1er apprentissage [élèves concernés uniquement]

[HJ : avant toute chose, ce cours ne s'adresse qu'aux élèves dont le pouvoir appartient à la catégorie "maîtrise physique". Les autres ne sont donc pas tenus d'y assister !

Un professeur peut être en mesure de vous attribuer des points... comme il peut vous en faire perdre. N'oubliez pas qu'il faut un total de 200 points afin de conclure cette année.

Je me réserve le droit, puisqu'il s'agit là de faire se déclencher la maîtrise d'un pouvoir, de faire agir certaines choses sur et en votre personnage. Et ce afin de ne pas rendre trop "plat" ce nouveau cours ^^].

Comme de juste, il bruinait. Oh cela faisait bien deux bons jours que le temps était aussi capricieux ! A ne pas fiche un Sykes dehors, et pourtant... Depuis que la saison déclinait pour s'aller vers le printemps, la température allait en se réchauffant, suivant le mouvement, bien entendu. Ce n'était pas pour lui plaire et il devait bien confesser préférer le froid mordant d'un rude hiver à cette espèce de pluie glaçante. Le jardin croulait sous l'eau, la pelouse était détrempée, il marchait comme dans de la soupe bref... que du bonheur !

Mais il avait absolument souhaité qu'une partie de ce cours se déroule en extérieur. Déjà car le temps rigoureux se prêtait volontiers à ses désirs d'endurcissement de ses élèves et surtout car il ne pouvait concevoir un cours dit "pratique" dans une salle de classe entouré de murs, bardée de bouquins et jonchées de chaises et de bureaux. Aussi apprendraient-ils à la dure comme lui, comme tout le monde ! Et le moindre de ces gamins qui se mettrait à pleurnicher se verrait faire cinq fois le tour complet de l'île en courant... non peut-être pas quand même. Juste deux fois ! Et encore il ne faisait pas faire l'exercice sur la plage. C'est dire s'il était indulgent !

Les mains fourrées dans les poches de son long et épais manteau noir, une écharpe autour du cou, Apophis délimitait mentalement le terrain d'un point à un autre. Il s'était relativement excentré de la serre -sait-on jamais- et s'était davantage rapproché, eh bien, côté côte... Oui, oui ! Lorsque l'on a une idée fixe dans la tête on ne l'a pas ailleurs : l'air marin quoi de plus vivifiant ? Ah ça ! Il en ferait pas des tapettes !! Là où ils étaient le jardin demeurait suffisamment ouvert... Peu de garnitures gazonneuses et autres caprices d'horticulteur, rien que l'herbe, la pierre et la pente légèrement escarpée donnant sur la mer... de loin. Un somptueux paysage et de quoi, certainement, en inspirer plus d'un ! Les vagues qui s'écrasent en fracas sur les rochers, plaisants non ?

Nul besoin de matériel, mais il avait spécifié aux enfants de venir avec des affaires bien chaudes ne craignant plus d'être abimées, déchiquetées, broyées, brûlées, que sais-je encore... et sur ce point-là il avait été catégorique. Autrement, c'était certain, il ne se gênerait pas pour en refuser quelques uns.
Apophis jeta un regard à sa montre-gousset et constata qu'il était neuf heures pile. Les élèves ne tarderaient pas et ainsi il pourrait pleinement commencer leur activité.
Ce fut sous forme d'ombres qu'il les aperçut. Ils arrivaient droit sur lui, peut-être ronchonnants, peut-être enthousiastes, qu'en savait-il ? Et s'en préoccupait-il seulement ?...

Une fois que ces charmants bambins furent à sa hauteur, le professeur qu'il était les accueillit avec un tout grand sourire des plus carnassiers et les contempla de haut jusqu'en bas. Son regard s'arrêta sur chacun d'entre eux juste avant qu'il ne prenne la parole :

"Bien. Bienvenue au tout premier cours pratique de maîtrise physique ! Je gage bien que vous devez avoir mille et une questions à me poser le concernant, cependant laissez-moi y faire la lumière avant toute chose".

Ils se râcla la gorge, s'encra dans le sol, reprit :

"Ce cours pratique se déroule en plein air dans le seul et unique but de tester vos résistances. Sans résistances, vous aurez beau être des dieux dans votre art, vous n'en resterez pas moins... -il leva un sourcil, les interrogeant- une grosse larve. Ce n'est pas tout de savoir maîtriser à la perfection, encore faut-il savoir réagir en toute circonstance et à toute situation ! Pour le moment, nous nous concentrons donc sur ce que vous pouvez endurer et jusqu'où vont vos limites... si limites il y a".

Son sourire biaiseux le quitta tout de go afin d'afficher une mine des plus sérieuses et des plus sombres -de cette rigueur qui inspire le silence et peut-être même crainte et rejet.

"Je vous l'ai dit, je compte faire de vous des tueurs. J'aspire à ce que vous soyez les meilleurs ! Et je m'attarderai ainsi sur chacun d'entre vous pour cela. Bien sûr, il faudra y mettre le temps nécessaire et tout ne viendra pas en une journée... mais vos efforts et sacrifices vaudront largement la peine après cela.
Si personne n'avait eu ni force, ni courage lors des deux dernières batailles, croyez bien que le Monde ne vivrait peut-être pas en paix à l'heure où je vous parle...
Songez donc plus que toute autre chose que vous marchez dans les pas de ces combattants, de ces proches, de ces parents. Et qu'un jour vous ferez mieux qu'eux...".

Il leur adressa un clin d'oeil. Il avait retrouvé le sourire... Il se râcla la gorge comme pour mieux clore son discours puis passa les mains derrière son dos. Au-dessus de leurs têtes le vent faisait rage, les frappant en rafales, soulevant leurs vêtements aussi bien que leurs cheveux. Bientôt peut-être il tairait leurs mots... grisante atmosphère !
Tout autour d'eux des pierres, comme un cimetière celtique abandonné, vestiges de temps plus anciens vraisemblablement.

"Ok, asseyez-vous par terre, lança-t-il, en tailleur, position du lotus ou de certains scribes Egyptiens...

Je vous demanderai de relâcher vos muscles, de vous détendre et de fermer les yeux. Penser à un endroit très agréable dans lequel vous aimeriez être à cet instant précis. Ne me le décrivez pas, imaginez-le dans votre tête et focalisez-vous sur lui.

Ce sera un premier pas vers le déclenchement de ce que je pourrais qualifier... d'explosion.

Allez !".

Et il s'assit en tailleur dans l'herbe mouillée... histoire qu'ils l'imitent tout de même.

"Fermez les yeux, détendez-vous, ayez cet endroit en image... Peu importe les réactions de vos voisins, surtout concentrez-vous dessus".

Et il ferma les yeux à son tour, s'efforçant de se mettre à l'aise tandis que l'eau de pluie lui rentrait dans la peau, dans les os, partout... Il suintait de gouttes, faisant "plik, plok" de son nez à son menton, roulant le long de sa gorge.
Une chance que personne ne soit légilimens dans le tas... Ces enfants n'auraient peut-être pas vraiment compris ni apprécié l'endroit dans lequel il se trouvait lui-même.
Raté ! Pas dans sa chambre avec une douzaine de filles !
Dans l'atmosphère humide et bouillante d'une salle d'interrogatoire...

Lorsque Keira s’était levée ce matin là, elle avait immédiatement sauté dans la salle de bain, tandis que ses trois camarades de chambrées se tournaient encore dans leurs draps en grommelant. Lorsqu’elle arriva dans la pièce d’eau, elle claqua la porte derrière elle sans oublier d’hurler (pour la forme) :

« PREM’S !!!!!!!!!!!! »

La journée commençait bien… Forcément, Keira avait la belle vie !!!! Elle était belle (si si il suffit d’y croire !), elle n’était pas intelligente mais elle avait un petit ami très intelligent (au moins pour deux !!!) donc ça compensait (comment ça que dalle ? u_U). La rouquine avait un groupe de musique qui tenait (presque) la route. Et puis elle était arrivée la première dans la salle de bain ce matin là. Que demander de plus ? Hein ? Franchement ???

Le mannequin se doucha rapidement et enfila l’uniforme de l’école. Ce qui était bien pour Keira, c’est qu’elle n’avait absolument pas de complexes. Aussi ne se sentait-elle jamais vraiment gênée par la longueur de la jupe (qui était quand même moins longue que celle qu’elle portait jadis à Poudlard ou Salem..). Une fois changée, elle laissa ses longs cheveux de feu tomber jusqu’au niveau de ses hanches et quitta la chambre pour prendre la direction du réfectoire. Elle but un thé simplement et, une fois parée, quitta l’école pour le parc…

Etrangement, leur professeur avait décidé de faire cours dehors, alors qu’il pleuvait des cordes… tant pis, elle se laverait les cheveux et prendrait une douche bien chaude en rentrant ! Keira n’était pas vraiment le genre de fille qui craignait la pluie (même si un bon vrai soleil étincelant haut dans le ciel restant vachement plus agréable, pour elle, elle ne grimaçait pas non plus quand les nuages faisaient des leurs…).

Aussi fit-elle fis du mauvais temps et quitta-t-elle la chaleur de l’école sans geindre. Elle fut rapidement rejointe par d’autres élèves moins heureux qu’elle (quelle bande de femmelettes par tous les saints !). Lorsqu’ils furent tous trempés (inévitable) et rassemblés devant leur enseignant (alias le grand directeur Apopo), ce dernier les mit sur la voie (comme un maître Djedi !).

Keira l’écoutait avec un mélange de fascination et d’étonnement… Erf, résistance… Elle n’était pas spécialement faible (elle avait presque frôlé l’overdose et s’en portait plutôt bien malgré tout) mais bon… Keira n’était pas la force incarnée pour autant !!! Sa seule force devait résider dans sa volonté à toute épreuve… Jamais elle n’avait abandonné si elle avait une idée bien précise en tête…

Le discours de l’enseignant était trop pédant aux yeux de la rousse. Jamais elle n’avait été douée pour la magie (elle était d’ailleurs un danger ambulant, baguette à la main) alors son histoire de dons et tout le tintouin, elle avait de sérieux doutes sur la possible efficacité de la chose ! ceci étant, Keira n’était pas une fille contrariante, aussi suivit-elle les instructions de son enseignant, prenant place par terre sans râler (oui, la rouquine n’était pas non plus du genre à s’inquiéter pour son uniforme).

Elle ferma les yeux, comme le lui demanda Apophis et laissa son esprit aller… Evidemment, Keira n’avait jamais une seule idée en tête, l’esprit vif, digne de son hyperactivité, elle imaginait des dizaines de lieus différents en moins d’une minute. Etant habituée aux aléas de son esprit, elle ne s’en formalisa pas. Après tout, elle était comme ça et elle n’était pas ici pour changer sa nature même !

La rousse se vit d’abord avec Enry. Le lieu n’avait pas d’importance, c’était la personne qui faisait l’endroit idéal. Ils étaient ensemble… Tous les deux. Peu après, elle se vit en compagnie d’Eve, riant avec joie… Puis avec les membres de son groupe, chantant avec enthousiasme, pleine de vie, comme à son habitude. Elle se vit aussi chez Lexy, en Suède. Puis sur un podium, défilant à la perfection… Oui, tous ces endroits, elle les aimait. Elle se vit enfin dans sa chambre à Taliesin, riant avec ses trois ‘colocataires’. C’était bon, Keira était concentrée.

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ZONKO