C'est ton chat ?

Il devait être cinq ou six heures, tout au plus. Ariane revenait de la bibliothèque. Elle avait dû consulter un certain ouvrage pour l’aider dans un devoir, mais finalement, quand, en se frayant un chemin vers la sortie, elle avait trouvé son bonheur en tombant sur le rayon d'Histoire de la Magie. Et finalement, vu qu'elle n'avait rien d'autre à faire de son dimanche après-midi, elle avait décidé d'y passer le reste de la journée. Finalement, malgré ses couloirs trop bruyants et tout le monde qui grouillait partout, Poudlard n’était pas si terrible quand on trouvait un endroit calme. Et c’était mieux que le Manoir. Ici, elle sentait qu’elle pouvait jouir d’une délicieuse liberté. Elle faisait ce qui lui plaisait, quand elle voulait, elle avait la chance d’apprendre des tas de trucs merveilleux, et surtout, surtout, Ariane n’avait pas cette impression permanente de surveillance. Les seules choses qu’elle craignait vraiment étaient les travaux de groupes ou en binômes, où elle redoutait sans cesse de devoir donner son avis, les cours de vols, parce que là on ne pouvait rien écrire, rien préparer, rien étudier, puis elle avait peur de ce que diraient les autres si elle faisait un faux mouvement qui entrainerait sa chute. Pour l’instant, elle n’avait heureusement pas encore trop souvent eu à approcher ses camarades. Mais il y avait des jours ou elle se disait, en voyant les autres enfants si heureux d’être ensembles, qu’après tout, elle n’était plus chez Yolanda et qu’elle avait éventuellement le droit de tenter des sympathies. Seulement, le plus souvent, aussitôt concrétisée, cette idée était très vite balayée. Elle ne pouvait pas. Elle ne pourrait jamais.

La petite avait emporté avec elle un peu moins qu’une demi-douzaine de grimoires, parmi les plus intéressants qu’elle avait pu trouver – la sélection avait été dure… La plupart d’entre eux portaient sur l’Histoire de la Magie, un sujet qui la passionnait, contrairement à beaucoup d’autres. C’était vraiment ce qu’elle préférait… avec la métamorphose, et les sortilèges, aussi. En fait, les matières qu’elle aimait le plus, c’étaient surtout celles ou on pratiquait la magie…

*Pour une fois, je suis arrivée jusque la tour de Serdaigle sans me perdre ! Finalement, je pourrais peut-être finir un jour par me retrouver dans ce château.*

Perdue dans ses pensées, elle remarqua avec un faible sourire de soulagement en traversant la salle commune que celle-ci était déserte. La petite aiglonne espérait que le dortoir le serait également. Elle n’aimait pas trop quand les quatre autres occupantes étaient là ; elles n’arrêtaient pas de jacasser sur toutes sortes de sujets, ce qui la gênait quelque peut. Soudain, elle se rendit compte de l’autre avantage qu’offrait le vide de la salle commune. Elle fouilla dans son sac, sortit le parchemin qu’elle avait froissé en boule, presque déchiré, et fit ce qui la démangeait depuis hier soir, depuis qu’elle avait reçu la lettre, cette lettre signée Yolanda Yeabow. Elle la jeta au feu et émit un sourire de satisfaction.



Citation :

Ariana,
J e tiens d’abord aa te féliciter pour ton admission aa Serdaigle. En effet, c’est une maison correcte, je préfère te savoir là-bas qu’aa Gryffondor ou Poufsouffle, mais tu…


La suite ? Le même genre de bêtises, étalées sur trente centimètres, et en plus, elle écrivait serré. Ariane pénétra dans le dortoir, une grimace méprisante sur le visage. Elle n’avait jamais pu vraiment supporter Yolanda, mais la crainte qu’elle nourrissait envers elle l’empêchait de vraiment le montrer. Elle s’installa sur son lit confortable en savourant d’avance le moment délicieux qu’elle allait passer avec ce livre merveilleux qu’elle avait commencé aa la bibliothèque, lorsque chat tout blanc lui sauta dessus. Ariane rit et se tourna vers l’unique élève présente dans le dortoir.

- C’est le tien ? Comment il s’appelle ?

[600 mots]
[626 mots]

VAMPIRE

Shamee venait de sortir des cours et se dirigea aussitôt vers son dortoir. La fillette savait qu’à cette heure de la journée, il n’y aurait encore personne dans le dortoir et qu’elle pourrait y lire tranquillement tous les livres qu’elle avait empruntés à la bibliothèque. La fillette n’avait pas envie de voir du monde ce soir-là, elle était trop fatiguée. En plus, elle avait l’impression que l’œil de son père suivait tout le temps ses pas, même si elle n’avait pas vu Jenson Samuelson de la journée. Elle se savait nerveuse et c’était la raison pour laquelle elle avait besoin de ce moment de solitude dans un endroit où aucun homme ni aucun Serpentard ne pourrait la suivre. Même une femme parfaite avait parfois besoin de décompresser et c’était le besoin que la fillette ressentait en cet instant précis. Elle avait vraiment besoin et envie de tranquillité d’esprit et elle monta donc, à peine arrivée dans la Salle Commune, dans son dortoir où elle se mit sur son lit avec le désir de n’en plus bouger jusqu’au dîner.

Mais Neige ne semblait pas du même avis que la fillette. Le petit chat venait de rentrer de sa journée dans le parc et, comme tous les soirs, il lui demandait de l’attention. Shamee le regarda avec douceur. Le chat était le seul cadeau qu’elle ait jamais reçu de son père et ellle était vraiment heureuse que celui-ci ait accepté qu’elle ait un animal. Neige était un compagnon exceptionnel et il était tellement doux en plus que Shamee ne pouvait s’empêcher de lui faire plein de câlins.

« Ben qu’est-ce qu’il y a ? Je t’ai manqué, c’est ça ? Ou tu n’as pas trouvé à manger dehors, peut-être ? Oui, tu dois avoir faim. Je vais te donner des croquettes. »

Le chaton miaula de façon larmoyante et Shamee fut persuadée que le chaton lui jouait la comédie pour qu’elle le serve plus vite. Elle eut un sourire indulgent et sortit la gamelle du chat qu’elle remplit de croquettes pendant que le chat, qui sentait toutes ces bonnes odeurs, miaulait à ses pieds. Elle sourit à nouveau sans chercher à calmer son animal. Il pouvait bien être un peu capricieux, ce n’était pas si grave. Et puis, elle adorait ce chat qui était rapidement devenu son ami et qui était si adorable. Shamee adorait ce petit bout de peluche blanche, ce pourquoi elle l’avait d’ailleurs appelé Neige.

[i]Shamee se remit sur le lit et se mit enfin à bouquiner pendant que son animal se sustentait. Shamee souriait en pensant que Neige ne manquait de rien et qu’il était bien nourri. Elle n’aurait pas aimé que son chat se sente délaissé par elle. Elle-même n’aimait pas être délaissée. Pendant que le chat se nourrissait, une fillette entra dans le dortoir. Shamee prit note de sa présence, mais ne chercha pas à savoir qui elle était. Elle n’avait pas encore vraiment noué connaissance avec les filles de son dortoir et elle était bien à lire. Sa camarade ne parut pas plus tenir de la présence de Shamee que Shamee ne tenait compte de la sienne. Elle s’installa sur son propre lit, apparemment dans le but de faire exactement la même chose que Shamee. Mais neige ne sembla pas d’accord et décida de sauter sur le lit, visiblement pour rejoindre sa maîtresse et jouer après ce repas frugal. Mais il se trompa de lit et rejoignit l’autre Serdaigle qui occupait le dortoir. Celle-ci s’adressa alors à Shamee, non pour se fâcher mais en riant, ce qui soulagea la jeune Serdaigle qui ne voulait pas que son chat ennuie ses camarades.

« Oui, je suis désolée. J’espère qu’il ne t’a pas trop embêtée. »

[619]

VAMPIRE

Shamee sourit à Ariane quand celle-ci lui dit que, même si son chat l’avait embêtée, ce ne serait pas la faute de Shamee. D’ailleurs, ça ne l’avait apparemment pas du tout ennuyé que le chat lui saute dessus. Il était vrai que Neige était adorable et ne sortait jamais les griffes. Il l’avait fait une ou deux fois, mais Shamee l’avait grondée en lui faisant comprendre que ce n’était pas bien donc il ne le faisait plus. Ariane complimenta également le petit chat sur le nom que Shamee lui avait donné, et qui lui était tout particulièrement adapté puisque celui-ci était tout blanc comme la neige. Shamee fit donc un grand sourire à Ariane après qu’elle lui ait dit ça.

« Merci pour ce compliment, tu es gentille. »

Ariane se mit à caresser le chat qui ronronnait tendrement. Shamee ne put s’empêcher de sourire tendrement en voyant son chaton si heureux qu’on le cajole. Elle ignorait si les cajolassions d’Ariane étaient si agréables que ça, mais elles les étaient en tout cas pour le chat. Ariane semblait se faire du souci quant à la brutalité de son chat, s’interrogeant sur le fait qu’il puisse griffer ou mordre. Shamee était contente de pouvoir dire sans mentir que son chat était bien élevé et qu’il ne mordait personne ni ne blessait quiconque, surtout que c’était elle qui le lui avait appris. Elle sourit donc à Ariane avant de répondre à sa question en toute honnêteté.

« Ne t’inquiète pas ! Il ne mord ni ne griffe jamais. Je le lui ai appris, donc ne t’en fais pas. »

Ariane n’avait qu’un hibou, mais pas de chat. Il était évident que la jeune fille ne pouvait le câliner ou le cajoler comme un jeune chat. A cet instant, Shamee qui n’avait pas assez de chance dans sa vie pour ne pas compatir aux malheurs des autres filles de son âge, décida de prêter son chat à Ariane et de le laisser le câliner chaque fois qu’elle le voudrait.

« Mes parents me l’ont acheté quand je suis venue à Poudlard. Tu peux jouer avec lui tant que tu veux, tu sais ! Il sera aussi ton ami, tu verras ! »

Quand les joues d’Ariane devinrent extrêmement colorées, Shamee sourit doucement car elle comprenait parfaitement ce que devait ressentir Ariane à cet instant. En effet, Shamee n’avait jamais l’habitude d’être complimentée. En fait, elle ne l’était jamais. Même sa mère, qui se montrait plus aimable avec elle que son père, ne la complimentait jamais pour ne pas l’habituer à apprécier la façon dont elle faisait les choses au risque d’être malheureuse si son père la repoussait. Ariane semblait aussi dénuée de considération et Shamee savait qu’elle apprécierait à sa juste valeur ce doux compliment.

Ariane semblait gênée que Shamee ait pu croire qu’elle pensait du mal de son chat. Elle tenta de justifier son opinion par le fait qu’elle n’avait jamais eu de chat, mais Shamee n’en voulait absolument pas à Ariane d’avoir eu peur qu’un chat inconnu la griffe. C’était tout à fait normal de se méfier et de ne pas vouloir risquer de se faire griffer. Mais Ariane semblait effarouchée pour un rien et Shamee pouvait parfaitement en comprendre la raison puisqu’elle-même se sentait craintive très souvent. Comme le disait Ariane, elle avait eu beaucoup de chance d’avoir obtenu ce chat, et c’était également normal qu’elle laisse sa nouvelle amie jouer avec.

« Regarde ! Il t’adore déjà ! »