C'est un beau roman, c'est une belle histoire... [PV]

C'est un beau roman, c'est une belle histoire... [PV] Icone01

« Si on ne s'aimait pas tant soi-même
on serait toujours seul. »
(Boris Vian)

« Abby ! Est-ce que tu pourrais m’accorder quelques instants s’il te plaît ? »

Le dernier cours d'Abbygael venait à l'instant de se terminer, et celui-ci se trouvait en réalité être un cours de botanique. Notre jeune Jaune et Noir rangea rapidement ses affaires, avant de partir avec ses amies. Tout juste après avoir dit un au revoir à l'intention de son professeur et directrice de maison, Madame Chourave, elle sortit des serres, en compagnie d'Ophélia et de quelques autres filles de leur année et qui étaient leurs amies. Elle commencèrent alors à discuter de tout et de rien, comme elles le faisaient d'habitude. La journée était finie, il n'y avait plus de cours jusqu'au lendemain, alors maintenant elles pouvaient papoter en toute tranquillité.

Pour rentrer au château, les jeunes troisièmes années durent passer près du parc de l'école, et c'est alors qu'un jeune garçon s'approcha d'elles. Abby le reconnu immédiatement comme étant Tobias Sandeau, un Serpentard de la même année qu'elles, et qui venait parfois assister aux répétitions de Sterne, la troupe de danse de Poudlard dont Ophélia et elle-même faisaient partie. Toutefois, si elle le connaissait un peu, à ce qu'elle savait, il était un ami de la benjamine de la famille MacMillan, et même un très bon ami à elle. Ainsi, quelle surprise n'eut-elle pas lorsqu'elle se rendit compte que ce n'était pas à la jeune blondinette qu'il désirait parler, mais bien à elle ! Curieuse et intriguée, elle lui lança un rapide regard, alors que celui-ci n'adressait qu'un simple signe de tête à Ophélia. Elle tourna alors discrètement sa tête vers son amie pour voir un air à la fois surpris et même stupéfait sur son visage. Elle ne savait pas quoi dire, et Abbygael remarqua alors qu'elle hésita presque à lui faire un simple sourire. Etrange.

Tobias la sortit alors de ses pensées, et elle tourna instantanément la tête vers lui lorsqu'il prononça son prénom. Il demandait si il pouvait lui parler un instant. La jeune Jaune et Noir fut un peu surprise sur le moment, mais finalement elle hocha légèrement la tête et lui fit un sourire pour lui donner son accord. Elle se tourna alors vers ses amies, s'excusant au près d'elles.

- On se retrouve tout à l'heure ?

Elles hochèrent à leur tour la tête, même Ophélia qui gardait une expression à la fois sceptique et intriguée sur le visage. Il sembla même à la jeune Poufsouffle que son amie était un peu inquiète. Non pas par rapport à Abby, mais plutôt... Pour Tobias ? Abby se trompait peut-être... Ophélia fit un sourire à la jeune Erwind et prit la parole presque au même instant.

- D'accord, à plus tard, Abby ! On se rejoindra dans la salle commune. Bye, Tobias... termina Ophy tout en hésitant.

Elle lança un regard presque interrogateur à Tobias, puis finalement elle laissa tomber et se tourna vers ses autres amies qui, elles aussi, après un rapide au revoir pour Abbygael, reprirent leur conversation là où elles l'avaient laissées.

- Bien, je te suis.

Elle lui fit un sourire, tout en lui prenant la main.

Ok, il ne pouvait pas non plus totalement ignorer Ophélia. Aussi, quand elle lui dit au revoir lui jeta-t-il un regard dans lequel on pouvait lire plusieurs sentiments mais dont le mélange rendait le tout impénétrable. Souriant comme pour la rassurer, il lui répondit par un « A plus tard Ophy. » qui n’apportait rien de plus. Quel était ce sentiment de culpabilité qui montait de plus en plus dans le cœur de notre petit Serpentard ? Rah ! ça l’énervait ! Si son visage était impassible, en revanche, à l’intérieur il bouillait. *Pourquoi je réagis comme ça, elle n’est pas ma copine ! Merde quoi !* Après ce léger rappel à l’ordre de son esprit à son cœur, il serra délicatement la petite main qu’Abby lui confiait et il l’emmena dans un petit recoin que formait les remparts du château. On y voyait tout le parc mais personne ne nous y voyait. C’était juste… parfait. A son image quoi.

Même s’il était d’une paresse à faire pâlir les moins motivés, Tobias n’en était pas moins un cérébrale, quand il montait un plan, il en ficelait les moindres rouages. Avec lui, tout devait marcher et être au point parce qu’il ne tolérait pas plus l’échec que les reports… Il ne se précipitait jamais. Cette petite entrevue, il l’avait préparé depuis déjà deux semaines. Être charmant en toute occasion en avait été une étape bien entendu mais il y avait aussi l’apparence. Tobias n’avait jamais semblé moins Serpentard que ce jour là. Il ne portait pas sa cape et sa cravate verte avait mystérieusement disparu. Il savait qu’Abby n’était pas sectaire mais il voulait lui ôter presque immédiatement l’idée qu’il puisse vouloir lui jouer un sale tour. Ce n’était – de toute manière – pas son intention. Il pensait même être un petit ami idéal…

N’en avait-il pas toutes les qualités ? Beau, aisé à défaut de riche, assez intelligent pour tenir n’importe quelle conversation, respectueux des femmes… Il lui manquait peut-être le qualificatif de gentil mais honnêtement, sans l’être tout à fait, on ne pouvait pas non plus voir en lui un méchant. Nous l’avons dit, c’est un paresseux. Faire le mal demande trop d’énergie, d’autant qu’il s’agirait de faire souffrir des êtres qui ne mérite même pas son attention.

Une fois à destination, il lâcha la main d’Abby juste après l’avoir monté jusqu’à ses lèvres et y avoir déposé un baiser. « Permets-moi d’être franc, veux-tu ? » C’était une étrange entrée en matière mais il ne comptait pas se la jouer fleur bleu, s’il y aurait bien dissimulation (inutile qu’elle sache pour Ophélia), il n’y aurait pas mensonge. Il voulait sortir avec elle parce qu’elle lui plaisait mais il n’en était pas amoureux pour le moment.

« Je ne suis pas un fan des discours qui s’éternisent… » Il sortit une rose blanche de sa poche et la tendit à Abby « Même si je compte faire les choses bien. » Allons-y donc. « Je te trouve charmante de bien des façons et j’aimerais que tu m’accordes non seulement l’honneur d’être ton cavalier au prochain bal mais aussi celui de prétendre au titre de petit ami. »

On vous l’avait dit… Il ne fait pas dans la dentelle, toutefois, avec ses manières aussi douces que son sourire… comment lui résister ~~quand on s’appelle pas Fred ou Ophélia et qu’on est pas à côté de ses pompes~~ ?

Il était indéniable qu'Abbygael trouvait assez étrange la distance bien visible qu'il y avait à cet instant entre Tobias et Ophélia. D'ailleurs, le benjamine des MacMillan ne semblait pas vraiment comprendre ce qu'il se passait elle non plus. Bizarre... C'était tout de même assez étrange, il fallait bien le reconnaître. Mais que pouvait-il bien y avoir ? Rien de bien visible et surtout de bien évident, en tous cas... Ainsi, c'était donc la raison pour laquelle Abby songea que, peut-être, Tobias et Ophélia s'étaient disputés. Au fond, pourquoi pas ? Tout pouvait arriver... Pourtant, elle réfléchit un instant et se rendit alors très vite compte qu'il n'en était très certainement rien. En effet, il était évident que s'il existait bien une personne qui évitait toujours les disputes ( et ce en toutes circonstances, surtout ), c'était bien Ophélia. En effet, même s'il risquait d'y avoir chamailleries ou disputes, Ophy faisait toujours tout son possible pour, premièrement l'éviter, et deuxièmement faire en sortes que cela cesse au plus vite. Plus généralement, même, elle l'évitait, tout simplement.

Non, ce n'était pas ça... Il ne s'agissait de toute évidence pas d'une dispute. Mais de quoi alors ? Curieuse et intriguée, notre jeune Jaune et Noir n'y pensa toutefois pas plus longtemps. En effet, Abbygael n'eut pas le temps d'y réfléchir encore un peu car Tobias prit sa main et l'amena avec lui dans le parc. Elle ne savait pas vraiment où il l'amenait, tout d'abord, mais ils n'iraient de toute évidence pas très loin, c'était certain. Ils se trouvaient toujours dans le parc, mais le jeune Serpentard ne semblait toutefois pas décidé à s'arrêter maintenant. Alors Abbygael attendit un instant, silencieuse, le temps d'avoir une réponse à ses interrogations interrogations. Non pas concernant une possible dispute entre Ophélia et Tobias, mais en ce qui concernait ce que le jeune Serpentard voulait lui dire. C'est après quelques minutes que, finalement, les deux troisième année s'arrêtèrent, dans un coin bien tranquille du parc. Elle fut surprise qu'il amène sa main à ses lèvres pour y déposer un baiser, mais au fond, il s'agissait de Tobias. Intriguée lorsqu'il lui demanda d'être franche avec lui, Abbygael lui fit un sourire.

- Oui, bien sûr. Que veux-tu me dire ? Je t'écoute, Tobias.

Toujours aussi curieuse vis-à-vis des paroles de Tobias, elle ouvrit de grands yeux surpris lorsqu'il sortit une rose et qu'il la lui tendit. Une rose, sa fleur préférée ! Elle la prit entre ses mains et, la portant un instant à son nez pour en sentir son odeur, elle remercia le jeune Vert et Argent. Toutefois, elle n'oubliait pas qu'il voulait lui dire quelque chose et que, de toute évidence, il s'agissait d'une chose très importante. Elle attendit alors, patiemment, et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il lui demanda, d'une part, d'être sa cavalière pour le prochain bal de Noël ( qui aurait par ailleurs lieu dans quelques semaines ) et, d'autre part, de sortir avec lui. Elle réfléchis un instant, puis prit sa décision. Après tout, pourquoi pas ? Tobias était quelqu'un de très gentil, et Abbygael l'aimait beaucoup.

- Oui, oui je veux bien.

Abbygael lui fit alors un sourire

Non, c’était vrai, ce n’était pas une dispute. Si Tobias avait été distant avec Ophélia juste avant cette entrevue c’était pour ne pas se laisser distraire, pour ne pas perdre de vue son objectif ou – pire – changer d’avis. Il n’était pas idiot, il savait très bien qu’il était amoureux d’Ophélia mais il savait aussi parfaitement que 1) ce n’était pas partagé, 2) ce genre d’amour n’était pas pour lui. Attention, il comptait être fidèle à Abby ! Il pensait même être capable de tomber amoureux d’elle… Sinon, il ne lui demanderait pas de sortir avec lui, mais avec Abby, c’était lui qui décidait, qui faisait un premier pas… Et il n’avait pas l’impression qu’une relation avec la Poufsouffle ne le bride. Etrangement, il croyait qu’avec Ophélia ce serait le cas… Bizarre non ? Bon, puis, il n’avait pas envie de jouer son amitié avec la benjamine des MacMillan non plus. Que de très bons arguments qu’il avait ressassé et ressassé ces derniers mois avant d’en arriver à ce moment précis, celui où il se lie avec une fille qui n’est pas Ophélia.

C’est sans surprise mais avec un réel soulagement qu’il accueillit la réponse de la brunette. Le contraire l’aurait ennuyé, il faut bien l’admettre.

« Tu m’en vois charmé. » Répondit-il avec son sourire de jeune séducteur en herbe. Si Tobias avait bien une qualité à mettre en avant – outre le fait qu’il était galant en toute circonstance – c’est qu’il était beau. On pouvait ne pas le trouver à son goût mais objectivement et en tournant le problème dans tous les sens, il était impossible de lui nier cette qualité. C’est donc en continuant de déployer tout son charme – ça ne faisait pas de mal – qu’il passa délicatement la main sur la taille de la jolie brunette pour la lui enserrer et se pencher doucement sur elle pour l’embrasser non sans une certaine tendresse. Il était sûr qu’entre Abby et lui, ça allait fonctionner. Cette intime certitude lui donnait déjà toutes les apparences de l’amour.

Le baiser rompu, Tobias ne s’éloigna pas pour autant. Il prit la fleur des mains d’Abby et la glissa dans ses cheveux, un fin sourire flottant continuellement sur ses lèvres. On pouvait dire de Toby qu’il était narcissique et égoïste mais contrairement à la plupart de ses camarades de Serpentard, ça ne le rendait pas froid ou fermé. Il souriait très souvent, cela lui semblait normal puisqu’il n’avait aucune raison de ne pas le faire. « Une fleur pour une fleur. » Dit-il mi-sérieux, mi-amusé. « Mais il est temps d’aborder un vrai problème. De quel couleur sera ta robe à Noël ? Je dois y assortir ma boutonnière non ? Je n’ai jamais été au grand bal de l’école alors je ne suis pas certain de la marche à suivre. » Il ne ressentait aucune gêne à passer d’un baiser à une conversation. Entre petits amis, c’était normal n’est-ce pas ? Ils se devaient de rester naturels tous les deux, c’était les fondements des couples qui marchent.

Il fallait reconnaître que, tout de même, Abbygael avait été un petit peu surprise de la demande de Tobias. Elle appréciait beaucoup le jeune garçon, et même si elle était heureuse de ce qu'il venait de lui demander, elle ne s'y était tout de même pas vraiment. Depuis quelques temps, ils étaient tout de même plus proches qu'avant, ou en tous cas ils se connaissaient un peu mieux que lors des années précédentes, et au fond, Abby n'y aurait certainement pas pensé. Mais tout de même, il fallait reconnaître qu'elle en était heureuse. Il était quelqu'un de gentil et qu'elle appréciait beaucoup, alors pourquoi pas ?

Ainsi, une fois qu'Abbygael eu accepté, les deux jeunes élèves de troisième année s'embrassèrent. Elle lui sourit ensuite, et c'est à cet instant qu'il prit la fleur que notre Jaune et Noir gardait dans ses mains depuis qu'il la lui avait donnée. Elle ne mit pas bien longtemps à comprendre ce qu'il allait en faire, car il la porta immédiatement jusqu'à ses cheveux. Un nouveau sourire s'inscrit sur le visage de notre Poufsouffle, et elle lui dit un '' merci '' lorsqu'il la complimenta. La conversation dévia ensuite sur le bal de Noël, et plus précisément sur la robe que porterait Abbygael. Car comme le disait Tobias ( et il avait raison ), c'était tout de même un problème, ou en tous cas quelque chose d'important. Réfléchissant un instant, Abby hésita. Si une grande partie de ses amies l'avait déjà depuis un bon moment, notre jeune Erwind restait indécise. Quelle robe choisir ? Peut-être celle qu'elle avait vu quelques semaines plus tôt ?

- Je n'en suis pas vraiment certaine, et peut-être que je changerais d'avis, mais je pense que ma robe sera bleu turquoise, ou en tous cas dans ces tons-là.

Après le rose bonbon en première année et le jaune et noir pour le repas de Noël de Poufsouffle l'année dernière, Abbygael avait décidé de changer un nouvelle fois. Ainsi, elle se disait que le turquoise pourrait être une couleur très sympa, en plus d'être originale. Et puis, la robe qu'elle avait vu dans une boutique de Londres lui plaisait énormément. Alors ce serait très certainement celle-ci qu'elle porterait le jour du bal de Noël.

- Et tu as raison, ce serait bien que ta boutonnière soit assortie à ma robe.

C'était quelque chose de toujours très sympa, il fallait le reconnaître. Même si ce n'était pas toujours une chose à laquelle pensaient les cavaliers et les cavalières. En effet, d'après ce dont elle se souvenait, lors du bal de Noël de sa première année à Poudlard, tous n'étaient pas toujours assortis. C'était dommage, au fond.

- Moi j'étais allée au bal de Noël, en première année. En fait, je pense que ça dépend des gens. Certains en avaient et d'autres non. Quant à toi, ton costume ? Plutôt sombre ou plutôt clair ?

Du bleu ? Pourquoi pas. Sur Abby, il aurait plutôt vu des couleurs chaudes mais honnêtement, il pensait aussi que n’importe quel couleur pouvait être belle du moment que la fille dans la robe était jolie. Et que la coupe de la robe n’était pas ridicule. Parce que ce dernier point comptait aussi et il lui était déjà arrivé de voir des horreurs sans nom. Mais Abby avait bon goût. Partant déjà du fait qu’elle avait accepté de sortir avec lui, on ne pouvait pas en douter. Ah, au passage, si vous comptez lui dégonfler les chevilles, j’pense que vous avez du boulot.

« Très bien, ce sera donc du bleu pour ma princesse. » Il déposa un baiser furtif sur les lèvres d’Abby en souriant. Il n’avait jamais eu de copine avant mais question baiser, il en connaissait un rayon puisqu’il avait été curieux très jeune. Notez que le club de natation accueillait des ados plus vieux ce qui avait peut-être attisé sa curiosité plus tôt que prévu mais d’une manière générale, Toby était plein de feu dès qu’on lui parlait fille… donc il n’y avait sûrement jamais eu à le pousser beaucoup.

« Oh moi j’pense faire dans le classique, j’ai bien un costard blanc mais j’crois que je vais mettre le noir. En hiver avec le blanc j’ai peur de faire un peu trop pâlot alors que le noir tranchera. Puis pour la chemise, peut-être une blanche ou un grise… Mais les choix sont limités pour les hommes de toute façon. » Il haussa les épaules. De toute façon, quoi qu’il arrive, il serait forcément le plus beau de l’assemblée – si vous en doutez, cf la dernière phrase de mon premier paragraphe… - et comme il serait accompagné d’une jolie fille, ce serait juste parfait. « D’ailleurs, je rentre chez moi le lendemain du bal pour le reste des vacances. » Attention, c’était la suite qui était importante. « Je devrais donc profiter un maximum de ta présence au bal. » Il lui sourit de nouveau avec le charme qui lui était propre. Chez Tobias, les techniques de séductions avaient beau être cousus de fils blancs, il était tellement sincère que ça faisait mouche quand même. Parce que malgré Ophélia (auquel il ne pensait plus depuis le baiser, un bon point pour Abby), il tenait vraiment à ce que désormais il puisse passer un maximum de temps avec sa petite amie qu’il comptait cajoler, aimer et respecter comme il se devait.

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