Mais qu'est-ce que tu as fais à tes cheveux !!!! [PV]

Anabelle… était… blonde ! Quand il l’avait vu arriver avec cette coiffure, il avait éclater de rire et cette fois, il n’avait pas pu s’en empêcher ! Oh, attention ! Il n’avait pas de préférence au niveau du physique, pour lui c’était le caractère qui comptait (il aimait les fortes têtes) mais là c’était hilarant. Bon, ok, de toute façon depuis le début de l’année, il avait ce fou rire qui couvait sous la surface parce que franchement, Anabelle se mettait dans des situations qu’il jugeait vraiment marrantes.

« Ex.. Excuse moi ! mais vraiment ! C’est trop comique ! » Se reprenant, il essuya une larme sous son œil parce qu’il en pleurait tellement il riait et il ajouta d’un air qui se voulait contrit « Enfin, tu es aussi jolie que d’habitude mais… pourquoi ce blond ? Tu es déjà super mignonne au naturel. » Hop, il lui jetait des fleurs. Ok, c’était en parti pour se faire pardonner mais il le pensait vraiment. Tiens, d’ailleurs, du blond… ça lui rappelait vaguement quelque chose ! « Attends… ne me dis pas que tu t’es laissé embrigader par Ophélia ? » Le fou rire menaçait de repartir mais cette fois, il se contint. Il ne s’ennuyait décidément jamais avec sa meilleure amie. Elle avait toujours des idées amusantes pour s’occuper et une conversation passionnante qui a dit que l’amour rend aveugle ?, seulement là, elle avait décroché le pompom. En dehors de Bérénice, il ne connaissait personne d’assez bête pour se faire teindre en blond sur les conseils très subjectifs d’Ophélia ! Quoi que, y’en avait d’autres à se faire blonds sur un coup de tête hein… genre ce bon vieux Fayr. Sauf que lui personne n’avait rit même s’il avait réussi à en faire s’évanouir Fred’, un autre moment mémorable.

Regardant sa meilleure amie, il lui tendit la main. « Allez, viens t’asseoir avec moi. Promis j’arrête de rire. » Depuis quelques mois déjà, il était amoureux d’Anabelle mais en fait, il vivait la chose assez sereinement. Il arrivait à rester naturel avec elle, la preuve, il arrivait à se moquer gentiment d’elle ! Cela le rassurait car il savait que les voies de la séduction allait se révéler semer d’embûche avec une fille pareil. Belle n’était pas connu pour son sens pratique… Et l’amour était quelque chose qu’elle ne voyait pas franchement d’un bon œil. Du moins c’était le sentiment qu’avait Adrien. Dans un premier temps, elle n’avait pas adoré sa relation avec Heaven (mais c’était peut-être parce que c’était Heaven ?) et elle ne portait pas ses belles sœurs dans son cœur. Peut-être que c’était parce qu’elle n’avait pas eu de père, qui sait ? Il n’était pas contre lui filer le sien si elle manquait de figure paternel ^^’

« Alors, raconte moi comment cette merveille est arrivé ? » Il eut un petit sourire en coin et son regard pétillait toujours. Anabelle n’était pas spécialement tactile sauf quand elle lui foutait des coups à Sterne, il la lâcha dès qu’il l’eut approché du banc. Si ça avait été Fredericke, elle se serait sûrement assise sur ses genoux et lui aurait fait un câlin (purement amicale) mais ses deux amies étaient vraiment très très différentes et il avait une préférence pour le détachement et l’originalité de Belle. Dommage en un sens, Fred’ était un peu moins obtu question sentiment, mais dans un autre, il était impossible de rivaliser avec Vincent. Les choses sont ce qu’elles sont… mais il aurait bien aimé un câlin de Belle quand même, le pauvre !

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Adrien prit un air faussement grave pour répondre à l’assertion de sa camarade. « Quel courage ma chère ! Je ne vais pas suivre ton exemple et jouer les planquer, les bruns ont la vie plus facile. » Le jeune Poufsouffle dont les hormones se portaient bien, merci pour elles sourit à sa meilleure amie d’un air goguenard. Ouai, ça l’amusait beaucoup quand même de voir Belle avec ce blond clair. Ce n’était même pas que ça ne lui allait pas, c’est juste que… ça n’allait pas avec son style. Elle faisait tellement naturelle qu’elle se serait teinte en roux, ça aurait été pareil, il aurait peut-être encore plus rigolé, qui sait ?

La mention de Shawn Montgomery-White le fit s’assombrir. Non, non, il n’était pas jaloux, mais quand même ! Il avait bien le beau rôle Shawn avec ses apparitions de deux minutes chrono en main tous les deux mois pendant qu’en fait celui qui était toujours auprès d’elle c’était lui, Adrien. Ouai, il n’était plus si sûr de l’aimer le Shawn X_x Mais comme il s’appelait Sallers et pas Fayr toc dans tes dents Vincent, il garda son petit sentiment de jalousie pour lui et poursuivit la conversation comme si c’était vraiment absolument merveilleux de ressembler à White. « Et donc, les blonds éprouvent quoi ? » Mais elle lui signifia tout de suite après qu’elle rigolait. Ouf ! Elle ne voulait pas vraiment savoir ce que ressentait Shawn ! Dieu merci ! Il se traita lui-même de naïf par la pensée et rit de bon cœur avec son amie. « Et bien tu as pu voir, c’est clair que ça change… »

Puis, elle ajouta que c’était affreux. Ce n’était pas exactement l’adjectif qu’il aurait choisi. Il récupéra la mèche de cheveux qui la faisait loucher et la lissa avant de l’examiner à son tour. « En fait, ce n’est pas vraiment que c’est affreux, c’est plutôt que ça ne fait pas très naturel. On dirait que tu portes une perruque tellement ça ne ressemble plus à tes cheveux. » Lâchant enfin la mèche de cheveux, il conclut « Changement trop radicale, tu aurais du commencer par des mèches pour éclaircir ton châtain avant de passer direct à du blond. » Depuis quand Adrien s’y connaissait autant en coiffure ? Attendez, il était le chorégraphe d’une troupe essentiellement composée de filles ! Et il passait le plus clair de son temps libres avec ces mêmes demoiselles ! Il les écoutait presque toute la journée parler de fringues, de garçons (merci mon dieu, elle ne parlait pas de lui devant lui ! XD) et de coiffures. D’ailleurs bientôt commencerait le célèbre moment qui consiste à essayer de deviner qui va au bal avec qui ! Lui, il irait avec Anabelle, sauf si elle trouvait quelqu’un d’autre avant mais heu… comment dire… il risquait de le prendre mal (même sa patience légendaire a des limites !).

« Enfin, les cheveux ce n’est pas bien grave. Ce n’est pas comme tu t’étais fait faire un tatouage hein ? Des cheveux ça repousse et en attendant et bien… laisse parler les gens. Même si je comprends qu’ils en parlent. » Nouveau petit fou rire étouffé. Bah quoi, si on lui avait dit y’a une semaine qu’Anabelle allait se teindre les cheveux, il y aurait pas cru ! Pas plus qu’à l’insigne de préfet notez O_o

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Du tac au tac « En même temps en ce qui concerne le QI des blondes, pour certaines c’est un peu vrai. » Il pensait très très très fort à Fredericke mais ne la cita pas. C’est vrai quoi, fallait être bête pour être amoureuse de Vincent parce que c’est tellement plus sain d’être amoureux d’Anabelle ! « Mais ne t’inquiète Belle, tu es une brune intérieur envers et contre tout. » Clin d’œil pour la forme et sorti de deux canettes de son sac à dos. Et oui, Adrien est toujours bien équipé, vous en doutiez ? Il en tendit une à sa meilleure amie et ouvrit l’autre. C’était bien une soirée d’automne tranquille à parler de tout et de rien et surtout à rire de tout et de rien (le rire c’est la santé, c’est connu).

C’est alors qu’Anabelle lui demanda, non sans ironie, s’il comptait se lancer dans une carrière de coiffeur. Nouvel éclat de rire mais juste parce qu’il imaginait la tête de son père s’il pratiquait ce genre de métier. Bah ouai, Adrien est de bonne humeur dernièrement. Profitez-en, selon les plans de l’auteur, ça va pas durer ! « Houla, par Merlin ! Non ! » Puis, il ajouta pour expliquer son nouveau fou rire « Mais rien que pour voir la tête de mon père ça vaudrait le coup. Comme je suis déjà danseur, si en plus je devenais coiffeur, je crois qu’il me rayerait de son testament de peur que je sois gay. » Nouveau fou rire. Non, il n’était pas du tout homophobe pourtant en 1998 les mœurs étaient moins ouvertes qu’en 2009, mais il s’imaginait lui-même assez mal le devenir. Il aimait trop les filles pour ça… [Non, non, on ne revient pas sur les hormones !] En plus, il fallait avouer qu’il les aimait très… filles justement. Donc bref, sachant lui-même à quoi s’en tenir l’idée le faisait rire, il connaissait si bien ses parents, tellement plein de préjugés !

« Enfin bref, je crois que je traîne trop avec Ophélia moi aussi. Faut dire qu’elle est assez mignonne et attachante comme petite. » Bah ouai, Ophy faisait parti des petites, elle avait 2 ans de moins après tout et surtout Adrien devenait de plus en plus grand, il voyait les filles de la troupe de haut maintenant. Enfin, il était encore loin de faire la taille du frère d’Anabelle (Christian donc XD) mais pour ses quinze ans, il restait assez grand.

Belle dériva sur les tatouages, idée qui semblait l’emballer au grand désarroi d’Adrien – naïf ce garçon, naïf -. Qu’est-ce qu’il n’avait pas encore été lui mettre comme idée dans la tête ? En plus un tatouage ce serait très moche sur Belle, enfin, du moins si elle mettait un engin à moteur… Une petite rose à la limite… Ou n’importe quoi d’autre de mignon. Ou un ptit chat ? Mais sûrement pas une mobylette ! Que pouvait-il répondre d’intelligent ? « Heu… Heu… Je crois qu’il faut l’autorisation de ton tuteur pour te faire tatouer, et je ne pense pas qu’Ophélia sache le faire. » Rame garçon, rame, la rive est encore loin !

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Adrien haussa les épaules, toujours amusé. « Je ne parlais du fait qu’ils soient superficiels ou non mais soit. » Son « soit » sonna volontairement comme si, grand seigneur, il accordait à Anabelle le bénéfice du doute. Il adorait la faire marcher ! En plus, le plus souvent elle courait ! Enfin, elle courait surtout après des élèments inattendus de la conversation mais c’était ce qui faisait tout le charme de parler avec elle, d’autant qu’Adrien – qui avait l’imagination très développée – avait tendance à entrer dans le délire de sa meilleure amie voire de le visualiser. Après fallait pas qu’il s’étonne de se faire traiter d’original dans toute l’école… Et là, il voyait justement son père lui interdire d’être heureux, c’était criant de réalisme ! Mais bon, là, c’était même pas drôle, il en serait sûrement capable s’il prenait la peine de discuter avec Adrien suffisamment longtemps pour balancer une interdiction.

« Hum… Belle… Comment te dire… » Pourquoi c’était à lui de lui expliquer ces choses là hein ? Enfin, valait mieux qu’elle se plante avec lui qu’avec je sais pas moi… un Serpentard méchamment moqueur ! « En fait, je voulais dire gay G-A-Y pas gai G-A-I… ça veut dire homosexuel, un homme qui aime un autre homme, qui en est amoureux quoi. Ce n’est pas mon cas mais si ça l’était, ça rendrait sûrement mon père fou de rage. » Et ça, ça aurait été drôle. Mais il y avait sûrement plein d’autres façons de faire fondre une durite au chef Sallers, Adrien ne s’en faisait pas trop à ce sujet.

« J’pense pas que ton frère soit contre le fait que tu sois heureuse, par contre pour le tatouage là… j’admet que j’ai des doutes. » Puis on ne divorçait pas de sa famille, ça ne se faisait pas, sinon, il l’aurait déjà fait ! Mais on pouvait peut-être envisagé une séparation à la majorité sans trop de heurt. « Et pour ce qui est du divorce. Tu devrais te renseigner chez un notaire mais je crois que jusqu’à ta majorité c’est râpé, après par contre, tu feras ce que tu veux. Moi je sais déjà ce que je ferais dès mes 17 ans… » Il sourit pour lui-même, imaginant très bien ce que serait sa vie d’adulte… son rêve était grandiose, sa réalité ne le serait pas moins pour peu qu’on le laisse s’exprimer sur la question !

Bon. Expliquer à Anabelle les subtilités de l’amour entre personnes du même sexe allait se révéler quelque peu tendu. Dans sa grande sagesse ou pas, notez, il décida de faire une ultime tentative mais qu’au prochain tour, il laissait tomber. Quand Belle avait une idée dans la tête, elle l’avait pas ailleurs, et si elle était persuadé que l’amour c’était uniquement entre les filles et les garçons, grand bien lui fasse. Parce qu’après tout, ça arrangeait mieux notre Poufsouffle comme ça.

« Ce sont deux mots différents Belle, avec un Y, ça ne veut pas dire la même chose qu’avec un i. Avec un i ça veut dire joyeux, je te l’accorde, avec un y c’est un personne qui est amoureux d’une personne du même sexe. Tu comprends ? » Il ne s’en sortait plus dans ses explications mais plein de bonnes volontés, il cherchait encore comment préciser son propos avec, peut-être, des exemples à l’appui. Sauf qu’aucun exemple ne lui venait à l’esprit justement. Adrien avait des fréquentations qui était digne de ses quinze ans, bref, les filles sortaient effectivement avec les garçons… ou ne sortaient pas dans certains cas. Il eut rapidement une petite pensée pour Fred’ mais pas trop longtemps car son cerveau eut une interférence quand Belle lui posa la main sur le front. Il la repoussa vivement mais sans méchanceté et lui jeta un coup d’œil perplexe. Non, vraiment, il n’était pas au bout de ses peines.

« Mais oui je vais bien. » Il lui sourit et termina de siroter sa canette avant d’en revenir au sujet qui les occupait. « Non, je sais ce que je dis. Il existe des garçons qui aiment d’autres garçons. Mais ils ne peuvent pas avoir de bébés évidemment parce qu’effectivement, ce n’est pas forcément très… naturel. Mais il arrive que les sentiments ne soient pas toujours capables de suivre les lois de la nature, c’est tout. » Il fit une pause, il songeait vraiment à laisser tomber cette explication. Il pouvait peut-être renvoyer la question à quelqu’un de la famille de Belle ? Quelqu’un qui était plus calé que lui sur ces questions… « Tu devrais demander à ta sœur. Tu sais, la très grande. Elle doit sûrement connaître ce genre de personnes vu qu’elle sort en boite. » Adrien imaginait les boites de nuit comme un lieu très dissipé. Bien que plus éclairé qu’Anabelle, il ignorait l’existence des boites gays… c’était pas comme si le sujet l’intéressait beaucoup faut dire…

Il retourna ensuite à ses rêveries. Ady aimait bien rêvasser, c’était l’une de ses occupations les plus fréquentes, surtout depuis qu'il ne faisait plus de crise de mutisme. Tout le temps qu’il passait enfermé à l’intérieur de son propre esprit, maintenant il le passait à le laisser s’échapper. C’était beaucoup plus sain.

« Hein ? » Dit-il en sursautant quand Belle lui passa la main devant les yeux avant de débiter tout un tas de questions plus saugrenue les unes que les autres. « Non… Non, j’ai pas froid. Garde ta cape, c’est toi qui va attraper du mal après. » Commença-t-il en fronçant les sourcils avant d’analyser le reste des questions de sa meilleure amie. Robert-Pâquerette ? Kesaco ? Il resta immobile quelques secondes à réfléchir à la suite de questions avant de répondre uniquement à la dernière par un « Je devais lui parler… de quelque chose qui ne t'interesserait pas. De toute façon, ça concerne mes histoires de cœur. » Et au ton de sa voix, il sous-entendait bien qu’il savait le peu d’intérêt que sa meilleure amie portait à ses histoires de cœur. Enfin, si elle s’en savait l’héroïne, peut-être qu’elle en trouverait mais ça, ne comptez pas sur Adrien pour le dire. Il était tout à fait capable de mentir pour préserver la situation actuelle… celle où il se moquait de Belle et où elle le croyait malade pour un rien. Cela lui convenait comme ça. Il n’était pas pressé, il n’avait que quinze ans et toute la vie devant lui et non, ses hormones ne le travaillent pas.