Maladroite a besoin d'un assistant [PV]

Cordélia Warldof était séparée de son petit ami depuis seulement deux semaines. C’est elle qui avait rompu. Elle en avait marre de ses absences, de ses réunions, de ses critiques aussi. Il n’était plus celui qu’elle avait aimé, son meilleur ami d’autrefois tendre et gentil, il n’était plus qu’une machine capitaliste bien huilée et ce n’était pas ce qu’elle voulait dans son lit. Néanmoins, elle avait accordée la garde partagée à Jan, il en profiterait quand il en aurait le temps, ce n’était pas gagné. Elle venait d’ouvrir une nouvelle boutique en plus de celle du Londres moldu au Pays de Galles et elle s’y était installée avec Julia et Stephen. Dans moins d’un an maintenant il rentrerait à l’école, en attendant, c’était principalement Julia qui s’en occupait. Cordélia était un peu perdue et de ce fait encore plus maladroite que d’habitude. Sa meilleure amie trouvant la situation franchement inquiétante avait pris la décision d’engager un(e) assistant(e) pour l’américaine avant qu’elle ne se casse quelque chose ou qu’elle oublie les rendez-vous primordiaux pour l’avenir de leur business. C’était un jeune homme qui avait remporté le gros lot et qui servirait de garde fou à la riche héritière Warldof, une férue de pâtisserie.

Julia avait prévenu l’heureux élu que ce ne serait pas facile. Cordélia n’était pas du tout une patronne méchante mais il fallait penser à sa place, elle n’avait pas de tête ! Le jour de rencontrer son assistant, elle avait même oublier qu’il devait venir. Elle allait donc ouvrir la boutique tôt le matin quand elle vit un jeune homme attendre devant. Elle s’exclama tout d’abord « Bah, qu’est-ce que vous attendez ? On n’ouvre qu’à 8h vous savez. » jusqu’à ce que son téléphone vibre, c’était un rappel de Julia au souvenir de l’assistant. « Aaaaaah ! D’accord, vous êtes le nouveau ! Entrez, entrez ! » Elle ouvrit les portes pour entrer dans la pièce chaude et accueillante de la boutique où s’affairait déjà un employé. Elle enleva son manteau et marcha jusqu’à l’arrière boutique sans faire attention s’il la suivait ou pas. Elle trébucha dans l’entrée, se rattrapa au meuble, ronchonna en bulgare… et enfin, posa son manteau sur une chaise. Ce n’est qu’après tout ça qu’elle tourna enfin les yeux vers Nolhan dont elle avait malheureusement complètement oublié le nom.

« Bien, commençons. Je suis Cordélia Warldof, votre heu… patronne. Honnêtement, je ne sais pas du tout pourquoi Julia vous a engagé, je me débrouille très bien toute… » Et là, alors qu’elle se tournait vers son autre employé, elle se prie une casserole qui pendait accroché à un clou dans la figure. Qu’est-ce qu’elle allait dire déjà ?

Depuis que le garçon était sorti de Poudlard, on ne peut pas dire qu'il avait été débordé par le travail. Ses journées se résumaient à ce que sa mère lui disait de faire, de faire quelques recherches de travail en vain, et de s'occuper de sa soeur quand elle était à la maison. Rien de vraiment palpitant pour un ancien joueur de quidditch, surtout que le garçon ne voulait absolument pas travailler derrière un bureau, comme au ministère par exemple. Enfin quoi qu'il en soit, voila que le garçon, après plusieurs mois de recherche, trouve enfin une petite annonce à laquelle il répond dans la journée même. La patronne n'était pas là, et c'est une autre jeune femme qui le reçut et qui lui fit passer l'entretien d'embauche. Nolhan se débrouilla plutôt bien, et lorsqu'il sortit de la pâtisserie, il était assez fière de lui.

Les jours passèrent, et enfin il reçut un hibou lui annonçant qu'il était engagé, il était très content de lui, enfin il aurait un emploi, c'était fini d'entendre sa mère râler dessus comme quoi ce n'était qu'un flemmard qui ne pensait qu'à paresser à la maison plutôt que de travailler comme son père et elle. Il ne restait plus qu'à se présenter le lendemain à la pâtisserie afin de rencontrer la patronne et surtout de commencer le travail.

Le soleil se levait à peine quand il transplana jusqu'à Aberdaron, il connaissait plutôt bien le coin puisque son oncle allait ouvrir un restaurant dans la région, enfin il arriva un peu en avance et il patienta devant qu'on vienne ouvrir la boutique. Pas loin des sept heures et demi, une jeune femme, plutôt jolie, vint lui ouvrir en annonçant qu'il n'allait pas ouvrir le magasin avant une demi heure, lorsque le jeune homme allait lui dire qu'il était le nouvel employé, la jeune femme sembla avoir retrouver la mémoire et elle l'invita à entrer puis elle se dirigea un peu plus dans la boutique pour lui faire visiter les lieux. Sur le chemin, elle trébucha, manqua de se cogner sur un mur, bref, elle semblait un peu maladroite, ou pas très bien réveillée... La jeune femme se présenta alors, et il s'agissait de sa patronne en faite, le garçon essaya de rester sérieux, car la jeune femme qu'il voyait comme une apprentie, à cause de sa maladresse par exemple, était en faite sa chef. Elle n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'elle se retourna et se cogna sur une poêle, le choc dut être dur, au point que Cordelia ne put finir ce qu'elle disait.

"Madame Waldrof, vous allez bien ? Vous n'êtes pas trop sonné j'espère ?"

Au premier coup d'oeil la jeune femme semblait un peu assommé, mais rien de bien méchant, le garçon attendit qu'elle retrouve ses esprits, puis il l'aida à se relever et attendit quelques secondes avant de se présenter à son tour.

"Je m'appelle Nolhan Svensson, je suis donc votre nouvel assistant, et Julia ne m'avait pas dit que vous ne voudriez pas embaucher quelqu'un d'autre... Par contre, je pense savoir pourquoi elle voulait quelqu'un en plus pour vous aider, vous semblait avoir besoin de quelqu'un pour vous aider lorsque vous perdez votre sens de l'équilibre."

Le garçon ne voulait pas paraître grossier, mais bon, il fallait quand même dire ce qu'il était, et maintenant qu'il était un nouvel employé, il faudrait qu'il reste à sa place face à sa patronne quand même.

Argheu ! Il voulait mourir ? « Pas madame ! Mademoiselle ! Ou patronne... Vous voulez me donner des cheveux blancs avant l’âge ou quoi ? » C’est vrai quoi, elle n’avait pas 22 ans, fallait pas charrier, elle n’était pas si vieille. 21 ans, célibataire, un enfant… ouille, cette galère ! heureusement qu’elle avait une entreprise à gérer, sinon, elle aurait peut-être finit par déprimer sec. Enfin, elle avait son charmant bambim aussi. Que serait-elle sans son Stephen chéri ? Bref, elle avait tellement bugué sur le « madame » qu’elle oublia de répondre sur son état, mais ça semblait évident qu’elle allait pas trop mal. Elle avait la tête dure, valait mieux pour une fille aussi maladroite.

« Mon métier c’est de créer des gâteaux, quand je me mettrais au patinage artistique, mon sens de l’équilibre posera problème. » Scrogneugneu ! Enfin bon… peu importe… « Enfin, passons, de toute façon, je n’ai pas le courage de contrarier Julia. Suivez moi, on va aller dans mon bureau. » Elle se dirigea droit vers l’escalier. En haut, il y avait son atelier personnel, le bureau de Julia, celui de Cordélia et une pièce vide attenante qui allait devenir le bureau du dénommé Nolhan. Elle lui montra la porte et lui dit avec un sourire « Ce sera votre bureau. Il est entièrement vide pour le moment, vous demanderez les meubles et le matériel que vous jugerez nécessaire à Julia, elle est notre comptable. En attendant vous utiliserez le mien, je n’y suis presque jamais. » Elle entra dans la pièce en question. Entièrement peinte en blanche, on y trouvait beaucoup de photos. Il y avait dans des cadres accrochés au mur les photos de mode qu’elle avait fait pour son père, sur un tableau plusieurs photos de Julia, Jan et elle quand ils étaient étudiants (elle avait enlevé toute photo de Jan datant d’après cette période, sauf une prise à la naissance de Stephen et où il le tenait dans ses bras) et une collection impressionnante de photos de son fils. Sur son bureau (en verre), un ordinateur, un téléphone et quelques papiers. Elle avait aussi un gros agenda mais elle n’écrivait jamais dedans, c’était Julia qui le faisait avant, maintenant ce serait Nolhan.

Prenant l’agenda, elle le tendit à Nolhan. « Mon agenda, vous devrez noter mes rendez-vous dedans et me rappeler d’y aller si j’oublie. Nous travaillons aussi dans le Londres moldu, nous utilisons donc le téléphone… » Elle ouvrit le tiroir de l’unique autre meuble de la pièce, une grande armoire dans lequel on pouvait apercevoir quelques gros livres de cuisine, et en sortit un téléphone portable neuf. « Voici donc le vôtre, pendant les heures de travail il devra être allumé tout le temps. Il a la fonction double appel. Vous pouvez l’utiliser jusqu’à deux heures par mois pour vos appels personnels, pour les appels professionnels c’est illimité. » Elle s’adossa à son bureau et repoussa ses cheveux bruns derrière ses épaules. « J’aurais parfois besoin que vous alliez chercher mon fils chez sa nourrice ou de faire quelques courses mais le plus gros de votre travail sera de me suivre partout, de répondre à votre téléphone et le mien si j’ai les mains dans la farine, de rester en contact avec Julia et la boutique de Londres… de surveiller mon planning… ah, et d’envoyer des hiboux. Les hiboux sont dans la cour derrière la boutique, contrairement au téléphone vous ne pourrez les utiliser que pour le travail. »

Elle n’avait sûrement rien oublier… Julia avait déjà dû lui dire combien il gagnait (et elle trouvait qu’ils payaient bien mais en même temps, assistant c’est un peu un boulot ingrat donc faut bien compenser) donc elle devait avoir fait le tour. « Vous avez des questions ? » En bas, l’employé faisait un peu de bruit, ça signifiait que la boutique allait bientôt ouvrir. La vendeuse ne tarderait pas à arriver.

Alors, finalement, maladroite mais bien patronne hein ?

Le respect et la politesse avaient toujours été des valeurs que sa mère lui avait enseignées dès le plus jeune âge. Sa supérieure était donc pour lui, plus vieille, pas trop, mais un peu plus que lui quand même. Après tout, elle avait déjà un enfant, donc voila, mais la réaction fut soudaine et rapide, il fallait l'appeler mademoiselle, ou patronne, Nolhan ferait mieux de le noter dans un coin de sa tête, sinon ça serait à coup de rouleau qu'elle lui mettrait dans le crâne. En tout cas, il n'osa plus dire de mot et il l'écouta lui expliquer que son équilibre était la dernière chose à laquelle elle pensait, surtout quand on était aussi douée qu'elle dans la pâtisserie.

Cordelia annonça qu'elle ne se sentait pas la force de contredire son assistante, et donc, elle décida de montrer le bureau de Nolhan. Pour le moment, la pièce était vide, mais quelques coups de pinceau, quelques meubles, un peu de bordel sur le bureau et ça serait un magnifique petit endroit pour travailler. Pour le moment, Nolhan travaillerait dans le bureau de Cordélia puisqu'elle n'y serait pas beaucoup, la pièce était blanche, pleines de photos de son garçon, il était d'ailleurs très mignon, avec une maman pareil c'est évident. En plus, une maman mannequin à ce que pouvait voir le jeune homme sur les photo accroché au mur.

"Si je peux me permettre, vous avez été mannequin ? Où vous l'êtes encore ?"

Il aurait bien ajouté des phrases telle que : quand vous étiez jeune, ou vous êtes encore très jolie on ne croirait pas que vous avez eu un enfant... Enfin ce genre de phrase on les garde pour le moment ou l'on connait bien la personne, et comme il avait déjà fait la gaffe de l'appeler Madame quelques minutes plus tôt, le garçon préféra rester sur les lignes principales, et de garder le reste pour plus tard.

Vint alors le passage de l'agenda, cette objet de la plus haute importance, que chaque assistant se doit de tenir à jour, de noter tout rendez vous, tout entretien, enfin tant de chose qui font que l'agenda est un objet sacré pour celui qui l'a entre ses mains. Avant c'était Julia, maintenant ça serait Nolhan, il fallait donc qu'il se montre à la hauteur, et comme il l'avait déjà fait en aidant son oncle, il savait un peu comment ça fonctionnait. A cela, il devrait aussi utiliser le téléphone moldu, pour avoir son oncle sans pouvoir, il savait comment l'utiliser, du moins, il faudrait qu'il reprenne l'habitude quoi.

"Le téléphone moldu, c'est d'accord, je pense pouvoir m'en sortir avec cet appareil. Pour votre agenda ne vous inquiétez pas, je noterais tout dedans, que se soit un rendez vous d'affaire, ou la réunion des parents d'élève de votre fils. Vous pouvez compter sur moi."

Aussi, quand elle lui tendit son nouveau téléphone, le garçon le regarda comme si il avait peur qu'il le morde, puis il se dit qu'avec quelques rapides rappels son oncle lui ferait maîtriser le téléphone portable. Sa patronne lui décrivit également le forfait auquel il avait droit, de toute façon, les coup de fil personnel il ne comptait pas vraiment en passer pendant les heures de boulot, c'est sérieux, il verrait sa famille hors du travail, et de toute façon, il ne manquerait pas à sa mère qui était très fière de savoir qu'enfin il avait un véritable travail. Cordélia continua à lui décrire ces tâches, à ce rythme là, il aurait bientôt plus de temps pour se trouver une petite amie digne de ce nom, car après tout, c'est une suite logique le travail, l'indépendance, et fonder une famille... En tout cas, ça ne serait pas pour tout de suite quand même, soyons raisonnable. Le garçon prenait donc des notes mentalement, et il faudrait qu'il redemande par la suite à Julia si il n'avait rien oublier, après tout, il ne fallait pas qu'il montre des signes de faiblesse des le début, sinon, la jeune chef lui ferait bien comprendre qu'elle n'avait pas besoin d'un piètre assistant.

"La nounou, les courses, le téléphone, le planning et le contact hiboux... d'accord..."

Pour Nolhan le fait de répéter les trucs importants faisaient qu'il les retenait un peu plus facilement, enfin, il avait aussi une mémoire bien sélective, quoi qu'il en soit, le moment des questions arriva enfin. Le salaire avait déjà été discuté avec Julia, mais celle ci lui avait dit que pour les horaires, il devrait voir avec la patronne... aurait-il le temps de dormir, ou devait-il toujours être joignable et être appeler n'importe quand aussi bien le jour que la nuit.

"Et bien, Julia m'a dit que je devais voir avec vous pour les horaires de travail, il y a aussi au sujet du portable, je dois toujours être joignable ou quand ma journée est finie, je peux l'éteindre et le rallumer le lendemain ?"

Pour le moment, il n'avait que ces questions en tête, ah non, il y avait aussi le fait de savoir si il devait avoir une tenue précise, plutôt costume ou quelque chose de détendu ? Enfin, il lui poserait les questions après, le temps commençait à accélérer et maintenant l'agitation en bas montrer que l'ouverture était très proche. En tout cas une chose est sure, c'est que la patronne, c'est bien elle, et il faudrait vraiment qu'il se montre à la hauteur.

Levant le nez pour regarder les photos de mode sur les murs, Cordélia fronça les sourcils. Elle aurait bien aimé pouvoir continuer à tout faire parce que quand elle posait pour son père, elle pouvait espérer passer un peu de temps avec lui, mais elle n’avait vraiment plus de temps pour ça. Pas avec l’ouverture de cette boutique ici, au Pays de Galles, alors qu’elle en avait déjà une à Londres.

« J’étais mannequin freelance, je travaillais principalement pour les magazines de mon père ou les publicités pour ses produits. » Car bien entendu, la beauté de Cordélia était peut-être évidente, elle avait trop de formes pour être un vrai mannequin et elle en avait toujours trop eut mais pour des publicités ou des magazines, ça n’avait pas d’importance, surtout si ça faisait plaisir au grand patron. Elle avait aussi fait quelques défilés mais elle avait seize ans à l’époque donc elle avait encore un petit air dégingandé qu’elle avait perdu depuis. Le fait est que ses campagnes avaient quand même toujours remportés un franc succès mais ça n’avait jamais été dans ses ambitions d’en faire un vrai métier. D’une part elle était consciente qu’on l’engageait plus pour son père que pour elle, d’autre part, elle aimait trop la pâtisserie (et les gâteaux en général) pour s’en priver. « Mais je n’en ai plus le temps maintenant, ma dernière campagne a un peu plus d’un an. » Elle montra une des photos sur le mur où elle posait avec Lexy Terence, un mannequin masculin assez connu avec qui elle avait fait connaissance. Elle s’était bien entendu avec lui, il était bien plus gentil que ce que la rumeur prétendait dans le milieu.

« Ok, si vous avez un problème, vous n’aurez qu’à voir avec Julia. » réfléchissant une minute ou deux, elle finit par ajouter « On devrait peut-être se tutoyer. On va être amener à passer beaucoup de temps ensemble, ce serait plus simple. » Mais elle changeait déjà de sujet pour répondre à la question de Nolhan. Les horaires, les horaires… heu, elle, elle avait un peu tendance à venir quand ça l’arrangeait, c’était son privilège. Mais pour lui, peut-être qu’être là à l’ouverture et partir à la fermeture serait pas mal.

« Pour commencer, on a qu’à dire que tu arriveras à 8h et que tu finiras à 18h avec deux heures de pause déjeuner. On adaptera peut-être mais on va essayer de ne pas te faire trop d’heures dans la semaine. Pour le téléphone, tu ne l’éteindras pas pendant ta pause déjeuner parce que je peux avoir un impondérable dont je dois te tenir au courant mais par contre tu l’éteins quand tu as terminé le travail. Si vraiment il y avait une urgence j’ai ton numéro personnel mais ça ne devrait presque jamais arriver puisque ce serait plutôt des problèmes avec Stephen donc je commencerais par demander à ma gouvernante puis à Julia. » En gros, pour son fils, Nolhan était sa troisième option. Faut dire qu’elle ne confiait pas son fils à n’importe qui et pour le moment, elle ne connaissait presque pas son nouvel assistant. « A propos de Stephen, il est très difficile et ça ne va pas aller en s’arrangeant… je préfère te mettre en garde par avance. » En effet, le petit Warldof ne parlait pas et était plutôt du genre buté avec tout le monde sauf sa mère. C’était encore pire depuis qu’elle s’était séparée de Jan. Elle avait essayé de l’épargner pourtant mais Stephen avait beau ne pas parler, c’était un enfant intelligent et ça faisait des mois qu’il avait fait le rapprochement entre le mal être de sa mère et les absences de son père. Cordélia espérait seulement qu’en grandissant il ne souffrirait pas trop d’être élevé dans un univers de femme…

Enfin, vu d’ici, il passerait sûrement beaucoup de temps à la pâtisserie et il y a des employés masculins hein Rolling Eyes

Pas facile à ce que pouvait en juger Nolhan, une mère jeune, seule en plus, et une entreprise à gérer, en tout cas, elle en avait du courage car Nolhan sortait à peine de l'école et il trouvait qu'il galérait, alors une femme dans une telle situation, il n'avait plus de quoi se plaindre. En plus, elle l'engageait, il allait travailler, pouvoir prendre son indépendance par la suite, vivre seul, loin de ses parents, voila de quoi faire en sorte d'être un peu plus positif à présent.

La patronne expliqua qu'elle ne pouvait plus faire de poses pour les photos à cause de son travail, de son emploi du temps très chargé entre son fils et son entreprise, enfin malgré cela, on pouvait sentir qu'elle avait aimé faire ces photos, et que si l'occasion se représentait, elle n'hésiterait pas bien longtemps. Elle avait fait des photos il y a peu, puisqu'on la voyait posé avec le célèbre Lexy, Nolhan le connaissait d'ailleurs car sa soeur ne cessait de dire qu'il était beau etc... Donc forcément, comment ne pas reconnaître l'idole de sa soeur posant avec sa nouvelle patronne.

"Lexy Terrence, j'imagine que vous avez du bien vous amuser pour les photos avec lui, il parait que c'est quelqu'un de très sympa, enfin c'est ce qu'on dit, je n'ai pas la chance de le connaître."

Le garçon disait tout cela avec ironie bien sur, mais ce n'était pas bien méchant, lui, il était plutôt branché Quidditch, pas vraiment mannequinât, donc bon. Enfin quoi qu'il en soit, à peine vingt quatre ans, la jeune femme en avait vu des choses, au moins, ça lui donnait du vécu et comme elle était jeune, c'était tout à son avantage en plus. Ensuite, le sujet fut à nouveau sur le travail, dans un premier temps, elle voulait qu'ils se tutoient, mais pour Nolhan, ça ne serait pas spécialement évident, bah oui, c'était quand même sa supérieur, et même si elle n'était pas très vieille, il fallait quand même qu'il y ait le respect. Enfin bon, si elle le voulait ainsi, il ferait l'effort. Et quand arriva enfin les horaires, Nolhan fut ravie de savoir qu'il ne commencerait pas à six heures du matin, mais à huit heures, c'était toujours ça de gagner. Concernant l'heure ou il finirait le travail, il s'en foutait un peu, car malgré tout, il aimait bien dormir, mais une fois debout, peut importe l'heure ou il terminait. Bon il ne faudrait pas non plus faire trop d'heures hein ! Parce que faut pas se tuer au travail non plus (xD) ça serait dommage, il venait d'avoir un emploi, si il ne tenait pas longtemps, ça le ferait moyen...

"D'accord, je vais essayer de te tutoyer... Pour les horaires, c'est noté, de toute façon, je n'ai rien contre les heures supplémentaires. Au niveau du téléphone c'est saisie aussi, et si jamais un jour vous...enfin... tu avais un soucis avec ton fils, n'hésites pas à me contacter quand même, j'ai des cousins plus jeunes que moi, et je pense savoir me débrouiller avec un enfant. Enfin, ce n'est qu'une proposition, et je pense qu'il faudra un moment avant que tu ne me confies ton fils."

Le garçon se retint de rire, car à trop sourire, sa patronne pourrait croire qu'il s'en fiche un peu et qu'il prends tout à la légère, ce qui n'est pas très professionnel. Cordelia ajouta quand même quelque chose au sujet de son fils, comme quoi il n'est pas tendre, en même temps, c'était un garçon hein, il n'allait pas faire dans la douceur, même si il était élevé dans un univers féminin. Mais la ou Nolhan ne comprenait pas trop, c'est pourquoi elle le prévenait ? Le garçon pouvait il lui mettre des bâtons dans les roues ? Il était tout petit, fallait il quand même rester méfiant ?

"Euh... quand vous dites difficile ? Enfin quand tu dis difficile, c'est à dire ? Il est possessif avec toi ?"

C'est vrai que c'était étrange, comment devrait-il réagir face au garçon, car il passera sûrement à la pâtisserie, et que comme Nolhan passerait beaucoup de temps avec sa maman, comment le prendrait-il ? Car certes Cordelia était mignonne, mais c'était ça patronne, donc pas d'ambiguïté de son coté en tout cas, et ça le resterait pendant un moment, mais dans la tête d'un enfant, qui était séparé de son père, comment pouvait-on savoir ce qu'il pensait vraiment...

Effectivement Lexy était très beau mais à l’époque de leur rencontre, elle n’avait pas saisi l’opportunité de faire plus ample connaissance avec le jeune homme parce qu’elle était avec Jan. Toute réflexion faites, maintenant que sa seule amie était Julia dans ce pays étranger, elle aurait peut-être dû chercher à se faire plus de connaissance dans les anciens de Poudlard. Tant pis, trop tard pour les regrets… et puis, il y avait toujours les employés pour supporter son bavardage. Pauvre Nolhan, il ne sait pas à quoi il s’expose avec la sublime mais ô combien originale Cordélia Warldof. Il n’avait pas encore pu goûter à l’étendu de sa maladresse non plus remarquez. Enfin, il ne s’ennuierait sûrement pas dans son nouvel emploi, c’était le principal n’est-ce pas ?

« C’était amusant effectivement. Mais je l’ai plutôt senti refroidi quand je lui ai montré les photos de mon fils. Normalement, pour les mannequins c’est la mort de la carrière, je suppose que ceci explique cela. » Et aussi pourquoi ils ne s’étaient jamais revus depuis. Ah, et au fait, Cordélia n’a que 22 ans, pas 24 ~~c’est l’auteur qui en a 24~~ ! Voyons, ne la vieillissons pas plus que nécessaire ! Elle fêterait ses 23 ans au mois d’octobre prochain.

Pour ce qui était de son fils, c’était clair qu’elle ne le confierait pas à Nolhan tout de suite mais cela étant Cordélia accordait facilement sa confiance donc il faudrait juste que son assistant fasse ses preuves pour qu’ensuite elle puisse lui confier le trésor de toute sa vie. Pour Cordélia, maintenant séparé de son premier grand amour, il n’y avait rien de plus important que son fils. Tout le temps qu’elle ne passait pas à la pâtisserie, elle le passait avec lui. Il était tellement mignon… mais elle était réaliste, c’était un enfant perturbé. Son père n’était pas assez présent pour eux et maintenant il ne faisait quasiment plus parti de sa vie, en outre, Stephen allait bientôt entrer à l’école et il ne portait même pas le même nom que sa maman… la pourtant célèbre ex-mannequin, fille du PDG des entreprises d’import-export Warldof et propriétaire de deux pâtisseries dont celle de Londres avait maintenant une petite réputation… Oui, Stephen ne portait pas le nom de sa maman, celle qui était pourtant toujours là pour lui, mais bien celui de son père à qui il en voulait. Ces derniers temps, Stephen avait une réaction de rejet envers son père et Cordélia avait conscience que c’était sa faute. Elle n’avait pas assez bien caché la peine que sa rupture avec Jan provoquait en elle… Enfin… elle devrait tourner la page, c’était le mieux pour elle comme pour son fils.

« Nous verrons ça. En ce moment j’essaie d’installer une ambiance… disons confortable, au sein de la pâtisserie parce que mon fils y passe beaucoup de temps et il est un peu désorienté par le départ de son père. A ce niveau, je te demanderais juste pour le moment de rentrer dans notre jeu… pour Stephen, ici, tout le monde est ami et tout va très bien. C’est ma manière de lui montrer que je vais bien et que je ne suis pas seule. » Son regard cherchant la seule photo de Jan encore présente, elle ajouta plus sèchement qu’elle ne l’aurait souhaité « D’ailleurs, si mon ex téléphone ici, dis lui de rappeler à la maison. Je ne veux rien de lui dans cet établissement. » Se reprenant, elle passa nerveusement la main dans sa lourde chevelure brune et répondit à la question de Nolhan. Ce n’était pas vraiment que Stephen était possessif…

« Non, ce n’est pas exactement ça. Mais il ne parle pas, à personne… même pas à Julia. Il sait parler pourtant, il me parle à moi… et c’est encore pire depuis que son père est parti. » Passant derrière son bureau et se laissant tomber dans son fauteuil, elle prit la photo de son fils et soupira « J’aimerais tellement savoir à quoi il pense… » Mais voilà, c’était compliqué de savoir ce que pense les enfants, surtout quand ils étaient d’un naturel renfermé.

Avoir une femme comme patronne pouvait déranger beaucoup de garçons, pour Nolhan au contraire, c’était du pur plaisir, parce que bosser avec des femmes, c’était génial. Certes, elle parlait beaucoup, et parfois elles étaient même chiantes, mais le jeune homme avait l’habitude d’aider sa mère, s’occuper de sa sœur, bref, il avait accepté le poste avec le plus grand plaisir du monde. Maintenant que la jeune femme lui expliquait en quoi consisterait son travail, lui qui avait peur de s’ennuyer, il put constater qu’il n’aurait pas vraiment le temps de penser à autre chose qu’à son travail. Tant mieux, si cela lui permettait de travailler… Lorsque Cordélia lui parla de la réaction de Lexy, Nolhan ne put retenir un sourire, déjà à la base pour un homme, voir une photo d’enfant ça refroidit pas mal, mais chez un mannequin alors la, c’est la fuite garantie.

« Bah, si je peux me permettre, même avec un enfant, vous pourriez, enfin, tu pourrais continuer à défiler et faire des photos. »

Pas qu’il voulait mettre sa patronne dans sa poche, mais faire des compliments à une femme aussi jolie soit elle, c’était normal pour le garçon. Et puis, elle était mannequin, donc les compliments, elle devait y être habituée quand même normalement… Bien que, c’est un milieu assez compliqué par moment, donc comme le garçon n’y connaissait absolument rien, il ne pouvait pas vraiment être certain de ce qu’il avançait.

Ensuite, elle expliqua que le garçon n’avait pas grand-chose à faire vis-à-vis de son fils, mais simplement de faire en sorte qu’il n’y ait pas de problèmes dans la pâtisserie. C’est un endroit qui inspire la bonne humeur, la convivialité, bref, il fallait tout faire en sorte pour que le petit garçon ne soit pas perturbé quand il vient au travail de sa maman. Ca ne semblait pas très compliqué, surtout pour Nolhan qui aimait être détendu pour travailler, qui ne se mettait que très rarement en colère, et qui adorait les enfants, tant que se ne sont pas les siens bien sur, lui, il n’était pas près à fonder une famille, et puis de toute façon, il fallait avoir une maman avant tout, donc bref, il avait bien le temps de voir tout cela venir.

« Pas de soucis, je ferais tout mon possible pour que tout se passe bien, de toute façon, tu le verras toi-même, je suis pas compliqué comme garçon, et je ne suis pas du genre à râler pour rien. »

Concernant son ex, pas de soucis, Nolhan s’en occuperait, rien ne doit avoir rapport avec Jan dans l’établissement, donc au moins, c’était clair, il savait que si son ex appelait, il devait l’envoyer gentiment sur l’autre ligne dans la soirée. De toute façon, peut-être qu’avoir la voix du garçon au téléphone provoquerait peut-être une réaction au niveau du père, et qu’il laisserait son ex amie tranquille. D’ailleurs, Stephen, semblait un peu perturbé, la rupture de ces parents l’avaient peut-être touché bien plus que ne se doutait sa mère. Il ne parle à personne, et se renfermer dans sa coquille n’est pas spécialement la meilleure solution, peut-être que voir un spécialiste aiderait peut-être le petit à aller mieux.

« Savoir à quoi il pense, j’imagine que tu as peut-être une idée, il doit se demander pourquoi son père est parti, et pourquoi tu es toute seule, c’est un enfant, peut-être que tu devrais aller voir un spécialiste, je pense que ça ne pourrait que l’aider. Enfin, je dis ça, je dis rien, tu es surement mieux placée que moi pour savoir quoi faire pour le bien de ton fils. »

Bon, ce n’était pas de tout ça, mais il faudrait quand même penser à travailler, l’air de rien, l’heure s’était déjà bien écoulé, il faudrait juste attendre le top départ de la patronne pour travailler.

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