[THEME]Enfin libres ! [PV Elizabeth]

Enfin libres ? Presque ! La traditionnelle sortie à Pré-au-Lard précédant les festivités d'Halloween avait beau ne durer qu'une après-midi, Anabelle l'attendait toujours avec impatience. Après tout, il s'agissait de la première virée hors du château de l'année et, après presque deux mois de cours, confinés dans l'enceinte de Poudlard, la plupart des élèves n'aspiraient qu'à quelques heures hors des murs de l'école. Cette sortie avait un petit air de liberté et constituait une coupure agréable entre la rentrée et les vacances de Noël, encore bien lointaines. Quel dommage que les plus jeunes années ne puissent pas en profiter ! Enfin, patience, patience, d'ici un ou deux ans ils auraient, à leur tour, le droit de baguenauder tranquillement dans les rues du village sans d'autre préoccupation à l'esprit que de savoir où ils allaient dépenser leur argent de poche.

Certes, le temps, en cette fin d'octobre, n'était pas particulièrement clément car un vent froid battait les landes écossaises et pénétrait insidieusement sous les épaisses couches de vêtements mais Anabelle était désormais trop accoutumée aux rigueurs du climat écossais pour se soucier d'un petit blizzard. D'ailleurs, hormis le vent du Nord, annonciateur de neige, elle aurait été bien ingrate de se plaindre. Le ciel était d'un bleu pur, le froid sec et la gelée craquait agréablement sous ses pas tandis qu'elle se dirigeait vers le village. Après les pluies diluviennes du début de la semaine, c'était un véritable plaisir de se déplacer sans se retrouver trempé jusqu'aux os, les chaussures boueuses et les cheveux dégoulinants. La pauvre Hainoa n'avait pas survécu au déluge et un rhume particulièrement virulent l'avait clouée au lit, l'empêchant de profiter de la journée. La Poufsouffle eut une pensée désolée pour son amie. Il faudrait qu'elle lui ramène des friandises, pour la consoler !

En attendant, soigneusement emmitouflée dans sa cape, son écharpe Poufsouffle remontée jusqu'au nez et un béret aux couleurs de sa maison posé sur la tête, Anabelle crapahutait sur le chemin tout en s'efforçant d'enfiler ses vieux gants de laine. Elle avait dû grandir, depuis l'an dernier parce qu'ils lui paraissaient désormais trop petits. Il faudrait qu'elle songe à en racheter avant de rentrer. Peut-être pourrait-elle transformer ceux-ci en mitaines ? Ce serait drôlement pratique pour ne pas mourir de froid en attendant que l'administration - cette radine - ne chauffe les salles de cours. Tout en songeant au futur de ses gants, Anabelle se dirigeait d'un pas dansant vers le centre du village où se trouvait la plupart des boutiques. Celle qui l'intéressait, pour l'heure, n'était autre que la confiserie Honeydukes, souvent prise d'assaut par les élèves lors des sorties à Pré-au-Lard. A croire que Poudlard ne les nourrissait pas ! Comme tous ses camarades, Ana avait fait de la boutique un passage obligé mais, ce jour-là, elle s'y rendait pour une raison particulière, qui n'avait rien à voir avec une simple visite de courtoisie. Elizabeth lui avait demandé de la rejoindre à Honeydukes et Anabelle la soupçonnait de mijoter quelque chose. En effet, la préfète avait pris un air très mystérieux lorsqu'elle lui avait fixé rendez-vous et Ana frissonnait d'avance à l'idée qu'un complot passionnant venait de germer dans l'esprit pourtant peu fertile de son amie. Elle ne fut donc pas longue à franchir le pas de la porte, trop impatiente de découvrir ce qui se tramait pour s'attarder devant les autres vitrines. Sans quoi elle serait arrivée en retard.

La clochette tintinnabula joyeusement au-dessus de sa tête lorsque la Poufsouffle entra dans la boutique. Ouh ! Il faisait bon, dites donc, à l'intérieur ! La brunette esquissa un sourire et entreprit de desserrer un peu son écharpe d'un geste machinal, tout en cherchant Elizabeth du regard. Entreprise ardue car la confiserie regorgeait de monde. Elle n'était apparemment pas la seule à avoir commencé sa virée par un passage à Honeydukes ! Elle finit par apercevoir la blonde chevelure de la préfète au fond du magasin, près des plumes en sucre et, jouant des coudes à traves la foule, elle la rejoignit sans plus attendre.

- Salut Elizabeth t'aurais pu m'attendre pour venir, quand même, tu voulais me voir ? Il faut qu'on parle en code ? suggéra-t-elle, les yeux pleins d'étoiles.

Parce que les espions étaient partout et que le langage codé, c’était quand même un truc super marrant. Surtout quand les protagonistes n’ont pas le même code.

(727 mots)

(900)

726 pour Ana' et 893 pour Eli'
BOMBABOUSE
Tous Comptés