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 Boum, badaboum. [PV]

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Wilhelmina Kilgarvan
Wilhelmina Kilgarvan
Ministère

Parchemins : 324
Âge : 21 ans (31/07/95)
Actuellement : Département des Mystères
Points : 0


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SORTS & ARCANES:
GALLIONS EVENT: 2
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Ξ Sujet: Boum, badaboum. [PV]   Boum, badaboum. [PV] EmptySam 3 Aoû - 22:34


Chaque mardi avant le dîner, la petite Wilhelmina Kilgarvan trottinait dans les couloirs de Poudlard, d’un pas de souris anxieuse, pour se rendre à la volière afin d’y poster le compte-rendu hebdomaire – et pourtant très fragmentaire - qu’elle faisait à ses parents de sa vie d’apprentie sorcière. Bien qu’elle ne conçût pas de se soustraire à ce qui, après six semaines à l’école, lui apparaissait déjà comme un rituel, tant sa famille lui manquait, écrire une lettre dont elle fût un tant soit peu satisfaite prenait toujours plusieurs heures à Wilhelmina, qui ne sortait jamais de cet exercice sans éprouver un vif malaise. Depuis son arrivée à Poudlard, en effet, la jeune sorcière avait pris le parti de faire preuve d’un enthousiasme à toute épreuve dans ses missives, de sorte que ses parents n’eussent pas à s’inquiéter de la savoir malheureuse sans qu’ils ne pussent rien faire pour lui porter secours.

Or, malheureuse, Wilhelmina l’était indubitablement : aucun de ses camarades ne lui adressait la parole pour autre chose que lui demander de leur passer le sel et la seule fois où elle était parvenue à vaincre son extrême timidité pour oser aller s’asseoir à côté d’une des filles de son dortoir, celle-ci lui avait laissé entendre d’un ton hautain que la place était déjà réservée. Sa réputation auprès de ses professeurs n’était guère plus reluisante. Si elle s’était attirée quelques compliments tièdes en botanique et en astronomie – remarques qui avaient eu pour effet immédiat de la faire rougir telle une tomate trop mûre – elle était en queue de peloton dans l’ensemble des autres matières, tant et si bien que ses enseignants ne la regardaient plus qu’avec un mélange de pitié teintée de perplexité. De toute évidence, ils se demandaient comment une enfant si peu douée pour la magie avait pu arriver à Poudlard et être – comble de l’ironie ! – envoyée à Serdaigle. Dès la fin de la première semaine de cours, un élève de première année un brin insolent était venu lui demander si elle était cracmole. Le lexique sorcier de Mina s’était enrichi d’un nouveau mot et elle se demandait depuis avec angoisse si elle n’était pas une sorte d’ovni dans le monde magique : une née-moldue cracmole. Avec sa chance, elle ne s’étonnerait pas de partir avec un double-handicap ! Bref, la rouquine se sentait misérable à longueur de journée, et ses nuits étaient peuplées de cauchemars dans lesquels elle était toute nue au milieu de la Grande Salle, le mot « idiote »  peint tout le long du corps et tentait de se protéger des projectiles divers et variés (de la simple boulette de parchemin au chaudron à épaisseur homologuée) que lui lançait toute l’école.

Et si encore il n’y avait eu que les humains, pour l’ennuyer, elle aurait pu s'en accomoder, mais le château lui-même semblait prendre un malin plaisir à la faire tourner chèvre ! Les escaliers passaient leur temps à bouger dès qu’elle les empruntait et elle n’était toujours pas capable de se repérer correctement dans le labyrinthe des couloirs qu’elle avait pourtant à arpenter chaque jour. La veille encore, il lui avait fallu une bonne heure pour retrouver le passage secret qui dissimulait sa salle commune aux regards profanes (aha ! Encore un indice de son inadéquation au monde sorcier : sa propre maison ne voulait pas qu’elle rentre dans la salle commune !) : elle n’avait dû son salut qu’à l’arrivée d’un professeur qui avait commencé par la houspiller parce qu’elle traînait dans les couloirs après le couvre-feu. Fort heureusement, la mine déconfite et les yeux emplis de larmes de la fillette l’avaient un peu amadoué : Wilhelmina n’avait pas fait perdre de nouveaux points à Serdaigle, mais il lui avait été signifié qu’elle devrait veiller à ce que cela ne se reproduise pas à l’avenir. Ah, ah, ah.

*Ils ne pourraient pas fournir une carte aux nouveaux élèves, franchement ? Ils trouvent amusant de nous voir errer comme des âmes en peine dans le château ? C’est un concept ? On est censé apprendre en s’égarant ? Je veux ma maman !* Songeait la rouquine, en gravissant un escalier qu’elle supposait (espérait ?) devoir mener à la volière. *Ils se ressemblent tous, ces étages, c’est une aberration !* Se dit-elle encore avec colère : franchement, ce n’était pas bien compliqué de mettre un ou deux panneaux de direction à chaque embranchement. *Finalement, je crois que je préférais les courses d’orientation dans la forêt, parce que au moins…*

CRAC !
- Aïe !

Accaparée par ses pensées, Wilhelmina venait - encore - de se faire avoir par une des marches farceuses de l’escalier : vorace, elle lui avait avalé la jambe jusqu’au genou. Les larmes aux yeux, tant à cause de la douleur que de l’humiliation cuisante qu’elle venait d’éprouver, la rouquine esquissa une horrible grimace quand elle réalisa, en retirant sa jambe de ce piège, que son collant était filé sur toute la longueur du mollet.

*Oh non ! C’était ma dernière paire potable ! Maman ne va pas être contente du tout quand je vais lui dire qu’il faut encore qu’elle m’en envoie !* Réalisa-t-elle avec désespoir. De fait, les collants de Wilhelmina semblaient habités par de puissantes tendances suicidaires, depuis qu’elle était arrivée à Poudlard : à ceux qui en avait fini avec la vie via marche affamée interposée, il fallait ajouter toutes les paires qu’elle avait dû jeter après que le chat d’un élève se fut fait les griffes dessus ou qu’elle fut tombée dans l’herbe humide en se rendant en cours d’herbologie. Elle allait, une fois de plus, devoir finir la semaine en pantalon. Wilhelmina avait son pantalon d’uniforme en horreur : quand elle l’enfilait, elle avait le sentiment de ressembler à un gros légume informe. Il était, d’ailleurs, trop grand, et glissait sur ses jambes, si bien qu’elle devait sans cesse le remonter d’un geste de la main qui n’avait rien de très élégant.

- Aïe, aïe, aïe, couina-t-elle une seconde fois, en sautillant jusqu’à l’étage supérieur, où elle s’arrêta pour contempler l’étendue des dégâts. De nouveau, elle grimaça : son genou droit saignait abondamment. Elle allait être obligée d’aller à l’infirmerie. Ou, pour être plus précis, elle allait être obligée de chercher le chemin de l’infirmerie jusqu’à ce que quelqu’un la prenne en pitié et l’y emmène. Wilhelmina avait probablement passé autant de temps à l’infirmerie que dans sa salle commune, depuis le début de l’année… Elle était tellement maladroite !
Elle remua précautionneusement la jambe et parut cependant estimer qu’elle pourrait poster sa lettre avant d’aller voir l’infirmière (« Encore vous, Miss Kilgarvan ? Il a des septièmes années que j’ai moins vus dans toute leur scolarité que vous en l’espace de six semaines ! ») : après tout, elle était presque arrivée à la volière, dont elle apercevait déjà le petit escalier en colimaçon, et son collant, même troué, lui servirait plus ou moins de pansement en attendant un bandage plus traditionnel.

La petite Serdaigle prit donc son courage à deux mains et sauta à cloche-pied jusqu’à la volière, où elle émergea en ahanant comme une asthmatique qui viendrait de courir un marathon sans s’arrêter. Enfin ! Il ne lui restait plus qu’à repérer le hibou de l’école qu’elle avait l’habitude d’emprunter (une espèce de petite boule de plumes ridiculement petite. Le seul volatile dont elle n’avait pas peur : les autres, avec leurs serres acérées et leurs yeux jaunes qui brillaient d’une lueur mauvaise, la terrifiaient. Pire ! Elles trouvaient qu’ils avaient un faux air de vampire !) en prenant bien garde de ne pas réveiller les autres oiseaux (elle était certaine qu’un jour ou l’autre, ils l’attaqueraient et l’énucléeraient !) et elle en aurait fini jusqu’à la semaine suivante.

Hélas ! C’était compter sans la fourberie des fientes de hiboux qui souillaient les lieux ! Car à peine eut-elle fait un pas chancelant sur le sol de la volière qu’elle glissa sur l’épaisse couche d’excréments qui le recouvrait et tomba lourdement sur les fesses, avant de glisser, emportée par l’élan de sa chute, sur plusieurs mètres, jusqu’à ce qu’elle fût arrêtée, non pas par le mur, mais par la jambe d’un élève qui avait eu la malchance de venir poster son courrier en même temps qu’elle.

Wilhelmina percuta de plein fouet les genoux du jeune garçon. Le « sploutchfuiiiit » qui avait accompagné sa chute céda la place à un silence assourdissant.
*On non ! Oh Seigneur ! Oh non ! C’est horrible… Je… Holàlàlà ! Pourquoi moi ? Pourquoi toujours moi ?* furent les seules pensées qui lui vinrent à l’esprit, tandis qu’elle bégayait un  « désolée » si étranglé qu’il en était inaudible. Atterrée, rouge de honte, elle fixait les genoux de sa victime sans oser lever les yeux ni même songer à se relever. *Holàlà… Holàlà… C’est un grand… Holàlà… Holàlà !*

Ce fut précisément le moment que choisit une grosse chouette posée sur le perchoir le plus proche des deux sorciers pour se réveiller et ululer en battant des ailes d’un air menaçant. Wilhelmina rentra instinctivement la tête dans les épaules et étouffa un « hiiiii ! » effrayé. Visiblement, elle était à deux doigts de la crise de nerfs.
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Ξ Sujet: Re: Boum, badaboum. [PV]   Boum, badaboum. [PV] EmptyMer 7 Aoû - 18:19


Se prendre une tornade dans la tronche alors qu’il faisait sa colle dans les serres de Botaniques. Se faire amocher, et ramener Linwood inconsciente à l’infirmerie, pour ensuite se faire agresser par la jeune rousse et ses airs de hibou courroucé. Perdre le match de Quidditch opposant Poufsouffle à Serpentard, et passer le reste de la semaine à se cacher de Nasira Orwell, qui ne cherchait certainement qu’à le décapiter puis à empaler sa tête sur un pieu pour s’en faire un punching ball de fortune. A dire vrai, Rudy avait connu mieux comme période de sa vie. Il fallait dire que depuis qu’il était arrivé à Poudlard, il avait eu une adolescence plutôt facile ; intégré dans une bande de joyeux lurons qui semblaient l’admirer pour ses muscles bien dessinés et sa capacité à se faire manipuler comme un chien savant, il n’avait pas beaucoup d’ennemis. Enfin tout du moins, personne ne venait l’embêter comme lors de son abominable période de primaire, où tous les enfants le traitaient d’Attardé et le martyrisaient en empilant des immondices sur son pupitre. Quoi qu’il en soit, il n’avait jamais eu de réels problèmes, mais tout était allé de mal en pis depuis que la vague noire s’était abattue sur les serres. Rudy ne savait pas réellement comment gérer les problèmes. Lorsqu’il n’était encore qu’un enfant, il avait préféré fuir et se réfugier dans un mutisme sélectif, plutôt que de prendre les armes et de se défendre ; à présent qu’il avait assez de muscle pour cogner et envoyer balader n’importe quel inconscient qui aurait eu l’audace de se frotter à sa stature herculéenne, il avait d’autres soucis, qu’il n’arrivait toujours pas à régler. Le destin semblait se jouer de sa pauvre personne. Il avait un problème, on lui donnait les solutions pour les régler, mais bien trop tard. Et à présent qu’il se sentait invulnérable, on lui proposait un autre casse-tête, dont il ne comprendrait le mécanisme que lorsqu’il serait passé à autre chose.

Bougonnant dans sa barbe inexistante, le quatrième année prit machinalement le chemin de la volière. Il n’avait pas particulièrement envie d’écrire une lettre à son père, mais ses frères et lui avaient établis un calendrier. Ils devaient se relayer chacun leur tour pour lui donner des nouvelles deux fois par mois. Evidemment, puisqu’il s’agissait d’une corvée, les plus petits s’y collaient en premier. En Septembre, puisque Ryan était enfin arrivé à Poudlard, c’était à lui qu’incombait la tâche ingrate de dire à Nick Spencer que, effectivement, le château était super grand, super cool, et surtout, que ses grands frères étaient très gentils avec lui. Ce qui n’était évidemment pas le cas. Mais qu’importe. Drake avait pris la relève pour la fin du mois, tandis que Connor s’était chargé de celle du début d’Octobre. A présent, c’était au tour de Rudy d’envoyer le courrier, et le pauvre Poufsouffle était bien en peine de savoir quoi écrire. Il ne tenait pas particulièrement à parler de tous les évènements rocambolesques qui s’étaient déroulés à la célèbre école de Magie, dernièrement. Il n’avait pas envie d’inquiéter son père, même si connaissant ce dernier, il leur aurait sans doute envoyé une Beuglante leur demandant pourquoi ils ne s’étaient pas tous laissés faucher par cette stupide tornade. « Ça m’aurait fait des vacances, bande de vauriens ! » entendait-il résonner dans un fond de sa tête creuse. « Je tenais enfin l’occasion de me débarrasser de vous tous en même temps, et même ça, vous l’avez fait foirer ! ». Désolé papa. Depuis le temps, il aurait dû savoir que les 5 mioches Spencer ne faisaient jamais ce qu’il voulait.

Perdu dans ses pensées, le Poufsouffle posa le pied sur la marche piégée. Mais contrairement à la petite première année quelques instants plus tôt, sa jambe ne s’enfonça que jusqu’au mollet. Pestant contre Poudlard et ses couloirs délabrés, Rudy sortit son pied d’un air rageur, et continua sa route, sans plus de dommages. Il était tellement stupide qu’il ne se souvenait jamais quelles marches enjamber. Mais de toute façon, il y avait tellement de choses dont il devait se rappeler, que les escaliers étaient bien les derniers de ses soucis. Sur le qui vive, le quatrième année se cacha derrière une statue en entendant du bruit, et n’en ressortit que lorsqu’il fut sûr que la jeune fille qui courrait était une Serpentard de deuxième année, et non pas son terrible prédateur, j’ai nommé Nasira Orwell.

En parlant de la jeune beauté exotique, n’importe qui aurait été heureux qu’elle lui coure après. A dire vrai, elle était tellement jolie que ça en aurait été flatteur. Mais pas Rudy. D’une part, il n’était pas vraiment intéressé ; il la trouvait belle, certes, mais également très flippante. Et d’autre part, les raisons pour lesquelles elle lui courait après n’étaient pas des plus enviables. Elle voulait sans doute lui faire regretter d’avoir touché Linwood Saroyan, et également, d’avoir livré une si piètre performance lors du match de Quidditch que Poufsouffle en avait perdu. Si elle le trouvait, il était mort avant d’avoir pu dire quoi que ce soit. Si elle le trouvait, il pouvait dire adieu à sa virilité et à ses bijoux de famille. On ne rigolait pas avec Nasira Orwell, le Krav Maga, et sa capacité à castrer une personne de 36 façons différentes.

Mais laissant de côté ses effrayantes pensées, Rudy grimpa l’escalier en colimaçons qui menait à la Volière. Il aimait bien cet endroit. Non pas parce que l’odeur lui rappelait sa maison moldue encore que, mais parce qu’en général, il n’y croisait jamais personne. Ainsi, il pouvait laisser de côté tous ses problèmes : son impression d’être un parfait crétin parce qu’il s’en prenait à des innocents, juste pour ne pas être rejeté par ses amis. Son amour à sens unique pour Linwood Saroyan, et l’évolution de son statut de « vermine abjecte à qui elle n’adresse pas la parole » à « vermine abjecte qu’elle déteste encore plus ». Ses craintes envers Nasira Orwell, catcheuse refoulée, et Alexandra Bowman, l’alien, qui, il en était sûr, pourrait lui faire éclater le cerveau d’un seul claquement de doigts.

Les roucoulements des hiboux –si, je suis sûre que ça roucoule, un hibou #PAF#- l’aidaient à s’évader, même si une fiente déposée sur sa robe de sorcier le ramenait toujours à la réalité. Le Poufsouffle su cependant que ce jour-ci, les choses seraient bien différentes.
Avec un petit bruit de souris, et une glissade digne des plus grands cascadeurs, une chose minuscule vint interrompre sa course folle en tapant dans ses jambes. Sans avoir mal pour deux mornilles, Rudy baissa les yeux vers la créature qui venait de lui dire bonsoir de la façon la plus originale qui soit, et se rendit compte qu’il s’agissait d’une élève, première année à n’en pas douter. Ses yeux étaient si écarquillés par la peur des représailles que le Poufsouffle se demanda si on ne l’avait pas métamorphosé en une effrayante créature. Avant de se rappeler que cette expression de terreur était plutôt commune lorsqu’on se retrouvait face à la brute épaisse qu’il était. Voulant la rassurer, le quatrième année esquissa un sourire bienveillant, qui fut aussitôt éclipsé par l’intervention d’un hibou aux airs menaçants. La première année rentra la tête dans les épaules, et cette image lui rappela tellement celle d’une tortue se cachant dans sa carapace, que Rudy se retint d’éclater de rire.

Au lieu de quoi il attrapa la première année en dessous des bras, et la remis sur pieds avec autant de facilité que s’il avait s’agit d’un chaton.

« Hop. Ça va, tu ne t’es pas fait mal ? » demanda-t-il en prenant son air le moins effrayant possible. « Sur quoi t’as glissé pour traverser toute la volière sur les fesses ? Bradley a encore laissé traîner ses trucs par terre ? » poursuivit-il en essayant de jeter un œil derrière Wilhelmina. Non. Son comparse fana de farces et attrapes n’avait fait tomber son sac de billes. C’était une première.

Comme la jeune fille tardait à répondre, Rudy lui jeta un coup d’œil pour voir où elle en était, émotionnellement. Bon. Elle avait toujours l’air aussi paniquée, et son visage était devenu tellement rouge qu’il était presque assorti à la couleur de ses cheveux. Roux. Tout comme Linwood. Secouant la tête pour la chasser de ses pensées, Rudy remarqua le collant déchiré et la tâche de sang sur le genoux de la première année. Il s’accroupit devant elle pour essayer d’estimer si c’était vraiment grave ou pas, mais restait toujours aussi impressionnant de par sa taille.

« Oulah, tu saignes. J’ai un pansement dans mon sac à dos, mais pas de désinfectant. Ceci dit, on ferait mieux d’éponger ça rapidement, ou sinon tu vas en avoir partout. Ça ne te fait pas trop mal ? Tu veux que je te porte jusqu’à l’infirmerie ? » proposa-t-il en esquissant un sourire fraternel et en sortant un grand mouchoir blanc de sa poche.

Amener la première année sur son dos ne serait pas bien compliqué, étant donné qu’elle n’avait pas l’air de peser beaucoup plus qu’une plume. Et puis, il avait bien porté Linwood jusqu’à l’infirmerie alors qu’il venait de se prendre une tornade dans la figure, et qu’il avait un poignet cassé. Ce ne serait donc pas un grand défi pour lui. En supposant que la première année ne s’enfuie pas en courant à la vue de sa taille gargantuesque.
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Wilhelmina Kilgarvan
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Ξ Sujet: Re: Boum, badaboum. [PV]   Boum, badaboum. [PV] EmptyLun 12 Aoû - 22:56

78
Wilhelmina était mortifiée : elle avait mal aux genoux, elle avait mal aux fesses, elle avait les vêtements souillés de fiente et, comble de l’horreur, elle venait de percuter de plein fouet un élève qui devait faire, au bas mot, le double de sa taille. A la douleur et à l’humiliation cuisante, s’ajoutait donc la conviction que sa brève existence n’allait pas tarder à s’achever dans d’atroces souffrances. Au milieu de la confusion mentale qui était la sienne (*Oh mon Dieu, j’ai mal…. Hiii, ma jupe est pleine de caca… Hiiiii, j’ai percuté un grand costaud… Hiiiii, j’ai mal… Aïe… Je veux ma maman… Bouhouhou, je ne veux pas mourir, pitié Monsieur… Si, si, je veux mourir, plus de dissertation de métamorphose, ahahahahaha… Oh la vache, c’est mon genou qui me tire, comme ça ? Attends, j’ai encore l’intégralité de mon derrière, moi ? Mon coccyx, où est mon coccyx ? C’est le costaud qui l’a pris ? Hiiii ! Le costaud… Pitié, Maman ! J'le f'rai plus, promis !*), c’était la seule certitude qui restait à la jeune fille. Aussi ne put-elle empêcher son cœur de manquer un battement, quand elle sentit Rudy la soulever dans les airs, tant elle était persuadée qu’il s’apprêtait à la passer par la fenêtre de la volière, pour la plus grande joie des hiboux présents (« Les gars, la pâté est servie ! »).

- Pitié, Monsieur le grand costaud, ne me jette pas par la fenêtre ! S’écria-t-elle précipitamment, en se recroquevillant sur elle-même, comme si elle se préparait déjà à amortir sa chute.
Fait curieux, sa supplique parut fonctionner, car Rudy la reposa sur le sol, avec une délicatesse étonnante de la part d’un tel gaillard Hagrid ? Toi ici ? .Wilhelmina, qui avait fermé les yeux sous l’effet de la peur, en rouvrit lentement un, franchement étonnée de ne pas entendre le vent hurler à ses oreilles tandis que l’herbe humide et, partiellement recouverte de feuilles mortes, se rapprochait à une vitesse affolante. Comment ? Elle était encore dans la volière ?
Elle fut encore plus surprise de constater que, non seulement Rudy ne voulait pas sa mort, mais qu’il paraissait même considérer tout cet incident avec une forme d’amusement bon enfant. Pire ! Il n’avait même pas l’air de se soucier de ses propres blessures : pourtant, elle lui était arrivée dessus à toute vitesse, il devait avoir de sacrés bleus aux genoux, car en ce qui la concernait, une grosse bosse était en train de poindre sur son front.

Abasourdie par le comportement de son camarade (*Mais... Qu’est-ce qu’il fait ? Je ne comprends pas ce qu’il fait ? Que quelqu’un m’explique ce qu’il fait !*), Wilhelmina  gratifia le Poufsouffle d’un regard de petit rongeur effrayé. Elle avait encore les jambes toutes tremblotantes et remarqua avec plaisir que le mur était à portée de main, des fois qu’elle aurait eu besoin de s’appuyer dessus pour ne pas glisser à terre.
- M-m-m-m-merci, bégaya-t-elle, comme toujours quand elle était mal à l’aise, d’une voix inaudible, tandis qu’un rouge pivoine du plus bel effet lui montait aux joues. Seigneur, toute cette situation était ridicule, vraiment ! Bien entendu que Rudy n’avait pas réellement eu l’intention de la passer par la fenêtre : c’était certainement interdit par le règlement intérieur, et il n’allait pas gâcher ses études pour une stupide petite première année ! Je…. Euh… Je… Je crois que c-c-c-c’ét-t-t-tait de la f-f-f-f-f-fiente, précisa-t-elle, baissant la voix en même temps que la tête. Elle avait le visage en feu, et sa lèvre inférieure s’était mise à trembler violemment, signe infaillible qu’une grosse crise de larmes n’était pas loin.

*Comme s’il ne me suffisait pas d’être cataloguée comme la pire élève de Serdaigle, je vais maintenant être connue comme la fille qui glisse sur les déjections de hiboux… Pourquoi toujours moi ?* Songea-t-elle avec amertume. C’était comme si un mauvais génie s’échinait à la tourner en dérision à chaque moment de la journée, depuis qu’elle était entrée à Poudlard. Certes, sa cote de popularité n’avait pas été beaucoup plus brillante à l’école primaire, mais là-bas, au moins, elle n’avait pas en permanence le sentiment d’être une imposture, et elle pouvait compter sur sa famille pour lui remonter le moral.

La gentillesse de Rudy n’aidait d’ailleurs pas la Serdaigle à reprendre ses esprits : elle aurait préféré qu’il se mette à lui crier dessus et à l’insulter, c’eut été bien plus logique. Sa douceur lui donnait l’impression qu’elle ne valait même plus le coup qu’on lui passe un savon dans les règles, dans l’espoir de la voir s’améliorer par la suite, exactement comme si elle n’était qu’une petite soeur simplette, ennuyante, certes, mais contre laquelle il serait vain de tempêter tant elle était incapable de comprendre ce qu’on lui disait et de faire amende honorable. On se contentait de réparer ses bêtises en soupirant. C’était un peu cette attitude que la plupart de ses enseignants avait eu à son égard, lors des années antérieures, et elle ne doutait pas que ses professeurs actuels, lassés de ses échecs à répétition, adopteraient la même d’ici la fin du trimestre. Charmante perspective.

*Oh non…* Se dit-elle, en sentant les premières larmes couler sur sa figure. Elle avait tenté d’appliquer la vieille technique de sa mère pour les retenir (« Tu respires lentement, tu écarquilles les yeux, et tu avales ta salive trois fois de suite »), mais, une fois de plus, elle n’avait pas eu le temps d’aller jusqu’au bout du processus. Honteuse, elle baissa davantage la tête et pria pour que ses cheveux roux vinssent cacher son visage.
- N-n-n-n-non, parvint-elle toutefois à répondre bravement, ç-ç-ç-ç-ç-ça va aller, assura-t-elle, bien qu’elle eut la voix vibrante de sanglots mal contenus, c-c-c-c-c’est rien… Les es-es-es-escaliers… La m-m-m-m-marche b-b-b-b-b-branlante… J’ai oub-b-b-b-blié, tenta-t-elle d’expliquer faiblement. F-f-f-faut q-q-q-q-que j’env-v-v-v-voie m-m-m-m-ma lett-tt-tt-ttre à m-m-m-m-mes p-p-p-p-parents, précisa-t-elle finalement, en brandissant sa missive comme s’il s’agissait d’une espèce de bouclier d’un genre nouveau (bouclier papier à lettres, plus dix points de force).  

Elle renifla misérablement et s’efforça de repérer son hibou attitré. Hélas ! Il était à l’autre bout de la volière, et elle ne se sentait pas capable de clopiner jusqu’à lui dans son état de choc. Elle venait d’affronter coup sur coup des escaliers farceurs et un élève beaucoup trop grand pour ne pas l’effrayer, elle ne se sentait pas de taille à passer au milieu de volatiles aux becs avides de sang (Tout à fait ! Elle le savait ! D’ailleurs, les hiboux étaient des créatures nocturnes ! Comme Dracula ! Si ce n’était pas une preuve… Et puis, quand on n’avait rien à se reprocher, on vivait à la lumière, point final !). Elle allait donc devoir se rabattre – ce qui ne la réjouissait guère - sur l’oiseau acariâtre qu’elle avait réveillé en tombant. Wilhelmina coula un œil anxieux en direction du hibou et fit un bond en l’air, quand il claqua du bec avec malveillance.
- Ou peut-être que je peux le faire demain… Dit-elle, si vite qu’elle n’en eut pas le temps de bégayer.

[1178 mots]
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Ξ Sujet: Re: Boum, badaboum. [PV]   Boum, badaboum. [PV] EmptyVen 16 Aoû - 11:06


Rudy ne savait pas très bien ce qu’il avait pu lui faire, mais la petite première année semblait complètement tétanisée en sa présence. Il n’en fut pas si étonné pour autant. Après tout, il était anormalement et monstrueusement grand, ce qui n’aidait pas à se donner une image de bisounours distribuant des bonbons. Qui plus est, Wilhelmina devait faire partie des élèves de première année les plus minuscules, et le contraste entre ces deux-là était encore plus marqué. Néanmoins, elle devait probablement souffrir d’hyper anxiété ou il ne savait quoi, parce qu’elle semblait être sur le point de défaillir à chacun de ses mouvements. ( « Hop, test ? Je me gratte le nez, est-ce qu’elle va mourir foudroyée sous le choc ? » ) Pour confirmer ses suppositions, la Serdaigle se recroquevilla sur elle-même et lui cria quelque chose qui ressemblait à « NON ! Paslafenêtrepaslafenêtrej’vousenprie ! ». Rudy eut un air encore plus amusé. Elle ne croyait réellement pas qu’il voulait la balancer du haut de la Volière ? Il n’avait pas l’air si mauvais bougre que ça, non ? Et puis bon, ça aurait été contre le règlement de jeter des gens du haut d’une tour –même si Nasira Orwell ne se serait pas gênée avec lui, dans le cas où elle aurait pu poser ses ongles impeccablement vernis sur sa carnasse de pauvre type-. Pour essayer de la rassurer, il la reposa avec douceur sur le sol de la Volière et remarqua qu’elle semblait presque choquée qu’il ait écouté ses supplications. Oh allons, Rudy Spencer ne ressemblait pas tant à un Troll que ça, si ? S’il n’avait pas été si amusé par les réactions –il fallait le reconnaître, vraiment très extrêmes- de Wilhelmina, le Poufsouffle en aurait probablement été vexé. Mais là, cette petite lui faisait plutôt office d’un grand bol d’air frais ; la preuve, il en avait pratiquement oublié ses problèmes, tant il était concentré sur sa cadette –eh oui, il fallait qu’il l’empêche de se suicider dans une tentative désespérée pour lui échapper, ce n’était pas une mince affaire !-. « Je ne comptais pas te jeter du haut de la tour. » répondit finalement Rudy avec un nouveau sourire bienveillant, tandis qu’il se faisait violence pour ne pas ébouriffer les cheveux de la rousse, comme il le faisait toujours avec ses petits frères pour les embêter. S’il posait une de ses énormes paluches sur sa minuscule tête, elle risquait de s’évanouir sur le champ. Et elle était déjà si proche de cet état, qu’il ne fallait pas favoriser le processus en la traumatisant un peu plus.

Wilhelmina trouva tout de même le courage de le remercier, même si avec son bégaiement, il n’était pas toujours facile de tout discerner. Elle lui répondit ensuite que la fiente était responsable de sa chute, ce qui laissant deux options possibles : soit elle avait glissé sur de la fiente d’oiseau –chose pas si rare, au final-, soit elle s’était prise une fiente dans l’œil tandis qu’elle marchait, et avait perdu l’équilibre sous le coup de la surprise. Mais étant donné qu’elle n’avait pas l’air d’avoir de la fiente sur le visage, Rudy opta pour la première solution. Et puis bon, elle ne pouvait pas être si malchanceuse que ça, pour : 1) recevoir de la fiente en plein dans l’œil et 2) glisser à cause de l’aveuglement soudain. Merci, mais l’ange gardien maudit sur cinq générations était déjà le sien ! Il n’avait probablement pas de rivaux lorsqu’il s’agissait de malchance. « Ah je vois, ça m’arrive souvent. » lui répondit Rudy avec un clin d’œil complice. « Sauf que quand je tombe, je ne glisse pas. Enfin sans vouloir te vexer, tu étais plutôt drôle ; on aurait dit un mignon pingouin sur la banquise. » plaisanta-t-il afin de lui redonner le sourire. Même si les pingouins glissaient plutôt sur leurs ventres, et non pas sur leur derrière. Mais bon, c’était Rudy après tout, sa culture laissait fortement à désirer.

Concernant les blessures à la jambe de Wilhelmina, la petite rousse lui confia qu’elle avait oublié d’enjamber la marche branlante qui se trouvait sur le chemin de la Volière. Ce simple détail eut pour effet d’amuser encore plus Rudy ; il avait l’impression de se revoir en première année, alors qu’il expérimentait toutes les bourdes possibles. Sauf que contrairement à la Serdaigle, il n’avait jamais été paniqué de façon aussi exagérée. Il avait même développé un talent qui consistait à faire le pitre pour amuser la galerie et faire croire qu’il l’avait fait exprès. « Cette fichue marche ! Je l’oublie tout le temps aussi. Tiens d’ailleurs, j’y ai coincé mon pied il y a pas moins de 10 minutes. Franchement, McGonagall devrait vraiment faire des réparations. Ce serait pourtant si simple pour eux d’en faire une marche neuve, non ? Visiblement, ils doivent trouver ça marrant quand on coince notre pied dedans. Ils sont un peu sadiques à Poudlard. » commenta Rudy sur le ton de la confidence. S’il en avait eu la capacité, le Poufsouffle aurait tenté de la réparer lui-même. Mais sachant qu’il était une catastrophe ambulante, il risquait de faire exploser le château à la place. Enfin… si sa baguette magique se décidait un jour à faire sortir ne serait-ce qu’une volute de fumée. D’ailleurs, c’était son ami de Serpentard Arthur Bey qui avait sa baguette en ce moment. Depuis qu’il avait cassée la sienne le jour de sa tornade, il l’empruntait de temps à autres à Rudy, qui la lui cédait sans faire d’histoires ; après tout, elle lui serait bien plus utile qu’à lui, et ça lui donnait une excuse pour ne pas pratiquer ses sortilèges.

Après un court moment, la Serdaigle agita quelque chose sous le nez du Poufsouffle, qu’il identifia comme étant une lettre. Forcément, si Wilhelmina était là, c’était plus pour envoyer son courrier que pour profiter de la charmante présence des hiboux –qui semblaient d’ailleurs l’effrayer au plus haut point-. Rudy la regarda d’un œil presque attendri (« Elle me ressemble tellement cette brave petite », gloussa-t-il en essuyant une larmichette.) jeter son dévolu sur un hibou au plumage sale, qui la regardait avec malveillance. Pour terroriser encore plus la première année, le stupide volatile claqua du bec, ce qui eut pour effet de la faire sursauter. Le Poufsouffle contempla la scène un moment, écouta la suggestion de sa cadette de reporter l’envoi à demain, et secoua la tête de gauche à droite. Il se dirigea ensuite vers le hibou, tendit son bras et attendit qu’il vienne s’y poser dans un bruissement d’ail silencieux. Il revint alors vers Wilhelmina, et lui présenta son postier, en le tenant tout de même assez éloigné pour ne pas qu’elle tourne de l’œil.

« Tiens, c’est celui-ci que tu voulais ? » demanda-t-il en caressant les plumes du hibou, qui finalement, semblait plutôt docile avec lui –il avait toujours eu un bon feeling avec les hiboux, certainement parce que ceux-ci devaient sentir qu’il n’en avait pas peur, et pouvait les écrabouiller avec sa carrure de Troll-. « Tu veux lui attacher ta lettre toi-même ou tu veux que je t’aide ? » proposa-t-il aimablement, puisque ça ne le dérangeait réellement pas de lui venir en aide. « Ah et au fait, je m’appelle Rudy Spencer, et je suis en quatrième année à Poufsouffle. » se présenta-t-il enfin, en désignant sa cravate jaune rayée de noir. « Et toi ? » demanda-t-il finalement. Autant savoir à qui il était en train de s’adresser. Qui sait, ils seraient peut-être amenés à se reparler dans le futur ?

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Wilhelmina Kilgarvan
Wilhelmina Kilgarvan
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Ξ Sujet: Re: Boum, badaboum. [PV]   Boum, badaboum. [PV] EmptyDim 18 Aoû - 16:50

Si Rudy avait eu la mauvaise idée de se gratter le nez, Wilhelmina aurait probablement fait un bond en arrière avant de se carapater en courant (ou, plutôt, en boitillant aussi vite que l’état de son genou et de son coccyx le lui aurait permis) car elle aurait été convaincue que le Poufsouffle ne levait la main que pour mieux la gifler, aussi était-il heureux qu’il renonçât à mettre son plan machiavélique (« Hé, tu ne serais pas un Serpentard déguisé, toi ? ») à exécution. Au lieu de s’enfuir à toutes jambes cloche-pied, donc, le mignon petit pingouin qu’elle était gratifia son camarade (mais néanmoins assassin potentiel : elle continuait à rester sur ses gardes. Après tout, la gentillesse apparente du Poufsouffle n’était peut-être qu’une ruse subtile destinée à la mettre en confiance pour mieux la défenestrer ensuite) d’un coup d’œil étonné. Elle avait dû mal à s’imaginer que quelqu’un d’aussi costaud que Rudy pût chuter d’une manière aussi lamentable qu’elle venait de le faire : voilà qui remettait en cause tout ce dont elle avait toujours été fermement convaincue en matière de règne animal, à savoir que les petites bêtes pataudes étaient destinées à souvent embrasser le sol, tandis que les pesants pachydermes youhou Rudy demeuraient bien droits sur leurs pattes. D’où l’on pourra aisément conclure que la jeune demoiselle n’avait jamais eu le loisir d’assister à la rencontre d’une grosse mare de boue et, mettons, d’un auroch. Entre les deux, c’était le coup de foudre et l’amour vache.
- B-b-b-b-ben oui, m-m-m-mais c’est p-p-p-parce que moi, je suis t-t-t-t-toute p-p-p-petite, alors forcément, j’ad-d-d-dhère moins au s-s-s-sol, expliqua-t-elle malhabilement, dans une tentative plus que pathétique de rallier la physique élémentaire à sa cause. Dommage, elle n’avait jamais fait de physique. Et p-p-p-puis, rajouta-t-elle, avec un peu plus d’honnêteté, la s-s-s-semelle de ma chaussure s’est d-d-d-d- décollée q-q-q-quand je m-m-m-me suis p-p-p-pris les pieds dans une r-r-r-r-racine hier, j-j-j-je c-c-crois que ç-ç-ç-ça n’a pas aid-d-d-dé.

Consciente que cet éclaircissement ne jouait pas en sa faveur, Wilhelmina se dandina nerveusement : mais était-ce sa faute, à elle, si elle avait un talent inné pour s’affaler sur tout et n’importe quoi ? Ses parents lui enverraient de nouveaux souliers la semaine suivante (accompagnés, sans doute, d’un mot exigeant qu’elle prît davantage soin de ses affaires) mais d’ici là, elle n’aurait d’autre choix que de continuer à marcher avec une semelle à l’agonie (sa seconde paire de chaussures séchait depuis plusieurs jours devant la cheminée de la salle commune : elle était imbibée d’eau, faisait « flouic, flouic » et dégageait une imperceptible odeur de moisissure. Une sombre histoire de flaque pleine de vase habilement dissimulée sous un épais tas de feuilles mortes). Elle aurait bien pris l’option « grand fille populaire », mais apparemment, ses parents n’avaient eu le choix qu’entre « petite chouineuse maladroite » et « bègue un peu gourde ». Veinarde, elle avait eu droit à un combo entre ces deux options.

- B-b-b-bon, soupira-t-elle, l’air résigné, au m-m-m-moins, je n’av-v-v-vais p-p-p-pas l’air d’un g-g-g-gros éléph-ph-ph-phant de m-m-m-mer qui aurait p-p-p-perdu le cont-t-t-trôle de ses nag-g-g-geoires.
*Avec ma chance, ça, ce sera plutôt pour ma troisième ou ma quatrième année. Enfin, si je survis jusque-là aux explosions de chaudron et plantes à tentacules…* Songea-t-elle. A cette pensée, la fillette sentit un frisson d’horreur lui remonter le long de la colonne vertébrale. La boutique de sa moldue de mère n’était peut-être pas aussi riche en curiosités que les serres de Poudlard mais, au moins, aucune fleur n’avait jamais essayé de l’attraper par le cou pour la secouer comme un prunier. Les clients n’auraient pas apprécié (ou alors seulement pour offrir à une belle-mère particulièrement exécrable).

Toutefois, exception faite de ces considérations pessimistes, Wilhelmina commençait à reprendre doucement ses esprits. Rudy avait le don de dédramatiser la situation, si bien qu’elle avait le sentiment que tout ce qui venait de lui arriver n’était, finalement, non pas une grosse humiliation dans les règles, mais simplement un petit accident de parcours qui ne méritait même pas de devenir une anecdote à raconter à ses amis (« Hé, les gars, vous voyez ? Vous voyez la fille qui passe, là-bas ? Vous ne savez pas ce qu’elle a fait, l’autre jour ? Attendez, vous allez rire ! »). La Serdaigle consentit même à accorder un sourire timide au jeune homme quand il évoqua ses propres déboires. Enfin elle trouvait quelqu’un qui ne disait pas « Quoi ? La marche branlante ? Quelle marche branlante ? Ah ! Cette marche branlante, ? Mais ma pauvre fille, plus personne ne met le pied dessus depuis bien longtemps ! Pourquoi ? » ! C’était à la fois un soulagement (elle n’était donc pas la seule imbécile du château à constamment se demander si c’était la quinzième ou la seizième marche qu’il fallait sauter, pour systématiquement finir par se tromper. Et encore, les jours où elle pensait à compter les marches) et une source de désespoir (donc, il était encore possible d’oublier de sauter cette foutue marche même après des années à la pratiquer ! Elle qui avait eu la naïveté de croire que cela cesserait de lui arriver avec le temps !).

Soucieuse de ne rien laisser paraître de ses conclusions (« Aha, tu dois être le seul gars de plus de onze ans à continuer à te prendre les pieds dans l’escalier ! Non… Pas taper, pas taper ! »), Wilhelmina hocha vigoureusement la tête, en signe d’assentiment aux récriminations de Rudy.
- Oui, c’est comp-p-p-p-létement insens-s-s-sé… Im-m-m-magine que quelqu’un ait un accid-d-d-dent g-g-g-grave ! L’éc-c-c-cole s-s-s-serait respons-s-s-sab-b-ble! L’adm-m-m-minist-t-t-tration ne devrait p-p-p-pas jouer avec l’int-t-t-tégrité phys-s-s-sique des élèves, comme ça ! S’offusqua-t-elle, sa véhémence cependant un peu atténuée par son bégaiement. Elle se tut un instant, fronça les sourcils, et conclut, non sans un certain amusement. Enf-f-f-fin, quand j-j-j-j-je d-d-d-dis les élèves, je d-d-d-devrais plutôt d-d-dire t-t-toi ou m-m-moi… Ap-p-p-près t-t-t-tout, on d-d-doit être les d-d-deux seuls à encore t-t-tomb-b-ber d-d-dans le p-p-piège… Euh… Ne le p-p-p-prends p-p-p-pas m-m-mal, hein ! T-t-t-tu d-d-dois êt-t-tre b-b-beaucoup p-p-plus hab-b-bile que m-m-moi p-p-pour l’éviter, s’empressa-t-elle de rajouter, de peur que ses paroles n’aient blessé Rudy. Après tout, le Poufsouffle avait des poings vraiment trop impressionnants pour qu’on lui cherchât des noises ! Il p-p-paraît que c’est une hist-t-t-toire d’int-t-tégration. Si t-t-tu p-p-penses à saut-t-ter la m-m-marche, t-t-tu es un v-v-vrai p-p-p-poudlard-d-dien… B-b-b-ben m-m-moi, je ne suis pas p-p-prête de m’int-t-tégrer, acheva-t-elle tristement.

De nouveau, elle s’aperçut de ce que ses paroles pouvaient avoir de déplaisant pour Rudy (« Et moi, je suis quoi ? De la bouse de dragon ? C’est pas parce que je loupe la marche que je ne suis pas intégré, merci beaucoup ! ») et piqua du nez en direction de ses chaussures, cherchant vainement ce qu’elle pouvait bien dire pour s’excuser sans l’offenser (« Non mais je veux dire, euh… Moi je ne suis pas intégrée mais toi je suis sûre que tu as des tas de copains… Euh… Super chouettes… Euh… Même si tu n’as pas réussi le bizutage de la marche… Euh… Tu vois ce que je veux dire ? Pitié, dis-moi que tu vois ce que je veux dire ! »). Fort heureusement, le Poufsouffle ne parut pas s’offusquer outre mesure de sa grossièreté. C’était en tout cas ce qu’elle croyait, jusqu’à ce qu’elle le vît tendre le bras en direction du hibou mal luné pour qu’il vint s’y poser.
- Hiiiii ! S’écria-t-elle, en levant instinctivement les bras au niveau de son visage (« Pas les yeux ! Pas les yeux ! Je ne veux pas finir comme Œdipe ! J’ai même pas de fille pour faire mon bâton de vieillesse ! Pas les yeux ! »), persuadée que Rudy allait lui lancer le volatile à la figure (« A table ! »).

Les paupières closes, les mains tremblantes, elle attendit que les serres du hibou vinssent se prendre dans ses cheveux. Une seconde… Deux secondes… Trois secondes… Quatre... Bon… Il le lâchait, son bestiau, ou quoi ?
La fillette entrouvrit prudemment les yeux et eut envie de disparaître dans le sol quand elle comprit que Rudy n’avait d’autre intention que de l’aider à attacher sa lettre.
- Euh… Euh… Euh… Merci… couina-t-elle, les joues plus rouges que jamais, en tendant gauchement son parchemin au jeune homme. Elle coula un œil anxieux en direction du hibou et reprit, impressionnée par Rudy-le-maître-des-chouettes : T’es sup-p-p-per f-f-fort, moi, les hib-b-boux me griffent t-t-tout le t-t-t-temps… Et j-j-j-je t-t-trouve leurs b-b-becs t-t-t-terrifiants, confessa-t-elle d’une toute petite voix. J-j-j-je suis Wilhelmina Kilgarvan. De Serd-d-d-daigle oui, je sais, moi aussi, ça m’échappe. M-m-m-merci de m’aid-d-der.
*Mince, j’aurais peut-être dû donner un faux nom. Je ne sais pas si le mien peut encore se permettre d’être entaché par de nouvelles déconvenues…*

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