bérénice. Et après qu'ils aient payé ils se dirigèrent vers la sortie, évitant les regards des autres clients.

Bérénice se sentit profondément soulagée quand elle vit le grand Serpentard ouvrir les yeux. S’il ouvrait les yeux c’est que ce n’était pas si grave, peut-être un peu d’anémie ? Mais maintenant que sa fébrilité passait à mesure que Morgan reprenait conscience, elle sentit les regards sur eux et cela provoqua en elle un sentiment de malaise indéfinissable. Luttant contre, elle répondit à demi-voix à la question qu’il lui posait, plus tellement gênée avec lui… peut-être parce qu’elle avait eu l’impression qu’un lien était en train de se créer entre eux ? Qui sait ?

« Tu t’es évanoui… » Elle ne s’étendit pas en explication car il se levait et lui tendait la main. Il lui demanda à sortir et là, Bérénice se sentit vraiment mal. Elle n’avait aucune envie de rester et suivre Morgan dehors lui semblait raisonnable pour échapper aux regards curieux des vendeuses et des clients mais en même temps, elle était sensée attendre sa mère ici… Entre deux maux, elle choisit le moindre – un bon poufsouffle n’abandonne pas quelqu’un qui vient de s’évanouir à son sort ! – et donna l’argent à la vendeuse en lui demandant de transmettre à sa mère quand elle arriverait qu’elle était partit avec un ami mais qu’elle se retrouvaient dans une heure sur les marches de Gringotts. Le terme « ami » était sorti tout seul, de toute façon « camarade sujet à évanouissement » c’était un peu long et peut-être un peu trop péjoratif.

Une fois dans la rue, au milieu des gens et sous le soleil d’été, Bérénice s’étira un peu. Restée sur les genoux l’avait un peu endolorie, elle n’avait pas l’habitude. « Tu sais, ce serais plutôt à toi de me donner des explications. Tu m’as fichu une de ses frousses, j’en ai encore des palpitations ! » Elle n’avait jamais parlée ainsi à personne mais elle mit sa subite fougue sur le compte de l’adrénaline. Elle se sentait en sécurité avec Morgan, pas dans le sens où elle ne risquait rien d’un danger extérieur mais plutôt que lui ne lui ferait rien. Il ne lui tirerait pas les cheveux, il ne lui dirait pas qu’elle ressemblait à un fantôme… bref, elle ne le craignait plus et c’était une nouveauté pour elle qui avait peur de tous les autres êtres vivants… Même avec Ophélia elle n’était jamais à 100% naturelle parce que cette fille, même si elle était son amie, elle ne connaissait pas la solitude… ce sentiment qui vous dévore de l’intérieur… et étrangement, elle avait la sensation – presque la certitude – que malgré le fossé qui séparait leurs deux caractères, Morgan était bien plus proche d’elle qu’Ophy.

Morgan ne se souvenait pas de ce qui l'avait fait tourner de l'oeil. Il se souvenait juste de Bérénice en robe de bal. Cela n'avait rien à voir avec le fait qu'il soit tomber dans les pommes. C'était autre chose. Depuis quelques jours il avait un peu de mal à manger, l'idée de retourner chez lui, dans sa famille, le chamboulait réellement. De quoi avait-il tellement peur? Sa soeur, oui s'était elle qu'il le terrorisait. Non pas qu'elle soit plus forte que lui, non pas qu'elle puisse faire quoi que ce soit, mais cette fille attirait les ennuis. Sans cesse il lui arrivait des bricoles. Être à coté d'elle était source de danger, parfois très grand danger d'ailleurs. Son père n'aurait jamais découvert qu'il ne jouait pas au Quidditch s'il n'avait pas du faire semblant de l'apprendre à sa soeur. Il n'aurait pas cette maudite cicatrice au-dessus du sourcils si elle n'avait pas été là. Sa mère ne serait probablement pas morte si elle n'était pas née. Pourtant il n'arrivait pas à détester sa soeur. Au fond de lui, elle restait quelqu'un de la famille, il se sentait donc obliger de la tolérer. Il ne pouvait pas haïr quelqu'un du même sang que lui c'était tout simplement contre nature. C'est pour cela que pour s'éviter toute torture, il faisait en sorte de la voir le moins possible.

Pouvait-il confier tout ça à Bérénice, non elle le prendrait surement pour un fou. Mais s'il ne lui fournissait pas de bonnes explications sur la cause de cet évanouissement il passerait pour un demeuré. C'était tout simplement hors de question. Il décida donc de lui en dire un peu, mais pas trop.

"J'ai quelques soucis familiaux pour le moment, et je crois que ça m'a un peu fait perdre l'appétit."

C'était vrai, mais pas complet. Parfait c'était exactement comme ça qu'il voulait répondre. En espérant maintenant qu'elle ne poserait pas d'autres questions qui l'obligeraient à développer un peu plus. Vu son jeune âge il y avait peut être même des chances qu'elle ait déjà croisé sa soeur. Elle n'avait pas relevé lorsqu'il lui avait dit son nom de famille dans la boutique il pensait donc que soit : elle ne la connaissait pas, soit elle n'avait pas fait le lien. Il espérait que la première proposition était la bonne. Mais quand bien même ce serait la deuxième, il ne l'aiderait pas à faire le lien.

Il pensa qu'il devait des excuses à la jeune fille, elle avait été merveilleuse avec lui. Tout le monde n'aurait pas réagit comme elle dans une telle situation, il lui devait une fière chandelle. Il avait beaucoup d'estime pour elle, ce qui aurait paru à tout le monde fort étrange.

"Je suis navré de t'avoir fait peur. Crois-moi ce n'était absolument pas mon but. Je me suis sentis tellement ridicule par terre au milieu de cette boutique devant tous ces gens, leurs regards fixés sur moi."

Bérénice devait probablement avoir ressentit la même chose. En tout cas, il avait vraiment l'impression qu'elle le comprenait.

Bérénice papillonna des cils mais pas du tout de manière glamour (trop cruche pour ça), plutôt comme le faon qui vient de naître. Elle comprenais les mots qu’utilisait Morgan mais ils ne s’imprégnaient pas dans son esprit, ce concept de perdre l’appétit était un peu abstrait pour elle qui se goinfrait dès que c’était possible ! D’ailleurs, même si elle était obsédée par son apparence, elle serait bien incapable de s’affamer pour perdre du poids… Enfin, là ce n’était pas le problème de toute façon. Elle posa donc son regard clair sur son nouvel ami d’un air surpris et peut-être un peu perplexe. Elle n’y penserait que plus tard mais il était très rare qu’elle se laisse à aller autant d’expressivité… Mais elle ne se sentait pas du tout paniquée, c’était quand même très étrange non ?

« Je te dirais bien que je comprends mais ce serait faux. Je ne saisis pas vraiment… Enfin. Tant que ce n’est qu’un peu d’anémie. » Cherchant quelque chose dans son sac, elle trouva enfin ce qu’elle voulait et sortit fièrement un paquet de bonbon à la fraise (ses préférés). « Hop, prends donc moi ça ! J’ai pas envie que tu retombes dans les pommes. C’est que t’es vachement lourd à porter en fait. » Oui, c’est ça, Bérénice Esther Iphigénie Bones se lâche ! D’ailleurs, elle prit un bonbon et le mit dans sa bouche d’un air satisfait, ses joues légèrement rosit par tant d’audace mais l’air assez contente. Elle ne se souvenait plus depuis combien de temps elle n’avait pas été aussi à l’aise.

« Oh oui, je connais ça. En fait moi j’ai ce sentiment dès qu’il y a quelqu’un dans la même pièce que moi. Sentir le regard des autres sur moi, ça me donne juste envie de partir à toute jambe. Mais toi ça a pas l’air d’être vraiment ton cas. » Oui, pour le jeune Serpentard devant elle ça devait sûrement être la première fois (ou l’une des premières fois) qu’il ressentait un tel sentiment. C’était un peu comme si la situation était inversé. Tranquillement, la jeune fille grimpa sur un muret et s’assit en balançant ses jambes légèrement sans regarder Morgan mais pas parce qu’elle était gênée, seulement parce qu’elle n’en avait pas besoin.

Une pensée frappa son esprit ~~de reporter sans frontière~~ et elle demanda « Au fait, si tu es à Serpentard, tu n’aimes pas les Poufsouffls alors ? » Ouai, vous y avez cru hein ? Et bah non ! Bérénice ne faisait toujours pas le rapprochement entre Morgan et Amber… bien que celle-ci soit dans sa classe et soit l’une des filles que Bérénice aimait le moins. Faut dire que la rencontre sonnait bien différemment et qu’elle ne voyait pas grandes ressemblances entre la teigne de troisième année et son nouvel ami… A part peut-être le narcissisme ? Enfin, avec un peu de chance pour Morgan, ça ne lui viendrait pas à l’esprit avant la rentrée prochaine XD

» Bouh!
» Dans l'affreux cahier rose. Ou : Bouh, quelle honte !