Etudes sur les vampires [September]

Il était environ 18 heures. Le dîner allait être servi dans une petite heure. Les élèves étaient sortis de cours et s’étaient en grande partie rendus dans leurs dortoirs afin de poser leurs affaires et peut-être aussi se passer un léger coup d’eau sur le visage. Certaine fille devaient sans doute se repoudrer, remaquiller… tandis que certains jouaient aux échecs, ou admiraient des photos. Tant d’activités possibles pour les jeunes sorciers de Poudlard !

Pendant l’hiver, la bibliothèque avait été souvent envahie, comme chaque année, c’était une sorte de rituel. Les frileux qui passaient leur temps libre à l’extérieur en été, le passaient dans cette grande salle lorsque l’hiver faisait son entrée. Cela avait toujours été ainsi, aussi loin que remontent les souvenirs de la douce Pénélope Deauclaire, 16 ans, presque 17.

Aujourd’hui, la salle était plutôt déserte, les élèves vaquant à des passes temps qu’il devaient certainement trouver bien plus intéressant que les études. La jeune femme ne pouvait comprendre ces personnes là. Comment faisaient-elles pour ne point prendre plaisir à apprendre chaque jour un peu plus de choses, enrichir leur vocabulaire, leurs connaissances ne leur plaisait donc pas ? La demoiselle ne pouvait comprendre pareil comportement. Pour elle rien n’était plus beau qu’un vieil ouvrage empli de connaissances oubliées. Rien n’était plus beau que ces découvertes que les jours apportaient. Mais visiblement, la nouvelle génération n’était plus aussi studieuse et avide de connaissance… D’ailleurs, sa génération l’était-elle ? Quand elle voyait les jumeaux Weasley qu’elle ne cessait de réprimander et de gronder, elle se posait quelques questions…

Un soupir. Voilà le seul bruit qui s’échappa de la jeune fille alors qu’elle était assise à une table, seule, dans la grande bibliothèque. Il y avait mme Pince qui se tenait là, à une dizaine de mètres, elle semblait répertorier quelques ouvrages. On pouvait aussi apercevoir à trois tables sur la gauche de la blonde, un groupe de filles qui lisaient un ouvrage, ou plutôt feuilleter le dit livre. Elle semblait se contenter de regarder les images, tels de vulgaires enfants. C’était vraiment bien décevant. Une table plus loin se trouvait un garçon et une fille de septième année, ils lisaient tous deux leur manuels de cours et grattaient leur parchemin. Ils devaient préparer leurs ASPIC. Cette simple pensée donna de doux frissons à la jeune élève de serdaigle, qui commençait déjà à s’inquiéter pour son examen. Etant en sixième année, elle avait pourtant encore le temps, puisqu’elle venait de passer ses BUSES, mais le stress restait tout de même ancré en elle.

Alors que la jeune préfète terminait d’écrire, elle jeta un coup d’œil à son manuel ; il s’agissait de l’ouvrage de défense contre les forces du mal commun à toutes les sixièmes années. Cependant, ce livre, bien qu’assez complet, demeurait assez vague sur certains points, il semblait être plutôt… vide, peu consistant. La demoiselle se leva donc et alla s’enquérir auprès de la bibliothécaire d’un ouvrage plus intéressant. Cependant, cette dernière était déjà en pleine conversation avec un inconnu, elle ne voulut donc pas les déranger et se mit elle-même à la recherche du dit ouvrage.

Malheureusement, le rayon de défense contre les forces du mal ne lui procura guère d’informations, la jeune femme partit donc dans un rayon qu’elle fréquentait de temps en temps, amis assez rarement : la magie noire. Mais là aussi, les livres semblaient passer outre son sujet. Elle soupira, puis partit dans la réserve. Elle ne pouvait abandonner si près du but ! Elle savait qu’elle pouvait trouver ce qui lui manquait et son devoir ne serait complet qu’avec la dite information. Après tout, pour être précis, il fallait connaître parfaitement son sujet, et c’était là sa volonté première.

La jeune fille erra pendant un bon quart d’heure dans les rayons. Ils étaient si intéressants, tous autant qu’ils soient ! Il y avait là tant de livres, certes dangereux qu’il ne fallait pas laisser à la portée de n’importe qui, mais si intéressants ! La jeune fille trouva enfin le livre qu’elle recherchait. Elle ne comprenait pas pour quelles raisons il était mis dans la réserve. Le thème touchait les vampires. La jeune fille prit donc l’ouvrage qui était assez âgé et sortit de la salle avec. Une fois de retour dans la grande pièce, elle éteignit la lumière de la réserve d’un coup de baguette, puis s’assit de nouveau à sa place.

La jeune fille remit alors une mèche de cheveux rebelle dans son chignon, puis ouvrit l’ouvrage, c’est alors qu’elle comprit la raison pour laquelle il était enfermé dans la réserve. C’était le livre qui contenait tous les noms de vampires et chacune de leurs actions, de leur naissance à leur mort. Idéal pour traiter le sujet, mais choquant pour des enfants de 11 ans…

[795 mots]

La jeune serdaigle avait à peine eu le temps de prendre place à sa table qu’elle entendit un bruit lourd, semblable à celui d’une chute. Ainsi certaines personnes s’amusaient à faire du bruit dans la bibliothèque. Cette pièce sacrée ? Enervée, elle se releva, saisissant son ouvrage, au cas où des personnes mal intentionnées aient envie de le lui ‘emprunter’, puis elle se dirigea vers l’origine du bruit. La bibliothécaire qui allait s’y rendre, s’arrêta en apercevant la préfète en route et la laissa faire. Oui, la jeune Pénélope était crainte par bien des élèves. Tous ceux qui jadis avaient oser rompre le pacte de silence de la divine salle s’étaient vus terriblement sermonnés et punis par la douce, mais sévère, Pénélope Deauclaire.

Bien sûr, retirer des points, donner des heures de retenues, ou des punitions autres ne l’enchantait guères, mais le non respect des règles l’irritaient énormément et elle ne pouvait les laisser faire. La blonde arrivait au rayon concerné, jetant un regard sévère aux serpentards qui pouffaient ; ces derniers cessèrent rapidement, car Pénélope pouvait aussi retirer des points pour des rires. Cruelle ? Non, juste bornée et à cheval sur la règle du silence qui régissait depuis des années et des années la grande pièce contenant tous ses merveilleux ouvrages.

La demoiselle s’arrêta alors au tournant, prête à sermonner correctement l’élève qui avait osé faire un pareil vacarme, mais elle fut arrêtée avec une certaine brutalité lorsqu’elle constata que l’élève en question… n’était pas un élève. La jeune fille resta scotchée sur place, hésitant entre l’illusion, le mirage ou un sort quelconque. Mais elle avait beau le regarder, il ne disparaissait pas et semblait bien réel. La jeune sorcière leva un sourcil, fort intrigué,e il lui semblait en effet avoir déjà aperçu cet homme, mais où l’avait-elle vu ? Il n’aidait pas la bibliothécaire, ça elle en était certaine. Il n’était pas vendeur non plus, et encore moins membre du personnel enseignant. Mais alors, qui était-il ?

La jeune femme restait immobile, cela faisait un moment qu’elle l’observait sans bouger, pas des heures non plus, mais bien une bonne demi douzaine de minutes ! Se rappelant à l’ordre, elle avança dans sa direction et sans même s’enquérir de son état lui dit, tout en murmurant, car attention, elle ne se permettait jamais de s’entretenir à haute voix dans ce lieu sacré, jamais !

« Serait-ce trop vous demander que d’agir avec un peu plus de discrétionmonsieur… ? »

Elle le regardait d’un air sévère. Bien qu’il soit plus grand, plus âgé et sans doute plus doué qu’elle dans le domaine de la magie, la demoiselle trouvait ses agissements peu louables. Ainsi, elle le lui faisait comprendre par son ton assez froid et peu agréable, ainsi que son air strict et dur. Elle reprit ensuite :

« Vous ne le savez peut-être pas, mais la règle de base de cette salle est le silence. Afin de favoriser notre concentration à tous. Vous n’étudiez peut-être pas, mais certaines personnes ici cherchent un lieu calme et loin du bruit pour pouvoir réviser en toute tranquillité, et vous, vous venez rompre cette harmonie en… vous jetant à terre. »

Elle avait croisé ses bras et le regardait en hochant légèrement la tête. Puis elle aperçu l’échelle, et : comble demalheur : trois ouvrages au sol. Elle ouvrit alors grand les yeux et s’empressa de les ramasser, tout en lui expliquant, toujours en murmurant :

« Et je vous rappelle aussi que les livres sont des objets de savoir qui ne servent ni de tapis, ni de serpillières. On ne les étale donc pas au sol. Un livre, ça se respecte voyez-vous ? »

Elle vérifia donc l’état des trois gros manuels, qui heureusement, n’avez rien. Une simple égratignure sur une des couvertures aurait sans doute été l’origine d’un malaise chez la jeune sorcière bleu et bronze. La demoiselle les rangea à leur place avec soin, puis tout à coup se souvint qu’elle avait vu cet homme avec la bibliothécaire, quelques instants plus tôt. Elle lui demanda alors :

« Au fait, qui êtes-vous ? Vous n’êtes pas d’ici si je ne m’abuse… »

[693 mots]

Une douleur lancinante et stridente brûlait le dos de September tandis que la jeune femme était en train de le sermonner.

Il ne comprenait pas bien ce qu'elle lui voulait, encore un peu étourdi par sa chute, toujours était-il qu'il avait réussi à la mettre sacrément en colère.

A la question qu'elle lui posa, l'homme ne put pas répondre. C'était un peu comme si, pendant ces quelques secondes, son souffle s'était stoppé. Il était incapable d'articuler un son tant la morsure du meuble sur sa chair lui avait fait mal...

D'ailleurs, elle ne lui laissa pas vraiment le temps de répliquer. Déjà elle recommençait à le gronder comme s'il avait été un petit élève de première année ! La moutarde commença à lui monter au nez tandis qu'il maintenait le bas de son dos d'une main trempée de sueur.

Lorsque la jeune fille l'accusa de s'être volontairement jeté par terre, September eut une grimace et grinça des dents. Lui jetant un mauvais regard tandis qu'elle avait le dos tourné, il s'apprêtait à durement la reprendre quand soudain la sorcière s'aperçut de ce qu'il avait fait !

Malheur ! Des livres étaient à terre ! Pour elle, c'était comme si l'on venait de casser un vase de la dynastie Ming ! La demoiselle se mit à genoux et les ramassa en vitesse, prenant bien soin au passage de voir s'ils n'avaient pas été abimés dans leur chute.

Gentiment, ravalant sa colère et sa surprise, September voulu tendre ses mains pour l'aider à les ranger. Mais la jeune Serdaigle, visiblement trop occupée à le réprimander, ne remarqua pas son geste...

« Et je vous rappelle aussi que les livres sont des objets de savoir qui ne servent ni de tapis, ni de serpillières. Reprit-elle sur le même ton courroucé, On ne les étale donc pas au sol. Un livre, ça se respecte voyez-vous ? ».

Le jeune homme s'apprêtait à lever le doigt pour objecter lorsqu'il vit qu'elle se dirigeait vers l'étagère pour les remettre convenablement à leur place, avec un soin et un amour tout particulier...

Il les connaissait ces maniaques du boulot et de la netteté ! Il avait eu deux ou trois copains comme cela ! De vrais rats de bibliothèque qui adoraient se plonger dans les livres et la connaissance.

Oh, bien sûr, il ne les blamait pas pour cela, bien au contraire. Seulement à la longue, ces fameux amis étaient devenus de plus en plus assidus et sérieux. Peut-être même un peu trop...
A la longue, ils avaient fini par énerver Quint, qui s'était tout simplement détourné d'eux et de la gloire merveilleuse qui brillait sur les épaules...

A cet instant, la jeune fille se retourna vers lui, le tirant de sa réflexion :

« Au fait, qui êtes-vous ? Vous n’êtes pas d’ici si je ne m’abuse… »

September esquissa alors un large sourire qui se voulait le plus faux et hypocrite possible.
Il articula enfin, prenant bien soin de marmonner, allant même jusqu'à l'excès :

"Non. Je ne suis pas d'ici... ou plutôt plus d'ici ! Je me nomme September Quint et je suis écrivain ! Avant de me "jeter par terre" j'essayais justement de grimper à cette fichue échelle (il désigna le maudit instrument de la main) pour consulter un ouvrage qui aurait été capital pour mes recherches !".

Voyant que deux autres élèves avaient soudainement rejoint leur rayonnage pour y chercher un ouvrage, September Quint saisit la jeune fille par le bras et la ramena à l'une des allées d'étude ou se trouvait les bureaux.

Il la considéra un instant de ses fins yeux bleus et reprit d'une voix blanche :

"D'ailleurs, je sais exactement ce qu'est une bibliothèque, mademoiselle ! Le fait étant que cette maudite échelle s'est dérobée sous mes pieds et que je n'ai eu d'autre choix -voire d'autre alternative- que de m'écrouler sur le sol !

Croyez-moi, cela ne m'a pas fait plus plaisir qu'à vous ! Sans compter les douleurs et les moqueries, je crois avoir déjà été bien humilié pour le moment ! Je déteste me faire remarquer, sachez-le !"

Il reprit tout de go après une courte pause pendant laquelle il avait cherché ses mots :

"Et puis, pour qui vous prenez-vous à me sermonner comme ça ? Je veux dire, je suis pas n'importe quel gamin que l'on peut reprendre ou à qui l'on peut enlever des points ! Je suis une personne adulte et responsable et si vous voulez jouer les Serdaigle bien disciplinée, je vous prierai de vous choisir une autre tête de turc !".

Brusquement, September eut l'impression que sa tête lui tournait ! Il eut un instant le vertige et dut se reprendre en s'appuyant contre le bureau.

Il sentit alors comme un poids sur l'estomac, une sorte de grand vide, et remarqua qu'il tremblait. Portant le dos de sa main à sa bouche, il resta ainsi quelques secondes à se concentrer afin de ne pas tomber dans les pommes. Il suait à grosses gouttes et soufflait bruyamment comme s'il venait de courir un 100 mètres. Le sol dansait sous ses pieds...

Fort heureusement, il réussit à avoir le dessus sur cet étrange malaise. Relevant alors des yeux rouges et brillants de fatigue, il considéra à nouveau la jeune fille. Le pauvre homme était aussi pale qu'un linge...

"Alors la prochaine fois, dit-il d'une voix asséchée et ésoufflée, vous me ferez le plaisir de ne pas venir m'ennuyer...".

Il se détourna d'elle sans rien ajouter, l'image du livre qu'il devait prendre imprimée dans sa mémoire, ne quittant plus ses yeux. Il fallait qu'il s'en saisisse et commence ses recherches, il le fallait !
Lentement, il esquissa un pas hasardeux vers le rayonnage des archives...

La jeune serdaigle s’était certes emballée, mais elle était persuadée qu’elle avait eu raison de le faire. Oui c’était un adulte, oui il était vieux – au moins 10 ans de plus qu’elle !- et elle était censée lui devoir respect et obéissance, mais. Et c’était là que tout prenait une nouvelle tournure, par ce simple petit mot, tout changeait brusquement : Mais il n’était pas d’ici. Il n’était pas enseignant, il était peut-être là en fraude. Ou pire, Sirius Black ayant absorbé du polynectard !!! La jeune sorcière connaissait assez bien cette potion pour l’avoir étudiée et fabriquée en classe l’année passée. Oui, voilà il s’agissait d’un complot. Mais en réalité. Ce Sirius Black, célèbre meurtrier n’en voulait pas à Harry Potter, jeune garçon très doué d’après les rumeurs, à l’origine de la disparition du célébrissime mage noir, celui-dont-on-ne-doit-pas-pronocé-le-nom, non ce n’était pas ça. Il voulait juste détruire la bibliothèque et ses nombreux ouvrages !

Et c’était là que la jeune fille intervenait, prête à risquer sa vie pour ses livres tant aimés, vénérés, bref ses trésors qui jonchaient les murs et que l’homme sous l’emprise du polynectard tentait d’assassiner, et qu’elle, jeune demoiselle courageuse et motivée, arrêterait coûte que coûte !

La demoiselle à la longue chevelure blonde s’apprêtait à parler de nouveau, un vrai moulin à parole celle-ci lorsqu’elle se fâchait, mais l’homme pu –enfin- placé quelques mots. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle ne l’avait même pas laissé s’exprimer… Elle rougis brusquement, ses pommettes blanches laissant place peu à peu à une douce couleur semblable à celle que l’on pouvait voir sur le blason des lions. Elle avait peut-être été un peu trop sévère ? Bien que les livres soient des demi-dieu, il fallait aussi essayer de comprendre cet homme, ou plutôt ce peut-être Sirius Black. Mais si c’était bien lui, que devait-elle faire ? Hurler ? Dans la bibliothèque ?! Hors de question, jamais elle ne se permettrait pareil affront. Mais dans ce cas, que faire ? Lui jeter un sort ? Non, il avait tué 13 moldus en même temps ! Alors une petite sorcière d e16 ans, il pouvait la faire disparaître sans problème… la jeune fille était en pleine réflexion quand elle entendit quelques mots, des mots qui immédiatement firent étinceler les prunelles aqueuse de la jeune fille. Ses quelques mots lui donnèrent son nom, ce dont, à la rigueur, elle se moquait bien, mais la suite était la chose la plus belle qu’elle n’est jamais entendue depuis le compliment de Cédric au bal ! Il était écrivain ! Ecrivain ! Pénélope était à présent à deux doigts du malaise. Elle était en train de parler avec un dieu, un homme qui savait exactement ce qui était bien dans la vie : sceller les choses dans les ouvrages. Voilà enfin une personne qui allait la comprendre ! La jeune fille s emit alros à balbutier, bien embarrassée :

« Oh monsieur, je vous prie de bien vouloir accepter mes plus humbles excuses. Je ne savais pas… enfin je ne pensais pas que vous étiez… Ecrivain ! Je suis ravie de faire votre connaissance, vous ne pouvez pas savoir à quel point cela me fait plaisir. J’ai toujours rêvé de rencontrer ces hommes et ses femmes capables de rédiger avec tant d’émotion, d’objectivité, tout ce que nous lisons à présent. C’est incroyable… je suis vraiment désolée de mettre ainsi emballée, je… je n’ai aucune excuse. Je tiens tellement au calme et aux livres que lorsque je vous ai entendu, je me suis trop vite énervée, et puis je me doute bien que vous n’allez pas jeter volontairement des livres par terre si vous êtes écrivain ! Physicien, j’aurais des doutes, mais là ce n’est même pas permis. J’ose espérer que vous pourrez me pardonner… »

La demoiselle avait changé du tout au tout. Ses yeux brillaient, ses joues restaient légèrement rosies, tandis qu’elle s’efforcer de poursuivre sa tirade en murmurant, afin de ne pas déranger les autres élèves. Ainsi, même sous la forte émotion, elle parvenait à respecter chaque point crucial du règlement. Elle se présenta à son tour, se rappelant qu’elle ne l’avait pas encore fait :

« Au fait, je m’appelle Pénélope Deauclaire, et je suis vraiment ravie de faire votre connaissance. Si jamais vous avez besoin d’aide pour vos recherches ou autre chose, n’hésitez pas à me demander ! Ce serait pour moi un honneur que de pouvoir vous rendre service. »

Puis elle suivit la direction indiquée par l’homme qui désignait vaguement un étage assez en hauteur sur lequel se trouvait le livre tant convoité. Il avait donc chuté de l’échelle… D’un côté, se jeter à terre était peut-être un peu exagéré ? Elle n’y avait guère songé sous le choc. Elle s’enquit donc de son état, la crise étant passée :

« Eu… Vous ne vous êtes pas trop fait mal ? »

Elle leva les yeux vers la grande étagère, puis reposa son regard sur l’écrivain, bien étrange cet homme tout de même, il fallait bien l’avouer. Elle le suivit alors, et lui demanda, interloquée :

« Mais dîtes moi, Monsieur… Quint, quel livre souhaitez-vous prendre ? Je pourrais peut-être vous aider… »

La jeune fille avait une idée en tête, mais ne voulait pas la dire tout de suite, non elle voulait impressionner cet écrivain, cet être presque parfait. Pas parfaitement parfait, car l’homme ne peut être parfait à cent pour cent, c’est dans sa nature. Il possède forcément des imperfections. Lui il n’avait pas de mémoire et se cassait la figure. Mais la jeune fille tenait à récupérer ce livre, et ce pour s’excuser de ses dires passés, mais aussi pour voir de quoi traité le sujet de cet écrivain fabuleux.

[956 mots!]

La jeune sorcière fut plus que ravie lorsque le fabuleux écrivain lui proposa de récupérer elle-même le livre en question. Bien qu’elle n’ait jamais entendu parlé de lui, ni même vu ou lu un seul de ses ouvrages, il restait merveilleux. C’était sa chance ! Elle allait lui montré qu’elle était tout de même quelqu’un de digne du monde des sorciers, non pas qu’il soit indigne, mais omettre la magie dans des cas pareils… Enfin bon, c’était ainsi, il n’avait juste pas pensé à ce sort, voilà tout. Le sujet traité était des plus intéressants : Rowena Serdaigle ! Fondatrice de la douce maison dans laquelle la jeune Pénélope était étudiante ! Cette sorcière avait été un des sujets d’études favoris de la douce demoiselle bleu et bronze qui avait maintes recherches à son sujet dès sa répartition. Avant même le début des cours, elle passait ses journées dans cette grande pièce silencieuse.

Pénélope acquiesça doucement, ainsi s’il lui demandait ce service, peut-être était-elle sur la bonne voie pour se faire pardonner son terrible écart et sa mauvaise humeur passagère. Elle regarda alors l’ouvrage qui était à une certaine hauteur tout de même, songeant à la chute du pauvre écrivain qui avait tenté de s’en saisir. Il était donc passé par Serdaigle ? Sa douce maison avait donc vu un écrivain passer ? c’était si beau, incroyable tout en étant un peu prévisible, après tout, la réputation des aigles étaient connues de tous : intelligents et disciplinés. Alors de nombreux hommes et femmes célèbres avaient du y passer. La blonde, contrairement à l’écrivain ne prit pas l’échelle. Non, elle passa sa main à sa ceinture et en sortit sa baguette ; une baguette souple, blanche avec un crin de licorne qu’elle connaissait par cœur depuis le temps. Elle posa de nouveau ses prunelles azur sur le livre souhaitait, puis prononça tout simplement le sortilège d’attraction vu en quatrième année :

« Accio Livre sur Rowena Serdaigle. »

De fines étincelles argentées jaillirent de sa baguette, et en moins de quinze secondes, l’ouvrage se retrouva dans la main gauche de la demoiselle. Elle adressa un doux sourire, pas mesquin, mais tout de même assez fier à l’écrivain et le lui tendit :

« Le voici. »

Puis, se souvenant qu’il était passé par Serdaigle, elle se mit à parler de cette situation :

« Vous dîtes être passer par Serdaigle, cette maison vous a-t-elle plu, je sais bien qu’en règle générale, personne ne déteste sa maison, mais ça peut parfois arriver… »

Elle sourit doucement, puis une fois les propos de l’écrivain achevés, elle ouvrit de grands yeux. Son thème était donc Poudlard et la vie dans ce fabuleux château ? Elle avait tant de mal à y croire ! C’était donc un écrivain de renom sans aucun doute, et si ce n’était pas encore le cas, cela le deviendrait dans quelques années, comme celui qui avait écrit l’Histoire de Poudlard, livre mondialement connu. Qu’il devait être fier d’avoir rédigé une telle œuvre ! Bien sûr, il était décédé à présent, mais tout de même…

La jeune fille allait lui faire part de son enthousiasme et de son admiration quand il poursuivit avec une demande quelque peu… étrange. Lui poser des questions à elle ? Jeune élève de sixième année qui ne parlait jamais et travaillait tout le temps ? Elle ne devait sûrement pas être la mieux placée pour ça… Bien sûr, elle était préfète et voyait certaine chose, réglait certaines affaires, mais de là à être importante… non elle n’était qu’une silhouette invisible qui flotté de salle en salle, de livre en livre et étudiait avec ardeur. C’est pourquoi elle répondit d’une petite voix, tout à coup :

« C’est là un trop grand honneur que vous me feriez Monsieur ! Je ne suis pas la personne la mieux placée pour répondre à vos questions je pense. Vous savez, je passe ma vie ici et je sors très rarement alors pour ce qui est de la vie de Poudlard… je ne dois pas être la plus habile pour vous l’expliquer… »

Ses pommettes avaient de nouveau virées au rouge vif. La jeune fille avait toujours eu ce petit soucis : elle rougissait très, voire même plutôt, trop facilement. Elle aurait aimé aider cet auteur, mais de là à être interviewer, cela gâcherait son beau livre…

[726 mots]

Le jeune homme observa d'une mine médusée le livre descendre graduellement jusqu'à eux. Finalement et, en toute légèreté, ce dernier vint à se poser entre les mains de la jeune et délicate Pénélope.

September passa une main confuse derrière sa nuque et esquissa un léger sourire. Décidemment, ses habitudes de moldu reprenaient vraiment le dessus... Il se saisit du livre qu'elle lui tendait.

La jolie jeune fille ne perdit pas son temps et commençait déjà à l'assaillir de questions. Elle semblait si enthousiaste, si impatiente d'en savoir un peu plus à chaque fois qu'elle avait encore bien du mal à cacher sa verve à travers ses murmures...

Pour toutes réponses, September hochait la tête en souriant. Il se déplaça dans un coin et vint à s'asseoir à un bureau, ouvrant le livre à la première page. La jeune fille, quant à elle, venait d'achever sa dernière phrase.

Voyant que visiblement elle attendait une réponse, il se tourna vers elle et lui adressa un nouveau sourire. Puis il déclara d'une voix douce et réconfortante :

"Ne croyez pas ça et ne tenez pas compte de ce que vous venez de dire ! Chaque avis m'intéresse, vous comprenez ? De celui d'un première année à celui d'un préfet ! Chaque voix compte et chaque opinion quand on veut réaliser quelque chose de grand et de complet ! (il leva son index dans sa direction et l'agita sur un air coquin) Ne l'oubliez jamais dès que vous aurez à faire un exposé ou des recherches quelconques !".

Puis, d'un geste, il recula une chaise qui se trouvait à côté de lui. Tapotant sur l'assise, il l'invita à s'asseoir près de lui.

"De toute manière, que vous le vouliez ou non, vous y passerez ! Je compte passer Poudlard au peigne fin et je crois bien que vous n'échapperez pas à mes filets !". Il fit bouger ses sourcils de haut en bas puis étouffa un léger rire.

Cette petite Serdaigle l'amusait et il la trouvait particulièrement touchante ! Sa détermination ainsi que sa franchise n'avait de cesse de l'intéresser et il trouvait que, malgré ce qu'elle semblait dire, elle serait tout de même intéressante pour son livre...

September aurait eu vingt ans de moins, il aurait jalousé son amour pour le savoir et sa loyauté envers le travail... Lui n'avait jamais été un grand bucheur et un élève des plus sérieux ! Il avait négligé certains aspects de sa maison pour favoriser son goût de la vie et du grand air.

Quelque part et, au fond de lui-même, September avait toujours fuit et où qu'il se trouve... Il ne supportait pas d'être enfermer dans une cage, pieds et poings liés et de ne pouvoir sortir et jouir de sa liberté ! A cela, la jeune Pénélope était toute à fait différente.

Ces réflexions lui rappelèrent la question qu'elle lui avait posée tout à l'heure et à laquelle il n'avait qu'à demi répondue. Griffonnant deux ou trois notes sur le calepin qu'il avait sorti de sa veste, il tourna son regard vers elle et l'observa :

"J'aimais beaucoup Serdaigle ! Admit-il, l'ambiance était telle que jamais je n'aurais voulu la quitter ! Pour rien au monde je n'aurais aimé partir et finir mes classes ! (il eut un léger rire) Il aurait fallu que je redouble plusieurs fois mais cela était hors de question...".

Il referma délicatement le livre, avec beaucoup de précaution.

"Bon. Vous êtes décidée à me répondre à présent ? Ne vous inquiétez pas, elles seront très faciles ! Pas de questions pièges bien sûr !".

Voyant qu'elle ne semblait pas se décider -peut-être encore un peu trop timide et modeste- il l'enjoignit à le faire, tapotant sur son épaule pour la dérider un peu...

"Allez, commençons ! (il prit son calepin et son stylo) Dites-moi, par exemple, d'où vous venez ? Si vous avez des frères et soeurs ? S'ils sont à Poudlard ou pas ? Cela sera un premier point déjà !".