Une tâche ? Sacrilège ! [PV]

Aujourd’hui c’était viré shopping. Il en fallait bien, surtout lorsqu’on bosse dans la mode et… qu’on n'a plus de rouge à lèvre ! Non qu’elle en abuse, Megan portait des couleurs discrètes, elle n’aimait pas spécialement qu’on la remarque lorsqu’elle marchait dans la rue, sauf si c’était pour une raison particulière évidemment, comme un rendez-vous ou quelque chose de ce style… Bref, en tout cas, aussi discret soit-il, le maquillage revêtait une certaine importance aux yeux de Meg’ qui s’était donc rendu à Londres durant son week-end de repos pour faire le plein, dire bonjour à papa/maman et aussi voir Christian qui devait lui aussi aller à Londres pour rencontrer un éditeur. Croyez le ou non, quand on n’a pas besoin de gagner de l’argent pour vivre, les portes s’ouvrent bien plus facilement. Même si Megan n’avait jamais douté du talent de Christian, là n’était pas la question, elle pensait seulement que sa famille aidait un peu tout de même… surtout maintenant que les jumeaux étaient un tout petit peu plus grand et qu’il ne ressentait plus le besoin de se la jouer papa ours qui reste au fond de sa caverne (parce qu’on ne sait jamais ce qui pourrait arriver, hein !).

Cependant, Christian avait tout de même été obligé de laisser très tôt Megan. Aucune importance puisque son grand frère devait la rejoindre plus tard. En attendant, elle se rendit au chaudron baveur pour boire une bonne bièraubeurre. Là, elle s’installa. Il y avait beaucoup de monde et elle fut bien obligée de s’installer à une table déjà occupée. Megan était plutôt timide dans son genre, aussi osa-t-elle à peine lever le nez pour voir à côté de qui elle s’était mise. Elle savait juste que c’était un homme, à cause de la stature, et c’était tout.

Pour regarder autre chose que son verre, elle sortit son miroir de poche et s’observa rapidement, vérifiant que ses cheveux étaient toujours correctement attachés et que le mascara qui faisait ressortir ses yeux vairons n’était pas parti. Satisfaite de cet examen, elle fut rassurée, mais pas pour longtemps puisque quelqu’un derrière elle la bouscula, lui faisant renverser son verre sur sa robe… blanche ! A col roulé ! Une de ses préférées pour les sorties shopping ! C’était un modèle que Myrielle avait fait exprès pour elle parce que Meg’ adorait le blanc ou les couleurs pastels, il lui arrivait de mettre du rouge et/ou du noir, mais rarement, elle trouvait que d’une manière générale, la vie était trop grise pour l’imiter et qu’il fallait, au contraire, la rehausser avec un peu de couleur et de pureté. C’était peut-être utopiste, mais c’était son style, et au demeurant, Myrielle s’habillait suffisamment sombre pour elles deux à la boutique.

« Mince ! Rah !!! » Pas de gros mots. Megan n’en disait presque jamais. Et même si elle était triste d’avoir salie sa robe, ce n’était pas si grave, au pire, elle en referait une autre si la tâche ne partait pas. Se relevant sans même faire remarquer au maladroit personnage qu’il avait fait une belle bourde, elle évalua les dégâts d’une manière professionnelle. S’ils n’avaient pas perdu la magie, un coup de baguette et elle n’aurait plus eu de soucis à se faire. Le truc le plus gênant dans tout ça étant que ses parents vivaient loin et qu’elle ne se voyait pas prendre le métro avec une robe tâchée.

C’est alors qu’elle quitta son observation d’elle-même pour lever les yeux vers son voisin (il n’est jamais trop tard pour bien faire) et qu’elle se rendit compte qu’il avait été tâché aussi. « Oh mon dieu, je suis désolée ! » Le pire c’était qu’il lui disait quelque chose, comme beaucoup de sorcier d’à peu près son âge d’ailleurs, et lorsqu’elle se fut remise d’avoir indirectement abimé des vêtements qui n’étaient pas à elle (sacrilège !), elle se rednit compte qu’en fait, si elle semblait le connaître, c’est parce que effectivement, elle le connaissait pour de bon. Il était plus âgé qu’elle, mais il avait été dans sa maison, elle s’en souvenait maintenant. Elle se mordit la lèvre inférieure d’un air gêné, se sentant comme la dernière des godiches… pour finalement reprendre la parole, puisqu’il le fallait bien. « Tu… tu es Oscar n’est-ce pas ? Je m’appelle Megan. On était ensemble à l’école. Et… hum… pardon pour… ça. Je me suis seulement occupée de ma robe et… » Et comme elle ne trouva rien à ajouter, elle soupira d’un air contrit, baissa les yeux et se dit que finalement un chignon ce n’était pas terrible lorsqu’on se mettait à rougir comme une écolière.

Oscar avait demandé son week-end il avait un concert dans un pub de Godric's Hollow et même s'il aurait très bien pu faire sa journée de travail à la gamme d'or et être tout de même à l'heure là bas il aimait bien prendre un peu de temps pour avant les concert aussi petits fussent-ils. Monter sur scène restait un certain privilège qu'il n'avait pas la chance d'expérimenter chaque jour. Il n'avait pas grand chose a préparer qui plus est, sa playlist était toujours plus ou moins la même, sa guitare était toujours accordée puisqu'il en jouait tout les jours et il n'avait pas eu d'extinction de voix depuis l'hiver dernier, qu'il avait soigné à coup de grog préparé par Hadès, des grogs un peu chargés d'ailleurs...
En parlant du loup c'était avec lui qu'il avait d'ailleurs rendez vous cette après midi là, Oscar avait tenu à ce que son meilleur ami vienne avec lui parce qu'il en avait marre de se retrouver a boire ses pintes gratuites seul à la fin de ses concert. Le jeune homme avait accepté et ils s'était donné rendez-vous au chaudron baveur. Ils n'avaient pas l'habitude de se retrouver ici mais Oscar n'avait pas de cheminé et Hadès pas de poudre de cheminette et ni l'un ni l'autre ne pouvait plus se servir de la magie. Ils avaient décidé que le bus serait serait le moyen de transport le plus pratique pour se rendre à Godric.
Comme d'habitude Hadès était en retard mais Oscar ne l'avait pas remarqué car son attention avait été détournée par l'arrivée d'une de ses anciennes camarades de Poufsouffle qui s'était assise à côté de lui sans toute fois le reconnaître ou même lui prêter un peu attention. Oscar était plus ou moins sûr de l'avoir reconnue elle était plus jeune que lui de l'année de Ernie Macmillan et Susan Bones, Megan Jones c'était son nom. Il l'avait remarqué lorsqu'elle était à Poudlard mais le contraire aurait été étonnant car Oscar n'était pas très populaire et avait porté pendant la majorité de sa scolarité un appareil dentaire.
Oscar adorait regarder les filles, surtout quand elles étaient jolies, et Megan portait très bien cette robe blanche. Quant à lui ,Oscar n'était pas sur son 31 et il n'avait pas non plus de costume spécial scène, il portait un tee shirt bordeaux foncé et un jean slim gris avec des chaussures de ville pour faire un peu classe et qu'il portait une fois tout les 36 du mois. Il avait envie d'une cigarette mais il aurait été mal venu d'imposer sa fumée à Megan qui été à présent entrain de se regarder dans un miroir de poche, Oscar songea qu'elle devait attendre quelqu'un, un garçon probablement et il envisagea de se lever pour lui laisser la table et donc un peu d'intimité. C'est alors que quelqu'un la bouscula et la fit renverser de la bièreaubeurre un peu partout. Oscar n'évita pas l'inondation et parvint de justesse à sauver son étui et la guitare qui était dedans de la noyade.
Il allait rouspéter pour la forme mais son ancienne camarade le fit pour lui, cela le fit plutôt sourire que dans une situation tel la jeune fille n'employa pas de gros mot.
« C'est rien t'inquiètes » Fit il lorsqu'elle s'excusa à grand renfort de mon Dieu, qu'Oscar connaissait vaguement mais qu'il ne pensait pas utile de convoquer pour un verre renversé. Enfin c'est sûr que sans la magie la moindre petite contrariété pouvait se transformer en drame. Mais bon il était juste mouillé après tout, par contre il ne savait pas trop si la bierreaubeurre tachait mais il espérait que non pour la jeune fille sur qui l'éclaboussure était bien voyante. Il sorti un mouchoir en tissu propre de son étui à guitare et le tendit à la jeune fille :
« Tiens, je ne sais pas si ça va t'être d'une grande aide. »
Elle se mordit la lèvre en le reconnaissant enfin, ça la rendait vraiment craquante, surtout qu'en fin de compte il n'était pas aussi anonyme qu'il le croyait puisqu'elle connaissait son prénom. Il lui sourit à la fois amusé et un peu surpris.
« Oui c'est ça, Oscar. Je sais qui tu es, ne t'en fait pas pour moi, occupe toi de ta tenue elle est sûrement plus fragile que mon vieux tee shirt. »
Il lui sourit à nouveau, elle avait l'air affreusement gênée mais s'il elle le connaissait elle aurait du savoir qu'il ne se formalisait pas pour si peu.

Megan se souvenait de tout le monde à Poudlard, en effet, elle avait adoré cette époque (même si elle n'avait pas toujours été aussi à l'aise avec elle-même qu'aujourd'hui), et puis, ils en avaient vu de durs, alors ils se serraient les coudes. Pour être honnête, avec les années, elle avait quand même oublié quelques personnes, dans les plus jeunes qu'elle de plusieurs années, et qui n'étaient pas dans sa maison, mais son voisin de ce jour ne répondait à rien de cela, donc elle se souvenait de lui, enfin, à peu près, puisqu'ils ne se parlaient pas à l'époque. Megan était plutôt du genre timide du temps de l'école, et sa réaction prouvait qu'elle n'avait pas tellement changé. Elle était juste encore plus coquette qu'alors... parce que oui, c'était possible. Les vêtements étaient sacrés pour la blondinette, parce qu'il y avait toujours quelqu'un derrière qui s'était donné du mal pour le fabriquer. Moins que dans la boutique où elle bossait, certes, puisque aux Milles Symphonies, on fabriquait tout à la main (ou à la baguette, quand il y avait de la magie), mais tout de même, la chaîne du vêtement était composée de beaucoup de personnes, alors il ne fallait pas abîmer leur travail. Et en ce qui concernait sa robe, elle espérait bien pouvoir rattraper les dégâts, parce que c'était tout de même un cadeau de sa patronne.

« Merci. » Elle prit donc le mouchoir qu'Oscar lui tendait et tenta d'enlever le plus gros de la tâche... Sans grand espoir. Il faudrait qu'elle prenne du produit chez elle, enfin, chez ses parents plutôt, et qu'elle se fasse un tour de lessive à la main.

« Ah bon ? » S'exclama-t-elle en relevant la tête peut-être un peu trop brusquement pour être honnête, les yeux bien ronds de surprise. Megan avait toujours eu l'impression qu'à Poudlard, elle avait été transparente. Cela ne l'avait pas dérangé, pas tout le temps, sauf lorsqu'il y avait des bals. Enfin, en tout cas, elle pensait que si elle se souvenait des gens, le contraire n'était pas vrai.

« Enfin, je veux dire, c'est étonnant que tu te souviennes de moi. Mais tu me diras, après tout, je me souviens bien de toi, enfin... désolé. Je me pose parfois beaucoup de questions pour des trucs pas important, ma patronne me le dit souvent. » Même si chez son frère Nicolas ce trait de caractère était un peu forcé, le fait était que chez les Jones, on parlait beaucoup, y compris pour ne rien dire. Meg' c'était pour gérer son stress et sa timidité (Nicolas pour faire illusion et Roman parce qu'il avait toujours un truc à dire), et encore, là, elle se contenait.

« Je ne crois pas que je vais parvenir à la ravoir. » Voilà qui la contrarié et un pli sur son front apparut pour appuyer cette réalité. Au moment de cette rencontre, la magie n'était pas encore revenue, et Megan le regrettait plus que d'ordinaire pour ce qui était de l'entretien de ses affaires. « Mais je reste désolée pour ton tee-shirt, ma robe n'est pas si fragile, et puis, lorsqu'on porte quelque chose, on préfère qu'il reste propre, tu ne crois pas ? Ou alors, c'est juste à cause de mon métier que je... oh, mais je parle trop, et je te retiens peut-être ! En fait, j'attendais qu'il soit l'heure de retrouver mon frère aîné. » Et ? Et il n'y avait pas de conclusion à cette phrase, du coup, elle se rassit, un peu désorientée. Elle ne sortait plus beaucoup depuis sa rupture avec Simon. Toute sa vie tournait autour de son travail et de sa famille. Elle n'avait jamais été douée pour nouer une conversation cela dit, mais il lui semblait que là, c'était encore pire. Heureusement, Oscar avait l'air gentil. Si elle était tombée sur un serpentard (ex serpentard du moins), peut-être bien qu'elle se serait mise à pleurer. Comme ce n'était pas le cas, elle se sentait juste gourde, c'était déjà beaucoup.