Erance éternelle.

Papier peint couleur rouge. Claire devait être au troisième étage, même si, elle n'y portait pas grande importance. En même temps, quand on est mort, qu'est ce qui a de l'importance? Laissez moi vous dire que, absolument rien. Oui, rien ne comptait dans la misérable deuxième existence de la jeune fille. En même temps, en quatre vingt dix ans, on pouvait dire qu'elle avait exploré toutes les possibilités. Faire peur aux élèves, fouiller dans les moindres recoins, énerver les profs qu'on aimait pas sans qu'ils puisse presque rien nous faire en retour...Mais il n'y avait évidemment pas là de quoi s'amuser éternellement. Et la mort était longue, pour Claire. Très longue.

Au fond, elle n'avait pas la moindre idée de son "avenir". Allait elle enfin reposer en paix? que devait elle faire pour? Ou simplement, allait elle rester un fantôme jusqu'a la fin de l'éternité? Tant de questions, trop de questions auxquelles elle ne donnait pas de réponses. Auxquelles elle ne cherchait pas de réponses, et auxquelles personne ne lui en donnait. Comme si on attendait qu'elle en parle. Eh bien, ils pouvaient toujours courir, parce qu'elle ne demanderait pas. Elle avait bien trop peur pour ça, la jeune Claire. Comment réagir si on vous annonce que vous ne trouverez jamais le repos?!! L'ancienne Serpentarde devait avant tout trouver le courage.

En cette belle après midi de soleil, Claire traînait dans ces couloirs qui ne la lassaient pas. La plupart des élèves étaient dehors, les autres, à la bibliothèque. Et les fantômes? Aucune idée. Claire était plutôt du genre solitaire. Pourtant, elle ne dirait pas non à une partie de carte de temps en temps, pour l'occuper. Allons bon, elle "survivait" ainsi, elle n'avait pas besoin de ça vraiment non plus. Elle se posa alors sur le rebord d'une petite fenêtre en verre peu épaisse qui donnait vers un coin du parc souvent inexploré par les jeunes élèves. Et elle le regarde, encore et encore. Souvent, les fantômes qui "déconnecte" un peu, deviennent plus transparents. Et elle le devint. Jusqu'a ce qu'un élève la ramène durement à la réalité en lui passant à travers. Avec le temps elle s'y était habitué, mais c'était toujours aussi désagréable, autant pour elle, que pour les habits de l'élèves, soudainement recouverts de poussière. Elle tourna légèrement la tête pour voir qui ne l'avait pas vu, distraite.

En ces périodes d’examens, le jeune Théodore était plutôt distrait. Par distrait, il voulait dire qu’il était moins concentré qu’habituellement, beaucoup trop occupé à évoluer à peu près partout ou il allait, équipé de fiches concernant son prochain examen.
Il marchait, donc dans le couloir, quittant juste la bibliothèque, son sac plein de cours divers et variés, ainsi que des livres qui allaient lui tenir compagnie durant la semaine à venir.
Bientôt venaient les vacances, mais le jeune homme n’y pensait même pas : à quoi bon? Il n’y ferait rien d’autre que lire, les vacances étant la copie conforme de son quotidien, à l’exception près qu’il n’avait plus cours.
Ainsi, fatigué par une nuit presque sans sommeil, (qui avait dit que les serpentards ne travaillaient pas?) il n’avait pas vu le fantôme flottant dans le couloir devant lui.
Et son passage à travers le spectre lui fit l’effet d’une douche froide, ses cheveux qui lui tombaient sur le front étant pleins de poussière. Tout comme le reste de sa tenue, d’ailleurs.

Ce qui le ramena à la réalité. Ainsi, il était en train de murmurer son devoir de botanique à venir :
« La racine de mandragore est un remède très puissant. Elle constitue une part essentielle de la plupart des antidotes, dont celui contre la Pétrification. Le filtre de Mandragore permet de ramener les personnes qui ont été métamorphosées ou ensorcelées à leur état d'origine. Les jeunes plants de mandragore sont de petites plantes touffues, de couleur violacée avec ce qui ressemble à de minuscules bébés la place des racines. Ces créatures grandissent et se développent pendant plusieurs mois jusqu'à l'âge adulte où elles peuvent êtres coupées et utilisées pour des po… »

Lorsqu’il traversa le fantôme. C’était la première fois que ça lui arrivait: Théodore était certes un distrait, mais jamais au point de trébucher, ou de ne pas voir ou il marchait.
Ses mains étaient restées en suspend, ses yeux regardaient ses doigts emplis de poussière : c’était la première et dernière fois qu’il passerait dans un fantôme : c’était la pire des choses.
Il secoua ses mains fines au dessus du sol histoire de faire tomber toute cette poussière, et secoua ses fiches, puis se retourna pour voir qui était le fantôme qui s’était retrouvé sur son chemin, se retrouvant en face d’une fantôme qui, de son vivant, devait avoir à peu près son age.

« Désolé », lâcha-t-il alors, le visage ne montrant aucune expression, se préparant à repartir, tout en se débarrassant des résidus toujours posés sur lui.

La personne qui lui était passé au travers, un garçon qui avait sûrement l'âge qu'elle avait eut (et s'était toujours dur de s'exprimer face à ce sujet d'âge), semblait...plein de choses à la fois. Tout d'abord, fatigué. C'était peut être des petites choses auxquelles les vivant passaient à côté, mes les fantômes, eux, voyait tout les détails. Et Claire ne passa pas à côté des cernes très fins qui longeaient le bas des yeux de l'élève. Ah oui, c'était la fin de l'année. Les examens approchaient. Heureusement pour elle, l'ex Serpentarde n'avait jamais eût à les passer, car morte à la fin de sa sixième année. Et elle considérait que c'était sûrement la meilleure chose qu'elle pouvait tirer de son accident durant ses fameuses vacances d'été.

Aussi, mais en regardant un peu plus, on pouvait voir qu'il était concentré. Etait bien sûr, car désormais on aurait dit qu'il sortait d'un rêve, ou demi sommeil. Les fiches, aussi sales soient elles montrèrent à Claire qu'il s'était tué à les faire, donc qu'il était élèves consciencieux, et à tout élèves consciencieux, sympathie de Claire. Elle se tourna face à lui et le regarda ce secouer. La façon dont il avait réagit montrait bien à l'éternelle jeune fille qu'il ne passait pas à longueur de journée à travers les fantômes. En même temps fallait bien que ça arrive un jour.

Des deux, c'était plus désagréable pour l'élève. Enfin, dans ce cas si. Apres autant d'année à divaguer et rentrer dans les gens Claire s'était habituée à voir, à sentir, un corps humain la traverser. Les yeux grands ouverts, on pouvait même voir un peu du corps intérieur du vivant. Dégoûtant à souhait évidemment. Mais avait on le choix? Mort, on était souvent plus négligé. Laissant le garçon se nettoyer de cette saleté donc Claire était apparemment conçue, elle continua sa petite analyse qui en réalité, ne dura pas plus de quelques secondes. Il s'excusa, l'expression pourtant trop neutre, se préparant à repartir. Et puis non. Claire s'ennuyait et c'était mal partis pour lui faire peur. Autant tenter la discussion. Il y avait toujours quelqu'un a découvrir sous le visage d’un élève studieux. Miss fantôme demanda alors, indécise;

-Serpentard?

En même temps, ce n'était pas du genre des Serpentards d'être indécis, et Claire faisait presque honte à son ancienne maison. Mais quand on a rien à faire pendant presque cent ans, on peut au moins essayer d'être un peu plus sympathique. Questionner le garçon sur la maison ainsi, comme essayant de prétendre inconsciemment que l'on savait tout n'était pas bien joué, mais bon sang, c'était peu cher donné pour un peu de discussion. Elle attendit.

Théodore s’était donc retourné, près à repartir en direction de… Mais ou allait-il au fait? Il sortait tout juste de deux heures de recherches intensives, histoire de vérifier chaque détail de ses notes. Et pourtant, ça n’avait jamais été comme si il était passionné par les cours, ou par le fait d’étudier. Mais disons que cela l’occupait, comme tout autre activité… C’était déjà plus utile que de s’amuser à faire des ronds de fumée avec sa baguette, non? Oh, il devrait d’ailleurs pensé à regarder dans « Méthodes magiques et autres trucs » comment le faire. Non qu’il n’y trouve un quelconque intérêt seulement le professeur Flitwick avait dit qu’il y aurait des chances qu’ils tombent sur certains tour inattendus.
Bref, le jeune Nott ne savait pas ou il allait, mais il y allait certainement d’un pas sur. Enfin, c’était vrai qu’il y avait quelques minutes qu’il avait quitté la bibliothèque, mais il ne s’était pas rendu compte qu’il se dirigeait vers ce coin du château… C’était quoi au juste, d’ailleurs, ce lieu?
Peut-être un coin Gryffondor, à en juger par la tapisserie rouge, qui parsemait les murs. Une tapisserie assez usée d’ailleurs.
Passons, donc.
Il avait rebaissé les yeux à nouveau, ne se préoccupant pas du reste de poussière qui parsemait ses vêtements: après tout, les douches étaient faites pour ça, non? Il pourrait l’enlever en tant voulu, par exemple, lorsqu’il aurait fini d’apprendre ces fiches pour Chourave.

La voix du fantôme se fit entendre, et Nott, se retournant à nouveau vers elle, répondit alors:

« Oui, troisième année ». Réponse qui éviterais à priori le reste d’une présentation inutile, le jeune homme n’étant pas du genre à discuter avec n’importe qui. Bon, en fait il n’était pas du genre à discuter tout cours, d’ailleurs, ayant appris il y avait longtemps que la solitude était la meilleure des compagnes.
Mais de toutes manières, cela se voyait au morceau de cravate verte qui dépassait de sa robe.

De toutes manières, le fait que la fantôme inconnue ne sache pas directement quelle était sa maison ne l’offusquait pas plus que ça. Comme le disait son père, il n’avait pas hérité de toutes les qualités adéquates d’un Serpentard, et se faisait assez souvent sermonner pour ça. Mais il y avait néanmoins quelques atouts dignes des verts que Théodore avait dans le sang. En parlant de sang, le sien était ce qu’il y avait de plus pur, ce qui réglait déjà les choses. Et quand à aller à Gryffondor, il prenait cela pour une injure que quiconque y songe. Le courage, c’était vraiment une qualité inutile, qu’on avait pas besoin d’afficher à la surface de la planète comme le meilleur des dons, si?

Bref, c’était son avis, et le fait que le jeune homme ne partage pas son avis terminait cette discussion intérieure.
Peut-être qu’il avait un peu trop bossé, la fatigue prenant le dessus sur le reste mais en tous cas, s’étonnant lui-même, il posa une question au fantôme, chose qui n’était pas dans ses habitudes: Théodore n’était pas du genre à s’occuper des affaires des autres, on pouvait même dire qu’il s’en fichait royalement.

« ça fait quoi de… Se prendre quelqu’un comme ça? »

N’allez pas dire à quiconque que le jeune Nott faisait la conversation à un fantôme. Après tout, les fantômes n’étaient pas du genre à colporter des ragots, et puis… Les spectres devaient être de meilleures compagnie que les humains, puisqu’ils étaient condamnés à rester sur terre. Non?

Un troisième année. Il faisait légèrement plus vieux. Bizarrement, Claire n'avait pas croisé grand monde en fin d'études cette année. Tant pis! Les conversations des uns valaient sûrement celles des autres. Le fait qu'il soit à Serpentard, évidemment, ne fut pas une surprise. Et pour plusieurs raisons, comme, son expression, sa démarche, et presque, cette aura. Bien sûr que tout le monde en avait une, bien que certaines soient plus fortes de d'autre. Comme le Malfoy, en troisième année, celui là, ça se sent qu'il a pas de bonnes intension à dix mètres. N'allez pas croire que la jeune fille avait deviné la maison à la cravate verte dépassent du t-shirt, ça non.

Non contents d'être morts, les fantômes bénéficie également d'un léger handicap (en ne comptant pas tous les inconvénients à la mort). Ils voient, oui, mais mal. Pas dans le sens de la vision convergente ou pas, mais dans les couleurs. Oui, ils les voient, non, pas très bien. A vrai dire, ils voient la couleur, en terne. Toutes les couleurs en terne. Comme si être noir et blanc, gris, ne suffisait pas, il fallait avoir une vision qui s'en rapprochait. Evidemment, ils peuvent différencier les couleurs, mais plus à l'aide des nuances que de l'insistance du regard sur l'objet. Petite note aussi, la voix, n'en reste pas toujours pareil ou presque, mais surtout a comme un léger écho. Mort-vivant, mort totalement.

Le garçon reprit la parole, sans se présenter. C'était sûrement mieux ainsi. Après tout, Claire n'était pas du genre à aller à la rencontre du monde, et peut être qu'après cette rencontre, elle ne reverrait pas le Serpentard, alors un nom et un prénom à mettre sur la tête étaient inutiles. Et puis, elle en avait déjà bien assez à retenir, avec toutes ces années passés. Pas la peine de s'encombrer.

Tout de même, la question du garçon lui parut étrange. Peut être pas déplacé, mais curieuse (et il y aurait bien encore des centaine d'adjectifs pour la qualifier). Quel était l'intérêt de savoir, un vingt deux juin pour un troisième année, ce que ressentait un fantôme quand un humain le traversait? Claire ne se posa pas la question longtemps. Peut être avait il soif de connaissance et que cette information compléterais l'encyclopédie qu'il était déjà. Et dire que la jeune fille avait été ainsi, des années auparavant. Il avait encore le temps de changer, tout comme elle l'avait fait.

-Eh bien...

Arg. Elle ne su immédiatement compléter sa phrase. L'air songeur, elle glissa ses yeux du plafond vers le façon, voletant de son "appuis" au coin de la fenêtre pour se rapprocher, parlant plus doucement, se remémorant une description qu'elle avait tenté un jour de se faire à elle même.

-Vous savez, c'est dur à dire. C'est presque être comme...vous. Les humains je veux dire. On a l'impression juste un court instant d'être a nouveau consistant, presque comme un gâteau, puis, tout disparaît. ON s sens alors presque comme atteint de claustrophobie, et là où on avait un coeur avant, se serre un peu et nous donne un semblant de sensation, juste pou dire que c'est désagréable.

Elle se retira un peu et sourit malicieusement. Elle reprit d'un ton plus normal et dit, comme en conclusion.

-Heureusement les élèves ne restent pas "en nous" bien longtemps car souvent ne nous remarque pas. Normal, on est mort, mais tout de même un peu de respect.

Berk, voilà qu'elle se surprenait à parler comme si elle avait été une dame âgée, ce qu'elle devrait être d'ailleurs. Finalement, elle reporta son attention le garçon, encore quelque peu sale. Elle se sentait légèrement intéressé par la conversation mais cela valait bien le silence.

-Et vous? Je parie que c'est comme si vous utiliseriez une cheminé tout sale pour voyager!

Théodore n’avait pas vraiment une vaste connaissance au niveau des fantômes. Il avait beau lire à peu près tout ce qui lui tombait sur la main, mais selon ses souvenirs, le seul livre qu’il avait lu sur le sujet était « Comment je suis devenu un anti-fantôme » de Herbert Janson, livre qui racontait l’aventure pas si passionnante que ça d’un moldu qui était devenu fantôme.
Et le jeune Serpentard n’avait pas songé à se présenter, n’ayant pas vraiment une forte habitude de la vie sociale. Hum, la dernière discussion qu’il avait échangée avec un élève de son age datait de la veille, et c’était plutôt court.
Il était alors dans la salle commune des Serpentards en train de lire dans un coin près de la cheminée, et il venait de tourner la page 235 de « Les us et coutumes des gnomes de jardin », ouvrage destiné à sa culture en botanique, lorsque un cinquième année était venu lui demander si il n’avait pas vu sa baguette dans les parages. La réponse de Théodore avait été négative, et notre Serpentard avait fermé son ouvrage et filé réviser dans son dortoir, à l’abri de son baldaquin. Fin de l’histoire.

Il écouta le spectre lui répondre, enfin essayer, puisqu’elle avait l’air songeuse.

« Cela veux dire qu’au final, ça vous rappelle, disons des presque sentiments que vous aviez étant vivant? »

Il repoussa la mèche de cheveux qui lui tombait sur le front, mèche qui lui fit tomber une petite couche de poussière sur le nez. Moment ou il réalisa que ses cheveux aussi étaient sales.
Il cligna ses yeux noirs, et passa une main sur son nez, avant de réfléchir à son tour à la réponse la plus juste qu’il pourrait fournir au fantôme dont il ne connaissait pas le nom.

« Hé bien… à l’intérieur, enfin, lorsqu’on vous traverse, on ne sent pas vraiment la poussière, mais il y fait surtout… Froid. Mais après, en sortant, on oublie directement la sensation de froid, comme si il ne s’était rien passé… Sauf qu’il reste la… poussière. »

Cela devait être les plus longues phrases qu’il sortait à quelqu’un de son age. Enfin, elle n’était plus vraiment de son age, logiquement, puisqu’il n’avait pas entendu parler de meurtres récents à Poudlard…Mais bon, il n’avait pas l’intention de lui demander la date de sa mort, ç’aurait été un peu impoli, et d’ailleurs, vu le « un peu de respect » digne de la bouche de son père…Mais qui montraient qu’elle en avait peut-être assez d’être un fantôme.

« Désolé, encore, je ne vous avais pas vu… Les examens approchent, et… »

Avant. Claire tilta au mot. En réalité, elle ne pensait pas souvent, même jamais aux "sentiments d'avant". Elle aimait se remémorer de bons souvenirs, mais après tout, ils n'étaient qu'images. Pas sentiments, ni sensations. Et merci pour cela, car en voilà bien le résultat; la fantôme se sentait un peu bousculée. Car évidemment, elle essaya, et elle se remémora, bien que difficilement. Elle 'sentit' à nouveau, le toucher. Elle le trouvait très doux. Un peu déconnectée, elle regarda ses doigts transparents. Le sol apparaissait en dessous confirmant bien qu'il n'était plus de matière opaque et épaisse. Claire reçu comme un coup de tristesse intense dont elle se débarrassa immédiatement en reportant son attention sur la situation.

Le jeune Serpentard parlait à nouveau. Elle avait du louper quelques mots et se 'réveillait' au mot "intérieur". Elle essaya tant de bien que de mal de l'écouter tout en essayant de ressentir ce qu'il avait pu ressentir en vain. Tout aussi désespérant que la première expérience."Je ne suis plus rien" On pourrait ce dire, difficile d'oublier!! Et bien non. Parfois, on pouvait totalement oublier qu'on était fantôme. Parler, voir et entendre suffisait pour un semblant de réalité toujours agréable, mais il n'en manquait pas moins de deux sens à Claire. Deux sens qu'elle avait apprit à oublier. Elle descendit à nouveau de son nuage;

-Euh..eh bien, c'est...intéressant. Quand j'étais.. vivante et élève ici, je ne suis jamais passé à travers un fantôme. A vrai dire, même si ça avait été le cas, je ne suis pas sure que je m'en serais souvenu.

Car les sensations était bien les premières choses à partir. Souvent par volontés des personnes, d'autre simplement parce qu'elles pensaient que les sensations partiraient automatiquement. Il n'en changeait rien à l'avis des spécialistes, qui pensaient que tout était psychologique. Certains même prétendaient que l'on pouvait garder toutes ses sensations si l'on était sûr sois même de les garder. Tout dans la tête quoi. Bien sûr, pour ceux qui n'y ont jamais réfléchis, comme Claire, ils partaient à la longue, comme ça. La jeune fille était sûre que le domaine qu’on pouvait également appeler "spectre" était très vaste. Oups, le Serpentard reprit la parole. Claire n'était vraiment plus habituée à la conversation.
-Les examens?

En bonne encyclopédie elle même, l'ex jeune fille 'ouvrit' sa mémoire à la bonne page, rayon "souvenirs et expérience - idéal pour donner son avis". Et le petit moulin qu'elle pouvait être, manquant de communication reprit, d'un ton mi neutre mi intéressé.

-Aaah les examens. J'ai souvent entendus dire qu'ils étaient compliqués à Poudlard, mais personnellement je pense que ceux qui ont dit ça devaient avoir un mauvais niveau. Je les ai toujours, que je sache, finis une bonne demi heure avant. Bien sûr il y a la réflexion, mais on peu au moins réussir si on connaît tout par coeur.

Elle acquiesça un sourire sur son visage pâle.

-Faut il encore apprendre. Mais je maintiens que ces fameux examens m'ont toujours désintéressée. Je pari que tu es à cran, vu ton attitude. Sois tu n'a pas confiance en toi, sois tu es mauvais élève. Mais comme tu es à Serpentard j'imagine que ce n'est pas la confiance qui manque. Serais tu mauvais élève?

Il n'en avait pourtant pas l'air. Enfermé un week-end de soleil à se trimballer dans les couloirs avec des fiches de révisions, le garçon semblait à première vue sérieux. Ou alors c'était un problème de mémoire...

[Désolé >.<]

Théodore était persuadé que le fait d’être un fantôme n’aurait pas changé grand-chose à sa vie. Après tout, il avait toujours aimé être seul, ne faisait partie d’aucune association, n’était pas populaire, ne voulait pas l’être. Il n’était pas aimé, pas détesté, était considéré comme le fils d’une famille illustre de Serpentard ce qui avait ses avantages puisque dans sa maison on le respectait et dans les autres, on l’évitait.
Et au moins en tant que fantôme, il n’aurait pas à rentrer chez lui, le jeune homme détestant les voyages Poudlard Londres.

Apprendre, c’était l’une des choses que Théodore savait faire à la perfection. Il n’avait que ça à faire, mais le faisait bien, trouvant cela comme une occupation quelconque, il apprenait donc tout ce qui lui tombait sur la main, uniquement parce qu’il se disait que ça lui servirait bien plus tard.

« Non. Je fais partie des meilleurs élèves de ma maison. C’est juste que je n’apprécie pas particulièrement les oraux. »

Il trouvait assez étrange de discuter avec un fantôme. Enfin, il n’était pas du genre à entamer facilement une conversation, mais discuter avec un fantôme, c’était comme si ce qu’il dirait ne pourrait pas être retenu contre lui. Il supposait que de toutes manières, les fantômes se fichaient assez de ce qu’un vulgaire humain pourrait dire, puisqu’en tant que fantômes, ils avaient leurs propres problèmes à régler: ceux qui les retenaient sur terre.
De toutes manières, il s’en fichait, ça n’était pas comme si il faisait des confidences au spectre dont il ne connaissait pas le nom.

[C'est ok

]

Ce fut quand même un léger soulagement pour Claire de savoir que la garçon n'était pas l'un de ces mauvais élèves qui arpentaient les couloirs à longueur de journée. Elle ne les avait jamais supporté, même vivante. Il était clair que pour elle, ils n'étaient rien que la sous classe des élèves, si on pouvait les appeler ainsi. Pour elle, cela avait toujours été très simple, il y avait les gens comme elle (donc très peu); les doués de nature avec tout ce qui est leçon, rédaction et examens. Puis, les normaux, ce qui avaient de bons résultats mais qui travaillaient énormément, suivant les nuls, ceux qui n'avaient que des P pour Passable, et finissant avec la sous classe des élèves, ceux qui n'apprenaient pas les leçons, se fichant bien des cours.

En même temps, la jeune vieille fille n'avait jamais eut que ça dans sa vie, les études. Des parents absents, fille unique, peu bavarde, et aimant la lecture, avec un don innée se rapportant à la mémoire. On a beau dire, le chemin de Claire avait été tracé depuis sa naissance. Le fais que le garçon l'informe sur le fait qu'il n'appréciait pas les oraux, la guida sur un raisonnement simple qui la résumait elle même. Il n'était pas vraiment connu; Claire elle même qui traînait souvent ne l'avait pas vu une fois, n'avait pas l'habitude de parler énormément évitant toute forme de conversations et aimait les études. Pas de doutes, il était à quelques différences prêtes la jeune fille solitaire qu'elle avait été. Son teint transparent pâlit quelque peu et elle dit, cachant la légère mélancolie qui pouvait hanter sa voix à ce moment:

-Je vois. Tu as l'air plutôt l'air sérieux, ce qui est un bon point.. Mais j'espère que tu trouveras quelqu'un pour te sauver de ce mode de vie quand même.

Intelligent ou non, rien n'était sûr qu'il comprenne. En clair, la jeune fille disait bien que de toute façon cette vie ne lui convenait pas, et il le savait, au fond. Claire, avait fini par être "sauvée", et c'est seulement à ce moment qu'elle s'était avouée à elle même à quel point son ancienne vie ne lui convenait pas. Elle re pensa évidemment à nouveau à Kite, et elle se sentit d'autant plus triste, mais elle se dit qu'il n'y avait pas raison, et que de toute façon, c'était il y a longtemps, et que...et que voilà.

Soulagement? Pas forcement pour Théodore. Étudier et apprendre étaient les choses pour lesquelles il était le plus doué, et pour ainsi dire, il ne savait même pas si il était capable de faire autre chose. Mais ne s’y penchait pas vraiment non plus. Lorsqu’il était plus jeune, il avait développé un certain intérêt pour les petites statuettes de cires, qui étaient en quelque sorte le jeu préféré du jeune Serpentard qu’il n’était pas encore. Il empruntait la baguette de son père, qui passait son temps à broyer du noir dans son bureau ou à régler des affaires pour le ministère, et, accroupi sur le sol de sa chambre froide, et captant que très peu de lumière, il créait à l’aide de bougies légèrement usées de jolies statuettes de cire.
Ces statuettes représentaient ce qui passait par la tête du petit garçon qu’il était. Des animaux, des personnes, des êtres du monde de la magie, ou son elfe de maison. Une fois, même, un jour qu’il était particulièrement plongé dans ses pensées, il eut la surprise de voir se dessiner un visage féminin, plutôt familier… Tout ça d’un simple mouvement de baguette.
C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il avait cessé ce jeu.

Et cela devait être la seule activité un tantinet passionnante qu’il avait faite dans sa courte vie de sorcier.

Mais ça ne changeait pas grand-chose au moment présent, puisque apprendre à créer des statues de cire n’avait jamais été au programme de ses examens. Pour lesquels il comptait obtenir un optimal dans toutes les matières, en tant que digne descendant de Bartolomeo et Claire Nott.

Observateur, il nota un changement dans le visage translucide du fantôme dont il ne connaissait pas le nom. Car évidemment, parler peu avait ceci d’utile que ça permettait d’écouter, et d’observer encore plus.
Et sa phrase acheva de l’intriguer. Que voulait-elle dire par là?

Il passa la main entre ses mèches un peu moins poussiéreuses avant de demander :

« Me sauver? »

Il ne voyait pas de quoi on pourrait bien le sauver. Étudier et réussir ses examens, n’étais-ce pas le mode de vie idéal?

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