[THEME] - Confusion -

Samara était plutôt de bonne humeur ce jour-là. Aujourd’hui, elle n’avait pas cours et surtout, surtout elle devait aller à Sterne, le club où elle dansait avec certains de ses amis tel Roy, Zane, Ehawee et même sa cousine Aélys y était inscrite depuis sa première année, Sam était d’ailleurs plus ou moins amie avec celle qui dirigeait le club, Romilly, une Serpentard d’un an plus âgée qu’elle. Si la blondinette ne la connaissait pas énormément, elle l’appréciait beaucoup et c’était avec plaisir qu’elle avait acceptée de venir l’aider à fixer les miroirs sur les murs de la salle de danse. Depuis qu’elle avait posé un pied dans cette salle, elle l’avait adorée. Tout de suite. Déjà que Sterne avait un point bonus comme club –c’était un club de danse soit le sport préférée de la demoiselle- alors en plus l’ambiance qu’il y avait, il y avait quelque chose de chaleureux à se retrouver entre camarades quotidiennement. Sterne avait permis à la jeune jaune et noire de connaitre bien mieux certains des élèves de l’école et ça s’était un bon point, Sam ayant parfois tendance à rester trop toute seule –elle se complaisait dans sa solitude certes mais elle voulait aussi faire des connaissances, c’était à quoi Poudlard servait entre autres. Aimant aider les autres, et là ça concernait Sterne quoi, elle s’était donc rendue avec plaisir, en sautillant joyeusement, vers la salle mais subitement, sans prévenir, elle sentit que quelque chose n’allait pas.

Les sourcils froncés, elle rentra dans la salle du club et salua la brune, à peine polie, froide, s’étonnant elle-même de son ton. Mais elle n’y pouvait rien, elle sentait une froide colère qui s’emparait d’elle, la dévorait peu à peu et qui finit par la consumer entièrement lorsque un des miroirs tomba un sol. Elle se précipita pour voir s’il n’était pas cassé. Il n’y avait rien. Pas la moindre fêlure et pourtant…Sam n’en pouvait plus. Relevant précautionneusement la glace, elle le posa contre le mur, en s’assurant qu’il ne chancèlerait pas cette fois ci et siffla, laissant place à sa fureur. « Tu ne pouvais pas faire attention non ? » Sa voix était dure, cassante ce qui n’était jamais le cas chez Sam. « Tu es pourtant directrice de ce club, tu devrais t’assurer qu’aucun accident de ce genre ne risque d’arriver. Tu es peut-être trop jeune pour toutes ces responsabilités, on devrait avoir une co-directrice comme avant quand Elyna était là. » Et elle pouvait le dire ayant expérimentée la fonction de préfète pendant tout une année, parfois, on était trop jeune pour de lourdes responsabilités et là, c’était sûrement le cas pour Romilly, c’est vrai après tout elle avait laissé un miroir tomber quoi. Et non elle n’exagérait absolument pas.

Et ensuite, la jeune brune se mit à cracher du feu donc vu le gif à dire des choses absolument incompréhensibles. D’abord, elle l’avait insulté de peste. Comme si elle, elle était une peste !! Non mais elle ne s’était jamais regardé dans un miroir cette fille ou quoi ? Ou plutôt si, elle s’était sans doute trop regardée dans un miroir, superficielle comme elle était, et elle avait perdu tout raisonnement logique. « Non mais t’as vu comment tu me parles ? Qu’est ce qui te prend au juste ? Je ne vois absolument pas de quoi tu m’accuses !! » Elle était déjà énervée, et elle l’était bien trop pour se prendre la tête à réfléchir à la raison de cette fureur si subite. « Et tu me traites de peste ?? Non mais j’y crois pas quoi, toi, surtout, qui me traites de peste, c’est le monde à l’envers !! » C’est le moins que l’on pouvait dire. A première vue, la blonde et la brune n’avait absolument rien en commun à part leur passion pour la danse. L’une était généreuse, souriante et adorable, elle-même donc, et l’autre était une froide et dure Serpentard réputée pour ne pas avoir la meilleure compagnie possible bien que Sam était amie avec Roy et qu’il disait que sa chère jumelle adorée n’était pas forcément celle que l’on croyait. C’était peut-être probable, à près tout sa propre cousine faisait aussi partie de la maison des serpents et elle jouait elle aussi un double jeu, mais en tout cas, Romy ne donnait absolument pas envie à la jeune jaune et noire de creuser sous sa possible carapace. Et entre nous, et c’était sûrement sa colère qui parlait pour elle mais peut-importe, il lui semblait que Roy aurait pu inventer n’importe quoi pour défendre sa sœur. Après tout, on pouvait faire absolument n’importe quoi pour sa famille et puis la blondinette savait très bien quel lien unissait deux jumeaux, ses cousins étant des jumeaux, et elle savait qu’ils diraient n’importe quoi pour se défendre contre les critiques, selon son exemple personnel, Arthur avait toujours défendu sa sœur par rapport aux critiques la disant trop superficielle et manipulatrice mais bon, lui-même n’était pas en reste.

Lorsqu’elle reçut une gifle de Romilly, la colère redoubla, s’intensifia dans les yeux bleus de la jeune Samara et elle la rendit aussitôt. « Non mais ça va pas ?? » cria-t-elle, la voix partant dans les aigus. « Pourquoi t’es aussi violente ?? Et qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?? » Elle n’en revenait pas, comment la brune osait-elle la frapper, elle qui n’avait jamais subi de violence physique de sa vie ? « C’est parce que tu sors avec Alek c’est ça ? Il est violent mais il est encore plus respecté comme cela et en plus il est resté super populaire, tu veux l’imiter hein ?? Mais crois-moi, la violence n’est pas une solution !! » Elle l’avait déjà répété des centaines et des centaines de fois à son ami depuis qu’elle avait découvert son 'léger' problème. « De toute façon, la bagarre ce n’est pas pour toi tu es bien trop fille pour cela !! » siffla-t-elle cynique. Elle ajouta ensuite, mesquine : « Et puis tu es sûrement beaucoup trop lâche pour toi… » Après tout, Romy n’était qu’une Serpentard et leur réputation –concernant leur lâcheté- n’était plus à faire. « Je me demande bien ce que Rhys te trouvait tiens… » Le béguin de l’ancien Poufsouffle se voyait à des kilomètres mais Sam, respectant son camarade, n’en avait jamais parlé. « En parlant de ça, je parie que c’est à cause de toi qu’il a abandonné ses études et qu’il est parti ! Avoue, tu lui as brisé le cœur c’est ça ?? » D’ailleurs, le départ du brun était très triste déjà la maison perdait un bon posteur aux tops c’était un ami à la blondinette et un très bon camarade et maintenant qu’elle y pensait, l’hypothèse que Romy soit la cause de son départ paraissait à Sam de plus en plus plausible. Et si c’était vraiment le cas, sa colère redoublerait encore.

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Samara semblait être en état de transe. Littéralement. Elle avait beau avoir son petit caractère, elle ne s’était jamais autant mise en colère. Pour aucune raison valable en plus, pour un pauvre miroir qui était tombé mais il n’y avait rien de grave il n’était même pas brisé mais une colère irrépressible s’emparât d’elle quand le choc eut lieu et elle ne pouvait pas l’arrêter même s’il l’aurait voulu. Et arrêter de dire ses quatre vérités à cette peste de Romilly, quand on la voyait elle puis qu’on voyait Sam qui pouvait sérieusement dire que c’était la blondinette la peste ?, n’était actuellement pas la chose qu’elle voulait absolument faire. Mais ce n’était plus sa tête qui parlait, c’était uniquement sa colère qui la brulait de l’intérieur et menaçait de la submerger. Elle ne voyait plus clair, en fait, elle voyait rouge. C’est vrai quoi, à la base c’était quand même la brune qui l’accusait de je ne sais quoi et vu ses toutes dernières phrases, on aurait dire qu’elle aurait juste aimé que Sam approuve et se taire sauf que, désolé chérie, mais elle n’était pas comme ça la jeune jaune et noires, elle n’agressait jamais personne en premier mais si on l’attaquait, elle répondait et elle trouvait ça parfaitement normal ! Sauf que visiblement, la vipère n’était pas tout à fait d’accord. Et bien tant pis, elle s’en fichait complètement de son avis surtout que, et c’était Romy elle-même qui l’affirmait, leur amitié était terminée. Sam n’était cependant pas du tout de son avis sur qui avait fait rompre leur amitié, pour elle c’était évidemment la brune qui avait tout fait capoté en lui hurlant dessus. D’accord, elle avait peut-être fait un méchant commentaire sur le fait que sa camarade était sans doute un peu trop jeune pour pouvoir s’occuper de tout toute seule mais elle ne faisait qu’énoncer la pure vérité ! Romilly en faisait trop et elle avait besoin d’aide –l’affaire du miroir tombé, dont elle était la fautive pour Sam, ne faisait que renfoncer son avis- même si elle n’était surement pas prête à l’avouer, fière d’elle-même et orgueilleuse comme elle était.

« Je n’ai jamais dit que tu faisais mal ton travail, j’ai juste dit que tu avais peut-être besoin d’aide nuance ! Désolé si tu prends tout au pied de la lettre !! » Oui ce n’était quand même pas sa faute à elle si la vipère interprétait mal ses paroles quand même ! D’ailleurs, depuis le début, Sam n’avait pas, de son propre avis, fait quelque chose de véritablement répréhensible. « Quoi ?? C’est moi qui ai fait tomber ce miroir ??? Non mais tu te fiches de moi là ?? Ça doit être une blague… » Oui ça devait sinon elle allait péter un câble là…Elle ne croyait vraiment pas ce qu’elle entendait, elle se faisait insulté et en plus, on l’accusait de quelque chose qu’elle n’avait pas fait, et quand même ce qu’elle faisait ou ne faisait pas elle s’en rappelait merci pour elle. « Et que viens faire les comptes et le livre de comptabilité là-dedans ? A part te rendre plus intéressante que tu ne l’es…Ne cherche pas à te faire mousser auprès de moi, si tu ne l’avais pas remarqué ça ne marche pas tout ton jeu là… » Oui, elle au moins elle voyait que Romy était quand même une fille assez fausse. Enfin précisons-le que c’était plutôt sa colère qui lui embrouillait l’esprit et lui faisait tout oublier, spécialement la sympathie qu’elle éprouvait habituellement pour la verte et argent, et ne laissait place qu’à une froide, à une implacable fureur. « Et je peux savoir en quoi tout cela concerne ma prétendue ‘trahison’ ? Parce que je te rappelle que tu ne t’es toujours pas expliquée sur ce sujet à moins que tu m’es accusée juste pour te défouler et que du coup tu ne trouves aucun argument en faveur de ta stupide déclaration ? Oui je vois bien ça comme cela. En tout cas tu peux toujours essayer de me prouver le contraire. J’aimerais bien que tu mettes en lumière ce que j’ai fait pour que tu m’accuses de cela parce que là je ne voyais pas… » Et elle était infiniment persuadée que Romy ne trouverait pas de raison pour justifier sa prétendue trahison parce que tout simplement Samara ne l’avait jamais trahie. Ni aucun de ses amis. D’ailleurs, c’était bien connu que les Poufsouffles étaient loyaux et la blondinette était fidèle à l’image de sa maison chérie.

« Je parle de qui je veux !! Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi je devrais t’obéir, il serait peut-être que tu redescendes de ton piédestal, tu n’es pas le centre du monde Romilly et tu es loin de l’être. Arrêtes de te croire supérieure à tout le monde c’est tellement faux… » Ouais, il y en avait marre de ces élèves qui insultaient tout le monde et qui se pavanaient dans les couloirs en croyant qu’ils étaient les rois du château et non elle ne pensait pas du tout à un certain prince quand elle disait ça pourquoi ? alors qu’ils étaient comme tous les autres. Elle n’y faisait pas attention d’habitude mais là toute sa colère faisait ressortir les choses et naturellement tout cela retombait sur la personne en face d’elle, la seule personne sur qui elle pouvait se défouler un peu, à savoir Romilly. « Et qu’est-ce que t’en as à faire que je parle d’Alek hein ? C’est ton petit copain tu devrais être ravie que j’aborde ce sujet…Mais si tu veux savoir, je pense qu’il peut trouver beaucoup mieux que toi… » C’était sûr même. Alek était un mec génial et il semblait à Samara que le brun méritait plus qu’une fille rendue si fade et banale par une superficialité et une froideur insupportables. « Et je peux savoir ce que tu insinue par le fait que je ne devrais pas te critiquer ? Je te signale que l’on a toujours besoin de critiques même, et surtout, les filles qui se pensent parfaites comme toi ! » La blondinette n’était pas idiote, elle avait très bien compris à quoi le sous-entendu de la vipère se rapportait mais elle attendait encore, qu’elle la sorte sa réplique, Sam l’attendait de pied ferme et elle avait déjà une réponse toute prête…

Lorsque Romy dégaina sa baguette, Samara en fit de même, ricanant mesquinement. « Tiens, un Serpentard qui déclenche un duel sans avoir une bande de gardes du corps super musclés derrière lui, c’est si rare… » Quoi ? Elle ne faisait qu’énoncer un fait qui circulait sur la maison des verts et argent depuis longtemps, leurs membres n’étaient pas forcément réputés pour leur courage exemplaire. « Ah oui je ne sais pas de quoi je parle ? Et bien explique moi vu que je suis idiote pour comprendre. Mais tu ne me feras pas changer d’avis sur une chose, tu lui as brisé le cœur. » Et sa colère lui soufflait que rendre coupable Romy ne serait pas une si mauvaise chose…

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Samara serra les poings quand Romilly l’insulta d’idiote. Elle n’avait rien de bête. Elle était loin de se vanter, et elle n’avait rien d’un génie, mais elle était quand même plutôt maligne et elle savait très bien réfléchir. Ce n’était pas parce que cette année, elle avait eu plutôt du mal à rentrer dans les cours qu’elle était idiote c’était simplement…Elle ne savait pas comment l’expliquer, tout comme cette fureur qui l’envahissait et la submergeait de plus en plus à chaque minute qui passait. Un ras le bol général ? Peut-être. Elle avait pourtant une vie plutôt parfaite de son propre avis, des parents aimants, présents pour leur fille chérie malgré leur boulots de dingue, des amis géniaux, une école formidable…Le contrecoup de son été un peu raté ? Surement. C’était pourtant stupide d’en avoir marre de tout comme ça, surtout juste pour une raison comme ça. Mais ça pouvait se comprendre, en visitant tous ces coulisses de défilés, en visitant ce monde à part, Sam avait peut-être un peu ouvert les yeux. Et elle avait grandi aussi. Elle était moins naïve et elle avait découvert encore un peu plus que le monde n’était pas tout rose, elle savait peut-être déjà mais là, elle était en mesure de comprendre. La bulle de son enfance avait éclaté aussi sûrement qu’elle avait grandi physiquement, fini les illusions joyeuses, bonjour l’adolescence. Et ce n’était pas toujours drôle. Et pourtant, la blondinette s’en voulait de penser comme ça, comme dit plus haut, elle avait une vie super et pourtant elle trouvait le moyen d’être comme ça, elle ne se comprenait pas soi-même.

Mais toutes ses préoccupations n’occupaient pas son esprit actuellement, là tout ce qu’elle voulait c’était mettre une belle baffe à la brune, lui donner ce qu’elle méritait, comment pouvait-elle l’insulter comme elle le faisait alors qu’elle n’avait rien fait ? La jeune jaune et noire se sentait blessé par ses paroles, encore quelque chose qui s’envolait, visiblement ses amis ne pensaient pas que du bien d’elle et c’était une pensée dure parce que Sam pensait être vraiment une bonne amie, présente pour eux, et se faire traiter d’idiote par l’une d’entre eux, ou plutôt exactement par une ex-amie puisque Romy pensait que la blondinette l’avait trahie, c’était comme si elle recevait la gifle de la brune mais en dix fois plus fort.

« Non mais là je crois que tu te prends le chou vraiment pour rien…Ce miroir n’a rien ! » Elle désigna la glace qu’elle avait remis debout, elle seule alors que c’était quand même la faute de la directrice de Sterne s’il était tombé, en tout cas dans son esprit c’était très clair, c’était la faute de Romilly, point. « Et si tu es si préoccupée par tous ses comptes il fallait faire attention et ne pas le faire tomber… » Ça paraissait logique pourtant, si la brunette ne tenait pas à gaspiller du budget du club de danse, il fallait faire attention au matériel c’était tout mais visiblement, la verte et argent préférait refiler la tâche d’être coupable à la grande blonde mais si elle croyait qu’elle allait se laisser faire, elle se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude, Samara n’avait jamais été une bonne poire et elle l’était encore moins maintenant. « Qui est l’idiote ici ? Franchement je me le demande, je ne me prétends pas plus forte que je ne le suis mais tu m’insultes à cause d’un miroir qui n’est même pas cassé… » Elle savait qu’elle aurait mieux fait de ne pas répondre, Romy trouverait bien un moyen pour que tout lui retombe dessus, mais elle ne pouvait plus réfléchir correctement, pas avec la colère qui emplissait tout son être. Mais elle s’en fichait bien de ce que pouvait dire son ex-amie, elle ne se vantait pas mais elle savait ce qu’elle valait et elle savait que le truc idiot qu’il ne fallait surtout pas faire, continuer à exercer son poste de préfète alors qu’elle en était incapable, elle l’avait évité. Pour le bien de sa maison. Pas sûr que la brunette aurait fait de même, la colère intimait à Sam que si elle aurait occupé un poste aussi important, Romilly l’aurait gardé même si elle aurait eu du mal à exercer sa fonction parce qu’orgueilleuse qu’elle était, elle aurait pensé qu’elle était assez forte pour tout régler et que de toute façon, le badge était trop important –et trop respecté- pour qu’on le laisse tomber. La blondinette, elle, avait eu le courage de le faire et tant pis si tout le monde disait qu’elle n’était qu’une lâche et qu’elle ne faisait qu’abandonner, elle, elle savait que c’était pour des bonnes raisons qu’elle avait fait ça.

Quand Samara entendit la raison de la colère de la brunette, elle éclata de rire. Un rire de fou, hystérique, incontrôlable, cynique, d’où transpirait très clairement ce que la jeune jaune et noire pensait de ce que disait la verte et argent. C’était ridicule, absolument et totalement ridicule. « Et c’est moi que tu accuses d’être idiote ? Je crois que vraiment il faudrait que tu ouvres les yeux…Tout ce que dit… » Elle repartit dans un petit rire moqueur. « C’est comme si tu accusais Joy de passer trop de temps avec Alek… » Ce n’était sans doute pas assez clair, aussi s’expliqua-t-elle toujours un sourire méchant sur le visage. « Alek c’est comme un frère pour moi, je ne le vois pas comme ça. » Rien que d’y penser, ça la faisait rire. Romy était vraiment cinglée de penser qu’elle pouvait draguer Alek. Déjà qu’à la base, Sam n’était pas la reine de la drague –elle était une quiche il fallait le dire- alors être intéressé et draguer un type comme son ami vert et argent…C’était impensable.

Elle ne répondit pas au fait que Romy disait qu’elle ne pensait pas être le centre du monde –à d’autres- encore sous le choc qu’elle puisse penser sérieusement qu’elle était intéressée par Alek –c’était stupide- par contre, la blondinette se sentit obligée de répliquer à son autre pique. Elle était déjà assez impulsive en temps normal alors ce trait de son caractère était empiré par sa fureur factice. « J’ai du chemin pour atteindre ton niveau dis-tu ? A part ça tu ne te prends pas pour rien hein…Non tu ne penses absolument pas supérieure aux autres… » Elle eut un nouveau rire moqueur, c’était fou comment cette fille pouvait s’estimer, ça la dégoûtait même, comment ne s’en était-elle pas rendu compte avant ? Peut-être parce que la vraie Sam, débarrassée de sa colère, savait très bien que Romy n’était pas comme ça. « Et je me demande ce que ton copain penserait s’il entendrait que tu penses que je le drague, ta possessivité le ferait s’enfuir, à n’en pas douter… » C’était sûr. Une telle possessivité, excessive, ferait peur à n’importe qui.

Puis tout dérapa et les deux amies arrivèrent au point de non-retour. Le duel. Samara avait un tel besoin de montrer de quoi elle était capable à cette peste prétentieuse qu’elle oubliait qu’elle avait plus d’expérience qu’elle en matière de magie. Mais sa fureur lui embrouillait l’esprit et elle continuait de se moquer. « Surtout à Serpentard n’est-ce pas, tellement lâche qu’ils sont incapables d’attaquer quelqu’un à moins qu’il ne soit dans une année inférieure à eux… » La blondinette prépara son Protego, elle sentait que l’attaque de Romy arrivait mais celle-ci arriva plus tôt que prévu et son sort de défense ne fut pas vraiment efficace. Elle s’écrasa contre le miroir qu’elle avait relevé quelques minutes plutôt et celui-ci fut vraiment brisé. Elle perdit connaissance pendant quelques secondes mais fut secouée doucement par quelqu’un. Elle battit des cils et rouvrit les yeux sur le visage de la brunette, sur ses yeux remplis de larmes. Et elle se sentit horriblement mal.

« Je… » Elle essaya de se relever mais ses bras ne purent éviter les bouts de verres qui l’entouraient. La douleur lui arracha quelques larmes. Non, elle n’avait pas le droit de pleurer, elle avait dit des choses atroces à son amie et elle le regrettait. Elle la regarda. « Je suis désolé, je ne voulais pas dire tout ce que je t’ai dit, je n’étais pas moi-même, je ne le pensais pas, tu es loin d’être une peste prétentieuse Romy… » Elle se tourna vers le miroir brisé tout en essayant de retirer les bouts de verre enfoncés dans sa chair bravement. « L’objet hein…Il fait beaucoup plus de mal que je ne le pensais… » Sa culpabilité l’écrasait tellement qu’elle préférait éviter de regarder son amie. « On va devoir remplacer ce miroir. Je le ferais avec mon argent, c’est ma faute après tout… » C’était elle qui avait dit toutes ces choses horribles après tout, qui avait énervé la brunette au point qu’elle lui jette un sort et même si la verte et argent aussi lui avait dit des choses, Sam en prenait l’entière responsabilité. Romy, elle, avait une excuse pour avoir péter les plombs, sa jalousie par rapport à Alek et elle exacerbée par l’objet magique, alors qu’elle, elle avait fait explosé sa fureur sans raison apparente. « Je suis sincèrement désole, spécialement pour Rhys, ce n’est pas à cause de toi qu’il est parti, j’en suis sûr, et c’était horrible de te mettre ça sur le dos mais cette fureur…A cause de l’objet je n’ai fait que dire n’importe quoi…J’en suis désolé… » Elle se sentait horrible. Elle était horrible. Elle n’aurait jamais dû s’énerver, se laissait prendre au jeu de l’objet, elle était épouvantable. Des larmes ruisselaient sur son visage alors qu’elle finissait de retirer le dernier bout de verre. Des gouttes de sang tombaient sur le sol et elle se sentait vidée de son énergie, elle ne pouvait donc pas utiliser un sort pour se soigner. Elle passa une main sur son visage, retirant toutes traces de pleurs, et frotta ses yeux tous rouges d’avoir pleurés. Elle se retourna enfin et se releva tant bien que mal, le sang continuant de couler de ses plaies. « Je ne drague pas Alek. Pour de vrai. Et vous formez un joli couple, je vous souhaite beaucoup de bonheur tous les deux. » Rétablir la vérité était le moins qu’elle pouvait faire après l’attitude qu’elle avait eu. « Je suis désolé Romy. Franchement. Je suis une fille horrible, j’espère que tu pourras un jour me pardonner. » Toute colère avait déserté le corps de Sam. Elle s’appuya à la brunette et lui fit un câlin maladroit. « Je suis tellement désolé… » Elle se recula et essaye de rendre la situation plus légère, se demandant si un jour, après la dispute qu’elles avaient, tout pourrait redevenir comme avant entre elles. « En plus je te mets du sang sur ton haut, je suis trop nul… » Oui vraiment très nul. Et immonde. Elle lâcha les épaules de Romy, observant le sol parsemé de taches de son sang. « Je t’aiderais à nettoyer tout ça mais avant je crois que je dois aller à l’infirmerie si tu le veux bien… » Elle se sentait pas trop bien là, elle avait besoin de soins et elle allait finir par tourner de l’œil si elle perdait plus de sang.

[1 878 MOTS]

Perdue, blessée, épuisée, avec un profond sentiment de culpabilité, ces mots définissaient l’état de Samara actuellement. Mais la douleur, les bouts de miroir plantés dans sa chair –elle n’aurait jamais dû bouger, n’était rien, absolument rien à côté de la peine qu’elle ressentait à avoir prononcé toutes ces horribles paroles contre son amie Romilly. Ce n’était tellement pas son genre de se conduire comme elle l’avait quelques minutes plus tôt…Elle avait son petit caractère mais jamais, au grand jamais, elle était aussi violente, aussi méchante, aussi…Non, aucun mot ne parviendrait à caractériser justement sa conduite, aucun mot ne serait assez fort pour ça.

Les amis, pour Sam, était l’une des choses, si ce n’est la chose, la plus importante dans sa petite et jeune vie. Alors on peut imaginer sans peine ce qu’elle a ressenti lorsqu’elle se rendit compte de tout ce qu’elle avait dit à Romy. Avoir dit toutes ces choses atroces sur la brunette la tuait, lui faisait mal, bien plus que ses plaies dû aux bouts de verre dans ses bras, tellement plus…En quelque sorte, elle avait mérité cette chute, c’était bien fait pour elle, elle le méritait après avoir prononcé autant de paroles méchantes, c’était sa punition et elle devait l’acceptait. La douleur ? Elle surmonterait, ce n’était rien que quelques petites plaies et on vivait dans le monde magique, ce n’était rien, elle serait vite guérie. Et puis sa chute avait eu un bon effet –il valait mieux être positif que l’inverse après tout- toute cette horrible dispute s’était arrêtée, tout était fini désormais et les deux jeunes filles étaient redevenues elle-même, étaient enfin débarrassées de cette fureur qui les avaient transformées, embrouillées, oui toute leur colère s’était envolée et ça faisait du bien…Enfin, la blondinette se sentait vide toute énergie, le sentiment factice l’ayant vidée plus que n’importe quelle activité physique et Dieu sait que son énergie ne partait pas facilement ! Mais le principal, c’était qu’elle était de nouveau elle-même et qu’elle pouvoir s’excuser et essayer de se racheter auprès de la verte et argent. Il n’y avait que ça qui comptait.

Heureusement, alors qu’elle était complètement paumée, son amie était là, tel un pilier, un rocher auquel elle pourrait s’accrocher. Cela faisait du bien, alors qu’elle était complètement perdue, sans repères, avec un sentiment de malaise, de culpabilité, avec le fait qu’elle se sentait horrible, d’avoir une personne qui était là, pour vous rassurer. Cela redonnait courage à Samara de voir son amie aussi forte, aussi brave. Il fallait qu’elle se relève, elle n’était pas comme ça, elle ne s’apitoyait pas sur elle-même, elle ne se plaignait pas, surtout pas quand tout n’était que de sa faute, oui il le fallait. Elle se releva tant bien que mal et s’accrocha aux paroles de son amie, se sentant rassurée.

« Oui. J’espère que tout ceci ne se reproduira pas…Se servir des sentiments négatifs des personnes pour qu’ils se détruisent entre eux… » Elle eut un frisson. Elle ne voulait plus revivre ça. Elle ne voulait plus se conduire comme ça. Plus jamais. « J’espère que toute cette histoire sera bientôt fini. » En tout cas, elle se tiendrait le plus possible prête, et la prochaine fois, elle essaierait de mieux se maitriser, de mieux contrôler sa colère. Cette journée lui servirait de leçon, elle en était sûre. « Un peu. » Elle grimaça. En même temps qu’elle était rassurée par Romy concernant les paroles qu’elle avait prononcée, la jeune jaune et noire sentait plus fort la douleur provoquée par ses plaies. C’était dans sa tête tout ça, se disait-il, il fallait absolument qu’elle tienne jusqu’à l’infirmerie et tout s’arrangerait alors. Mais la brunette arrangea tout. Tout d’abord, elle lava ses plaies puis les sécha avec une serviette. Cela faisait du bien. Pendant ce temps-là, Sam parlait et s’excusait de son horrible comportement, visiblement, son amie acceptait ses excuses. Tant mieux, la blondinette n’aurait pas aimé rester fâchée avec elle. Déjà parce que l’adolescente n’aimait pas se disputer avec les autres et puis ensuite ne plus être amie avec la verte et argent aurait été vraiment ennuyant, parce même si elle ne la connaissait pas entièrement, elle l’appréciait beaucoup.

« Très bien, mais je veux participer à l’achat, c’est le moins que je puisse faire. » Hors de question que Romy paye toute seule un nouveau miroir alors que c’était de la faute de Sam ! Et puis ce n’était pas comme si cela représentait un gros achat pour une fille telle que la blondinette avec des parents aussi riches que les siens. Mais même si ses parents avaient été pauvres, la jeune jaune et noire aurait tenue à participer à l’achat, comme elle le disait si bien, c’était le moins qu’elle pouvait faire pour se faire pardonner.

Elle préféra ne rien dire de plus concernant Rhys, elle voyait bien que c’était un sujet difficile pour son amie mais ajouta un simple : « Non en effet tu n’y pouvais rien. » Après tout, elle ne pouvait pas se forcer à aimer le garçon de Poufsouffle ! Mais Sam savait qu’il était important pour Romy aussi se disait-elle que son départ avait dû être difficile pour elle et ce même si elle n’en était pas amoureuse. Attachée à ses amis comme elle était, la jeune jaune et noire savait combien ça avait dû être dur, surtout que la brunette n’avait pas vraiment pu dire en revoir, correctement en tout cas, au brun.

Puis, les deux amies parlèrent du sujet Alek et des rumeurs. Sam sourit, elle savait très bien que son amie ne faisait pas attention à toutes les rumeurs qui circulaient. Elle voulut la rassurer. « Je le sais. » Par contre, le fait qu’il y avait des bruits concernant elle et Alek la perturbait. Est-ce que les gens étaient aussi aveugles que ça ? Est-ce qu’ils ne pouvaient pas penser qu’une simple amitié pouvait lier un garçon et une fille ? Non visiblement ça les dépassait et cela faisait bien rire la blondinette. Elle avait pas mal d’amis garçons alors si on devait lui prêter une relation amoureuse avec chacun d’entre eux… ! Penser à cela lui faisait oublier dans quelle situation elle se trouvait et surtout la douleur qu’elle ressentait. Elle rassura Romy en lui disant que les bandages étaient parfaits –ce qui était le cas. Quant au nettoyage de la salle, cela ennuyait Samara que la brunette fasse tout toute seule. « Je préférerais t’aider quand même…Alors si la salle n’est pas propre quand je ressortirais, je rangerais avec toi et les garçons. » Bien oui les garçons, il fallait bien qu’ils aident eux aussi quand même !

Puis la blondinette ne fit plus qu’acquiescer et sourire à son amie pour la rassurer quant à son état. Elle avait mal mais ne voulait pas trop le montrer, elle ne voulait pas que Romy se sente coupable pour quoique ce soit aussi elle se laissa faire tranquillement. Quelques minutes après être sortie de la salle de Sterne –être en l’air faisait bizarre quand même- elle fut déposée dans un lit de l’infirmerie. A partir de là, elle perdit connaissance, l’épuisement dû à la dispute et à la perte de son sang, à ses plaies, ayant raison d’elle. Mais elle se promit mentalement que dès que tout irait mieux, elle irait remercier son amie Romilly.

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