Une fille qui s'ennuie [PV]

Viska se promenait sur le Chemin de Traverse sans véritable but. Elle s’était plutôt bien amusée les deux premières semaines, maintenant elle était entrée dans une phase d’ennui. Cela lui arrivait presque tous les étés. Au départ, elle était super contente de retrouver ses parents qu’elle n’avait pas vu depuis des semaines, et puis elle voyait ses amis moldus, elle faisait des trucs de l’univers de ses parents comme regarder des séries, lire des magazines qui ne parlaient pas de magie, bref des trucs qu’elle faisait avant (même si les séries avaient changé depuis le temps). Mais après, la communauté de Poudlard lui manquait, vivre en internat aussi. Fille unique, elle tournait en rond… sans compter qu’elle était du genre à multiplier les activités à Poudlard – elle avait un peu arrêté le Quidditch, mais elle avait quand même Sterne à diriger ainsi que la BAM -.

Alors voilà, elle traînait. Elle restait là, à se balader dans l’espoir d’un peu de compagnie. Évidemment, pour que ses parents la laissent y aller, elle avait du prétexter à ses parents des achats à faire. Elle se dirigea donc d’un pas tranquille vers la boutique de Mme Guipure. Elle allait se faire refaire un uniforme : les autres lui allaient encore mais ils commençaient à être un peu justes, elle craignait qu’ils ne fassent pas l’année. Elle s’achèterait peut-être aussi une nouvelle cape d’hiver.

Une fois à l’intérieur, elle s’entretint rapidement avec la patronne mais celle-ci dut la laisser pour s’occuper d’un autre client avant de finaliser sa commande. C’est alors qu’elle repéra un visage connu. « Oh tiens, Troy ! Qu’est-ce que tu fais là ? Tu travailles ? C’est cool ! » Il était plus malin qu’elle. Plutôt que de passer son temps à ruminer, elle aurait peut-être du se trouver un petit boulot, ou alors intensifier ses entraînements au combat avec sa tante… Il faudrait qu’elle s’en souvienne pour l’été prochain ! (Car, pour le moment, elle, elle n’avait que 15 ans ! Encore trop jeune par rapport à l’âge légal!) « Moi je suis juste venue refaire un uniforme à ma taille. » Expliqua-t-elle, même s’il devait bien s’en douter.

Elle n’était pas très proche du Gryffondor, mais ils n’avaient jamais hésité à se parler à Poudlard. Ce qui arrivait assez souvent finalement, l’école avait beau être grande, ils y passaient tant de temps qu’il n’y avait pas tant d’élèves que ça (à part dans les petites années) à qui elle n’avait jamais parlé.

Travaillant depuis un petit moment maintenant, la matinée était bien avancé et même durant la pause midi, Troy ne mangeait pas. Pas qu'il n'avait pas le temps, mais le peu qu'il gagnait ne lui permettait pas de manger à chaque repas. Si bien qu'il sautait souvent le repas du midi pour pouvoir au moins mangé le matin et le soir. Cela lui permettait de rattraper son retard du matin et de prendre un peu d'avance sur son travail de l'après-midi. Il remettait en ordre les outils dont se servait les employés sans toucher à ceux de Mme Guipire. Puis, Troy s'occupait de ranger de nouveau les vêtements que les clients et clientes avait essayer.

La patronne et ses autres employées reprenaient leur travail et s'occupait de plusieurs clients qui attendaient. Troy quant à lui venait de finir de ranger les vêtements et se prenait une petite pause bien mérité. Sa patronne ne le voyait pas pour le moment, mais il ne se cachait pas non plus. Il buvait tranquillement un peu d'eau afin de se réhydrater.

Alors qu'il allait reprendre son travail, il voyait qu'il y avait encore certaines costumes traînant au sol. Troy les remettaient en place et juste lorsqu'il avait fini, il voyait un visage qu'il connaissait. "Bonjour Viska, que je puis faire pour toi ?" Mme Guipire voyait alors Troy discuter avec une cliente, mais ne le payant pas pour ca, elle lui cria dessus. "M. Gryfft! Je ne vous paye pas pour discuter. Alors si vous souhaitez vous retrouvez à la rue continue ainsi." Tout rouge et ne sachant pas où se mettre, il reprit le rangement tranquillement en se faisant tout petit. La honte... Vraiment, il ne savait pas du tout quoi faire ni comment regarder les clients maintenant.

Pourtant, il avait bien envie de discuter avec Viska tranquillement. Mais comment pouvait-il s'y prendre. Maintenant que sa patronne lui avait dit ceci, il était souvent regardé par les clients et clientes.

Viska leva les yeux aux ciel en entendant les paroles de cette vieille bique de Mme Guipure : « Madame Guipuuuuure ! Vous ne pourriez pas laisser Troy s’occuper de ma commande plutôt ? Sinon je peux toujours aller chez ma tante, vous vous souvenez de ma tante n’est-ce pas ? Celle qui tient la concurrence ? » La tante de Viska, Myrielle Symphonie, tenait l’autre boutique anglaise de vêtements sorciers, bien qu’au sens strict, sa boutique se trouve en réalité en Écosse. Elle avait volé beaucoup de clients à Mme Guipure à l’époque de son installation, même si elle faisait dans des vêtements plus luxueux, plutôt du sur-mesure que du prêt à porter.

La Serpentard papillonna des cils, un air faussement innocent plaqué sur le visage. Mme Guipure souffla, vexée, mais bien contrainte à se rendre à l’évidence : on ne pouvait pas s’en prendre impunément à la famille Symphonie. Surtout avec la réputation que Myrielle avait… « Très bien mademoiselle Spingate, M. Gryfft va s’occuper de vous. Mais ne venez pas vous plaindre que le travail est bâclé ! » Viska haussa les épaules, satisfaite d’avoir obtenu ce qu’elle voulait, exactement comme d’habitude. « Bien Troy, prends un papier et un crayon, ne t’inquiète pas, tu n’auras pas besoin de prendre mes mensurations, je les connais et, de toute façon, je voudrais que mon uniforme ne soit pas trop ajusté pour qu’il m’aille encore en fin d’année. »

Elle laissa à son camarade le temps de s’équiper et lui donna les fameux chiffres : « 87-56-84 et je mesure un mètre soixante-trois. Te voilà dans le secret, évite de le répéter dans Poudlard hein ! » Plaisanta-t-elle, car évidemment que Viska Spingate se fichait pas mal qu’on connaisse ses mensurations. Elles étaient parfaitement dans la norme pour sa silhouette. Elle avait bien eu un passage dans l’année où elle avait un peu trop forcé sur les entraînements et beaucoup maigri mais c’était derrière elle maintenant. « Ah, et il me faudrait une cape aussi, mais fait comme si on parlait encore de mon uniforme, comme ça on va pouvoir papoter un peu. »

Le jeune homme ne pouvait répondre à cette menace. Car si elle le faisait, il était sur de se retrouver à la rue sans un sou en plus. Le peu d'argent qu'il économisait était ceux de ses parents pour ses études, mais à part ca, il n'avait presque rien. En quelques jours, il aura fini le peu qu'il avait pu économiser en travaillant. Cela ne se comptait même pas en Gallion, mais plus en mornilles. En revanche, il ne s'attendait pas à ce que la jeune femme lui vienne en aide en la menaçant. Et sa plus grande stupeur a été le fait que sa patronne est acceptée. Malgré la remarque quelque peu désagréable à son égard. Mais ceci ne changeait pas grand-chose à son quotidien. Troy disait alors tout bas en rougissant presque. "..Merci" Sa voix était peu perceptible, néanmoins assez pour que celle-ci atteigne les oreilles de sa camarade.

Peu après cette petite rixe salutaire entre la miss et sa patronne, celle-ci lui demandait de prendre note pour ce qu'elle allait lui dire. Troy sortait alors son calepin de sa poche intérieure ainsi qu'un stylo bille. Et dès qu'elle commençait à lui décrire ses besoins. Comprenant son besoin de changer son uniforme, le gryffondor fera en sorte qu'il soit légèrement plus grand tout en restant assez ajuster sans trop l'être afin de rester dans ce qu'elle recherche. Puis, par la suite, elle lui donna ses mensurations. Perceval n'était pas du genre à révéler quoi que ce soit. Et bien qu'elle lui demandait de ne pas le dire à qui que ce soit, il préférait le lui dire en face. "Comme il te plaira. Mieux vaut taire des informations que mettre un malaise sur toi à l'école."

Et alors que Perceval réfléchissait à une idée de tissu à utiliser pour lui faire un uniforme un peu plus grand, Viska lui demandait de lui rajouter une cape. Il prit note alors de sa demande et la regardait un peu avant de lui parler. "Au vu de l'impression fait à Mme. guipure, je présume que tu ne va pas prendre du tissu bas de gamme." Lance était presque certains de sa réponse, mais mieux valait en avoir la certitude que de nager dans le vide. "Par ailleurs.. Si cela pouvais rester entre nous le fait que je travaille ici pour pas que je me retrouve à la rue. Ca m'arrangerais un peu.." Troy ne savait pas trop comment dire qu'il était orphelin, mais présenter les choses ainsi était s'en doute mieux.

Posant son calepin sur la table, le jeune homme commençait des croquis de cape. Mais il lui manquait quelque chose. "Pour ton dernier souhait pour ton uniforme, y a t-il une chose en particulier tu souhaite ajouter dessus ?" Bien entendu, il parlait de la cape, mais sachant qu'ils avaient tous la même cape, il voulait un peu innover en ajoutant quelques broderie non perceptible de loin. Mais pour cela, il aurait besoin d'un avis sur les broderies ou motifs qu'elle souhaitait. Et si elle en voulait.

« Un malaise ? Quel malaise ? Non, non, il faut que ça reste secret pour entretenir le mystère. Il faut bien que les garçons de l’école aient de quoi fantasmer. » Elle fit un clin d’oeil au Gryffondor. Ce n’était même pas que Viska soit une grande dragueuse, mais elle était un genre d’esprit libre. Elle aimait plaire, et elle aimait qu’on parle d’elle. De toute façon, le duo de belles blondes qu’elle formait avec Victoire faisait beaucoup parler dans Poudlard, elles étaient des jolies filles un peu inaccessibles, bien que ce dernier point soit devenu plutôt flou dans le cas de Victoire ces derniers temps. Viska, pour sa part, gardait à distance les garçons de Poudlard, moins parce qu’elle voulait rester célibataire que parce qu’elle avait peur de l’engagement. Et si elle n’allait pas vers des dragueurs comme Léopold ou Alfie, c’était parce qu’elle n’aimait pas tellement non plus l’idée d’être une énième proie sur leur tableau de chasse. Elle voulait bien être papillon, mais pas être épinglée.

« Pas de bas de gamme en effet, mais pas non plus ce qu’il y a de plus cher. Je grandis encore un peu, alors si c’est pour qu’il ne fasse qu’un an, ça ne sert à rien. » Elle n’était pas pauvre (sa tante était carrément riche, ses parents étaient de classe moyenne, et elle était leur fille unique), ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle jetait l’argent par les fenêtres. Troy lui demanda ensuite de garder le secret pour son travail. « Si tu veux, mais je ne dois pas être la seule élève de Poudlard à venir faire ses achats ici. Il y a un risque que ça s’ébruite, même sans que j’en parle. » Troy était un an au-dessus d’elle, il connaissait donc plein de monde à l’école. D’ailleurs, elle ne voyait pas trop en quoi le fait qu’il travaille puisse le faire se retrouver dehors, mais elle ne voulait pas être indiscrète, aussi ne posa-t-elle pas de question.

« Il faudrait qu’elle soit doublée, avec de la fausse fourrure, pas de la vraie. Ce serait une cape pour cet hiver. Tu sais comme il fait froid dans Poudlard avec tous ces courants d’air. » Beaucoup se contentaient, néanmoins, de simplement mettre de grosses écharpes, mais Viska était du genre frileux. Elle détestait avoir froid.

Le jeune a vraisemblablement parlé trop vite. Il s'était fourvoyé. Elle souhaitait juste garder le mystère sur ses mensurations, bien qu'il ne voyait pas l'intérêt de les connaître pour autant. Une femme est unique. Chacune à son propre charme et sa propre façon de le dévoiler. Et à dire vrai, il ne saurait dire pourquoi, mais il était plaisant de discuter avec quelqu'un. D'autant qu'elle ne manquait pas de caractère pour parler ainsi à Guipure sa patronne. Une chose que Troy aurait peut-être fait depuis longtemps, s'il n'avait pas la malchance de dépendre de l'argent qu'elle lui donne en tant que salaire.

La jeune femme lui répondit ensuite sur le choix des tissus et il prenait note. Ayant sa taille, il ferait en sorte que sa cape ainsi que son uniforme puisse lui aller plus d'un an. Il profitait un peu de l'occasion pour regarder les tissus qu'il pourrait utiliser pour l'uniforme. Ayant un modèle chez lui, il savait déjà plus où moins lesquelles il devrait utiliser. Et lorsque Viska venait à lui parler qu'il y avait d'autres élèves, le gryffondor ne voyait pas d'autres alternative que de lui dire. "Peu avant que les gens viennent achetés ce dont ils ont besoin pour la rentrée, j'arrête de travailler ici. L'argent que je gagne me permet juste de payer ma chambre au chaudron baveur et manger durant les vacances."

Troy aurait pu éviter de le dire, mais à quoi bon. Il allait rentrer en sixième année et il ne lui restait plus qu'encore un été à passer à travailler avant de trouver un emploi. Le jeune homme devait tenir le coup. Pour finir, elle lui parlait d'avoir une doublure sous sa cape en fausse fourrure. Pour cela, il n'était pas expert, mais savait où trouver quelque chose qui pourrait lui convenir. "Je pense que d'ici deux-trois jours tu aura ce que tu m'as demandé." Puis, il s'approchait d'elle pour lui parler à voix basse afin que personne d'autres qu'elle ne puisse entendre. "Tu aura aussi un petit cadeau de ma part pour ton aide que tu m'as apporté." Troy parlait bien évidemment du fait qu'elle avait rembarré Guipure.

Et il avait déjà une idée en tête pour le cadeau. Avec tous ses éléments, le jeune homme pourrait être un peu plus lui-même, bien qu'il ne soit pas pour autant attiré par la couture. "D'ailleurs, tu as pu faire tout tes achats pour la rentrée ?"

« Tu vis au Chaudron Baveur ? Ce ne doit pas être facile. » Elle préféra ne pas faire d’autres commentaires parce qu’elle ne voulait pas être indélicate. Elle se doutait bien que son camarade ne devait pas vivre dans un hôtel par choix… et que travailler pour manger n’avait rien d’un rêve. Petite fille choyée par toute sa famille, elle ne pouvait pas comprendre ce qu’il vivait, et si elle lui accordait volontiers une oreille attentive, elle ne voulait pas faire d’impair pour autant. Après tout, ils se connaissaient, mais à Poudlard, ils n’étaient pas particulièrement proche… « Mais il doit y avoir déjà pas mal de monde qui vient, non ? Surtout qu’en août, on a le stage au Ministère de la Magie, alors on est nombreux à faire nos courses en juillet cette année. » Troy ne faisait pas parti (à ce jour) de la Brigade Anti-Menace, alors elle ne savait pas s’il était au courant pour le stage. Peut-être que oui, peut-être que non… et s’il devait travailler, il n’avait peut-être simplement pas le temps pour ces cours d’auto-défense offerts par le ministère à ses p’tits jeunes de Poudlard !

« Merci, mais il ne faut pas te sentir obligé, je suis toujours ravie de rendre service. » Dit-elle avec un grand sourire, ravie que son camarade ne l’ait pas juste considérée comme une pimbêche capricieuse et qu’il ait apprécié son intervention. « Tu peux lui faire croire qu’on se connaît mieux qu’en réalité si tu veux la faire se tenir un peu à carreau. » Ajouta-t-elle en lui montrant discrètement du menton la patronne de la boutique de vêtement. « Elle a très peur de ma tante. » Comme pas mal de gens dans le monde sorcier remarquez, mais chez Mme Guipure, c’était surtout la crainte que Les Mille Symphonies de la Mode s’installe aussi sur le Chemin de Traverse qui lui donnait des suées.

« Non ! En fait, j’ai du temps à perdre alors je fais mes achats petit à petit... » Et dire que pendant ce temps ses traîtres d’amis se réunissaient à Galway. Bande de petits Poufsouffle ingrats : et ça se disait loyal, tss… elle avait connu des vipères plus fidèles tiens ! Ils la laissaient mourir d’ennui et de solitude… mais bon, ça ne valait pas la peine de raconter tout ça à Troy, elle se plaindrait plutôt à Jensen et Victoire. Ils s’en ficheraient peut-être mais Viska n’était pas du genre à s’arrêter à ces détails hein…