Ce que vous redoutez tant se produira le 16 octobre [Libre]

[HJ : Sujet pour ceux qui m’en ont demandé un hier… Susan ? Alexander ? Les deux ? Qqn d'autre ? Sinon pour les Gryffondor je ferai aussi un sujet avec vous bientôt dans la salle commune ]

Si Lavande avait pensé plusieurs fois à ce fameux vendredi 16 octobre au début du mois, le matin même elle n’y avait plus pensé et le début de sa journée c’était déroulé parfaitement normalement. Elle s’était levée, avait prit sa douche et s’était maquillée et habillée comme tous les jours. La 3ème année avait en plus pris le soin de rajouter un gilet par dessus son chemisier car les jours commençaient à vraiment rafraichir.

Elle attendit Parvati pour descendre petit déjeuner mais celle-ci était en retard pour rendre un devoir et Lavande du donc descendre seule pendant que son amie était en train de rédiger en 4ème vitesse les dernières lignes d’une rédaction d’Histoire de la Magie.

« Rejoins moi à la Grande Salle quand tu auras fini, sinon on se retrouve en classe, je te rapporterai un truc ! »

Et la Gryffondor se rendit dans la Grande Salle sans se douter de ce qui allait l’attendre. Elle prit un petit déjeuner léger quand les hiboux entrèrent dans la salle pour apporter le courrier des élèves. Une toute petite chouette se dirigea vers Lavande et laissa tomber une enveloppe devant elle.

*Ca vient de Maman !*

S’essuyant la bouche, elle entreprit d’ouvrir la lettre et commença à la lire. Arrivée à la moitié de sa lecture Lavande poussa un cri d’épouvante et se plaqua la main sur la bouche avant d’éclater en sanglots.

« Non, non c’est pas vrai ! »

Les larmes coulèrent abondament et la respiration de Lavande se fit rapidement plus saccadée au point qu’elle avait du mal à reprendre son souffle ce qui attira l’attention des autres tables autour. Mais pour une fois la Gryffondor n’en avait rien à faire, elle ne pensait qu’à ce qu’elle avait lu dans sa lettre : son petit lapin venait de mourir.

L'esprit bien loin du mélodrame épistolaire qui se jouait à la table des Gryffondor, Susan entra dans la Grande Salle d'un pas autant décidé que celui qu'adopte le lapin sortant de son terrier en période de chasse.
La fillette s'arrêta aussitôt passée la porte, lança un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche, fit quelques pas, regarda à nouveau à droite puis à gauche et ainsi de suite. Elle ressemblait plus que jamais à une souris.
En réalité, si la Poufsouffle adoptait cette attitude plus qu'étrange ce fameux matin, c'était tout simplement parce qu'elle craignait de croiser une certaine Serpentard qui lui avait promis de lui faire passer un sale quart d'heure. Sans doute le match qui passait mal.

A force de zieutages effarouchés, les prunelles noisettes de Susan tombèrent sur la table des Gryffondor où, en toute logique, Lavande avait pris place.
Le visage de la fillette s'éclaira d'un franc sourire et elel parut reléguer au second plan son ennemie serpentardienne. Pour un peu, elle aurait bien lancé un "Youhou Lavande !" en agitant la main de manière stupide avant d'effectuer une cabriole à travers la salle pour aller rejoindre la jeune fille.

Trois considérations la retinrent cependant. La première était qu'en tant que Poufsouffle, elle ne pouvait aller impunément grapiller le petit-déjeuner des valeureux lions. A tous les coups, on l'accuserait d'espionnage industriel !
La seconde était que, même à cette distance, il était aisé de s'apercevoir que Lavande n'était pas dans son assiette. Le salut guilleret pouvait donc repasser.
Et enfin la troisième était que Lavande avait probablement autant envie de voir Susan de si bon matin que d'avaler de l'urine d'ânesse. Peut-être même moins, d'ailleurs, ca si l'on en croit les rapports "médicaux" du XVIIème, ladite urine est excellente pour le teint. Une supputation plus que suspecte, si vous voulez mon avis.

Bref, Susan était stoppée net au beau milieu de la Grande Salle, pile entre sa table et celle des Serdaigle, la place qu'il ne faut surtout pas occuper en cas de bataille de porridge inter-maison.
Hésitante, elle sautilla d'un pied sur l'autre quelques secondes. Lavande avait toujours été adorable (et même a-do-ra-ble) avec elle, et la moindre des choses aurait été d'aller la consoler... D'un autre côté, la sang et or n'avait peut-être aucune envie d'être consolée par un être aussi nul pour les relations z'humaines que l'était notre chère Susan.

La loyauté des Blaireaux - animal noble s'il en est un, prenez Du vent dans les saules pour vous en convaincre - prit finalement le pas sur la timidité de la fillette.
A pas de souriceau, elle s'approcha en tremblant de la table des Gryffondor, s'attendant à ce que McGonagall se dresse tout à coup sur sa route en vociférant "Bones ! Mais qu'est ce que vous essayez d'aller verser dans les verres de mes élèves ?!" .
Mais visiblement, la chance souriait à Susan : McGonagall était en pleine discussion avec Dumbledore (sans doute une histoire d'augmentation ou de somme à verser pour que Gryffondor gagne la coupe des maisons) et ne prêtait - pour changer - pas plus attention à la petite Poufsouffle qu'à un oeuf de crevette grise.

Sans encombre, donc, elle atteignit la table des Gryffondor et, debout, en face de Lavande, elle murmura un pitoyable :

- Euh... Tu veux un mouchoir ?

D'une main tremblante, Susan sortit un paquet de mouchoirs parfum violette de son sac de cours et le tendit à Lavande d'un air compatissant. La jeune Poufsouffle était très impressionnée et elle ouvrait des yeux ronds comme des assiettes (celle qui font vingt centimètres de diamètre, pour être précis). Elle avait toujours considéré Lavande comme une entité à la limite du divin d'une bonne humeur permanente... La voir ainsi effondrée laissait supposer le pire : seul un grand Drame pouvait boulverser à ce point quelqu'un d'aussi fort mentalement que l'était la sang et or.

C'est donc avec appréhension qu'elle prit la lettre que lui tendait la Gryffondor. Elle déglutit et commença à la lire, l'air de plus en plus étonnée au fur et à mesure qu'elle avançait.
Arrivée à la fin de la lettre, elle ouvrit la bouche et laissa échapper un "Oooooh" à la fois plaintif et effaré. Ce n'était pas tant de découvrir la mort du lapin, qui la boulversait mais plutôt le fait de comprendre que Lavande avait perdu un petit animal auquel elle tenait énormément.
Le brave petit coeur poufsoufflien de Susan se brisa d'altruisme et elle se laissa tomber sur le banc, en face de Lavande, la mine affreusement triste :

- Ooooh ! répéta-t-elle encore, la voix tremblante, Lavande je... Je suis vraiment désolée, tu ne peux pas savoir à quel point ! Je voudrais tellement pouvoir faire quelque chose pour t'aider...

Elle gratifia Lavande d'un long regard de raton-laveur qui ne pouvait pas laisser planer l'ombre d'un doute quant à la sincérité de ses propos.
D'un geste lent, elle reposa la lettre - qu'elle avait jusqu'à présent serré machinalement dans ses mains - sur la table et y lança un coup d'oeil amer. Pourquoi, pourquoi tant de haine ?

Elle avait tout à coup la gorge nouée et se sentait incapable de dire autre chose que "Je suis terriblement désolée" ce qui, au bout d'un moment, risquait d'être lassant. Sans compter qu'être contrit ne faisait pas nécessairement avancer les choses.
Ne sachant trop que dire, la petite sorcière entreprit de se mordiller la lèvre de manière consciencieuse, l'air incroyablement peiné. La capacité de compassion de Susan pouvait être très fière d'elle.

Son choc dut à la triste mort du lapinet d'amour un peu passé, Susan, qui avait encore l'air un hébété, prit à son tour un mouchoir à la violette et trompetta sans retenue. Pauvre, pauve petit civet sur pattes lapin qui n'avait pas eu le temps de découvrir les joie de l'herbe sous les pattes, le bonheur de la paille frâche, l'extase des granulés 100% naturels... La vie était vraiment trop cruelle !

Quelqu'un de totalement extérieur au Drame et véritablement sans coeur aurait probablement trouvé leqs deux filles bien sottes de chouiner la mort d'un rongeur dont l'espèce se reproduisait de toute manière de manière bien suffisante pour que le décès d'un membre de la communauté lapinesque passe inaperçu... Et quand elle y repenserait dans une vingtaine d'années, Susan se admettrait probablement qu'elle avait été, effectivement, un peu stupide. Mais comme le dit si bien Anouilh "C'est drôle, c'est dans le souvenir que les choses prenent leur vraie place" L'esprit humain est ainsi fait qu'il soit incapable de prendre un recul analytique sur le coup.

Trêve de bavardage intempestif, revenons à nos Pleureuses. Susan eut un sourire tristounet lorsque Lavande évoqua le cours de potion. C'était amusant, comme allusion... Mais malheureusement, elle ne pouvait pas faire grand chose. Rentrant cependant dans le jeu de la Gryffondor, elle répondit :

- Merlin, j'aurais bien aimé... Mais j'ai métamorphose sur vos heures de potions et si Rogue nous trouve assez insignifiantes pour ne pas se rendre compte que l'une remplace l'autre, McGonagall sera plus difficile à convaincre...

Elle fourra son mouchoir dans son sac avant de poursuivre :

- D'autant plus que tu es bien trop jolie pour qu'on puisse croire que tu sois moi, même avec une cagoule et une combinaison de ski.

Susan s'apprêtait à rajouter quelque chose lorsque Lavande enchaîna sur Trelawney. La fillette avait beau considérer Trelwaney comme une Lockhart de la divination, elle se sentait un peu ébranlée dans ses convictions par les révélations de Lavande.
Elle écarquilla les yeux avant de s'exclamer :

- Oh mais c'est vrai ! Elle est vraiment... Enfin je veux dire c'est... Etonnant.

La fillette se tut, pour le coup heureuse que Trelawney ne lui ait rien prédit, à elle .
Mais bien plus que cela, ce qui l'intéressait, c'était de savoir ce que pouvait bien être une MST... D'après Lavande, ça avait l'air horrible...

*Maladie Super Tragique ? Mauvais Syndrome Transalpin ? Mystérieuse Saloperie Terrible ? Machin Sans Traitement ?*

Les possibilités étaient multiples et Susan ne savait pour laquelle opter... Elle n'osait toutefois pas poser la question à Lavande, de peur de passer pour une ignare... Mieux valait-il aller se renseigner à la bibliothèque ou auprès d'un professeur... McGonagall saurait probablement de quoi il s'agissait, elle.
Elle se contenta donc de poursuivre, abandonnant le problème pour le moment :

- Oh, je suis certaine que non ! Tous les garçons rêvent de t'accompagner au bal et de toute manière, tu es bien trop douée pour qu'on te renvoie, décréta-t-elle avec l'assurance de la fille convaincue d'être dans le vrai.

Susan avait sérieusement envisagé la requête de Lavande d’assister à sa place au cours de potion et lui démontra par A+B que ça n’était pas réalisable. Lavande ne comptait pas vraiment là-dessus mais le fait que son amie se soit proposée si spontanément lui fit chaud au cœur.

*Si je ne vais pas en potion c’est pas pour aller en métamorphose… Je voudrais que la journée soit déjà finie… J’aimerais aller me coucher.*

Les larmes ne lui montaient plus aux yeux mais elle avait le cœur très gros, surtout que l’idée d’aller dormir lui rappela une nuit où elle avait dormi la cage dans son lit pour être plus proche de son petit lapin adoré. La Gryffondor commençait à avoir mal à la tête et elle commença à se masser les tempes du bout des doigts en faisant de petits cercles. Susan la complimenta alors lui redisant qu’elle était jolie. Lavande sourit faiblement mais il y avait peu de conviction dans son sourire.

« Merci Susan mais ça n’est pas vrai ! Tu es plus jolie et tu as beaucoup plus de succès que moi auprès des garçons ! »

En fait elle n’en savait rien mais elle était dans sa période défaitiste et comme elle estimait qu’elle n’avait aucun succès avec les garçon, n’importe quelle fille de l’école en aurait évidemment plus qu’elle (oui même Eloise Midgen). Quoi qu’il en soit, le compliment devrait faire plaisir à Susan. Susan qui confirma sa première impression et lui affirma même qu’elle trouverait un cavalier pour le bal. Lavande était sûre que non à moins de payer un garçon ou d’y aller avec un première année plein de bouton : ce qu’elle ne pouvait décemment pas se résigner à faire.

« Aaah, j’ai super mal à la tête… Je ne veux pas aller en cours… Tu crois que tu pourrais m’accompagner à l’infirmerie ? J’ai qu’à dire que j’ai vomi et que tu dois rester avec moi et on rate les cours ! »

Bien sûr ça ne serait probablement pas réalisable mais on ne sait jamais ! L’idée de l’infirmerie pouvait être creusée. En plus elle avait bien pleuré et était sûre d’avoir très mauvaise mine.

« Susan, tu m’accompagnes à l’infirmerie ? »

Et Lavande reprit sa lettre afin de la mettre dans sa poche… Elle porta la lettre à son visage et la chiffonna un peu, la pressant juste en dessous de son nez avant de prendre une profonde inspiration. Cette lettre sentait bon la maison et dans un moment pareil, elle avait très très envie de rentrer chez elle.

Que ne ferait-on pas pour sauver sa réputation ? Prétendre avoir une bonne indigestion pour éviter que tout le château voit votre petit visage dégoulinant de larmes, payer un cavalier pour ne pas se retrouver sur le banc des célibataires lorsdu bal de Noël... Et l'esprit de Lavande devait certainement regorger de nombreux autres stratégèmes de ce type. De ce point de vue, son imagination dépassait de loin celle de Susan qui avait même totalement oublié le bal de Noël. Oubli qui, au fond, n'était peut-être pas un mal puisqu'elle n'avait au moins pas à se casser la tête pour trouver un cavalier. Le temps de paniquer viendrait probablement deux ou trois heures avant l'ouverture des festivités et il serait alors trop tard.

La fillette rosit au compliment de Lavande, quoiqu'elle demeurât persuadée du caractère contrefait de ses paroles. Lavande cherchait probablement à lui faire plaisir, quel brave petit coeur !
La Poufsouffle secoua la tête d'un air dubitatif et s'apprêtait à rétorquer d'une voix douce mais ferme que tout ceci n'était que sornette "Et n'oublie pas, tout ce qui sort de la bouche de (...) n'est que mensonge !" disait le sage mais la sang et or, embrayant, ne lui en laissa pas le temps.

Susan lança un coup d'oeil perçant, évaluant ses chances auprès de la perspicace Madame Pomfresh. Toutefois, Lavande avait l'air assez retournée pour que l'infirmière croit à son histoire de crise de foie. La fillette hocha donc la tête en signe d'assentiment avant de répondre :

- D'accord, on y va, tu veux que je porte tes affaires ?

Elle se leva, estimant qu'après tout, si elle arrivait en retard en cours, elle avait l'excellente excuse de s'être portée volontaire pour accompagner Lavande Brown à l'infirmerie. MacGonagall ne lui reprocherait certainement pas de s'être montrée prévenante avec une Gryffondor, n'est ce pas ?
Susan adressa un sourire furtif à Lavande avant de reprendre d'un ton plus enjoué :

- Tu veux t'appuyer sur moi, que ce soit plus crédible ?


Elle faillit rajouter "Et te promener avec un sac plastique plein de pus de mandragore pour parfaire ton image" mais s'abstint : il ne fallait pas pousser, tout de même !

Une fois son plan validé par Susan, Lavande retrouva un peu la pêche mais le temps était venu de simuler un bon mal de ventre. Finalement elle décida de ne pas dire qu'elle avait vomi (elle ne voulait pas avaler un médicament dégueu sensé la soigner alors qu'elle n'était pas si malade). En plus avouer avoir vomi pourrait sérieusement nuire à son image ! Elle n'avait pas non plus spécialement envie de se faire renifler sous l'oeil suspicieux de l'infirmière incrédule "elle dit avoir vomi mais elle ne sent pas le vomi, c'est louche... chez Rusard pour éclaircir ce point !"

"Oh non, c'est gentil mais je vais les porter moi-même. Mais je veux bien m'appuyer un peu sur toi. Je peux toujours dire que j'ai la tête qui tourne et que je me sens barbouillée."

*En plus j'ai vraiment la tête qui tourne un peu ! Et j'ai mal à la tête ! Et j'ai plus d'appétit... non décidemment je suis vraiment malade, j'ai raison d'y aller...*

Songeant aux lits douillets de l'infirmerie, Lavande rangea mollement ses affaires et s'appuya sur son amie Susan et ensembles elles se dirigèrent dans les couloirs, la démarche un peu bancale. Elle discutèrent peu car Lavande était en train de faire un exercice d'auto-persuasion un peu délicat.

*Je ne me sens pas bien, je suis malade, oui je suis malade j'ai besoin de repos.*

Pour parfaire sa petite comédie, un tableau sur le mur lui rappela son défunt animal de compagnie et les yeux de la Gryffondor s'emplirent à nouveau de larmes. Elles arrivèrent ainsi à l'infirmerie et Lavande commença sa petite explication dédiée à l'infirmière. Madame Pomfresh n'eut pas l'air de gober tous les symptomes de la Gryffondor mais elle vit que la fillette n'était pas vraiment dans son assiette et accepta de la garder en "observation". Elle autorisa Susan à rester 10 minutes dans l'infirmerie et confia à la préfète une sorte de mot d'excuse destiné au professeur Mc Gonagall. Ensuite quand Susan fut partie, l'infirmière donna une potion à boire à Lavande et cette dernière s'endormit aussitôt et fit une bonne sieste réparatrice de près de 2h.

[A moins que Susan veuille rajouter quelque chose, c'est fini ^^]