Remise à neuf du balai [Mr Quint]

Installée dans le hangar, la jeune irlandaise avait sorti tout son nécessaire pour nettoyer son balai. C'est qu'elle le chérissait énormément et prenait un grand soin de l'objet le plus précieux à ses yeux. Pour elle, il avait une valeur inestimable. D'autres personnes tenaient plus à un bijou ou à un vêtement ou bien encore un instrument, mais pour la jeune O'Gara, rien n'était plus merveilleux que son balai.

En premier lieu, elle fit usage d'une feuille ponce afin d'estomper les endroits abimés, et retira par la même occasion le vernis vieilli par le temps. Ça prenait du temps, elle ne voulait pas bâcler son travail et réduire en allumette son bien le plus précieux.

Elle était bien silencieuse quand elle se mit un fredonner un air du plus célèbre quatuor de Liverpool en Angleterre : « Blackbird singing in the dead of night, Take these broken wings and learn to fly, All your life, You were only waiting for this moment to arise... ». Soudain, un bruit se fit entendre mais rien de bien effrayant, peut-être un petit animal qui fuyait l'endroit.

« Blackbird singing in the dead of night, Take these sunken eyes and learn to see. All your life, You were only waiting for this moment to be free. » mais à nouveau elle interrompit son chant car, un nouveau bruit résonna dans le grand hangar à balais. Elle posa son engin de vol contre le banc sur lequel elle avait pris place et se leva pour jeter un oeil dans les allées... Personne. Pourtant,elle crut entendre une porte s'ouvrir.

Reprenant sa place, elle se remit au travail. C'est qu'elle en aurait pour toute l'après-midi avec son balai. Enlever le vieux vernis, nourrir le bois, vérifier les pose-pieds, la brosse, ôter les brindilles cassées, taillées les pointes abimées, et une fois tout cela fait, vernir le manche contre tous les temps, et de plus, avec un verni qui n'alourdira pas le balai durant le vol. « Blackbird fly, Blackbird fly, Into the light of the dark black night, Blackbird fly, Blackbird fly, Into the light of the dark black night, Blackbird singing in the dead of night, Take these broken wings and learn to fly, All your life, You were only waiting for this moment to arise, You were only ... » elle arrêta brusquement quand elle entendit la porte coulissante de l'entrée se refermer lourdement, un courant d'air ? Certainement puisque Léa l'avait laissée ouverte.

Quittant à nouveau son siège, elle retourna à l'entrée pour ouvrir, mais tomba nez-à-nez avec un adulte, lui rentrant complètement dedans. « Aïe mon nez ! » rouspéta-t-elle en l'agitant tel que Samantha dans 'ma Sorcière bien-aimée'. « Vous, ça va ? » demanda-t-elle en levant les yeux sur la personne qui avoisinait les trente balais.

September n'avait rien à faire pour le moment. La journée s'était annoncée belle et il avait alors décidé de se balader, faisant un petit tour des environs afin de se remémorer d'anciens souvenirs.

Il arriva même au terrain de quidditch où une partie importante semblait se disputer. Il repensa alors à Aelita et à son équipe, certain que le fait de venir la voir lui ferait très plaisir.

Souriant, un regard pensif vers le ciel, il fit quelques pas de plus et arriva enfin dans un endroit dont il ignorait jusqu'alors l'existence.

Il s'agissait là de grands hangars... sûrement là pour y entreposer tout le matériel nécessaire aux matchs de quidditch, dont les fameux balais.

A ce moment là, alors qu'il approchait l'un d'entre eux, il entendit une voix douce et mélodieuse s'élever jusqu'au ciel, perçant les épais murs de bois qui semblaient la retenir prisonnière.

L'homme sourit à nouveau. Il reconnaissait bien cette chanson car il l'avait chanté et essayé de l'interprêter aussi fidèlement que possible des milliers de fois.

Mais ? Comment quelqu'un d'autre que lui pouvait la connaître, celle-là ? Cette chanson était moldue ! Ecrite et interprêtée par un chanteur moldu ! En toute logique, aucun sorcier n'aurait pu la découvrir !

La musique moldue ne circulait pas en leur royaume, complétement hermétiques qu'ils étaient à l'art de leurs compères dénués de pouvoirs magiques ! Tout ce qu'ils écoutaient n'étaient donc réalisé que par leurs pairs...

Intrigué, September déglutit lentement, gardant les bras ballants face à cette révélation plus qu'extraordinaire. Etrangement et, l'espace d'un bref instant, il ne se sentait plus si seul qu'à l'ordinaire...

*On chante cette chanson et avec exactitude ! Cela doit vouloir dire qu'on l'apprécie ! C'est pas possible autrement...*

Le jeune écrivain se prit alors à sourire. Comme quoi, il demeurait malgré tout des sorciers pas si butés que cela et qui aimaient se frotter à n'importe quel mouvement et n'importe quelle culture !

Comme attiré par les sons vibrants de ses cordes vocales, September prit l'initiative d'aller voir et donc de découvrir à qui appartenait cette si jolie voix.

Il posa alors sa main sur le bois rugueux et poussa légèrement la porte, entrant comme dans un sanctuaire magique...

Mais, au moment de pénétrer l'antre de cette merveilleuse musique, il se sentit percuté par quelque chose de lourd qui eut tôt fait de se retirer en le repoussant.

Surpris, September se retint à la porte de justesse, maintenant d'une main le bout de son menton que l'on venait d'heurter...

« Aïe mon nez ! », protesta la personne en face de lui, une très jolie jeune fille blonde.

Elle releva alors les yeux vers lui -un peu comme les siens, clairs, mais bien plus beaux !- et lui demanda d'une traite s'il allait bien.
encore un peu sonné et surtout étonné, September ne donna pour toute réponse qu'un simple hochement de tête.

Il voulut entrer quand il se rendit compte que cela manquait totalement à ses manières. Dans un élan de courtoisie et de gentillesse, il se poussa de côté, cédant ainsi le passage à la demoiselle.

"Vous vouliez sortir, je suppose ?", demanda-t-il de sa voix toute penaude.

Puis, se remémorant pourquoi il était venu ici, il lui tendit un adorable sourire et reprit, toujours assez honteux :

"Ce... c'était vous qui chantiez cette chanson de Mc Cartney ?".

[HJ: Désolée, c'est plus court]

Allait-elle si vite que ça qu'il manqua de tomber ? Certainement pas ! Passons...Apparemment lui n'avait rien. Il faut dire avec la différence de taille, et surtout, de corpulence, il sentit à peine Léa lui rentrer dedans. Faisant mine de rentrer, il revint sur ses pas, laissant le passage libre, lui demandant si elle comptait sortir. "Non, je venais ouvrir la porte !" répondit-il aimablement.

Elle le salua de la tête. Ne voulant pas s'éterniser avec un adulte, elle fit mine de retourner à son balai quand l'homme lui posa une question étrange. Oh non ! Il l'avait entendue chanter Blackbird. Les joues rosées, et un peu gênée, elle répondit: "John, Paul, George et Ringo, 1968, The White album" et sourit simplement.

Elle se balança un peu sur place comme une gamine prise sur le fait et puis, s'éloigna de l'adulte pour retrouver son précieux balai. Elle reprit le papier de verre et recommença à poncer le manche, éliminant de la sorte toute la peinture qui s'y trouvait. Son poignet en prenait un coup, mais aucune douleur se faisait sentir. Quelques secondes passèrent, elle se releva et passa la tête pour voir s'il était toujours présent : "Je peux vous aider peut-être ?" demanda-t-elle en se disant qu'il était peut-être perdu ou qu'il cherchait un renseignement.

Derrière son allure décontractée, quel genre d'homme se cachait ? Un aurore ? Un serviteur du Seigneur Noir ? Soudain, elle prit peur et les paroles de sa mère lui revinrent en tête 'Ne parle jamais aux inconnus'. Elle semblait hésitante et baissa la tête pour retourner à son travail.

Flâner dans le coin ? Oui pourquoi pas ! Après tout, Léa ne cessait de traîner dans le terrain de Quidditch, préférant cet endroit aux autres lieux de Poudlard. C’était vraiment devenu une maladie chez elle. Tout ce qu’elle faisait avait un lien direct avec le sport des sorciers, à commencer par son petit ami. Olivier, meilleur gardien de la Coupe et ce depuis qu’il occupe le poste.

L’homme s’approcha de la jeune sorcière et observa ce qu’elle faisait tout en se mettant à parler. Cherchai-t-il à la mettre plus à l’aise ? Restons tout de même méfiant. Celui-ci s’intéressa à elle en abordant le sport qu’elle pratiquait, et aussi l’importance qu’elle donnait à son balai. Prête à lui répondre, elle réfléchit à deux fois avant de s’adresser à l’étranger, était-ce sécurisant d’entamer la conversation ? « En effet, j’occupe le poste de batteur, et depuis peu, celui de Capitaine de l’équipe. », expliqua-t-elle en portant son regard sur lui avec un petit sourire, puis elle le posa sur son précieux balai, « J’y tiens énormément, le manche est un peu éraflé alors je le poli pour qu’il soit à nouveau lisse, puis je vais le traiter avec ce produit qui va le fortifier, et le vernir avec cette teinte chêne. » détailla-t-elle en lui montrant tout le nécessaire.

Pensant que ces quelques informations le feraient partir, il enchaîna en se présentant sous le nom de September Quint, écrivain, sur le point d’entamer l’histoire de Poudlard à sa manière, s’aidant des entretiens qu’il eut avec ses habitants. « C’est une bonne initiative. C’est vrai que Poudlard ne serait pas grand-chose sans ses élèves mais également sans les professeurs et le Directeur. » félicita-t-elle en continuant de polir le bois. « Je m’appelle Léa… O’Gara » ajouta-t-elle pour lui éviter de poser la question.

Bizarrement, plus il parlait plus Léa avait tendance à retenir un léger rire transformé en un sourire pincé, gardant en elle l’hilarité qu’il provoquait. September Quint, homme de plus de trente ans, semblait mal à l’aise et intimidé par une gamine de treize and. Elle hochait de temps en temps la tête, pour ne pas contredire le bla-bla qui sortait de sa bouche jusqu’il remette l’interlude musicale sur le tapis. On dirait bien que ça l’avait marqué, et d’ailleurs, il voulait échanger quelques questions et son savoir sur le sujet. « Je ne suis pas contre, allez-y » approuva la jeune irlandaise en passant ses doigts le long du manche de son balai pour voir s’il n’y avait plus d’imperfections.

Le manche de son balai était parfaitement lisse à présent. Celui-ci était en bois de saule pleureur, et très fragile, c’est pour ça qu’elle en prenait temps soin. Quoi qu’il en soit, elle était certaine d’avoir un balai plus récent pour la quatrième année, son parrain avait promis de lui offrir le sien s’il gagnait la coupe du Monde. Quel honneur pour elle que de voler sur le balai d’Aidan Lynch.

Tout en prenant l’huile de Camélia qu’elle versa dans un petit récipient, la première question fut posée. Afin de se situer, l’homme voulait savoir d’où elle venait exactement. Pourquoi pas, après tout il savait ce qu’il faisait donc autant répondre. « Nous sommes Irlandais dans la famille, nous habitons non loin de la capitale dans une petite ville nommée Na Clocha Liatha » répondit-elle en donnant le nom du village en gaélique « Greystones… désolé » rectifia-t-elle en levant les yeux sur lui pour s’excuser.

Fouillant dans sa valisette, elle chercha son pinceau tout en écoutant la suite de l’interview. Elle ne répondit pas tout de suite car l’ustensile se faisait désirer, s’était certainement retrouvé dans le fin fond de la petite malle. « Nous… », elle s’interrompit en sentant les poils et puis le sortit enfin, « Ma famille du côté maternel est sang pur depuis de longues générations ! Tous des Serpentard en dehors de maman, une Serdaigle qui épousa ce qu’il y a de plus moldu. La famille de papa n’a jamais entendu parler de magie jusqu’à leur rencontre. » expliqua-t-elle en trouvant qu’il se précipitait dans ses questions. C’est d’une traite qu’il les avait posée à croire qu’il était mal à l’aise ou avait peur de faire une bourde.

Trempant le bout de bois poilu dans l’huile, elle enduit le manche en continuant de répondre. Comment était sa relation avec les autres élèves. Oula… pas terrible à première vue mais bon, elle faisait avec. « Ca va, j’entretiens de bonnes relations avec le gardien de l’équipe de Gryffondor, Olivier Dubois. Nous partageons la même passion pour le Quidditch. Sinon… je n’accorde pas beaucoup de temps aux relations amicales que peuvent avoir des filles de mon âge. Je suis tellement investie dans ce sport, et puis il ne faut pas mettre de côté les études. Tout ça fait que je bavarde peu avec les filles de ma maison, juste de quoi me mettre au courant sur les nouveautés de l’école… », penchée sur son objet volant, elle appliquait avec douceur l’huile de Camélia, veillant à ce que le pinceau ne laisse pas le moindre poil dessus.

Une matière préférée ? La question devait vraiment être posée ? Sur ce, elle se redressa et le regarda un peu bêtement, comme si c’était évident. « Le cours de vol sans hésiter ! Madame Bibine m’a aidé à améliorer mon vol, c’est quelqu’un qui vraiment à fond dans ce qu’elle fait. ». Là, elle se remit à sa tâche. « Rémus Lupin, le professeur de Défense contre les Forces du Mal a la manière pour qu’on s’intéresse à son cours, il est très cool avec nous. »

Elle prit le temps de bien répartir le liquide sur le manche, et puis le posa de manière à ce qu’il sèche. Pendant quelques minutes, elle était entièrement disponible pour répondre à Monsieur Quint. « Un avenir… » murmura-t-elle en réfléchissant. Le regard posé sur son balai, elle répondit sans hésiter « Passer professionnelle en tant que batteuse ! »

Voyant l’homme scribouiller un petit carnet, elle garda le silence en attendant que l’interview se poursuive. C’était assez étonnant de voir quelqu’un s’intéressait d’aussi près à l’école de magie, surtout en cette période. Enfin, nul ne doute que le Directeur Dumbledore a pris ses précautions en lui donnant l’autorisation de côtoyer les élèves en journée.

Faisant une petite remarque, il lui fit remarquer qu’il était un ‘ricain. Il n’avait pas tord en parlant des européens qui sont partis créer les Etats-Unis d’Amérique. Mais attention, on ne plaisante pas avec les irlandais. Ce peuple est fier de sa patrie, s’est donné à corps et âme, repoussant les anglais jusqu’au frontière de l’Irlande du Nord. Sur ce, elle ajouta : « Ca se peut, il y a à peu près trente-neuf millions d’américains d’origines irlandaise aux States. », et elle se savait car son oncle vivait là-bas.

Jetant un œil à son balai, celui-ci n’était pas encore sec, ce qui lui laissait le temps de répondre à monsieur Quint avec des réponses réfléchies. Le voyant suspendre sa plume, elle se dit qu’il allait rependre, et le regarda impatiente. Quelle chance, il enchaîna sur la place qu’avait le Quidditch dans son cœur. Avec le sourire, elle se mit à déverser un amas de paroles : « Une très grande place. A vrai dire, c’est ma mère qui m’a transmis cette passion. Quand elle était à Serdaigle, elle occupait le même poste que moi. Malheureusement, elle dut interrompre sa carrière suite à une blessure au poignet… », Léa passa la main sur le sien, sortie récemment d’une blessure semblable, « … au cours de sa carrière, elle fit la connaissance d’Aidan Lynch, qui est l’attrapeur de l’équipe nationale d’Irlande. Ils sont devenus très amis, au point de lui attribuer le rôle de parrain de son premier enfant. Moi, ne l’occurrence. » Elle reprit un peu son souffle avant de signaler : « S’il vous plaît, ne mentionnez pas qu’il est de la famille. »

Elle fixa l’écrivain, veillant à ce qu’il barre les notes finales. Toujours les yeux rivés sur le carnet, elle poursuivit : « Je suis née dans ce monde, celui du Quidditch. En gros, je ne pouvais pas y échapper ! Puis, maman a ouvert une boutique dans le quartier sorcier de Dublin, il y vend beaucoup des balais, et tous les accessoires requis pour pratiquer le sport des sorciers. » Voilà comment elle avait découvert ce sport, et aussi comment dès son plus jeune âge, elle n’ignora pas le monde de la magie.

Pour ce qui était de changer sa vie, là, elle pensa plutôt à la pratique d’un autre sport, et de ce fait parla de son père. « Mon père est moldu comme je vous l’ai dit. Il n’avait jamais entendu parler de tout ça avant leur rencontre. Son sport à lui, c’est le rugby. Il entraîne pour l’université de Dublin. », ses yeux pétillaient quand elle se rappela les derniers échanges dans le jardin avant de quitter la maison pour Londres. « C’est ce sport qui a un peu changé ma vie, il m’a aidé à être en contact avec les personnes qui ignorent ce monde et à m’intéresser à d’autres sports comme le base-ball et le golf, mais surtout à être plus sociable, car je ne vous dis pas l’influence que mes deux tantes – Serpentard – avaient sur moi. » expliqua-t-elle en riant sur la fin, très soulagée de ne plus être obligée à séjourner chez elle une fois l’été venu.

« En tant que capitaine de l’équipe de Quidditch, je vais essayer d’amener ces sports afin d’améliorer le jeu de l’équipe. » conclua-t-elle très confiante en elle, prête à mener la team à la victoire.