Départ douloureux.

Ce jour était enfin arrivé, le jour où Alisha devait embarquer en direction de Poudlard. Son grand père avait tenue à l'accompagner jusqu'à la voie 9 ¾. Une telle joie se peignait sur son visage, qu'on aurait dit que c'était lui qui devait monter dans le train et suivre ses études avec les autres élèves. Ceci la fit sourire. Sa grosse valise d'une main, sa chouette de l'autre, elle avança lentement, regardant à sa droite l'impressionnante locomotive dont la reproduction que lui avait fait son grand père était très fidèle au final.
D'un geste bref de la main, elle lui dit au revoir, lui adressant un petit sourire, se retourna vers le train puis se figea. Il lui manquerait. L'habitude de le voir tous les jours disparaîtrait. La machine allait bientôt partir lorsqu'elle fit demi tour afin de se serrer dans les bras de son grand père et de lui souffler quelques mots à l'oreille.

Prends soin de toi...

Avec un sourire qui lui est propre, elle empoigna sa valise et la cage de sa chouette à nouveau, puis couru très vite jusqu'à la porte du wagon, où elle hissa, non sans difficulté, ses bagages qu'elle traîna derrière elle pour trouver une place dans un des compartiments. Lorsqu'elle repéra enfin une place de libre, elle s'empressa d'ouvrir la porte glissante, de déposer ses affaires sur l'une des banquettes et s'approcha de la vitre, d'où elle vit son grand père sur le quai, les bras croisés, la regardant avec toujours le même air dessiné sur le visage, celui qu'il avait pris quelques minutes auparavant. Son souffle avait embué la vitre et elle sentait son estomac se nouer sérieusement.
A présent, le train menaçait de partir à tout moment lorsqu'elle entendit la sirène retentir. Elle adressa son plus beau sourire à cet homme qu'elle appelait Grand père, avant de ne voir de lui, au fil des secondes, qu'un infime petit point parmi tant d'autres. Elle retira très lentement ses mains moites de la vitre, d'où la buée l'avait marqué, pour s'asseoir, lasse et irritée, face à sa chouette.

Nous voilà parties Abell, dit-elle à l’oiseau dans un souffle. J’espère que tout se passera bien, pour lui comme pour moi…

Alisha regarda Pauline d'un air absent. Avait elle oublié son libre préféré chez elle, ou l'avait-elle mis lui aussi dans sa valise avec ses autres affaires? Elle se rappela l'avoir posé sur la table du salon, puis l'avoir déplacé, après avoir lu quelques pages en attendant de dîner, dans sa chambre et ensuite... Lorsqu'elle s'aperçut que Pauline attendait une réponse, Alisha se redressa maladroitement avant de tendre précipitamment la main vers elle pour la lui serrer. D'ordinaire, elle ne saluait pas les gens de cette façon mais elle repensa aux paroles de son grand père, celles qui lui disaient de montrer les bonnes manières à quiconque se présentait à elle et affichant bêtement un large sourire, elle s'exécuta.

Alisha, Alisha Dougherty. Enchantée Pauline.