Cours d'Histoire de la magie n°1

Rappel : vous pouvez trouver toutes les explications sur le déroulement du cours ici

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Elle y était. Son premier cours à Poudlard. Eva-Rose attendait dans sa salle qu’il soit l’heure. Elle regardait la cour et, plus loin, le parc, à travers l’une des nombreuses fenêtres qui permettaient aux élèves peu intéressés par le cours de s’échapper, en pensée du moins. La jeune professeure, quant à elle, essayait de lutter contre le trac qui lui faisait une boule dans le ventre. Elle savait ce à quoi elle s’exposait quand elle avait postulé puis accepté le poste ; elle était d’ailleurs très contente d’être là, mais plus que jamais, elle n’était pas sûre d’être à la hauteur.

Eva-Rose imaginait sans peine ce que Charisma ou Keira diraient si elles savaient ce qui traversait son esprit en ce moment. Elle entendait l’ancienne Serdaigle lui dire qu’elle était tout à fait qualifiée et qu’elle n’avait aucune raison d’avoir peur et l’ex-Gryffondor l’assurer qu’elle était géniale et que tous les élèves seraient ébahis par ce qu’elle avait à leur dire. Eva-Rose se permettait d’en douter. Il était à présent trop tard pour reculer, cependant. Les élèves allaient arriver d’un moment à l’autre.

Si on lui avait dit, toute jeune, qu’elle deviendrait professeure, Eva-Rose aurait rit aux éclats. La petite Poufsouffle qui avait peur de parler aux inconnus et à plus forte raison en public était bien loin à présent, et si la jeune femme n’était toujours pas une grande bavarde, elle se savait calée dans sa matière. Le tout allait être de parvenir à les intéresser à l’histoire de la magie, discipline considérée comme ennuyeuse s’il en était. Il faut dire que le fantôme de Cuthbert Binns, qui avait longtemps occupé le poste, n’avait rien fait pour améliorer les choses. Au souvenir de ces longues heures enfermée alors que le soleil brillait à l’extérieur, la jeune femme se demandait comment elle avait pu finir par se lancer dans la recherche dans le domaine.

En fait, elle le savait. Son but cette année et, elle l’espérait, les suivantes, serait de transmettre ce qui avait fait qu’elle s’était passionnée pour cette matière. Si au moins un ou deux élèves suivaient, ce serait déjà une réussite en soi.

Enfin, il fut l’heure. Eva-Rose alla ouvrir la porte et accueillir les premiers élèves. Ces derniers entrèrent dans un brouhaha de conversations animées. Ça et là, la jeune femme repéra quelques premières années, un peu perdues et intimidées. Elle tenta de leur sourire de façon rassurante. Une fois que tout le monde fut assis, elle prit place sur l’estrade.

« Bonjour et bienvenue au cours d’histoire de la magie. Comme la professeure McGonagall vous l’a précisé lors du banquet de rentrée, je me nomme Eva-Rose Watters et suis votre enseignante pour cette année.

Je sais que ce cours est loin d’être le préféré d’un certain nombre d’entre vous. Je crois pourtant que vous pouvez y apprendre nombre de choses intéressantes sur la magie, des choses qui pourront vous aider dans votre vie de magiciens. C’est en connaissant le passé que l’on peut comprendre le présent et préparer le futur.

Pour commencer, nous allons donc nous occuper de ce qui nous entoure. » Elle embrassa les murs de la main gauche. « Oui, Poudlard. L’histoire de cette école est longue et complexe, mais nous pouvons commencer à l’appréhender. Pas en restant dans cette salle, cependant. Rangez vos affaire, s’il vous plait, ne conservez que de quoi écrire. Si vous préférez, vous pouvez prendre des crayons et des calepins dans cette armoire. »

Eva-Rose fit un signe de sa baguette vers l’armoire qui se trouvait à côté de l’estrade. Elle s’ouvrit, révélant le dit matériel.

« Je vous prie de vous mettre en rang et de rester calmes pour ne pas déranger les autres classes. Vos questions sont cependant les bienvenues. »

Cours d'histoire de la magie

Sujet commun

Regarder vers le passé, c'est apprendre pour l'avenir.

La vie à Poudlard avait complètement retrouvé son calme d'antan. Les personnes qui avaient passé un an à Durmstrang étaient revenues, les cours avaient repris… bref, la vie était calme. Bon, par contre, Lana était toujours là. Elle avait rempilé à Poudlard pour une année supplémentaire et même si elle semblait assez calme depuis septembre, Aliénore se demandait comment la situation allait tourner exactement. Alice n'en parlait plus, elle évitait sciemment sa jumelle, mais à part ça, rien à signaler. Aliénore se demanda, du coup, si la Serpentard était inscrite au cours d'Histoire de la Magie et si le cas échéant ils l'y verraient. Notons qu'Ali' s'en fichait pas mal de la jumelle d'Alice, elle s'inquiétait juste pour l'équilibre de son amie – déjà précaire avant l'arrivée de cette sœur sortie de nul part ! -. Une fois, elle avait essayé d'en toucher deux mots à Dwayne, mais celui-ci avait été opaque à ses explications parce qu'il n'avait pas pris ses médicaments. Elle avait renoncé depuis. Il faut dire qu'entre les cours, les révisions pour les examens, et son entraînement pour maîtriser son don avec le professeur Lorne, Aliénore avait de quoi faire ! En parlant de son don, ça allait un peu mieux mais elle restait méfiante. Surtout quand elle était avec Drake. Elle ne voulait plus que son ami soit hypnotisé, elle refusait qu'il ressente pour elle un amour factice. Rien que l'idée l'attristait. Tiens, au fait, et lui, qu'est-ce qu'il avait gardé comme matière ?

Bref, en tout cas, elle, elle avait bel et bien histoire de la magie. Même si ce n'était pas sa matière préférée, elle ne la détestait pas non plus. En fait cela variait surtout en fonction des professeurs qu'ils avaient eu. Depuis que le professeur Binns, fantôme de son état, avait renoncé à faire cours, il y avait eu une sorte de jeu des chaises musicales à ce poste. Ils avaient donc eu du bon, et du moins bon, ça dépendait des moments.

« Bonjour professeur » Lança poliment Aliénore en entrant en classe. Au départ, par habitude, elle sortit bien entendu toutes ses affaires : plumiers, parchemins, baguette (on ne sait jamais) et manuel. Sauf qu'au bout de cinq minutes de cours, elle comprit qu'elle n'aurait besoin de rien de tout ça. Le sujet comme la méthode n'était pas pour lui déplaire, Aliénore aimait bien les changements. Elle rangea presque tout ce qu'elle avait sorti, ne gardant qu'un calepin et un stylo bic qui faisaient très moldu. Mais honnêtement, le parchemin, à moins d'avoir une plume magique qui écrive toute seule – ce qu'en l’occurrence elle ne possédait pas -, ça n'avait rien de pratique pour marcher ! Elle rangea sa baguette dans sa manche de cape et se mit en rang, sagement et silencieusement, attendant la suite des événements. Elle espérait qu'elle pourrait répondre à quelques questions, après tout, elle avait lu l'Histoire de Poudlard ! Mais c'était il y a déjà quelques temps, il fallait bien admettre que ses souvenirs avaient depuis été enfouis sous les formules et les potions qu'elle avait apprise pour les BUSES. On les invita à poser des questions, mais à titre personnel, elle n'en avait aucune. Elle comptait suivre le mouvement, tout simplement.
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Eva-Rose observa d’un œil attentif ses élèves se mettre en rang. Elle s’en voulait un peu de faire cela d’une manière aussi… enfantine, mais pour garder un semblant d’ordre dans les couloirs et ne pas déranger ses collègues, c’était nécessaire. En tant que jeune professeure, elle ne pouvait pas se permettre de se faire remarquer ainsi dès son premier cours ! Ils sortirent de la salle et la jeune femme attendit qu’ils s’éloignent du couloir des salles de classes pour recommencer à parler.

« Comme le savent la plupart d’entre vous, Poudlard a été fondée par quatre personnes dont les maisons portent le nom. En revanche, vous ne connaissez peut-être pas sa devise, ‘Draco dormiens nunquam titillandus’, soit en anglais, ‘On ne chatouille jamais un dragon qui dort’. »

Elle marqua une pause.

« Le château a été construit il y a un peu plus de mille ans pour que les jeunes sorciers et sorcières puissent échapper aux persécutions des personnes dépourvues de pouvoirs magiques que nous appelons moldus. Il est assez ironique que certains sorciers se soient finalement dits que nous pouvions nous permettre de persécuter les moldus également, quand on y réfléchit. »

Elle avança encore un peu à reculons, tout en continuant à parler. Un sortilège rapidement exécuté devait la prévenir si jamais un obstacle se présentait à ses pieds.

« Pour celles et ceux que l’histoire générale du Royaume-Uni intéresse, sachez que l’école a donc été fondée bien avant que commencent les grandes persécutions suite à la création de l’Inquisition au 12e siècle, et en particulier lors des grandes chasses aux sorciers et sorcières des 16e et 17e siècles. Une sorcière comme Gwendoline la fantasque, que les chasseurs de cartes de chocogrenouilles connaissent bien, ne risquait donc déjà plus rien quand elle se faisait attraper. »

Éva-Rose entraina ses élèves dans une petite cour. Elle les fit se mettre en cercle et sortit sa baguette. Un plan en trois dimensions de Poudlard apparut au centre du cercle.

« Je ne reviendrais pas sur les liens d’amitié et d’inimitié qui ont réuni et opposé les quatre fondateurs. Ils sont connus et ne sont plus très intéressants aujourd’hui où c’est l’unité entre les maisons qui est à privilégier. En revanche, certains seront intéressés d’apprendre que le Choixpeau magique appartenait à Godric Gryffondor. C’est un de ses legs à l’école. On ne peut qu’apprécier le fait qu’il n’ait pas choisi de vider Serpentard de ses élèves. Approchez-vous donc et laissez les plus petits devant afin que tout le monde puisse voir. »

Éva-Rose agita sa baguette et le plan commença à tourner lentement sur lui-même. Elle se sentait bien à présent, tout son stress s’était envolé. Elle espérait juste que les élèves ne s’ennuyaient pas déjà.

« Voici donc le château de Poudlard. Au milieu, là où une lumière clignote, se trouve le parc où nous sommes en ce moment même. Évidemment, le château n’est qu’une petite partie du domaine de l’école qui, entre le parc et la forêt interdite, est immense. Pour information, c’est Rowena Serdaigle qui a mené les fondateurs ici. La légende dit qu’elle aurait rêvé d’un cochon verruqueux lui indiquant la falaise. »

Elle sourit. Ce n’était pas la légende la plus sexy qu’on puisse faire mais elle ne pouvait pas ne pas la mentionner.

« En vérité, nous ne savons pas vraiment ce qui a poussé les fondateurs à venir s’installer ici. Peut-être le fait que le château est éloigné de toutes les grandes villes britanniques le rendait moins susceptible d’être trouvé par les moldus, même si les sortilèges font leur office. Toujours pas de question ? »

Elle avait beaucoup parlé et devait s’arrêter un peu si elle ne voulait pas perdre son auditire.

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