* Imagine .# [ Pv with Virginie ]

Une nouvelle année. Après la tension, la méfiance, et le mépris, il était venu le temps de la paix, la tranquillité, et les amitiés renouvelées. Après une bataille acharnée, une victoire bien méritée. La chute du Seigneur des Ténèbres. La chute du Mal. Puis le succès fulgurant de l’Elu, de Mr. Harry Potter. Et les reproches aux Serpentards qui s’étaient enfuis comme des petits rats lors de la bataille. Les lâches. Ou les complices. Oui, les complices des Mangemorts. D’ailleurs c’était l’un d’eux qui avaient aidé ces derniers à s’introduire dans le château. Drago Malefoy. Coupable sans l’être réellement de la mort de Dumbledore. Ce bon vieux Dumbledore. Poudlard n’était plus pareille sans lui. C’était comme… une musique sans parole. Ça pouvait être agréable à écouter, mais ce n’était pas complet, on savait que quelque chose manquait, qu’un instrument n’était pas présent : la voix. C’était la façon dont Riley voyait le Directeur malheureusement mort. Son absence pesait sur le cœur de tous les élèves l’ayant connu depuis leur première année et c’était normal. Il avait su marquer tous les esprits de par sa bonté, de par son comportement parfois enfantin, de par son autorité implicite, de par son courage… De par tout ce qui faisait qu’il était à la fois un homme et un sorcier exceptionnel. Il était désolant de savoir que certaines personnes aient pu penser du mal de ce vieil homme honorable lorsqu’il était encore en vie. Lorsque les doutes planaient sur lui et principalement sur Harry Potter. Tout n’était que faux-semblants dans ce monde. Les gens étaient factices, ils changeaient de jugements dès lorsqu’une rumeur arrivait à leurs oreilles. Ils n’avaient pas d’avis propre à eux-mêmes, ils pensaient selon les uns et les autres, ils se calquaient tout simplement à autrui. Ils n’étaient pas fidèles à leurs amis. En fait, pour faire simple, ils n’étaient pas fidèles à eux-mêmes. Et Riley trouvait que tout ça n’était que trop minable v.v Assumer ses opinions et ne pas vive selon celles des autres. C’est ainsi qu’il voyait les choses. Sinon où était l’intérêt ? Où était la singularité de chacun ? A quoi bon apprendre à connaître quelqu’un si cette personne essayait de ressembler aux autres ? A quoi bon ? La personnalité, notre façon de voir les choses étaient les seuls éléments constituant l’être humain qui nous étaient donnés de contrôler, de façonner comme on le désirait. C’était justement ce qui faisait que chaque individu était unique. Alors pourquoi tout gâcher en se modelant en fonction des autres ou simplement de leur regard ? Le jeune homme avait fini par se faire à l’idée que les gens n’acceptaient pas tous la différence. Ils avaient peur de l’inconnu ou auraient tout simplement voulu que tout le monde ressemble à leur petite personne. Voilà un monde parfait aux yeux de certains, un monde peuplé de leurs clones. Hmm yeah génial ! En tous les cas, ils pouvaient toujours courir ; leur petit univers idyllique n’était pas près de pointer le bout de son nez. Pas de sitôt. Jamais. Qui sait ? Peut-être qu’avant que cela n’arrive, notre jolie planète aura été attaquée par des méga-bananes radioactives armées de revolvers chargés de jus de citrouille. Ou pourquoi pas du jus de tomate… xD Bon c’est vrai que c’était une vision du futur plutôt farfelue ~.~ Ben quoi ? On a bien le droit à quelques écarts de temps à autre non ? Ah l’imagination est quelque chose de merveilleux !

M’enfin, retournons à notre mouton assis au bord de son lit après un réveil quelque peu… brutal x’) Nous étions à une heure avancée de la matinée. Mais attention ! Pas n’importe quelle matinée ! C’était le week-end. Et cela signifiait donc : dormir jusqu’à au moins midi, traînasser avec ses amis dans le parc, faire ses devoirs au dernier moment… Du moins en ce qui concerne Riley. Bah oui, il était ce qu’on appelle un élève fort studieux -.-‘ Haem. Tout à fait du genre à passer deux jours de libres à faire son travail… Moui, c’est ça, on y croit tous hein xD Plutôt du genre à faire le clown avec ses camarades et à jouer de la guitare à longueur de journée. Et en l’occurrence, se faire aduler par de jolies demoiselles aux yeux de biche. Petites poupées toutes de rose vêtues et dissimulées derrière une certaine couche de peinture horrible. Inintéressante. Certes elles avaient toutes un certain charme, il fallait l’avouer, parfois fort avantageux. Mais ce n’était qu’apparences. Tout n’était plus qu’apparences de nos jours. On se basait sur l’emballage de la friandise, non pas sur ce qu’il y a à l’intérieur. Bon d’accord, c’était une comparaison à la limite de la grossièreté mais tout de même… C’était vrai. On ne jugeait plus que par le physique. Il ne fallait pas être trop corpulent, il ne fallait pas être trop mince, il ne fallait pas être trop si, il ne fallait pas être trop ça… Sinon on était laid. En fait, il fallait frôler la perfection pour plaire, pour faire partie des personnes « cool ». Puis il y avait les malchanceux, ceux qui se donnaient du mal, qui faisaient des efforts pour changer et être acceptés en vain. Ces adolescents qui étaient trop souvent persécutés, qui n’osaient même plus se regarder dans un miroir de peur d’être dégoûtés par leur propre reflet. La majeure partie de ces jeunes gens était constituée de filles en général. Des filles qui, dans le regard des autres, se voyaient trop grosses et finissaient par tomber dans l’anorexie, maladie incurable. Des filles qui ne cherchaient qu’à se faire complimenter au moins une fois dans leur vie. Des filles rejetées parce qu’elles portaient des lunettes et lisaient du Shakespeare. Des filles qui ne devraient pas faire attention aux remarques acerbes qui n’avaient pas lieu d’être. Jalousie. Angoisse. Sentiment de supériorité. Cette vilenie était guidait par un tout. Il y avait la jalousie, l’envie d’avoir la magnificence d’esprit de cette fille là-bas. La peur d’être soi-même dénigré, alors pourquoi ne pas reporter l’attention sur quelqu’un d’autre. Le sentiment de supériorité, savoir depuis le plus jeune âge que l’on a des atouts incontestables, un visage irrésistible, une classe incomparable, de l’argent qui coule à flot… Pitoyable. Riley avait toujours pensé que rien ne pouvait excuser le fait de souhaiter le malheur d’autrui. Quiconque faisait preuve d’un comportement aussi ignoble paraissait faible à ses yeux.

Bref, ne polémiquons pas plus sur ce sujet plutôt… désagréable ù.ù Le jeune Deveaux demeurait donc toujours assis sur son lit, fulminant silencieusement, intérieurement, contre les petits crétins avec qui il partageait son dortoir et qui avaient eu la bonne idée de lui verser toute une bouteille d’eau gelée dans la figure. Ils allaient payer =O Passant une main dans ses cheveux trempés, il réfléchit à une façon de se venger. Hmmm… Des veracrasses dans le lit ? Oh quelle douce compagnie ! N’importe qui en rêverait n’est-ce pas ? Parfait. Il allait attendre que leur vigilance s’amenuise puis il éparpillerait les sublimes créatures dans leurs lits avant qu’ils n’aillent se coucher. Quand ? Disons dans une semaine, ils auraient déjà oublié la mauvaise plaisanterie et la rancune de leur ami. Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir. On n’embête pas Riley Deveaux à moins de vouloir vivre un enfer pendant des jours, voire des semaines selon la gravité de la provocation xD Aussi, le jeune homme tenta d’afficher une mine avenante sur son visage angélique et entreprit d’aller se doucher ( un peu plus mouillé ou un peu moins >.< ). Il embarqua avec lui les vêtements qu’il mettrait aujourd’hui et ses affaires de toilette. Il crut entendre des sploch ! sploch ! sploch ! discrets lorsqu’il marchait ô_O Quand il descendit dans la salle commune, ses camarades de dortoir éclatèrent de rire, sans gêne ni scrupules visiblement.

* On verra bien qui rira le dernier ! *

La tête haute, il traversa la pièce bondée pour rejoindre la salle de bain commune. Il n’y avait personne, ce qui valait mieux. Il se dévêtit et entra dans une cabine pour se savonner, se rincer, paresser sous le jet d’eau chaude histoire de sentir ses muscles se décontracter peu à peu,… Bref, la routine. Il sortit de la douche et se sécha rapidement, il ne voulait pas rester ici plus longtemps, au cas où les autres imbéciles auraient un autre dessein malsain <.< Il s’habilla tout aussi vite, et tenta tant bien que mal de dompter ses cheveux rebels. L’adolescence… Si ce n’était pas la peau qui nous enquiquinait, c’était les cheveux. Âge ingrat. Bon Riley n’avait jamais eu de véritables soucis de ce côté-là. En fait ses cheveux étaient naturellement indisciplinés T.T Les produits n’y changeaient rien, il ne pouvait que se balader avec sa tignasse désordonnée. On lui avait souvent dit que c’est ce qui faisait son charme, lui pensait que c’est ce qui mettait sa mère en rogne à chaque fois qu’elle le revoyait quand il rentrait de Poudlard xD Il faut dire que c’était fort comique lorsqu’elle fronçait les sourcils et abandonnait son rôle de mannequin pour celui d’une mère autoritaire qui n’aime pas voir son fils dans un tel état. Tant pis pour elle, Riley ne comptait pas se couper les cheveux. Cheveux avec lesquels il réussit enfin à faire quelque chose de correct. Et si ça ne plaisait pas à certaines personnes, ben elles n’avaient qu’à tourner la tête sur son passage. Ou la baisser, c’était tout aussi bien xD ( incline-toi devant ton maître +PaF+ ). Un petit regard global dans le miroir pour vérifier que ses vêtements étaient un minimum assortis. Il avait opté pour un jeans délavé et une chemise noire qui s’accordait à ses converses, noires elles aussi. Une tenue simple qu’il jugeait classe cependant. Avec une mère mannequin et un père photographe, savoir se vêtir était de rigueur v.v C’était agaçant mais néanmoins profitable. Il savait qu’il plaisait, qu’il était de ceux que les filles se complaisaient à regarder mais ne s’en vantait pas. Il préférerait qu’on l’apprécie pour son caractère, pour sa façon de penser, pour ce qu’il était intérieurement et non pas extérieurement. Mais bien sûr, je le répète, de nos jours, tout n’était qu’apparences.

Le jeune Gryffondor sortit enfin de la salle de bain et lança un regard noir à ses condisciples qui se marraient toujours autant sur son passage. Pfffeùh. Ils ne s’esclafferont plus ainsi quand ils sentiront une bestiole gluante et ragoûtante rampait sous leurs draps. Mouahaha xD Riley jubilait. C’est d’une humeur agréable qu’il retourna dans sa chambre pour ranger ses affaires et prendre sa guitare. Son bijou. La prunelle de ses yeux. Son échappatoire. Il voulait jouer et oublier. Oublier que son oncle était mort il y a peu de temps lors de la bataille à Poudlard. Ce qui l’attristait ce n’était pas tant que Gabriel ne soit plus de ce monde, c’était que sa mère n’ait toujours pas fait son deuil. Elle qui l’avait toujours soutenu, qui avait toujours eu confiance en lui, qui avait toujours vu une lueur d’espoir en lui tandis que ses frères étaient devenus aveugles depuis longtemps. Méfiance. Mépris. C’est ce qu’inspirait Gabriel Saintclerc. Il n’y a qu’Hélène qui lui avait voué une véritable fidélité jusqu’au bout. Elle n’avait pas pris la peine, contrairement à Marc et Séraphin, de le mettre en garde contre son oncle et cette confiance qu’elle lui portait l’avait toujours rassuré. Cependant, lors de la bataille, les doutes avaient été confirmés, le masque était tombé, la vérité dévoilée. Gabriel était mort durant le combat, oui, mais ce jour-là, il s’était battu aux côtés du Seigneur des Ténèbres et non pour le bien. Mangemort. Voilà ce qu’il avait été. Un être obscur en qui Hélène avait placé toute sa foi, aveuglément. Pour Riley, c’était une trahison, une honte, et c’est ce qui avait attisé son chagrin. Il n’était pas indifférent, il était juste habité par des sentiments et émotions contradictoires. La colère. La nostalgie. L’indignation. La satisfaction qu’un homme mauvais avait été décimé. L’insatisfaction de savoir que cet homme était son oncle. Des pensées sinistres que le jeune Gryffondor voulait effacer, ou au moins éloigner l’espace de quelques instants.

Guitare à la main, il sortit de la salle commune sous les regards interrogateurs de ses amis et admirateurs de ses groupies. Rapidement, il parcourut le château, vagabondant çà et là dans les escaliers et couloirs innombrables, ignorant les remarques des personnages grotesques présents dans les tableaux qui décoraient les murs sombres. Le soleil brillait, le ciel était bleu et orné par de petites volutes de coton qu’étaient les nuages. Un paysage digne d’un roman ou d’un tableau signé Monet. Quelle preuve d’ironie. Un climat agréable en opposition avec les songes qui le turlupinaient. M’enfin, un petit regard vers sa guitare qui se balançait au rythme de ses pas le ragaillardit aussitôt. Il foulait l’herbe fraîche à la recherche d’un arbre sous lequel se poser. Il avait le choix : une bonne partie des élèves devaient encore être en train de déjeuner. Le spectacle était tentant ; le lac qui reflétait les grâces du soleil semblait irradier mais ne serait jamais fidèle à la beauté réelle de l’immense boule de feu. Les abeilles venaient vous chuchoter une douce mélodie aux creux des oreilles, bourdonnement plaisant qui essayait de couvrir le doux son du souffle qui secouait les feuilles des arbres. Feuilles qui tombaient au fur et à mesure que l’on approchait de l’automne. Une journée comme on n’en aurait plus pendant des semaines et des semaines. Autant en profiter. Riley salua quelques connaissances qu’il croisait sur son chemin et finit par trouver un grand hêtre encore habillé d’un feuillage imposant qui laissait cependant percer quelques rayons de soleil. Le jeune sorcier alla s’asseoir contre le tronc de l’arbre reposant, au milieu d’un amoncellement de feuilles mortes. Un moineau chantait sur une branche, invisible aux yeux du blondinet. Ce dernier plia légèrement ses jambes de façon à avoir un support sur lequel installer sa guitare. Il fit les vérifications habituelles : cordes encore utilisables et accordées. Quand tout cela fut fait, il vida son esprit de toutes les pensées qui le tracassaient et commença à plaquer les premiers accords d’une musique qu’il appréciait tout particulièrement et qui était une des premières qu’il avait appris à jouer. Les paroles lui venaient en tête tout naturellement, et il ne les chantait pas à haute voix, mais intérieurement.

« Imagine there's no heaven,
It's easy if you try,
No hell below us,
Above us only sky,
Imagine all the people
Living for today...

Imagine there's no countries,
It isn’t hard to do,
Nothing to kill or die for,
And No religion too,
Imagine all the people
Living life in peace…

You may say I'm a dreamer
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us
And the world will be as one.

Imagine no possessions,
I wonder if you can,
No need for greed or hunger,
A brotherhood of man,
Imagine all the people
Sharing all the world...

You may say I’m a dreamer,
But I’m not the only one,
I hope some day you'll join us,
And the world will live as one. »

[ John Lennon ]

S'il y avait des personnes qui attiraient inévitablement la compagnie, ou d'autres qui faisaient tout pour avoir des connaissances, Virginie se trouvait être plus ou moins entre les deux. C'était quelqu'un qui, de toute évidence, aurait pu avoir de nombreux amis, mais toutefois il fallait reconnaître que son caractère trop vif et peut-être même un peu trop original au goût des autres en dissuada très certainement plus d'un. De plus, si elle aimait la compagnie des personnes de son âge, elle ne la recherchait pas forcément. Au fond, elle faisait partie de ces personnes qui aimaient la solitude d'une façon qui leur était tout à fait propre. Car il ne fallait pas oublier de préciser que Virginie avait tout de même une conception des choses très personnelle, si ce n'était même singulière. Qu'elle s'isole ou qu'elle s'ouvre aux autres, pour elle, tout ceci n'importait que trop peu à partir de l'instant où elle parvenait à évoluer de la façon dont elle le voulait, et surtout si cela lui convenait parfaitement. Elle ne se formalisait pas de ne pas ' entrer dans le moule ', comme on dit, ou plutôt de ne pas le vouloir vraiment, puisqu'elle était heureuse de cette façon. Ce qu'elle regrettait peut-être, c'était que parfois son goût extrêmement poussé pour l'Art sous toutes ses formes n'était pas toujours compris par les personnes qui l'entouraient, ou plutôt par celles qui ne la connaissaient pas vraiment. Depuis toute petite, Virginie avait toujours été comme ça, et ce n'était pas près de changer. Aussi, très souvent, elle faisait passer sa passion avant tout le reste. Dessiner ou faire du théâtre était pour elle parfois plus important que tout, si bien qu'elle avait parfaitement eu conscience, dès sa lettre d'admission à Poudlard, qu'elle ne pourrait pas s'en passer une fois là-bas. Et elle avait donc tout fait pour garder ses habitudes.

Le moi d'octobre était déjà bien avancé, en cette année 1998, et les belles journées pouvaient à présent se compter sur les doigts, pas encore d'une seule main, mais cela ne saurait toutefois tarder. Pour Virginie, cela n'était pas dérangeant, bien au contraire. En réalité, elle trouvait magnifique chacune des saisons que l'année offrait, malgré leurs différences extrêmement visibles. Pour elle, il y avait des merveilles partout, et même très souvent là où l'on s'y attendait le moins. Ainsi, qu'il s'agisse du printemps, de l'été, de l'automne ou de de l'hiver, tout méritait une attention particulière, et elle n'hésitait jamais à sortir pour peindre ou dessiner, peu importe le temps qu'il pouvait faire dehors. D'ailleurs, il fallait reconnaître que ce samedi était une journée à ne pas manquer, bien au contraire. Si elle trouvait de la beauté dans une très grande majorité de ce qu'elle pouvait voir, elle savait toutefois que certaines choses n'étaient pas infinies, bien au contraire. Ainsi, même si elle savait parfaitement que le soleil reviendrait quelques mois plus tard, elle voulait tout de même profiter des journées comme celle-ci pour dessiner une dernière fois au soleil avant que la pluie et les nuages ne refassent presque entièrement partie du quotidien des élèves de Poudlard.

Ainsi, dans son dortoir, Virginie farfouillait à droite et à gauche pour retrouver son précieux carnet à dessin et sa trousse de crayons. Elle était bien décidée à sortir au plus tôt, et plus vite elle mettrait la main sur tout ça, et plus vite elle pourrait être à l'extérieur. Quoi que d'après ce qu'elle pouvait constater, sa journée dans le parc commencerait un peu plus tard que ce qui était initialement prévu. Non mais ce n'était pas possible ? Où avait-elle bien pu mettre tout ça ? Ce n'était pas possible ! Elle les avait utilisées... pas plus tard qu'il y a deux jours ! Elles n'avaient tout de même pas pu se volatiliser ? Non ? Si... De toute évidence... si... Non, c'était impossible ! Et dire qu'elle s'était levée tôt exprès pour profiter de la journée à venir, et voilà qu'elle était obligée de chercher pendant des heures ses affaires ! Bon, certes, elle exagérait peut-être un peu, surtout que cela ne faisait que quelques minutes qu'elle avait débuté ses grandes recherches pour ses affaires à dessin. Et par chance, et au plus grand soulagement de Virginie, elle les retrouva pas plus tard que cinq minutes après, précieusement rangées sous son lit. Ni une, ni deux, Virginie les prit avec elle avant de se précipiter à l'extérieur de son dortoir. Sortant de sa salle commune, elle traversa le hall de Poudlard et prit la direction du parc du château, là où elle comptait dessiner aujourd'hui. Un grand sourire sur ses lèvres, elle s'installa sans attendre sur le premier banc de pierre qu'elle vit et, après avoir sorti l'un de ses crayons, elle entreprit de dessiner rapidement le paysage. Une feuille y passa, puis une seconde, et même une troisième puis une quatrième, mais rien de ce qu'elle dessinait ne lui plaisait vraiment. Pire, elle désespérait de parvenir à dessiner vraiment pour aujourd'hui. Décidément, elle n'avait pas de chance. Laissant s'échapper un soupir, elle referma son carnet, le posa à côté d'elle, et ferma un instant ses yeux vert clair. Allez, elle y parviendrait, il ne fallait tout de même pas qu'elle désespère. Enfin, même si c'était plus facile à dire qu'à faire...

C'est à cet instant précis qu'elle entendit un air de musique joué à la guitare, et dont qu'elle connaissait bien. Virginie ne jouait certes d'aucun instrument, mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'aimait pas la musique, bien au contraire. En réalité, elle adorait écouter des mélodies pendant des heures, ou encore se renseigner sur la biographie de ses auteurs ou musiciens préférés. Elle s'avança alors doucement, tout doucement, cherchant l'endroit exacte d'où provenait la musique. C'est après quelques instants qu'elle put voir un jeune garçon, assis au sol et adossé à un arbre, jouant de la guitare. Aucun doute n'était possible sur le sujet, c'était bien lui que Virginie entendait ! Elle sourit alors, contente de sa trouvaille, et l'écouta un instant, sans rien dire, sans bouger, son carnet à dessin sous le bras. Elle attendit qu'il finisse, avec beaucoup de patience, profitant des notes qu'il lui offrait. Un grand sourire s'étira sur ses lèvres, et elle réfléchit, le regardant en fait sans le voir vraiment. Virginie farfouilla alors dans sa poche et en ressorti presque instantanément une pièce d'un gallion, alors que la musique s'arrêtait. Elle sourit alors au jeune homme, et c'est alors que, au hasard, elle lança la pièce devant lui tout en murmurant un « Génial ! », lorsque celle-ci toucha l'herbe à ses pieds. Virginie ne fit absolument pas attention à la réaction de ce dernier, et, sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, elle prit la parole.

- Super ! Alors maintenant, tu ne bouges plus, tu ne parles plus, tu ne clignes plus des paupières, et surtout, surtout, tu fais comme si j'étais pas là. Okay ?

Elle lui fit alors un rapide mais toutefois très sincère sourire, avant de se mettre sur les genoux, face à lui. Elle déposa près d'elle son carnet à croquis, et prit sa trousse dans ses mains, sans faire attention au jeune garçon face à elle. Elle en sorti un crayon et, sans plus attendre, elle reprit sa planche à dessin.

Entouré. Riley l’avait toujours été par sa famille comme par ses amis. Mais il avait appris que parfois cet entourage n’était que factice, comédie. Il avait appris beaucoup de choses grâce à sa naïveté d’antan. Hors de question de se faire avoir encore une fois. Une fois de trop. Le blondinet avait compris les principales règles de la vie en partie lors d’une de ses mésaventures. Pour être plus exacte, lors d’une soirée chez l’un de ses oncles, Marc. Un soir où son cousin Henry l’avait défié, lui Riley Deveaux, de mettre le feu à la voiture des voisins, et ce, avec l’unique aide de ses capacité magiques. Le jeune arrogant avait certifié à son cousin qu’il en était capable, mais ce dernier n’y croyait pas vraiment. Il ne pensait pas qu’il y arriverait et avait simplement voulu asticoter un peu le garçon comme le font souvent les enfants à cet âge. On taquine, on se bat, on joue, on se lance des défis que, bien sûr, il serait déraisonnable de relever. Complètement inconscient. Mais qui a dit que Riley était raisonnable et prudent ? Aussi, c’est avec une expression orgueilleuse peinte sur le visage qu’il se concentra, bien décidé à faire ses preuves. Il savait qu’il pouvait le faire, il avait toujours été sûr de lui dans tout ce qu’il entreprenait et se donnait à fond pour ne jamais échouer parce que l’échec, il ne connaissait pas cela, du moins faisait-il en sorte de le rayer définitivement de son vocabulaire. A ses yeux, rien n’était impossible, pas même enflammer une voiture avec comme seule force son esprit encore bien jeune. Il avait relevé la provocation et il était arrivé à ses fins. Satisfait, il s’était détourné de l’épave embrasée pour lorgner la réaction de ses cousins qui étaient tous deux habités par des émotions différentes voire carrément paradoxales. D’un côté l’admiration, de l’autre l’indignation. L’un simplet, l’autre calculateur. Fidélité et traîtrise. Furieux et impuissant, le jeune blonde ne put que regarder Anthony, petit crétin perfide, courir vers la maison afin de prévenir les parents que la voiture des voisins avait été incendiée et par la même occasion, dénoncer le coupable. Riley eut droit à de sérieuses remontrances et à une punition bien salée >.< Cet évènement lui était resté en travers de la gorge et il n’adressa plus la parole à son cousin que pour le couvrir d’insanités et de piques blessantes. Une telle trahison lui avait laissé un franc goût amer dans la bouche mais lui avait aussi permis de tirer une leçon de ses erreurs : premièrement, na jamais avoir une confiance absolue en quelqu’un, même un membre de la famille ; deuxièmement, ne plus jamais mettre le feu aux voitures de pauvres inconnus ; et enfin troisièmement, éviter de croiser les voisins à son oncle à l’avenir xD

Enfin, tout cela pour dire que certains évènements dans sa vie, même les moindres, avaient rendu Riley plutôt méfiant bien qu’il soit toujours ouvert à une amitié et toujours prêt à faire le clown. Seulement, il ne racontera pas sa vie à qui le veut et la lui confiera encore moins. Il savait pertinemment que le monde n’était manichéen, qu’il n’y avait pas d’un côté le Bien et de l’autre le Mal, mais qu’au contraire ils étaient unis et cohabitaient. Cependant, leur présence était plus ou oins accentuée chez tel ou tel individu. C’était comme le Ying et le Yang. Voilà sa conception des choses. Personne n’était totalement mauvais, personne n’était réellement angélique. Pas de démons, pas de chérubins, juste des êtres humains, tous uniques, tous différents. De simples hommes qui ne pouvaient pas toujours lutter contre leurs émotions. Evidemment, cela n’excusait ni n’expliquait aucunement les actes criminels. Loin de là. Riley avait du mal à être tolérant envers les gens naturellement mauvais… On pourrait lui trouver maintes raisons pour excuser le comportement ignoble d’une personne qu’il ne cillerait même pas et resterait sur ses jugements parfois, il est vrai, injustes. D’où son trop peu de tristesse lors de la mort de son oncle. Il avait choisi d’être un Mangemort, c’était de sa faute. Il avait péri pour avoir décidé de prendre le mauvais chemin. C’était… tant pis pour lui. Il n’aurait pas dû s’allier au Seigneur des Ténèbres, il n’aurait pas dû aller du côté obscur, il n’aurait pas dû… il n’aurait pas dû… Avec ce genre d’expressions on construit le monde. Avec ce genre d’expressions on ne fait que s’enfoncer l’épine dans le pied. Alors autant oublier les hypothèses, les « si » et les « peut-être que j’aurais dû » et tourner définitivement la page. Oui, c’est que Riley allait faire. Il allait oublier que son oncle avait été un Mangemort, il allait oublier que sa mère était plus attristée par sa disparition que par la voie qu’il avait choisi avant de mourir, il allait oublier que Dumbledore n’était plus qu’un de ces personnages dans les tableaux qui décoraient le château, il allait oublier… Mais pouvait-on oublier ? Etait-il possible d’effacer des instants de sa vie de façon à ce qu’ils ne ressurgissent jamais ? Non, même avec toute la volonté du monde, c’était impossible à moins d’être atteint d’amnésie. Notre inconscient assimilait ce qui se passait au fil du temps et ne s’en débarrassait pas comme ça. On était juste contraint de vivre avec, d’en atténuer le souvenir, et de continuer à vivre. Se forger un avenir. Ne pas réécrire notre histoire, seulement l’améliorer pour amoindrir la gravité des incidents d’autrefois. Faire en sorte que la suite soit plus belle que le commencement.

« Le roman est l'histoire du présent, tandis que l'histoire est le roman du passé. »
[ Georges Duhamel ]

La musique lui redonnait espoir quant au futur. Les douces mélodies qui sortaient de l’instrument qu’il tenait entre ses mains le faisaient frissonner, le faisaient rêver. Pas à un monde meilleur. A quoi bon ? Songer à un univers parfait ne le rendrait pas réel pour autant. Certains se complaisaient à y croire, d’autres comme Riley étaient plus réalistes. Réaliste en étant rêveur. Etait-ce possible ? En tout cas c’est ainsi qu’il se qualifiait. Faire la différence entre la réalité et le rêve, ne pas les confondre, ne pas se méprendre. Vivre le moment présent et voir les éléments incroyables de cette planète plutôt que d’en voir les mauvais côtés. Il fallait arrêter d’être pessimiste, de voir la vie en noire, de mettre tout le monde dans le même sac, de critiquer l’Homme qui avait des effets nocifs sur la nature… Critiquer c’est facile, mais il ne fallait pas oublier que l’Homme avait créé des choses merveilleuses, que l’espérance de vie était poussée au-delà de l’imaginable. Certes la vie n’était pas rose, mais elle pouvait se révéler colorée si on se donnait la peine de prendre des crayons de couleur, de la peinture, afin de maculer sa propre existence de petites tâches d’espoir. Tout ne tenait qu’à un fil : la volonté, la motivation. Sans ça, on n’était que légume. Aussi, pour ne pas en devenir un, Riley avait choisi de se donner à fond dans la musique. Ah la musique… Comme le disait Platon, elle donnait en effet une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. La musique était de la drogue pour le jeune blondinet. Il avait besoin de sa dose tous les jours sinon il devenait fou, désagréable, associable. Et il n’avait pas été envoyé à Gryffondor pour faire le Serpentard >.< M’enfin, de toute manière pour lui, un rien lui suffisait pour le métamorphoser en une mélodie magnifique. Le chant d’un oiseau, le bruissement des feuilles, le grattement des pointes des plumes qui courent sur les parchemins, les pas réguliers du professeur qui tournait en rond dans la classe, et tant d’autres choses. La musique était en tout et partout. Il l’entendait là où les autres ne captaient rien. C’était ce qu’on appelait « l’oreille musicale », on l’avait ou on ne l’avait pas. C’était ainsi. Riley se plaisait à dire qu’il avait un certain don, un don qui n’était pas unique, mais demeurait rare. Il n’était pas question d’avoir ou non des bons goûts, de savoir ou non bien jouer un instrument. Non. Il s’agissait d’avoir la capacité d’écouter. Pas entendre, non, c’était un terme tout autre. Ecouter… Juste savoir écouter. Et le jeune Deveaux savait.

Oh ! Une pièce volante o_o Est-ce qu’il pleuvait des gallions ? Riley sortit de la torpeur dans laquelle il se plongeait chaque fois qu’il jouait de la guitare. Qu’est-ce qu’il se passait ? Ah et bien non, il ne pleuvait pas des gallions ù.ù Dommage… Un peu d’argent de poche ç’aurait été pas de refus. La pièce demeura à ses pieds, tandis qu’il la fixait d’un air étrange, se demandant toujours d’où elle avait bien pu tomber. Peut-être une corneille qui avait été attiré par cet objet brillant et l’avait imprudemment lâché du haut de sa branche. Mouais, c’était plutôt réaliste xD C’est en relevant la tête qu’il s’aperçut qu’il s’était totalement trompé. C’était une fille qui lui avait lancé cet argent. Est-ce qu’il avait la tête d’un mendiant ? O_O C’était vexant. Ses cheveux étaient si désordonnés que ça ? >.< Il passa une main dans ses cheveux tandis que l’autre maintenait toujours la guitare. Ben non, ils étaient corrects, ils étaient propres et ils étaient soyeux. Des cheveux aussi doux que ceux d’un bébé et non aussi sales que ceux d’un garçon qui vit à la rue et qui se douche une fois tous les mois T_T Ou peut-être que… Cette fille était une Serpentard et elle voulait se moquer de lui, ce qui n’aurait pas été la première ni la dernière fois que ça arrive. Oui voilà, ça devait être cela, il n’y avait pas d’autres solutions. Bien que Riley soit un Gryffondor, tendre ennemi des vipères, il restait un jeune homme galant et il allait éviter de lui balancer sa guitare à la figure. Ce serait une honte que de fracasser un objet aussi beau sur une personne aussi peu digne d’intérêts. « Super ! Alors maintenant, tu ne bouges plus, tu ne parles plus, tu ne clignes plus des paupières, et surtout, surtout, tu fais comme si j'étais pas là. Okay ? » Screugneugneuh O_O C’était une blague hein ? Un pur gag ! Ah Ah Ah, trop marrant, maintenant t’as le droit de partir v.v Puis pourquoi demander s’il était d’accord alors qu’elle se plaçait déjà de façon à avoir un bon angle de vue… pour dessiner ô_O Hmmm… Une artiste ? Intéressant. Et il l’avait inspiré c’est cela ? Oh mais que d’honneur ! Mais elle servait à quoi la pièce hein ? A le représenter comme étant un SDF ? Non non, c’était juste un petit plus sans doute. L’esprit des artistes était complexe, il valait mieux éviter de chercher à comprendre. Et il n’allait pas la juger. Puis elle lui avait offert un sourire plutôt sincère, donc elle n’essayait pas de le ridiculiser ou autre. Cette jeune fille avait un air presque… angélique. Un air de ceux qui vous donnait envie de prendre la personne dans vos bras. Mais elle avait beau avoir une jolie bouille, elle avait beau avoir un petit pétillement enfantin et tentant dans ses sublimes pupilles émeraudes, il ne l’appréciait pas franchement en cet instant. Il n’aimait pas du tout qu’on vienne troubler ses rares moments de solitudes où plus rien n’existait mis à part lui et sa guitare. Ces moments où il n’avait pas besoin de se cacher pour laisser libre court à ses émotions. Ces moments où le monde qui l’entourait n’avait plus de consistance, n’avait plus d’existence. Et cette fille bizarre avait tout gâché u_u Qui plus est, elle n’avait même pas attendu qu’il lui donne sa permission. C’était à la limite de l’impolitesse. Cependant, pour une raison encore inconnue, il ne bougea pas, ne cilla pas, et se contenta d’inspirer, expirer, inspirer, expirer… Le regard perdu dans le vague, il écoutait l’oiseau toujours perché sur une branche un peu plus haut qui s’égosillait toujours autant. Quelle jolie litanie…

Il fallait bien reconnaître une chose, c'était que Virginie ne s'était absolument pas gênée pour s'installer, déranger le jeune garçon face à elle, et surtout pour lui demander ( même si, il fallait le reconnaître, elle n'avait pas vraiment expliqué qu'elle comptait dessiner ) de ne pas bouger. Toutefois, il fallait admettre que c'était Virginie, et qu'avec elle il ne fallait jamais s'étonner de rien. Elle était toujours vive et souriante, pleine d'humour aussi, et ses faits et ses paroles étaient, bien évidement, à son image. Surprenants et parfois même originaux. Ainsi donc, elle farfouillait dans sa trousse à dessin, afin de trouver le crayon qui correspondrait le mieux. Non, pas celui-ci, non pas celui-là... celui-là non plus... celui-ci encore moins. C'est après avoir sorti et déposé dans l'herbe au moins la moitié de ses crayons qu'elle trouva enfin celui avec lequel elle pourrait dessiner. C'était le crayon parfait ! Toute contente, elle prit dans une main son carnet à croquis, et dans l'autre ledit crayon, avant de commencer tout doucement à dessiner. Elle jetait souvent des regard à son model, d'un air sérieux ( absolument pas Virginie, donc ), tout en faisant en sortes qu'il ne puisse pas voir son dessin avant qu'elle ne l'ait terminé.

- C'est génial, vraiment génial... Super... Peut-être devrais-je utiliser un crayon un petit peu plus gras, peut-être... Oui, ce serrait peut-être mieux. Et si je mettais de la couleur, aussi ? Quoi que non, ce n'est pas la peine, je pense. Enfin, remarque, pourquoi pas... Non, non, au crayon ça ira parfaitement... Enfin... Tu en penses quoi ? Crayon gris ou couleurs ?

Virginie, en pleine hésitation, avait fait part de ses réfléxions au jeune garçon à voix haute, parce qu'elle savait très bien que si elle ne parvenait pas à se décider, elle lui demanderait tout simplement son avis. Certes, ce n'était pas pour autant qu'il pourrait voir son dessin, bien entendu, mais tout de même, son avis pourrait être très important. C'était donc la raison pour laquelle elle avait relevé sa petite tête blonde de son dessin et l'avait regardé tout en prononçant ces quelques derniers mots. Toutefois, elle ne lui laissa pas le temps de dire le moindre mot qu'elle plongea de nouveau son regard vers sa feuille, et continua a dessiner.

- Oui, c'est nettement mieux comme ça ! Quoi que, attend...

Notre jeune Jaune et Noir releva de nouveau sa tête vers lui et lança au jeune garçon un regard interrogateur pendant quelques instants. Quelque chose clochait, c'était indéniable. Oui, de toute évidence, quelque chose n'allait pas. Mais quoi, en revanche ? Virginie hésitait, oui, elle hésitait vraiment. Et c'était par rapport à la luminosité. Mais comment arranger ça ? S'il bougeait beaucoup, tout serait inévitablement à recommencer. Certes, cela ne la dérangeait pas, mais puisqu'il n'y avait qu'un tout petit détail ( non trouvé pour le moment ) qui n'allait pas trop, c'était dommage. Et puis s'il restait immobile il y aurait toujours ce léger problème... Bon, il n'y avait qu'une seule solution, essayer de le faire bouger un tout petit peu, mais toutefois pas trop quand même.

- Dis ? Tu veux pas un tout petit peux pencher ta tête ? Et puis peut-être un petit peu ta main, aussi... Question de luminosité, tu comprends...

Une nouvelle fois, elle avait relevé son visage vers lui pour lui parler. De toute évidence, il n'y avait qu'un très léger problème, et celui-ci serait très vite réglé. D'ailleurs, lorsque le jeune garçon bougea un peu, tout était nettement mieux ! Un grand sourire sur le visage, Virginie pu continuer à dessiner. Elle était vraiment contente, là ! C'était super ! Tout était au mieux pour qu'elle termine son dessin, et de toute évidence, elle ne mettrait pas beaucoup de temps pour ça. Les yeux toujours rivés sur sa feuille à dessin, elle reprit néanmoins la parole.

- C'est super comme ça ! Vraiment génial !

Oui, il était indéniable que Virginie était très heureuse à cet instant. Non seulement elle avait trouvé de l'inspiration, mais en plus elle pouvait discuter un peu avec un garçon très gentil et qui, de plus, semblait comprendre sa passion pour l'Art. Sans oublier qu'il jouait quand même très bien de la guitare ! Donc, c'était super. Même s'il n'avait pas beaucoup eu l'occasion de parler vraiment jusqu'à maintenant. Toujours aussi souriante, elle le remercia.

- Vraiment, vraiment, merci beaucoup de ne pas bouger. C'est très gentil à toi, mille mercis ! Tu sais, j'essayais de dessiner quelques chose d'à peu près bien depuis tout à l'heure mais c'était pas trop ça, alors j'ai voulu abandonner pour aujourd'hui, ou tout du moins j'avais pensé à revenir dans le parc un peu plus tard... Et puis je t'ai entendu jouer ! D'ailleurs, je ne te dérange pas, hein ? Oh ! Peut-être que tu voulais continuer ? Heu... désolée, je fais vite. D'ici une petit demi heure j'aurais terminé, ne t'en fais pas. Et puis j'ai peut-être un tout petit peu exagéré... Tu peux bouger ou parler, le tout c'est que tu restes plus ou moins comme tu es...

Notre jeune Jaune et Noir lui fit alors un sourire. En tous cas, même si elle ne le connaissait pas, elle le trouvait tout de même très gentil. Quoi qu'à la réflexion, elle l'avait très certainement déjà croisé quelques fois dans les couloirs de l'école. Oui, c'était même certain. Et puis peut-être même dans le parc aussi, et ce quand bien même ne s'en souvenait-elle pas vraiment. Il fallait tout de même reconnaître que Poudlard était une très grande école, et qu'il y avait de nombreux élèves. Ainsi, il était difficile de connaître tout le monde. Surtout lorsque l'on s'appelle Virginie. Toutefois, elle songea un instant à quelque chose. Il était certes très gentil, mais il fallait aussi reconnaître que la jeune Poufsouffle ne l'avait pas vraiment laissé parler. Dès qu'elle s'en rendit compte, d'ailleurs, elle s'excusa.

- Enfin, je m'excuse, je parle trop... mais c'est juste que j'ai été tellement contente lorsque j'ai trouvé quelque chose avec quoi faire un dessin que bon... Alors je ne t'ai pas vraiment laissé le temps de parler jusqu'à maintenant, c'est vrai... Tu m'en vois navrée, d'ailleurs... Encore désolée, ce n'était pas intentionnel, je te le promet.

Elle avança encore un peu dans son dessin, puis, après quelques instants, elle posa son carnet à croquis ainsi que son crayon sur ses genoux, et elle prit de nouveau la parole.

- Au fait, je ne me suis même pas présentée. Je m'appelle Virginie, Virginie O'Bryan ! Et je suis à Poufsouffle en cinquième année. Je suis ravie de te rencontrer !

Elle lui tendit alors sa main, pour faire connaissance.

Qu’est-ce qu’il faisait là, à rester immobile pour les beaux yeux d’une fille qui semblait légèrement hyperactive ? Pourquoi est-ce qu’il la laissait le dessiner ? Il avait seulement envie de jouer de la guitare pour le moment, pas de servir de model à une inconnue v.v Oui c’est vrai ça, ce n’était qu’une inconnue. Elle ne s’était même pas présentée o_o Puis dans quelle maison était-elle ? Pas Serpentard. Non, ses premiers soupçons étaient infondés. Pas une Gryffondor non plus, il l’aurait remarquée. Une demoiselle aussi pétillante ne passait jamais inaperçue. Pas à ses yeux du moins. Donc, elle était ou bien à Serdaigle ou bien à Poufsouffle… Waouh ! Quelle déduction, il avait trouvé cela tout seul ! u_u Haem, là il se sentait terriblement idiot. Des personnes passaient près de l’arbre où les deux jeunes gens étaient installés et les examinaient d’un air étrange. C’était légitime d’un côté… Un blondinet qui semblait statufié contre son arbre, une guitare posée sur ses jambes repliées et qui commençaient à être légèrement ankylosées. Et à ses pieds, une blondinette ( Oh yeah la paire ! xD ) qui était penchée sur des crayons qu’elle avait éparpillés un peu partout sur l’herbe fraîche. Haussant un sourcil, Riley la regarda se débattre avec ses couleurs. Sans doute en cherchait-elle une en particulier. Ben voyons ! Qu’elle ne se presse pas surtout, il avait tout son temps, il adorait jouer les tops model, lui l’adolescent aux cheveux ébouriffés. Oui il comprenait parfaitement que cette fille ait l’âme d’une artiste et qu’elle ait eu une soudaine envie de dessiner le schéma qu’il lui offrait. C’était toujours comme ça avec ce genre de personnes. A partir du moment où quelque chose les inspirait, il se sentait dans le besoin de sortir feuilles et crayons pour en faire une représentation fidèle à leur vision et à leur style. Il le comprenait, mais est-ce qu’elle avait compris, elle, que lui avait une âme de musicien et qu’en tout musicien qui se respecte sommeillait un être déplaisant qui n’appréciait franchement pas qu’on le sorte de son univers musical ? Mouais, sans doute le savait-elle déjà mais n’avait pas pu s’empêcher de le déranger. Bon, reste courtois Riley, sois gentil et laisse-la donc faire sa besogne. Lui aussi n’aurait pas hésité à sortir sa guitare de sa housse si jamais il avait eu le subite désir de jouer comme ça en plein milieu d’une promenade quitte à déranger un camarade en train d’étudier, quitte à déranger un couple enlacé, quitte à se faire détester d’un franc ennemi du rock qui passait par là. Bon voilà, il allait être sympathique, ouvert d’esprit et il n’allait pas bouger pour lui faire plaisir. Puis quoi ? C’était tout de même flatteur non ? Ce n’est pas tous les jours qu’on vous demandait s’il était possible de faire un dessin de votre chère petite personne. Non ? Si… Qui plus est, elle n’était pas bien gênante, pour le moment elle se révélait silencieuse, juste un peu agitée, toujours occupée à chercher le crayon idéal. « C'est génial, vraiment génial... Super... Peut-être devrais-je utiliser un crayon un petit peu plus gras, peut-être... Oui, ce serait peut-être mieux. Et si je mettais de la couleur, aussi ? Quoi que non, ce n'est pas la peine, je pense. Enfin, remarque, pourquoi pas... Non, non, au crayon ça ira parfaitement... Enfin... Tu en penses quoi ? Crayon gris ou couleurs ? »

Ouh la O_O C’était quoi ce moulin à paroles ? C’était flippant. Elle n’avait même pas fait de pause o_O Aussi, quand elle s’arrêta de parler après qu’elle ait posé une question à laquelle de toute évidence elle n’attendrait pas de réponse, il s’inquiéta de savoir si elle respirait toujours. Il fut légèrement soulagé lorsqu’elle releva la tête vers lui pour le lorgner avec un air inquisiteur collé au visage. Il avait tout juste entrouvert la bouche pour lui répondre qu’elle s’était à nouveau penchée vers sa feuille pour esquisser et s’était à nouveau lancée dans son monologue. Moui hein, si tu veux >.< « Oui, c'est nettement mieux comme ça ! Quoi que, attends... ». S’il était resté immobile et silencieux depuis tout le temps où elle cherchait son crayon, elle n’avait pas besoin de s’inquiéter quant au fait qu’il allait encore attendre. Après s’être injecté sa dose de musique, il pouvait se montrer plutôt patient. Elle avait eu de la chance sur ce coup-là. Si elle était venue avant qu’il joue ou même durant le morceau, elle n’aurait pas récolté un vent, mais une véritable bourrasque. Bien que pour lui il n’était pas nécessaire de gigoter toutes les cinq minutes, ce n’est pas pour autant qu’il aimait demeurer aussi figé. Il n’avait pas la sagesse et la patience d’un Serdaigle non plus T_T Qu’elle se dépêche un peu quand même… Il allait finir par prendre racines O_O Déconcerté, il rendit son regard interrogateur à la jeune blonde. Qu’y avait-il encore ? Elle voulait quoi au juste ? Qu’il se mettre une fleur dans les cheveux ? Une brindille dans la bouche ? Du vernis à ongles ? +OuT+ En tout cas, quelque chose n’allait pas, et il ne voyait pas quoi. Elle non plus d’ailleurs, elle le lorgnait, cherchant visiblement ce qui la gênait sans savoir de quoi il pouvait bien s’agir. Soupirant, il leva les yeux vers le ciel. L’oiseau avait cessé de chanter. Etait-il parti ? Ou bien avait-sil senti que cette fille avait besoin d’une intense concentration ? « Dis ? Tu veux pas un tout petit peux pencher ta tête ? Et puis peut-être un petit peu ta main, aussi... Question de luminosité, tu comprends... » Oui Oui il comprenait, depuis avant il s’évertuait à comprendre T.T Aussi, il s’exécuta, se mouvant très légèrement, gardant toujours la même position. L’idée de bouger un peu trop lui traversa l’esprit. Les artistes étaient méticuleux, le moindre détail dérangeant leur sautait aux yeux. Et là, elle ne serait pas très contente. Peut-être abandonnerait-elle ? =D Bon d’accord ce serait un peu cruel d’agir de la sorte. Et son sourire… Il aimait bien son sourire. De petites étoiles s’allumaient dans ses yeux verts et lui donnait des allures d’enfant ayant trouvé la plus délicieuse des friandises. Non Riley ne se considérait pas comme un bonbon x’D Ce n’était qu’une métaphore.

Alors qu’elle se concentrait une nouvelle fois sur son esquisse, il se mit à fixer l’arbre d’en face. Il était là le petit coquin. Le moineau qui se trouvait au-dessus de lui il y a encore quelques instants s’était visiblement déplacé pour une branche plus basse juste devant lui. Il n’avait sans doute pas aimé qu’on le dérange lui aussi et il avait reprit sa ritournelle stupéfiante. Mais le chant fut immédiatement troublé par la petite voix de la demoiselle. « Vraiment, vraiment, merci beaucoup de ne pas bouger. C'est très gentil à toi, mille mercis ! Tu sais, j'essayais de dessiner quelque chose d'à peu près bien depuis tout à l'heure mais c'était pas trop ça, alors j'ai voulu abandonner pour aujourd'hui, ou tout du moins j'avais pensé à revenir dans le parc un peu plus tard... Et puis je t'ai entendu jouer ! D'ailleurs, je ne te dérange pas, hein ? Oh ! Peut-être que tu voulais continuer ? Heu... désolée, je fais vite. D'ici une petite demi-heure j'aurais terminé, ne t'en fais pas. Et puis j'ai peut-être un tout petit peu exagéré... Tu peux bouger ou parler, le tout c'est que tu restes plus ou moins comme tu es... » Non non, elle ne le dérangeait pas voyons ! Hmmm ? Une demi-heure… Est-ce qu’elle allait passer une demi-heure à bavarder ? O_O Riley n’avait jamais été très volubile, il ne parlait pas pour ne rien dire. Et bien que cette jeune fille lui semble sympathique, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle… et bien elle parlait vraiment pour ne rien dire xD Bon ce n’était pas si déplaisant, pas comme ses camarades de chambre qui avaient parfois des sujets de conversations vraiment idiots v.v Aussi, même si elle lui avait permis de parler, il ne dit rien, la regardant tout simplement s’affairer au-dessus de sa feuille. Le grattement de la pointe de son crayon sur le papier l’apaisait. Il ferma légèrement les paupières, juste durant quelques secondes, pour profiter de la mélodie de la nature. C’était agréable, un peu de silence. Il n’était pas un fervent défenseur de sa solitude, il aimait la compagnie mais n’en ressentait pas le besoin voilà tout. Le calme, il aimait cela de temps à autre. Ça ne pouvait que faire du bien lorsqu’on fréquentait des personnes bruyantes et sans arrêt en activité. Oui c’était bien de gesticuler, d’aimer la vie, de s’amuser, de rire, de parler, de se construire une vie sociale, d’être aduler… Mais il fallait y poser des limites comme pour tout dans ce monde. Parfois, il se sentait fatigué. Fatigué d’être entouré. Fatigué de discuter avec des personnes avec qui il ne fondait que des amitiés superficielles. Certains aimaient se complaire dans l’idée qu’ils étaient très appréciés et populaires, qu’ils avaient du charisme et donc attiraient du monde. Cependant ce n’était que des relations basées sur des faux-semblants. Effarant. Comment pouvait-on prétendre être attaché à quelqu’un juste pour le plaisir de se le mettre dans la poche ? Manipulation. De nos jours, les gens ne se liaient qu’en étant sûrs que la personne leur servirait un jour. Pitoyable. Mais vrai.

« Enfin, je m'excuse, je parle trop... mais c'est juste que j'ai été tellement contente lorsque j'ai trouvé quelque chose avec quoi faire un dessin que bon... Alors je ne t'ai pas vraiment laissé le temps de parler jusqu'à maintenant, c'est vrai... Tu m'en vois navrée, d'ailleurs... Encore désolée, ce n'était pas intentionnel, je te le promets. » Elle semblait réellement gênée de lui imposer tout cela. Tant mieux, au moins elle n’était pas dénuée d’humanité. Il hocha légèrement la tête pour lui montrer qu’il n’était pas en colère. Si ça avait été le cas, il ne serait déjà plus appuyé contre cet arbre depuis longtemps. Une demi-heure… Il aurait pu faire une composition. Lui aussi aurait aimé écrire, mettre ses sentiments sur papier. Lui aussi aurait voulu s’exprimer, peut-être pas à travers des lignes, mais de simples mots. Et des notes de musiques. Oh que oui elle parlait trop u_u C’était un fait irréfutable. M’enfin, elle l’avouait et l’assumait c’était déjà ça. Tant mieux pour elle. Il y avait tout de même un point rassurant ; elle ne racontait pas sa vie. Elle ne faisait que s’excuser, s’expliquer, s’émerveiller, mais ne contait pas des évènements marquants de son enfance. Là, il l’aurait sans doute pas supporté ù.ù Oui il écoutait quand on avait besoin de lui parler. Oui il était toujours là pour prêter une épaule sur laquelle se reposer. Mais non, il n’aimait pas entendre chaque instant de la vie de la personne allant de son premier bain en passant par sa première noyade et en finissant sur la première fois qu’on lui avait baissé son pantalon. Lui-même ne se permettait pas d’enquiquiner les autres avec ses histoires, ayant toujours en tête qu’il ne faut jamais faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas que l’on lui fasse. La seule morale qu’il avait dans l’esprit, tout simplement parce qu’elle l’arrangeait dans certaines situations ~.~ Certaines seulement hein ! Riley était loin d’être un ange. Haem, à des années lumières même xD Bon plus que quelques minutes à patienter, à penser, à écouter la jeune fille d’une oreille distraite, à contempler l’oiseau qui avait reprit son chant mélodieux, à lancer des regards noirs aux élèves qui passaient près d’eux et qui gloussaient, à sentir le souffle de la brise venant du lac non loin décoiffer un peu plus sa chevelure rebelle, à laisser les feuilles se déplaçaient autour de lui, à ne pas bouger, pas parler, pas ciller… Juste pour lui faire plaisir. Juste pour qu’elle réussisse son dessin à la perfection. Juste pour regarder cette petite pile électrique fatigante et reposante à la fois. Il ne serait pas mécontent d’apprendre à la connaître. Bien qu’elle ait l’air plutôt ouverte et joyeuse, il la trouvait mystérieuse. Il était tant perdu dans ses réflexions depuis la dernière fois qu’elle avait pris la parole qu’il n’avait pas fait attention aux secondes, aux minutes qui s’égrenaient tranquillement tandis que chaque petit être de cette planète essayait de parfaire son existence. La blondinette finit par donner un dernier coup de crayon sur sa feuille et déposa ces derniers sur ses genoux. Avait-elle finit ? Ou bien faisait-elle une pause ? Ce serait tout de même culotté de sa part de se reposer alors que lui ne pouvait pas broncher. Il sentait que ses membres étaient tout engourdis d’être restés immobiles trop longtemps. « Au fait, je ne me suis même pas présentée. Je m'appelle Virginie, Virginie O'Bryan ! Et je suis à Poufsouffle en cinquième année. Je suis ravie de te rencontrer ! » Elle lui tendit ensuite sa main fine aux doigts d’artiste. Est-ce que c’était une feinte ? xD Pouvait-il réellement recommencer à gesticuler ? Lui laisserait-elle le temps de répondre à sa question au moins ? ô_O Il la dévisagea pendant un court instant histoire de vérifier le fait qu’il pouvait enfin sortir de son rôle de model. Oui, c’était bon. Il poussa un long soupir alors qu’il étendit ses jambes et posa sa guitare à côté de lui. Il resta assis cependant, faisant craquer ses articulations avant de tendre sa main à son tour pour serrer celle de la dénommée Virginie O’Bryan. Elle en avait mis du temps à se présenter -.-‘ Et puis elle était à Poufsouffle… Rassurant =) Avec un sourire amical et avenant ( ben oui, il allait pas lui en vouloir éternellement, ce n’est pas comme si elle l’avait menacé, un couteau sous la gorge xD ), il se présenta à son tour :

« Je suis Riley Deveaux et je suis véritablement enchanté de faire la connaissance d’une jeune artiste. Je suis à Gryffondor en sixième année. »

Bon, il en avait un peu ajouté dans l’ironie, mais il était vrai qu’il était ravi de faire une nouvelle rencontre, c’était toujours intéressant. Et jusqu’à maintenant, il n’avait fréquenté, dans ce qui était le domaine de l’Art, de la Musique et de la Littérature, que des musiciens comme lui, et des fervents admirateurs de Platon et autres philosophes. C’était la première fois qu’il rencontrait une demoiselle qui s’adonnait au dessin. Et étant curieux, il avait quelque peu hâte d’en savoir un peu plus sur elle, sans pour autant désirer qu’elle lui raconte sa vie, mais nous n’allons pas débattre à nouveau là-dessus. Riley hocha la tête vers le matériel de la demoiselle posé sur ses genoux. Il avait bien le droit de voir le dessin à présent non ?

« Est-ce que tu peux me le montrer ? »

Bien évidemment, et cela n'étonnera personne, Virginie n'avait pas fait attention à l'ironie que Riley avait laissé transparaître dans sa voix, bien au contraire. Ce n'était pas vraiment qu'elle n'en avait rien à faire, mais plutôt qu'elle ne s'en était même pas rendue compte. Et puis, d'un autre côté, quand bien même l'aurait-elle vue qu'elle n'y aurait pas pris cas outre mesure, c'était indéniable. Avant tout, il s'agissait de Virginie, et elle était assez originale pour que l'on ait à s'attendre à à peu près tout ( ou presque ), venant de sa part. Quoi qu'il en était, il fallait bien reconnaître une chose, c'était qu'elle était réellement très heureuse d'avoir eu la possibilité de terminer son dessin. Depuis plusieurs minutes, elle avait essayé de faire quelque chose d'à peu près bien, ou tout du moins qui lui plairait un peu, mais sans succès, malheureusement. Alors dans quel autre état aurait-elle pu être qu'extrêmement joyeuse ? Déjà que, en général, elle était très vive et très souriante, là, elle ne pouvait être qu'encore plus guillerette.

Lorsqu'elle lui tendit sa main, elle ne fit absolument pas attention à la façon dont il la dévisageait, et encore moins à la suspicion qui pouvait se trouver sur ses traits. Elle ne se doutait évidemment pas que s'il hésitait, c'était avant tout parce qu'il ne savait pas s'il pouvait bouger ou non, tout simplement parce que, pour elle, il était évident qu'il pouvait à présent changer de place comme il le voulait. Peut-être aurait-elle du lui dire ? Quoi qu'il en soit, après quelques instants, il lui serra la main, et un grand sourire naquit sur le visage de Virginie. S'il en fallait tout de même beaucoup pour la rendre triste ou la mettre en colère, lorsqu'elle était avec d'autres personnes de son âge comme à Poudlard, à l'inverse, il lui en fallait peu pour qu'elle soit heureuse. Une simple poignée de main, au fond, ce n'était pas grand chose, mais cela avait tout de même suffit à la faire sourire. Car il fallait reconnaître qu'il aurait très bien pu refuser.

Virginie commença ensuite à ranger tout doucement ses affaires. Elle ne comptait pas partir, bien au contraire. En effet, lle trouvait ce jeune garçon très gentil, et cela lui faisait un peu de compagnie après avoir dessiné. Ainsi, pourquoi partir tout dessuite, au fond ? La journée ne faisait que commencer et c'était un samedi, alors quoi de mieux que de discuter un petit peu et de, pourquoi pas, se faire un ami ( même si Virginie n'avait de toute évidence pas vraiment pensé qu'elle pouvait fatiguer Riley ) ? Certes, elle ne prenait absolument pas cas du fait que le jeune garçon pouvait ne pas avoir envie de discuter avec un moulin à parole vif et même un peu excentrique si l'on y faisait vraiment attention, mais bon... Elle commençait ainsi à ranger dans sa trousse tous les crayons qu'elle avait pu sortir pour trouver celui qui lui fallait, et c'est alors que le jeune Rouge et Or lui demanda s'il pouvait voir ce qu'elle avait fait.

- Tu veux voir ? Oui, bien sûr, il n'y a aucun problème. J'aurais du te le montrer immédiatement, d'ailleurs...

Toujours avec son sourire, elle déposa une nouvelle fois sa trousse à côté d'elle, laissant les quelques crayons restés au sol à leur place, puis Virginie prit son carnet à dessin dans ses mains. Tout doucement afin de ne pas abimer le papier, elle retira la feuille sur laquelle elle venait tout juste de dessiner, puis elle la tendit au jeune homme.

- Tiens, je te le donne, même. Encore une fois je te remercie grandement pour ne pas avoir bougé. Bon après, je ne sais pas si ça te plaira, par contre...

Une fois qu'elle lui eu donné sa feuille de dessin, elle reprit son petit rangement. Un à un elle déposa ses différents crayons, gris, gras ou de couleur, dans la petite trousse qu'elle avait avec elle. Mais si elle rangeait, c'était uniquement parce qu'elle ne voulait pas laisser tout cela étalé, et non pas pour partir. Et puis il faudra bien les rassembler avant de rentrer au château. Elle prit également la petite pièce d'un Gallion qu'elle avait lancé au sol un peu plus tôt, puis elle la rangea à son tour dans sa trousse, avant de la refermer. La déposant ensuite sur son carnet, elle lança un rapide regard au jeune Gryffondor. Elle ne voulait certes pas partir si vite, c'était indéniable, mais au fond, peut-être avait-il encore envie de jouer un peu ? Oui, c'était fort probable, même. Alors Virginie songea à quelque chose. S'ils parlaient musique, peut-être que cela serait une alternative ? A défaut de jouer, il parlerait de sa passion et Virginie ne serait pas toute seule. Ce n'était pas de l'égoïsme, pas du tout, Virginie était quelqu'un de très généreux, au contraire, mais elle n'était pas vraiment gênée non plus, en fait... Au fond, elle ne se rendait pas trop compte qu'elle pouvait l'embêter. Peut-être pensait-elle aussi qu'il aurait envie de se faire une nouvelle amie ? Et puis d'un autre côté elle ne se voyait pas non plus partir comme ça, alors qu'il avait tout de même eu la gentillesse de ne pas bouger pour qu'elle puisse dessiner tranquillement.

- Dis-moi, ce que tu jouais, tout à l'heure, ce n'était pas Imagine de John Lennon ? J'adore cette chanson, c'est l'une de mes préférées, d'ailleurs. Okay, c'est vrai que j'en adore des dizaines, mais quand même... D'ailleurs, je trouve que tu jouais vraiment bien.

Et c'était tout à fait vrai. Si elle n'avait rien eu d'autre en tête que de dessiner, elle avait néanmoins réellement adoré écouter jouer le jeune Riley. Elle avait attendu qu'il s'arrête pour commencer son dessin, et elle ne le regrettait absolument pas, bien au contraire. Virginie aimait la musique presque tout autant que le dessin ou le théâtre, et ce quand bien même ne jouait-elle d'aucun instrument. D'ailleurs, une autre question lui vint presque instantanément à l'esprit. Lui lançant un regard interrogateur, elle lui demanda presque sans attendre :

- Ca fait longtemps que tu joues de la guitare ?

Virginie, vive et souriante ? Oui en effet... Il l'avait rapidement remarqué. Il suffisait de simplement de la regarder pour le comprendre. Dans ses gestes, dans ses sourires, dans ses regards,... Parmi les autres élèves qu'il connaissait, elle n'était que pureté, dénuée de toute malveillance. C'était effarant. Jusqu'à aujourd'hui il n'avait encore jamais eu l'occasion de rencontrer une personne aussi dépourvue de sournoiserie. Bon après, il ne pouvait pas juger sur les apparences, sur les premiers abords. Autant ne jugeait-il pas une personne mauvaise ou infréquentable de par les rumeurs ou la première rencontre, autant évitait-il aussi de juger un individu trop généreux ou trop sympathique. Il savait très bien que l'on pouvait cacher bien des choses ; de nos jours il était trop facile de jouer la comédie. Il n'était pas naïf, il ne pensait pas que la vie était rose et que les êtres humains n'étaient que chérubins et bonté incarnée. Il ne pensait pas non plus qu'ils étaient entièrement mauvais et diaboliques. Riley était juste du genre à se méfier des gens qui l'entourent, on ne sait jamais ce qui peut se cacher dans l'esprit de quelqu'un. Et bien que cette fille paraisse fort adorable, il ne pouvait s'empêcher de rester sur ses gardes. Si les deux jeunes gens continuaient de se côtoyer après cette journée, sans doute allait-il peu à peu apprendre à lui faire confiance. En tout cas, même s'il s'évertuait à ne pas avoir de jugements hâtifs, il était indéniable que cette jeune fille n'était pas comme les autres. Elle respirait joie et bonne humeur, et malgré sa fâcheuse tendance à débiter paroles sur paroles, le jeune blond avait bien envie qu'elle reste, même s'il était vrai et sûr qu'il ne le lui demanderait pas. Ah la fierté masculine -.-' Que voulez-vous, on ne peut pas changer le monde... M'enfin. N'empêche ne vous méprenez pas. Ce n'est pas pour une éventuelle attirance envers la demoiselle qu'il aimerait secrètement qu'elle reste. Non pas du tout, il n'y pensait même pas. C'est seulement qu'elle était tellement différente de ceux avec qui il passait son temps à longueur de journées... Tellement fraîche, Puis ce petit air innocent et angélique. Avec elle, il était certain de pouvoir avoir une conversation agréable ( si elle se passait de lui couper la parole ou de ne pas le laisser répondre xD ) qui ne se porterait pas indubitablement sur des sujets qu'il jugeait sincèrement rasoirs >.< Filles, voitures, balais derniers cris, filles, conneries, blagues, filles,... Fatigant u_u Dire qu'il devait supporter ça tous les jours avec ses camarades de chambre. D'un côté, on ne pouvait pas leur en vouloir, c'était comme ça de nos jours. Les adolescents n'avaient que ce genre de choses en tête. Flirt, flirt, flirt,... Bon c'est vrai que Riley avait collectionné pas mal de relations jusqu'à présent, mais il n'était jamais réellement tombé amoureux et puis pour lui, avoir une petite amie n'était pas une obligation. C'était malheureux à dire, mais souvent, il était sorti avec des filles seulement pour le décor et pour qu'on cesse de le harceler. Il était beau garçon na na ni, na na na... Il était peut-être temps qu'il se trouve quelqu'un na na ni, na na na... Un joli minois pareil a été fait pour que de belles créatures en profitent, bla bla bla... * Oui maman. Je suis d'accord avec toi maman. Cesse de m'aplatir les cheveux comme ça maman. Maman ! * Oui parce que sa mère appréciait que son fils soit un véritable bourreau des cœurs. Ce qu'elle n'avait pas compris pour le moment, c'est que son seul amour était la musique. Oh guitare, belle guitare qui hante les nuits d'un pauvre jeune homme victime de tes charmes... ( +OuT+ )

Voilà que Virginie commençait à ranger ses affaires. Déjà... C'était bien dommage. Peut-être était-il allé un peu trop fort. S'il réfléchissait bien, jusqu'à maintenant, il n'avait pas vraiment ouvert la bouche, si ce n'est pour se présenter et lui demander de voir le dessin. Sans doute avait-elle finit par en conclure qu'elle le dérangeait, ce qui n'était pas totalement faux... Avant. Là, tout de suite, il aurait plutôt voulu la retenir, s'excuser de son comportement manifestement désagréable, et trouver un sujet de conversation quelconque qui l'aurait convaincue de rester. Après un tel débordement de pétillement, comment pouvait-il envisager de retourner au château histoire de retrouver ses amis à qui il en voulait toujours pour le mauvais coup de ce matin ? Hmmm, dîtes voir comment ? C'est comme... Comme si vous aviez l'habitude de manger du chocolat ni formidablement bon, ni franchement mauvais, tout juste agréable pour les papilles et que tout à coup, on vous offrait un petit morceau d'un chocolat bien meilleur, tout à fait délicieux, littéralement succulent,... La personne qui vous l'a offert ce petit bout de délice, finirait par s'en aller, et bien sûr, vous, vous n'oseriez pas vraiment lui quémander un peu plus de ce chocolat, vous laisseriez partir un pur régal et vous au final, vous finiriez par le regretter. Jolie métaphore il faut l'avouer... Comparer la petite Poufsouffle à du chocolat, c'était plutôt malsain non ? xD Pas très galant du moins. Il pensa soudainement qu'il avait bien de la chance qu'elle ne puisse lire dans ses pensées. Non pas qu'elle y trouverait des songes vicieux, mais elle le prendrait sans doute pour un fou. Enfin, pour le moment, c'était plutôt elle que l'on pourrait prendre pour une folle o_O Quelqu'un d'autre que Riley, qui aurait l'esprit moins ouvert et qui se serait montré moins sympathique, aurait sans doute imaginé qu'un petit séjour à Sainte Mangouste ne ferait pas de mal à la jeune artiste. Mouais bon, je n'irais pas jusque là hmm.. Les gens ne tolérait pas la différence c'est tout. Et tandis que Riley était plongé dans ses réflexions étranges, la blondinette quant à elle entreprenait déjà de remettre les crayons qu'elle avait éparpillés un peu partout sur le sol dans leur trousse. Il lança un petit regard vers l'esquisse qu'elle avait fait de lui. Allait-il enfin pouvoir voir le chef-d'œuvre ? Non ? « Tu veux voir ? Oui, bien sûr, il n'y a aucun problème. J'aurais du te le montrer immédiatement, d'ailleurs... » Ah ben oui, il avait le droit. Impatient de savoir ce que cette demi-heure d'immobilité totale avait donnée, il décolla son dos de contre le tronc d'arbre pour se rapprocher un peu de la demoiselle qui s'affairait déjà à ôter la feuille de son carnet avec une minutie sans pareille. A présent assis sur ses genoux, le jeune Deveaux tendit la main pour récupérer la feuille qu'elle lui tendait, doucement, sans la froisser. « Tiens, je te le donne, même. Encore une fois je te remercie grandement pour ne pas avoir bougé. Bon après, je ne sais pas si ça te plaira, par contre... » Riley posa enfin son regard sur le dessin. Puis là... Le choc. Il ne s'y attendait mais alors vraiment vraiment pas. C'était quoi ça ? Une blague ? Elle s'était moqué de lui depuis le début c'est cela ? Hmmm ? C'était limite vexant là u_u Le jeune Gryffondor releva la tête pour lui lancer un regard noir. Franchement, là il avait du mal à éprouver encore de la sympathie envers elle. Il y a quelques minutes encore, il se serait même donné la peine de lui demander de demeurer à ses côtés pour qu'ils puissent faire connaissance, mais là... Il n'avait qu'une chose en tête : lui balancer quelque chose à la figure T_T Un petit regard vers sa guitare. Non Non...

* Ce ne sont pas des manières Riley ! Calme-toi. Elle n'est pas bien méchante regarde-la, elle ne se rend même pas compte qu'elle a fait quelque chose qui a pu te vexer. Son intention n'était pas mauvaise franchement... Oublie pas que c'est une artiste... Une ARTISTE. Donc sois tolérant c'est tout... Reste gentil et éloigne la guitare histoire qu'elle ne te soit pas à portée de main >.< *

Elle rangeait bien ses affaires là non ? Donc elle n'allait sans doute pas tarder à partir... Il valait mieux avant qu'il ne s'énerve xD Riley était bien aimable, mais il ne faut pas oublier que c'est un Gryffondor, et les Gryffondors sont généralement impulsifs. Il inspira et expira un bon coup, puis dirigea à nouveau son regard sur l'esquisse. Il y avait tout, sa guitare, la pièce, et même un oiseau qui traînait par là, sur une branche basse de l'arbre contre lequel l'adolescent était appuyé. Chaque petit détail était représenté avec brio et délicatesse. C'était à proprement dit... Magnifique, vraiment. Il admirait son coup de crayon. Cependant... Lui, on ne le voyait pas véritablement. Ce qui le mettait dans cet état, ce n'était pas le fait qu'il ne figure pas sur le dessin, non, il n'était pas assez arrogant pour cela. Le problème était qu'il était resté immobile un peu plus d'une demi-heure, qu'il n'avait pas bougé d'un millimètre si ce n'est quand elle le lui avait demandé, qu'il n'avait pas parlé, qu'il avait tout juste cligné des paupières pour qu'au final... Il ne soit même pas sur ce fichu croquis ! Non, là il se mettait à nouveau en rogne, il fallait qu'il se calme. Zen attitude... Autant demander à Drago Malefoy d'embrasser Harry Potter. Le blondinet n'avait jamais prétendu et ne prétendrait jamais être quelqu'un qui sait se maîtriser. Du moins, pas à partir du moment où il était irrité. Et là il l'était. « Dis-moi, ce que tu jouais, tout à l'heure, ce n'était pas Imagine de John Lennon ? J'adore cette chanson, c'est l'une de mes préférées, d'ailleurs. Okay, c'est vrai que j'en adore des dizaines, mais quand même... D'ailleurs, je trouve que tu jouais vraiment bien. » Ah ouais ? Maintenant elle se mettait à lui parler musique. Très jolie diversion. Quand on commençait à discuter musique avec Riley, on pouvait être sûr que ça ne le dérangerait pas de rester des heures à en parler. Du coup, il se détendit soudainement, la regardant d'un air étrange. Elle jouait à quoi au juste cette fille ? O_o Il voyait bien qu'au final, elle n'avait aucunement essayé de le ridiculiser, elle avait juste voulu esquisser quelque chose qui l'inspirait. Elle était tant empreinte d'innocence, qu'il abandonna même l'idée de partir sur le champs. Bon, qu'est-ce que ça lui coûtait de rester avec elle et de bavarder un peu ? Bon okey, un peu beaucoup vu la vitesse à laquelle elle monologuait depuis le début de leur rencontre. C'était tout de même amusant, elle ne se rendait compte de rien, elle était là, toute souriante, toute pimpante et parlait, parlait, parlait,... Voilà qui venait bouleverser son quotidien coloré d'une monotonie épuisante. Aussi, il lui offrit le plus beau de ses sourires et daigna enfin lui répondre sans aucune ironie dans la voix cette fois :

« Oui oui ! Tu as vu juste. C'était bien Imagine. J'en déduis que tu as l'oreille musicale et que tu as de bons goûts. Il faut dire que si tu avais aimé cette musique bizarre... Comment s'appelle-t-elle encore ? Le hip hop c'est ça ? Bon bref, si tu avais aimé ce genre de bêtises et bien je pense que tu n'aurais pas vraiment voulu me dessiner... Enfin plutôt dessiner ma guitare. Puis, tant qu'on joue avec le cœur, on ne peut que bien jouer. »

Arrogance ? Orgueilleux à la limite de l'insolence ? Mais non ! Il était juste réaliste. Il savait qu'il jouait bien, puisque qu'il lui avait fallu des années pour en arriver à ce niveau. A quoi bon jouer les faux modestes ? S'il avait bien le droit de vanter de quelque chose, c'était bien de son habilité à la gratte. A chaque fois qu'il jouait, il voyait bien qu'il se débrouillait pas trop mal, qu'il était même bon. Mais tout ça, ce n'était que le fruit d'un travail acharné. Dès lorsqu'il avait l'occasion de jouer dans la journée, il le faisait et ce, depuis le jour de son onzième anniversaire où ses parents lui avaient offert cette guitare dont il avait prit soin comme si c'était son enfant. Comme dit plus haut, cet instrument était son seul amour. Il ne la donnerait pour rien au monde et laissait rarement les autres la toucher. La seule qui pouvait la prendre sans permission, c'était sa cousine Madyson. Ah Madyson... Une demoiselle pour qui il s'inquiétait toujours excessivement. Il n'aurait aucune hésitation quant à donner sa vie pour la sienne. Elle était tout pour lui, son petit rayon de soleil, sa confidente, sa meilleure amie, sa petite sœur, sa protégée,... Oh ça, il ne valait mieux pas que quelqu'un lui fasse du mal, sinon l'inconscient serait en bien mauvaise posture si Riley Deveaux lui tombait dessus. Pire que protecteur, le jeune Gryffondor était possessif aussi. Lorsqu'il passait du temps avec elle, il n'aimait absolument voir les regards convergeaient vers sa cousine. Il savait qu'elle était fort belle et il était naturel qu'elle attire déjà les regards sur elle, mais bon... C'était plus fort que lui, il ne supportait pas cela. Aussi, il ne fallait pas s'étonner si promptement il attirait Madyson un peu plus vers lui quand ils passaient tous deux près qu'un groupe de garçons. Mains dans les poches, la droite titillait toujours sa baguette. On ne sait jamais, en cas de besoin -.-' Le fait est que les deux adolescents avaient une relation plutôt complexe à comprendre. Ils étaient unis par un lien pour le moins indestructible et il serait idiot de tenter de se mettre en travers de leur chemin. Chose à ne surtout pas faire si on ne veut pas avoir un blondinet impétueux sur le dos. Enfin bref, c'est seulement lorsqu'il sortit de la brume de ses songes qu'il remarqua que Virginie avait des ressemblances étranges avec Mady'. Son sourire, les petites étoiles dans ses yeux, la grâce de ses gestes,... Hmmm. Effarant. Mais plaisant. C'était peut-être pour cela qu'il était resté avec cette jeune fille jusqu'à maintenant, sans s'en rendre compte. Il détailla son visage aux traits délicats à en devenir presque impertinent, ne se gênant pas vraiment. Gryffondor dans l'âme. « Ça fait longtemps que tu joues de la guitare ? » Longtemps longtemps... Ça dépendait de la notion qu'elle avait du « longtemps ». A ses yeux, il était plutôt dans la moyenne. M'enfin bon, il jeta un regard instinctif vers sa guitare qu'il amena à nouveau près lui, certain qu'il ne la lui lancerait pas au visage. L'idée même d'y avoir penser l'horrifia intérieurement. Il pouvait faire preuve d'une telle vilenie parfois Ô_Ô

« Tout dépend du point de vue, moi je trouve qu'il me reste encore des années avant de pouvoir dire que je joue depuis longtemps. En même temps, c'est bien, je vais pouvoir me perfectionner au fil des ans. Bref, j'ai eu ma première et unique guitare, donc celle-ci, il y a cinq ans, pour mes onze ans. Depuis je ne la quitte plus et j'en joue dès que j'en ai l'envie et la possibilité. Et toi, tu dessines depuis combien de temps ? »

Ben voilà Riley, c'était pas si difficile de converser avec cette jeune fille...

Virginie avait toujours cet habituel sourire sur son visage, et cette bonne humeur caractéristique. Mais pour la journée, ceux-ci étaient plus présents encore, et ce surtout depuis qu'elle avait rencontré Riley. En effet, elle était toujours très énergique et même un peu rigolote par moment aussi, et à plus forte raison à cet instant, puisqu'elle était parvenue à dessiner quelque chose, alors qu'elle pensait que ce serait peine perdue pour aujourd'hui. Et puis ce jour-là, peut-être que Virginie avait un peu eu peur de la feuille blanche. Elle avait essayé de faire quelque chose d'à peu près bien à plusieurs reprises, mais toutefois sans y parvenir. Alors, même si elle se disait toujours que la journée n'était pas terminée, ça lui faisait un peu de peine. Et maintenant qu'elle avait pu terminer un dessin, elle était donc toute contente. Ainsi, maintenant que la bonne humeur de Virginie était encore plus présente, elle était encore plus heureuse de discuter avec Riley.

- C'est vrai que j'écoute beaucoup de musique. Je ne joue d'aucun instrument, mais je m'y intéresse tout de même énormément.

En effet, si Virginie ne jouait pas, elle était tout de même fan de musique. Elle se dit alors qu'elle devrait peut-être essayer d'apprendre, un jour ? Il ne restait plus qu'à se décider sur l'instrument... Peut-être du piano ? Ou alors du violon... Ou du violoncelle... Quoi qu'il en soit, elle avait tout le temps pour se décider. Et puis elle verrait bien avec le temps. D'ailleurs, en parlant de jouer de la musiques, Riley répondit à la question de Virginie.
- Cinq ans ? C'est déjà beaucoup, quand même ! Et c'est vrai que tu joues très bien ! D'un autre côté, lorsque l'on a une passion, comme toi avec la musique, c'est toujours magnifique. Moi en fait, je crois que j'ai toujours dessiné... Quand j'étais si petite que je ne connaissais pas l'utilité d'un crayon à papier ou d'un pinceau, je me débrouillais pour peindre avec mes doigts. Enfin peindre... c'était vite dis, en fait. Je te laisse imaginer la tête de ma mère lorsqu'elle s'est rendue compte qu'une partie du salon était recouverte de tâches bleues, jaunes et rouges... Enfin d'un autre côté, c'était quand même assez sympa cette mini décoration...

Si Virginie y avait songé, elle aurait pu penser que ce qu'elle racontait n'intéresserait peut-être pas le jeune Gryffondor face à elle, mais toutefois, elle n'y pensa pas. Ainsi, elle avait raconté cette petite anecdote sans s'arrêter. C'est alors qu'elle pensa que si elle commençait comme ça, elle allait un peu trop parler d'elle, et ça, Virginie ne le voulait pas. Cela n'avait aucun rapport avec Riley, bien entendu, puisque, même si elle ne le connaissait que depuis seulement quelques minutes, elle l'appréciait beaucoup. Au fond, même si Virginie était quelqu'un de très ouvert et qui allait facilement vers les autres, elle n'aimait pas parler d'elle, bien au contraire. Elle avait donc depuis longtemps prit l'habitude de toujours éviter les sujets qui pourraient se rapporter à famille, afin que cela ne la rende pas triste. Et dans les rares cas où elle en parlait un peu, elle faisait tout son possible pour changer de sujet aussi vite qu'elle le pouvait. Comme là, par exemple. Quoi qu'au fond, cela ne lui arrivait jamais. Virginie faisait toujours attention à ne pas en parler, et elle ne savait pas vraiment pourquoi cela avait été un peu différent, aujourd'hui. Peut-être étais-ce du au fait qu'elle avait été très heureuse de pouvoir dessiner ? Ou alors parce qu'elle trouvait Riley gentil et que cela lui faisait plaisir de s'être fait un ami ? En tout cas, elle essayait de s'en convaincre.
Ainsi, pendant quelques instants, Virginie chercha un moyen de changer de conversation. Elle s'était déjà bien assez étalée sur sa propre vie, alors inutile d'en parler de nouveau, même s'il s'agissait de sa passion pour le dessin, ou encore de celle pour le théâtre. Alors elle pensa à poser des questions à Riley, et de parler d'un sujet qui le concernait directement. Jamais elle n'aurait osé lui demandé de lui parler de sa famille ou encore de ses amis, alors pourquoi pas des cours ou de Poudlard ? Ce n'était certes pas des sujets très originaux, mais en tout cas c'était la première chose qui lui vint à l'idée. Mais alors qu'elle allait parler du dernier cours de Madame Chourave ou du professeur Flitwick, elle sentit une petite goûte d'eau tomber sur sa main. Lançant un rapide regard à sa paume, elle releva ensuite sa tête, et ce fut à cet instant qu'elle se rendit compte que d'épais nuages s'apprêtaient à recouvrir Poudlard. Pour l'instant, les environs n'étaient qu'un peu gris, mais plus on regardait au loin, et plus on pouvait se rendre compte de la noirceur des nuages. Peut-être devraient-ils rentrer maintenant ? Ce serait certainement plus prudent...

- Je crois qu'on devrait rentrer, non ?

Ainsi, Virginie se releva, prenant avec elle son carnet à dessin ainsi que sa trousse à crayon. Une fois debout, elle attendit que Riley se lève à son tour ou lui dise qu'il préférait rester encore quelques minutes, pourquoi pas pour jouer de la musique.

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GUIRLANDE