Bla bla de filles ! [PV Susaaan]

Après le dernier TP de Botanique, Lavande avait émis la possibilité qu’elle et Susan pouvaient se voir un jour en dehors des cours pour parler d’autre chose que « quelle est la meilleure façon de tenir sa baguette ? » ou encore « que mange un bébé mandragore ? ». La Gryffondor en effet connaissait très peu son amie Susan. Elle ne savait pas d’où elle venait, ce qu’elle aimait faire en dehors des cours, si elle avait un amoureux, quelqu’un en vue, quelle était sa couleur de vernis préféré ? Des choses très importantes que les bonnes amies se devaient de savoir mais Lavande connaissait très peu Susan.

Et puis il lui semblait aussi que Susan avait été un peu distante envers elle depuis le match de Quidditch. Peut-être qu’elle avait peur de fréquenter des looseurs après tout il paraît que c’était contagieux. Mais Lavande ne se considérait pas comme telle, elle avait d’ailleurs fait un scandale au près de son équipe comme quoi elle avait marqué le seul but, mais que le reste de l’équipe avait été mauvaise…

Sinon peut-être que la Poufsouffle s’en voulait pour lui avoir envoyé un cognard dessus ! Certes Lavande avait été terrorisée par ce machin volant hyper violent qui lui avait foncé dessus, mais par chance elle n’avait pas été touchée, elle avait juste était assez déstabilisée pour lâcher le Souafle mais pas de mal.

*Oui mais même ! Si cette chose m’avait blessé ! Je croyais que les batteurs devaient protéger leur équipe !*

Visiblement non et Lavande songeait sérieusement à démissioner de l’équipe de Quidditch pour qu’une chose aussi horrible ne se reproduise plus. En attendant elle n’en voulait pas le moins du monde à Susan et et espérait qu’elle ne soit pas assez bête pour croire que la Gryffondor lui en voulait.

Donc voilà où en était la relation des deux jeunes filles. A l’heure du déjeuner, Lavande avait été voir Susan pour lui proposer de se retrouver dans le parc après les cours pour profiter du beau temps.

Malheureusement Lavande après avoir proposé le rendez-vous n’avait pas vraiment entendu la réponse de Susan car le garçon de ses rêves (un de plus oui oui :niarkniark:) venait juste de la bousculer et de s’excuser laissant Lavande rouge comme une pivoine avec des pensées dans la tête telles que « oh mon dieu il s’est excusé si gentiment… est-ce que je suis présentable au moins ? j’espère qu’il n’a pas remarqué comme j’étais pâle quand je n’étais pas maquillée, oooh il est trop craquant ! ». Oui donc déstabilisée par la bousculade elle s’était contentée de dire à tout à l’heure à Susan mais sans savoir vraiment si elle allait venir ou pas.

Quoi qu’il en soit elle était arrivée au point de rendez-vous : le lac pour profiter du soleil et attendait la Poufsouffle en lisant un magazine féminin. Quoi de mieux pour connaître la vie sentimentale de Susan que de lui faire faire des tests à l’eau de rose :niarkniark:. Le temps était beau et Lavande avait mis une petite robe Lilas avec des sandales blanches et une ceinture-foulard blanche autour de la taille. Elle portait des lunettes de soleil et s’était fait deux couettes pour dégager ses cheveux de son cou. La Gryffondor s’assit sur un banc, croisa gracieusement les jambes et commença à lire son magazine par la fin : l’horoscope !

[566 mots]

Susan n’avait pensé qu’à une chose de toute la journée : son rendez-vous avec Lavande. C’était, en quelque sorte, la consécration, pour la petite Poufsouffle. Lavande apparaissait, à ses yeux, comme un idéal, non parce qu’elle aimait la mode et adulait Lockhart mais parce qu’elle semblait toujours parfaitement à l’aise, ce que Susan, elle n’était absolument pas, loin s’en faut !
La fillette se sentait à la fois incroyablement électrisée et affreusement anxieuse. Après tout, elle n’était pas connue pour l’intérêt de sa conversation, elle avait même plutôt tendance à rester muette, lorsqu’elle rencontrait quelqu’un. Certes, ce n’était pas la première fois qu’elle avait l’occasion de bavarder avec Lavande, mais en général, c’était trois mots échangés en début de cours ou au sujet d’une plante baveuse, ce qui n’a rien de bien folichon comme conversation !

Elle avait plus ou moins pensé, à la suite du match de quidditch, que Lavande refuserait finalement de la voir en dehors de cours. Après tout, elle avait été horriblement malpolie en envoyant sur elle un cognard agressif et n’avait même pas pris le temps de s’excuser platement. Quiconque ayant un tant soit peu le sens des convenances s’en offusquerait. Or, Lavande – qui était certainement très bien élevée – elle, n’avait pas sembler tenir rigueur outre mesure à la fillette pour son attentat à la batte. Cette réaction inattendue n’avait pu que rehausser encore un peu plus le piédestal sur lequel Susan avait hissé la jeune sorcière. D’ici peu, elle créerait une association pour récolter des fonds afin de dresser un temple à Lavande dans le parc de Poudlard. Elle nommerait ça la S.A.L.E : Super Adorateurs de Lavande l’Extraordinaire, ou quelque chose dans ce style.

Bref, elle avait bien failli se pâmer de bonheur lorsque Lavande était venue la voir au déjeuner. Son voisin de table lui avait d’ailleurs soufflé, après le départ de la sang et or «Méfie toi, elle est l’émissaire des Gryffondor et elle t’attire dans un piège diabolique. Tu vas voir, ils vont tous te tomber dessus pour te réduire en miette !» mais Susan, sur son petit nuage duveteux, n’y avait pas prêté attention.
Elle avait même eu tendance à se redresser sur le banc, dans un réflexe de fierté, genre «Hé ! Regardez-moi tous, c’est à moi, que Lavande vient de parler !». Certainement, cet événement allait faire le tour de tous les journaux mondiaux d’ici la fin de la semaine. Est-ce qu’il y avait seulement eu des paparazzis pour prendre des photos ?

A présent, Susan, vêtue d’une robe bleue tout ce qu’il y a de plus basique, robe qui n’avait même pas fait la une d’un magazine de mode, quelle honte, se dirigeait d’un pas pressé vers le lac, quasiment certaine d’être très en retard.
Ce qui était faux, bien entendu, elle était pile à l’heure, mais puisque c’était Lavande qui avait donné le rendez-vous, dans l’esprit de la fillette, c’était à elle d’arriver en première et d’attendre le bon vouloir de la Gryffondor.
Elle accéléra le pas et dérapa sur une bouse de licorne en songeant «Aïe, Aïe, Aïe» lorsqu’elle aperçut le dos de la jeune fille qui attendait sur le banc. Arrivée près de Lavande, elle respira un grand coup, sautilla un peu sur place et se décida finalement à la tirer de sa lecture :

- Salut, tu vas bien ? Tu lis quoi ?

* Oh non ! Ne commence pas à t’emballer avec tes questions ! *

(576 mots)

Heureusement que Susan était déjà à l'arrêt lorsque Lavande lui demanda une minute car sans cela, elle se serait probablement stoppée dans une position des plus ridicule, une jambe, pliée, en l'air, les bras, pliés eux aussi, un en avant, un en arrière, et la bouche grande ouverte, dans une parfaite imitation de "la fille qui imite un sprinter en plein effort". Sa popularité n'avait certainement pas besoin de ça.

Mais sa popularité n'avait pas non plus besoin qu'elle agite la tête de manière stupide, l'air de dire "Je te capte 5/5" alors que tous ses neurones, ayant adopté le mode "Help", hurlait en gambadant frénétiquement dans tous les sens "Merlin, tentative de communication, tentative de communication ! Où sont les dictionnaires ?".
Signe astrologique ? Quecéça ? Susan hésita à feinter en feignant de ne pas avoir entendu pour embrayer sur un sujet de conversation qu'elle maîtrisait mieux, comme, par exemple, la reproduction du poisson rouge dans les eaux hostiles de l'Amazone, mais elle y renonça, en partie parce que ç'eût été d'une impolitesse rare, en partie parce qu'elle ne connaissait absolument rien de la situation du poisson rouge dans l'Amazone.

Bref, elle jugea donc préférable de faire appel à toute son intelligence (?) de devin pour trouver une réponse adéquate à la situation. Les signes astrologiques, ils étaient combien ? Douze, non ? La vierge, le mouton, le boeuf, les jumeaux, l'angine, le requin - à moins qu'il ne s'agisse de la baleine - , le cafard, le centaure, la machine à peser, la panthère, le seaudever et la galipette... Ou la pirouette. Enfin, un truc en "ouette", quoi.
Susan n'avait jamais vraiment compris pourquoi on tenait tant à donner des noms de bestiole aux étoiles, après tout, on aurait très bien pu les identifier en disant "la trois centième en partant de la millième à partir du Nord de la Grande Ourse". Ou bien encore, le nommer en fonction de célébrités, il y aurait le signe du Socrate, le signe de l'Andocide, le signe de Marie Stuart... Franchement, pour ce que la constellation de la panthère ressemblait à une panthère, on aurait très bien pu la baptiser Dickens sans que ça choque grand monde.

Susan connaissait aussi bien son signe astrologique que la raison pour laquelle nos ancêtres croyaient que les harengs étaient des poissons migrateurs, ce qui expliqua très certainement sa réponse à la question de la Lavande.
Elle dit donc, d'un ton tout à la fois admiratif et enjoué :

- Mais oui, je suis vierge, comment as-tu deviné ?

Susan était bien vierge ! Lavande en était ravie et lui offrit un sourire radieux.

« Je le savais ! Je suis assez douée pour deviner et puis même, tu as les caractéristiques de la vierge, soignée, ordonnée et … réservée ! »

Réservée n’était pas spécialement une qualité mais bon comme c’était ce qui avait aidé Lavande à deviner elle le fit passer comme une qualité. Et puis ça n’était pas une tare non plus ! Tout le monde n’avait pas la chance d’être extravertie comme Parvati et elle !

Lavande reposa son doigt sur la ligne de la vierge et commença à lire son horoscope à Susan :

« Vous pensez, sans doute à tort, que vous possédez une grande influence sur quelqu'un de très important pour vous. Pourtant vos sentiments ne sont pas très loin des siens. Vous allez devoir faire face pour résister à une intrusion dans votre vie. Vous vous en tirerez par une pirouette. »

Une fois qu’elle eu fini elle sourit à Susan et ne pu s’empêcher de faire des commentaires à propos de ce que le magazine avait prédit à la Poufsouffle et aussi à propos de ses predictions personnelles.

« Moi c’était ça : Votre opinion très personnelle sur un sujet épineux pourrait choquer une personne sensible. Prenez soin de modérer votre position intransigeante pour éviter tout conflit. Votre talent pour joindre l'utile à l'agréable vous fera parvenir à une conclusion très heureuse. Je suis sûre que c’est vrai ! Il faut dire que j’ai souvent des positions un peu intransigeantes. Et toi de qui ça parlait à ton avis dans ton horoscope ? »

Lavande avait presque envie de battre des mains tellement elle était contente. Elle avait une foule de sujet de conversation à aborder avec Susan après tout, elle était si contente qu’elle soit venue.

« Et sinon tu faisais quoi avant de venir ici ? » gloussa-t-elle.

Susan était à la fois dubitative et perplexe. Etait-elle vraiment vierge ? Sans doute que oui, puisque Lavande le disait, mais d'un autre côté, l'esprit très logique et terre-à-terre de la petite sorcière avait un peu de mal à croire que les étoiles révélent l'avenir. C'était certainement la raison pour laquelle elle n'avait pas coché "divination" dans la liste des options à prendre pour la troisième année. Et puis d'ailleurs, ce n'étaot vraiment pas drôle, si tout était déjà écrit ! La morale protestante n'était pas parvenue à inculquer la notion de prédestination dans le cerveau susanien, et ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé.

Ces deux sentiments furent toutefois effacé par un autre plus fort : la fierté qu'elle éprouvait à l'idée que Lavande pouvait lui trouver des qualités, si minimes soient elles. Elle en rosit de plaisir et piqua du nez en direction de ses chaussures, très gênée. Heureusement que le discours de la sang et or ne s'était pas arrêté là sans quoi Susan aurait probablement mis dix minutes à trouver quoi répondre.
La prédiction vint distraire sa timidité. Redressant la tête, elle ouvrit des yeux ronds, tentant visiblement de chercher une cohérence à la phrase. Peut-être était un jeu ? Comme lorsqu'elle était petite ? Les mots étaient dans le désordre et il fallait les remettre dans l'ordre, non, ce n'était pas ça ?

Susan fronça le nez et parut pensive un court instant. Finalement, parce qu'elle ne pouvait rester éternellement muette, elle haussa les épaules et décréta, renonçant à comprendre :

- Euh, je ne sais pas Rogue peut-être... Quoique non, je n'ai certainement rien en commum avec Rogue ! rajouta-t-elle avec fougue aussitôt après.

Plus intéressée par les prévisions concernant Lavande que par les siennes, Susan reprit, l'air un peu étonné :

- Ah ? Tu es intransigeante ? C'est drôle, je ne l'avais jamais remarqué...

Elle lança un coup d'oeil candide à la Gryffondor et se laissa tomber sur le banc à ses côtés, triturant une mèche de cheveux d'un geste machinal. La perruque de Susan était loin d'être aussi soignée que celle de sa voisine. En fait, elle se rapprochait bien plus du coiffé-décoiffé d'Hermione que du coiffé-très-coiffé de Lavande. Passons.

- J'écoutais un type de Poufsouffle déblatérer sur le pourquoi du comment les blondes sont plus jolies que les brunes... J'ain trouvé ça assez insultant.

*Rogue ???*

Quand Lavande avait posé sa question, elle pensait que Susan allait répondre pour la première partie de l’horoscope : la personne qui est très importante pour Susan. Elle pensait ainsi en apprendre un peu plus sur la vie amoureuse de son amie mais elle manqua de s’étrangler (sans rien manger, faut être très fort ) quand Susan évoqua Rogue .

« Ro... Rogue ? Vraiment ? »

Son ton était supris et inquiet mais elle percuta enfin le sens de la réponse de Susan.

« Ah oui ! L’intrusion ! »

Lavande laissa échapper un éclat de rire bruyant avant de se concentrer à nouveau sur son propre horoscope. Et sur les remarques de Susan qui n’avait pas remarqué qu’elle était intransigeante . Il était vrai qu’en cours elle n’avait pas vraiment l’occasion de le montrer puisqu’il ne servait à rien de donner son point de vue mais qu’il fallait juste suivre les indications données par un professeur. Cependant quiconque avait déjà vu Lavande parler mode, coiffure, garçon ou maquillage se serait rendu compte que quand la jeune Gryffondor avait une idée en tête une certitude ou même un point de vue, elle y restait solidement accrochée !

“Ah boooon ? Tu n’avais pas remarqué ? C’est curieux ! Tiens regarde rien que par exemple ce matin, Parvati a voulu m’emprunter un vernis, la couleur corail 723 de chez Bôminois mais je lui ai affirmé que ça n’allait pas du tout avec sa tenue ! Je te jure ça jurait attrocement. Et bien elle a insisté mais je n’ai pas voulu lui prêter ! Dire si je suis intransigeante, mais je n’allais pas permettre à ma meilleure amie de commettre une faute de goût ! Non mais !”

Voyant le regard éberlué de Susan, Lavande se demanda pendant un instant si elle avait bien compris le sens du mot intransigeante ou même si son exemple était bon. *Pas grâve, on change de sujet…* et la remarque sur les blondes de Susan tombait à pique…

“Un garçon de Poufsouffle ? Ah oui qui ça ???” *Cedric Diggoryyy ? Quoi que non, ça m’étonnerait que Susan le connaisse…* « Oui c’est déprimant, les garçons préfèrent les blondes… Je sais pas pourquoi, mais bon regarde certaines filles brunes ont beaucoup de succès, regarde Parvati et Padma par exemple. On dit qu’elles sont les plus jolies filles de l’école ! Enfin malheureusement ça ne s’applique pas pour moi… »

En prononçant cette phrase, Lavande fit une moue desespérée, espérant sincèrement que Susan allait démentir cette phrase par un « mais noooon tu es très mignooogne ». Phrase qui faisait du bien au moral, même si elle venait de la bouche d’une fille .

« Je devrais peut-être me teindre en blonde qu’est ce que tu en penses ? »

Vie amoureuse ? Susan ? Un peu de sérieux que diable ! Du haut de ses douze ans, la fillette restait très enfantine. Pour elle, l'amour n'était qu'un grand mot qui s'appliquait qu'aux adultes et elle avait encore tout le temps qu'il fallait pour tomber dans ses filets. Chère jeune âme innocente ! La seule et unique fois où elle avait eu à faire avec Cupidon était lors de sa dernière année d'école moldue, lorsqu'un jeune garçon du nom de Mathias était venu lui demander si elle voulait bien être sa petite copine.
Susan avait été éberluée. Et même plutôt vexée : non mais hé ! Ce n'était pas parce qu'elle était effectivement plus petite que la moyenne qu'il fallait le lui remettre en tête ! D'abord, le médecin avait dit qu'elle serait aussi grande que les autres mais que ça prendrait plus de temps. C'était inscrit dans son cartilage. Ou quelque chose de ce genre.
Bref, elle avait répondu d'un "non" un peu sec qui semblait avoir interloqué le bambin. On ne l'insultait pas sans conséquence, que diantre !

Aujourd'hui, elle écoutait d'une oreille distraite et un peu perplexe les conversations de ses aînées, que ce soit à l'école ou lors de vacances avec ses cousines, sur tout ce qui tournait autour de la gente masculine. Est-ce qu'elle aussi allait devenir aussi sotte ? C'était un passage obligé ? Est-ce que ses parents étaient aussi idiots, la première fois qu'ils s'étaient rencontrés ?
Autant de questions sans réponse qui tournoyaient dans la tête de la Poufsouffle aux heures les plus sombres de la nuit quand, réveillée en sursaut par un cauchermar du genre "McGonagall en pagne me poursuit, elle veut ma peau et Dumbledore en peignoir à pingouins danse le chacha", elle se mettait soudain à penser à tout un tas de truc qui ne lui tarversait généralement jamais l'esprit.

Elle écarquilla effectivement les yeux quand Lavande lui conta ses déboires avec son vernis. Alors c'était ça, l'intransigeance ? Marrant, elle avait toujours crû qu'il s'agissait d'une forme particulièrement élevé d'intolérance et d'élitisme. Enfin, si Lavande le disait, ça devait être vrai. Après tout, elle était bien plus intelligente qu'elle !
Tombant dans la panneau, elle sursauta et lança un coup d'oeil absasourdi à la Gryffondor tout en s'exclamant avec une sincérité candide :

- Oh non alors ! Tu es superbe, vraiment ! Je trouve que c'est toi, la plus belle fille de l'école, vraiment ! Franchement, garde tes cheveux naturels, ils sont tellement lumineux ! Si tu te fais une teinture, Malefoy pensera certainement que c'est parce que tu l'admires en secret... Il est tellement idiot ! rajouta-t-elle en levant les yeux au ciel, exaspérée rien qu'en pensant au narcissisme crétin de Monsieur-Hé-Vous-Savez-Ben-Mon-Père... A croire qu'il ne vivait que par son père !

Elle se mordilla la lèvre avant de rajouter, plus calme, et avec le sentiment d'être tombée dans un univers parallèle :

- Tu sais, moi, je dirais plutôt que c'est de la générosité, ce que tu as fait avec ton vernis. Tu vois, Parvati se serait ridiculisée sinon... C'est même de la sagesse : elle t'en aurait voulu à mort ! Alors que là, elle va certainement comprendre.

*La plus belle de l’école ? Vraiment ?*

Lavande se doutait bien que ça n’était pas vrai mais il n’empêche que le ton profondément sincère que venait d’employer Susan lui remit un bon coup de baume au cœur et c’était exactement ce dont elle avait besoin en ce moment .

« Oh tu es si gentille Susan ! Mais c’est faux, je ne suis pas la plus belle de l’école, le maquillage m’aide beaucoup crois moi ! En ce moment en plus j’ai pleeein de boutons c’est affreux, dès qu’il y en a un qui disparaît il y en a 3 qui apparaissent. C’est horriiible ! Je ne sais plus quoi faire ! Heureusement que le fond de teint existe sinon je n’aurai plus qu’à me promener en cagoule toute la journée. Toi regarde ta peau, elle est tellement belle et régulière ! »

Pour le coup on ne pouvait pas accuser Lavande d’en rajouter. OK son nombre de boutons ne dépassait pas celui d’Eloise Midgen mais il avait largement augmenté depuis le début de l’année, et l’épaisseur de fond de teint qui lui recouvrait les joues témoignait de l’explosion acnéique qui avait décidé de s’installer sur le visage de la Gryffondor.

A la remarque de Susan sur ses cheveux, Lavande se saisi une mèche de cheveux et la tortilla entre ses doigts tout en observant du coin de l’œil leur couleur qu’elle ne trouvait pas particulièrement lumineuse. Elle laissa échapper un gloussement à la remarque de Susan sur les cheveux de Malefoy. Comment la Poufsouffle pouvait penser qu’elle se teindrait les cheveux d’une couleur aussi pâle ? Ca n’irait pas du tout avec son teint !

« Oh non pas question d’avoir les cheveux de Malefoy quoique j’irai bien prendre le même coiffeur que son père, ils sont trop pâles, ça lui donne l’air malade en permanance ! Non c’est très très moche ! J’avais pensé à me les éclaircir un peu et à me faire un balayage, ou des mèches… Comme ça je serai blonde mais pas trop blonde, ça ne choquerait pas. Parvati est d’accord avec moi, elle avait envie de s’en faire un aussi mais elle ça ne lui ira pas le blond à cause de ses sourcils… Alors elle ira peut-être se faire des mèches dans les teintes acajou, ou des reflets roux… »

Lavande finit de parler de cheveux en balayant l’air d’un geste de la main comme s’il s’agissait d’un sujet de conversation peu important (pourtant elle avait tenu à aller au bout ) et s’approcha d’avantage de Susan pour entamer un nouveau sujet de conversation qui lui paraissait bien plus important.

« Et sinon, avec Parvati on se demandait… Tu as un petit copain ? »

Oui car Lavande avait parlé de Susan à Parvati, ça allait de soit puisqu’elles se racontaient en détail le moindre petit moment où elles ne se voyaient pas comme leurs séjours aux toilettes. Et au cours de la conversation, Parvati avait demandé à son amie si Susan avait un copain ou quelqu’un en vue. Lavande ne pensait pas que Susan ait un copain parce qu’elle semblait beaucoup trop timide pour ça mais on ne savait jamais, et puis s’il était à Poufsouffle peut-être qu’ils sortaient ensemble après la tombée de la nuit seulement en se cachant de tous. La Susan timide ne serait qu’une facade inventée pour tromper l’ennemi et préserver son intimité.

*Si ça se trouve elle sort avec Elfen maintenant… Oh non j’aimerai vraiment pas ça !*

Elfen était l’ex petit ami de Lavande… Elle ne l’avait jamais vraiment revu depuis le bal d’Halloween et en avait conclu qu’ils n’étaient plus ensemble (ce qui arrangeait la Gryffondor car le garçon commençait à devenir collant).

Susan tortillait toujours une mèche de cheveux d'un geste machinal tout en écoutant Lavande parler. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle ne sentait pas agacée par la conversation un peu frivole de la jeune Gryffondor. Au contraire, elle était parfaitement bien et absolument heureuse. Au fond, le fond de teint et les boutons étaient des sujets aussi importants que la sauvegarde de la forêt amazonienne ou la fonte des pôles... C'était juste une question d'échelle.
La fillette avait été très étonnée que Lavande ne soupçonne pas sa beauté digne d'une Miss Poudlard. Elle lança un coup d'oeil angélique et franc à la sang et or, ses grands yeux noisettes écarquillés à la manière d'une chouette.

Elle rosit légérement au compliment sur sa peau, qu'elle n'entrenait, par ailleurs, vraiment pas, et piqua du nez en direction de ses souliers, très gênée. C'était bien la première fois que quelqu'un lui faisait un compliment de ce type ! Hormis les parents, bien entendu, mais tout le monde sait que les parents n'ont pas un point de vue objectif sur leurs enfants.
Au septième ciel (Lavande lui avait fait un compliment ! ), Susan mit bien trente secondes avant d'être capable d'articuler quoi que ce soit. Finalement, abandonnant la contemplation de la boucle de ses ballerines, elle redressa la tête et s'exclama avec sincérité :

- Oh ! Tes boutons ne se voient vraiment pas ! En tout cas, moi, je n'avais jamais remarqué que tu en avais... D'ailleurs, tu n'en as pas tellement. Je suis certaine que Parkinson en a beaucoup plus... Mais la pauvre fille n'est pas vraiment gâtée par la nature non plus, rajouta-t-elle d'un ton rêveur.

C'était une simple constatation plus qu'une critique. Susan était incapble de la moindre pique de méchanceté. Elle parvenait toujours à trouver le côté positif des gens, même chez Malefoy. Quoique pour lui, le côté positif se résumait à un faible "Moi, il ne m'a encore rien fait". Il y avait fort à parier que d'ici sa septième année, les choses n'en resteraient pas là.
A nouveau, elle contempla avec un rien d'envie les cheveux de Lavande :

- Ben oui mais des fois, les coiffeuses, elles ratent les colorations... Une amie de ma mère qui voulait se faire des mèches est sortie chauve et une autre avec les cheveux rose bonbon alors qu'elle voulait juste une coloration auburn, alors l'un dans l'autre, je préfère garder mes cheveux comme ils sont, argumenta-t-elle d'une voix posée très "sage de la montagne".

Elle se tut un court instant, regarda le soleil illuminer la chevelure soyeuse de Lavande et se sentit honteuse du crin de cheval qui semblait lui pousser sur la tête. Elle se sentait pire qu'Hermione, en ce moment. C'était ça, d'être à côté d'une beauté, on se sentait forcément diminuée !

- Ils sont vraiment, très, très beaux, murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour Lavande.

Elle fut tirée brutalement de ses regrets capillaires par la question de Lavande. Ouvrant de grands yeux ("Pardon, j'ai bien compris ?"), la fillette ouvrit la bouche avant de la refermer aussi sec, visiblement incapable de parler. Ses cordes vocales devaient êtres parties du côté de Singapour.
Elle plissa le nez et fronça les sourcils. Elle ? Un petit ami ? Elle connaissait à peine le sens de l'expression !
Heureusement, elle avait un peu évoluée depuis ses neuf ans, ce qui lui évita la honte d'un "Ben tu sais, c'est difficile de faire plus petit que moi... Colin Crivey peut-être ?".
Au lieu de cela, elle éclata d'un rire nerveux et rougit, très gênée. Susan était incroyablement coincée et prude, même pour une fillette de douze ans. Finalement, elle répondit d'une toute petite voix :

- Moi ? Mais non ! Mais pas du tout ! Mais je serai probablement vieille fille d'abord...

Craignant que Lavande ne la prenne pour une arriérée de type 4 (les pires), elle se mordilla la lèvre avec nervosité et se lança dans l'analyse visuelle de l'arbre qui se trouvait à quelques mètres de là. "Alors, c'est un chêne, d'envirion 6 mètres et, si j'en juge d'après les feuilles..."