Prise de vainqueur

Dimanche après-midi, dans les environs de quinze heures. Le week-end avait commencé à étendre ses bras afin de pouvoir refermer correctement cette fin de semaine. Et quelle semaine, n’en parlez même pas ! Autant le début de celle-ci avait débuté de façon sereine et normale : les cours de routine s’étaient installés confortablement dès le réveil des élèves jusqu’à leurs couchers en englobant particulièrement les devoirs, exposés, recherches personnelles et autres que cela comportaient. Bien entendu, le tout était parsemé suivant différents horaires et se mélangeaient avec l’heure des déjeuners et du coucher. Ah, quelle joie que de revenir le soir et de s’allonger dans son lit, les matelas de Poudlard étant spécialement moelleux et confortables. Quel bonheur que de savoir qu’un bon lit nous attend le soir même… Bien que celui d’Andréanne ne soit pratiquement jamais fait, se contentant que de secouer les draps le matin et de les remettre en place sans les border et encore, la plupart du temps ceux-ci restent en boule. Il n’y a que quand elle attend ses amies qu’elle prend la peine de le faire ou alors durant le week-end. Bah, à chacun son rangement non ?

Néanmoins, en cette belle après-midi de Décembre, Andréanne était aux anges. Et comment… En effet, étant légèrement maladroite et se fourrant toujours là où elle ne devrait pas être, la jeune demoiselle de treize ans dût passer un long jour et demi à l’infirmerie. Non sans surprise pour l’infirmière de l’école qui, depuis le temps, commençait à s’habituer de voir la jeune Serdaigle arriver pour diverses raisons. Cette fois-ci ? Et bien, disons tout simplement que le cours de botanique avait profondément inspiré la jeune fille. Ce n’était pas que ce cours ennuyait la demoiselle, bien au contraire, mais le système de rempotage pour changer une plante de milieu d’environnement l’avait poussé à essayer. Mais pourquoi ?... Le syndrome de la curiosité maladive, vous connaissez ? Et bien, il semblerait que le Lord Cuschaim de Broad Law, en 1378, soit mort d’une étrange façon. Comment Andréanne le sait-elle ? Tout simplement grâce aux cours de l’Histoire de la Magie qui mentionnèrent plusieurs morts suspectes lors d’une période assez mystérieuse en contient britannique. Mystère, Morts suspectes… tout ceci nous conduit à des meurtres dignes d’une saga du corbeau, ce qui actionne particulièrement l’attention de la jeune fille. Par la suite, plusieurs recherches dans les énormes livres de la bibliothèque de Poudlard avaient fait leurs chemins et la notion générale des faits étaient apparue… sans le dénouement, bien entendu. S’intéressant plus particulièrement à une histoire, elle était tombée sur celle du Lord Cuschaim qui était mort, assis à son bureau. Aucun coup porté, aucun poison ingurgité, rien… rien ne laissait présager qu’il s’agissait d’une mort, autre que naturelle. Mais que tout ceci est passionnant, enfin pour notre amie Andréanne.
Mais, venons en au fait premier. Le seul lien entre cette affaire de meurtre et le séjour à l’infirmerie de la Serdaigle résignait dans une plante. Une plante dont, sous l’empressement et la curiosité, Andréanne n’avait aucunement fait de larges recherches et n’avait pas vu que ses épines étaient emplies d’une substance bleue qui colorait le sang mais qui empêchait de le faire coaguler également. C’est ainsi que le Vendredi soir, Andréanne commençait à se vider très doucement de son sang, sans s’en rendre compte. Ce ne fut qu’une heure plus tard qu’elle se rendit compte que les égratignures qu’elle avait aux doigts ne s’étaient aucunement refermées, tout comme celle sur l’avant-bras. C’est alors qu’elle se rendit à l’infirmerie en se rendant compte que le sang n’était pas rouge, comme à l’ordinaire, mais bleu. Elle avait beau être une Serdaigle, elle voulait garder son sang de couleur rouge. Résultat des courses ? Andréanne n’avait aucunement découvert comment Lord Cuschaim était mort –vu qu’aucune goutte de sang n’avait été retrouvé- et en plus, elle avait passé tous son Samedi et Dimanche matin à l’infirmerie, dans l’un de ses petits lits blancs.

Enfin bon, laissons tout ceci derrière nous et concentrons-nous sur le présent. Venant tout juste de sortir de cet endroit qui à force ne la répugnait plus, avec le temps on s’habitue. Laissant ses talons claquer tranquillement contre les dalles froides, Andréanne n’avait aucunement pris une cape ni même son écharpe. Ainsi, elle ne revêtait que son uniforme, avec un pull aux effigies de Serdaigle, bien entendu.
Une vingtaine de minutes plus tard, la demoiselle de troisième année finit par arriver sur le seuil du septième étage, du côté de la tour Est. Quelques pas plus tard, elle finit par arriver dans sa salle commune. Reconnaissant quelques personnes, elle les salua chaleureusement ou non, au gré des visages connus. Grimpant les escaliers deux à deux, rien n’absorbait plus la jeune fille que de pouvoir changer ses vêtements contre des plus… à elle ! Elle croisa alors quelques personnes qui redescendaient avec les devoirs sous le bras. Par Merlin, ses devoirs… Et bien, la fin d’après-midi allait être mouvementé encore heureux que demain les troisièmes années ne commençaient qu’à neuf heures.

Le dortoir des troisièmes années. Une main posée sur la poignet de la porte, Andréanne activa le mécanisme et entra doucement dans la pièce. Tiens, depuis quand les vêtements volent-ils par ici ? Déposant son sac délicatement sur son lit, toujours défait d’ailleurs, ‘Dréa avança dans la pièce en essayant de ne pas marcher sur quelque chose de fragile, ni un livre. Et oui, le rangement n’était pas une chose idéale pour la demoiselle mais bon, tant que cela reste sur son lit, dessous ou sur son bureau, tout irait bien. Un voleur ? Ce fut la première chose qui vient en tête d’Andréanne. Contournant le lit d’une des troisièmes années, elle repéra une tête brune qui farfouillait dans un placard. Tiens, mais c’était le placard de Clara… D’ailleurs, la jeune fille ressemblait à Clara, mais de dos. Etait-ce elle ? Mais, pourquoi farfouillait-elle dans son placard comme cela alors ? Regardant de plus près les vêtements qui passaient entre les mains de la jeune fille, elle remarqua… des robes ! Enfin, quelque chose avec un jupon donc, cela doit ressembler à une robe.
Une robe… Mais, qui dit robe, dit bal, non ? N’ayant pas le temps de se baisser pour cause qu’elle commençait à se faire une opinion, elle se reçut un bout de tissu en pleine figure. Moue de consternement. Même pas entendue. Mmmmm et là, va-t-elle être entendue et aperçue ?

Andréanne prit le bout de tissu entre les mains sans regarder de quoi il s’agissait et s’approcha de son lit. Elle fit glisser ses ballerines doucement sur le sol et prit son élan. C’est alors qu’elle sauta sur son lit dans un vacarme car quelques livres venaient de tomber au sol et le saut avait réveillé les vieux ressorts métalliques.

~Andréanne ~« Ahah… Prise sur le fait ! » se mit-elle à crier, le sourire au lèvres.

Victorieuse. Heureuse. Oui, le sourire d’Andréanne ne pouvait être plus grand. Rester maintenant à savoir ce qu’il allait suivre : aveux ou pas aveux !

{En premier lieu pour Clara, puis libre à vous de venir nous rejoindre =) }

D’un seul mouvement de bloc, la personne qu’Andréanne avait voulu surprendre s’était retournée. Aucun son ne fut prononcé, tout comme aucune parole ni geste. C’était comme si le temps venait de s’arrêter en l’espace de quelques secondes.

- Non mais ça ne va pas de faire des frayeurs aux gens comme ça ? Et comment ça je suis prise sur le fait ? Je n'ai pas le droit de ranger mes affaires ?

Moue de surprise. Tandis que les yeux d’Andréanne s’illuminèrent, que ses sourcils se froissèrent, sa bouche se transforma en un parfait petit « o ». Waou, c’est ce qu’on pouvait appeler être piqué par une mouche, voire plutôt prendre la mouche. Mais bon, comment en vouloir ? Car, après tout, la jeune fille ne faisait rien dans la finesse quand il s’agissait de surprendre quelqu’un sur le fait… Si qui était d’autant plus drôle lors des réactions. Bien qu’en réalité, l’adrénaline viendrait plutôt du fait qu’on ne sait justement pas comment cette personne va réagir… de façon discrète ou alors bruyante, avec beaucoup de gestes ou au contraire en position figée ? Car, après tout, Andréanne aurait très bien pu se prendre une chaussure en pleine figure sur le coup de la surprise.
Silence. Arrêt complet du temps. C’était à croire qu’Andréanne et Clara se rencontraient pour la première fois. Néanmoins, le temps reprit son cours rapidement –à peine deux secondes plus tard- et c’était comme si les deux jeunes filles venaient de reprendre vie. Voyant le coin des lèvres de son amie se retroussaient en un début de sourire, les lèvres de la troisième année ne mirent pas longtemps pour finir par s’élargir… Jamais elle n’aurait cru, elle-même, qu’elle pouvait sourire aussi largement. D’ailleurs, un vieux rire lointain semblait se nourrir dans sa gorge.

- Vraiment, toi...

Vraiment elle ? Just her, of course. Bah, faut jamais essayer de changer cela ne peut qu’être pire. Eclat de rire. Frais, discret mais néanmoins présent. Sur un coup de tête, la jeune fille se laissa totalement choir sur son lit. On aurait presque pu croire qu’elle s’y était jetée dessus délibérément, ce qui n’était pas totalement faux. Silence. Le rire finit par mourir dans la gorge de la bleu et bronze et pour cause. Ayant oublié qu’elle avait déposé son sac et ses livres sur son lit, ses derniers se frayèrent un chemin jusqu’au creux qu’elle fit avec son corps et elle se prit un coin de son livre en plein dans le cou. Outch. Râhh, finalement il serait peut-être le temps de faire un petit peu de rangement. Bah, déposer les livres sur son bureau et ranger les feuilles de parchemin qui empêchaient de voir la couleur du bois de chêne seraient amplement suffisant, non ? Enfin avoir un lit dégagé et hors d’atteinte de coups involontaires.

Ramassant le livre responsable du magnifique bleu dans son cou ; merci maman pour avoir une peau marquante =] ; elle se rendit compte qu’une feuille en dépassait. Tirant sur la dite feuille, elle reconnut sa propre écriture penchée sur le côté et tout en longueur et en lut quelques mots. Par Merlin, ben la voilà la feuille sur lequel elle avait commencé une petite réflexion concernant l’histoire de Glamis Castle. Regardant le titre du livre, « Mille herbes et champignons magiques » de Phyllida Augirolle. A tiens, elle n’était pas censé écouter les paroles du professeur lors de ce cours de Botanique. Ah croire que non. Jetant un léger coup d’œil vers l’endroit où son amie ramassait déjà ses affaires, elle s’empressa de remettre la feuille où elle l’avait trouvé tout en se promettant de ne pas oublier son emplacement pour plus tard. Déposant le dit-livre sur son lit, place initiale, elle se releva afin d’être complètement assise. Regardant l’une de ses quatre camarades de chambre ramasser ses affaires qui jonchés sur le sol, Andréanne n’arrivait pas à déloger ce sourire qui persistait aux creux de ses lèvres. Elle s’approcha alors de la jeune fille et se pencha à son tour afin de pouvoir ramasser l’un des vêtements et aider, par la même occasion, son amie. Et une cravate en pleine figure. En effet, oubliant qu’elle avait toujours son uniforme sur son dos, Andréanne s’était penchée rapidement et n’avait pas fait attention au dit-vêtement. Bah, une cravate ne faisait aucun mal, ni bleu, comparé à un livre. Se relevant afin de ne plus rien avoir devant les yeux, la jeune fille tenait ce qui semblait être une chemise. L’exposant parfaitement devant elle, elle demanda alors à Clara.

~Andréanne~ « Tu fais le grand ménage d’hiver dans ton armoire ou alors tu offres un baptême de l’air à tes vêtements ? »

Plaisanterie. Taquinerie. Ironie tendre. Et finalement un autre rire plus discret. La question était on ne peut plus pathétique et ironique néanmoins la jeune fille n’avait pu s’empêcher de blaguer vis-à-vis de la situation. Et malheureusement, les petites moues et sourires d’Andréanne la trahissaient constamment… A croire qu’elle devait apprendre à fermer les expressions de son visage. Cependant, reprenons cette petite histoire. Apparemment, la jeune Serdaigle n’était pas décidée à passer aux aveux, préférant une petite stratégie de fuite. Cela aurait pu fonctionner… S’il n’y avait pas eu le fait que les vêtements étaient éparpillés parterre. Comment une jeune fille consciencieuse, tel que Clara, pouvaient ranger ses affaires ainsi ? Pour Andréanne, cela ne l’aurait pas dérangé, tant qu’elles ne prennent pas trop la poussière sinon elles étaient bonnes pour un relavage, mais Clara ? Ahah, ce fut le point faible de la journée.
S’approchant plus près de son ami en regardant alternativement la jeune fille, la chemise qu’elle tenait toujours devant elle tel un trophée ou une preuve et l’armoire entrouverte, Andréanne ne pouvait que sourire. Il était si rare de voir Clara dans l’embarras le plus total.

~Andréanne~ « Alors, avoueras-tu avec ou sans souffrance ? »

Sadique ?... Non, nullement. Persévérante ? Ah, ca un peu plus. Véritable chipie à son âge ? Carrément….

Clara entendit la réponse de son amie la jeune Serdaigle et haussa les épaules d'un air désintéressé. Pourquoi avait-elle autant d'ironie dans la voix cette petite ? Clara n'était pas du genre à laisser traîner ses affaires partout et encore moins pour leur faire un baptême de l'air. Elle fronça le bout de son nez, déçue d'avoir été prise sur le fait puis d'un air désinvolte, elle regarda son ami Dréa. Ohhh qu'elle avait envie de lui faire manger des veracrasses pour la punir de dire de telles bêtises. Elle avait envie aussi de lui dire avec ironie le genre de "N'est-ce pas évident Dréa, ce que je fais ?" mais ne préférant pas rajouter de poudre à la bombe, l'adolescente fit mine de ne rien avoir entendu. Elle continuait son rangement avec douceur et grâce, refusant catégoriquement de lancer si ce n'est un seul regard à sa voisine de chambre. Quelle petite vilaine fouineuse tout de même !! "On devrait t'apprendre à rester dans ton coin Dréa tu le sais !!??" Malgré toutes ses pensées, Clara ne pouvait pas s'imaginer un seul instant vivre sans sa petite chouchoute chérie de Dréa.

Clara se doutait bien cependant que les paroles de son amie n'avaient été que pure plaisanterie pour la taquiner un peu plus dans son entretient d'habits. Clara était sur la défensive, peureuse de savoir si elle devait avouer de suite à son amie le pourquoi du comment elle allait devoir aller au bal ou si il valait mieux lui dire le pourquoi du comment du où par le détoure du quand pour finir par ne rien dire du tout !
Aaaaah quel dure problème... xD
Clara se finit de ranger ses affaires, se pressant malgré tout pour que les autres bleu et bronze ne débarque pas dans la chambre pour l'embêter à leur tour puis se posta devant Dréa alors que celle-ci s'était convenablement allongée sur le lit. "Non mais pénarde la fille !! Tu pourrais venir m'aider quand même" avait envie de dire Clara d'un ton sévère. Pourtant, n'était-ce pas elle seule qui avait fait autant de bazar ? Rougissant de voir à quel point elle avait pu mettre sa chambre sans dessus dessous, elle finit de plier ses habits qui étaient tombés derrière son lit.

Elle entendit alors la voix de son amie bleu et bronze résonnait dans la pièce pour savoir si la torture était de sortie ou non. Clara déglutit en sachant pertinemment que Dréa ne la louperait pas sur ce genre de détail. Quelle petite curieuse !!!
Clara avait envie de le dire pourtant à quelqu'un mais elle se doutait fortement qu'un crie de stupeur sortirait de la bouche de l'autre brunette qui ne pourrait plus dire d'autres mots. Fronçant le bout de son nez à cette idée, Clara secoua la tête de droite à gauche et de gauche à droite en se disant que ce n'était pas la peine d'ameuter tout le quartier. C'était déjà assez terrible que Dréa l'ait découverte si vite alors si en plus tout le monde venait à le savoir... mais d'ailleurs... le jour du bal, tout le monde allait les voir.
Clara déglutit à l'idée de rencontrer Blaise alors qu'elle allait se tenir aux bras d'un autre garçon. C'était la toute première fois qu'elle allait faire cela avec un autre d'ailleurs... Pourquoi Blaise la laissait-il donc ??

Ne voulant pas pleurnicher sur son sort, la jeune fille fit une petite moue de tristesse, regardant par la fenêtre pour ne pas alerter Dréa puis se retourna vers elle avec un petit sourire.
Clara s'avança alors vers son amie la bleu et bronze, laissant un sourire plus narquois se former sur son visage. Elle avait une idée derrière la tête mais serait-elle capable de tenir tête à son amie ?
L'adolescente posa ses doigts effilés sur ses hanches fines tout en continuant d'un pas félin à se rapprocher de la brunette toujours couchée sur le lit.
Quand elle arriva à sa hauteur, Clara se glissa à côté de l'autre jeune fille, posant doucement sa tête contre sa main pour la tenir à une certaine hauteur.
Hummm que l'envie de l'embêter pour changer de discussion était tentante !! Machiavélique ? Nan... Clara n'était pas allée avec un Serpentard pour rien, si ? XD Et tout en glissant ses doigts sur une mèche de ses cheveux, la tortillant avec douceur, elle prit enfin la parole.

- Et toi Dréa... avoueras-tu avec ou sans souffrance ?


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Autant Andréanne avait un esprit assez brouillon, autant cet esprit se matérialisait dans sa conception du rangement. En effet, lorsque vous ranger vos livres de cours, il vous arrive de les ranger suivant la matière ou alors par grandeur de taille pour faire moins brouillon. Andréanne, non. La preuve se trouvait près de son bureau. En effet, ses propres livres de cours étaient posés à même le sol en une pyramide qui était surement plus artistique que pratique. Néanmoins voilà, cette organisation, elle la comprenait et l’avait inscrite dans sa mémoire depuis le temps et elle n’arriverait surement pas à changer. Alors, quand elle voyait les affaires rangées en carré de Clara… Elle désespérait rien qu’en regardant les affaires rescapées du baptême de l’air qui commençaient déjà à être repliées de façon nette et carré. Jamais elle ne saurait en faire de même. Ne voulant nullement mettre la pagaille dans les affaires de son amie, la bleu et bronze déposa le vêtement de sa camarade sur le rebord de sa chaise de bureau de façon à ce qu’il ne soit pas froissé. De toute façon, il semblerait que sa très chère camarade ne daignait même pas lui jeter un coup d’œil puisqu’elle mirait avec une attention toute particulière l’une des fenêtres du dortoir. Andréanne avait-elle vu juste ? Non, il y avait bien des élèves un peu étranges dans cette école dont la jeune fille avait entrepris quelques petites recherches –dans la plus grande discrétion, naturellement- mais Clara n’en faisait nullement partie. Par moment, la Serdaigle n’avait pas de chance mais cela arrivait à quiconque, surtout qu’elle ne dépassait pas encore la mauvaise chance que Dréa pouvait accumuler en une seule journée : glissade, chute, coups, rencontre avec un fantôme farceur et cris par rapport à sa bizarrerie… Mais pourquoi serait-elle donc la seule à être considérée comme « strange » ?

S’asseyant sur le bord de son lit, elle laissa ses pieds glisser hors de ses sandales. Après tout, Andréanne ne voulait pas non plus braquer son amie comme cela. Elle ne pensait aucunement aux divers états d’âme qui pouvaient se produire dans la tête de son amie. Après tout, elles n’avaient pas passé beaucoup de temps ensembles ses dernières semaines, voire même mois. Enfin bon, une amitié ne s’arrête pas là, non ? De plus, la jeune O’Byrne ne connaissait rien à ce genre de sentiment. La jeunesse de l’âge.
Quelques secondes plus tard, la Serdaigle se retrouva allongée sur son lit. Une main émergea afin de trouver le chemin qui se promena jusqu’au dessous de sa tête, sous son oreiller. Elle en sortit ainsi un carnet où tous ses débuts d’enquête, de schémas ou de théories étaient inscrits. Prenant un crayon à papier au vol sur son chevet, elle chercha la page voulue. Alors où était donc passé le Lord Cuschaim de Broad Law. Ah le voilà, juste avant les indices sur ce cher professeur Rogue. Et bien quoi, ne la regardez pas comme cela ?! Qui n’a jamais accusé mentalement le professeur de potion d’être autre chose qu’un être humain… Car il fallait le dire, il n’avait quasiment rien d’humain mise à part son physique sauf ses cheveux aussi gras et son nez plus que grand. Mais à chacun ses imperfections après tout.

Tellement occupée à écrire ses observations sur la plante du Duchtreh et la mort de Lord Cuschaim, elle ne vit pas tout de suite le changement d’attitude de son amie ainsi que le petit déhanchée inhabituelle de la Serdaigloise. Allongée sur le ventre, elle rayait quelques noms et écrivait d’autres observations à la place. Se ne fut qu’en laissant un coup d’œil pour voir si le rangement de sa camarade avançait qu’elle la remarqua. C’était quoi ce numéro ? Clara essayait-elle d’être dans la peau d’un personnage en vue de faire du théâtre ? Si c’était le cas, Andréanne n’avait jamais entendu parler d’un club de théâtre dans l’école ou alors une fête de fin d’année visant à l’imitation ou la comédie. Bah, mieux valait ne pas trop se poser de questions. Retournant à ses occupations premières, la jeune fille sentait quand même quelque chose se tramait mais qui sait, peut-être n’était-ce que son imagination première ?!

- « Tu sais… Au lieu de te la tortiller, tu devrais te faire une tresse avec. Plus esthétique et moins de nœud à l’horizon. » Déclara-t-elle d’une voix formelle sans quitter des yeux ses objets de prédilection.

Cependant voilà, autant Andréanne n’avait quasiment rien à se reprocher sur la conscience –mise à part si tout ceci était refoulé bien profondément- autant le regard de son amie et ses paroles avaient fait leurs chemins dans les méandres des états d’âmes de la jeune fille. Comment cela avouera-t-elle avec ou sans souffrance ? Que devait-elle donc avouer ? Relevant la tête tout en frottant le bout de son crayon sous son menton, Dréa se mit à réfléchir. Peut-être que la jeune fille voulait parler de ses deux derniers jours où elle n’était pas présente ni dans les couloirs, ni dans la salle commune ou ailleurs. Etait-ce cela ? Bah de toute façon, il ne s’agissait guère d’une affaire d’état.

- « Je choisis sans souffrance, je n’aime pas les chatouilles! Donc oui, j’ai découché ses deux nuits, mais contre mon escient. » Répondit-elle sans grande conviction et en finissant de rayer certaines options.

Elle continua à terminer à écrire ses pensées sur papier et finit par poser son crayon entre les pages, histoire de ne pas recommencer à chercher cette page et tomber sur un autre affaire qui lui fera perdre le fil de ses pensées sur la première. Positionnant le carnet sous la tête d’oreiller, elle se retourna afin d’être allongée sur le dos sur ce lit qui commençait à grincer mais tiendra bien le coup.

- « Alors, tes confessions ? » lui demanda-t-elle avec un grand sourire éclairant son visage.

A charge de revanche, non ?