- Un livre, des copines & du soleil - PV

Lorsque Lyne avait ouvert les yeux ce matin là, la rouquine avait découvert un ciel découvert de très bon augure. Enchantée, la sorcière avait été (en conséquent) deux fois plus bruyante que d’ordinaire (ce qui n’est pas peu dire, puisqu’elle atteint des niveaux de décibel incroyables à elle seule). Elle avait réveillé l’ensemble de son dortoir en moins de sept minutes (top chrono) et s’était fait toute une histoire ‘du super beau temps prévu’ avec Silah, quand les deux filles s’étaient assises sur leurs lits voisin (pendant ce temps Ehawee se douchait).

La journée s’écoula tout naturellement dans la joie et la bonne humeur (et peu importait les mauvaises notes et les cris des enseignants, le soleil à lui seul suffisait largement à Opalyne !). Lorsque la fin de l’après midi s’annonça (et avec elle, la fin des cours donc), la rousse se précipita hors de la salle de cours, fonçant à toute jambe dans les escaliers, elle déboula en trombe dans son dortoir, jeta son sac de cours sur son lit et prit seulement le temps de se regarder dans un petit miroir : tout était en ordre.

Lyne descendit les escaliers et retrouva son amie Amélie juste avant d’arriver à leur point de rendez-vous qu’elles s’étaient fixé ce matin-là, au petit déjeuner, Lyne ayant crié à son amie : « Héééé, j’ai fini le liiiivre !!! On en parle ce soir, ça te vaaa ? ». Et voilà donc les deux mistinguettes réunies pour parler littérature (bon pas forcément de la grande littérature, non, mais au moins lisaient-elles toutes les deux !). Tout sourire, la rousse s’exclama :

« Hiiii !!! Tu as vu le super beau temps qu’il fait aujourd’huiiiii ??? On va dehors, hein, hein ??? J’ai pas envie de rester enfermée alors qu’on a un peu de soleil !!!! »

Elle saisit Amélie par le bras, Lyne demeurant (encore et toujours) une petite demoiselle très tactile. Marchant d’un pas ravifié par l’impatience d’enfin mettre le nez dehors et profiter de ces quelques rayons de soleil, la rouquine parlait à son amie armée son habituelle joie de vivre :

« Alooooors ? Ta journée ça a été ? Tu ne t’es pas ennuyée en cours ? Moi c’était troooop long… Surtout que lorsque j’ai vu le temps qu’il faisait ce matin, je n’avais vraiment pas envie d’aller en classe !! »

Les prunelles d’Opalyne étincelaient d’excitation, tandis qu’elle ajoutait dans un éclat de rire :

« Bon, tu me diras, même en temps normal je n’ai pas envie d’y aller mais aujourd’hui c’était encore piiiiiire que les autres jours !!!! Vivement les vacances… »

Hélas pour la rouquine, les vacances d’Avril étaient passées depuis quelques jours à peine (oui et elle se plaint déjà) et les prochaines n’étaient pas avant le mois de juin. Soit une éternité pour la jeune fille. Puis, se souvenant du pourquoi du comment de ce rendez-vous ~~oui parce que normalement les deux filles ne se parlent jamais…~~, Opalyne s’enflamma de nouveau. Ses joues rosirent, ses prunelles brillèrent de plus belle, tandis qu’elle s’agitait d’avantage encore ~~dans la mesure du possible, parce qu’au bout d’un moment on atteint les limites, oui même pour elle~~ :

« Haaaaa et j’allais oublier !!! Le liiivre !!!! »

Rayonnante, elle s’exclama :

« Je l’ai dévoré, tu avais raison, il était trop trop trooop bien !!!! Tu en as d’autres à me conseiller ? Le même auteur peut-être ??? Je ne te cache pas qu’à la fin j’ai vraiment cru que c’ était mort de chez mort !!! Mais le retournement de situation !!! Olala j’ai vraiment adoré, c’était sensas’ ! »

Taptap, taptap, taptap.
Amélie descendait les escaliers d'un pas rapide et agile. C'était la fin de la journée, elle avait fini les cours et se sentait très bien. Une journée de travail cérébral, rien de tel pour la revigorer ! Après avoir quitté son cours de potions, elle était remontée jusque dans la tour de l'aile ouest afin de ranger ses livres de cours. Elle en avait profité pour faire quelques caresses à Albus, son lapin nain. L'animal, ravi de voir sa maîtresse, lui avait reniflé avec agitation les bracelets en laine tressés et attachés au poignet gauche de la jeune fille.
Elle veillait à prendre régulièrement le temps de tenir compagnie à Albus. Elle l'avait chouchouté les premiers jours de la rentrée, exaltée par la nouveauté de cette boule de poils adorable et rassurée par sa présence quand sa famille lui manquait, puis avait vite été prise par l'attrait des cours, des devoirs, des lectures et des quelques nouveaux amis à Poudlard. Mais par amour pour le lapin, elle tenait à ne pas l'oublier et à s'en occuper suffisamment.

C'est justement lui qu'elle tenait délicatement contre elle alors qu'elle descendait l'escalier qui la menait de sa salle commune au hall du château. Il faisait beau, c'était l'occasion de faire prendre l'air au lagomorphe. Et ça tombait très bien, puisqu'Amélie avait rendez-vous avec Opalyne.
Opalyne était justement l'une de ses amies à Poudlard. Rencontrée en dehors, retrouvée avec chance et surprise au château, elle était depuis la rentrée l'une des personnes qu'Amélie aimait le plus fréquenter. Le programme du rendez-vous n'avait pas été précisé, mais Amélie ne doutait pas qu'Opalyne voudrait sortir, avec un temps pareil.

À peine arrivée, la Serdaigle entendit la voix excitée d'Opalyne :
« Hiiii !!! Tu as vu le super beau temps qu’il fait aujourd’huiiiii ??? On va dehors, hein, hein ??? J’ai pas envie de rester enfermée alors qu’on a un peu de soleil !!!! »

Saisie par le bras et emmenée dans le parc, Amélie savourait avec plaisir l'agitation de son amie, tout en prenant garde à ne pas trop secouer l'animal maintenu dans ses mains.

« J'ai emmené Albus, pour le mettre un peu dans l'herbe» explique simplement la jeune fille.

- Alooooors ? Ta journée ça a été ? Tu ne t’es pas ennuyée en cours ? Moi c’était troooop long… Surtout que lorsque j’ai vu le temps qu’il faisait ce matin, je n’avais vraiment pas envie d’aller en classe !! Bon, tu me diras, même en temps normal je n’ai pas envie d’y aller mais aujourd’hui c’était encore piiiiiire que les autres jours !!!! Vivement les vacances… »

Quel moulin à paroles ! Le sourire radieux d'Amélie en disait long sur son appréciation du comportement enflammé de l'autre petite sorcière. Elle passait un bon moment rien qu'en l'écoutant parler à un débit impressionnant. Elle prit le temps de répondre, d'une façon bien plus calme, bien plus douce.

« Moi ça va, j'ai passé une bonne journée. »

Il était évident qu'Amélie n'allait pas se plaindre des cours ! Même si certaines matières ne sont pas forcément sa tasse de thé -l'histoire de la magie, trop rébarbative, ou le cours de sortilèges, trop agité-, elle adorait apprendre et travailler.

« Mais c'est vrai que j'attends les vacances aussi. »

C'était peut-être un peu pour aller dans le sens d'Opalyne, mais Amélie aimait aussi rentrer à Londres, pour voir ses parents et son frère, pour faire du cheval, pour revoir ses amis moldus... Et puis les vacances laissaient le temps de réviser et de lire d'autres choses ! Elle y trouvait toujours son compte.

« D'ailleurs, pendant les vacances, on pourrait se faire une balade à cheval ensemble ! »

Vive comme à son habitude, la Gryffondor changea de sujet soudainement, sans déconcerter Amélie, habituée et docile. Elle en profita pour s'asseoir dans l'herbe, là où leurs pas les avaient menées. Elle déposa son lapin nain dans l'espace de ses jambes en tailleur et leva la tête vers Opalyne pour l'écouter.

« Haaaaa et j’allais oublier !!! Le liiivre !!!! Je l’ai dévoré, tu avais raison, il était trop trop trooop bien !!!! Tu en as d’autres à me conseiller ? Le même auteur peut-être ??? Je ne te cache pas qu’à la fin j’ai vraiment cru que c’ était mort de chez mort !!! Mais le retournement de situation !!! Olala j’ai vraiment adoré, c’était sensas’ ! »

Caressant la fourrure grise de l'animal, un sourire bienveillant aux lèvres, les joues rondes, Amélie hocha la tête dans un signe d'approbation.

« J'étais sûre que t'allais aimer. J'en ai deux autres de cet auteur, il doit y en avoir un dans ma chambre ici. Tu as vu quand elle se trompe de porte et doit repartir très vite pour arriver à temps ? Ça donne des frissons, je l'avais lu toute la nuit ! »

Constatant que son lapin se tenait tranquille, elle le lâcha pour s'étirer, les bras au-dessus de la tête. Elle soupira de bien-être, jeta un regard aux alentours par curiosité, puis reporta son attention sur son amie.

« Et sinon, Lyne ? Tu as croisé "quelqu'un" aujourd'hui ? » C'était une façon taquine et subtile de lancer la rouge et or sur son sujet favori... les garçons ! Pour Amélie, il n'était pas possible de passer un moment avec Opalyne sans évoquer ce sujet.

Si Opalyne avait parfois une excellente vision (meilleure que celle de n’importe quel prédateur), cette dernière connaissait des limites. En effet, elle était capable de détecter des jolis garçons à un kilomètre à la ronde, mais les choses qui sautaient aux yeux de toute personne normalement constitué lui échappaient généralement à 99.9%. C’était le cas pour Albus en cet instant précis. Baissant les yeux vers les bras de son amie qui tenait son lapin contre elle, la rouquine s’exclama toute radieuse :

« Ooooooh je l’avais pas vuuu !!! Comment tu vas Albus ??? Tu veux profiter du beau temps toi aussi pas vrai ???! mais te palins aps, toi, tu ne vas pas en cours, tu ne connais pas ta chance ! »

Un soupire s’échappa des lippes de la rouquine tandis qu’elle soufflait, pensive :

« Ca doit être tellement bien d’être un lapin… On ne nous embête pas avec les devoirs comme ça au moins ! »

Pour ce qui était de leurs perceptions respectives des cours, il était évident que les deux sorcières étaient à l’exact opposé l’une de l’autre. Là où Amélie était heureuse, Lyne s’ennuyait à en mourir (oui oui rien que ça). Ceci étant, la rouquine était une fillette à l’esprit extrêmement ouvert et n’était-elle pas du genre à critiqué les gens quand ces derniers avaient des perceptions totalement différentes des siennes. Chacun sa vie après tout, n’est-ce pas ? Si Amélie aimait les cours, tant mieux pour elle ! Lyne préférait les magasines people ou ceux de mode, de son côté !

« Ouiii les vacances c’est le meilleur moment de l’année !!! »

Bien sûr ce que Lyne n’avait pas compris, c’était que si elle n’avait pas cours, elle n’aurait jamais de vacances non plus (puisque le principe des vacances est de ne pas travailler ! Et pour ce qui était de se promener à cheval…

« Je ne sais pas trop si ce sera possible, on a eu des soucis avec mon père en avril, du coup Ruby et moi on ne vit plus chez lui, là… Enfin, on n’est aps chez notre mère non plus, on est en Ecosse chez une amie à elle. Histoire de ne plus devoir supporter cette sale vipère de demi sœur. »

Si Opalyne était quelqu’un qui avait tendance à aimer tout le monde, elle vouait malgré tout une haine sans merci à l’égard de Jade, sa demi sœur. Cela s’entendait au simple ton qu’elle employait. Elle n’aimait pas plus son père, d’ailleurs. Il favorisait tellement sa petite jade ! Comme si c’était la faute des jumelles si leur mère était allée voir ailleurs ! Ce n’était pas juste.

Puis parlant bouquins (rien de mieux qu’un bon roman pour se sortir les mauvaises choses de la tête !), la rouquine s’écria, toute heureuse :

« Sérieux ??? Tu pourras me les prêter s’il te plait ??? »

Les yeux grands ouverts par l’excitation, elle reprit, toute agitée :

« Haaan oui, c’était un truc de fou… Holala, j’arrivais plus à m’arrêter !!! »

Et à la question d’Amélie, Lyne se mit à rire, et rougissant, elle hocha la tête et se pencha vers son amie, au cas où des oreilles indiscrètes se promènent dans els parages :

« Un peu !!!! Olala… j’ai vu Emeric, apparemment il se disputait avec Lana ! Qui sait, ce sera peut-être la fin. Comme ça je pourrais tenter ma chance !!!! C’est de loin le plus beau garçon de toute l’école, quand même. ~~Et rien à voir avec le fait qu’il soit demi vélane, évidemment~~. Et en plus Corey m’a di bonjour quand je l’ai croisé dans le couloir ! »

Bon ok, c’était peut-être parce qu’elle l’avait un peu (beaucoup) fixé quand il passait.

« Lui aussi il est super beau… Halala, il y a tellement de garçons mignons ici !!!! »

Quant à ceux de son âge ? Lyne n’avait presque pas conscience de leur existence ! Elle les regardait, elle leur parlait, mais ce n’était sûrement pas des ‘garçons’ comme l’étaient les plus âgés qu’elle ! [/color][/b]

La discussion du jour était comme toutes celles qu'entretiennent Amélie et Opalyne : légère et enfantine. Malgré leur petite différence d'âge, les deux amies se trouvaient sur la même longueur d'ondes quand il s'agissait de rire, de rêver ou de savourer les petits plaisirs de la vie. Mais cette fois, la conversation glissa vers un sujet plus concret et plus difficile.

« Je ne sais pas trop si ce sera possible, on a eu des soucis avec mon père en avril, du coup Ruby et moi on ne vit plus chez lui, là… Enfin, on n’est pas chez notre mère non plus, on est en Écosse chez une amie à elle. Histoire de ne plus devoir supporter cette sale vipère de demi sœur. »

D'abord déconcertée par la nouvelle, Amélie se sentit un peu gênée : elle ne savait pas trop comment réagir à la haine qu'elle percevait, tellement étrange dans la voix d'ordinaire joyeuse d'Opalyne. Mais celle-ci changea aussitôt de registre, pour reprendre un ton habituel d'excitation.

« Sérieux ??? Tu pourras me les prêter s’il te plait ??? »

« Oui, bien sûr. Je te passe celui que j'ai ici... hm, demain matin dans la grande salle ? J'espère qu'il est bien dans ma chambre celui-là. »

Le sujet adoucit Amélie, qui oublia momentanément la déclaration précédente. C'était un plaisir pour elle de partager des livres. En fait, pour quelqu'un qui adorait lire, elle n'était pas du tout attachée à ses livres : elle les prêtait, elle les échangeait, elle les oubliait (dans son lit, au fond du jardin, quelque part dans Poudlard...), sans s'en attrister. Elle lisait tant qu'elle pouvait facilement se séparer de quelques bouquins. Pendant quelques années à l'école moldue, les parents d'Amélie ont dû batailler pour qu'elle prenne soin de ses affaires, tant elle était détachée du matériel. À Poudlard, elle essaie de faire attention, même si en fin d'année ses livres sont un peu abîmés.

Quand Opalyne se pencha vers elle en rougissant, Amélie se pencha de même pour partager ce moment de complicité, le sourire jusqu'aux oreilles.

« Un peu !!!! Olala… j’ai vu Emeric, apparemment il se disputait avec Lana ! Qui sait, ce sera peut-être la fin. Comme ça je pourrais tenter ma chance !!!! C’est de loin le plus beau garçon de toute l’école, quand même. Et en plus Corey m’a dit bonjour quand je l’ai croisé dans le couloir ! Lui aussi il est super beau… Halala, il y a tellement de garçons mignons ici !!!! »

« Il y a des garçons mignons partout où tu poses les yeux, toi ! Mais Emeric est vraiment le plus beau de toute l'école, c'est vrai. Il est tellement... Et si... », souffla de bonheur la jeune fille après avoir gloussé.

Quand elle le croisait, il arrivait qu'Amélie oubliât complètement ce qu'elle était en train de dire ou ce qu'elle comptait faire, même quand elle était déterminée à aller étudier à la bibliothèque, c'était dire le pouvoir de ce jeune homme. Elle trouvait cet envoûtement tout à fait agréable, il lui donnait la sensation de faire un rêve éveillé à chaque fois. Et elle adorait rêver ! En ce qui concernait Corey Heap, ce n'était pas la même chose. Il était plus banal, plus terre à terre. Au départ, Amélie n'était pas attirée par lui, mais à force d'entendre Opalyne répéter qu'il était « super beau », elle arrivait à le voir avec les yeux de la Gryffondor et reconnaissait qu'il était très mignon.

« Si tu allais souvent à la bibliothèque, tu verrais Corey, moi je le vois beaucoup là-bas. »

Il n'y avait pas de ton de compétition dans sa remarque, c'était un véritable conseil. Amélie n'était pas du genre à s'enorgueillir de croiser Corey plus souvent qu'Opalyne. Après tout, tout le monde était libre de le regarder !

« Une fois on s'est même parlés. Je lui ai posé une question pour le cours de sortilèges et il a été super gentil, il m'a tout expliqué.»

Amélie ressentait plutôt de la sympathie pour Corey, il était de sa maison, il travaillait sérieusement... et son charme ne gâchait rien ! Du coup, parler à Corey était tout à fait faisable, alors qu'Amélie ne voyait pas ce qu'elle pourrait dire à Emeric Larsen si elle lui parlait un jour.

Pendant un court silence - il y en avait peu avec Opalyne -, Amélie fouilla sa mémoire à la recherche d'autres jeunes hommes dont son amie était friande.

« Oh et pour le dernier TP de potion, j'étais avec Caleb et Alek. »

Elle jeta un coup d'oeil à la Gryffondor pour s'assurer qu'elle sache bien de qui elle parlait. Les deux jeunes filles étaient tellement familières de ces jeunes hommes qu'elles se contentaient de les appeler par leur prénom, alors qu'eux-mêmes connaissaient à peine leur existence.

Ensuite, la Serdaigle repensa à ce cours de potion plus en détails.

« On a dû préparer un antidote aux potions des autres groupes, c'était intéressant ! Et euh, Caleb et Alek... Quand même, ils ne sont pas très sympa. Ils n'ont pas arrêté d'embêter Arya et de perturber le cours. »

Et ça, c'était une grosse erreur aux yeux d'Amélie. Embêter un préfet, ça ne se faisait pas, mais embêter SA préfète, c'était vraiment malpoli. Et quand on avait une potion à faire, on se concentrait sur la recette, on ne dérangeait pas les voisins. Amélie était loin d'idolâtrer les beaux garçons, même quand ceux-ci la faisaient se sentir toute chose. Elle jugeait également leur personnalité - sauf celle d'Emeric Larsen, qui l'éblouissait tellement qu'elle ne savait plus penser -.

« Il y avait aussi Calixte. Mais c'est un première année, tu ne vois pas qui c'est je pense. »

En parlant de personnalité, voilà justement un élément qui différenciait les deux amies. Amélie était tout à fait capable de remarquer les garçons de son âge, même si ça restait amical. Elle n'était pas encore prête à être vraiment amoureuse et il était bien plus facile de fantasmer sur des « grands ».

Soudain, une fois l'excitation sur les livres et les garçons retombée, le sujet qu'Amélie avait gardé dans un coin de sa tête resurgit. Elle jeta un nouveau regard à Opalyne, plus inquiet cette fois.

« Alors tu habites en Écosse maintenant ? On ne se verra pas cet été du coup ? Je ne pourrai pas te prêter le troisième livre, c'est la suite de l'autre en plus... »

D'abord peinée à l'idée de ne pas profiter de l'été avec son amie, elle se demanda comment Opalyne vivait cette situation : séparée de ses parents, dans une nouvelle ville, loin de ses amis...

« C'est bien, chez l'amie de ta mère au moins ? Tu vas faire quoi cet été ? »

Pour ne pas paraître trop affectée, par souci de ne pas faire culpabiliser Opalyne, Amélie prend un air vaguement détaché et se met à caresser Albus pour ne pas trop montrer son pincement au cœur. Elle, qu'est-ce qu'elle va faire cet été ?

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