Troisième cours : Les Vampires [2]

Pour une fois, Satine fut la première à entrer en classe. Ce fait singulier était tellement rare qu’il mérite d’être signalé… La jeune Gryffondor eut donc un mouvement de recul en se trouvant seule devant le professeur Quirell. Ses grands yeux légèrement écarquillés, la bouche légèrement entre ouverte, l’air hagard, elle finit néanmoins par retrouver ses fonctions vitales, et ainsi, sa bonne éducation reprit le dessus.

« Bon…Bon … Bonjour professeur ! »

Finit-elle par balbutier.

Dans sa stupeur, elle s’installa près du bureau professoral. Certains diront qu’il n’y avait vraiment pas de quoi en faire tout un fromage, mais Satine, la jeune fille qui se pressait régulièrement pour être à l’heure, oui, Satine pensait que son air ébahi était une nécessité.
Encore un peu sous le choc, la demoiselle sortit délicatement son livre, suivit par sa plume, son encrier, et deux rouleau de parchemin vierge.

Son étonnement fit ensuite place à un léger malaise.
Elle ne se sentait pas vraiment à l’aise seule avec ce professeur. La jeune fille avait tout d’un coup envie de parler, même si c’était pour ne rien dire, elle avait l’impression fort désagréable qu’il lui fallait briser le silence. Mais que voulez-vous dire à votre professeur de Défense contre les forces du mal, qui lui, attend simplement la venue d’autres élèves ? Pas grand-chose…

Satine entreprit alors de classer ses affaires. Idée bien saugrenue puisqu'il n'y avait pas vraiment matière à ranger sur sa table. Malgré cette constatation évidente, la jeune fille cala son livre dans un coin de la table, secoua délicatement son encrier, changea deux ou trois fois sa plume de place, épousseta ses rouleaux de parchemin, tout cela en marmonnant diverses choses en français...

Commençant à s’agiter sur sa chaise, priant intérieurement pour que les autres ne tardent pas, et se maudissant d’avoir pris un raccourci, Satine détacha fébrilement ses cheveux, et commença à jouer avec une de ses mèches.
Toute à cette occupation, fort passionnante, Satine observait du coin de l’œil, tantôt la porte d’entrée, tantôt le professeur.

Michael arriva à l’heure en cours de défense contre les forces du mal. Il avait prit un maigre petit déjeuner et s’était dirigé sans joie vers le cours de Défense Contre les Forces du Mal. Il avait une fois de plus oublié son livre de cours, mais il avait de quoi s’occuper. Bloc de dessin et papier à musique. Il n’entendait plus les douces mélodies qui l’accompagnaient en permanence, mais peut-être parviendrait-il à les écrire ? C’était son dernier espoir en quelque sorte.

Le brouhaha qui régnait dans la classe lui déchira les tympans et en portant ses mains à ses oreilles il lâcha son sac dont le contenu se répandit sur le sol. Le flacon d’encre s’était brisé et le liquide noir coulait sur le sol. Quelques crayons à papier avaient roulé au sol dont deux sous le bureau du professeur. Quelques feuilles vierges avaient aussi glissé dans l’encre et commençaient à s’imbiber.

Michael resta à regarder les objets s’étendre sur le sol pendant 10 secondes puis se décida enfin à les ramasser, ne distinguant pas les quelques rires qui fusaient parmi l’infernal brouhaha qui lui donnait mal à la tête.

Il commença par jeter l’encrier désormais inutilisable dans la corbeille et ramassa crayons et feuille, se mettant de l’encre plein les mains. Les feuilles étaient vierges donc il ne craignait pas de les froisser. Il ramassa tout ça et se dirigea vers la table la plus proche. Celle du premier rang donc. Il n’y avait personne assis à cette table. Michael ne regarda pas le reste de la classe. Il déposa son sac et les quelques objets qu’il avait ramassés et se plaqua les mains sur ses oreilles, les coudes sur la table, sans se soucier de se mettre de l’encre sur les joues et dans les cheveux.

Son regard était posé sur les feuilles chiffonnées et pleines d’encre qu’il avait maintenant devant lui. Quand il y aurait moins de bruit dans la classe il pourrait peut être écrire de la musique ou dessiner, mais en attendant, pas question qu’il lâche ses oreilles. C’était trop assourdissant.

Quali était encor une fois en retard, elle traversa tous les couloirs en courant. Son sac a dos qu'elle tenait dans les mains plein de ses parchemins sur les quels elle écrivait tous ses petit romans. En rentrant dans la salle Quali vit qu’il y avait une place libre à côté de Clara, elle s'avança vers la jeune fille et lui mit la main sur l'épaule.

-Salut Clara.

Elle posa son sac sur la chaise qui était a côté de la jeune fille.

-Es que je peux me mettre a côté de toi, ou il y a quelqu'un?

Félix déboula dans la salle comme s'il avait une horde de Cerbères à ses fesses, et c'était presque le cas puisque, ayant pratiquement réussi à enfermer miss Teigne dans une cage à hibou, il avait été interrompu dans son ouvrage par l'heure et l'irruption de Rusard. Il avait préféré fuir avant que le concierge ne voie distinctement son visage et ne le dénonce à l'autorité compétente.

Le garçon trébucha en entrant et fit un vol plané à travers la salle avant de s'affaler devant le bureau du professeur Quirell, rapidement rejoint par son matériel de cours, parchemins, plumes et autres atterissant sur son crâne et autour de lui.

"Hem !" fit-il en se relevant, "bon giorno, professore Quirell, yé souis désolé dé provoquer tant dé tapagé, yé crois bien qué yé trébuché en entrant trop vite, veuillez m'excouser..."

Conscient des moqueries des autres élèves présents, le garçon ramassa précipitament ses affaires et alla s'installer à une table au fond de la classe. Jetant un bref coup d'oeil autour de lui, il reconnut la serdaigle bosseuse, miss Topinen, et la française excentrique, Satine, qu'il avait rencontrée à la table des Gryffondor dans la grande salle. Il leur fit aimablement un petit salut de la main alors qu'elles le regardaient, puis se plongea dans le rangement de ses affaires, mises sens dessus dessous par son entrée plus que mouvementée.

Une fois ceci fait, il jeta un oeil vers le tableau et vit qu'il y était inscrit en gros le thème du jour "Comment reconnaître les vampires ?"... Voilà qui promettait d'être très intéressant !!

Je pénétrai dans la salle de cours en essayant de ne pas me faire voir, la salle de classe commençait doucement à se remplir. Je m’installai au dernier rang comme d'habitude, le professeur ne me vit pas ce qui fut pour moi un soulagement. Je regarda alors les autres élèves, j'aperçu Michael et vit que son encrier était brisé sur le sol. Je levai ma baguette discrètement en fixant l’objet.

Réparo, murmurais-je, l’encrier se reforma aussi tôt et alla se poser tout près du pied de Michael.

J’avais fait une bonne action, enfin me semblait-il, je baissa les yeux et regarda la table qui était juste devant moi. Je pris mon sac et retira ce dont j’avais besoin pour le cours, je ne regardais personne, je n’avais pas envie de parler à quelqu’un, tout ce que je voulais c’était du calme et un tant soi peu de tranquillité.

Susan était d'excellente humeur. Le soleil brillait, les oiseaux oiseautaient joyeusement et une foule de bestioles plus ou moins grosses s'ébattaient avec bonheur dans la prairie, que demande le peuple ?
Parfaitement réveillée, et heureuse de vivre, la fillette avait avalé à la vitesse de l'éclair un petit-déjeuner léger afin d'aller goûter la fraîcheur de l'air matinal.
Air matinal tellement agréable, d'ailleurs, qu'elle en avait oublié l'heure. A présent rouge et à bout de souffle, elle pénétra d'un pas vaguement chancelant - elle n'avait guère l'habitude du sprint - dans la salle de classe, saluant son professeur d'un haletant :

- Bonjour Monsieur.

Son devoir de brave fille bien élevée étant accompli, la jeune sorcière se laissa choir sur la chaise la plus proche et commença à sortir ses affaires de son sac, la mine passablement empressée.
Lorsque parchemins, plumes, encres et autre attirail essentiel à la survie de l'élève furent soigneusement alignés devant elle, la Poufsouffle regarda autour d'elle, histoire de voir qui était présent et qui ne l'était pas.
Apercevant Clara, elle lui adressa un petit sourire accompagné d'un signe discret de la main.
Puis, replongeant le nez dans ses affaires, elle attentit le début du cours.