Retrouvailles ? (PV Diabalzane)

Histoire de bien poursuivre une année scolaire qui n'avait pas trop mal commencée, Drago était allé faire un tour dans la bibliothèque pour faire ses nombreux devoirs. La surcharge de travail était plus importante que l'an passé à cause des options. Si le jeune héritier n'avait pas énormément de devoirs à faire en soin et créatures magiques, il avait beaucoup plus de choses à voir en étude des runes, mais c'était l'option qu'il avait pris qui l'intéressait le plus. Quand on songe que certaines personnes ont été assez stupides pour choisir l'étude des moldus, non mais franchement !

Le jeune blondinet entra dons dans la bibliothèque de son habituel pas de conquérant et posa ses affaires à une table. Il choisit de se promener un peu dans les rayons avant de commencer à travailler car le devoir de potions qu'ils avaient à rendre promettait d'être fastidieux.

*Voyons voir si je trouve un livre intéressant...*

Drago était bien loin de connaître toute la bibliothèque par coeur et il n'était pas non plus un passionné de lecture, mais cet été il avait découvert que souvent les sorts les plus passionnants se trouvaient bien planqués au fond des plus vieilles encyclopédies. Le Serpentard loucha avec envie vers la réserve et se promit d'aller demander à Rogue un mot l'autorisant à y faire un tour très prochainement.

En attendant le maître des potions n'était pas là et Drago parcourait les différentes reliures du rayon "Potions" du regard. Son attention fut attirée par un ouvrage très abîmé, tellement abîmé qu'on ne pouvait plus en lire la couverture.

*Il a du être consulté plus d'une fois celui-là*

Bien que le livre eu une allure particulièrement misérable, le Serpentard ne pu s'empêcher d'y jeter un oeil pour y chercher quelques "recettes" intéressantes. L'épaule appuyée contre l'étagère d'où il avait tiré le bouquin, il se mit à feuilleter lentement cet ouvrage.

Quelques mois, oui on approchait de l'hiver et le premier trimestre allait bientôt s'achever pour offrir aux élèves de Poudlard de courtes vacances où chacun fêterait Noël et la nouvelle année. Son sac en bandoulière sur l'épaule, sa baguette à la main, Diabalzane réfléchissait à son programme du lendemain. Elle avait pris du retard sur ses devoirs. Elle avait des tonnes de choses à faire et elle ne cessait de les remettre à plus tard. Ce n'était pas de la prétention, elle se savait débordée et elle avait conscience de son retard et n'espérait pas avoir fini tout ce qu'elle avait à faire en quelques minutes. Elle s'arrêta net devant la porte de la bibliothèque. Elle n'y avait pas mis les pieds depuis bien longtemps et elle n'avait qu'un prétexte, elle n'empruntait plus de livre, elle n'avait plus de raison de venir.

La Salle Commune était bondée, les élèves de Serpentard s'agitaient dans tous les sens, impossible de se concentrer, même s'entendre penser devenait une impasse. La bibliothèque était donc un dernier recour spour finir son devoir de potion ailleurs que sur une table encombrée et couverte d'encre. Elle poussa la porte et salua d'un signe de tête Mrs Pince qui lisait un ouvrage épais qui devait traiter de quelque chose de très ennuyeux quand on observait simplement la finesse de l'écriture. Diabalzane jeta un coup d'oeil à la Réserve puis se dirigea vers l'étagère des potions. Le livre qu'elle avait pris la dernière fois n'y était plus. Elle ferma les yeux et murmura un juron. Elle se retourna d'un bloc et bascula sa tête en arrière.

Drago Malefoy, en voilà un qu'elle aurait préféré ne pas croisé en dehors des heures de cours. Il semblait absorbé dans la lecture d'un bouquin... de potion particulièrement usagé. Il était appuyé contre l'étagère et elle ne put s'empêcher de remarquer la lumière oblique qui donnait aux cheveux du garçon de Serpentard de reflets dorés. Elle resta bloquée sur place, observant de la tête au pied celui qui ne lui avait pas adressé la parole depuis plus de trois mois. Le jeune femme soupira et retira son sac de son épaule pour le poser sur la table. Elle se mit dos à la tables, ses mains posées sur le bord d'une chaise.

- Drago Malefoy dans une bibliothèque, que n'aurai-je pas donné pour te voir lire ici...

Son regard perçant n'attendait plus que les yeux de Drago.

L’épaule appuyée sur son étagère, Drago lisait son livre. Ca n’était pas vraiment la chose la plus intéressante qu’il ait jamais lu mais ça lui faisait une petite distraction. Et puis bon il y avait certainement un intérêt à étudier ces potions toutes plus compliquées les unes que les autres. La potion pour faire pousser les cheveux plus rapidement avait l’air assez sympa mais les ingrédients qu’elle nécessitait avaient l’air absolument introuvables. Drago était en train d’étudier la recette d’une potion qui rendait sourd pendant 10 minutes quand une voix féminine bien connue se fit entendre à côté de lui.

Alors le moment était venu des explications… Le Serpentard s’était demandé maintes fois si Diabalzane se déciderait un jour à faire le premier pas ou s’ils allaient continuer à s’ignorer pendant le reste de leur vie. En tous cas, lui avait décidé de ne rien faire pour arranger la situation entre eux. Il avait souffert qu’elle ait choisi de ne pas lui donner de nouvelles et avait mis du temps avant de se fabriquer une sorte de « blindage » afin de ne plus y penser et de ne plus souffrir de l’absence de la jeune fille. Maintenant qu’il s’était un peu plus détaché, entendre la voix de Diabalzane ne lui faisait plus autant d’effet qu’avant mais il restait tout de même troublé par sa présence et surtout par la conversation qui allait venir.

*Finis ta page… Non ton paragraphe… Ne détourne pas les yeux… Bien*

Toujours le nez plongé dans son livre, il était cependant incapable d’en comprendre une ligne. Il sentait que Diabalzane était à côté de lui et la voyait du coin de l’œil en train de l’attendre. Ses yeux augmentèrent la cadence et il arriva après un silence de 10 secondes à la fin de son paragraphe.

Sans changer de position il referma son livre brusquement dans l’espoir de la faire sursauter et se retourna vers elle, le visage dans expression, « l’analysant » de ses yeux gris. Elle était toujours aussi jolie, peut-être plus encore, mais ça n’était pas une surprise pour lui. Malgré son « détachement » certain par rapport à leur relation, il n’avait pu s’empêcher de lui jeter quelques coups d’oeils à la dérobée depuis le début de l’année et surtout, il n’avait pu s’empêcher de surveiller de loin ses activités.

« Que n’aurais-je pas donner pour te voir tout court ! Tu t’es bien amusée cet été ? »

Le ton du Serpentard était chargé de reproches… On sentait très bien qu’il l’avait mauvaise d’avoir été délaissé par sa petite amie. Cependant il parvint tout de même à dissimuler assez bien le fait que ça l’avait fait beaucoup souffrir au début de ses vacances. Il en avait même pleuré une fois car il avait toujours considéré Diabalzane car une personne digne de confiance et pour lui cet abandon soudain était synonyme de trahison. Ces larmes avaient également tiré en lui une sonnette d’alarme : si quelqu’un était capable de le mettre dans cet état, ne valait-il mieux pas couper les ponts avec cette personne ?

[514 mots]

Il fallait qu’il réponde. Il n’allait pas rester comme ça, les yeux rivés sur la page d’un livre qu’il ne lisait sans doute même pas, elle en était sûre. Elle passa une main nerveuse dans sa frange qu’elle avait coupée au dessus de ses yeux clairs. Un martèlement sourd lui ordonnait de ne pas lever la main et de l’abattre sur le visage tellement fixe, tellement méchant… tellement beau de celui qu’elle aimait sans vraiment s’en rendre compte. Et il ne levait même pas la tête, il ne semblait même pas surpris de l’apparition de la belle Serpentard. Elle baissa les yeux. Elle croisait presque les doigts pour qu’il ne l’ai pas entendu et qu’elle puisse s’éclipser. Elle allait faire volte face pour aller se mordre la langue ailleurs au moment où il ferma le livre dans un claquement sec. Son sang froid absolument habituel lui permit de retenir un sursaut violent, aussi violent que celui que fit son cœur.

Elle avait beau ordonner à son corps de ne pas bouger, de ne rien laisser transparaître, elle se triturait nerveusement les mains. Il lui répondit de paroles qui auraient pu être agréables si elles n’avaient pas été prononcées avec autant de rancune. Elle baissa les yeux. Se maudissant de se montrer si faible. Elle se massa l’épaule, toujours un signe de nervosité alors que lui était si calme, si posé. Mais, quelque part, une sourde dignité l’attrapa par les tripes alors qu’il lui parlait de ses vacances. Un feu enragé s’alluma dans ses yeux glacés qu’elle planta dans le regard semblable de Drago.

-Tu aurais pu le savoir si tu avais seulement remarqué ma présence au banquet « Made In Malefoy », si tu ne t’étais pas brusquement enfuit avec cette tête de rat qu’est Millicent Bullstrode.

C’était à lui de faire des reproches ? Elle en doutait fort. Elle avait été invitée, pour quelle raison fallait-il qu’elle passe toujours pour la méchante ? Même auprès de ceux qui battaient des records au niveau de la cruauté. Elle se calma pourtant tout de suite et baissa de nouveaux les yeux. De toute façon elle s’était déjà défoulée lors de ses petits moments de folie qui avaient beaucoup fait rire les Stones et Zabini. Elle fit un petit sourire qui s’effaça presque aussitôt.

-Tu comprendras donc que mes vacances furent un désastre. Qu’en est-il des tiennes ?

Elle le regarda un instant, elle avait mal à la tête mais sa nervosité avait disparu. Elle s’avança lentement pour passer son bras droit sur le côté et attrapa un livre au hasard aveugle. Elle se retourna et s’assit sur la chaise qu’elle venait de lâcher. Elle ouvrit le livre en plein milieu et marmonna rapidement quelque chose comme « Maintenant tu ne veux sans doute plus me parler alors je vais ouvrir ce livre n’importe où et faire semblant de lire en attendant désespérément une réponse. Au moins, je n’aurai pas l’air d’une idiote de Poufsouffle. »

*Poufsouffle… L’insulte suprême… Tu ne t’abaisseras pas au niveau de Poufsouffle, Diabalzane Södergren, tu es Préfète de Serpentard… *

[513 mots]

En la détaillant du regard, Drago constata qu’elle était nerveuse. Ses mains ne pouvaient rester en place et il semblait qu’elle avait continuellement le besoin de triturer divers objets entre ses doigts. Suite à cette constatation, le Serpentard se félicita de rester aussi calme mais il ne pu empêcher un léger tremblement d’émotion de se manifester dans ses mains. Il cacha alors ses mains dans son dos pour cacher ce tremblement à la jeune fille. Diabalzane reprit la parole et un éclair de fureur traversa le regard du blondinet lorsqu’elle évoqua le banquet et sa conversation éclair avec Millicent.

« C’est moi qui t’ai délaissé ? Et j’étais sensé faire quoi alors ? J’étais le fils de l’hôte je me devais d’accueillir tout le monde. Tu n’étais pas arrivée quand j’ai accueilli Bullstrode. Je t’ai vue rentrer mais tu n’es pas venue me voir une fois, même quand je n’étais plus avec elle. J’aimerais que tu m’expliques ce que tu aurais fait à ma place ! »

*Alors c’était ça ? Elle ne voulait pas que je parle à Bullstrode ? Mais elle est bête ou quoi ?*

Si Diabalzane croyait que Drago aurait osé le moindre geste pouvant trahir sa relation en présence de son père, elle se trompait lourdement. Il pensait seulement qu’elle l’aurait compris. Ce soir là, elle l’avait rendu triste, et maintenant elle était en train de le décevoir. Le regard de Drago biaisa vers la couverture miteuse de son livre de potion et il choisit de le reposer à l’endroit où il l’avait pris. Quitte à entrer dans une discussion « mise au point » avec Diabalzane, autant se mettre à l’aise. Il se serait bien assis mais il n’y avait pas de chaise dans les rayons. Il se contenta alors de relever la tête et de croiser les bras.

« Mes vacances se sont très bien passées. Bien sûr j’aurai voulu avoir des nouvelles d’une certaine personne mais bon… J’arrive à vivre sans elle comme tu le vois ! »

Ses paroles se faisaient très dures mais il voulait bouleverser la préfète pour qu’elle comprenne qu’elle avait mal agit. Bien sûr il aurait voulu lui dire qu’elle lui avait fait mal au point qu’il en avait pleuré mais cette révélation allait non seulement étaler sa faiblesse mais en plus lui ferait perdre toute dignité. Diabalzane se détourna alors de lui… Elle prit un livre et se mit à le lire après l’avoir ouvert à une page au hasard. La voir « bouder » ainsi raviva en lui des sentiments qu’il aurait voulu éteint et il aurait voulu la serrer contre lui pour la soulager. Seulement s’aventurer dans une pente aussi dangereuse ne pouvait que mal se finir.

*Je ne peux pas la laisser me manipuler…*

Cependant guidé par un irrésistible besoin de continuer à lui parler il se rapprocha d’elle et se plaça à côté de sa chaise. Il fit un mouvement pour lui presser l’épaule de sa main droite mais s’empêcha d’aller jusqu’au bout. Ses doigts effleurèrent cependant la jeune fille et Drago pour justifier son geste alla remettre une mèche de cheveux derrière l’oreille de Diabalzane.

« Qu’est ce que tu comptes faire ? » lui demanda-t-il d’un ton éteint et qui se voulait détaché.

[543 mots]

Drago se défendait. Elle leva un sourcil. Qu'en avait-elle à faire des sentiments qu'il avait eu ? Pourquoi cette justification s'il se foutait complètement d'elle à présent. Et puis, que pouvait-elle répondre ? Elle resta impassible même si elle se sentait parfaitement idiote. Mais être une petite fille mauvaise lui convenait parfaitement. Elle n'avait pas besoin de leçons de morale et même si c'était le cas elle ne se la laisserait pas faire par un garçon qui avait autant de défauts qu'elle. Elle ne rétorqua rien, se défendre aurait prouvé qu'elle regrettait de ne plus être avec lui.

Ca tournait à l'auto-persuasion, se dire à elle même qu'il ne valait rien pour elle. Mais pourtant il y avait quelque chose qu'elle ne retiendrait pas et elle s'en rendit compte alors qu'il répondait à la question inutile qu'elle avait posé une minute auparavant.

*J’arrive à vivre sans elle comme tu le vois ! J’arrive à vivre sans elle comme tu le vois ! J’arrive à vivre sans elle comme tu le vois ! J’arrive à vivre sans elle comme tu le vois ! J’arrive à vivre sans elle comme tu le vois ! *

Comment pouvait-il dire ça ? L'affronter d'un ton à moitié amusé à moitié provocateur. Lui dire ça comme s'il la considérait comme une vulgaire Poudlardienne dont il se moquait éperdument. Les yeux rivés sur le coin droit de la page qu'elle lisait, Diabalzane restait fixée sur ce "121" qui n'avait aucune signification spéciale et qui, pourtant, la faisait horriblement souffrir. Ses yeux s'embuèrent soudain alors qu'elle recevait comme un poignard dans le coeur, les paroles du beau Serpentard. C'était tout ce qu'il désirait, la voir faible, sans défense, la voir pleurer, il la détestait donc à ce point là ? Alors pourquoi lui parler dans ce cas ? Trop de question, elle qui y répondait toujours d'habitude se sentait perdue.

Elle serra les dents et les poings sur la table. Elle tourna ses yeux, éclaircis encore par la brume de ses larmes, dans le regard froid de Malefoy. Elle se l'était promis pourtant, de la froideur, de la méchanceté, de la cruauté. Elle avait envie de se jeter dans ses bras, de tout oublier. Mais elle était intimement persuadée qu'il ne prendrait même pas la peine de la toucher. Elle le regarda se mettre à côté de sa chaise, esquisser un mouvement qu'il termina en remettant une mèche des cheveux blonds de la jeune préfète derrière son oreille.

Elle pensa soudain qu'il l'avait souvent fait.

"Qu’est ce que tu comptes faire ?"

*T'embrasser*

-Je sais pas. Puisque tu vis très bien sans moi il n'y a pas de problème. Ce n'est sans doute même pas la peine que je tente quoi que ce soit n'est-ce pas ? se forca-t-elle à dire d'un ton aigre.

Elle eut à peine la force de hausser les épaules avec une nonchalance forcée. Elle passa les doigts dans ses cheveux et remit la mèche devant son oreille. Dans le prolongement de son geste elle essuya ses yeux et se détourna du garçon.

[507]

*Pourquoi j’aurais besoin de toi pour vivre bien puisque quand on te parle tu ne réagis même pas !*

Voir Diabalzane ainsi lui faisait du mal mais en même temps elle le rendait parfaitement furieux. Elle avait l’air peinée par le fait qu’ils ne soient plus ensembles (enfin s’ils n’étaient effectivement plus ensembles, c’était assez difficile à dire), mais en même temps elle restait là à éviter son regard et à ne proposer aucune solution. Il venait clairement de lui dire qu’il pouvait se passer d’elle et elle restait là à faire semblant de s’en ficher. Le Serpentard la regarda un instant, attendant une réaction quelconque et tout ce à quoi il eut droit fut un « ce n’est même pas la peine que je tente quoi que ce soit ? ».

*Qu’est ce que je suis sensé répondre à ça moi ?*

Pendant l’été il avait tenté de fermer son cœur à la jeune fille et il n’avait eu qu’une crainte, c’est qu’elle fasse tomber les barrières qu’il avait placé avec difficulté en une phrase ou en une supplication. Mais maintenant qu’elle était là en train de lui demander la permission de tenter quelque chose, qu’est ce qu’il pouvait répondre à ça ? Alors comme ça elle n’avait pas envie d’essayer plus que ça de le reconquérir ? Il avait été donc bien bête de penser à cette éventualité.

« Non, vu ton ardeur actuelle, ça n’est effectivement pas la peine. »

*Je suis donc si insignifiant que ça pour que tu n’ais pas envie de te battre pour que ça marche ?*

Durant l’été il lui avait trouvé des excuses, mais là c’était clair, elle baissait les bras, ça voulait dire qu’elle ne tenait pas tant que ça à lui. Le regard du Serpentard devint rêveur et il décroisa les bras lentement. Ses mains ne tremblaient plus sous le coup de l’émotion mais dans ses yeux flottaient un vague sentiment de déception. Il resta ainsi à rêver durant quelques secondes quand il retrouva ses esprits dans un sursaut. Ca ne servait à rien de rester à côté d’elle… Son regard biaisa sur le regard de la jeune fille et il la regarda une dernière fois sans tendresse.

« Bonne lecture alors ! Je te conseille ce livre… »

Et il prit un livre au hasard, un gros pavé qu’il tira de l’étagère et laissa délibérément tomber par terre. Le bruit allait probablement attirer la bibliothécaire (toujours à la recherche des chenapans qui abîment les ouvrages), mais ça n'était pas son problème. Son regard esquivait volontairement Diabalzane et la tête haute il tourna les talons afin de se diriger vers la sortie. Sa démarche était plutôt rapide et sûre de lui de façon à ce qu’elle ne le rattrape pas à moins de faire un réel effort pour ça.

*Comment tu as pu te moquer de moi à ce point ! Je rêve, tu es aussi menteuse et profiteuse que toutes les autres filles !*

Dégoûté par cette conversation dont il avait imaginé une tournure toute autre il n’adressa pas un regard aux autres élèves et franchit la porte de la bibliothèque.

[523 mots]

[HJ : Si tu veux le rattraper, il faut faire vite, sinon considère que Drago est parti ^^]

Et voilà comment il allait s'en sortir, en se voilant la face et en l'ignorant une fois de plus. Il lui posait des questions et il ne répondait pas aux siennes, il ne faisait rien pour la retrouver et il n'avait sans doute même pas envie de la retrouver. La jeune préfète recevait chacunes des paroles du garçon comme une attaque et il était de plus en plus agressif. Il prenait mal tout ce qu'elle disait alors qu'elle restait de marbre aux cruautés qu'il lui infligeait. Elle le regardait chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour lui dire quelque chose de méchant ou de terriblement indifférent. Elle resta sans voix alors qu'il lui répondait sans lui répondre. Elle avait envie de se lever et de le frapper, nul besoin de magie elle pouvait le tuer de ses propres mains.

"Non, vu ton ardeur actuelle, ça n’est effectivement pas la peine."

* Tu as vu la tienne d'ardeur ?!*

Elle se retint de dire sa pensée, elle allait encore agraver la situation... Mais elle se montrait encore indifférent alors qu'elle ne l'était pas. Elle était sûre qu'il savait qu'elle ne faisait que feindre son détachement, son absence de sentiments. Elle se leva mais se rassit aussitôt. Se trouvait soudain parfaitement ridicule. Quel besoin avait-elle de s'énerver comme ça ? Pourquoi se disputer alors qu'elle avait à peine la force de marcher ? Il resta un instant songeur et elle le regarda sans le voir, comme s'il avait été un fantôme particulièrement intéressant mais toujours inévitablement transparent. Il reprit soudain conscience et attrapa un livre au hasard qu'il laissa tomber sur le sol. Mrs Pince sursauta sur sa chaise et elle entendit un "ssssshhht" désespéré. Le garçon fit volte face.

*Quoi ?!*

Là, Diabalzane était absolument déboussolée. Elle se leva brusquement et sa chaise retomba en arrière dans un claquement assourdissant. Elle ne pouvait pas se dire qu'elle allait devoir cotoyer Malefoy tous les jours, le voir en classe et dans la salle commune, à pré-au-lard et dans le train pendant encore quatre ans sans pouvoir lui adresser la parole, le toucher, l'embrasser. Le dur retour à la réalité auquel elle était confronté lui faisait mal. D'ailleurs il n'y avait pas que ça qui lui faisait mal. Une douleur transcendante se diffusa dans son genoux.

*Penser moins, agir plus et plus vite avec plus d'attention Södergren !*

Elle se maudissait intérieurement de s'être cognée au rebord d'un tabouret fixé au sol à l'aide d'un sort et qui devait permettre aux élèves d'atteindre les étagères les plus hautes. Drago venait de passer la porte. Il ne s'était même pas retourné. Elle lâcha son sac au milieu de l'allée et accéléra le pas, bousculant un cinquième année dont elle ignora la maison et les vociférations. Mrs Pince lui attrapa soudainement le bras.

-Södergren ! Vous allez me rama...
-Oui, plus tard. Drago !

Elle se dégagea et se mit à courir. Elle bloqua la porte et la passa avant d'attraper Malefoy par le bras pour l'obliger à se tourner vers elle. Un souvenir amer lui revint. Elle avait déjà vu cette situation peu de temps au paravant, lors de la fin de sa seconde année. Une question de jalousie et Diabalzane avait encore été là, à s'excuser. Elle resta bouche bée, haletante, toute petite face à Drago qui la dépassait maintenant de dix bons centimètres. Elle se trouvait complètement idiote et elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire. Il avait l'air si sévère, si dégoûté. Elle ne savait plus comment lui parler, comment le prendre, elle ne pouvait plus prévoir ses réactions. Dépitée elle desserra son étreinte qu'elle sentait de plus en plus insistance sans lacher le bras du garçon pour autant. Il était face à elle et elle n'avait pas cinq cents solutions.

- Tu me demandes ce que je compte faire et je te dis que je n'en ai aucune idée. Alors propose moi quelque chose toi ! Dis moi ce que je dois faire pour que tu me gardes ?! Je ne suis pas maîtresse de ce genre de situations et tu le sais parfaitement. Je veux juste que tu m'expliques pourquoi tu me détestes, je veux juste faire en sorte de changer ça et.... m'excuser.

Elle avait une boule dans la gorge et elle ne se sentait plus capable de dire un seul mot. Sa poitrine se soulevait et se rabaissait à une vitesse folle, elle était essoufflée de parler, essoufflée d'avoir courut pour lui.

*Tu es faible Södergren.... Et alors ? Et alors il n'aime pas les gens faibles...*

Elle lâcha la manche de Drago et laissa tomber son bras sur le côté, baissant les yeux, complètement perdue.

[795 >> piouf... m'en suis même pas rendue compte !]

Le Serpentard allait parvenir à franchir les portes de la bibliothèque. Intérieurement il bouillonnait, empli de sentiments contradictoire. Partagé entre l’envie que Diabalzane lui courre après et lui crie qu’elle l’aime et l’envie qu’elle aille au diable et qu’ils ne se revoient plus jamais. Mais si elle lui courrait après, que lui faudrait-il faire ? Il n’avait pas envie de répéter ses erreurs passées. Son histoire avec Aelita, même s’il l’avait oublié on la lui avait raconté avec suffisamment de détails pour qu’il comprenne qu’il avait été très très bête de se compromettre à ce point. Etait-il en train de recommencer pourtant avec Diabalzane ?

*Purée, les sentiments, c’est chiant !*

Il ne prêta aucune attention au bruit de le chaise que Diabalzane fit tomber mais il l’entendit l’appeler et ne se retourna pas. Une fois la porte franchie il pourrait se mettre à courir mais la préfète lui barra le passage. Le Serpentard, surprit eu un mouvement de recul et Diabalzane en profita pour lui saisir le bras et le forcer à la regarder. Son cœur se mit à battre, car il n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait bien lui dire, la fuite était bien plus facile ! Elle non plus ne savait pas quoi dire et lui lacha le poignet. Il en profita alors pour se le frotter, comme si elle lui avait fait mal tout en essayant de se redonner une contenance.

« Quoi ? »

Ce qu’elle lui dit par la suite fut si mignon qu’elle aurait fait craquer le coeur le plus dur. Elle voulait qu’il la garde mais elle ne savait juste pas comment faire. Elle semblait prête à tout mettre de côté pour construire une histoire avec lui et ça Drago y fut très sensible. Diabalzane avait toujours était une fille bien, qui avait tout pour elle : intelligence, beauté et dignité. Et là, elle était venue lui courir après, les yeux rougis à force de se retenir de pleurer et elle…

*Elle est vraiment craquante…*

Toute la rancœur qu’il pouvait avoir encore contre elle fondait comme neige au soleil mais il n’avait toujours pas décidé ce qu’il voulait faire. Il resta les lèvres légèrement entrouvertes, cherchant ses mots pendant quelques instants. Recommencer ? Ou lui tourner le dos et la rendre malheureuse ? Non dans l’instant présent il n’avait pas envie de la rendre malheureuse.

« Je ne te déteste pas… Je veux juste… faire pour le mieux. Je n’aime pas la personne que j’étais devenu cet été à cause de toi. Je ne veux pas vivre ça à nouveau. Je ne sais pas ce qu’on peut faire, laisse moi le temps d’y réfléchir. »

La voyant si fuyante et si perdue il se devait de la consoler. La prendre dans ses bras n’était pas possible mais il chercha la pâle main de la jeune fille et la pressa dans la sienne, toujours aussi froide. Ses yeux gris cherchaient ceux de Diabalzane, guettant la moindre de ses réactions.

« Laisse-moi le temps de savoir ce que je veux. En attendant, laisse-moi me détacher de toi, un peu… »

Il était encore en train de la repousser mais il se devait de prendre du temps pour réfléchir. Il ne voulait pas se tromper cette fois-ci.

[543 mots]

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