A un cheveux près [PV]

Depuis quelques temps, Zane pensait beaucoup à sa camarade de Sterne – et de maison – Samara. Il la trouvait mignonne, et sans même y prendre garde, il avait été pris dans les filets d'un premier amour. Mais à 13 ans, on est encore très maladroit, et il ne savait pas comment le montrer à son amie. Il en avait bien parler à Pandore, mais ce n'est pas pareil d'en parler à quelqu'un qui n'est pas concernée, que dans parler à la fille en question. Du coup, Zane était globalement bien embêté, parce que maintenant, à chaque fois qu'il se retrouvait en présence de la jeune jaune et noire, il se mettait à bégayer, ou à faire tomber quelque chose, et ça c'était quand il ne se cassait pas lui-même la figure. Zane n'était clairement pas un Dom Juan. Pourtant, il n'était pas vilain. Sans aller jusqu'à dire qu'il était un canon, il avait une bouille mignonne, et son air dégingandé n'était que le fruit de l'adolescence, tout en lui laissait deviner que cela passerait avec l'âge. Soit, les adolescents vivent uniquement dans le présent, mais fort justement, tous leurs camarades étaient affligés des mêmes tares. Le problème c'est que Zane doutait beaucoup de lui, il se trouvait chaque jour de nouveaux défauts. Cependant, il avait retrouvé toute sa joie de vivre, et en dehors du fait qu'en présence de Samara il se sente complètement gourde, il se levait chaque matin la joie au coeuret une chanson sur les lèvres.

« Par Lorelei ! Mais quelle tête aujourd'hui ! » Ce matin là, il se leva et se retrouva devant son miroir (enfin, pas le sien, mais celui de la salle de bain !), et il vit avec effroi qu'il avait vraiment une tignasse affreuse. Le pire c'est qu'il eut beau se laver la tête en même temps qu'il prit sa douche, même l'eau ne parvint pas à discipliner les mèches rebelles... et même si Zane n'était pas le plus coquets des garçons, il en prit ombrage. Malheureusement, même s'il avait sauté le petit déjeuner dans une ultime tentative de ne pas se ridiculiser devant tout le monde (y compris Sam'), il fut bien obligé de se rendre en cours. Il y allait d'un bon pas (une fuite vers l'avant, en quelque sorte) et il avait mis un bonnet, mais il croisa un serpentard qui le lui enleva de force... et comble du comble, juste après, il tomba sur Samara. D'un geste plus vif et violent que d'ordinaire, il reprit son bonnet des mains du Serpentard, le gratifiant d'un coup d'oeil mauvais. « Rends moi ça ! » et il se dirigea vers le bout du couloir... avant de se dire que passer à côté de Sam( sans la saluer, même s'il avait l'air d'un épouvantail, ce n'était pas gentil. Il stoppa donc son chemin arrivé à la hauteur de la jeune fille. « Salut Sam', ça va ? » Quatre mots, c'était déjà un beau record, surtout sans bégayer. « Je... J'ai l'air ridicule hein... ? Problème de hum... cheveux. » Pourquoi fallait-il qu'il tombe sur la seule personne qui ne devait surtout pas le voir complètement ébouriffé ? Foi de Fabeck, il allait vraiment finir par se couper les cheveux, que sa mère soit d'accord ou non !

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COMPTE
CLASSES

Cela faisait un certain temps, même si Samara ne savait pas quand exactement cela avait commencé, que la blondinette, préfète des jaunes et noirs désormais, craquait plus que légèrement sur un de ses camarades. C'était un sentiment, une sensation assez étrange que d'être amoureux de quelqu'un, amour, sentiment inconnu de la deuxième année, qu'elle avait eu du mal à identifier. C'était plutôt normal, elle était encore très jeune et elle ne se souciait même pas encore des garçons et elle aurait bien aimé que ce soit aussi simple lorsqu'elle était avec Zane. Seulement, ce n'était pas le cas, et de loin. Elle se sentait très stupide quand elle était le garçon et la maladresse de ce dernier l'empêchait de se conduire elle même bizarrement. Elle était cependant trop jeune et trop naïve pour se poser des questions sur la conduite de son camarade lorsqu'il était avec elle. La jaune et noire se disait que c'était tout-à-fait normal et ne pensait pas un seul instant que ses sentiments étaient réciproques.

Ce matin là, elle s'était levé tôt et en avait profité pour dessiner un petit peu, assise sur le bord de la fenêtre de son dortoir. Sam avait ensuite revêtu son uniforme qu'elle avait agrémenté de collants blancs assez chaud et avait bien évidemment accroché son insigne de préfète sur sa poitrine. ~~Elle en jetait comme ça dans les couloirs.~~ Ses cheveux étaient lâchés et tombaient en de parfaites boucles en dessous de ses épaules. Après s'être préparé et avoir mangé son petit déjeuner dans la Grande Salle, ~~et avoir harcelé ses camarades pour savoir pourquoi Zane n'était pas, lui aussi, en train de déjeuner~~ la blondinette parcourut les couloirs d'un pas léger et tomba sur celui qui n'avait pas quitté ses pensées et ses lèvres s'ornèrent d'un sourire timide. « Bonjour. » Son sourire s'agrandit et une légère lueur inquiète vint habiller son regard. « Ça va et toi ? J'ai vu que tu n'étais pas là ce matin, à notre table, tu es malade ? »

La blondinette repéra ensuite ce que Zane qualifiait de 'cheveux ridicules'. Personnellement, elle ne les trouvait pas que les cheveux de son ami étaient ridicules, mais alors pas du tout, Sam trouvait même que les mèches rebelles lui allait bien et elle le trouvai très mignon comme ça. Sa bouche se mit à parler avant même que la jaune et noire ne puisse retenir ses paroles : « Tu n'as pas du tout l'air ridicule. Moi je te trouves très mignon... » Samara se mordit les lèvres avant de dire quelque chose qu'elle regretterait. En plus, son visage était devenu tellement écarlate qu'on devait le voir depuis Mars et sa seule envie était de s'enfuir en courant. Elle en avait marre de se ridiculiser ainsi mais elle ne savait pas quoi faire, quoi dire. Elle se trouvait vraiment nulle et elle espérait que Zane ne remarque pas son stupide malaise qui n'avait pas lieu d'être. Ah mais pourquoi n'était-elle pas un peu plus comme sa cousine ? Avoir un petit peu confiance en soi n'était pas un défaut seulement elle n'arrivait pas à se convaincre, à se dire qu'elle avait peu être une chance et qu'elle n'avait pas à stresser comme elle le faisait. Cependant, comme beaucoup d'autres choses, c'était beaucoup plus facile à dire qu'à faire.

Zane maudissait intérieurement l'héritage capillaire de sa famille qui faisait qu'il avait vraiment une tignasse épaisse et indiscipliné. Pour un futur majordome, avoir des épis qui partaient dans tous les sens, franchement c'était la honte ! Il fallait toujours bien présenter quand on représentait un clan comme celui des Maiden non ? Mais bon, pour être honnête avec nos lecteurs, il faut le dire, dans l'instant T, ce n'était pas l'honneur du clan qui importait à Zane mais juste l'avis que Samara allait avoir de sa sale tête. En plus il avait fallu qu'on lui enlève son bonnet de force, la friction de la laine rendant en plus du reste ses cheveux électriques ! Pauvre de lui ! Intérieurement, il se sentait très énervé, comme l'année dernière en un sens, pour des raisons bien différentes. L'an passé ce qui le tracassait était très grave, ça le mettait sur les nerfs tout le temps, et cet énervement perpétuel était un sentiment fort désagréable pour notre pauvre jeune homme. A côté de ça, l'énervement ressenti était un peu différent, déjà il était ponctuel, et surtout il était moins désagréable, Zane en éprouvait même une certaine chaleur (qui, il l'espérait, ne montait pas trop jusqu'à ses joues) parce que c'était juste la peur de mal faire qui motivait son agacement. Il aurait tellement voulu paraître plus « cool » aux yeux de la jolie préfète ! Mais il n'était que lui... Et c'était vraiment pas chouette d'après lui. Parce que Zane n'avait aucune qualité clinquante. Il savait travailler le bois mais il n'était pas un grand sportif, il savait aussi très bien faire le ménage et la cuisine mais ça le féminisait auprès de tous ces jeunes qui n'avaient aucune éducation et qui ignoraient même jusqu'au sens du mot majordome. Cela ne le blessait pas, il était fier de ce qu'il était, mais de temps en temps, il aurait aimé être quelqu'un d'autre. Un mec plus cool, plus fun, plus séduisant... bref, un autre que Zane Fabeck ici présent, mal coiffé, devant la dame de ses pensées.

« Heu non. Pas malade. Je... » Allez Zane, tu peux le faire ! Un sujet, un verbe, et un complément ! Et avec tout ça, tu auras enfin une vrai phrase !!!! ~~Comment ça l'auteur se moque du personnage, même pas vrai d'abord!~~ « Je... enfin... tu vois, j'ai mis pas mal de temps à me préparer. » Une vraie donzelle, si, si.

C'est alors que Samara (pour le rassurer, il ne pouvait y avoir d'autre explication possible) lui affirma qu'il était mignon. Ce compliment aurait sonné comme anodin dans la bouche de n'importe qui d'autre, mais entre les lèvres roses de sa jeune amie, c'était autre chose... cela prenait un sens nouveau, un sens qui rimait avec espérance, et qui, du coup, le fit rougir jusqu'au oreilles. Il chercha quelque chose de spirituel à dire et c'est là que l'écho d'une conversation entre sa maîtresse et le duc consort lui revint à l'esprit. Il répondit donc sur le même modèle. « Merci... mais je ne le suis pas autant que toi. » Par chance, il avait vécu ces cinq dernières années avec deux amoureux transi qui, à défaut d'être de grands romantiques, avaient le sens de la réparti. Cela lui permettait aussi, ainsi, de glisser un compliment de manière presque subtile. La situation restait gênante, mais il avait la sensation (rare) d'avoir un peu progresser dans sa conquête de Sam' (parce qu'il ignore encore qu'elle est déjà conquise).

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COMPTE
CAVALIER

Samara se considérait simplement comme quelqu'un de très banale et ça lui allait parfaitement. Elle était ce qu’elle était, elle en était fière, et elle ne voulait pas forcément à changer. Si elle devait changer, elle changerait mais elle n'avait que douze ans, elle avait le temps de changer. Seulement, en ce moment même, elle détestait sa banalité. Elle n'avait rien qui la distinguait des autres filles et elle ne savait pas comment faire pour réussir à avouer ses sentiments à Zane. Elle avait beau de ne pas être timide du tout, lorsqu'elle était devant Zane, elle perdait complètement ses moyens. Elle savait que c'était complètement stupide mais elle ne pouvait s'empêcher de stresser et résultat, elle délirait, bégayait, disait n'importe quoi, bref elle se rendait ridicule et plus elle se rendait ridicule, plus elle stressait et c'était un cercle vicieux qui ne cessait jamais. Heureusement, ce jour là, elle était moins stressée, plus confiante, enfin plus que d'habitude en tout cas. Et puis si elle avait rencontré par hasard son ami, elle devait en profiter pour lui avouer ce qu'elle ressentait même si ce ne serait pas facile.

Quand Samara croisa Zane, elle se rendait en cours d'histoire de la magie qu'elle avait ce jour là juste après le petit déjeuner. Elle était tellement surprise de le voir là dans ce couloir, elle redoutait de le croiser puisque elle se conduisait toujours de manière si nulle qu'au final, elle regrettait de l'avoir croiser, qu'elle n'était pas aussi stressée qu'à l'ordinaire et puis le fait de ne pas avoir vu son ami au déjeuner avait remplacé son stress par de l'inquiétude et la première phrase qui sortit de sa bouche était pour prendre de ses nouvelles. Elle ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas été là en compagnie de tous ses amis, elle voulait absolument savoir et sa réponse la surprit légèrement : « Ah je vois...Je...Je t'ai pas vu ce matin alors j'étais inquiète... »

La suite la surprit encore plus. Samara fixa bizarrement Zane. Était-elle en train de rêver ? Ces paroles paraissaient tellement insensées...Elle n'osait y croire...Zane la trouvait jolie -elle n'était pas assez naïve pour ne pas comprendre les sous-entendus- et ça, ça la troublait complètement. Son stress avait peut-être disparu mais elle était cependant incapable de prononcer le moindre mot, c'est vrai quoi, que pouvait-elle répondre à ça ? Ça la troublait tellement que le rouge était désormais clairement visible sur son visage d'enfant. Elle ne savait pas quoi répondre. Se rendant compte que le regard qu'elle adressait à Zane n'était pas son meilleur regard, elle baissa la tête et murmura un vague « Merci. » Il fallait absolument qu'elle se reprenne, Zane allait finir par se rendre compte que quelque chose n'allait pas chez elle et elle ne voulait pas. Elle releva la tête et affronta le regard de celui pour qui elle éprouvait tous ces sentiments nouveaux, désarmants et pourtant si agréables.

« Au fait, ta rentrée se passe bien ? Je me rends compte qu'on a pas beaucoup parlé ces derniers temps, c'est bizarre je trouve, enfin c'est pas comme si on était très proches avant non plus enfin non ? Je veux dire...Euh...Bref, t'es toujours à Sterne j'ai vu, c'est cool, on va faire de nouvelles danses cette année, ça va être bien non ? Je suis contente d'avoir découvert ce club l'année dernière... » Oh pitié, que quelqu'un la fasse arrêter de parler là, elle s'enfonçait, se ridiculisait de plus en plus et elle se sentait vraiment vraiment nulle. Si seulement elle pouvait reculer le temps....

[ 596 MOTS ]

« On, non, il ne fallait pas t'inquiéter, comme je t'ai dit au début j'avais juste un problème de hum... cheveux. Je n'arrivais pas à me coiffer. »

« Oui, c'est vrai, tu as raison, nous ne nous sommes pas beaucoup parlé dernièrement. »

« J'ai plutôt fait une bonne rentrée, ça se passe mieux chez moi alors je suis revenu rassuré, et puis il y a Sterne aussi bien sûr ! Comme toi, je suis content de m'être inscrit, bien sûr, le club devait être mieux à l'époque de la Duchesse, mais Romilly et Elyna font ce qu'elles peuvent, n'est-ce pas ? Et les nouvelles danses ont l'air sympa. Tu as choisi le garçon avec qui tu ferais les figures à deux ? »

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FLECHES
TOUT COMPTÉ

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