~ Deux petites filles sur un banc [Roze] ~

L’année était bien partie pour la petite Hawkins. Elève remettant de bons travaux à ses professeurs, elle appréciait sa petite vie d’apprentie sorcière. Bien sûr, elle n’avait pas des points atteignant les dix huit ou dix neuf, voir même vingt sur vingt comme certains de Serdaigle ou quelques Serpentards, mais elle s’en tirait bien avec des treize et quatorze. Merryl aimait par contre tout ce qui était pratique, manier la baguette tel Zorro maniant son épée, elle s’appliquait énormément dans les lancés de sortilèges lors des cours de petit Flitwick et de la sévère mais gentille McGonagal.

Profitant des derniers rayons de soleil, elle ne prit pas son déjeuner à la grande salle mais y fit tout de même un passage pour prendre une casse croute. Après s’être préparée trois tartines de jambon au beurre, et avoir pris une pomme, elle se rendit au parc.

Après une petite marche qui lui ouvrit l’appétit, la fillette s’assit sur un banc de bois érigé sous l’ombre d’un gros chêne. L’endroit et la vue sur le lac du château lui rappelaient beaucoup Londres et son Hyde Park. Elle aimait y passer des heures à jouer avec son chien, Bobby, un Beagle. A eux deux, ils aimaient se balader et prenaient tout le temps qu’il faut pour saluer chaque sculpture du park. Leur préférée se trouvait dans le parc voisin, celui de Kensington. Là, caché derrière une multitude de noisetiers, s’élevait la statue de Perter Pan, ce célèbre petit garçon qui ne voulait pas grandir. Merryl s’asseyait sur le banc qui se trouvait juste en face, et passait quelques petites minutes à lui parler. C’était son ami, tout en ayant conscience qu’elle s’adressait à une statue.

Sortant de son sac son midi, elle se mit à mordre à pleine dent dans la mie de pain. Les elfes de maison faisaient un travail remarquable. Si le pain était de leur composition, elle souhaiterait aller les féliciter en personne mais pour ça, elle espérait l’aide de son ami préfet, Alexander Shinku.

Regardant partout côté, elle en conclut que les grands préféraient prendre leur repas à l’intérieur. C’était bête, il faisait su beau. Seule, une petite fille avançait sur le même chemin qu’elle avait emprunté quelques instants avant. Merryl lui sourit innocemment, quelques miettes collées au coin des lèvres.

Roze se promenait comme à son habitude mais elle était seule, par seule entendait qu'elle n'avait pas emmené Suu. Pourquoi ? Et bien parce que Suu boudait, et oui, la poupée était jalouse que Roze reparle ! Si ce n'est pas un monde que toutes ces poupées caractèrielle vraiment !

Roze avancait donc d'un pas tranquille, seule, elle jetta quelques coups d'oeils autour d'elle, au début il n'y avait personne mais bien vite elle aperçu une première année qui bizarrement était presque aussi grande qu'elle (et le "aussi" était limite de trop).

Elle lui sourit timidement et murmura un premier "bonjour" avant de s'éclaircir la voix pour dire de nouveau :

- Hum... Bonjour ! Vous vous promenez ?

Elle garda sur les lèvres son sourire de poupée et attendit de voir si elle obtenait une réponse ou non. Le cas échéant elle pourrait toujours parler toute seule, les monologues c'était une de ses spécialités, la pluie, le beau temps, les oiseaux, les papillons. Tiens, en parlant d'animaux ailés... ce serait bien qu'elle raprenne à faire du balai un jour prochain.

Tout en continuant de manger un peu maladroitement, Merryl sourit à la jeune fille qui s’approchait. Elle était jolie ! Sa beauté était comparable à celle d’une poupée de porcelaine. Le genre de jouet avec lequel on n’oserait pas s’amuser de peur de l’abimer. « Bonjour » exprima la Poufsouffle entre deux mâchées de pain jambon beurre.

Dressée devant elle, la jeune fille arborait le blason de Serdaigle sur sa robe. C’était la première fois que l’apprentie sorcière jaune et argent faisait la rencontre d’une personne extérieure à sa maison. « Oui ! Je profite des dernières éclaircies et toi ? » répondit-elle en lui retournant la question gentiment et un rien curieuse. Elle finit sa tartine et déballa la deuxième, préalablement coupée en deux, elle tendit le casse croute à sa nouvelle connaissance. « Tu as faim ? » demanda-t-elle en prenant la moitié, l’autre toujours tendue vers la Serdaigle.

Mordant à pleine dent dans la mie, Merryl savoura ce jambon très tendre. La peau encore sur les os, il ne lui faudrait plus que quelques mois avant qu’elle soit un peu plus en chair. C’est que les bons mets enrichissants étaient très rares à la maison Hawkins. « Je m’appelle Merryl et toi ? », elle la regardait toujours en souriant, accumulant les miettes de pain au coin de la bouche, sur sa robe de sorcier, et par terre, faisant le bonheur de quelques oiseaux.