Blessure [PV Isaac]

Myrielle avait envoyé un message le matin même à son petit ami pour lui demander de la rejoindre dans la salle sur demande. Salle entièrement blanche, des vases aux fleurs qu’ils contenaient jusqu’au murs et fauteuils. Myrielle était elle aussi vêtue de blanc de la tête au pied, une couronne de lys dans les cheveux et des voiles sur tout le corps. Seuls ses cheveux rougeoyants donnaient une tâche de couleur dans ce décor plein d’une pureté irréelle. Elle avait invité son petit ami parce que ça faisait bien longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus seul à seul, évidemment ils se voyaient tout les jours se faisaient un petit bisou et un sourire complice, mais la présence des autres élèves de Serpentard limitait de beaucoup leurs champs d’actions et Myrielle n’était pas du genre à se contenter de peu.
La jeune fille regarda encore un moment la pièce et finalement s’étendit sur le sofa avec langueur. Son corps la faisait souffrir mais elle ne désirait pas aller à l’infirmerie, elle avait vaguement penser aller voir le professeur Rogue mais elle ne savait pas trop comment présenter la chose à son directeur de maison alors pour le moment elle gardait ça pour elle.

Les cicatrices de cet été n’avaient toujours pas entièrement disparus et des traces roses marquait la peau de la jeune fille de toute part, c’était sans compter ses jambes où là il s’agissait plus de tatouage imprimé sur sa peau tant les blessures étaient profondes que de simples cicatrices. On lui avait creusé la peau pour que son sang signe le pacte qui la liait à Malefoy mais elle savait plus où était le bien et où était le mal. Elle n’était même plus sûre de vouloir tuer Shinku et c’est pour ça qu’elle voulait voir Isaac, il était son ancre, son point de repère quand la vie changeait en même temps que son corps prenait forme.

Souvent elle allait voir la photo de sa mère dans la salle des trophées, elle aurait tant voulu lui ressemblait plus, bien sûr elle avait ses traits mais Anaelle Symphonie née Macnair était beaucoup plus fine et petite que Myrielle au même âge, elle était moins musclée aussi, elle paraissait tellement douce. Si elle était encore vivante peut être que Myrielle aurait pu se blottir contre ses genoux et lui demander des tas de conseils mais elle n’était même pas capable de se souvenir de son visage, lorsque sa mère était morte elle était si jeune. Elle se rappelait seulement Nathan qui l’empêchait de regarder le corps sans tête de leurs parents. C’était son plus ancien souvenir et encore il était très flou et guidé par les récits qu’on lui en avait fait toute son enfance. Pour qu’elle n’oublie pas, pour qu’elle se venge. Mais pourquoi venger une mère dont on a jamais connu la chaleur ?

Myrielle avait presque envie de pleurer mais elle se reprit, elle était plus forte, elle n’était pas une pleurnicharde, sa honte en cours de défense contre les forces du mal avait été assez grande. Si Shinku n’était pas intervenu elle aurait vraiment perdu face à l’épouvantard qui avait pris la forme de Nathan. Elle craignait tant cet homme, elle l’aimait pourtant, il était sa seule famille avec leur grand mère mais elle ne savait plus vraiment comment faire pour le contrôler, pour l ‘empêcher d’user de son pouvoir sur elle, de lui faire mal.

L’état actuel de sa santé en était la preuve, elle ne pourrait plus supporter longtemps ce traitement, elle finirait par mourir sous ses coups un été sans que personne ne s’en soucie… personne…

Le matin

A peine avait-il mis les pieds dans la Grande Salle pour le petit déjeuner, que le faucon de Myrielle se posa sur la table de Serpentard un parchemin attaché à la patte. Délicatement, il l’ôta et prit connaissance du rendez-vous de ce soir à la salle sur demande. Répondant au dos pour confirmer sa présence, il attacha le papier et Preciosa prit son envol.

Le soir

L’heure du rendez-vous fixé par Myrielle était proche, elle devait d’ailleurs déjà être présente, donnant un aspect accueillant à la salle. Isaac ne s’était pas fait plus beau que d’habitude, portant toujours l’uniforme de l’établissement mais abandonnant la robe de sorcier dans son dortoir.

Motivé, il prit les escaliers, espérant qu’ils le mèneraient directement au septième étage pour éviter de trop se fatiguer. Il s’y connaît en caprice d’escalier, à force de les emprunter pour faire sa ronde. Jusque là tout allait bien quand soudain un banc d’élèves surgit de nulle part pour se précipiter au repas du soir, bousculant le préfet qui manqua de dévaler quelques marches. « STOP ! » cria-t-il pour se faire remarquer de ces gnomes. Les regards posaient sur lui, tout le monde était à l’arrêt et Isaac en profita pour se frayer un chemin, tout en prenant soin de les bousculer comme il le fallait. Une fois issus de ce banc de microbes, il les regarda. « Foutez-moi le camp » ordonna-t-il sévèrement les yeux pleins de méchanceté ce qui ne donna nullement envie à ces mioches de rouspéter.

Une fois débarrassé de ces parasites, il n’avait plus très loin à se rendre. Les lieux étaient calmes ce qui lui permit d’arriver à l’heure pile à son rendez-vous. Doucement, il ouvrit la porte pour pénétrer une pièce entièrement blanche allant des fleurs au vase, en passant par le divan où il pouvait découvrir sa belle allongée vêtue également de blanc.

« Bonsoir… » murmura-t-il en s’accroupissant, et déposa un baiser sur ses lèvres aussi rouges que sa chevelure.

Myrielle adressa un sourire rêveur à son petit ami, elle était heureuse de le voir, vraiment, il lui avait tant manqué.

- Bonsoir mon tendre ami, comment vous portez vous ?

Même dans l’uniforme de l’école elle trouvait qu’Isaac dégageait une classe folle, bien plus que les autres élève masculin toutes classes et maisons confondus. La jolie rousse ne regardait pas beaucoup les autres c’était aussi vrai, elle avait plutôt tendance à être dans son monde intérieur nourri de fauconnerie et de quidditch. Les études ce n’était pas vraiment sa partie préférée, lire des vieux bouquins et jeter des sorts, moui, bof, Myrielle était de ceux qui pensent que la magie est innée, une fois qu’on connaît les bases on trouve toujours la formule. Ce genre de pensé avait bien du mal à s’appliquer lors des examens mais lorsque ceux ci arrivaient Myrielle révisait un bon coup et finalement tout se passait bien.

Elle sourit à nouveau cette fois d’une façon plus posé et ajouta de sa voix légèrement rauque :

- J’espère que la décoration de plaît.

Elle se releva un peu et passa ses bras blancs autour du cou de Isaac avant de poser ses lèvres sur celle de son petit ami. Elle se faisait charmeuse, amoureuse, presque dompteuse dans sa manière de le toucher avec délicatesse et chaleur tout à la fois. Elle nicha sa tête au creeux du cou de Isaac et le regarda par en dessous.

- Et je souhaite aussi n’avoir en rien déranger tes plans pour la journée, j’étais prise d’une folle envie d’être avec toi seul.

Ceci expliquait cela mais finalement y avait il besoin de verbaliser quelque chose d’aussi clair ? Peut être, ou peut être pas. C'était sans importance...

Toujours accroupi, il découvrait la beauté de sa petite amie comme si c’était la première fois. Un doux sourire accroché au visage, le jeune garçon ne put retenir ses lèvres prendre une forme ovale. Lui caressant la naissance des cheveux, il observa la tenue qu’elle portait, encore une fois, elle sortait de l’ordinaire et était magnifique. La fleure de Lys était la plus belle à s’accorder avec sa précieuse Myrielle qui méritait mieux qu’une rose, c’était trop cliché et bon pour les moldus.

« Mmm je vais bien. Même très bien étant donné que tu es là. » répondit-il en sentant le regard glacé de la jeune fille s’intensifier sur lui. A eux deux, ils étaient le plus beaux couples de l’école, mais aussi le plus fidèle, et incassable. Ce n’est pas qu’il manquait de jolies filles, au contraire, Diabalzane et Dawn se distinguaient très bien des autres. Il devait se l’avouer, Dawn ne lui était pas indifférente mais c’est sa belle Symphonie qui se distingua bien des autres, et son originalité faisait qu’il était éperdument amoureux d’elle.

Il ne répondit pas à ce qu’elle dit ensuite. La décoration n’était pas de son domaine, il préférait largement la décoration qui ornait le corps de la belle d’ailleurs, il ne manqua pas de caresser ses courbes pour avoir une idée du tissus – le tissus est une excuse -. Prenant place sur le divan sofa blanc, les deux amoureux s’embrassèrent puis la demoiselle lova sa tête dans le cou du préfet. « Comme si tu me dérangeais ! Tu as bien de m’écrire, ça me permet de respirer un peu. » avoua-t-il en se vautrant sur sa belle, la tête posée sur son buste. Il était bien, avec son aimée, et décontracté. « Et puis, tu me manques tant ! » ajouta-t-il en levant les yeux vers elle réclamant un baiser.

C’était si bon d’être là. Loin du chahut des couloirs, loin des hypocrites, loin des cours, des devoirs… S’oubliant un peu, il s’inquiéta pour sa petite amie, elle avait l’air si fatiguée, encore plus fragile que d’habitude. « Comment te sens-tu ? Tu sembles épuisée ? » demanda-t-il en déposant un baiser sur le dessus de sa main.